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  • Suite du Top de l'hérétique (blogosphère politique)

    Bon, à la demande générale, je poursuis mon classement de mes blogs favoris, puisque l'on me presse de le faire. Je m'étais arrêté à la douzième place hier.Vous constaterez, chers lecteurs, que dans cette seconde partie de classement, je privilégie davantage les blogs MoDem.

    Ce sont trois blogs démocrates (MoDem) qui s'adjugent les treizième, quatorzième et quinzième positions.

    1. Démocratie sans frontières, l'excellent blog de Frédéric LN. Le problème, c'est qu'il est en stand bye depuis 11 avril dernier. J'avais bien aimé le projet originel qui était d'examiner la démocratie sous toutes ses coutures et sous tous les climats. En revanche, il faudrait, AMHA, revoir la présentation du blog, car elle ne favorise pas la lecture des billets.

    2. Christophe Ginisty. Je ne lis régulièrement le blog de cet entrepreneur que depuis relativement peu de temps, mais j'y apprécie le courage politique, notamment la capacité à se démarquer du sens de la vague. Un regret : dommage que Christophe n'utilise pas sa compétence professionnelle de chef d'entreprise pour donner davantage son avis sur les questions économiques, et notamment les mesures gouvernementales qui touchent les PME.

    3. Ma vie en Narcisse. Il a un mérite, comme MIP ou moi, c'est un Nantais (même si j'habite à Paris aujourd'hui).Je lis avec intérêt ses notes, mais je trouve leur orientation générale un peu à sens unique. Il ne connaît pas sa droite, ce garçon-là :-) 

    Mon seizième blog est aussi un blog démocrate particulièrement original : Ilium.  Ilium a eu l'idée de narrer la bataille des municipales parisiennes via un détour homérique, comme la prise de Troie. L'idée est en fait excellente, mais c'est parfois un peu la confusion, et puis le dernier billet date du 24 mai. Il faudrait à mon avis organiser et généraliser l'idée, qui est, à ma connaissance, unique dans la blogosphère.

    Mon dix-septième blog est également un blog MoDem : Avel Mor . Il y a là-bas d'excellents billets, mais bien trop peu fréquents, et surtout, plus rien depuis le 15 avril dernier :-(

    Je vais, comme pas mal d'individus de la blogosphère, de temps à autre sur le blog de Versac. Il ne serait pas honnête de ne pas reconnaître qu'il y a une réelle qualité éditoriale dans son blog. Mais il incarne au sein de la blogosphère exactement cette forme de parisianisme appliqué à la Toile qui a le don de m'agacer. Une sorte de dandy électronique en somme, un peu à la Baudelaire se réclamant du dandysme. C'est donc mon dix-huitième blog.

    Mon dix-neuvième blog a la même qualité que celui de Luc Mandret : c'est celui d'une Nantaise. Il s'agit de MIP. Facilement atypique au sein de la blogosphère MoDem (elle ne cultive par exemple pas la dérive sectaire d'une bonne partie de cette dernière), je trouve ses billets souvent distrayants.

    Je visite mon vingtième blog depuis peu. C'est un blog de journaliste. Celui de Laurent de Boissieu. C'est un expert du milieu politique.

    Quand je fréquente mon vingt et unième blog, je me penche souvent du bord de ma fenêtre d'où j'aperçois les grands espaces de nos cousins du Québec qui nous ouvrent de nouveaux horizons.

    J'aime bien mon vingt-deuxième blog, qui est celui d'un rôliste, comme moi (enfin je n'ai plus le temps, mais j'en ai conservé la culture et certains réflexes)  :il s'agit de l'Antre de KaG.

    Mon vingt-troisième blog vient de fermer il y a quelques jours. Encore un :-(  Le fond du Bocal représentait un courant atypique au sein de la mouvance centriste. Il faisait partie des utopistes doux rêveurs qui s'imaginent qu'une grande réunification est encore possible. Le pauvre...

    Mon vingt-quatrième blog est très atypique. C'est celui d'une femme, convertie, si j'ai bien compris à l'Islam, et elle est très traditionnaliste, mais...bayrouiste ! Il s'agit donc de Ouktiasma, Message d'Espoir. Malheureusement, Laura s'est un peu mise en retrait du Modem pour une histoire de voile au Conseil Municipal, je crois. Elle continue à écrire des billets, mais malheureusement, beaucoup moins sur la politique, et beaucoup plus sur les bondieuseries. Elle a cela dit une lecture des textes de l'Islam très intéressante.

    Bon, je m'arrête là pour aujourd'hui. Si jamais il y a une pétition pour que je continue, j'aviserai.

  • De la place de la Turquie en Europe...

    A nouveau une contribution d'un lecteur, cette fois de Thierry P, qui donne son point de vue sur le positionnement de la Turquie en Europe.
    Tout comme dans le billet précédent, je ne me range pas nécessairement à ses conclusions.


    Comme souvent, on comprend mal le présent si on a pas entrevu un thème dans sa dimension historique. Après, libre à chacun de se forger une opinion personnelle.

    Je vous livre donc mon point de vue qui n'est qu'une modeste lecture de l'histoire.
    Je pense que l'Europe que nous connaissons aujourd'hui est liée à un événement qui a eu lieu dans la seconde moitié du XVème siècle !

    Une date importante, 1453, mérite en effet d'être connue pour resituer le débat de la place ou non de la Turquie en Europe.
    La prise de Byzance par les Ottomans cette année-là marque (symboliquement) le passage de cette partie du monde dans la sphère orientale.
    La Sublime Porte n'aura de cesse de poursuivre son expansion sur le sol européen (jusqu'au siège de Vienne qui en sera le terme en 1529).
    Deux blocs différents et antagonistes (politiques, culturels et religieux...) étaient désormais face-à-face, l'empire Ottoman et les pays d'Europe. 
    La bataille de Lépante en 1571 est une illustration de cette rivalité entre les deux blocs alors en présence.
    Car c'est à peu près à cette époque que prend forme l'Europe dans l'idée telle que nous la connaissons encore.

