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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 83

  • Une Europe schizophrène

    J'essaie de travailler depuis le mois de juillet sur le futur projet européen du MoDem pour 2014 et j'avoue que je patauge dans la mélasse : j'ai lu et compulsé déjà plusieurs centaines de pages, me plongeant dans le code des douanes européens, les décisions de la commission et cetera et j'en passe.

    Je me concentre principalement sur les questions économiques (industrie en tête) et dans une moindre mesure sur l'agriculture. 

    C'est invraisemblable : on peut bien avoir des idées, impossible de les faire appliquer tant le droit communautaire est d'une rigidité extraordinaire. Les souverainistes disent que Bruxelles nous a dépossédés de toutes nos prérogatives : je vais finir par les croire à force de travailler et faire des recherches sur la question. Je commence aussi à mieux comprendre le sentiment de haine impuissante qui peut parfois animer les agriculteurs...

    Mais il y a un autre problème : une incommensurable duplicité des chefs d'État et des États en général. Le Parlement européen propose des choses qui ne sont pas si éloignées des préoccupations populaires et des réalités économiques dans un certain nombre de domaines. La Commission fait elle-même parfois preuve d'initiative. L'inconvénient, quand ces deux institutions sont parvenues à se mettre d'accord, c'est qu'il faut passer la barrière du Conseil européen, et là, c'est mission impossible.

    Pas élu, pas représentatif, il fait ch... tout le monde. On en arrive à des situations ubuesques : pendant que Paul et Jacques s'évertuent dans un parlement national à faire passer une mesure, Ubu le chef de leur majorité se garde bien de la défendre en Conseil européen face à ses collègues quand il ne prône pas carrément l'inverse.

    Ainsi, même si des parlements nationaux et le Parlement européen convergent, il y aura toujours un empêcheur de tourner en rond quelque part.

    Il y a vraiment un problème avec nos institutions en Europe. On pourrait au moins prendre la décision de dégager le Conseil européen de l'existence politique et institutionnelle européenne, mais quel chef d'état est prêt à rogner ses propres pouvoirs ?

    Il y a urgence à faire une grande clarté dans la gouvernance économique de l'Europe ; c'est d'ailleurs le sens de la toute dernière lettre de l'euro-député MoDem-ADLE Marielle de Sarnez :

    Nous ne pèserons que si nous faisons les pas nécessaires, et ce doivent être des pas de géant, pour que l’Union européenne, et au moins la zone euro, apprennent à décider ensemble, assez vite, et de manière légitime aux yeux des opinions publiques, c’est-à-dire aux yeux des citoyens.

    La décision doit se préparer et se prendre au vu et au su des citoyens. Cette décision doit être portée par des visages et des voix, dont les Européens reconnaîtront l’inspiration et la légitimité. D’une manière ou d’une autre, cela signifie clairement que les responsables en charge de la vie de l’Europe, Président de l’Union, Commissaires notamment en charge de l’Economie -, devront leur mandat au vote libre des électeurs européens. Cela signifie aussi que des marges nouvelles devront être offertes aux pays membres pour tout ce qui n’est pas essentiel dans la vie de l’Union. Plus de légitimité, dans une démarche fédérale, cela signifie aussi plus d’autonomie et plus de décentralisation au sein même de l’Europe.

    Dans le domaine industriel, il n'y a pas que cela : avec leur concurrence libre et non faussée, les commissaires voient des distorsions de concurrence partout. C'est assez délirant. Et cela devient même un problème car l'information donnée aux consommateurs est considérée dans certains cas comme une distorsion.

    Enfin, l'institution européenne ne considère les aspects de sa politique économique qu'à la seule aune de l'Europe, jamais des nations qui la composent. Impossible d'adopter une mesure économique qui aille ou paraisse aller contre l'unité politique de l'Europe.

    Les états fédérés de l'Amérique ont plus de marges de manoeuvre que les États européens. Les eurocrates et les européistes sont terrifiés par tout ce qui sent le peuple et la nation. Ils vont pourtant devoir se faire une raison. Si je n'adhère pas à l'idée d'une Europe des nations, je pense en revanche que l'Europe est aussi forte de ses nations que les nations sont fortes de l'Europe.

