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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 82

  • Famille al-Hili, un assassinat d'État ?

    Depuis le quadruple assassinat de membres d'une famille d'origine irakienne en Haute-Savoie j'ai l'intuition qu'on a affaire, dans cette histoire, à quelque chose de bien plus complexe qu'il n'y paraissait de prime abord.

    En fait, pour être très clair, cela sent l'assassinat d'État, et, du moins, si ce n'est un État, c'est une organisation puissante au moins qui a commandité le coup.

    Un ancien de Scotland Yard, expérimenté dans ce domaine, John O'Connor pense exactement la même chose que moi.

    Passé l'émotion suscité par ce drame (il reste deux petite filles sur le carreau : je ne sais pas ce que l'on peut faire pour elles, mais s'il est quelque chose que l'on puisse faire, je m'y associerai très volontiers) j'y ai réfléchi et j'ai pensé la chose suivante : cela sent le travail de semi-professionnels. Ou de semi-amateurs. En fait, je me suis dit que les services secrets d'un état qui ne serait pas déliquescent auraient été plus "efficaces". Là, des survivantes, un témoin abattu, un second très proche du drame, on appelle ça un fiasco. On peut plutôt penser qu'il y a une haute autorité d'un État déliquescent qui aurait fait travailler des tueurs, mais pas des pros. Des types habitués à abattre dans des pays d'Orient, pas en Europe. Et puis il s'agit d'une équipe, pas d'un type isolé.

    Ou alors c'est une organisation clérico-criminelle, genre Al Qaeda.

    Il y avait des valises dans la voiture : la famille se savait en danger. Un des voisins du père a déclaré qu'il semblait tracassé par quelque chose depuis des mois. Et puis il travaillait dans un domaine sensible : les satellites, ce n'est pas du nucléaire mais dans un autre genre, c'est l'un des nerfs de la guerre moderne. 

    Je ne crois pas à la culpabilité du frère. Trop gros, trop évident. 

    Je ne dispose évidemment d'aucun autre élément que ceux que laisse filtrer la presse et je n'ai aucune compétence professionnel dans un tel domaine mais là, je flaire un gros imbroglio diplomatique.

  • Mes humeurs de fashionita

    Quand je circule pour faire quelques courses alimentaires avec ma petite dernière dans Paris, c'est terrifiant : j'ai des appétits de fashionita. En fait, elle, elle adore les chiffons et la quincaillerie de toutes sortes : jupes, robes, collants scintillants, bijoux, bagues et colliers, rubans, broches et barettes et j'en passe. Si je l'écoutais, évidemment, j'y coulerais tout mon salaire et cela finirait en commission de surendettement.

    Mais voilà, j'aime bien lui faire plaisir et quand je tombe sur une jupe élégante et originale, je capitule d'autant plus qu'elle fait le siège de son papa jusqu'à obtenir gain de cause.

    Si en plus, c'est du Made in France, alors, là, c'est l'extase et je craque. J'ai ainsi découvert la marque Marèse. Chère, mais jolie, objectivement. A ce que j'ai cru comprendre la marque conçoit ses produits dans les Alpes, faisant toutefois appel à d'autres producteurs pour certains accessoires et pour les étoffes. En fréquentant des forums pour mamans, j'ai découvert que Marèse avait une usine à Grenoble. On est donc bien dans le cadre d'une entreprise Made in France.

    Au fait, je ne traîne pas sur les forums pour mamans avec l'intention de draguer. C'est juste pour m'informer de pas mal de petites choses que l'on ne trouve pas forcément ailleurs.

    Bon, je divulgue le prix de la jupe : c'est le modèle "Parisien". 64 euros en magasin. On va finir le mois à la pomme de terre si je continue à me lâcher. Mais c'est un petit bijou. J'adore.

    Donc voilà, je voulais juste signaler que cette marque était française. Ma petite voulait que je lui achète aussi une repetto, mais là, je n'ai pas cédé. Encore un coup comme ça, et ç'aurait été au pain dur et au riz qu'on aurait fini le mois.

  • Pourquoi parle-t-on si peu de Lykke Li en France ?

    Yes ! Je viens de découvrir un talent. Je ne connaissais pas Lykke Li il y a encore trois semaines, et, depuis que j'ai entendu ma nièce chantonner follow rivers, j'écoute en boucle ce magnifique morceau de rock. Jugez donc de la performance. C'est du très haut niveau. Une voix exceptionnelle.