    Mais à côté de ces luttes d'influence (à forte connotation religieuse il est vrai), les liens diplomatiques ne seront pas pour autant rompus entre ces deux ensembles. Pour preuve les contacts que le roi François Ier de France noua avec le Sultan Ottoman Soliman II le Magnifique en vue d'une alliance contre les Habsbourg.

    Cet épisode de la chute de Byzance illustre à mes yeux le fait que les critères géographiques ne sont pas suffisants et satisfaisants pour définir ce qu'est l'Europe. Les frontières, c'est une des lois de l'histoire, sont par nature appelées parfois à fluctuer. 

    Pour revenir à cette fin de XVème siècle il est intéressant de souligner qu'à l'ouest, un mouvement "inverse" se produisit peu après. L'année 1492 marque en effet la fin du Royaume maure de Grenade qui met un terme de plusieurs siècles d'une extraordinaire civilisation où ont coexisté en paix les pratiquants des trois grandes religions monothéistes.  

    Pour compléter et relativiser ce raisonnement sur la place de la Turquie dans l'histoire européenne il convient de signaler de notables singularités :
    - Ainsi, la Grèce qui a été de facto une partie intégrante de l'Empire Ottoman a su conserver intacte une forte identité religieuse chrétienne. Laquelle a contribué à favoriser la renaissance de l'Etat Grec au cours de la première moitié du XIXème siècle. 
    - De nombreux Etats européens sont restés dans la sphère d'influence Ottomane jusqu'à la fin du premier conflit mondial (Bulgarie, Albanie par exemple), donc quoi que l'on puisse en penser la présence turque a existé en Europe.  

    Quid du futur européen de la Turquie ?
    S'agissant de la place qu'il conviendrait (ou pas) d'accorder à la Turquie en tant qu'État membre à part entière de l'Union, il faut reconnaître qu'il s'agit d'une demande très ancienne. Elle remonte à 1963.  
    Je vous renvoie à l'excellent commentaire d'ArnaudH (sur le billet du 22 juin de L'Hérétique) qui dresse l'historique de cette demande d'adhésion et qui rappelle la très longue liste des conditions auquel cet État devrait satisfaire pour voir sa candidature validée.
    Si je partage entièrement le constat d'ArnaudH, j'émettrais toutefois une opinion divergente quant à la pertinence de l'adhésion de la Turquie à l'Europe.

    De trop nombreux "obstacles" rendent à mes yeux cette perspective illusoire :
    1. Les arguments que Didier a donnés sont tous fondés pour marquer cette grande césure entre les Etats européens (issus de 5 siècles d'histoire) et ce pays.   
    2. La liste des critères à satisfaire comme préalable à son adhésion (cf. ArnaudH) est trop longue pour ne pas en saisir l'aspect rhédibitoire.
    3. Les peuples des 27 Etats de l'Union ne seraient pas enclins à accepter un tel élargissement de l'Europe. Et sur ce point, je tiens à souligner que l'hypothèse de l'adhésion de la Turquie a gravement hypothéqué le débat autour de la ratification du TCE (en France notamment). Les nationalistes ont su tirer profit de l'ambiguïté des "politiques" face à la question turque et ont pourri le débat avec leurs polémiques populistes.
    4. Enfin, et c'est ce qui constitue le fondement de mon opposition de principe à l'adhésion de la Turquie à l'Union, accepter d'étendre jusqu'aux confins de l'Iran, voire plus loin dans le Caucase comme le suggère ArnaudH, ce serait renoncer de facto à la perspective d'une Europe fédérale. Ce projet ne recueille pas encore l'assentiment des européens (si tant est il le recueille un jour !). Avec la Turquie dans l'Union l'option fédérale aurait fait long feu. Je conçois mal que tous ces efforts consentis depuis 50 ans n'aboutissent qu'à un "machin" qui ne soit finalement qu'une zone de libre-échange !         
    D'aucuns avancent aussi l'argument que la Turquie dans l'Union permettrait d'assurer la garantie d'une des routes du transport de l'énergie. Certes, sous l'angle économique et stratégique, l'argument est recevable.
    Ma vision d'une Europe plus intégrée n'est hélas pas de cet ordre.
    [Cette vision est parfaitement critiquable, je le concède, mais je n'en démordrai pas ! Cela fait partie d'une des convictions d'une vie sur lesquelles il est difficile de revenir !] 

    Alors quelle alternative proposer à la Turquie ?
    D'emblée, je balayerai l'argument qui voudrait que refuser le principe de l'adhésion à ce pays ce serait le condamner au chaos. Mais dans la mesure où cet État participe au Conseil de l'Europe, la question de la stabilité de la démocratie en Turquie ne doit pas être un argument en soi !
    Plutôt que prôner une Turquie dans l'Union, je verrais parfaitement cet État devenir le pivot d'une Union d'Asie Mineure à construire avec les Etats de cette zone géopolitique qui ont des intérêts communs. L'Europe devrait apporter un soutien sans faille à un tel effort de construction.
    Après les échanges entre les deux Unions auraient toute latitude à être formalisés.
    Cette solution aurait le mérite de mettre un terme à cette valse hésitation avec la Turquie depuis des décennies. Loin de rejeter cet État, l'aider à jeter les bases d'une Union dans sa zone d'influence lui confèrerait à coup sûr un rôle plus éminent sur la scène internationale.  

  • Marielle de Sarnez tend la main au Nouveau Centre

    sarnez.jpgLors d'un "tchat" organisé par l'Institut Montaigne, Marielle de Sarnez n'a pas exclu une réunification des centres, même si à l'heure actuelle, elle déplore l'alignement du Nouveau Centre sur l'UMP. Voici ce qu'elle répondait, le 11 juin dernier, à la question de Jean lui demandant quelles étaient ses divergences profondes avec le Nouveau Centre.