    La construction européenne doit s'ériger autour de ce point d'équilibre, et, à l'heure actuelle, je trouve que le compte n'y est pas.

    Je n'aime pas, d'ailleurs, que les eurocrates réduisent le fait culturel des nations à de vagues parlers régionaux et petits artisanats locaux. Les peuples européens ne sont pas des réserves indiennes auxquelles ils conviendrait de donner quelques os à ronger de temps à autre pendant qu'on les dépossède de tous leurs biens. D'ailleurs, même dans le domaine culturel, il y a un certains nombres de pays européens pour cracher sur l'exception alors même que la France s'échine à la défendre, toutes forces politiques confondues.

    Conclusion des courses, écrire un programme avec des mesures concrètes à l'échelon européen, je vous garantis que ce n'est pas une sinécure...

  • Ils m'agacent avec leurs transports en commun...

    C'est cool. Je viens de passer chez le Tovaricth Yann, l'un des principaux chefs de file de la Pravdasphère avec l'Nicolas.

    Le Tovaritch Yann a un problème : il doit composer avec une énième réécriture de l'histoire des promesses du candidat Hollande ce qui a bien fait rigoler Corto.

    Maintenant, je vous explique la différence entre un socialiste et un libéral quand il y a un problème économique : le coût du carburant par exemple.

    Que dit le Socialiste ? Faut changer le comportement des automobilistes pour qu'ils consomment moins.

    Que dit le libéral ? Ben faut changer de carburant pour parvenir à en stabiliser le prix...

    Tiens, je fais faire mon anarcap : la voiture, c'est la liberté, les gars. Une incroyable liberté de déplacement. C'est la mobilité. 

    Aujourd'hui, l'alpha et l'oméga, c'est de  ne jurer que par le transport en commun (la version kolkhoïsée du déplacement).

    De ce point de vue, on ne peut pas dire que le MoDem se singularise de la Doxa commune par une vision différente. Il n'y a qu'à voir avec quel entrain on avalise toutes les delannoconeries dans le domaine de la voirie depuis de longues années.

    Je rassure tout le monde : à peu près tous les partis roulent dans le même sillon dans le domaine à l'exception de quelques centristes et libéraux récalcitrants à la bonne parole.

    Pour revenir au Yann, le changement c'est pas maintenant, c'est tous les jours, hein ? Heureusement qu'il ne porte pas de chapeau, notre blogueur de gauche, parce que sinon, en 5 ans, il va avoir le temps d'écrire un livre de recettes...

  • Je le savais bien que le shit rendait c...

    Ah ! Enfin une étude scientifique qui confirme ce que j'ai toujours observé. Les individus qui consomment du canabis accèdent à un état de crétinisation avancée assez rapidement.

    Cela m'a toujours frappé, quand j'étais jeune, de voir ces débiles qui tiraient sur leur joint quotidiennement perdre petit à petit toutes leurs facultés intellectuelles.

    Quand je pense à tous les apôtres de la légalisation du canabis, je rigole bien : jusqu'à 8 points de QI perdus, pour certains esprits déjà faibles, c'est près de 10% d'intelligence en moins. Une ponction sévère.

    Espérons que les semi-débiles vont en prendre de la graine (pas de chanvre) et se calmer sur la fumette.

    Le pire, c'est le mec qui a été intelligent et qui croit qu'il l'est toujours après quelques années de consommation. Espèce fréquente chez les grands adolescents.

    On devrait rendre obligatoires les tests de QI à échéance régulière, dans les écoles, quand on soupçonne de la consommation de drogue, histoire d'étudier de près les conséquences de l'avilissement sur un individu et de pouvoir le montrer aux autres pour l'exemple.

  • Et l'hydrogène, au fait ?

