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  • Quatre questions pour l'Europe

    Je laisse la parole à François Bayrou, tant les thèmes qu'il a évoqué dans son discours de clôture à la Convention Démocrate sur l'Europe du 08 juin me semblent pertinentes.

    La première est la nature de l'Union européenne, question qui a commandé le Non français au référendum.
    Je ne suis pas de ceux qui ont pensé ou qui ont dit que le Non français au référendum ou le Non des Pays-Bas, la réponse irlandaise, que tout cela venait comme on disait à l'époque, non pas du texte, mais du contexte.
    Certains croyaient que c'était contre Chirac que l'on avait voté. Je n’ai jamais cru une seconde à cela. Je pense que les peuples répondent aux questions qu'on leur pose et c'était sur leur incompréhension du projet européen que portaient en réalité leurs angoisses.
    Quelle est la nature du projet européen ? Pour moi, le premier enjeu, c'est que nous défendions cette certitude : l'Europe, ce n'est pas d'abord un marché, c'est la défense de valeurs et d'un projet de société, ce qui met au premier rang la question de la nature sociale du projet de société européen.
    Je pense que nous avons, en Europe, quelques-uns des projets ou des standards sociaux les plus solidaires de la planète. Il faut qu'on le dise, qu'on le défende et qu'on l'affirme parce que, excusez-moi de le dire, c'est pour cela que nous avons fait l'Europe. C'est pour que ce projet de société ne soit pas exposé et explosé par les dumping environnementaux et sociaux de toutes natures.
    Nous avons un projet à défendre et la nature de ce projet est sociale.

    Deuxième réponse : cela veut donc dire, comme voie de conséquence, que la vocation des institutions européennes n'est pas de défendre la concurrence et encore la concurrence et exclusivement la concurrence -rôle qui est le sien aujourd'hui- mais la nature des institutions européennes est de définir une politique partagée.
    Pardonnez-moi de le dire… nous allons vivre dans les jours qui viennent, quelque chose qui est peut-être secondaire et sans importance, sans doute, mais à quoi je suis particulièrement sensible car, en France, toute la filière du cheval repose sur cette organisation : nous allons, par directive européenne, ou par abaissement devant une directive européenne infondée, laissez entrer les bookmakers sur le territoire du pari mutuel urbain, des jeux et enjeux de toute nature en France !
    Excusez-moi de le dire comme, au fond, le plus proche héritier en ligne directe des pères fondateurs de l'Europe -indigne sans doute- mais le plus proche en ligne directe de Schuman jusqu'à nous, sans qu'il y ait jamais de rupture : on n'a pas fait l'Europe pour les bookmakers !... Il devrait être de la nature du projet européen, au moins, de laisser les pays organiser comme ils le veulent le régime des jeux chez eux…
    Je pense que cela n'a rien à voir avec la nature de l'Europe, sauf si l'on considère que la nature de l'Europe est la concurrence et encore la concurrence, débat que nous devons avoir. Mais, pour moi, l'Europe est un projet politique partagé, fondé sur des valeurs. C’était le deuxième point.

    Troisième point, particulièrement sensible et pas seulement en France : l'Europe, ce n'est pas le nivellement des identités, c'est la défense des identités.
    L'Europe, c'est la défense de la diversité et pas le rouleau compresseur. Et si l'on disait cela, nos amis britanniques auraient probablement de l'Europe une toute autre approche.
    Si l'on comprenait que les identités ont droit de cité en Europe et que l'Europe est faite pour cela ! « Unis dans la diversité » dit la devise qui n'a pas été inscrite dans la constitution européenne parce qu’il n'y a pas eu de constitution européenne. Cette diversité et cette défense des identités sont absolument précieuses.