    «Prenons les choses dans l'autre sens: je ne vois pas beaucoup de différences, dans les votes au Parlement, entre... les positions du Nouveau centre et celles de l'UMP! Cela se comprend: il est en fait très difficile d'exister quand on est dans le même ensemble que le parti majoritaire, et
    qu'on est élu localement avec les voix de ce parti majoritaire ! Mais pour l'avenir, je forme évidemment le voeu que nous puissions un jour nous retrouver, tous ceux qui veulent, de bonne foi, l'indépendance de ce Centre qui est en construction, sur un projet commun. »

  • Une année de Bayrou

    A voir l'animation flash réalisée par l'humoriste MoDem Grozbulles, d'une année de bayrouisme... :-)

     



    Les dessins politiques de GroZ Bulles

  • Blogs politiques : le Top de l'Hérétique

    C'est très tendance, en ce moment, de proposer un classement des meilleurs blogs de la blogosphère politique (EDIT : je crois que j'ai écrit une connerie : ces blogs ne sont pas les meilleurs de la blogosphère, mais ceux que moi, je préfère lire...) . Alors du coup, je me suis dit que j'allais m'y coller. Une précaution oratoire avant toutes choses : il y a plein de blogs que je ne connais pas, alors évidemment, un certain nombre d'entre eux auront échappé à mon oeil acéré :-)

    Ceux qui lisent régulièrement mon blog ne seront pas surpris de la  Pole-position...Je m'appuie en fait sur la qualité de l'information donnée, sur la puissance de l'analyse et du raisonnement, la qualité des sources, de la discussion et des intervenants, et également des réactions aux interventions du Maître des Lieux, la diversité des thèmes et la régularité des publications.

    Le premier : Sans surprise, le winner, le prince de la blogosphère est...est... : Quindi ! Quindi est un blog spécialisé dans le traitement des grands thèmes internationaux. C'est un blog d'excellente qualité, qui cite ses sources et s'efforce de traiter les principales problématiques géopolitiques, géostratégiques et diplomatiques, avec un esprit non-partisan. C'est à mon avis, le meilleur blog de la blogosphère politique. Je le cite souvent dans mes propres articles, et il me sert de référence quand je veux maîtriser un sujet d'actualité international. Pour la petite anecdote, c'est après avoir imprimé les 30 pages de Quindi sur l'OTAN, et donc armé de ce précieux document, que j'ai préparé mes questions à Hervé Morin, Ministre de la Défense, lors du congrès du Nouveau Centre. De manière générale, je ne lis pas Quindi sur la Toile : j'imprime les articles et les consulte à tête reposée, étant donné leur densité. Le MoDem peut être très fier de disposer d'un blog d'une telle qualité, et j'espère bien que ce parti politique fera appel à la haute compétence de Quindi.

    Le second est un blog de droite. Déjà, ce n'est pas fréquent en soi, mais en plus, c'est un blog de droite de qualité. J'ai nommé...j'ai nominé, même...Koztoujours tu m'intéresses ! J'aime bien Koz. Il a évidemment un travers ; en langage démocrate, c'est ce que j'appelle un infidèle. Comprenez, en somme, qu'il n'est pas MoDem. J'ai d'ailleurs une anecdote à ce sujet : un jour que répondais à un de ses commentaires où il critiquait vertement Bayrou, entre autres pour sa stratégie, je lui ai rappelé la très chrétienne parabole de Jésus de Nazareth à propos de Marie-Madeleine : «que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre ». Eh bien devinez ce qu'il m'a répondu, ce paroissien-là.. : «me tente pas.» J'aime bien le blog de Koz parce qu'il a de la profondeur, et aussi parce que Koz prend la peine de répondre à ses interlocuteurs, et, chose rare, il a mis en place un système qui lui permet de mettre en valeur ses ciommentaires préférés. Extrêmement rares sont les blogs qui donnent vraiment la parole aux commentateurs, et, en réalité, dans la blogosphère politique, Koz et moi sommes, je crois, à peu près les seuls à le faire. Koz en plaçant un lien vers ses commentaires favoris à la suite de chaque article, et moi-même, en publiant purement et simplement les analyses les plus remarquables parmi les commentaires. 

    Le troisième est celui d'un homme politique : il s'agit du blog d'Alain Lambert. Alain Lambert a cette qualité de savoir s'entourer d'une équipe extraordinaire et pédagogue. Ses collaborateurs publient des billets de qualité, et ne manquent jamais de répondre aux questions, objurgations, critiques des interlocuteurs et cetera...En particulier, il faut saluer l'extraordinaire AB Galiani pour la fécondité de sa réflexion et son affabilité. J'ai longtemps traîné là-bas sous des identités diverses, et je continue de le consulter régulièrement. 

    En quatrième, c'est le blog de Corine Lepage que je choisis. J'y apprécie la très grande pertinence des textes qui y sont publiés. J'ai vu la lente, mais inexorable montée en puissance de ce blog au sein de la blogosphère. Ce que je déplore, en revanche, c'est ce qu'il y a perdu en convivialité. Dans les premiers temps, Corine Lepage prenait la peine de répondre aux commentateurs. Aujourd'hui, la plupart du temps, elle ne réintervient pas. Par ailleurs, trop de billets sont simplement des copier-coller de ce qu'elle a dit ailleurs (émissions, tribunes) et il ne faudrait pas que le blog se transforme en revue de presse... 

