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  • Ali Menzel n'est plus.

    Chaker_ali_menzel_Modem.jpg Ali Menzel, chef de file démocrate à Villiers le Bel a péri tragiquement dans un accident. Je ne le connaissais pas personnellement, mais les échos qui m'étaient revenus aux oreilles m'avaient dessiné le portrait d'un homme d'honneur, courageux et engagé. Lors des émeutes de Villiers le Bel, cet éducateur avait mis son énergie et son talent à pacifier la situation.

    Le perte de cet homme estimable est un coup dur pour le MoDem, pour les habitants de Villiers le Bel, et bien plus encore pour sa famille.

    Ali Menzel n'est plus, mais il appartient à ceux qui restent, qui l'ont aimé, et qui se sont engagés à ses côtés, de reprendre le flambeau et d'accomplir ce pour quoi il a vécu.

    Qu'il repose en paix, désormais, et que sa famille soit assurée des condoléances les plus sincères de l'hérétique.

     

  • Inflation législative

    Des lois, encore des lois et toujours des lois. Et quand je pense que nul n'est censé ignorer la loi...Les députés ne savent plus ce qu'ils votent, la moitié des nouvelles lois votées ne sont pas appliquées faute de moyens. La loi, le décret, voilà les mots magiques qui masquent la précipitation, l'incompétence et l'anarchie qui caractérisent l'action gouvernementale. Lois ridicules ou inapplicables, mais qui permettent de se payer et surtout, de payer les autres de mots, car les mots, cela ne coûte rien. Et quand je pense que Sarkozy avait fait de la simplification des lois un argument électoral...

    Et si on payait les juristes à faire appliquer celles qui existent au lieu de les rémunérer à en créer de nouvelles ?

    Mais ce que veulent les Français, ce n'est pas des lois, dont ils se contrefichent, mais des actes, et de vraies réformes. Réformer, ce n'est pas pondre une nouvelle loi à chaque soubresaut de l'actualité, réformer, c'est agir ! Bref, par pitié, Monsieur le Président, messieurs les Ministres, cessez de brasser du vent et agissez, enfin !

  • Défense : péter plus haut que son c...

    J'ai lu l'article du Canard d'hier sur l'état du matériel militaire français. C'est édifiant. Nous n'avons plus une machine qui fonctionne. Vient un moment où il faut cesser de faire cocorico les pieds dans le fumier et où le principe de réalité doit s'appliquer. Soit la France fait vraiment un effort budgétaire (mais le peut-elle ?) pour avoir une défense digne de ce nom, soit, dans le cas inverse, elle se retire de la plupart des théâtres d'opération et adopte un profil bas. Un jour, cela va mal finir, ce seront les missiles nucléaires qui seront rouillés...

    Bref, comme d'habitude en France, on se gargarise de mots, et c'est insupportable. Pas la peine pour Nicolas Sarkozy de faire de grandes déclarations et de bomber le torse s'il n'a pas de forces militaires dignes de ce nom. Encore un budget qui va morfler pour d'autres priorités (crédits d'impôts et tout ça et tout ça...)

  • Total a bon dos...

    Je lisais tout récemment la note du Chafouin, sur le blog Pensées d'outre-politique. Et cela m'inspire un certain nombre de réflexions : il est devenu de bon ton, aujourd'hui, de faire porter à Total le chapeau pour toute la misère du monde, et cela m'agace. On parle des super-profits de cette compagnie pétrolière, on l'accuse de profiter, d'être responsable de la hausse des prix, alors qu'elle n'est en aucun cas comptable de la hausse du pétrole.

    La réalité, c'est que les pays émergents imitent notre modèle de société de consommation, et que nos dirigeants politiques n'ont absolument rien fait pour réorienter notre politique énergétique, et ce en dépit des avertissements nombreux des économistes et des mouvances écologiques.

    Il y a un cynisme et une malhonnêteté impressionnante, au sein de la classe politique, à tomber à bras raccourcis sur cette compagnie pétrolière, qui se contente simplement d'accompagner un mouvement de fond de l'économie mondiale et de nos sociétés.

    Ce qu'il faut, et depuis un moment, c'est développer un nouveau modèle énergétique pour nos sociétés gourmandes, et c'est certainement le sens des deux derniers billets de Corine Lepage sur les marins pêcheurs puis la crise pétrolière.