    Quatrièmement, l'Europe, ce n'est pas fait pour défendre la globalisation auprès des Européens, mais les Européens dans la globalisation !
    On peut considérer la mondialisation comme une donnée. Un jour, quand nous aurons le temps, je vous proposerai de régler la différence entre mondialisation et globalisation.
    On n'a pas le temps aujourd'hui, mais c'est un très grand sujet, car beaucoup de Français ressentent l'Union européenne comme décidant à leur place et sans qu'ils soient informés, au nom d'impératifs qui viennent de la mondialisation et de la globalisation.
    Voulons-nous regarder les choses en face ? Si nous regardons les choses en face, je suis obligé de dire que c'est un peu vrai, car il y a ici, dans le millier de personnes -plus de mille- qui sont venues ce matin, quelques-uns parmi les experts les plus affûtés, les plus aigus, les plus talentueux, les plus expérimentés de la réalité institutionnelle et politique européenne.
    En dehors des parlementaires européens qui sont à la tribune, si je m'adresse à vous et que je demande : en ce moment, de quoi est-on en train de discuter dans les instances politiques européennes ? Quels sont les sujets débattus ? Quelles sont les idées qui se trouvent en confrontation ? Quels sont les mouvements de pensée et leur proposition sur ces sujets ? (silence).
    Il n'y en a pas un parmi vous, parmi les mille, parmi les plus expérimentés, les plus brillants, les plus talentueux, qui savent le mieux, qui puisse dire de quoi on discute en ce moment au sein des instances politiques de l'Union européenne !
    Nous n'avons pas une démocratie ni même une amorce de démocratie quand les citoyens ne savent pas ce dont on discute en leur nom. Et quand j'ai défendu à toutes les étapes de ma vie politique, une idée aussi absurde, ou en tout cas aussi ténue, que de publier dans les journaux le programme des délibérations des instances européennes pour que tout citoyen puisse savoir de quoi on parle, et saisir ces parlementaires européens en leur demandant qu'ils portent une idée ou une conviction, j’avais conscience de servir la vraie démocratie et pas la démocratie formelle.
    Il faut que l'Europe passe d'une démocratie formelle à une démocratie réelle. Si ce sont des gens qui discutent à votre place, sans que vous puissiez donner votre avis, même si vous les avez élus, cela ne fait pas une démocratie, en tout cas pas au XXIe siècle où l'investissement personnel des citoyens a tant d'importance.

    Voilà quatre questions. Il y en a sûrement d'autres, mais elles me permettent de dire que nous n'allons pas laisser l'Europe comme elle est, et notamment nous n'allons pas laisser l'Europe comme elle est exposée aux craintes des citoyens. Ce que nous avons en charge, c'est de la repenser et de la reconstruire, en tout cas de proposer de la repenser et de la reconstruire, et de proposer des pistes nouvelles dans ce dessein. C'était la première partie.

  • Eva Joly au MoDem ?

    Par malheur, je n'ai pu être présent à la Convention du MoDem sur l'Europe, mais, je savais qu'Eva Joly était présente, et je viens d'apprendre qu'elle envisage de porter les valeurs du MoDem pour l'Europe aux côtés de François Bayrou.

    Eva Joly, c'est  cette juge extraordinaire et courageuse  qui a mis à découvert l'affaire Elf, les frégates de Taiwan, les magouilles de Bernard Tapei, et celle de Roland Dumas. Une femme qui n'a peur de rien.

    Si nous parvenons, au MoDem, à attirer de telles personnes à nos côtés, c'est que le MoDem conserve un extraordinaire pouvoir d'attraction morale, et ce fait est tout à fait essentiel dans sa construction.

    Eva Joly a eu par ailleurs ce jugement à propos de François Bayrou :

    « François Bayrou est plus orienté vers l'action. En plus c'est un vrai européen, et pour moi l'avenir est vraiment dans l'Europe »

    C'est une grande joie que de la retrouver avec nous, et un grand honneur. Peu de choses pouvaient faire autant plaisir au MoDem, je le crois. Merci à Marielle de Sarnez et à François Bayrou d'avoir convaincu Eva Joly de participer à cette journée.

  • Liban, bonne initiative de Sarkozy

    Bon, cette fois, je l'admets volontiers, c'était une bonne idée de convier les leaders de l'opposition au Liban. Cela donne plus de poids à la visite, et cela permet à chacun de nouer des contacts et de se rendre compte des réalités du terrain. Un point pour vous, Mister President.

  • Démocratie en Amérique : qualité des dirigeants

    J'en suis au chapitre V de la seconde partie, paragraphe 2 de "De la démocratie en Amérique" de Tocqueville. Poursuivant ma lecture, j'en suis donc venu aux considérations de Tocqueville quant aux effets du suffrage universel sur la qualité des élus. Cela vaut son pesant d'or, et cela rejoint certaines analyses exprimées par Schumpeter.