    Mon cinquième blog est le blog d'un casse-c.....es démocrate de première (enfin, de moins en moins MoDem, à vrai dire). J'ai nommé...Farid Taha. Passé les boursouflures de son ego, et quand il ne casse pas du sucre sur le MoDem ou de Bayrou tout en se réclamant de l'esprit du MoDem, c'est un hôte original, aux billets souvent savoureux. En fait, c'est quelqu'un avec lequel j'apprécie tout à fait de me friter régulièrement, d'où mes allées et venues sur son blog.

    Mon sixième blog est une référence de la blogosphère : il s'agit de Maître Eolas. J'aime bien la tonalité de son propos, et sa perspicacité acérée quand il s 'agit de prendre au défaut de la cuirasseles travers de notre système judiciaire me font souvent bien rigoler. J'interviens très rarement, mais je lisde temps à autre. Travers : comme pas mal de "barons" de la blogosphère, il réplique assez peu aux commentateurs, si bien qu'on a souvent l'impression de discuter dans le vide, ou entre gens du bas peuple. Ce vice est malheureuseusement très répandu au sein de la blogosphère.

    Mon septième blog est un blog hélas éteint : il s'agissait de Militer avec le Nouveau Centre de Gérard Bardier. Peut-être que certaines pages existent encore dans le cache google. Le Nouveau Centre a perdu à mon avis son meilleur blog quand ce dernier a fermé. Il s'agit d'un blanchiste du Nouveau Centre qui avait fait partie de l'aventure Energies démocrates, de Christian Blanc. Pas fréquent sur la Toile, et donc très dommage, cette fermeture.

    Mon huitième blog est celui d'un homme politique de Rouen, et autrefois d'une des têtes pensantes de feue l'UDF. Il s'agit de Cap Idées, le blog de Pierre Albertini. J'aime le ton pondéré et tranquille de l'homme. Deux points à améliorer, toutefois : il ne réagit pas assez aux commentaires, d'une part, et, d'autre part, dès qu'il traite des thèmes autres que locaux, il n'approfondit pas assez.

    Mon neuvième blog est Ataraxosphère, le blog de Florent Zanetti et Frédéric Kelder. Et là, j'avoue un péché : je sais qu'il est intéressant, mais je n'y vais pourtant pas suffisamment. J'ai aussi l'impression que ses titres ne paraissent pas dans la widget box MoDem : s'est-il fait enregistrer par Antonin ? Il y a là-bas une diversité du propos et une originalité de la réflexion qui ne sont pas courantes sur la blogosphère politique.

    Mon dixième blog est celui d'une jeune femme (et d'ailleurs, d'une belle jeune femme) : Oréade centriste. J'y apprécie la fraîcheur et la diversité du propos et le courage aussi de dire les choses sans détours et sans démagogie. Bon, en plus, j'ai un faible pour Christelle mais chut, ne le dites pas, et de toutes façons, je sais que je ne suis pas le seul dans la blogosphère, et j'ai des preuves pour l'affirmer :-)

    Le onzième blog est un blog tahitien :-) les connaisseurs identifieront avant même que je l'ai nommé :-) Il s'agit de l'impayable Leroy-Morin.  Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle, Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis, Et que de l'horizon embrassant tout le cercle, Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits, arrête de lire ce poème de Baudelaire à te déprimer bêtement tout seul et va lire le blog de Leroy-Morin afin de te payer une franche tranche de rire. Ia ora na, comme on dit en tahitien, pour reprendre la formule rituelle préférée des néo-centristes :-D

    Mon douzième blog est Démocratie Durable, le blog de Vincent. Voilà un blog qui réfléchit honnêtement et propose des solutions concrètes pour le développement durable. On y trouve des idées parfois très originales. Travers : il faut publier plus, et favoriser les articles de réflexion, car quand l'auteur publie ses propres analyses, elles sont souvent atypiques, originales, et intéressantes. 

     Treizième blog : et puis quoi encore ? Vous ne croyez pas non plus que je vais me coltiner des centaines de blogs, comme wikio, non plus ? C'est pas marqué Technorati dans ma bannière :-) C'est tout pour aujourd'hui. Si je m'en sens l'humeur, je continuerai peut-être un de ces jours.

  • Jérusalem : bravo Sarko !

    C'est suffisamment rare que j'aie l'occasion de féliciter Nicolas Sarkozy sur ce blog pour que je ne saisisse pas l'occasion qui existe aujourd'hui. Je salue sa position responsable sur la question de Jérusalem et l'attitude à adopter vis-à-vis du Hamas et de Gaza.

    J'ai trouvé ses propos diplomatiques et modérés. Je pense qu'ils ont d'autant plus de poids qu'Israël considère Nicolas Sarkozy comme un ami. Si la France s'était bien comportée envers Israël depuis ans, c'est le genre de conseils que nous aurions pu donner depuis longtemps sans être soupçonnés. Mais comme nous faisons depuis longtemps deux poids deux mesures envers l'état hébreu, nous avons perdu toute crédibilité depuis longtemps.

    Sur ce coup-là, Nicolas Sarkozy redonne une crédibilité à la France, et je lui en suis reconnaissant, parce que c'est un sujet que je souhaite voir avancer positivement tant je suis convaincu que c'est l'un des princpaux sacs de noeuds de l'Etat du Monde aujourd'hui.

    Par ailleurs, des dirigeants israéliens sont, je le crois, prêts à cette concession, mais, les Palestiniens doivent complètement renoncer à toute forme de terrorisme (Hamas) et se battre sur le terrain  du droit et des instances internationales. Et le Hamas doit se résoudre à reconnaître Israël s'il veut revenir dans le jeu politique. De toutes façons, a-t-il encore le choix ? L'Arabie Saoudite a complètement cessé de la financer, et il va devoir faire face à d'importantes difficultés matérielles et financières bientôt. 

