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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 86

  • Interdire la prostitution ?

    L'interdiction de la prostitution est un vieux serpent de mer qui réémerge à intervalles réguliers. Najat Belkacem veut s'en prendre au client pour noyer le poisson faute de débouchés. Je ne suis pas convaincu par la méthode et en outre, j'ai un certain nombre d'objections sur le fond :

    En soi, ce n'est pas tant la prostitution qui me dérange (encore que...) que le sort des femmes qui s'y livrent. La plupart du temps, la prostitution procède d'un esclavage moderne infâme. Plutôt que de l'interdire, au risque de la renvoyer dans les caves et les zones de non-droit de toutes sortes, mieux vaudrait protéger les prostituées à commencer par celles qui sont les plus vulnérables, les étrangères en situation irrégulière.

    A l'origine des réseaux de prostitution on trouve des proxénètes tarés et sadiques n'hésitant pas à recourir aux sévices les plus infects pour contraindre leurs esclaves à leur ramener de l'argent. 

    Je propose donc au gouvernement socialiste de mettre en place une loi d'exception pour punir les proxénètes à la hauteur de leurs crimes : prison systématique à vie pour tous ceux qui se sont rendus coupables de violences sur des jeunes femmes pour les amener à la prostitution, de 10 à 30 de prison pour tous ceux qui participent de près ou de loin à leurs réseaux.

    La promesse d'une naturalisation et de pouvoir vivre sous une autre indentité une autre vie à l'abri des menaces à toutes les prostituées qui seraient à l'origine, par leurs révélations, de la destruction complète d'un réseau.

    Il faut, au fond, taper, très fort à la source.

    Ensuite, une loi pour protéger les prostituées de leurs clients dans l'exercice de leur pratique, punissant violences et insultes, ceci pour amener ces derniers à montrer des marques de respect à ces femmes.

    Cela suppose par exemple de laminer la racaille qui descend en bandes le soir ou le week-end, généralement venue des cités, pour s'en prendre à ces femmes souvent victimes avec une brutalité inouïe.

    Les Socialistes qui ne jurent souvent que par les préventions sauront-ils se remettre en question et admettre qu'une politique de répression très dure peut venir à bout des maltraitances dont sont victimes les prostituées, car au fond, c'est bien cela le problème principal ?

  • Gonflé Hollande : il fait ce que Bayrou proposait après l'avoir critiqué

    C'est tout de même fort du collier. Je lis la presse, ce matin, et, que vois-je ? Les Socialistes ont décidé de geler la dépense publique en valeur absolue. C'est tout de même bien la peine d'avoir hurlé au loup libéral et à la rigueur contre Bayrou pour en arriver à faire exactement ce qu'il proposait.

    Évidemment, je ne vais pas critiquer la mesure, je pense qu'elle est nécessaire. En revanche, j'espère bien pouvoir prendre part aux arbitrages, la seule marge de manoeuvre qui existe, au final.

    Je l'ai quand même mauvaise : qui disait que Bayrou avait un programme de droite en économie ? En citant notamment ses positions sur la dépense publique ? 

    Électeur socialiste, songe-s-y la prochaine fois (s'il y en a une) et vote directement pour Bayrou. L'original vaut mieux que la copie, et, au moins, avec Bayrou, tu aurais le reste des idées : le label, la relocalisation et un projet vraiment différent pour l'école.

  • Eh oui : les promesses socialistes comme les feuilles d'automne...

    Caramba : l'ami Yves m'a pris de vitesse ! Il s'est dit, tiens, m... alors, il se produit pile ce que Bayrou avait dit : les Socialistes, rattrapés par le principe de réalité se trouvent dans l'impossibilité de tenir 90% de leurs promesses...

    Au fond, d'une certaine manière, c'est rassurant : encore heureux qu'ils n'essaient pas de les tenir, en effet. Ouf, on va au moins éviter le syndrome de 1981. 

    J'approuve aussi leur priorité qui est d'épargner éducation, justice et sécurité. On est d'accord. En revanche, j'attends avec gourmandise les arbitrages qui vont être faits dans les autres domaines.

