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liban

  • La foudre sur Bachar ?

    Je sens Bachar el Assad de plus en plus mal, en Syrie : si le Canard dit vrai, Turquie, Angleterre et France, envisageraient de structurer une opposition armée contre le régime.

    Les Turcs proposent de mettre en place une zone d'interdiction aérienne (tiens, ça rappelle la Lybie). Il semble qu'il existe d'ores et déjà une Armée Syrienne Libre. Celle-là même qui commence à attaquer au lance-roquette des centres opérationnels voire des unités des brigades de Bachar.

    La France envisage d'ores et déjà la création de zones humanitaires, peut-être sur le modèle de ce que les Américains ont assuré aux Kurdes en Irak par le passé.

    Même si Français et Britanniques disposent de l'appui presqu'inconditionnel de la Ligue Arabe, je ne vois pas comment une opération pourrait se monter sans l'aval de la Russie. Et je ne la vois vraiment pas lâcher son allié...

    J'avoue la perplexité : en intervenant ne risque-t-on pas d'alimenter une guerre civile entre Sunnites d'un côté et Alaouites de l'autre ?

    Il y a autre chose qui m'interpelle : c'est le retour dans le jeu diplomatique de la France et de la Grande-Bretagne au Maghreb et au Proche-Orient. J'avoue que c'est tout à fait inattendu et surprenant.

    Ce qui est inattendu, en fait, c'est de les voir agir seul, sans doute, il est vrai, sous l'oeil favorable des USA, mais, in fine, de leur propre chef.

    Si une démocratie s'établissait en Syrie et que le régime Baasiste s'effondrait, nulle doute que les cartes seraient totalement rebattues au Liban.

    La France qui a pris fait et cause pour le Liban depuis fort longtemps vise peut-être ce but spécifique. Débarassé de la tutelle de son encombrant voisin, le Liban pourrait peut-être reprendre le chemin de la prospérité (ne fut-il pas la Suisse du Moyen-Orient ?) à condition, toutefois, de régler le problème du Hezbollah.

    Pour ma part, il demeure un poitn essentiel à mes yeux, c'est celui du sorts des Alaouites. L'Alaouisme représente une branche avancée et particulièrement évoluée de l'Islam

    S'il y a une représentation alaouite suffisante au sein de l'opposition, on pourrait envisager un véritable soutien, mais s'il s'agit de prendre parti dans un conflit entre Sunnites et Alaouites, je suis beaucoup plus réservé.

  • Le Liban, ami d'Israël ?

    J'ai mis la main sur un sondage très intéressant (réalisé par l'Université du Maryland) : il analysait en août 2010 les sentiments des opinions publiques de six pays arabes (Égypte,Liban, Jordanie, Maroc, Arabie Saoudite, Émirats arabes unis) envers les USA, et le conflit israélo-palestinien. C'est assez curieux, à la lecture du sondage qui comporte de nombreuses questions, de constater que les Libanais (en dépit de la guerre récente !!!) sont les moins défavorables à Israël : par exemple, sur leurs impressions à propos de l'holocauste, ils sont 21%, à ressentir une véritable empathie avec les Juifs, 59% à éprouver des sentiments mêlés, et 20% seulement (le Hezbollah et ses affidés ?) à juger que la mention de l'holocauste dessert la cause arabo-palestinienne.

    Les Jordaniens, voisins immédiats des Israéliens, demeurent assez modérés envers Israël et les Juifs. Ce n'est qu'au Liban que les sentiments plutôt positifs l'emportent sur les sentiments négatifs. 

    Je me demande si la diplomatie israélienne a connaissance de sondages de cette nature. Ils devraient en tout cas amener Israël à réviser profondément sa stratégie vis à vis du Liban. Par ricochet, il montre aussi que la position du Hezbollah au Liban est très minoritaire et que ce mouvement armé essaie de tenir en otage tout un pays qui ne partage pas ses vues bellicistes et terroristes...

  • Pour une fois, un propos raisonnable du Hamas !

    Tiens, pour une fois, j'ai entendu un propos sensé et responsable dans la bouche des autorités du Hamas.

    «Nous ne pouvons blâmer aucune faction palestinienne et nous ne savons pas qui a tiré les roquettes», a déclaré Raafat Morra, précisant que «le Hamas poursuit son combat à l'intérieur de la Palestine et nous avons pour principe de n'utiliser aucun territoire arabe pour répondre à l'occupation. C'est une politique ferme

    C'est suffisamment rare pour mériter d'être relevé. Un point pour le Hamas (sans doute le seul ici).