    On pourrait penser que la qualité musicale du morceau est un accident musical, mais à écouter ses autres productions, on est bien face à une chanteuse exceptionnelle. Possibility, Tonight (qui date pourtant de 2008), sont du même tonneau. J'avoue être séduit. Voulant en savoir plus sur cette chanteuse j'ai d'abord cherché son site, et je l'ai trouvé, puis j'ai essayé de voir un peu ce que la presse disait d'elle, et là, nada, nitchevo, nothing, nichts, enfin presque. Très bon rock anglais pour cette Suédoise :-) Elle frappe très fort avec son I follow rivers (et il date pourtant du mois de janvier 2011).

    C'est cela qui est étonnant, au fond : pourquoi le talent perce à un moment et pas à un autre, allez savoir...En fait, on en a peut-être parlé depuis un moment et c'est moi qui me réveille un peu tard...

    Bref, plumitifs de tous les pays, unissez-vous pour célébrer un nouveau talent. A mon avis, elle vaut bien Lana del Ray et même mieux encore. 

  • Le latin, langue de l'Église ?

    J'avoue avoir été surpris par la charge d'Authueil contre le projet de Benoît XVI qui vient d'annoncer la création d'une académie pontificale pour le latin. Je suis également étonné par l'absence de réactions des blogs catholiques sur le sujet car Authueil n'y va pas de main morte sur la question. En réalité, le coeur de sa critique, ce n'est pas tant l'usage de la langue latine que l'existence d'un droit canon. Or comme ce dernier est entièrement rédigé en latin, Authueil (qui est protestant) condamne un acharnement qu'il juge thérapeutique sur une langue morte à ses yeux, d'une part, et sur la volonté de fixer la Parole au point d'en tirer un droit spécifiquement religieux.

    Authueil dresse un portrait d'un Jésus de Nazareth agitateur d'idées, récusant les dogmes et les lois de son temps et compare à cet effet l'Église catholique et le Vatican à ces confiscateurs de la Parole que l'on retrouve dans les Évangiles. Il s'aventure même dans une exégèse très discutable en affirmant que ce serait à dessein que Jésus de Nazareth n'aurait pas laissé de traces écrites, précisément pour laisser les individus à venir libres d'interpréter sa parole comme ils l'entendraient par la suite.

    Je ne sais pas quelles étaient les intentions du fils de Joseph et de Marie à ce sujet, et la prudence imposerait de ne pas  tirer des conclusions aussi hâtives. Les apôtres, eux, ont laissé des traces écrites. L'existence de Jésus Christ n'est pas un ouvrage de droit, mais elle a vocation à servir de modèle d'humanité universel. Sa vie miraculeuse pose évidemment problème pour la raison et ne peut que générer des débats théologiques : quel statut donner à Marie, par exemple ? Existe-t-il des figures christiques au point de pouvoir les qualifier de saintes après leur mort ?

    Dans le domaine moral, si l'on n'établit pas de règles, n'importe quel mouvement peut se réclamer d'une église, réformée ou non. Je crois d'ailleurs que la multiplication des sectes évangéliques est une caractéristique de l'église réformée, en Amérique tout du moins.

    Le site Gaudium et spes (Tiens, c'est du latin...) écrit ainsi à propos de l'infaillibilité de l'Église :

    L'Église est la gardienne du dépôt de la foi reçu du Christ et transmise par les apôtres. Avec l'aide du Saint-Esprit, elle a pour mission de garder saintement la vérité révélée, de la scruter plus profondément, de l'annoncer et de l'exposer. Elle a le droit inné et le devoir de prêcher l'Évangile à toutes les nations. Quand nous parlons ici de l'Église, il ne s'agit pas seulement des clercs, mais de tous les fidèles laïcs pris autant individuellement que collectivement (LG 12) (Dei Verbum 7-10) (DC. canons 211,747, 756-759; 763-766; 773-780; 782-785).

    C'est également du domaine de la compétence de l'Église d'exposer les principes moraux de l'ordre social et de porter un jugement sur toute réalité humaine dans laquelle les droits fondamentaux sont impliqués et/ou le salut des âmes est compromis. (GS 76; DH 13). Ce droit de l'Église de garder la vérité révélée et le devoir de l’annoncer, a contrario, n'oblige personne à embrasser la foi catholique par contrainte, et a adhérer à cette foi contre sa conscience. (C. 748 § 2)

    Et l'auteur ajoute :

    Pour remplir sa mission, ce qui est absolument original parmi les sociétés humaines, l'Église a reçu la Révélation divine en dépôt et l'assistance indéfectible de l'Esprit de Vérité (DV 9). C'est sur ces deux prémisses que repose la responsabilité de l'Église de protéger la foi reçue du Christ et des apôtres, et de revendiquer son droit à la liberté de communiquer sa doctrine à tous les hommes. Ce dépôt unique et cette assistance assurée nous invite à croire au caractère infaillible de l'Église qui, comme collectivité, ayant reçu l'Onction du Saint Esprit, ne peut errer dans le contenu de la foi reçue et à transmettre.