  • Géopolitique de la Turquie en Europe

    Mon récent billet, et si la Turquie gagnait l'euro 2008, a attiré des intervenants de qualité ; parmi eux, Didier Colpin dont je reproduis le commentaire. Je tiens toutefois à préciser que je n'épouse pas  les conclusions du point de vue exposé ici. L'exposé occulte d'ailleurs que la Turquie et avant elle l'Empire Ottoman ont toujours eu les yeux tournés vers l'Europe, au cours de leur histoire.

    EUROPE ET TURQUIE

    - Le « Non » au Traité constitutionnelle est encore dans toutes les mémoires. Mais est-ce pour autant l’ « Europe » qui a été ainsi rejetée ? Non, tout le monde en convient ! L’a été une certaine vision, compréhension, conception de l’Europe. Le fameux « sens des mots », trop souvent source d’incompréhension, de confusion …
    Et au sein des causes de ce rejet figurent en bonne place la Turquie !

    - Alors, ce pays, européen ou pas ?

    - Remarquons que répondre par la positive, reviendrait à admettre que l’Iran et l’Irak ont une frontière commune avec le vieux continent... Tout de même estomaquant…

    - Décortiquons, autant que faire ce peux en quelques lignes obligatoirement réductrices. Certains mettront en avant le fait que la Turquie est laïque, et que son alphabet est le latin ! Pourquoi donc ne pas l’accepter ?

    - Notons d’abord que cette position indique que les frontières (ou leurs absences) ne sont pas que géographiques, elles peuvent également être culturelles.

    -Commençons par les géographiques.
    La formule de Gaule est connue : l’Europe s’étend de l’Oural à l’atlantique et s’arrête au Bosphore. Cohérent. Mais, en rapport avec notre question, il y a un « hic »… La Turquie se jette sur des deux rives du Bosphore, et les puissances victorieuses du premier conflit mondial qui ont redessinée, avec un trait de plume parfois malheureux, les frontières ont validé cet existant. Aussi, de quel côté faire pencher la balance ? Et si l’ont prenait tout simplement comme unité de mesure le km2 ? Où en trouvent-on le plus ? En Europe ou en Asie ?
    Evident, non…

    - Frontières culturelles.
    Comme « nous », n’est-elle pas laïque, et si l’écriture est un des éléments constituant la culture d’un peuple, comment ne pas mettre en avant son alphabet, latin comme celui que « nous » utilisons ? Effectivement…
    Mais tout cela n’est que greffon au devenir incertain… Un risque réel de rejet par la souche existe…
    - Osons aborder à présent un sujet tabou, un sujet qui fâche, l’origine chrétienne de l’Europe, de ses valeurs, de sa culture ! Pourtant, est-ce plus choquant que de souligner le poids de l’Islam dans la culture des pays arabes ?
    - A la façon d’une plaque photographique classique qui renvoi une image inversée, la laïcité turque est l’inverse de la notre (occultons le fait que la laïcité française n’est pas la laïcité anglaise etc.…) : L’histoire européenne du XX siècle ne manque pas d’exemples -pensons à l’Espagne de Franco- ou un pouvoir « fort » utilise la puissance de l’armée pour imposer une idéologie religieuse au mépris de la laïcité, alors qu’en Turquie, à partir des années 20, le pouvoir a utilisé la force de l’armée pour imposer la laïcité, au mépris de l’idéologie religieuse dominante… D’ailleurs le mot « laïque » est inconnu du vocabulaire arabe et le terme turc utilisé est emprunté au vocabulaire occidental… Car au delà du mot, le concept même véhiculé par « laïcité » est extérieur à l’Islam radical où le rejet de la foi (islamique) ne peut conduire l’ « apostat » qu’à la mort physique ordonnée par un corps social qui en agissant ainsi se purifie… En français cela s’appelle un meurtre, un assassinat, tout comme le sont tout également les « crimes d’honneur », coutumiers en Turquie…
    - Revenons en France. La sérénité et le recul que donne l’écoulement du temps, permet de dire que, paradoxalement, et au-delà des déchirements consécutifs à la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat, et à l’opposition des « culs bénis » et des « bouffeurs de curés », la laïcité est aussi fille de la célèbre parole christique « Rendez les choses de César à César et les choses de Dieu à Dieu »… Dans la même veine, pourquoi les « Droits de l’homme » peinent-ils tant à s’imposer et à prospérer en pays musulmans ? Car ils ont été conceptualisés sur le terreau fertile des valeurs chrétiennes, de l’humanisme chrétien, pour devenir l’expression d’un christianisme déchristianisé, d’une foi chrétienne désacralisée, laïcisée…
    - Ouvrons une parenthèse. Ne confondons pas tolérance et laïcité.
    Nous parlions à l’instant de « bouffeurs de curé », terme né à une époque ou le paysage religieux français métropolitain était majoritairement occupé par le catholicisme. Aujourd’hui existe toujours des « Talibans de la laïcité » qui prônent l’athéisme comme Vérité révélée et rêvent de marginaliser les citoyens qui ont pour défaut d’être croyants et de le dire !
    Espagne mauresque : L’arrivée des arabes en Espagne au VIII° siècle mit fin à la persécution dont les juifs étaient victimes de la part des Wisigoths qui avaient abandonnés l’arianisme pour le catholicisme. Et pendant de nombreux siècles sous domination musulmane, l’Espagne a été une terre de paix et de tolérance pour les trois religions monothéistes ! Comme quoi, Islam n’est pas toujours synonyme de fanatisme et d’intolérance…
    - Fermons la parenthèse.
    - Quand-à l’alphabet latin, il est entré en Turquie à la même époque que la laïcité et lui aussi au forceps, l’Empire ottoman utilisant l’alphabet arabe, c'est-à-dire il y a moins d’un siècle. Alors que « chez nous », déjà avant les premiers écrits en « français » du XV° siècle, les lettrés qu’étaient les clercs, écrivaient évidement et depuis « toujours » en latin !