    Conclusion : fichons un peu la paix à Total, sauf, évidemment, quand il soutient des régimes pas nets afin de faciliter l'extraction d'hydro-carbures, et concentrons-nous sur le véritable noeud du problème :

    Il faut développer les énergies de substitution, or, Peugeot a parié de longue date sur le diesel, en France, et la voiture électrique de Renault se fait toujours attendre. Pendant ce temps, je vous le donne dans le mille, comme je le notais en janvier dernier, un constructeur indien rachète les brevets innovants des inventeurs français... La One Cats sera indienne et sortira sur les chaînes de production de Tata, pas sur celles de PSA ou de Renault.

    Les dirigeants de Total ne sont pas idiots. Je suis à peu près persuadé qu'ils ont sous le coude des carburants ou des procédés de substitution. Ils attendent simplement une initiative des pouvoirs politiques en place, et qu'également émerge une demande...

    J'ajoute que taxer Total parce que le pétrole augmente, c'est passer haut la main  le mur du son de la démagogie la plus avérée. Cela sent la chasse aux Koulaks, vieux réflexe mesquin inspiré de la gauche bien-pensante qui m'insupporte.

    Je propose de faire aussi un sacrifice humain quand les intempéries abîment les récoltes, tant qu'on y est. Le raisonnement procède du même mécanisme de pensée. 

    On peut décréter qu'il faut taxer Total, mais cela doit être au moins pour de bonnes raisons, pas pour des motivations aussi minables que clientélistes. Et puisça suffit, les fantasmes délirants sur les actionnaires de Total. On entend n'importe quoi en France, a fortiori de la part de ceux qui n'ont absolument rien compris aux mécanismes boursiers, mais, en revanche, qui sont les premiers à jouer aux apprenti-sorciers.

    Le pompon, c'est not'bon maire, à Paris, jamais en retard quand il faut enfoncer une porte ouverte, accusant Total de se goinffrer, comme il dit...Et Royal n'a pas été en reste en qualifiant les profits de Total de bien collectif. N'importe quoi. Les profits de Total sont les profits de Total.

    Au moins, là-dessus, Devedjian et  Accoyer ont fait preuve d'un relatif bon sens, en demandant à ce que l'on  ne s'acharne pas trop sur cette entreprise.

    Bayrou a suggéré une solution à court-terme, en jouant sur la TIPP. C'est la moins pire des solutions, mais, il le reconnaît lui-même, cela ne fonctionne que sur le court-terme. C'est une cautère, pas un remède. D'une part, cela réduit les recettes fiscales, d'autre part, cela marche quand le marché est en proie à des soubresauts, or, là, ils 'agit d'une hausse vertigineuse et continue, que d'ailleurs, les économistes ont annoncé il y a deux ans environ. En réalité, nous sommes dos au mur : nous n'avons pas de choix autre que de changer de modèle énergétique, et, dans un premier temps, réduire notre consommation. C'est ce que soulignait tout récemment François Bayrou lors de la Convention du MoDem sur l'Europe.

     

  • L'Europe face à la question démographique

    François Bayrou s'est exprimé avec beaucoup de justesse sur la question démographique en Europe, lors de la convention démocrate du 08 juin sur l'Europe,  et toutes ses implications. Bravo d'intervenir, parce qu'il est le seul responsable politique d'envergure à s'intéresser à cette bombe à retardement, or, elle va finir par nous péter à la tronche...Je crois avoir évoqué déjà ce sujet ici. Pour l'instant, seule la France et l'Irlande assure le renouvellement des générations en Europe, et encore, de justesse...