     Bien des gens, en Europe, croient sans le dire, ou disent sans le croire, qu'un des grands avantages du vote universel est d'appeler à la direction des affaires des hom­mes dignes de la confiance publique. Le peuple ne saurait gouverner lui-même, dit-on, mais il veut toujours sincèrement le bien de l'État, et son instinct ne manque guère de lui désigner ceux qu'un même désir anime et qui sont les plus capables de tenir en main le pouvoir.
    [...]
    Tandis que les instincts naturels de la démocratie portent le peuple à écarter les hommes distingués du pouvoir, un instinct non moins fort porte ceux-ci à s'éloigner de la carrière politique, où il leur est si difficile de rester complètement eux-mêmes et de marcher sans s'avilir.
    [...]
    Il m'est démontré que ceux qui regardent le vote universel comme une garantie de la bonté des choix se font une illusion complète. Le vote universel a d'autres avan­tages, mais non celui-là.

    Lorsque de grands périls menacent l'État, on voit souvent le peuple choisir avec bonheur les citoyens les plus propres à le sauver.
    [...]
    On a remarqué que l'homme dans un danger pressant restait rarement à son niveau habituel; il s'élève bien au-dessus, ou tombe au-dessous. Ainsi arrive-t-il aux peuples eux-mêmes. Les périls extrêmes, au lieu d'élever une nation, achèvent quelquefois de l'abattre;[...] Mais il est plus commun de voir, chez les nations comme chez les hommes, les vertus extraordinaires naître de l'imminence même des dangers. Les grands caractères pa­rais­sent alors en relief comme ces monuments que cachait l'obscurité de la nuit, et qu'on voit se dessiner tout à coup à la lueur d'un incendie. Le génie ne dédaigne plus de se reproduire de lui-même, et le peuple, frappé de ses propres périls, oublie pour un temps ses passions envieuses. Il n'est pas rare de voir alors sortir de l'urne élec­torale des noms célèbres
    .

    Intéressant. En même temps, Tocqueville admet volontiers que le peuple cherche de bonne foi le bien commun. Je livre cette explication de sa part, très fine et très juste :

     

    J'admettrai sans peine que la masse des citoyens veut très sincèrement le bien du pays; je vais même plus loin, et je dis que les classes infé­rieures de la société me semblent mêler, en général, à ce désir moins de combinaisons d'intérêt personnel que les classes élevées; mais ce qui leur manque toujours, plus ou moins, C'est l'art de juger des moyens tout en voulant sincèrement la fin. Quelle longue étude, que de notions diverses sont nécessaires pour se faire une idée exacte du caractère d'un seul homme! Les plus grands génies s'y égarent, et la multitude y réussirait! Le peuple ne trouve jamais le temps et les moyens de se livrer à ce travail. Il lui faut toujours juger à la hâte et s'attacher au plus saillant des objets. De là vient que les charlatans de tous genres savent si bien le secret de lui plaire, tandis que, le plus souvent, ses véritables amis y échouent.

    Moi je trouve que cela résume assez bien un vécu récent pour moi... Quelle intuition, ce Tocqueville : j'imagine sa tête et son choix, s'il avait eu à voter en 2007 en France, avec Sarkozy et Royal d'un côté, et Bayrou de l'autre...Nul doute sur le choix qu'il aurait fait alors...

     

     

     

  • Adolf Hitler dans un musée de cire ?

    C'est le Figaro qui l'évoquait dernièrement, dans un article du 04 juin 2008 : Adolf Hitler revient à Berlin, mais...sous forme de statue de cire dans un musée !

    Je crois qu'il est plus néfaste d'occulter une période de l'Histoire parce qu'elle est honteuse, que de l'exposer. Ce qui gêne, sur le fond, c'est l'empreinte sanglante encore récente qu'il a laissé dans l'Histoire. Les Romains ne procédaient pas autrement quand ils voulaient rayer jusqu'au souvenir d'un dirigeant politique dont ils avaient trop souffert. Ils appelaient cela une Damnatio memoriae. La damnatio memoriæ est un ensemble de condamnations post mortem à l'oubli votée par le Sénat romain à l'encontre d'un personnage politique. Elles consistent par exemple en l'annulation de ses honneurs, l'effacement de son nom sur les inscriptions publiques, la déclaration de son anniversaire comme jour néfaste ou le renversement de ses statues.