    En revanche, copier Bayrou, hélas, il ne faut pas y compter, bien que l'ami Yves l'espère : cela supposerait une telle révolution intellectuelle à gauche que ce n'est pas pensable.

    Réfléchir sur les productions locales, imaginer faire un pont en or au capital-risque investi dans l'industrie, ne rêvons pas, c'est hors de portée de la pensée socialiste ordinaire...

    D'ailleurs, attendons le grand matraquage fiscal qui s'annonce : préparez les pansements, les amis, parce que là, ça ne pas être de la matraque, cela va être du taser, et à grande échelle. 

    Et pendant ce temps, les Delanoë et consorts vont poursuivre leurs dépenses somptuaires à Paris, par exemple...

    Certes, les Socialistes ne vont pas faire n'importe quoi, et je m'en réjouis : mais cela ne signifie pas qu'il existe un contre-programme astucieux et inventif qui n'offrirait pas mieux qu'une simple gestion ordinaire de crise, ambition désormais avouée de François Hollande.

    Espérons que nous y viendrons vite, et, comme la crise est d'ores et déjà européenne, gageons que les prochaines échéances électorales qui verront l'occasion de renouveler nos euro-députés seront aussi, au centre, l'occasion de proposer un projet alternatif de grande envergure pour l'Europe et pour la France.

  • Meurtre d'un collégien à Rennes : pourquoi mentir systématiquement ?

    La presse s'est faite l'écho de la mort dramatique d'un collégien survenue à Rennes. Je ne me prononce évidemment pas sur le fond des faits et je laisse cela aux juges, même si l'autopsie conclut bien à un meurtre et non à une violence sans intention de la donner.

    Ce qui m'exaspère, c'est la propension de la presse et bien entendu, en amont, de l'Éducation Nationale, à présenter l'auteur de l'homicide comme un collégien sans histoire.

    Ce n'est pas vrai. C'est un garçon qui a fait l'objet d'un rappel à l'ordre de la part de la police par le passé. 

    Alors évidemment, cela semble devenu peut-être la norme dans l'esprit d'une intelligentsia bien-pensante, mais pas dans le mien.

    Ceci explique cela, de quelque manière que l'on tente de tortiller la vérité.

  • Class Actions : Taubira remonte dans mon estime !

    Je viens d'entendre que Christine Taubira veut autoriser les Class Actions en France.

    Rappel : les Actions de groupe permettent à des consommateurs lésés par une entreprise de s'associer en une seule procédure et donc un seul avocat quand ils vont devant les tribunaux. Moins de paperasses, procès bien plus court, action en justice des consommateurs bien plus puissante car disposant de plus de moyens par mutualisation.

    Je jugerai sur pièces. Qu'elle le fasse ! Le précédent gouvernement avait fait une annonce similaire avant de reculer dans le texte final.

    Si Taubira va jusqu'au bout et que la loi est votée, elle aura droit à mon estime pour de longues années.

  • Normal 1er se débrouille à peu près correctement

    Je n'ai pas encore pris le temps d'écrire un billet sur les premiers pas de François Hollande comme président, mais voilà l'occasion : c'est clair, ça me change du Sarko. Ouf, on a enfin un président qui n'est pas ridicule, qui ne s'imisce pas sans cesse dans les affaires du gouvernement et qui respecte la place de chacun.

    Sur la scène internationale, difficile de juger : je pense que Hollande arrive avec un certain nombre d'idéaux, notamment en matière de droits de l'homme. Il va devoir au fil du temps réussir à les conjuguer avec une certaine forme de réalisme politique. Je pense à la manière dont il a reçu Poutine, par exemple : sur le fond, il a évidemment raison, mais sur la forme, Hollande doit bien considérer ce qu'il cherche exactement à obtenir avant de se livrer à des déclarations publiques.

    Au G20, je regrette qu'il n'ait pas suivi la recommandation de Bayrou qui insistait pour que l'on évoque la question des productions locales. Sur tout le reste, on ne peut pas dire qu'il ait franchement avancé : taxation des transactions financières, convertibilité du yuan ou même croissance, c'est chou blanc. A vrai dire, je pense que ses partenaires ne partagent pas sa vision de la fiscalité.