    Je le dis en deux mots. Il y a un premier chapitre qui a été abordé de manière tout à fait remarquable ce matin : le chapitre démographique. Jamais, dans l'histoire des hommes, une puissance vieillissante et riche n'a survécu lorsqu'elle était entourée de régions jeunes et pauvres. Cela ne s'est jamais produit.
    Quand Valéry disait : « Nous autres, civilisations, savons aujourd'hui que nous sommes mortels. La mort des civilisations a toujours été sous cette forme : opulence, relâchement, vieillissement, avec à côté, au sens propre, des morts de faim portant une autre vision, une autre idéologie, souvent une autre religion ».
    Ceci est une question européenne et vous voyez que déjà cela fait un pan de crise nouvelle.
    Nous allons être le continent le plus vieux, si nous n'y prenons garde.
    Il y a une énorme réflexion à conduire. D'abord pour que chacun des âges trouve sa place dans le projet de société européen et ensuite pour qu'il y ait une reviviscence. C'était tout à fait vrai ce que disait Gérard Deprez, à savoir que bien entendu, il y a l'immigration, mais il n'existe pas non plus de peuples qui reçoivent des populations venues de l'extérieur, en nombre, sans se trouver profondément déstabilisées dans leur manière d'être.
    La xénophobie, très souvent, c’est le déséquilibre. Et il ne suffit pas de répondre que l'on va rééquilibrer par des migrants, il faut encore que nous pensions aux conséquences qui sont celles des migrations en termes de déséquilibre de la société.
    Je l’ai souvent expliqué en prenant l'exemple mahorais -tout à l'heure notre député de Mayotte était là- il y a des vagues de rejet de l'immigration clandestine comorienne à Mayotte. Et ce n'est pas une question de race : ce sont les mêmes familles, pas seulement les mêmes ethnies, mais les mêmes familles… Même chose en Guadeloupe avec les Haïtiens.
    Ce sont des questions d'équilibre et un chef d'Etat, un homme d'Etat, un militant qui veut être dans la vraie pensée politique ne peut pas penser uniquement en termes de production et de consommation, en termes quantitatifs, et l’on va remplacer les uns par les autres. Parce qu’à ce moment-là vous avez des tremblements de terre et de l'extrémisme, comme en Italie temps-ci.
    Il faut penser à cet équilibre. Démographie.

     

  • Sauvadet ou le syndrome de Lando Calrissian

    Tout le monde (ou presque) connaît l'épopée fameuse de la Guerre des Etoiles. Dans l'épisode 5, l'Empire contre-attaque, un ami de Han Solo, Lando Calrissian le trahit et le livre à Dark Vador. Mal lui en prend, car ce dernier change les termes du contrat en cours de route, au grand damn de Lando. C'est ce qui provoque d'ailleurs, finalement sa révolte.

    Quand Han Solo réalise qu'il a été trahi par celui qu'il croyait son ami, il en conçoit une rancune tenace. Calrissian tente alors de lui expliquer qu'il n'avait pas le choix, et que la survie de sa cité ne peut que passer par une collaboration avec l'Empire.

    On peut dire, d'une certaine manière, que le Nouveau Centre a fait à peu près le même calcul avec l'UMPire : peser en son sein, plutôt que de l'affronter de l'extérieur. Et pour la trahison....

    Or, je lisais la dernière note du Fond du bocal, un centriste parisien, à propos de Sauvadet, intitulée Sauvadet s'énerve.

    Sauvadet est très marri, parce que le Nouveau Centre n'a pas été convié au voyage au Liban, contrairement au MoDem, et que finalement, Sarkozy et l'UMP considèrent le Nouveau Centre non comme un partenaire mais comme un supplétif.

    Sauvadet réclame le respect des accords passés. Mais l'UMP n'a pas plus l'intention de respecter ces accords que Darko Vador n'escomptait le faire avec Lando Calrissian.

    En réalité, hors du MoDem, il n'est point de salut pour les centristes. Les sénateurs centristes qui n'ont pas pris position se tiennent d'ailleurs à une distance prudente. L'avenir montrera sans doute que l'UMP tentera de négocier avec le MoDem plutôt qu'avec le Nouveau Centre. Les efforts de Sauvadet et consorts sont donc voués à l'échec, et, à ce sujet, Thierry Benoît ferait une grave erreur en adhérant au Nouveau Centre, d'autant que ses électeurs ne l'ont certainement pas élu pour ce choix-là, qu'il s'en rappelle !

    Bref, Dark Sarkor compte bien revoir les termes du contrat passé au nom de l'UMPire avec Dansledos Sauvaldinguéssian à son intérêt exclusif. Et que les néo-centristes s'estiment heureux que Dark Sarkor les laisse en liberté surveillée.

     

  • Une fois de plus, la presse occulte le MoDem

    Je me contente de faire un copier-coller d'un article récent d'Imhotep sur AgoraVox : je ne suis pas d'accord avec tout ce qui est écrit dans l'article, ni d'ailleurs avec sa forme (style largement défaillant) mais, Imhotep a fait un relevé extrêmement intéressant dans quelques grands titres de presse : il a compté la proportion d'articles consacrés au PS ou à l'UMp et l'a comparée à celle qui concerne le MoDem. C'est édifiant !!!