    Parmi les empereurs soumis à cette punition, on ne trouve pas les moindres des psychopathes :

    - Caligula, Néron, Domitien, Commode, Héliogabale, qui se distinguèrent tous par leurs crimes, leur sadisme et leur cruauté. On peut aisément imaginer que dans 1000 ans, un individu comme Hitler viendra prendre sa place dans le panthéon des horreurs aux côtés de ces malades mentaux, car aujourd'hui, il ne nous viendrait pas à l'esprit d'interdire une exposition sur l'un de ces empereurs. Mais entre-temps, presque 2000 ans ont passé...

    La plaie est encore trop vive, et avec elle toute l'émotion dont elle est le vecteur, empêchant ainsi la distance nécessaire au regard historique. Il nous faudra sans doute des centaines d'années, au moins, pour admettre de porter un regard moins troublé sur ces millions de voix qui se sont tues dans l'horreur des camps de concentration.

    Le personnage est donc incontournable, et l'émotion qu'il génère également. Mais on peut en revanche mettre à profit cette émotion pour informer et proposer des analyses. Le musée de Madame Tussauds pourrait par exemple mettre en place des visites guidées avec un historien connaisseur du domaine (pourquoi pas des étudiants en histoire ?) chargés d'expliciter cette période noire de l'histoire de l'humanité.

    Même si Hitler est né en Autriche, et a gouverné l'Allemagne, il n'appartient, en réalité, plus à ces deux nations, mais est rentré dans le patrimoine criminel de l'Histoire de l'Humanité, pour autant qu'il en existât un.

     Il faudrait montrer comment la rencontre d'un peintre raté élevé par un beau-père violent et d'une société patriarcale et largement pré-anti-sémite du XIXème siècle en Europe,  particulièrement en Autriche et en Prusse,  ont pu produire un cocktail aussi explosif. Le drame, c'est que des Hitler, il y en avait sans doute plusieurs, dans ces temps troublés, non seulement plusieurs, mais surtout, bien plus qu'en temps normal,  et que le malheur veut que l'un d'entre eux a percé...

    Or, cette éclosion n'est pas un accident de l'Histoire : c'en est au contraire un évènement majeur. "accidit" en latin, signifie "ce qui se produit par hasard", tandis qu' "evenit" signifie ce qui survient en raison d'une cause. Par cette étymologie, on comprend la différence entre un accident et un évènement. 

    C'est cette dimension qu'il convient de conserver présente à l'esprit quand on évoque un tel personnage.

     

     

     

  • Champions à crédit : Platini a raison !

    J'ai lu avec attention les propos de Michel Platini à propos de la Ligue des Champions (Championsleague) en football, et je trouve qu'il a tout à fait raison. Les grands clubs, notamment anglais, trichent, parce qu'ils vivent à crédit en réalisant des dettes de plus en plus monstrueuses, et du coup, assèchent les clubs raisonnables tout en faisant monter les enchères des salaires.

    Platini réclame des règles claires de la part de la FIFA et de l'UEFA. Il me semble que l'Europe pourrait peut-être proposer une loi européenne sur tous les clubs sportifs, pas seulement de football, sur ce sujet. 

    Ces dettes, cela ne vous rappelle pas quelque chose de désagréable, vous ? Moi si...

    En tout cas, Platini a la mérite de lutter contre la merchandisation totale du football et l'argent-roi dans ce sport, et je trouve qu'il mériterait d'être aidé et soutenu, car son combat est estimable. On ne pourrait pas lui donner un coup de main, au MoDem ? et peut-être même proposer une action au sein de l'ADLE, au parlement européen, par exemple ? Je crois que Platini propose que le football déroge à la règle commune dans le domaine commercial, afin d'en moraliser les pratiques, je le cite :

    Oui, je souhaite que l'on reconnaisse la spécificité du football. Ce sport ne doit pas relever strictement du droit de la concurrence. Pour l'instant, l'Europe ne veut rien entendre. À nous de convaincre pour faire valoir des règles particulières sur le transfert des jeunes, la protection des mineurs, le contenu des premiers contrats en club pro, la naturalisation des joueurs... Ou encore la composition des équipes pour que figurent davantage de nationaux et de joueurs formés au club dans les effectifs. L'Europe, aujourd'hui, interdit tout ça au nom de la libre circulation des travailleurs.