    - Aussi, tant pour des raisons géographiques que culturelles, il me semble difficile de prétende que la Turquie puisse avoir vocation à intégrer l’Europe ou la communauté européenne, notions qui sont différentes (La Suisse appartient à la première mais pas à la seconde). Et, pour prétendre le contraire, que l’on ne mette pas en avant un quelconque partenariat économique ! L’Europe peut commercer si elle le souhaite avec l’Afrique du sud sans pour autant que ce pays entre dans l’Europe ! Identique pour la Turquie !

    - Prétendrais-je que ce rejet affirmé, que cette position est vérité, réalité objective ? Non...

    - Pour prendre conscience de la relativité des certitudes, également des certitudes géographiques, transportons-nous au temps de Rome.

    - Si l’Empire romain prétendait à l’universalité, dans les faits, des frontières se sont imposées :
    Au nord, l’Ecosse (le mur d’Hadrien).
    A l’ouest, évidement l’atlantique.
    Au nord/est le Rhin et le Danube.
    Au sud l’Afrique noire (les pays de Maghreb étaient partie intégrante de l’Empire -neutralisons Carthage-)
    Au sud/est le Tigre et l’Euphrate.
    Cela pour souligner que si la géographie peut dire ce qu’est l’Europe, cette définition ne vaut que pour « aujourd’hui » (au sens de l’Histoire).
    Si nous demandions à nos contemporains européens où se trouve le centre géographique de l’Europe, qui citerait la capitale de l’Italie ? Personne !
    Mais l’Empire s’est construit autour de la Méditerranée avec en son centre cette ville, Rome, elle même située sur cette péninsule, cet appendice pénétrant ce « centre du monde » qu’était la « Grande mer », comme on l’appelait alors.
    Toujours à cette époque, le civilisé, était logiquement de type méditerranéen, c'est-à-dire pas très grand, brun et basané. Et le barbare, lui était grand, blond et à la peau très blanche…
    Relativité des concepts, disions-nous…
    Et parmi ces barbares, il est des tribus germaniques qui allaient nous devenirs « chers » à nous français, celles des Francs…

    - Le rapport avec notre sujet ? Dans le monde romain, la région nommée de nos jours Turquie ne posait pas de problème : elle appartenait à l’Empire, tant pour des raisons géographiques que culturelles ! Et elle n’était même pas en zone frontière ! Et le latin, comme ailleurs, y était aussi la langue officielle, administrative !
    Mais cela était il y a « deux milles ans »…

    - Certitudes, avez-vous un socle digne de ce nom ?

    - Pour conclure, maniant le paradoxe, clin d’œil à Edmond Wells et à son Encyclopédie du savoir absolu relatif, je dirais que la Turquie ne fait pas partie de l’Europe et qu’il s’agit là d’une position objective élaborée au sein d’un concept qui lui, ne l’est pas…
    Cette affirmation découle d’une prise de conscience selon laquelle il n’y a pas une vision du monde mais plusieurs, indissociables de grilles de lecture, parfois inconscientes, qui sont autant de filtres. Et la pseudo objectivité de la de la stricte géographie s’efface devant le poids de la géopolitique qui elle-même s’efface devant celui de la géoculture, autant de réalités subjectives dans leurs valeurs.

  • Qui doit voter et décider pour l'Europe ?

    Et hop, encore l'excellent Arnaud H (Quindi) s'interrogeant cette fois sur le bien-fondé de votes populaires sur des traités trop techniques.

    La réalité c'est que ces 10 dernières années auront permis de faire avancer un débat parallèle, celui du dépassement de la méthode inter-gouvernementale traditionnelle (décisions à l'unanimité; avancements institutionnels par traités) et celui de la légitimation démocratique d'un ensemble supranational. Ce n'est pas peu de chose, c'est même une première mondiale; et les citoyens, élus, fonctionnaires, chercheurs, et journalistes européens participent tous du débat à leur manière; l'exercice est d'autant moins négligeable qu'il intègre toute l'Europe depuis quelques années: les membres de l'UE, de l'EEE/AELE (Norvège, Islande, Liechtenstein, Suisse), de l'ALECE (Balkans Occidentaux), de l'Europe de l'Est, la Turquie, et le Caucase Sud; les relations Europe / Russie, Europe / Afrique, Europe / Méditerranée, Europe / Asie, Europe / Etats-Unis, et Europe / Amérique Latine. Nous n'avons pas encore trouvé la formule magique, mais nous n'y avons jamais autant travaillé que ces derniers temps.

    Je refuse ce débat, à mon avis stérile, de citoyens contre politiques, principalement parce que je n'ai pas encore vu d'initiative citoyenne européenne (provenant de plusieurs pays) qui permettrait de créer un système plus efficace; toute la limite de la démocratie directe, elle est très présente pour critiquer, elle ne sait pas s'organiser pour proposer. Ce qu'on accuse d'être la technocratie bruxelloise n'est, le plus souvent, que la volonté des représentants des Etats membres, et non celle des élus européens ou des fonctionnaires européens; ce qui démontre le manque d'information des citoyens en matière de démocratie représentative (dans mon refus du populisme, je pense que la responsabilité est partagée entre les gouvernements, les médias, les institutions européennes, et les citoyens européens, pas très "sexy" comme opinion!). Ton exemple du Comité des Régions (NDLR : Thierry P, un autre lecteur du blog proposait de confier, dans un commentaire précédent,de confier à un comité de régions européennes le pouvoir d'adopter certaines mesures) est symptomatique de la problématique inter-gouvernementale (par opposition à la méthode communautaire avec des choix à la majorité): ce choix de nommer le comité ainsi est lié aux luttes de pouvoir entre gouvernements; elle serait moins pertinente si on votait ce genre de chose à la majorité qualifiée plutôt qu'à l'unanimité. Le même problème s'est posé à Lisbonne sur le drapeau, l'hymne et la mention de la devise européenne.