    L'infaillibilité, c'est ce don particulier, ce charisme extraordinaire que l'Église a reçu du Christ et qu'elle exerce de différentes manières en son nom, de ne pas être sujette à l'erreur dans ce qu'elle croit et/ou enseigne concernant le Dépôt révélé, dans les domaines de la foi et des mœurs plus précisément. Il s'agit par conséquent d'un charisme de contenu négatif accordé à tout le peuple de Dieu et à ces dirigeants sur ces deux points particuliers de la vie chrétienne. Possédant ce charisme, L’Église toute entière participe à l'infaillibilité du Christ qui s'est déclaré être «Le chemin, la Vérité, et la Vie», et qui lui a fait le don de l'Esprit Saint, cet Esprit de Vérité, qui l’assistera, tel que promis, jusqu'à la fin des temps.

    Catéchisme de l'Église catholique 889. Pour maintenir l’Église dans la pureté de la foi transmise par les apôtres, le Christ a voulu conférer à son Église une participation à sa propre infaillibilité, Lui qui est la Vérité. Par le « sens surnaturel de la foi », le Peuple de Dieu « s’attache indéfectiblement à la foi », sous la conduite du Magistère vivant de l’Église (cf. LG 12 ; DV 10).

    Les pères de l'Église ont écrit en latin, les apôtres en Grec. En termes de témoignage, ils sont plus proches de Jésus de Nazareth que les modernes. Il n'est pas illogique de s'intéresser de très près à la langue qui la première a universellement propagé la parole du Christ. Il en va de même pour le grec : c'est parce que Gerald Messadié, un catholique réformiste, a pu avoir accès aux textes grecs relatant la vie de Jésus qu'il a pu proposer une autre version de la vie de Jésus Christ. En effet, pour ce dernier, Jésus ne serait pas mort sur la croix mais aurait survécu à son supplice et se serait rendu en Asie pour porter sa parole révolutionnaire sous le nom d'Emmanuel. Le mot grec qui désigne l'ascension, notamment, désigne aussi le fait de gravir une colline. Jésus pourrait avoir gravi une colline, trois jours après sa résurrection pour partir ailleurs.

    Aucune langue vernaculaire ne permettrait une interprétation aussi audacieuse.

    Un dernier argument enfin : Authueil dit que Jésus Christ n'a laissé aucune trace écrite afin que l'on ne déforme pas son propos. Il a pourtant réuni 12 apôtres autour de lui et les a chargés de propager sa parole. Ce sont eux que l'Église catholique considère comme les premiers évêques. Il y avait donc bien une intention d'évangélisation de la part de Jésus de Nazareth, ce que l'Église catholique essaie d'accomplir depuis lors.

    Un peu de mauvais esprit pour finir : dans sa Symphonie pastorale, André Gide met en scène un pasteur certes généreux mais bien présomptueux. Pensant donner une éducation morale à une jeune aveugle, Gertrude, il en tombe progressivement amoureux, s'aveuglant pour le compte sur la réalité de ses sentiments qu'il confond avec son devoir moral. C'est que le pasteur vit la religion comme un chemin à emprunter en dépit des avertissement de son fils Jacques, qui le met en garde contre le péché. Jacques se convertit finalement au catholicisme et devient moine tandis que Gertrude, réalisant que c'est Jacques et non son père qu'elle aime, que le pasteur lui a caché l'existence du péché et que de surcroît, son existence sème le malheur au sein du couple que formait le pasteur et sa femme, Amélie, finit par se suicider.

    Étrange naïveté d'un homme expert en choses religieuses et en morale comme devrait l'être un pasteur, incapable de reconnaître son inclinaison au péché. Mais peut-être aussi y-a-t-il là un manque d'expérience : celle qu'ont les prêtres habitués à le traquer, eux.

    Enfin, s'exclamer comme le fait le Pasteur en priant le Christ de reconnaître comme saint un amour déjà coupable aux yeux des hommes, voilà qui est fort : l'amour universel, celui de Dieu ne saurait se focaliser sur un seul individu. C'est bien pour cela que les prêtres, ses serviteurs directs, ne se marient pas afin de ne pas verser dans un amour exclusif, tout inverse de celui que voudrait délivrer le christianisme...A force de vouloir que le seul péché soit de contrarier son bonheur personnel ou celui d'autrui...