  • Liban, bonne initiative de Sarkozy

    Bon, cette fois, je l'admets volontiers, c'était une bonne idée de convier les leaders de l'opposition au Liban. Cela donne plus de poids à la visite, et cela permet à chacun de nouer des contacts et de se rendre compte des réalités du terrain. Un point pour vous, Mister President.

  • Marielle de Sarnez et Philippe Morillon

    Marielle de Sarnez et Philippe Morillon font condamner fermement le Hezbollah, au nom de l'ADLE, au sein du Parlement Européen.

    J'avoue que je suis fier que la proposition vienne de Marielle et de Philippe Morillon. Nos euro-députés MoDem ne se tournent pas les pouces, c'est le moins que l'on puisse dire.

    Je copie ici la résolution qui a été adoptée par le Parlement Européen :

    déposée à la suite de déclarations du Conseil et de la Commission conformément à l'article 103, paragraphe 2, du règlement
    par Philippe Morillon, Elizabeth Lynne et Marielle De Sarnez au nom du groupe ALDE sur la situation au Liban

    Le Parlement européen,

    –  vu ses résolutions antérieures sur le Moyen-Orient, en particulier celles du 16 janvier 2003 sur la conclusion d'un accord d'association avec la République libanaise, du 10 mars 2005 sur la situation au Liban, du 7 septembre 2006 sur la situation au Proche-Orient, du 12 juillet 2007 sur le Proche-Orient, et du 29 novembre 2007 sur la proposition de décision du Conseil portant attribution d'une aide macrofinancière de la Communauté au Liban,

    –  vu les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies 1559 (2004), 1636 (2005), 1680 (2006), 1701 (2006) et 1757 (2007),

    –  vu l'accord d'association euro-méditerranéen établissant une association entre la Communauté européenne et ses États membres, d'une part, et la République libanaise, d'autre part,

    –  vu la décision du Conseil 2007/860/CE du 10 décembre 2007 portant attribution d'une aide macrofinancière de la Communauté au Liban,

    –  vu la déclaration de la Présidence, au nom de l'Union européenne, sur le Moyen-Orient, du 14 mars 2008,

    –  vu la déclaration du Haut Représentant pour la PESC du 15 mai 2008,

    –  vu l'article 103, paragraphe 2, de son règlement,

    A.  considérant que l'établissement d'un Liban stable, pleinement souverain, uni et démocratique revêt une importance cruciale pour la stabilité et le développement pacifique de l'ensemble du Moyen-Orient,

    B.   considérant que le Liban se trouve depuis longtemps dans une impasse politique qui paralyse le fonctionnement correct des institutions fragiles du pays,

    C.   considérant que, le 6 mai 2008, le gouvernement libanais a décidé de mettre hors la loi le vaste réseau de télécommunications du Hezbollah, considéré par ce groupe comme faisant partie intégrante de ses mesures de défense contre Israël, et de licencier le chef de sécurité de l'aéroport présumé lié au Hezbollah,

    D.   considérant que des affrontements violents ont éclaté dans certaines parties du pays et, en particulier, dans la capitale, où des milices du Hezbollah ont érigé des barricades, bloqué l'aéroport et pris le contrôle de Beyrouth-Ouest,

    E.   considérant que les combats se sont étendus à la région du Chouf et au Nord, causant au total la mort d'au moins 80 personnes; considérant que l'armée libanaise a décidé de ne pas intervenir et, après qu'une trêve eut été conclue et que les milices du Hezbollah se furent retirées, a repris progressivement le contrôle de la situation et tenté de rétablir l'ordre; considérant que ces combats ont été les pires qui se soient produits depuis la fin de la guerre civile de 1975 à 1990,

    F.   considérant que le 15 mai 2008, une délégation de la Ligue arabe, sous la direction du Qatar, est arrivée à un accord avec les dirigeants libanais pour mettre fin à la crise,

    G.   considérant que la résolution 1757(2007) du Conseil de sécurité des Nations unies met en place un tribunal international chargé de juger les responsables de l'assassinat de l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri et d'autres assassinats politiques au Liban,

    H.  considérant que l'article 2 de l'accord euro-méditerranéen établissant une association entre la Communauté européenne et ses États membres, d'une part, et la République libanaise, d'autre part, stipule que les relations entre les parties, ainsi que toutes les autres dispositions de l'accord, sont fondées sur le respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux de l'homme inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, respect qui inspire leur politique intérieure et internationale et constitue un élément essentiel dudit accord,