    Il paraît qu'il a rencontré Sarkozy et que ce dernier a plein d'idées...wait an see, mais je suis sceptique. En revanche, il dit aussi que Jouyet s'est emparé du sujet, et ça, c'est plutôt bon signe.

  • Article du Canard Enchaîné sur le MoDem, étude de texte...

    C'est marrant, ça, certains dramaturges (pour reprendre la terminologie Ginistéenne) au sein du MoDem, arguent d'un article du Canard enchaîné du 04 juin 2008 sur le MoDem, pour perpétuer (perpétrer, même...) leur agit-prop habituelle sur un prétendu manque de démocratie au MoDem.

    Or, pour moi qui ai en mémoire mes bons vieux cours de grammaire française, voilà ce que je constate :

    le Canard écrit :

    "Leur grief : François Bayrou aurait établi le règlement intérieur du parti tout seul"

    puis, plus loin, réponse du cabinet du Béarnais

    "on a pourtant fait une réunion publique de sept heures sur ce règlement intérieur"

    et enfin, un peu plus loin :

    "Pour calmer le jeu, le MoDem vient de créer un poste - inédit en politique - de "médiateur des adhérents"."

    Question de grammaire : analysez les modes utilisés dans les trois phrases ci-dessus et rappelez les caractéristiques de chaque mode.

    Réponse :

    phrase n°1 : conditionnel (aurait établi)

    phrase n°2 : indicatif ( a fait)

    phrase n°3 : indicatif (vient)

    Le conditionnel est le mode de l'imaginaire, de l'hypothèse, utilisé notamment pour exprimer des iréels du passé (faits imaginaires dans le passé qui ne se sont pas réellement déroulés). J'aime bien la définition que wikipedia donne du conditionnel : Il est employé pour exprimer une action soumise à une précondition, ou pour rapporter des faits tout en exprimant un doute à leur sujet.

    L'indicatif, au contraire, est le mode du réel, et sert à exprimer la réalité des faits.

    Rappel des valeurs de l'indicatif selon le site Etudes littéraires :

    # Les valeurs de l'indicatif :

        * Par le mode de l'indicatif (du latin indicativus, « qui indique, désigne »), on asserte, on indique.
        * L'indicatif est le mode du réel.
        * L'indicatif est le mode de ce qui est tenu pour vrai par l'énonciateur.


    CQFD (ce qu'il fallait dire...ou démontrer...) ou encore, Quod erat demonstrandum...(j'aime bien le latin). Comme quoi, pas de quoi pavoiser pour nos dramaturges qui feraient bien d'étudier la grammaire avant de se lancer dans la dramaturgie...Une dernière remarque : le Canard Enchaîné n'est pas du genre à utiliser un conditionnel quand le volatile n'a pas de doutes sur la réalité des faits énoncés...

  • 500 000 morts en Allemagne !!!

    Oui, vous avez bien lu ! 500 000 morts en Allemagne ! et encore, côté RFA (république fédérale d'Allemagne) seulement. Je lis l'Itinérant de cette semaine, et cet hebdo consacre un dossier à la violence sur la route et donc à l'automobile. Les chiffres sont saisissants. C'est un chercheur allemand, Klaus Gietinger qui a pu établir qu'entre 1950 et 1985, l'automobile a provoqué 500 000 morts en RFA. Bien entendu, on ne compte pas là-dedans les blessés ni les handicapés à vie.Je n'ose imaginer ce que cela donne si l'on ajoute les chiffres de la RDA.

    Chaque année, dans le monde, l'automobile provoque 1 200 000 morts sur les routes. Klaus Gietinger a donc constaté que l'automobile était la technologie la plus létale jamais imaginée par l'espèce humaine. A comparer avec l'avion, 750 victimes par an dans le monde entier.

    Il y a 2 victimes en avion par jour dans le monde. 22 victimes par jour en FRANCE !

    Aux USA, en 6 mois, il y a plus de victimes de la route que de victimes d'accidents aériens dans toute l'histoire de l'aviation civile mondiale.

    Des chiffres à méditer. Je ne fais pas partie des khmersverts anti-automobiles, mais, ces statistiques donnent tout de même à penser.