  • Déconfiture socialiste

    Les cotes de popularité des Socialistes commencent à chuter. Ce n'est que le début. D'un côté, c'est bien fait pour eux, parce que cela leur apprendra à promettre des choses qu'ils savaient très bien ne pas pouvoir tenir, mais de l'autre, cela m'attriste parce que leurs ennuis sont d'abord liés à la crise économique et ça, les Français vont la payer cash.

    Les Socialistes seront contraints d'augmenter CSG et TVA. Ils étudient déjà la piste de la première et la seconde va venir. Comme dit Marianno Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, quand il y a le mur de la réalité, on aimerait pouvoir faire une autre politique, mais on n'a pas le choix. C'est ce qui va arriver aux Socialistes. Ils ne créeront pas leurs 60 000 postes dans l'Éducation Nationale car ils ne pourront pas le faire. Au mieux, 20 000, c'est à dire ce que prévoyait Bayrou, et encore, ce seront surtout des postes d'assistants d'éducation car ce sont les moins coûteux bien que très utiles. Ils feront un tour de passe-passe pour comptabiliser leurs emplois avenir pour les jeunes dans le tas, ce qui permettra de faire d'une pierre deux limitations de dépenses.

    L'État n'a plus la puissance de relever une économie à lui seul, les Socialistes doivent le comprendre et agir en conséquence. En revanche, il peut encore espérer établir un environnement propice au développement économique avec des lois, des infrastructures et du lobbying dans les grandes organisations politiques et commerciales (OMC, UE, FMI) et utiliser son soft-power culturel dans les autres pays, ce que la France semble avoir délaissé.

    Il faut faciliter les choix des consommateurs, faciliter le développement des entreprises sur notre sol. Cela suppose de ne plus faire reposer sur les seuls salariés et entreprises toute notre protection sociale. Cela suppose aussi d'imaginer un contrat de travail à droits progressifs avec en même temps de vrais filets de sécurité. En somme ce que Bayrou a proposé aussi bien en 2007 qu'en 2012, ce que fait le Danmark et ce qu'a mis en place l'Autriche. Des pays avec des taux de chômage des jeunes deux fois moindres que les nôtres...Est-ce un hasard ?

    On sait que les Français sont sensibles à leurs propres productions, c'est le fameux argument du Made in France qu'avait développé Bayrou pendant la campagne présidentielle. C'est une piste totalement abandonnée par la gauche, gauche qui délaisse d'ailleurs toute promotion de la qualité française alors même que le luxe, le made in France avec ses gages de qualité et la culture francophone devraient participer d'un triptyque gagnant que nous devrions avoir vocation à porter partout dans le monde.

    Tout commence par la culture écrivait Bayrou en 2007 dans son Projet d'Espoir. Cette pensée forte est plus que jamais d'actualité. La culture ne se limite pas aux savoirs savants, elle s'exprime dans quelque chose de beaucoup plus large qui imprègne également la société et son économie.

    Au final, je suis navré de l'impuissance socialiste. En fait de programme, on peut voir que leur principale mesure économique, puisqu'ils admettent tout de même que l'équilibrage du budget et des déficits est nécessaire, cela va être le matraquage fiscal. Je ne nie pas que des hausses d'impôts sont nécessaires, ou, tout du moins, une répartition différente de l'impôt, mais ce ne devrait pas être l'unique horizon d'une politique économique. Or, je crois qu'on en est à peu près là chez les Socialistes en dépit des rodomondades de Monsieur Montebourg...

  • La morale, elle commence dans les cours d'école...

    Après Châtel, Peillon : le retour de la morale à l'époque. En fait, plus on en discourt dans l'école, moins elle s'y applique. Sur le fond, j'agrée évidemment ce que dit Peillon sur la morale, mais sur la forme, c'est du pipeau, comme d'habitude, une spécialité socialiste.

    Plutôt que d'absoudre sa mauvaise conscience de gauche en assommant les enfants et les jeunes de discours aussi lénifiants et ennuyeux qu'inefficients mieux vaut, et de loin, engager le nombre d'assistants d'éducation suffisant pour assurer la protection des enfants victimes ou maltraités et prendre des dispositions pour qu'ils soient pris au sérieux par l'institution.

    Cela suppose aussi de punir avec énergie les écoliers ou collégiens auteurs de maltraitances sur leurs congénères. 