    Je copie ici le passage concerné, Imhotep vient d'évoquer la Convention Démocrate sur l'Europe du MoDem :

    « Tenez vous bien pour Le Figosky cet évènement n’existe tout simplement pas. Pas un mot, pas un article. Je parle du site internet et à l’heure où j’écris ce texte. Alors qu’en première page, avec photo un long article pour nous dire que Delanoe sera candidat à la direction du PS si cela est utile. Une information primordiale vous en conviendrez. Il est vrai que le Figosky a donné en deux semaines 4 ou 5 fois la parole à ce Delanoe, et aussi à Royal, Holande, Charasse etc. De toute façon c’est simple sur 27 articles politiques relevés ce jour sur le site il y en a : 9 pour le PS, 12 pour la clique Sarkozy 6 divers et 0 (zéro) pour le Modem. Le Monde.fr quant à lui ne met même pas son information en première page et croyez-moi il faut chercher pour la trouver et cela donne pour 30 articles : 4 pour le PS, 9 pour la clique sarkozyaque, 16 divers et 1 pour le Modem. Pour les socialistes c’est la senpiternelle série des déclarations de candidatures à 5 mois de leur congrès, ce qui si loin n’a qu’un intérêt assez modéré, sinon celui de prouver que c’est une belle pétaudière. Libération est le plus équilibré : PS 4, Sarko et sa clique 5, autres 4 et Modem 2. Enfin Le nouvel Obs sur 80 articles visibles dans la rubrique politique c’est : 33 pour le PS, 24 pour Sarko et sa clique, 20 divers et seulement 3 pour le Modem. Vous voyez clairement que ce fait de la presse qui pousse à fond pour la bipolarisation et chacun pour ses favoris sera un obstacle majeur pour le Modem. Comment lutter facilement quand sur 152 articles au total il y en a 46 pour Sarko et sa clique, 55 pour le PS et 6 pour le modem ! »

    Imhotep relève ensuite à juste titre que la Convention du Modem lançait pourtant un évènement majeur : la campagen des élections européennes ! Et le traitement envers nos cousins britanniques se semble pas meilleur, puisque, ajoute Imhotep à propos des élections en Angleterre, « personne n’a oublié les élections chez nos cousins bretons qui a vu la défaite de New Labor et la victoire des conservateurs. Tous les articles ont été consacrés soit à la première information (ex le Figosky), soit à la seconde. Il n’y a eu aucun article de fond concernant pourtant un autre événement majeur : les libéraux démocrates avec 25 % des voix (25 % !) sont devenus le second parti au Royaume Uni en matière de voix

    Et de conclure évidemment que cet évènement outre-Manche contredit l'idée reçue que la bipolarisation de la vie politique est une perspective incontournable... 

  • Défi énergétique pour l'Europe

    François Bayrou évoque la question de l'énergie en Europe. 

