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Europe - Page 26

  • Quel OTAN pour la France et l'Europe ?

    J'ai lu l'excellente note  de Quindi du 11 avril 2008 sur l'OTAN, et cela m'amène à en vulgariser certains aspects ; bien sûr, je ne répéterai pas exactement ce qu'a écrit Quindi, je crois que ce sur ce point il est inimitable, et, si j'ai assez de connaissances en diplomatie et relations internationales pour suivre ses billets, je n'en ai pas assez pour fournir des analyses d'une qualité comparable.

    Ce qui m'a intéressé dans sa problématique, c'est un aspect particulier qui ne constitue pas à soi seul l'essence de l'article : ce sont les relations entre OTAN et Europe dans l'hypothèse où la France réintègre bien l'OTAN, ce que souhaite, rappelons-le, Nicolas Sarkozy. 

    Quindi évoque opportunément la Politique Européenne de Sécurité et de Défense, mais omet de préciser clairement de quoi il s'agit. La PESD est un projet européen disposant d'instruments et de matériels civils et militaires afin de mener des opérations militaires pour le compte de l'Union Européenne. Les forces sont fournies de manière discrétionnaire par les états membres qui le veulent bien.

    Or, Nicolas Sarkozy a invoqué la nécessité d'une meilleure communication entre l'Union Européenne et l'OTAN via la PESD pour justifier le ralliement  de la France à l'OTAN.

    François Bayrou, en refusant catégoriquement le réintégration de la France au sein de l'OTAN,  s'est à mon avis avancé un peu trop vite sur ce terrain : ce qui compte, à mon sens, c'est la finalité de l'action, et pas forcément l'action elle-même : si cette réintégration dans l'OTAN conduit à renforcer d'autant plus le rôle de l'OTAN pour l'Europe, je ne la crois pas souhaitable, et Bayrou a raison. Mais, si, en raison des articulations nécessaires entre OTAN et PESD, elle amène, comme le propose Hervé Morin, le Ministre de la Défense, à rendre le centre opérationnel européen permanent, à créer un budget de la défense européen,  à investir pour un système satellitaire européen et à former les armées des états membres qui le souhaitent, alors cette réintégration mérite d'être examinée avec plus d'attention.

    Les deux principaux pays responsables de la PESD sont l'Angleterre et la France. Or, leur position ne se superposent pas exactement : la Grande-Bretagne estime inutile un centre européen permanent puisque l'OTAN met à disposition des centres régionaux.

    Nous avons eu des divergences , et nous en avons encore, avec le Nouveau Centre. Mais, rappelons-le, le MoDem et le Nouveau Centre s'abreuvent à la même fontaine. Il me semble que sur ce sujet spécifique, la position d'Hervé Morin mérite d'être soutenue, et me paraît bien plus acceptable que l'atlantisme plus ou moins ouvert de Nicolas Sarkozy. Il précise sa pensée dans l'émission Question d'info du 08 avril dernier, et je pense que son point de vue mérite d'être au moins lu.

     

  • Un service minimum européen pour le Tibet

    J'ai entendu ce matin Hervé Mariton, député UMP, déplorer la réaction timorée de la France envers la Chine. Notamment, il condamne une diplomatie au service minimum et propose d'accueillir officiellement le Dalaï-lama. Il a raison, mais je crois que pour être fort et être entendu, il faut aller plus loin. La voix de la France ne compte pas assez si elle est isolée. Il faut une réponse européenne pour exprimer la désapprobation des démocraties. Pour cela, on pourrait proposer que l'Europe organise une tournée du Dalaï-lama dans tous les états de l'Union. Une telle initiative aurait valeur d'avertissement pour la Chine, et cet état, qui occupe illégalement le Tibet depuis fort longtemps, serait contraint d'en tenir compte.