    I.   considérant que, suite au conflit armé de juillet-août 2006, le Liban se trouve toujours confronté à des défis financiers et économiques considérables; considérant que les autorités du Liban ont adopté, le 4 janvier 2007, un vaste programme de réformes socio-économiques; considérant que l'Union européenne a proposé l'octroi d'une assistance macrofinancière d'un montant de 80 million d'euros, pour soutenir les efforts réalisés par le Liban à l'échelon national pour assurer la reconstruction après la guerre et opérer un redressement économique durable, et alléger ainsi les contraintes financières qui pèsent sur la mise en œuvre du programme économique du gouvernement,

    L.   considérant que plus de 300 000 réfugiés palestiniens vivent toujours dans des conditions misérables au Liban; considérant que les explosions de violences et les combats avec l'armée qui ont eu lieu dans certains camps de réfugiés palestiniens ont contribué à aggraver la situation dans le pays,

    M.   considérant que la situation des fermes de Chebaa et l'établissement de frontières bien définies entre le Liban et Israël restent des questions en suspens,

    N.   considérant que, depuis le retrait de ses troupes en 2005, la Syrie n'a pas cessé de faire de l'obstruction et de s'immiscer dans les affaires intérieures libanaises,

    1.   se dit profondément préoccupé par les graves conséquences que pourraient avoir la crise politique actuelle et la détérioration de la situation sécuritaire au Liban; souligne l'importance de la stabilité, de la souveraineté, de l'indépendance, de l'unité et de l'intégrité territoriale du Liban et souligne que la stabilité politique au Liban ne peut reposer que sur la restauration d'un climat de confiance entre toutes les parties et sur le rejet de toute ingérence extérieure;

    2.   condamne fermement la conduite du Hezbollah, qui utilise la force ou menace de le faire pour atteindre ses objectifs politiques supérieurs;

    3.   déplore qu'en dépit de l'accord conclu par les diverses factions libanaises en vue de mettre un terme au conflit armé, de nouvelles confrontations aient encore eu lieu dans la soirée du 15 mai à Baalbek, dans l'est du pays, entre des milices de différentes factions; selon les services de sécurité, une personne a été tuée et une autre a été blessée à cette occasion;

    4.   souligne que l'attitude du Hezbollah, qui se comporte comme un État dans l'État, est incompatible avec un système démocratique; invite dès lors la direction du Hezbollah à prendre clairement parti et, conformément à la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l'ONU, à démanteler et à désarmer ses milices, à renoncer à la violence, à accepter sans réserve les règles de la démocratie et à reconnaître toutes les autorités et institutions de l'État démocratiquement élues, quelle que soit leur appartenance ou origine ethnique, religieuse ou politique;

    5.   déplore le fait que la session du parlement libanais au cours de laquelle devait être élu le président de la république ait été reportée sine die et invite instamment toutes les parties à conclure un accord de manière à ce que les élections puissent avoir lieu dans les meilleurs délais;

    6.   soutient tous les efforts visant à trouver une solution constitutionnelle et démocratique à l'impasse politique actuelle; souligne qu'aucune solution durable ne pourra être trouvée sans que les parties impliquées d'une manière directe ou indirecte ne fassent la preuve d'une réelle volonté politique de s'attaquer aux causes profondes de la crise;

    7.   presse le président du parlement libanais de tout mettre en oeuvre pour restaurer le fonctionnement de l'institution, qui est une condition essentielle de la démocratie, pour contribuer à un dialogue de réconciliation nationale et pour trouver une solution de compromis à l'impasse politique actuelle;

    8.   se félicite de l'accord auquel sont parvenues les parties sous la médiation du Qatar et soutient vivement les efforts en cours de la Ligue arabe, et en particulier du premier ministre du Qatar, pour résoudre la crise politique actuelle afin d'arriver à un accord large et approfondi;

    9.   décide, sous réserve, d'inviter tous les chefs des groupes parlementaires libanais à Bruxelles, en coordination avec la Ligue arabe, de manière à apaiser la crise institutionnelle, reconstruire la confiance et faciliter le dialogue en vue d'obtenir un compromis durable;

    10.  demande à nouveau à toutes les parties concernées de faciliter les travaux du tribunal international chargé de juger les personnes responsables de l'assassinat de l'ancien premier ministre Rafik Hariri et d'autres assassinats commis pour des raisons politiques au Liban et invite instamment la Syrie à coopérer sans réserve avec ce tribunal;