    Si vous tenez des journaux intimes, si vous avez un agenda, cochez l’année 2008 : c'est l'entrée dans un monde nouveau parce que comme cela a été dit ce matin à plusieurs reprises, c'est l'entrée dans un temps que nous n'avons pas connu en Occident et sur la planète depuis deux siècles. C'est l'entrée -ou le passage- du monde de l'énergie abondante et bon marché au monde de l'énergie rare et chère. Et l'énergie, mes chers amis, ce n'est pas seulement l’essence où le gasoil que vous mettez dans le réservoir de la voiture et dont le coût est pourtant douloureusement ressenti à la fin du mois… L'énergie, c'est tout le reste.
    On a très clairement expliqué que c'était les transports, l'agriculture, car les engrais eux aussi viennent de cette matière première. L'énergie, c'est dans toutes les activités humaines sans aucune exception, ce qui fait que nous entrons dans un temps radicalement nouveau et il n'existe pas de substitution. Toutes les sources d'énergie sont en fait indexées les unes sur les autres. Le gaz est indexé sur le pétrole. On va s'apercevoir que si on augmente le nombre des centrales nucléaires, c'est l'uranium qui devient de plus en plus rare et cher. On va s'apercevoir que le charbon ou les schistes bitumineux font des dégâts écologiques très importants.
    Bref on a devant nous une question énergétique majeure qui va changer notre mode de vie et nos projets de société.
    Si le gouvernement actuel s'était rendu compte de cela, au lieu de faire une loi de modernisation économique pour les super et les hypermarchés, il aurait réfléchi à un autre équilibre du commerce, parce qu’il faut faire quatre fois plus de kilomètres en voiture pour aller dans ces magasins que pour aller aux commerces de proximité. On multiplie les courses faites à l'hypermarché dans la périphérie urbaine, avec d'immenses parkings de milliers de voitures, autour desquels on ouvre même des cinémas. Et comme maintenant on aura la liberté d'installation des surfaces, pour un grand nombre, on va évidemment accroître le coût des courses.
    J'ajoute que je ne suis pas absolument persuadé que la question du prix soit la seule, car il arrive -réflexion d'un autre ordre- que l'on fasse faire acheter à de pauvres gens des choses dont ils n'ont pas besoin en leur expliquant que c'est moins cher qu'ailleurs.
    Là aussi il y a une question qui tient à la société de consommation, mais en tout cas du point de vue de l'énergie, l'inspiration de la loi de modernisation économique passe à côté de ce changement de mode de vie que nous allons devoir vivre.
    Nous ne sommes qu'au début de cette extraordinaire histoire que nous allons vivre ensemble, l'histoire de l'énergie rare et chère porte sur tout le monde et en particulier sur le Tiers monde.
    L'énergie rare et chère, cela change en profondeur les modes de vie.
    Je réfléchissais pendant l'échange vif de ce débat sur le protectionnisme ou le libre-échange, et je me disais que c'était peut-être un débat d'hier. Car si comme je le crois, le renchérissement du carburant fait que le transport -et notamment aérien- devient trois ou quatre fois plus cher qu'il ne l'est aujourd'hui, alors il y a un petit espoir d'assister non pas à des délocalisations accentuées mais à des relocalisations. Et peut-être que la protection se fera d'elle-même. Mais évidemment cela veut dire que tout va changer et notamment tout va changer pour les pauvres dont on voit bien, avec le coût du carburant à la pompe, les structures de vie, d'organisation de la vie, de la consommation, qu’ils sont infiniment plus fragiles à des réponses de cet ordre.
    Si je ne me trompe pas et que ce que je dis est fondé, peut-être que l'on découvrira demain matin l'hydrogène et que tout sera réglé, mais je ne le crois pas vraiment. Il n'y aura pas de nouvelles sources d'énergie disponibles que les économies d'énergie.
    Le temps de l'énergie rare et chère est un bouleversement extraordinaire dans la vie de nos communautés et de nos peuples et de chacune des familles.
    Quand il y a des bouleversements extraordinaires, il y a inquiétude et angoisse. Quand il y a inquiétude et angoisse, les menaces portent sur deux choses : la paix civile et la démocratie. Parce que lorsque les peuples ont peur ils cherchent un bouc émissaire, et quand les peuples ont peur, ils cherchent un dictateur.
    C'est comme cela dans l'histoire des peuples depuis longtemps.
    Nous devons avoir présent à l'esprit qu'il y a là des risques que nous devons conjurer en prenant grand soin de nos institutions.
    Voilà pourquoi le débat institutionnel est très important. Des institutions solides qui permettent des consensus au lieu de favoriser des affrontements, des institutions solides qui obligent à prendre en compte les sensibilités différentes d'un peuple pour que chacun trouve sa place et que l'on fasse plutôt la paix, sous forme métaphorique, que la guerre, sous forme métaphorique, au sein du Parlement.
    Nous avons des institutions qui favorisent l'affrontement frontal en France. Le Parlement européen, lui, favorise le dialogue et les consensus, et cela marche, curieusement.
    Tant que vous avez des institutions qui favorisent les affrontements, vous avez des risques de déchirure du tissu social et national. Si le mot révolution a jamais eu un sens, vous êtes, nous sommes devant une révolution.
    L'énergie rare est chère, à la place de l'énergie bon marché et abondante, cela oblige à tout  changer. Et comme de toute manière les impératifs climatiques obligent aussi à tout changer, c'est une révolution absolument inéluctable.

  • Cycle de Doha, réformes agraires, Marielle va avoir du boulot...

    Marielle de Sarnez s'est exprimée, lors de la Convention sur l'Europe du MoDemsur la question de l'auto-suffisance alimentaire et énergétique dans les pays du Tiers-Monde.