    Je conseille donc la lecture de ce dernier Itinérant, n°706 du 2 au 8 juin 2008, en rappelant également qu'il s'agit d'un hebdomadaire de lutte contre la misère et la précarité. Vous ne le trouverez donc pas dans les kiosques, mais vous pourrez plutôt l'acheter à des SDF. La moitié au moins de la somme payée leur est reversée.

     

  • Albanel va nous faire passer pour des charlots..

    Dans la série "le ridicule ne tue pas", cette initiative aussi comique que navrante de l'actuel Ministère de la culture : lancer un appel d’offres afin d’assurer la traduction en huit langues, par système automatique, des sites internet du Ministère.

    Evidemment, pas de relectures pour les traductions ainsi obtenues. Effet boeuf garanti auprès de nos interlocuteurs étrangers...

    Bref, le Syndicat national des traducteurs professionnels (SFT) et l’Association des Traducteurs Littéraires de France (ATLF) ont manifesté leur étonnement auprès de la ministre . Mais, dotés d'un sens de l’humour certain, ils ont envoyé la missive à Mme Albanel en deux versions : la version française originale, et une version française retraduite en français d’après une version anglaise par le logiciel Google que ses services comptables semblent appeler de leurs voeux.

    Il faut lire les deux versions, et ne pas boire de café, coca ou chocolat devant le clavier en lisant la chose...

    http://www.atlf.org/IMG/pdf/LettreMmeMinistre.pdf

    Imaginons la même chose dans d'autres langues, et on comprendra pourquoi on va passer pour des charlots aux yeux du monde entier...

  • Cestaz meny : individu socialement responsable à la tchèque

     Je poursuis ma lecture des programmes des partis membres du Parti Démocratique Européen, ou de l'Alliance des Démocrates et des Libéraux Européens, et je suis tombé sur ce magnifique morceau d'anthologie, que l'on trouve dans le programme du Cestaz Meny (la voie du changement), parti centriste de la République Tchèque. En fait, j'ai eu la surpise de voir évoquée dans ce programme une définition de l'Individu socialement responsable telle que j'en avais moi-même esquissé les traits sur ce blog,et qui émergeait, à mes yeux, du programme politique du MoDem parisien. 

    Voici la traduction que j'en donne en français :

     Nous sommes convaincus que l'avenir de notre pays est inimaginable sans la co-existence de personnes basée sur respect d'une éthique commune et de valeurs spirituelles.Les sociétés puisssantes ont des fondations morales fermes,ce qui est à mettre en relation non seulement avec une bonne qualité de vie, mais aussi avec une économie en bonne santé. C'est la responsabilité des politiques que de créer un climat faovrable de confiance en une société et un état justes. Confiance en soi, diligence, responsabilité et honnêteté de même que la solidarité et le sens civique sont les images que notre nation doit renvoyer. Les progrès que l'économie de marché a réalisé en un temps court doivent être reconnus avec objectivité, mais, en même temps, nous sommes conscients de ses limites pour assurer une redistribution des richesses. Il nous faut donc, désormais, renforcer la démocratie directe et les divers moyens pour les citoyens de participer aux affaires publiques. Plus simplement, l'importance nouvelle de la solidarité et de la citoyenneté qui émergent doit être reconnue comme un cadre important pour le marché libre et la démocratie.

    et voilà le texte d'origine en anglais (je n'ai pas trouvé la version tchèque).

    We are convinced that the future of our country is unimaginable without the co-existence of people based on respect for common ethical and spiritual values. Strong societies have firm moral foundations, which relate directly not only to qualify of life but also to a healthy economy. It is the responsibility of politicians to create a favourable climate of trust in the healthy, just operation of society and state. Self-confidence, diligence, responsibility and honesty are principles that along with civility, solidarity and civic advocacy must create the overall picture of our country. The progress that the market has made in the short period of democracy must be objectively recognised. At the same time we are aware of the limits that the market economy has as a tool for redistributing wealth. At present we must concern ourselves with the task of strengthening direct democracy and enabling various ways for citizens to participate in public affairs. Simply put, the new significance of solidarity and emerging citizenship must be acknowledged as an important framework for the free market and democracy.

    Impressionnantes, les convergences...