    J'espère qu'une députée européenne pourra faire cette proposition. Par ailleurs, nous n'avons pas à craindre des mesures de rétorsion commerciales, car la Chine a autant besoin de nous que nous nous avons besoin d'elle, et donc, ni les uns ni les autres ne peuvent se les permettre.

    J'ajoute que je verrais bien un coup d'éclat des délégations olympiques européennes lors des JO. Il faut évidemment essayer de demeurer en conformité avec le règlement du CIO, mais il y a certainement moyen de manifester une véritable désapprobation. 

    Tant que j'y suis, je signale l'excellent rappel des faits historiques par Benjamin Sire sur les relations de l'Empire du Milieu et le Toit du Monde, sur son blog WUYILU (le MoDem au milieu du centre : ça ne s'invente pas :-) ). Il se trouve qu'il est allé là-bas, et que c'est un expert de la question tibétaine. De plus, il a écrit un premier épisode intitulé le Tibet oublié, et en prépare un autre (dont j'attends en salivant la publication prochaine). Bon sang, QUNIDI a trouvé un interlocuteur à sa hauteur, sur ce coup-là :-)

  • Problématiques européennes

    Je viens de créer une catégorie Europe sur mon blog, alors évidemment, je vais forcément la remplir :-) Les prochaines échéances léectorales en France, ce sont les élections européennes. Or, il me semble qu'un certain nombre de questions touchant l'Europe ont vocation à être traitées, et que le MoDem ne pourra faire bonne figure s'il ne réfléchit pas à ces dernières et ne fait pas de propositions politiques sur les grands débats qui agiteront cette élection.

    Dans un commentaire de la note MoDem reloaded, j'ai commencé à dresser la liste des principaux de ces thèmes : 

    Il faut aussi que l'on attaque assez vite les problématiques qui vont concerner l'Europe.

    - la réforme de la PAC
    - le co-développement
    - le poids de l'euro (vigueur de la monnaie et exportations, monnaie de remplacement du dollar, notamment pour libeller les ventes de matières premières ?)
    - L'Europe dans la crise financière, et notamment la crise du crédit 

    - la gouvernance de l'Europe et son extension
    - les états peuvent-ils (doivent-ils ?) encore être des acteurs dans l'économie européenne, avec ce que cela engendre comme problèmes en termes de concurrence
    - l'indépendance de la BCE, et les intérêts "égoïstes" des états
    - législations sociales en Europe
    - une culture, des culture en Europe, la culture européenne.

    Voilà, cela me paraît les questions à traiter. 

    Tous ceux qui s'intéressent à ces questions n'y répondront pas seuls. Il existe des documents et des blogs qui s'intéressent à la question.

    Je sais qu'Alain Lamassoure répond assez facilement sur son forum aux questions que l'on peut lui poser. C'est donc un endroit où l'on peut essayer de débattre. 

    Denis Badré a rendu un rapport très complet dont j'ai récemment parlé sur ce blog, à propos de la contribution de la France au budget européen. C'est vraiment un rapport à lire, parce qu'il fournit de bons éléments sur tous les postes du budget européen.

    Le site Notre Europe a l'air de proposer pas mal d'analyses intéressantes. Pour vous guider, je vous propose directement un lien vers "le mot de Notre Europe", parce que c'est là que j'ai trouvé les débats les plus intéressants. Je conseille d' ailleurs la lecture du billet, le social, un luxe superflu, cela va faire froid dans le dos à certains. Dans la partie "ils réagissent", il y a aussi des articles sympas avec des réactions d'experts. Tenez, au pif, vive Bacchus, sur le vin !

    Et puis bon, sans surprises, n'est-ce pas, le site du Parlement Européen, évidemment. Je rappelle à ce sujet que l'ADLE, groupe dont est membre le MoDem, a son propre site, et des commissions qui travaillent sur différents thèmes. Bon évidemment, dans la commission éducation, cela ne va pas être commode, puisqu'il y a à la fois Marielle, J-M cavada et Claire Gibault. Les choses ayant pris la tournure que l'on connaît, cela ne sera pas facile de rabobocher tout ce beau monde...