    Tiens, puisqu'on parle du prix du carburant et si l'on regardait du côté des combustibles alternatifs ? J'avais déjà évoqué il y a presque 4 ans une berline japonaise fonctionnant entièrement à l'hydrogène, la Honda Clarity. Elle devait être commercialisée à partir de 2008 et la suite...plus de dates sur l'agenda...Tout ce que j'ai compris, pour l'instant, c'est qu'on ne la trouvait qu'à Torrance, Santa Monica et Irvine dans le sud de la Californie...Elle figure pourtant bien en première page du site de honda avec les autres véhicules. La formule de leasing proposée aux USA était de 600 dollars par mois pendant trois ans, maintenance incluse. Cela fait 21600 dollars au bout de trois ans, un prix très acceptable pour une berline de ce type. En plus, à partir de 2010, Honda a proposé des stations de production d'hydrogène à domicile utilisant l'énergie solaire ! La marque japonaise s'est donnée dix ans pour développer une commercialisation de masse de ce type de véhicules.

    J'imagine que nous autres Français, comme d'hab, nous sommes en retard sur cette technologie d'avenir...

    L'hydrogène, c'est chouette, la Terre en est truffée, avec l'eau. Le vrai problème, au fond, c'est de parvenir à le produire en cassant une molécule d'eau : là, il y a toujours un composant supplémentaire qui va coincer.

    Il y en a eu des tentatives, pourtant, pour arriver à quelque chose de viable. Je ne sais pas ce qu'est devenu le Kenderv un prototype breton semblant prometteur il y a quatre ans. Il y a une vidéo à laquelle je n'entends rien qui a été partagée une année après sur la Toile mais je n'en sais pas plus.

    Je sais que le principal problème, c'est la catalyse : comment casser la molécule d'eau sans devoir mettre en oeuvre une importante énergie ?

    Mais voilà, je viens de tomber sur une information intéressante : une équipe britannique aurait trouvé le moyen de produire de l'hydrogène à bas coût. Il y a tout de même un hic : il faut du cobalt pour réaliser la séparation de l'oxygène et de l'hydrogène. Je veux bien que ce métal soit actuellement disponible mais c'est sans doute qu'il reste assez peu utilisé dans l'industrie. La production mondiale est de 55 000 tonnes par an. Quelle quantité de cobalt est nécessaire pour réaliser la catalyse ? Et pour produire quelle quantité d'hydrogène ? Il y a bien une explication scientifique mais en allemand dans une revue allemande.

    Si un lecteur a les compétences linguistiques et scientifique pour pouvoir donner un avis, je suis preneur...

    Les parlementaires européens voulaient favoriser l'utilisation de l'hydrogène il y a 4 ans et demi : où en sommes-nous ?

  • Les fleurs du mal

    Lorenzaccio, sous la plume d'Alfred de Musset disait que Florence était une rose sur un tas de fumier. A cette époque, pour des Musset ou des Baudelaire, les fleurs du mal sont surtout la beauté qui émane du mal. A notre époque, il me semble que notre mélange s'est déplacé sur un terrain quasi-exclusivement mora.

    Tenez, commentons le scandale Lance Armstrong : ses 7 victoires au Tour de France de cyclisme, je les ai toujours jugées plus que louches. Le dopage ne fait pas de doute. Ce type s'est donc enrichi de manière malhonnête. Et pourtant, il finance aussi une fondation destinée à lever des fonds pour lutter contre le cancer et investir dans la recherche.

    Au Mexique, les pires maffieux financent des oeuvres sociales grâce à l'argent de la drogue et la prostitution et le drame, s'ils disparaissent c'est qu'il n'y a aucune structure pour se substituer à leur présence "sociale".

    Apporter la liberté à un peuple et chasser son tyran, en principe c'est bien. Et pourtant...l'Irak n'a plus d'hôpitaux, son industrie est devenue inexistante et il connaît une violence endémique infiniment supérieure à celle qui existait sous la dictature de Saddam Hussein.

    D'un point de vue philosophique, Bien et Mal, radicalement opposés ne devraient pas être solubles l'un dans l'autre. Et pourtant...

    A refaire l'étymologie du mot Diable, je trouve l'adjectif διάβολος,  celui qui inspire la haine en grec ancien mais derrière l'adjectif il y a aussi le verbe διάβαλλω jeter d'un côté et de l'autre (par suite désunir). Le verbe a aussi le sens de tromper. C'est d'ailleurs le sens original du suffixe (une préposition) διά : en divisant, en séparant. Mais notre verbe signifie aussi passer à travers, détourner.