    Pour ce qui est de la méthode de ratification des traités, je suis de ceux qui pensent qu'un traité (quel que soit le traité) est trop complexe pour une ratification populaire en connaissance de cause; cela s'adapte donc très mal à la méthode communautaire qui est nécessairement technique en matière économique. Par contre, les leçons à tirer de ces ratifications (Maastricht, Nice, TCE, Lisbonne) sont très utiles, que ce soit de la part de ceux qui les ont ratifié largement (où il s'agissait d'un référendum sur l'UE dans sa globalité), de ceux qui refusent la méthode référendaire (Royaume Uni qui devrait peut-être faire un premier référendum sur l'appartenance renouvelée ou non à l'UE, avant de voir le débat national se dégrader davantage), de ceux qui ont réussi à ratifier marginalement ou ratifier lors d'un deuxième reférendum annulant le premier(Maastricht et Nice qui démontrent l'incapacité d'avoir un débat sur le fond quand cela devient trop technique; le souhait dans certains pays, comme la France, d'avoir une Europe qui dépasse le cadre économique et monétaire; le souhait d'autres pays, comme le Danemark et le Royaume-Uni de rester à l'extérieur de toute initiative non économique tant que celle-ci n'est pas un succès; les lignes rouges de certains pays en matière de défense, fiscalité, et droit social), et de ceux qui n'ont pas réussi à ratifier (TCE en France et au Pays-Bas, Lisbonne en Irlande, où le débat est confisqué par des intérêts nationaux peu pertinents, démontrant le fossé informatif qui existe entre le citoyen européen et leurs systèmes de gouvernance nationaux et européens, tout comme l'incapacité des citoyens de voir l'intérêt national à travers l'intérêt continental. A l'arrivée, l'erreur est de faire passer ces modifications institutionnelles par voie de traité; la démocratie représentative sert à éviter ce genre de problèmes - mais elle n'est pas une solution de rechange en cas de refus populaire. Toutefois, le débat constitutionnel en sort renforcé, les citoyens européens ne souhaitent pas une constitution incompréhensible ou un système institutionnel incompréhensible.

    Cependant, il serait aussi temps de dire la vérité: les citoyens, dans toute leur sagesse, ont refusé à trois reprises (France, Pays Bas 2005, Irlande 2008)l'extension de la méthode communautaire (vote à majorité qualifiée) au profit d'un usage plus fréquent de la méthode inter-gouvernementale actuelle (favorisant plus de vétos et bloquant la législation dans de nombreux domaines, dont le domaine social et environnemental); ils ont refusé l'extension des pouvoirs de co-décision du Parlement Européen (étendant la démocratie représentative directe des parlementaires, plutôt que la démocratie représentative déléguée au Conseil et aux ministres); ils ont refusé l'élection du Président de la Commission par le Parlement (au profit d'une négociation inter-gouvernementale); ils ont refusé la création d'un service diplomatique européen (au profit d'une cacophonie diplomatique de 27 pays). Sont-ils au courant? Je pose tout particulièrement la question à ceux qui ont voté non dans ces trois pays.
    Tant qu'il s'agissait d'une constitution cela avait un sens de refuser un texte incompréhensible; dès lors qu'il s'agit uniquement d'un traité et non plus d'une constitution (Lisbonne), le débat sur le fond est relancé, les citoyens ont-ils compris les dispositions qu'ils ont refusé? Devraient-ils voter lorsque les traités sont trop complexes, produit inextricable de la méthode inter-gouvernementale?

    A l'inverse de tout ce que je viens de dire, une constitution (relativement courte; dont le débat principal se situe au niveau des valeurs communes, des principes de subsidiarité / fédéralisme, et du fonctionnement institutionnel compréhensible par le citoyen, sans amalgame avec les politiques détaillées) ne peut uniquement être mise en application suite à un vote populaire; c'est le fondement même d'institutions démocratiques. C'est le travail suivant, qu'il faut dissocier de celui de fonctionnement inter-institutionnel au quotidien.

    Toutes ces conclusions n'étaient pas évidentes il y a 10 ans.

  • Et si la Turquie gagnait l'euro 2008 ?

    Je crois que ce serait trop drôle si la Turquie gagnait l'euro 2008. Comment argumenter contre l'intégration de ce pays dans l'UE par la suite s'il gagne le championnat d'Europe ?

    Il est vrai qu'Hérodote classe la Turquie en Asie, mais il ne faut pas oublier qu'à cette période, le concept d'Europe n'existe pas !!! Il n'est apparu qu'à la Renaissance. S'appuyer donc sur Hérodote pour distinguer géographiquement Asie et Europe est un anachronisme.

    Evidemment, la Turquie, c'est beaucoup de monde, et encore beaucoup d'effortsd à faire pour atteindre les normes démocratiques du reste de l'UE, mais, pour ma part, et contrairement à Bayrou sur ce point, je ne suis pas radicalement opposé à l'adhésion des Turcs.

    Le préalable, ça doit être évidemment le règlement de la question chypriote, et le respect du droit des femmes, ainsi que le traitement de la corruption de la justice et de la police.

    Mais pour le reste, je n'ai pas d'objections. Et puis, à ce que j'ai compris, la Grèce ne s'y oppose plus, ce qui est un bon point. Observons avec attention la gestion d'Erdogan : la Turquie, terre de soufisme et de tolérance pourrait préfigurer un modéle, dans l'avenir pour un islam-démocrate de même nature que la démocratie-chrétienne telle qu'elle s'est constituée au sortir de la guerre. L'AKP se réclame du centrisme, paraît-il...bon, à voir, faut pas exagérer non plus. Je comparerai un jour avec le MoDem, mais je pense qu'il y a tout de même une sacrée marge avant de pouvoir parler de centrisme...

    En tout cas, pour revenir au football, une demi-finale ce n'est déjà pas mal du tout...