    En fait de morale, rien ne vaut la morale appliquée. Quand l'école montre qu'elle ne laisse pas tomber ceux qu'elle est censée accueillir, elle fait oeuvre morale. Bien plus qu'en faisant des leçons de morale.

    Quant aux enseignants, ils ont évidemment le plus grand intérêt à se montrer exemplaires si eux-mêmes veulent être crédibles. Cela suppose d'accueillir les enfants différents (handicapés, par exemple) sans rechigner ni gémir et de dénoncer en classe, devant les élèves, les comportements qu'ils ne tolèrent pas quand les élèves sont entre eux. Dans ce dernier cas, il va de soi que les administrations des établissements scolaires et plus en amont, inspections et rectorats soutiennent pleinement les enseignants dans cette détermination.

    Plus généralement, je n'aime pas trop quand l'État se mêle de décréter ce qu'il considère comme bien ou mal. L'idéologie n'est pas loin. Pour ma part, je lui demande juste d'assurer des conditions d'étude décentes dans ses écoles et de veiller à ce que les enfants n'y soient pas malheureux. C'est déjà très bien s'il s'en tient à ces modestes objectifs...

  • 2014 : bouter le Socialiste hors de Paris ?

    I dreamed a dream : plus de Socialistes à la tête de la capitale en 2014, un centre fort, unifié, et porteurs d'un nouveau projet pour Paris.

    Dans le dernier sondage réalisé pour le JDD, le MoDem se maintient à un honnête étiage par rapport à 2008, qui va de 7 à 9% environ, à condition de demeurer sous la houlette de Marielle de Sarnez. Si Borloo prend la tête de l'opposition de droite, Marielle de Sarnez est à 8 contre 7 si c'est Fillon. Le sondage révèle ce dont je ne doutais guère depuis un bon moment : la majorité de notre électorat parisien est au centre-droit, pas au centre-gauche. J'espère donc qu'il est bien hors de question de s'allier aux Socialistes (ils n'ont de toutes façons pas besoin de nous) à Paris.

    Pour battre la sectaire Hidalgo et sa clique, il va falloir élaborer un contre-projet à la gabegie socialiste. Ça n'est pas si difficile, au fond : il suffit  de faire l'inverse de ce que les Socialistes font depuis plus de 10 ans dans la capitale séquane.

    C'est juste une question d'affectation des fonds.

    Par exemple :

    - au lieu de dépenser près de 5 milliards d'euros dans la voirie, laisser enfin les piétons et les automobilistes tranquilles et à la place, déplacer le budget engagé vers la création de crèches.

    - plutôt que de reconstruire un second Jean Bouin et une extension de Roland Garros non sans avoir saccagé les Serres d'Auteuil, laisser les accès aux équipements sportifs de la ville de Paris au même tarif pour les Associations : Delanoë vient de les multiplier par 4 ! Il y en a au moins un qui a protesté au Conseil de Paris, c'est Jean-François Martins, le député MoDem qui a cherché à émettre un voeu contre ce choix.

    - en parlant de Roland Garros, construire les cours sur l'A13 au lieu de démolir des serres chaudes. Seuls David Alphand, Laurence Dreyfus et les Verts ont défendu cette option. Pas d'illusion du côté de l'opposition de droite : l'une de ses élues, Valérie Sachs a déploré que des associations aient le pouvoir de s'opposer aux projets mégalomaniaques de l'actuelle majorité. Bref, dans cette histoire, tous dans le même panier.

    - revenir sur la neutralisation des voies sur berges qui va créer un record d'embouteillages et de phénomènes de pollution dans les rues adjacentes. Une automobile verra sa vitesse osciller entre 20 et 40 km/h selon que les zones soient denses ou non sur le nouveau tracé rive droite. En somme, l'automobile se déplacera moins vite qu'un Parisien faisant son footing. Ne croyez pas qu'il s'agisse d'une victoire. La mobilité du Parisien moyen va en prendre un sacré coup, d'autant que les transports en commun sont saturés, sales, mal fréquentés et souvent mal distribués. Si vous êtes jeune et sans enfant, il vous reste le velib'. Si vous êtes jeune et sans enfant...ah, le jeunisme cher à la gauche. Si vous êtes riche, bobo et que vous vous prenez pour un écolo, vous aurez les moyens d'emprunter l'autolib à un prix faramineux, mais au moins, cela vous évitera de devoir vous mélanger au populo. 

    Populo dont vous souhaiterez la présence dans des HLM mais pas dans votre immeuble et dont vos enfants ne viendront pas fréquenter la progéniture à l'école publique. Les immigrés, c'est bien, mais seulement chez les autres.