    Il y a donc l'idée d'un chemin qui ne va pas vraiment droit dans ce mot. Les Grecs utilisaient d'ailleurs ce verbe surtout pour évoquer les traversées de leurs navires en Méditerranée, or, avec les vents contraires et le climat changeant, je devine que le chemin n'était pas vraiment direct.

    Au fond, le mal, ce n'est pas ce qui se mélange au bien : le mal, c'est sa propre association avec le bien. Nous vivrions autrement dans un monde bien plus simple.

    Aristote dans son Éthique à Nicomaque s'est justement échiné à décortiquer les divers niveaux d'intentionnalité dans les actions, déterminant celles qui lui semblaient volontaires et celles qui ne l'étaient pas.

    Et c'est ce paradoxe de constater qu'une bonne intention n'atteint pas nécessairement son but. A moins qu'elle ait été définie à tort comme bonne...Bonne de quel point de vue ? De celui de l'agent de l'action ou de celui qui en subit les effets ? Subtile dialectique grammaticale entre l'agent et l'objet...Agir sur l'autre c'est fatalement en faire son objet d'une manière ou d'une autre...

  • 50 milliards de victimes par année ?

    Je me demande parfois si notre race, l'espèce humaine, n'est pas la plus féroce de tous les temps en ce qui concerne la prédation : je lisais récemment que nous abattons dans le monde près de 50 milliards d'animaux d'élevage par an et souvent, ces derniers sont engraissés dans des conditions assez atroces. 

    A dégoûter de consommer de la viande. Et pourtant, j'adore le roast-beef, par exemple.

    C'est assez difficile de faire face à ses contradictions, en fait : d'un côté, j'aime beaucoup les animaux et s'il fallait que je les tue pour consommer de la viande, je crois que je virerais végétarien car je n'en aurais vraiment pas le coeur, de l'autre, rien que de penser à un délicieux carpaccio de boeuf assaisonnée d'huile d'olive et de câpres, j'ai les papilles qui vacillent.

    Mieux : un faux-filet tendre et savoureux à souhait accompagné de frites maison et d'une succulente sauce au roquefort et me voilà au paradis des prédateurs.

    C'est dur de lutter contre sa nature.

    Tiens, ça me rappelle un livre que j'ai lu à mes trois petits quand ils étaient plus jeunes :

    lami-petit-tyrannosaure-L-1.jpeg

    C'est un petit tyrannosaure qui ne parvient pas à se faire des amis : chaque fois qu'il sympathise, au bout d'un moment, c'est plus fort que lui, il se jette sur son nouveau copain et le baffre.

    Finalement, c'est une souris qui en lui apprenant à cuisiner parviendra à l'aider à dominer ses pulsions.

    Voilà, quand je vois un mignon petit veau, d'un côté, je me vois bien lui faire un gros câlin à cette grosse peluche, et, de l'autre, je visualise mon assiette...

    C'est terrifiant. Parce que de l'autre côté, 50 milliards de vies qui disparaissent chaque année ce n'est pas du tout drôle. C'est même épouvantable.

    Au fond de moi, je ne puis m'empêcher de penser que le "bien", c'est de laisser ces pauvres bêtes vivre une vie paisible en me contentant de végétaux : ça tombe d'ailleurs bien parce que je raffole des crudités. Mais voilà, que l'on soumette mes sens offalctifs au délicieux fumet d'un steack saignant à souhait, presque bleu même, et je défaille...Envolés, idéaux et empathie pour nos amis les animaux.

    Je me répète. 

    En tout cas, c'est un vrai dilemme.

  • Le RSA et les contrôles fiscaux des riches

    Démocratix me demande mon avis à la suite de la tragique immolation d'un chômeur qui ne parvenait plus à bénéficier du RSA. Démocratix trouve des mérites extraordinaires au billet de Sarkofrance sur le sujet. Moi, je le juge au contraire d'une démagogie hélas aussi courante que simpliste et affligeante.

    Contrôler la situation des allocataires du RSA me paraît parfaitement normal. En revanche, que ce contrôle tourne à la tracasserie administrative, je reconnais que c'est pénible, surtout si l'on considère que les titulaires du RSA sont généralement dans des situations difficiles et ont d'autres chats à fouetter qu'à devoir se présenter à l'envie devant des centres de CAF fermés...