    Sarnez.jpg[...]Nous avons également à promouvoir une vision nouvelle du monde et je suis persuadée qu'elle est extrêmement attendue.
    Nous sommes dans un monde multipolaire où nous devons considérer -on en a beaucoup parlé ce matin- que désormais travailler pour les grands ensembles, je pense à l'Afrique, aux pays en voie de développement, pour leur autosuffisance, alimentaire et en termes d'énergie.
    Pendant des décennies, l'Europe a subventionné les produits agricoles à l'exportation, ce qui fait que les produits alimentaires qui arrivaient en Afrique étaient moins cher, car subventionnés, que l'alimentation locale qui aurait pu se développer. C'est tout simplement criminel. Quand les Américains continuent de subventionner le coton, c'est criminel, tout simplement.
    Nous devons travailler à un modèle de continents qui soient autosuffisants, pour l'alimentation mais également pour l'énergie.
    Quand je vois les grands projets de M. Guaino sur l'Union pour la Méditerranée qui explique que l'on va mettre des capteurs solaires dans toute la partie d'Afrique du Nord pour pomper de l'énergie solaire… et l’amener chez nous, je dis que ce n'est pas ainsi que l'on doit concevoir les choses !
    Nous avons pillé ce continent dans ses énergies -bois, pétrole, minerais- et nous devons aujourd'hui passer à une politique nouvelle dont dépendra l'équilibre nouveau du monde que nous souhaitons.
    Dans cette vision nouvelle du monde, je pense que cette question d'autosuffisance est extrêmement importante. Et nous devons, nous, au Mouvement démocrate, ouvrir la problématique du commerce international.
    Je souhaite que, demain, nous puissions débattre de la prise en compte des normes sociales et environnementales dans le cadre de l'Organisation Mondiale du Commerce.

    Je ne peux qu'approuver ce propos, et pour ma part, je voudrais revenir sur le problème de l'alimentation : je ne crois pas qu'un pays puisse se développer harmonieusement sans commencer par une réforme agraire de taille. Cela signifie que les terres doivent être parcellisées et renduesaux habitants. Mais ces bonnes intentions ne suffisent pas : en effet, prendre une telle mesure politique restera sans effet si elle ne s'accompagne pas d'une protection commerciale. En effet, exposées à une concurrence très rude, les petites exploitations seront obligées de se fondre dans des plus grosses, et ce sera finalement de gros latifundiaires qui récupéreront la mise, comme cela s'est produit en Amérique du Sud. On ne devrait pas négliger cet aspect essentiel : ce sont les crises sociales, sur fond de réformes agraires non faites, qui ont contribué à anéantir la République à Rome. Les PVD (pays en voie de développement) ne pourront pas se développer harmonieusement et sans crises majeures s'ils ne passent pas d'abord par cette étape. Ceci ne peut que passer par une évolution de l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) mais pas sa disparition (comme le souhaiteraient les divers alter-mondialistes, les communistes, ainsi que certains socialistes) ! L'OMC est une institution qui fonctionne plutôt assez bien, simplement, elle ne se limite qu'àun dialogue sur les règles de concurrence afin d'organiser le marché mondial. Les Etats de deviendront évidemment pas des agneaux, car il ne faut pas oublier que l'OMC est avant tout une organisation d'Etats, mais, je pense que c'est le bon lieu pour tenter de faire évoluer le droit commercial international.

    Je dois dire que je suis très sceptique quant à la propension de Pascal Lamy, l'actuel directeur du FMI, à initier une telle démarche. Mais bon, on peut, je le suppose, toujours aller directement en discuter avec lui, puisqu'il est co-rédacteur du blog Idées pour le développement. Soyons clairs : l'objectif principal de Pascal Lamy, et il le dit haut et fort, c'est de finaliser le Cycle de Doha. Or, qu'est-ce que prône entre autres le Cycle de Doha ?

    Agriculture : ouverture des marchés et réduction, puis élimination, de toutes les formes de subventions à l'exportation et de soutien interne à l'agriculture

    Bon, vous avez lu comme moi, n'est-ce pas ? Alors on a du boulot, parce que l'OMC, sous l'égide de Lamy (qui est censé tout de même être socialiste, laissez-moi rigoler doucement...) va exactement dans le sens inverse de celui que nous défendons. 

    Apparemment, le site A gauche en Europe a disparu, mais je rappelle que ce mouvement, fondé par Rocard et DSK, compte au sein de son conseil scientifique Lamy. Bref, comme d'habitude, les socialistes font des discours et mais agissent autrement (le fameux "faites ce que je dis pas ce que je fais" qui explique pourquoi je les aime tellement...). J'attends de voir ce que DSK va faire comme directeur du FMI, d'ailleurs...