    - Ne pas réduire Paris aux fêtes privées, à l'évènementiel et au tourisme. Je pense en particulier à la science largement sacrifiée quand une large partie du Palais de la Découverte a été récupérée au bénifice du Grand Palais. On a ce jour-là privilégié le zapping, le fugace, le ponctuel sur le fond et toute la section nucléaire a disparu ce jour-là des espaces du Palais. Sans créer de bureaux supplémentaires, on peut développer l'ingénierie immatérielle à Paris (informatique, finance, par exemple).

    - Évoquons également le Jardin d'Acclimatation dont Delanoë a autorisé le décepage alors que d'autres projets étaient largement envisageables. Pour l'heure, on y supprime des attractions qu'on remplace par des bosquets "durables". L'attraction est un loisir vulgaire et populaire alors que le bosquet écolo convient bien à la riche clientèle électorale socialiste à Paris.

    La presse titre qu'Hidalgo l'emporte nettement à Paris dans les sondages. En réalité, en un an, l'écart s'est resserré nettement. Et le phénomène pourrait s'aggraver à mesure de l'impopularité à venir des Socialistes heurtant les murs des réalités économiques. Hidalgo croit avoir gagné mais je fais partie de ceux qui escomptent bien la faire chuter.

    J'espère que les centristes et les libéraux sauront s'unir à Paris pour proposer un projet qui en finisse avec la municipalisation complète de la vie parisienne. Un projet politique plus respectueux des individus et des minorités, et quand je dis "minorités", je ne parle pas des minorités ethniques mais de toutes les formes de minorités, plus soucieux d'une vraie diversité culturelle et sociale  pas de faux-semblants bobos pour se donner bonne conscience centrés sur l'immigration et l'art moderne.

    In fine, j'attends un projet novateur qui décape, qui sorte de l'ordinaire et du gag auquel nous a habitué la droite depuis plusieurs années : son opposition aux Socialistes à Paris n'est qu'une opposition de principe. Sur le fond, elle agrée les décisions prises.

    Un pôle centriste associant le MoDem et Borloo avec ses alliés de droite pourrait changer la donne : cela suppose que les uns et les autres le veuillent et se dote du projet ad hoc...Moi, le ticket Marielle de Sarnez/Jean-Louis Borloo, cela m'irait bien, évidemment, mais tout le monde doit y mettre du sien pour que cela soit possible...

  • Fournitures d'école en mode Made in France...

    Cette fois, j'ai fait attention et je m'y suis pris à l'avance : la plupart des fournitures que j'ai choisies ont été conçues et fabriquées en France !

    Classeurs, j'ai pris des souples exacompta et les intercalaires de la même marque ; cahiers et feuilles ? C'est clairefontaine : au passage, je ne veux pas dire, mais essayer de gommer sur une feuille made in China puis sur une clairefontaine, vous allez voir tout de suite la différence. Sur la première, déchirure assurée à brève échéance, et sur la seconde, vous pouvez y aller sauf à gommer comme une brute, et encore !

    La pub des crayons de couleur bic Kids m'a bien fait rigoler : ils veulent faire valoir que leurs crayons sont hyper-résistants et insèrent une icône  cet effet sur le paquet qui représente un marteau échouant à casser la mine d'un crayon. Ne rigolez pas : les crayons de vos enfants tombent certainement des dizaines et des dizaines de fois au sol. J'ai remarqué à l'usage que la mine se fractionne alors de l'intérieur au fil du temps, particulièrement quand on achète un crayon de m... Là, avec mon crayon bic made in France, je pense qu'ils peuvent tomber, ils attendent les chutes d'un pied ferme :-)

    Évidemment, j'ai aussi pris les stylos dans la même marque. Idem pour les feutres. Côté stylo-plume, j'ai fait confiance à Waterman : plus cher qu'un plume made in ailleurs, certes, mais ils annoncent trois ans de garantie et des plumes en acier hyper-résistantes. Quand je vois l'état des plumes (que j'ai dû changer trois fois tout de même) de mes fistons, l'année passée, je pense que j'ai fait un bon investissement. On verra à l'usage de toutes façons. Trois stylos-plume à bas prix, c'est en gros ce que vaut un waterman.

    Les outils mathématiques ensuite : pour l'instant, je n'ai rien trouvé de français pour le compas, les règles, les équerres, les rapporteurs et cetera, mais je ne désespère pas d'y arriver. La Fabrique hexagonale n'a pas l'air très optimiste sur le sujet : l'Empire du Milieu y règne en maître. L'article date de 2009 : des compas maped made in France, pas vu. En, fait, tout ce que j'ai vu en maped était systématiquement produit en Chine, toutes fournitures confondues.