    Enfin, bon, on ne va pas lui en tenir rigueur. Si la France veut obtenir gain de cause dans plusieurs domaines elle doit apporter quelque chose sur la table, primo, et, secundo, commencer par convaincre ses alliés européens.

    Bref, pas de regret d'avoir voté Hollande au second tour de la présidentielle.

    Sur le plan intérieur, en revanche, je n'ai pas le même satisfecit à accorder aux Socialistes. D'ailleurs, je me suis bien gardé de glisser un bulletin socialiste au second tour : là où je vote, les Socialos désespèrent de parvenir à gagner municipale ou législative parce qu'il leur manque à chaque fois les voix centristes. Ils ne sont pas prêts d'y parvenir, je peux vous le garantir...

    J'ai déjà deux bêtes noires : Peillon et Taubira. Pour l'instant, les deux ministres les plus nuls et les plus démagos du gouvernement Ayrault.

    Je vois aussi que les Socialistes envisagent d'ores et déjà de revenir sur nombre de leurs engagements : eh oui, ils viennent de découvrir qu'il leur manque 10 milliards d'euros !

    Résultat des courses, même si Normal 1er s'en défend, Ayrault est bien en train d'étudier la perspective de ne pas remplacer deux fonctionnaires sur trois partant à la retraite de 2013 à 2017 hors éducation, justice et intérieur. Mais cela doit être ce que l'on appelle pudiquement un document de travail , je présume.

    Contrairement à la droite, je ne vais pas leur jeter la pierre : s'ils réfléchissent sur le sujet, ils vont dans le bon sens. De même, il est question que l'État réduise ses interventions de 40% hors prestations sociales. Bonne idée aussi.

    Mes reproches, ils sont plutôt à deux titres : a) les Socialistes continuent à mentir en soutenant l'inverse de ce qu'ils préparent à faire, et ça, c'est quelque chose que je déteste b) c'est bien de réduire le train de vie de l'État, mais ils doivent vraiment repenser aussi ses missions : ils ne doivent pas faire la même erreur que la droite, c'est à dire assécher les divers postes budgétaires de l'État tout en lui confiant les mêmes missions. Il y a donc une réflexion très importante à mener à ce sujet.

    Bien évidemment, la matraque à taxe est repartie : j'espère que les Socialistes vont l'utiliser avec une intelligence relative même si je n'attends pas de miracles de leur part. Je sais que la TVA va augmenter. Pas de reproches là-dessus, cela me paraît inévitable pour équilibrer nos comptes, et, de toutes façons, ça a l'air d'une augmentation très modérée, de l'ordre de 1% à peine. 

    Le problème, c'est que les Socialistes alimentent largement la scizophrénie des Français : d'un côté, les Français voudraient que l'État prenne tout en charge, de l'autre, ils désirent des baisses d'impôt. C'est clair, les deux ne sont pas compatibles. En fait, le plus probable, pour l'instant, compte-tenu de nos dettes, c'est bien des augmentations d'impôt et des baisses d'intervention étatique.

  • Tiens ? Borloo veut créer un nouveau parti de droite.

    J'ai trouvé amusants au possible les titres de la presse quotidienne : les journalistes politiques de divers horizons assurent que Borloo veut devenir le patron du centre. C'est curieux, j'ai bien regardé la composition de son groupe et je n'y ai vu quasiment que des élus de droite à l'exception de Philippe Folliot que je considère comme un centriste bien que de sensibilité de droite. 

    Tous les autres appartiennent à la droite modérée, indéniablement, mais ils ont largement prouvé par leurs votes et leur soutien inconditionnel ou presque à Nicolas Sarkozy qu'ils n'étaient plus des centristes depuis un petit moment déjà. Bref, avec l'UDI, il y a en préparation un nouveau parti de droite à l'Assemblée.