    Pour revenir à Sarkofrance, il a entonné la complainte du gauchiste bien connu : il n'y en a que pour les riches. C'est indigne, on ne contrôle pas les riches et on contrôle les pauvres. Association facile et parfaitement inutile : le coût du RSA , c'est prêt de 10 milliards d'euros, soit plus de deux fois ce que rapporte l'ISF. Même avec les coups de massue fiscale administrés par les Socialistes, l'ISF parviendra péniblement à 5.7 milliards.

    J'engage à se défier tout à fait des discours  «généreux» à propos de la précarité : quand le RMI a été voté au début des années 90, il avait vocation à ne concerner que des populations totalement dénuées de ressources et de biens. On devait en principe aider les SDF à survivre avec cette aide.

    Le résultat des courses, c'est qu'il y a près d'un 1.3 millions de personnes qui le touchent en France, aujourd'hui, travailleurs étrangers compris de surcroît. L'Enfer est pavé de bonnes intentions...

    Comprenons-nous, je suis favorable à ce que l'on aide les individus les plus démunis, mais je me méfie tout à fait des trappes à inactivité. Plutôt que de verser le RMI à une jeune mère de famille, ne vaut-il pas mieux ouvrir une crèche et assurer une place à ses enfants, car c'est souvent le principal obstacle pour qu'elle puisse trouver un travail à temps complet ? Dans bien des cas, il vaudrait mieux faciliter le retour à l'emploi plutôt que de verser une aide brute à laquelle il est difficile de contrôler l'égibilité.

    Je crois que c'est dans plusieurs pays le problème des aides : elles ratent leur but car au lieu de faciliter la reprise du travail ou l'esprit d'entreprise les dispositifs dans lesquels s'investissent les sommes versées aboutissent souvent à des usines à gaz.

    En ce qui concerne l'infirmier qu'évoque Démocratix, je ne doute pas que la tracasserie ait contribué à faire déborder le vase, mais elle ne saurait être le seul ni principal motif d'un acte aussi désespéré.

    S'en prendre aux CAF et aux contrôles c'est une facilité dans laquelle évidemment je ne tomberai pas, et j'observerai que c'est Marisol Touraine qui me semble avoir eu une bonne réaction en soulignant  «le rôle exigeant et attentif joué par les employés de la CAF dans l’accueil d’allocataires souvent en grande difficulté».

    Hervé a écrit un billet sur le sujet : bien que je ne partage pas son idéal d'un revenu universel versé par un État, son article a le mérite de retracer la genèse du RMI puis la création du RSA.

  • AB, cela veut encore dire quelque chose ?

    Outre mon amour immodéré pour la production française, j'essaie autant que faire se peut de privilégier les produits dits "bio". J'espérais encore pouvoir me fier au label AB, mais la lecture du dernier Canard m'a déprimé. Pas de contrôle sérieux une fois le précieux label délivré, des tolérances suspectes, des fraudes, bref, plus moyen de se fier à ce certificat. En fait, la seule assurance, c'est de trouver moins de produits chimiques dans les produits bio que dans les autres, mais c'est une maigre consolation.

    Je constate avec les labels biologiques les mêmes difficultés qu'avec le label Made in France : une profonde opacité dans l'information qui rend très difficile un choix éclairé.

  • Même les éponges...

    Acheter made in France c'est vraiment une attention de tous les instants : j'étais hier dans un supermarché à la recherche d'éponges et voilà qu'en hésitant entre la marque U et Spontex je vois un magnifique logo fabrication française sur le sachet de la seconde. Je m'apprête alors à me saisir d'un sachet voisin mais de 3 éponges et non de 2 et là plus de logo ! Moralité : les sachets de 2 viennent de chez nous mai s pas les autres. Allez comprendre...

  • Mauvais marché...

    On s'imagine toujours le marché comme la quintessence de la tradition française, la garantie d'une qualité révolue : raté, caramba. Il n'en est rien.

    Disposant de plus de temps depuis peu, je m'y rends régulièrement. Et je peste. Les marchands ignorent absolument tout de ce qu'ils vendent, et, pire encore, vous bonimentent absolument n'importe quoi.