    Je ne parviens plus à me souvenir qui j'ai entendu dire cela sur France-Info, mais je me rappelle de l'idée : il est absolument indispensable que les les PVD développent leur agriculture interne, et donc pas en priorité celle qui est exportée. Mais pour cela il faut la laisser vivre, et cela suppose de nouveaux accords sur l'agriculture, afin d'excluse du champ de la concurrence libre et non-faussée tout ce qui relève de l'auto-suffisance alimentaire. Cette exclusion peut peut-être reposer sur une compensation dans un autre domaine commercial, évidemment.

    Marielle, dans la suite de son discours a justement évoqué la gouvernance de l'Europe de la manière suivante :

    Toujours sur l'organisation du monde, évidemment, il faut que vous sachiez une chose, c'est que la vision portée sur l'Europe par ceux qui ne sont pas citoyens européens est une vision très différente de celle que nous portons sur nous.
    Parfois, l'Europe est décriée par les citoyens européens qui la trouvent trop lointaine, trop technocratique, mais il faut savoir que c'est exactement l'inverse de la vision que les habitants du monde entier portent sur l'Europe. Ils ont envie que l'Europe existe, ils ont envie qu'elle existe politiquement. Ils ont besoin de l'Europe.
    Nous savons que la plupart des grands conflits -je pense au Moyen-Orient, à l'Afghanistan, à l'Irak, au Darfour- ces grands conflits dans le monde ne seront pas réglés en absence de l'Europe. On a besoin de l'Europe pour les régler. Nous sommes attendus dans le monde

    Je compléterai sa réponse en citant une large part du dernier billet de Quindi qui ébauche un début de programme transnational pour le PDE et donc le MoDem, parce qu'il me semble avoir très bien récapitulé ce que sont les lieux de négociations entre états :

    Finalement, afin d'améliorer, peu à peu, la gouvernance mondiale et traiter de manière régulière de problèmes d'instabilités climatique, énergétique, alimentaires, économiques, immobilières, monétaires,  etc., afin de répondre de manière préventive aux risques, instabilités, et crises prévisibles, il est nécessaire de sortir des schémas réactifs du Conseil de Sécurité de l'ONU, et des conventions thématiques mondiales; ou d'un conseil mondial auquel ne participeraient que quelques pays représentatifs, comme le G8 (même étendu à G13), ou la Ligue des Démocraties proposée par John McCain et inspirée par Robert Kagan (voir billet). Avec la régionalisation croissante des ensembles géopolitiques / géoéconomiques (qui ne couvrent pas encore l'ensemble de la planète, mais y parviennent peu à peu); la représentativité interne de tous les Etats de la planète au sein de chaque ensemble commence à être atteinte (du plus petit au plus gros); avec un effet de levier important pour chaque ensemble géographique (une revendication devenue continentale ne s'ignore pas; perspective devenue très visible lors des négociations de l'OMC); qui, ensemble, commencent à atteindre un certain niveau de représentativité mondiale (la plupart des Etats sont aujourd'hui membres d'organisations économiques régionales, les prérogatives de ces ensembles augmentent rapidement dans la plupart des zones les plus fragmentées). Ces ensembles traitant des éléments détaillés de gestion économique, commerciale, fiscale, gestion environnementale, gestion agricole, flux énergétiques, conditions de travail; et progressivement de politique monétaire commune, de politique étrangère commune, de politique de sécurité commune; ils sont devenus une référence en matière de gouvernance supra-étatique; c'est d'ailleurs dans ce cadre qu'ont lieu les réunions régulières entre l'UE / l'ASEAN, l'UE / le Mercosur, l'UE /  l'UA, mais aussi d'une certaine manière entre l'UE et les Etats -Continents, comme les Etats-Unis, la Chine, l'Inde, et la Russie (la régionalisation des revendications de ces derniers, pourrait d'ailleurs faciliter les négociations inter-régionales, comme cela peut se voir quand des grand Etats doivent négocier avec des Etats de taille moyenne, confrontés à d'autres impératifs environnementaux ou sociaux; c'est le cas au sein de l'ALENA, entre les Etats-Unis, le Canada, et le Mexique). La mise en place d'un Conseil des Organisations Régionales représenterait un premier pas significatif pour la mise en place de la Méthode Monnet (ou du néo-fonctionnalisme théorisé a posteriori par Ernst B. Haas) à l'échelle mondiale; il regrouperait les représentants de l'Union Européenne (UE / EEE / AELE / ALECE), l'Union Africaine (UA), l'Union des Nations Sud-Américaines (Unasur / Mercosur), la Communauté Caribéenne (Caricom), le Marché Commun Centre Américain (MCCA), l'Accord de Libre Echange Nord Américain (ALENA), l'Association des Nations de l'Asie du Sud Est (ASEAN / ASEAN Plus Trois), la Communauté des Etats Indépendants (CEI) / Communauté Economique Eurasienne (CEEA / GUAM), l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), le Conseil de Coopération du Golfe (CCG), l'Association Sud Asiatique pour la Coopération Régionale (SAARC), Le Forum des Iles du Pacifique (FIP / CROP / PARTA / Union du Pacifique ), un futur regroupement des Etats du Proche et/ou du Moyen Orient dont la Ligue Arabe / GAFTA (en tant que seule enceinte regroupant la quasi totalité des pays du Proche Orient), l'Iran, Israël et la Turquie; le Conseil des Organisations Régionales pourrait d'ailleurs être intégré aux institutions de l'ONU afin d'améliorer progressivement la gouvernance exécutive mondiale, et la représentation exécutive mondiale en complément du Conseil de Sécurité et du Conseil Economique et Social de l'ONU. L'UE servant souvent de modèle pour la construction d'ensemble régionaux en Amérique Latine, Afrique, Asie, et Océanie, il est regrettable de voir cette force d'inspiration peu optimisée dans la politique étrangère de l'Union et de ses Etats membres. Ainsi, il serait souhaitable que l'UE fasse la promotion de son modèle de gouvernance, modèle stabilisateur, permettant la coopération entre les Etats, par paliers thématiques, plutôt que la défense stratégique d'intérêts menant à une concentration des ressources dans les moyens militaires et des tensions régionales exacerbées; et que cette promotion de la méthode Monnet devienne un des éléments centraux de sa politique étrangère (en plus des composantes politiques, économiques, et environnementales d'un dialogue inter-régional, et des sous composantes importantes de cette politique étrangère permettraient d'aborder les thèmes des Droits de l'Homme et de la Démocratisation).