    Je suis tout de même gêné : à l'exception d'Hevé Morin (mais vraiment sur le tardà j'en ai vu bien peu s'émouvoir de la dérive droitière de l'UMP. Pour être clair, j'ai même vu plus de critiques surgir de l'UMP elle-même que de ceux qui se veulent des centristes. J'ai entendu Raffarin, Juppé et quelques autres voix isolées à droite se désoler du tour pris par l'UMP dans la dernière ligne de la présidentielle (et même avant) mais c'est à peu près tout.

    Au fond, cela ne me dérange pas fondamentalement de travailler avec ces élus de droite, moi qui suis centriste, mais cela supposerait de leur part un minimum d'émancipation, primo, et, secundo, de ne pas me faire prendre des vessies pour des lanternes.

    Pour plagier sans vergogne Laurent de Boissieu, journaliste de la Croix expert du centre, par définition, le centre n'est ni à droite ni à gauche, il est au centre. Alors quand j'entends les voix de nos centristes auto-proclamés assurer que le centre a toujours été à droite et que sa vocation naturelle est de gouverner avec la droite, il y a comme un petit souci.

    Pour moi, le centre a vocation à s'allier en fonction des idées qu'il défend et c'est bien pour cela que je réclame à tue-tête une plate-forme programmatique pour me faire un avis.

    Et un dernier mot : jusqu'à nouvel ordre, un centre sans Bayrou n'est plus le centre en France. Or, je n'ai vu absolument personne dans le nouveau parti de droite de Monsieur Borloo tendre la main au Béarnais. On ne peut prétendre rassembler qui que ce soit sans tendre la main. Quand j'entends certains militants et cadres du MoDem ne jurer que par l'alliance à gauche j'en suis au moins aussi agacé. Un centre qui est à gauche n'est plus un centre.

    Bref, pour moi, le centre est capable d'être un pont envers les sensibilités de gauche et de droite les plus modérées. Les lanceurs d'anathème ne m'intéressent donc pas, d'où qu'ils viennent.

  • Hello les Atelières, au revoir Lejaby !

    Voilà, je crois, qui mérite d'être largement relayé : les ouvrières de Lejaby, après avoir rencontré un chef d'entreprise, Muriel Pernin, lancent à l'automne prochain un atelier de façonnage de haute couture en lingerie et bain. Son nom ? Les Atelières.

    Elles ont toutefois besoin d'une mise de fond initiale d'un montant de 200 000 euros environ. Elles ont déjà rassemblé 100 000 euros et lancent une souscription publique depuis le 18 juin dernier pour financer leur association. Mais le mieux, c'est encore de leur donner la parole : 

    Si notre aventure réussit, elle sera la preuve qu’un nouveau modèle est possible conjuguant, sur le marché du luxe, l’audace industrielle et l’excellence du savoir-faire français. Notre initiative est soutenue par la préfecture du Rhône pour son caractère expérimental. La dimension innovante de l’entreprise porte également sur l’organisation sociale de l’atelier qui fonctionnera avec un management participatif.

     

    Soutenez-nous avec 10 euros

    La souscription débute ce lundi 18 juin 2012 et se poursuivra jusqu’à l’automne. Son objectif est de récolter les fonds nécessaires à l’équipement de l’atelier qui sera installé en proximité de la gare de la Part-Dieu, selon toutes vraisemblances à Villeurbanne.

    A l’heure qu’il est, au regard de l’avancement du projet, nous devrions être en mesure d’ouvrir l’atelier en octobre. En revanche, même si tous les atouts sont réunis, l’aventure demeure incertaine, en particulier au regard des premiers besoins en trésorerie, par exemple pour louer les locaux dès cet été ou pour équiper l’atelier afin de le rendre plus ergonomique pour le personnel.

    10 euros : c’est le montant demandé !

    Nous avons voulu qu’il soit modeste, pour qu’il soit accessible au plus grand nombre. Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Chaque soutien comptera. Les donateurs seront des bienfaiteurs qui pourront suivre la création puis la vie de l’atelier.

     

    Comment donner ? Où iront les fonds ?