    Fruits et légumes ? Ils viennent de gros centres et se ressemblent tous. On peut avoir un coup de chance de temps à autre mais c'est rare. Rien qu'hier, j'ai été heureux :-) Un marchand de légumes vendant de vraies variétés de tomates, avec du goût, et pas seulement : des fraises si sucrées (et en plus sans traitement) et gouteuses que je n'avais pas souvenir d'en avoir goinffré de semblables par le passé. J'ai fait une razzia et me suis renseigné sur ses marchés de prédilection.

    Deux jours avant, j'avais trouvé un étal avec une certification AB. C'est une garantie de pouvoir laisser mes petits manger les fruits avec la peau sans ingérer un délirant cocktail de produits chimiques, mais pas de goût.

    Au moins le producteur bio savait-il qu'il vendait des variétés ordinaires. En règle générale, le maître des lieux vous explique doctement que sa bretonne, sa corse ou toute région est excellente. Ceci ne signifie strictement rien et parfois, ils ignorent purement et simplement l'existence de variétés, constant simplement des différences de goût.

    Côté textile, malheureux, n'achetez jamais sur les marchés : soit votre interlocuteur vous garantit française une pièce qui ne l'est plus depuis longtemps ou ne l'a jamais été, soit il vous regarde fièrement vous invitant à lire l'étiquette. Hier, il y en avait une prête à me vendre sa magnifique collection "certification européenne" en me regardant d'un oeil torve.

    Je vais oser un raccourci : plus le temps s'accélère, plus on demande à ceux qui travaillent de faire vite plutôt que bien, plus la qualité de ce qu'ils font s'en ressent. 

    Les artisans disent et font n'importe quoi à quelques exceptions près désormais. Il en va de même pour les garagistes. Les enfants à l'école écrivent n'importe comment, n'importe quoi et généralement comme des cochons. Ils disent aussi n'importe quoi dans les cours avec une somme d'approximations extraordinaire.

    C'est le fonctionnement même de notre société : tout ce qui la constitue s'y adapte. Toujours plus de consumérisme, donc, plus vite, et, du coup, toujours moins de qualité. Point d'orgue du consumérisme, le low-cost, le discount, derniers-nés des experts en marketing.

    La gauche tout en écrasant d'impôts le citoyen s'accomode d'un monde qui n'est ni libéral ni socialiste. Partout les forces vivent des marchés s'y concentrent, et partout les procédures sont toujours plus d'obstacles à la libre-entreprise. 

    Les libéraux ne songent qu'à mettre à terre le droit du travail et ne se préoccupent que des taxes ou une société hyper-indivualiste au lieu de repenser un monde libre dans sa globalité.

    Et tout ce monde-là au nom du progrès pousse au changement incessant au prix d'une pression de plus en plus écrasante sur ceux qui travaillent.

    Les cadres français en particulier, plus encore que dans les autres pays, par imitation servile et imbécile d'un modèle qui n'est pas le nôtre, sont pressurisés au-delà de toute mesure. Leurs 35 heures ne sont qu'une illusion. L'émergence d'internet permet de les contacter à toute heure tout au long de l'année.

    Tout cela va mal finir. La gauche de la gauche rêve d'une révolution pour remplacer le rêve consumériste par la "qualité" soviétique. 

    Il est très difficile pour le citoyen de résister à l'énorme pression consumériste. Et pourtant, chacun, à son échelle, doit le faire autant qu'il le peut. C'est la seule issue.

    Achetez local, équitable, bio avec certification, dans des AMAP, made in France ou à défaut fabriqué par nos voisins autant que cela vous est possible. Exigez la qualité plutôt que la rapidité (d'ailleurs, au final, très souvent, on finit par avoir de la m... dans un temps qui s'étire, je pense particulièrement à l'artisannat, parce que votre interlocuteur a voulu satisfaire trop de "marchés" en même temps...). Soutenons les Max Havelaar, les AB, les origines France garantie, les coopératives agricoles, les Class actions autant que nous le pouvons. Favorisons les filières courtes.

    Bref imposons le monde que vous voulons avec notre argent car in fine, le bout de la chaîne, c'est le consommateur, et sans lui, rien n'est possible.