     

  • Une tribune de Pierre-Luc Séguillon sur François Bayrou dans le Figaro !

    Il y a une excellente tribune, dans le Figaro, de Pierre-Luc Séguillon? J'en recommande vivement la lecture. Le journaliste de LCI estime que beaucoup ont enterré un peu vite François Bayrou, et voit dans le MoDem une idée tout à fait originale qui pourrait rénover la politique. Il met en exergue les mauvais calculs des centristes ralliés à la majorité actuelle, et invite François Bayrou et le MoDem à aller jusqu'au bout de leur utopie : devenir à terme sur l'échiquier politique et au gré d'une élection présidentielle le grand parti démocrate moderne progressiste qui constituerait une réelle alternative à la droite républicaine.

    Il conclut ainsi son article, et j'aime beaucoup sa conclusion :

    Il est une vieille loi en politique : de même que la roche Tarpéienne est proche du Capitole, de même un acteur politique peut toujours revenir au sommet aussi longtemps qu'il demeure fidèle à de fortes convictions. François Mitterrand qui, quelques mois avant sa mort, confiait son admiration pour François Bayrou, fut un exemple probant de cette capacité de rebond durant son existence politique.

    La Roche Tarpéienne, à Rome, était l'endroit d'où l'on précipitait les traîtres et les criminels. Son nom vient de Tarpéia, une figure légendaire des premiers temps de Rome :

    Tarpéia, la fille du chef de la citadelle à l’époque de Romulus, avait accepté l'offre de Titus Tatius lors de l’attaque des Sabins d’ouvrir les portes aux ennemis. À la fin de la bataille, elle demanda la récompense qui lui avait été promise pour sa trahison : ce que les Sabins portaient au bras gauche (leurs bijoux). Les Sabins s'exécutèrent immédiatement mais ils lui donnèrent aussi leurs boucliers qu'ils portaient du bras gauche et dont le poids écrasa Tarpéia, selon Plutarque dans la Vie de Romulus.

    Les centristes ralliés seraient très inspirés de méditer cette légende.

    A l'inverse, le Capitole était la colline de Rome sur laquelle se trouvait le Temple de Jupiter...