    • Il est possible de donner dès maintenant, par chèque et par courrier : Les Atelières, L’association, 25D rue Chevreul,

    69100 Villeurbanne. Ordre : Les Atelières, L’association.

    • A partir de début juillet, en ligne, via notre page facebook, Les atelières.

    Les fonds recueillis iront à «Les Atelières, L’association», dont l’ambition est de préserver les savoir-faire de couture qui disparaissent. Aujourd’hui, coprésidée par Muriel Pernin et Nicole Mendez, l’association entrera demain au capital de la société commerciale et participera aux décisions stratégiques de l’atelier.

    Et pour ceux qui veulent donner plus ?

     

    Ils peuvent nous contacter par mail : info@lesatelieres.fr ou www.facebook.com/Lesatelieres

    INFORMATION

    Muriel Pernin 06 66 72 93 04

    Nicole Mendez 06 82 58 87 01

    Belle initiative qui mérite d'être soutenue. Je procéderai à un versement dans la semaine, pour ma part, et j'invite tous ceux qui le peuvent à en faire autant.

  • Bayrou, entrer dans le gouvernement Ayrault ? Surtout pas, malheureux !

    Je crois que mon ami Yves se fourvoie largement depuis quelque temps. Il est convaincu que l'alliance avec la gauche est la seule issue pour le centre à l'avenir, et, le voilà à suggérer à Bayrou de se joindre aux Socialistes.

    Il n'y aurait pas plus mortelle erreur, et pour plusieurs raisons.

    Je l'ai souligné à l'issue du premier tour de la présidentielle, Bayrou n'a pas tout perdu en 2012, et c'est encore plus vrai maintenant : il a reconstruit son image, et, je puis vous garantir qu'il y a un an, je n'aurais jamais imaginé que cela se serait produit aussi vite.

    Mieux encore : son attitude lui a donné le visage de l'intégrité, et, chose vraiment rare en politique, il a gagné l'estime ouverte de ses adversaires. Je crois les Socialistes sincères quand ils soulignent les qualités du Béarnais et l'assurent de leur estime. J'entends çà et là des électeurs de gauche, et je vois qu'ils ont bien enregistré le vote de François Bayrou même s'ils n'ont pas voté pour lui. Ils sont nombreux à lui en être reconnaissants.

    A droite, évidemment, on en veut à Bayrou, mais je crois que ce serait bien pire si l'on devait constater qu'il pourrait avoir agi pour un maroquin. Ce n'est pas le cas, et, au fil du temps, je pense que les électeurs de droite (du moins une partie) lui pardonneront. L'UMP devra bien finir par se poser une question après toutes ces élections perdues : pourquoi Diable François Bayrou a-t-il voté pour François Hollande alors qu'il estimait que son programme économique allait conduire la France dans le mur ? 

    Que l'UMP visionne à l'envie le clip de deuxième tour de Nicolas Sarkozy, et je pense qu'elle aura des éléments de réflexion. Bayrou n'est pas un homme de gauche, ils sont nombreux à l'avoir dit à droite, alors : quid ? Quando ? Quomodo ? Cur ? 

    Enfin, Bayrou n'est pas en accord avec le programme socialiste : comment pourrait-il le rejoindre ?

    Moi, voilà, ce que je conseillerai à Bayrou : Rodolphe Geilser du Figaro se livre fort opportunément à une analyse politique qui me paraît loin d'être bête : foin des clivages et des prises de position, c'est bien plutôt l'éloignement de sa circonscription qui a joué des tours à Bayrou bien que je le sache profondément imprégné de son identité béarnaise ; il aurait donc tout intérêt à revenir dans les conseils municipaux de Pau et à s'immerger à nouveau dans son département en comprenant bien qu'il ne suffit pas d'aller voir les maires mais qu'il faut aussi parler aux gens. Qu'il commence par cela, je pense que c'est une jouvence salvatrice.

    Ensuite, comme je l'ai conseillé récemment, il pourra réfléchir à des propositions européennes non seulement pour l'Europe, mais aussi pour la France et également pour sa région, les Pyrénées Atlantiques.