     

  • Le MoDem entre Rousseau et Voltaire

    J'ai eu souvent le sentiment, ces derniers temps, qu'une tentation schismatique  traversait le MoDem, mais c'est une note récente de Farid Taha à propos de Voltaire qui me donne l'occasion de donner mon sentiment sur le sujet. Il se demandait en effet dans quel parti serait Voltaire aujourd'hui. J'ai une réponse toute trouvée à cette question mystique.

    Depuis quelques temps, une vaguelette geignardo-mystique aux ascendances clairement rousseauistes se prend pour un Tsunami espérant submerger le MoDem de sa bonne conscience dégoûlinante. Sa nature d'essence rousseauiste se révèle notamment dans les traits caractéristiques suivants:

    - goût immodéré pour l'accumulation (voire l'amoncellement) d'amendements (voir Contrat Social)

    - ego surdimensionné ( voir Confessions)

    - Appétit exacerbé pour la leçon de morale (voir l'Emile)

    - Goût prononcé pour les figures d'amplification dans la rédaction des écrits (gradation, exagérations, hyperboles, accumulations, et cetera...)

    - gémissements en tout genre , cris, pleurs voire pleurnicheries, criaillerires diverses et variées,   (Rêveries du promeneur solitaire)

    - sentiment de perscution, paranoia (Rêveries du promeneur solitaire)

    - attachement maladif au texte (contrat social)

    - conviction d'entreprendre un projet unique au monde (voir incipit des Confessions)

    En face les voltairiens , souvent ex-udf (mais pas toujours), esprits pragmatiques et libéraux,   préconisant avant toutes choses de cultiver leur jardin (Candide) avant de vouloir changer le monde.

    Les premiers étant convaincus d'avoir raison, envers et contre tous,  j'en ai profité pour relire l'article "Raison" dans le Dictionnaire philosophique de notre ami de Ferrey. Je le copie ici : à n'en pas douter il va évoquer quelque chose de connu aux connaisseurs dela blogosphère MoDem.

    Dans le temps que toute la France était folle du système de Law, et qu’il était contrôleur général, un homme qui avait toujours raison vint lui dire, en présence d’une grande assemblée:

    « Monsieur, vous êtes le plus grand fou, le plus grand sot, ou le plus grand fripon qui ait encore paru parmi nous; et c’est beaucoup dire: voici comme je le prouve. Vous avez imaginé qu’on peut décupler les richesses d’un État avec du papier; mais ce papier ne pouvant représenter que l’argent, représentatif des vraies richesses qui sont les productions de la terre et des manufactures, il faudrait que vous eussiez commencé par nous donner dix fois plus de blé, de vin, de drap et de toile, etc. Ce n’est pas assez, il faudrait être sûr du débit. Or vous faites dix fois plus de billets que nous n’avons d’argent et de denrées; donc vous êtes dix fois plus extravagant, ou plus inepte, ou plus fripon que tous les contrôleurs ou surintendants qui vous ont précédé. Voici d’abord comme je prouve ma majeure. »

    A peine avait-il commencé sa majeure qu’il fut conduit à Saint-Lazare. (NDLR : une prison)

    Quand il fut sorti de Saint-Lazare, où il étudia beaucoup et où il fortifia sa raison, il alla à Rome; il demanda une audience publique au pape, à condition qu’on ne l’interromprait point dans sa harangue, et il lui parla en ces termes:

    « Saint Père, vous êtes un antechrist, et voici comme je le prouve à Votre Sainteté. J’appelle antechrist ou antichrist, selon la force du mot, celui qui fait tout le contraire de ce que le Christ a fait et commandé. Or le Christ a été pauvre, et vous êtes très riche; il a payé le tribut, et vous exigez des tributs; il a été soumis aux puissances, et vous êtes devenu puissance; il marchait à pied, et vous allez à Castel-Gandolfe dans un équipage somptueux; il mangeait tout ce qu’on voulait bien lui donner, et vous voulez que nous mangions du poisson le vendredi et le samedi, quand nous habitons loin de la mer et des rivières; il a défendu à Simon Barjone de se servir de l’épée, et vous avez des épées à votre service, etc., etc., etc. Donc en ce sens Votre Sainteté est antechrist. Je vous révère fort en tout autre sens, et je vous demande une indulgence in articulo mortis. »

    On mit mon homme au château Saint-Ange. (NDLR : une prison)

    Quand il fut sorti du château Saint-Ange, il courut à Venise, et demanda à parler au doge. « Il faut, lui dit-il, que Votre Sérénité soit un grand extravagant d’épouser tous les ans la mer: car, premièrement on ne se marie qu’une fois avec la même personne; secondement, votre mariage ressemble à celui d’Arlequin, lequel était à moitié fait, attendu qu’il ne manquait que le consentement de la future; troisièmement, qui vous a dit qu’un jour d’autres puissances maritimes ne vous déclareraient pas inhabile à consommer le mariage? »

    Il dit, et on l’enferma dans la tour de Saint-Marc. (NDLR : une prison)

    Quand il fut sorti de la tour de Saint-Marc, il alla à Constantinople; il eut audience du mufti, et lui parla en ces termes: « Votre religion, quoiqu’elle ait de bonnes choses, comme l’adoration du grand Être, et la nécessité d’être juste et charitable, n’est d’ailleurs qu’un réchauffé du judaïsme, et un ramas ennuyeux de contes de ma mère-l’oie. Si l’archange Gabriel avait apporté de quelque planète les feuilles du Koran à Mahomet, toute l’Arabie aurait vu descendre Gabriel: personne ne l’a vu; donc Mahomet n’était qu’un imposteur hardi qui trompa des imbéciles. »

    A peine eut-il prononcé ces paroles qu’il fut empalé. Cependant il avait eu toujours raison. (NDLR : bien fait pour sa g..., il l'avait bien cherché, non ?)