    11.  presse le gouvernement libanais de s'employer sans relâche à mettre fin à toute discrimination à l'encontre des réfugiés palestiniens et appelle à nouveau la communauté internationale à accroître son assistance pour arriver à un règlement durable;

    12.  appelle au désarmement progressif de toutes les milices et de tous les groupes paramilitaires et estime qu'il est vital que toutes les armes importées au Liban soient destinées uniquement à l'armée officielle libanaise; invite à nouveau le gouvernement libanais à exercer, en coopération avec la FINUL, sa pleine souveraineté et un contrôle effectif sur les frontières et sur le territoire du pays à cet égard;

    13.  invite la Syrie à s'abstenir de toute ingérence susceptible de nuire aux affaires intérieures libanaises et à jouer un rôle constructif pour mettre en place une paix et une stabilité durable dans le pays;

    14.  répète qu'il approuve la détermination de l'Union européenne à aider le Liban dans sa restructuration économique; invite le Conseil et la Commission à persévérer dans leurs efforts pour soutenir la reconstruction et le redressement économique du Liban ainsi que pour établir une coopération plus étroite avec la société civile dans le pays, de manière à y promouvoir une plus grande démocratisation;

    15.  charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, au haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune, aux gouvernements et aux parlements des États membres, au Secrétaire général des Nations unies, au secrétaire général de la Ligue arabe, à l'envoyé spécial du Quatuor au Moyen-Orient, au président de l'Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne, au gouvernement et au parlement du Liban ainsi qu'au Président et au gouvernement de la Syrie.

     

  • Israël, Palestine, Hezbollah et Liban

    Coup de chapeau à la diplomatie égyptienne...du moins, si ce qu'elle a obtenu tient ! Sous son égide, les divers mouvements palestiniens accepteraient d'observer une trêve avec Israël.

    J'avoue que dans ce conflit, j'ai la sensation d'être dans une intoxication permanente en termes d'information sur la réalité du terrain. Au fond, j'ai souvent l'impression que c'est de la presse israélienne elle-même que vient l'information la plus fiable.

    Je n'ai pas confiance dans la presse française, souvent partiale, et je ne parle même pas des pays où ne règne pas la liberté de la presse (suivez mon regard).

    J'entends souvent pas mal d'individus plaider pour le droit des Palestiniens. En réalité, la Palestine n'a jamais existé en tant qu'état, et elle n'est donc pas plus légitime que l'Etat d'Israël.

    Il y avait jusqu'à la création de l'état d'Israël un autre état aujourd'hui disparu : la Transjordanie. Tout retour en arrière serait évidemment désastreux et créerait un très dangereux précédent pour d'autres zones géographiques du monde.

    Ce qui me frappe, dans la presse française au moins, c'est que j'entends toujours parler des incursions israéliennes en territoire palestinien, mais très peu des attentats des factions palestiniennes les plus radicales, sauf quand ils font un nombre de morts "suffisant" pour être  "relevé" dans la presse internationale.

    Mon intention n'est pas de dédouaner Israël de ses manquements et de ses fautes, mais je m'exaspère du traitement de l'information autour de cet état en France (et dans d'autres pays européens, au demeurant). 

    Je n'évoque évidemment pas même les blogs alternatifs qui prétendent favoriser de la contre-information. La plupart du temps, ce sont des idéologies d'un autre temps, ou encore profondément malsaines, qui se masquent sous des propos qui prétendent à la vérité... 

    Un dernier mot sur le rôle de la FINUL : je pense qu'il est très difficile de s'interposer efficacement entre le Hezbollah et Israël au Liban. Mais dans les faits, le rôle de la FINUL permet souvent au Hezbollah de reconstituer ses forces militaires. Cette attitude ne serait pas illégitime si elle ne conduisait pas ce mouvement à attaquer régulièrement Israël depuis le territoire du Liban, et à conduire, de ce fait, le Liban à la guerre, malgré lui. Or, souvent la FINUL cache la vérité de ses frictions avec le Hezbollah. 

    La vérité, c'est que la FINUL n'ose entrer en conflit avec le Hezbollah : elle sait très bien que ce conflit se solderait par un bain de sang que les pays occidentaux ne sont pas près à payer (et on les comprend) et par un retournement d'une partie de l'opinion libanaise contre la FINUL.

    En fait, il faudra bien admettre tôt ou tard que la FINUL est un ridicule tigre de papier qui ne dispose d'aucun moyen d'action faute d'une volonté politique claire, et qu'elle n'apporte que de la confusion là où elle est. Mieux vaudrait laisser Israël négocier directement avec le Hezbollah, et surtout, aider le gouvernement libanais légitime à avoir les moyens de faire face aux milices du Hezbollah.