    Après, les arts plastiques : j'ai réussi à trouver de la peinture italienne en pastille. C'est toujours mieux que du made in China, les Italiens sont nos cousins.

    Ce qui est bien, c'est que mes fistons commencent à regarder l'origine géographique des produits, maintenant, parce qu'évidemment je les emmène, et ils commencent à prendre l'habitude de ne sélectionner que du Made in France.

    Comme quoi, c'est une question d'habitude et...d'éducation :-)

     

  • La double face de Marion Cotillard

    Lisez la biographie de Marion Cotillard sur wikipedia : on aurait presque l'impression qu'on a affaire à une belle âme pétrie de beaux principes. Mais ce n'est qu'une impression. Cotillard est très forte pour remuer devant les caméras et jouer la bonne conscience en militant pour Greenpeace ou en rendant visite à Raoni, le chef indien. Ça fait bien dans les magazines people et aux yeux du système. Tant qu'il y a des caméras...

    Beaucoup plus de discrétion, en revanche, quand il s'agit d'un blogueur surdendetté et père de trois enfants qu'elle accule dans un procès à des frais pharaoniques au regard de la situation de ce dernier tout ça pour trois photos quelconques publiées sur le blogue du dit personnage. (NDLR : voir la note en EDIT en bas du billet).

    On reconnaît là l'appétit féroce des grands prédateurs qui pullulent dans le show-bizz. Cotillard a refusé toute négociation, tout rééchelonnement des fais de procès, toute excuse, déterminée à avoir la peau d'un individu qui ne l'avait en aucune manière injuriée ni tournée en dérision mais avait simplement publié des photos d'elle sur son site.

    Authueil a raison de mettre en garde à propos du droit à l'image et je lui concède tout ce qu'il dit.

    En revanche, ce qui m'exaspère, c'est la duplicité des Cotillard & co. C'est insupportable. Pour être franc, cela fait un moment que je ne peux plus la voir en peinture, celle-là. Après ses déclarations sur le 11 septembre aux USA niant la réalité des faits je m'étais fait une opinion définitive. Ce qui avait été trop drôle, c'est qu'elle avait des excuses après, la chiffe molle, parce qu'elle savait bien que sa carrière passerait par Hollywood.

    Je me suis fait une religion : la présence de Cotillard dans un film me conduit à ne pas mettre les pieds dans la salle de cinéma où il passe, depuis ce temps. 

    Vous connaissez les animaux malades de la peste ? Selon que vous serez puissant ou misérable...

    EDIT : sur le blogue d'Authueil un commentateur a communiqué une info intéressante, même si elle n'enlève rien à la duplicité de la Cotillard. En fait, Stépahe Larue, le "blogueur" condamné est très loin d'être le petit blogueur qu'il prétend êtreC'est  un consultant médias spécialisé dans les people. Cela relativise évidemment considérablement l'affaire. Il ne s'agit pas plus du pot de fer contre le pot de terre, mais d'un super-prédateur contre un plus petit prédateur. Mea culpa. Comme je déteste Cotillard, je n'ai pas pris le temps de m'informer davantage, contrairement à Romain l'avisé commentateur du blogue d'Authueil.

    Cela dit, même si Romain a été fort sage, ne nous leurrons pas non plus : la plupart des journalistes sont aujourd'hui payés au lance-pierre. Ce n'est pas parce que Stéphane Larue intervient sur des grandes radios et à la télévision qu'il gagne bien sa vie. En revanche, oui, très certainement, il n'ignorait pas ce à quoi il s'exposait. Quant au surendettement...Neymar, la nouvelle star du football au Brésil est aussi surendetté. Avec un salaire annuel de 6.4 millions d'euros parce qu'il a acheté un yacht de 6.4 millions d'euros, une porsche, une maison et cetera...

    Tout ça pour dire que je me suis peut-être un peu précipité...

  • Invraisemblable MoDem

    A fréquenter l'appareil militant du MoDem, j'avoue être scié par les conversations que j'entends et je lis. Nous avons fait entre 1.5 et 2% aux dernières législatives. On ne vaut même pas l'eau de la châsse d'évacuation des chiottes politiques que quelqu'un va finir par tirer et je les entends tranquillement deviser de nos alliances et de notre positionnement politique. Incroyable. Sans parler des perspectives de ralliement.