    Et, sur la question des relations internationales, impossible de rater les pages de Quindi, notamment sur la partie Europe

    Je pourrais évidemment  inonder mes lecteurs de références et de liens, mais si on veut être efficace, ce que j'ai donné me paraît déjà un fort bon début. Rien qu'avec ça, il y a du boulot. Jean-Marie Baupuy et Thierry Cornillet, deux députés européens MoDem ont tous les deux un site, mais pas d'espaces de débats, hélas. 

  • L'Europe et l'aide humanitaire

    Les municipales sont finies, et franchement, je commençais à en avoir un peu ma claque. J'ai envie de changer de sujet et de me diversifier un peu plus, tout de même, que ces dernières semaines.

    Notamment, en farfouillant à droite et à gauche (euh, non, au centre, en fait :-) ) sur la Toile, j'ai trouvé un rapport très intéressant qui date d'octobre 2007, réalisé par Thierry Cornillet, député européen UDF-MoDem.

    Il porte sur les conditions dans lesquelles l'Europe peut mener une politique humanitaire. Thierryr Cornillet définit trois défis que l'Europe doit désormais relever :

    Les défis à relever par l'Union européenne

    L'Union européenne est confrontée à trois défis auxquels le Consensus européen sur l'aide humanitaire doit apporter des réponses. Premièrement, l'Union européenne doit définir ce qui est pour elle le nouveau périmètre de l'action humanitaire (quand commence-t-elle et quand finit-elle), ainsi que réaffirmer son engagement à respecter et à faire respecter les principes de base dans son action humanitaire (humanité, neutralité, impartialité et indépendance), adapter ses propres systèmes et dispositifs afin de tenir compte de la nature changeante des conflits armés, de l'augmentation des catastrophes naturelles et de l'apparition de nouveaux acteurs. Deuxièmement, l'Union européenne doit définir sa position à l'égard des nouvelles initiatives internationales et du processus de réforme initié au sein des Nations unies. Troisièmement, l'Union européenne doit préciser de quelle manière les différents moyens de la Communauté et des États membres peuvent être combinés et coordonnés au mieux afin d'améliorer leur efficacité et leur efficience. Au-delà, l'Union européenne doit renforcer son rôle politique sur la scène humanitaire internationale de façon à ce qu'il corresponde à son statut de premier donateur international.

    J'ai relevé  des points tout à fait essentiels dans les modalités pratiques ; notamment, le rapport insiste sur les idées suivantes, aux points 6 et 7 de la résolution :

    il souligne en particulier que la distribution de l'aide alimentaire doit s'efforcer d'éviter, par tous les moyens, de causer tout effet néfaste sur les marchés locaux ou d'entraîner une dépendance et qu'elle devrait contribuer à la sécurité alimentaire à long terme; il  soutient les efforts internationaux destinés à réformer la convention relative à l'aide alimentaire en vue de garantir le respect de ces principes

     il souligne que l'objectif de l'aide humanitaire doit être l'autodéveloppement et l'auto-approvisionnement et non pas le fait de rendre les pays ou les régions bénéficiant de l'aide trop dépendantes à l'égard d'aide ou d'assistance externe supplémentaires;

    Le point 18 est non moins essentiel. Constatant que les premières 48 heures sont les plus importantes, la résolution propose de créer une force de réaction humanitaire rapide. Autant d'idées qui me semblent aller dans le bon sens.

    Je suis également très sensible à l'objectif exposé au point 23 :

    il considère que l'aide humanitaire de l'Union européenne doit être mise en œuvre par le biais d'organisations humanitaires qui adhèrent pleinement aux bonnes pratiques et s'engagent à promouvoir responsabilité, efficience et efficacité dans la mise en œuvre de l'action humanitaire;

    Ce qui est encourageant, c'est que le projet a finalement été adopté en commission à l'unanimité.