     J'ajoute qu'il ne faut pas espérer vaincre miltairement le Hezbollah, ni même lui faire peur. Le Hezbollah tient sa force non des armes, mais des réseaux d'entraide et de solidarité qu'il a mis en place au Liban.

    C'est donc sur ce terrain qu'il faut lutter, en mettant en place des réseaux parallèles, avec l'aide de l'armée libanaise régulière. Au lieu de dépenser bêtement nos contributions financières en munitions et canons inutiles, nous ferions mieux de financer des réseaux de dispensaires et des aides à la reconstruction des maisons, avec nos couleurs (celles de l'Europe) afin que l'origine des fonds soit claire, et en coopération avec les structures libanaises existantes. Voilà qui couperait l'herbe sous les pieds au Hezbollah. La remarque vaut aussi pour le Hamas qui fonctionne plus ou moins de la même manière.

  • Diplomatie : les ratés de Royal et de Sarkozy

    Electeur français lambda, je commence à être sérieusement inquiet de ce que laissent augurer les deux candidats les plus populaires à l'élection présidentielle en matière de politique internationale.

    Ségolène Royal multiplie les fautes graves sur tous les dossiers internationaux : elle refuse le nucléaire civil à l'Iran alors que c'est l'essence du TNP (Traité de Non-Prolifération nucléaire), elle salue le redressement de l'Irak (dont les morts se comptent par dizaines de milliers depuis le début de l'occupation américaine au point qu'on en vient à souhaiter la libération de Saddam !) puis elle acquiesce aux propos outranciers d'un parti qui a largement contribué à mettre à feu et à sang le Liban, le Hezbollah.

    S'ajoute à ces méfaits une absence totale de déclarations sur l'Europe et la construction européenne au moment même où cette pauvre Europe en aurait bien besoin. Pas la moindre idée sur la question, et encore moins d'idées sur le le rôle que la France pourrait jouer pour promouvoir une grande diplomatie européenne. 

    Pas mieux chez Nicolas Sarkozy qui piétine allègrement les seules réussites d'envergure de Jacques Chirac sous son mandat : « Il n'est pas convenable de chercher à mettre ses alliés dans l'embarras ou de donner l'impression de se réjouir de leurs difficultés. » puis « J'ai toujours préféré l'efficacité dans la modestie plutôt qu'une grandiloquence stérile. Et je ne veux pas d'une France arrogante et pas assez présente. » lors de son entretien avec Daboliou a-t-il déclaré, faisant clairement allusion à la position de la France sur la guerre en Irak, et cela, alors que le Congrès Américain est justement en train de réévaluer la position des Etats-Unis vis à vis de la France et de l'Allemagne, jugée bien trop arrogante.

    Mais quelle vision de la France et de l'Europe ont donc ces deux candidats ? Ségolène Royal croit-elle que ses recettes nationales (on apprend tous ensemble la politique via désirs d'avenir et la démocratie participative, stigmatisation à bon compte d'une catégorie qui a bon dos par les temps qui courent, les enseignants) peuvent fonctionner dans des pays en proie à une quasi guerre civile ? 

    Et Nicolas Sarkozy qui assouplit les contrôles de sécurité des voyageurs en provenance de l'Algérie, comme le rapportait récemment le Canard Enchaîné, afin de se mettre dans la poche certains jeunes de banlieue, alors que les Renseignements Généraux parviennent à identifier via ces mêmes contrôles une trentaine de membres des réseaux islamistes chaque année, croit-il que le pays qu'il entend gouverner et sa politique d'immigration doivent être au seul service de ses ambitions personnelles ? A fortiori quand on voit, par exemple, de jeunes enfants d'origine roumaine être renvoyés de force dans leur pays à deux mois de l'entrée de la Roumanie dans la CEE , parce que cela fait du chiffre pour justifier ses effets d'annonce en termes de politique sécuritaire ?

    Il faut bien plus de prudence, de retenue et de jugement pour gérer la diplomatie d'un grand pays. A cet égard, l'amateurisme de Ségolène Royal, et les déclarations à l'emporte-pièce de Nicolas Sarkozy paraissent effrayantes pour l'image que la France renvoie.Il va falloir apprendre très vite, Madame Royal, Monsieur Sarkozy, car pour l'instant, loin de m'avoir convaincu, vous me faites peur !