    Franchement, les Socialistes, ils n'en ont rien à carrer de nous, et ils ont bien raison. Quel intérêt à capter une coquille vide et creuse qui ne produit absolument rien ?

    Je n'ai cessé de m'époumonner à le dire, c'est l'absence d'idées concrètes et novatrices qui décompose petit à petit le MoDem. Dans tous les autres partis, il y a des fondations, des think tank qui tournent. Nous, nada ou presque.

    La campagne présidentielle a esquissé  quelques pistes, mais il y a un très gros travail programmatique à effectuer pour 2014 tant pour les municipales que pour les européennes et vraiment pas de temps à perdre. Personne pour le faire. A la place des postures imbéciles sur la morale et les valeurs "humanistes".

    A croire que le MoDem n'attire que des esprits abstraits.

    L'UDF était l'exacte antithèse de ce qu'est le MoDem : tout dans le concret, des laboratoires d'idées, des idées souvent audacieuses et du concret dans les propositions.

    J'ai parfois l'impression que tous les esprits capables de produire quelque chose de ce genre ont fui mon parti. Oh, j'en connais quelques uns : 

    Isabelle avait écrit un programme concret et chiffré sur le handicap. Grosse faute politique, personne ne l'a retenu au MoDem. J'avoue que c'est encore un objet de perplexité pour moi. Il avait l'avantage de concilier l'intégration du handicap et des économies d'argent par rapport à la situation qui prévaut aujourd'hui.

    Valérie Sachs qui malheureusement est passée au Nouveau Centre  avait montré de véritables capacités à animer un groupe de réflexion et avait mis au point un projet parisien qui pouvait être discuté mais avait le mérite d'être clair. 

    Christian Romain qui est un esprit fort et vient souvent débattre ici a le mérite d'amener dans la discussion de vrais points de clivage et de réflexion : rien n'échappe à ses griffes acérées. Il était au MoDem, il en est parti. Nous sommes souvent en désaccord avec lui ici, mais échanger avec un débatteur aussi affûté est toujours un plaisir.

    Il y en a d'autres.

    Cela n'a pas été facile pendant l'élection présidentielle puis l'élection législative avec les blogueurs de gauche : ils se foutaient de moi en faisant valoir que le MoDem n'avait pas de programme. Dur pour moi, car j'ai dû défendre la position inverse en pensant exactement la même chose qu'eux au fond. Du coup, ils se payaient ma tête.

    Bref, on passe pour des charlots. Bingo, on a déroché le gros lot : dans le dernier figaroscope, nous sommes devenus (à nouveau) le deuxième parti le plus impopulaire de France après le FN. Fort non ?

    Moi, j'aimerais pourtant bien faire revivre ma famille politique. Ce qui est étonnant, c'est qu'au fond, il y a une certaine diversité chez nous mais on a l'impression qu'une fois qu'ils se réunissent, les militants MoDem oublient complètement qu'ils ont un cerveau et de vraies compétences dans leur domaine : ils commencent tout de suite à échanger des idées fumeuses.

    En fait, chaque fois que j'y repense, il y a une pièce de théâtre qui me vient naturellement à l'esprit : les Nuées d'Aristophane. Le poète comique athénien s'y paie avec talent la tête de Socrate en tournant en dérision la dialectique socratique et plus généralement les idées du philosophe. Tenez, je ne résiste pas à la tentation de citer ce passage savoureux, car il exprime assez bien ce que je pense des débats qui ont cours en ce moment sur plusieurs groupes de discussion MoDem (je sens que je ne vais pas me faire des amis, moi...) . Aristophane  qualifie Socrate d' "anémosophe" ou "aérosophe", un sage perdu dans les nuages, désirant s'arracher de la pesanteur pour méditer des problèmes d'astronomie :

    Je n'eusse découvert en toute justesse le secret des célestes réalités, si je n'avais mis mon intellect en suspension, et amalgamé la subtilité de ma méditation à l'air qui lui est consubstantiel. Si j'étais resté au sol pour scruter d'en bas les choses d'en haut, jamais je n'eusse rien découvert. Certes non, car la terre draine irrésistiblement à elle la sève de la méditation. C'est tout juste ce qui se passe pour le cresson.*

    Trop drôle. Militant MoDem pensant à la stratégie de son parti.

    Si jamais un militant MoDem passe par là et est d'accord pour scruter plutôt les choses d'en bas que celles d'en haut, on peut commencer à discuter. Sinon, qu'il passe son chemin.

    * un petit détail qui vaut son pesant de cacahuètes : quand Socrate répond cela à son interlocuteur, il est en fait perché sur un arbre dans une corbeille...