    Rejoindre la gauche reviendrait à gâcher tous les acquis des mois qui viennent de s'écouler et à brouiller irrémédiablement son image. Ce n'est souhaitable à aucun point de vue. Bayrou a perdu, certes, mais, de l'avis unanime, dans l'honneur. J'ai été frappé de consater qu'une courte majorité de Français à l'échelle nationale souhaitait le voir présent à l'Assemblée , juste avant le second tour des élections législatives. Ce fait laisse augurer un possible rôle national à l'avenir.

    Reste le MoDem : dans un mariage, il est de coutume que la mariée apporte une dot. Je pense que le MoDem n'a actuellement rien à offrir : ni score aux élections ni idées à faire valoir. Avant de songer aux noces il vaudrait mieux commencer par remplir le trousseau, et, vu la claque magistrale prise à la dernière élection, cela va être un travail de longue haleine.

    Bref, plutôt que de faire la manche avenue de Matignon, je suggère à tous ceux qui veulent espérer un avenir plus radieux pour le MoDem de s'organiser pour constituer ou reconstituer des commissions où l'on réfléchisse, non où l'on échange des concepts creux comme j'ai pu le voir et l'entendre parfois, que l'on essaie d'accoucher de quelques premières idées fortes et étayées d'ici quelques mois, et, le cas échéant, pourquoi pas, que nous proposions aux autres forces centristes des commissions multi-partites quitte à ce que chaque chapelle centriste fasse ensuite son propre chemin. Au moins auront-elles eu le mérite d'établir une plate-forme commune, chose qui facilite les retrouvailles après en règle générale.

  • Un rassemblement centriste ? Peut-être, mais sur la base des idées d'abord !

    Je suis assez scié de voir chez les militants démocrates envisager des rapprochements tactiques avec les autres chapelles centristes ou modérées (radicaux, par exemple) : je suis désolé, mais, qu'on se le dise, on s'adresse d'abord aux Français. La tactique, moi, je m'en tape, parce qu'in fine, c'est ce que l'on dit aux Français qui fait qu'on est élu ou non.

    Au moins au MoDem, mais c'est peut-être vrai chez les militants radicaux ou néo-centristes (je crois toutefois qu'ils sont encore moins nombreux que nous bien que disposant de plus d'élus), il n'est question que de cette opportunité, certains la rejetant parce qu'ils rejettent toute possibilité d'alliance avec la droite, d'autres, au contraire, appelant à se montrer pragmatiques.

    Je suis désolé, mais j'ai lu quelques aspects programmatiques de ce que disait le Nouveau Centre et il y a pas mal de choses avec lesquelles je ne suis pas d'accord. Je ne connais rien du programme des radicaux valoisiens et, chez eux, la seule figure connue qui présente des idées avec lesquelles je suis compatible, c'est Yves Jégo. Je puis aussi citer Léonetti sur les aspects sociétaux et moraux avec lequel j'ai certaines convergences.

    Je me reconnais dans tous les principes de l'Alliance Centriste mais je ne sais pas ce qu'elle veut faire dans le détail. 

    Quant à l'URCID, je refuse de m'associer à une structure qui a choisi un nom aussi moche...URCID, ça rime avec suicide...

    Bref, je veux bien que les centristes oeuvrent ensemble, mais, si cela doit être le cas, commençons par reconstituer dans chaque parti des commissions dignes de ce nom et travaillons sur un programme commun.

    Ce n'est qu'une fois ce dernier établi que l'on pourra commencer à envisager regroupements et alliances. 

    Pour l'instant, on n'y est pas, et ce n'est pas la peine de mettre la charrue avant les boeufs, même si j'admets qu'un groupe technique à l'assemblée peut être à l'avantage de tous.

    Bref, brandir l'étendard centriste, cela ne veut rien dire : c'est gentil de se parler les uns aux autres, mais les Français, ils n'en ont rien à f... du centre. Ce qui les intéresse, c'est ce qu'on leur propose concrètement. On construit une plate-forme de propositions d'abord et on voit la suite ensuite...

    Alors commençons par le commencement, svp....