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50 milliards de victimes par année ?

Je me demande parfois si notre race, l'espèce humaine, n'est pas la plus féroce de tous les temps en ce qui concerne la prédation : je lisais récemment que nous abattons dans le monde près de 50 milliards d'animaux d'élevage par an et souvent, ces derniers sont engraissés dans des conditions assez atroces. 

A dégoûter de consommer de la viande. Et pourtant, j'adore le roast-beef, par exemple.

C'est assez difficile de faire face à ses contradictions, en fait : d'un côté, j'aime beaucoup les animaux et s'il fallait que je les tue pour consommer de la viande, je crois que je virerais végétarien car je n'en aurais vraiment pas le coeur, de l'autre, rien que de penser à un délicieux carpaccio de boeuf assaisonnée d'huile d'olive et de câpres, j'ai les papilles qui vacillent.

Mieux : un faux-filet tendre et savoureux à souhait accompagné de frites maison et d'une succulente sauce au roquefort et me voilà au paradis des prédateurs.

C'est dur de lutter contre sa nature.

Tiens, ça me rappelle un livre que j'ai lu à mes trois petits quand ils étaient plus jeunes :

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C'est un petit tyrannosaure qui ne parvient pas à se faire des amis : chaque fois qu'il sympathise, au bout d'un moment, c'est plus fort que lui, il se jette sur son nouveau copain et le baffre.

Finalement, c'est une souris qui en lui apprenant à cuisiner parviendra à l'aider à dominer ses pulsions.

Voilà, quand je vois un mignon petit veau, d'un côté, je me vois bien lui faire un gros câlin à cette grosse peluche, et, de l'autre, je visualise mon assiette...

C'est terrifiant. Parce que de l'autre côté, 50 milliards de vies qui disparaissent chaque année ce n'est pas du tout drôle. C'est même épouvantable.

Au fond de moi, je ne puis m'empêcher de penser que le "bien", c'est de laisser ces pauvres bêtes vivre une vie paisible en me contentant de végétaux : ça tombe d'ailleurs bien parce que je raffole des crudités. Mais voilà, que l'on soumette mes sens offalctifs au délicieux fumet d'un steack saignant à souhait, presque bleu même, et je défaille...Envolés, idéaux et empathie pour nos amis les animaux.

Je me répète. 

En tout cas, c'est un vrai dilemme.

Commentaires

  • Fais comme moi. Imagine que tout ça ça pousse sous cellophane...

    "Couvrez (et non pas cachez) ce sein que je ne saurais voir..."

  • C'est marrant j'ai eu la même conversation hier avec un ami. Il a tapé un lièvre sur la route, moi je suis descendu de voiture, je l'ai achevé, ramené chez moi, préparé et là il attend dans le frigo.

    On m'a dit que j'avais pas de cœur, que c'était dégueulasse etc ...

    Hey !
    Mon lièvre il a vécu en liberté avant de mourir. Il a jamais été malmené, jamais été entassé dans des camions, il a toujours mangé son alimentation naturelle et c'est probablement déjà reproduit.

    Toi le lapin que tu achètes sous cello au supermarché du coin, quel vie tu lui offres ?
    Tout ce qu'il aura jamais connu c'est sa cage de 30 cm.
    Ce qui est nouveau c'est pas qu'on tue des animaux pour s'en nourrir, c'est qu'on ai plus aucun respect pour eux tant qu'ils sont en vie.

    En plus s'il s'agissait d'humain, la justice te considérerait comme le commanditaire et donc aussi coupable que le tueur lui même ;)

  • Salut Skunker
    Et alors, le lièvre, cela a quel goût ?
    Je n'achète pas de viande non cuite sous cellophane au super-marché : aucune confiance au niveau hygiène et traçabilité.
    En effet, il y a un mépris de la vie et de l'animal insupportable derrière la manière dont ils sont "élevés" pour servir de nourriture aux êtres humains. Rien à voir avec les animaux que l'on peut chasser.

  • @JF
    Oui, pas joli joli tout cela. Il est difficile de trouver des circuits d'élevage respectueux de l'animal.
    J'en connais quelques uns mais ils ne sont pas nombreux.

  • Perso j'ai arrêté de manger de la viande pendant plus d'un an quand j'étais plus jeune. C'est les conditions d'élevage et d'abattage qui m'avaient alors décidé de boycotter la bidoche.
    Même si nous, consommateurs ne sommes pas directement responsables, je pense que nous pouvons avoir un poids sur notre conscience.
    Si la démographie galopante et le capitalisme induisent une exploitation outrancière des ressources de la planète, on peut aussi noter le caractère monstrueux du productivisme animal.
    ce dernier est directement issu du modèle économique qui nous pousse à consommer sans cesse dans un cycle frénétique de croissance folle.
    Il n'y a pas si longtemps, consommer de la viande était un luxe. Maintenant n'importe quelle cloche peut se payer 2 tranches de jambon et en bouffer tous les jours.

  • Ce qui me choque encore plus c'est de voir qu'au final nombre de ces bêtes ont souffert pour rien et finissent dans les poubelles de nos supermarchés...Au delà du fait que certains ne peuvent s'offrir comme ils voudraient de la viande, il est absurde de constater qu'on en "produit" bien plus que ceux qui peuvent s'en payer n'en consomment.

  • @l'hérétique

    A quelqu'un qui déclarait: " Quand j'ai vu comme on traite les animaux ! Aussi sec, je suis devenu végétarien !"
    Voici ce que Fabrice Hadjadj, philosophe a répondu:
    "Je déplore en outre la façon dont sont traités nombre de bêtes d'abattage, spécialement les porcs, pour qui j'ai une affection toute particulière. Parqués dans des hangars obscurs et étouffants, les pattes sciées dans des caillebotis, le corps malade d'une obésité conçue par la génétique productiviste, tout cela est atroce, d'autant plus que le cochon nous est plus proche et plus domesticable que cheval et chien.
    Cependant, une chose est la maltraitance des bêtes, une autre la question de savoir s’il convient de manger leur chair. […] Devenir végétarien n’est pas résoudre le problème, c’est l’éliminer. Comme si vous disiez : « Quand j’ai vu comme on traite les enfant ! Aussi sec, j’ai choisi de ne pas en avoir. » Quel rapport, me rétorquerez-vous, entre avoir un enfant et manger une bête, l’éducation et l’élevage ; l’épanouissement et l’égorgement ? Je m’explique. N’est-ce pas une consécration pour l’herbe que de nourrir une vache ? Cette herbe allait pourrir, et voici qu’au lieu de cette fin ordinaire, elle connaît une sublime destinée : participer à la vie d’un être supérieur (sensible). Ainsi de certaines bêtes. Nous devons les accueillir comme des créatures de Dieu, avec le plus de tendresse possible (ce qui suppose sans doute de réduire notre consommation de viande), mais il faut aussi reconnaître que, pour un cochon, nourrir la vie d’un petit d’homme, d’une moniale ou d’un médecin, devenir ce confit par lequel une femme (toute personne) témoigne de son hospitalité à un pauvre, c’est pour lui une vocation extraordianire - sur-porcine ! »
    Revue « Panorama » numéro 481, novembre 2011, p44

  • Bonjour pierre
    Merci pour cette référence très intéressante, mais aristotélicienne à souhait...
    La cause finale du cochon est-elle de nourrir son prédateur, pas sûr...

  • @Vlad
    Je fais aussi le lien avec le consumérisme débridé qui frappe notre civilisation, en effet.
    @zapataz
    Oui, cela fait froid dans le dos.

  • @l'hérétique:

    Je ne suis pas suffisamment connaisseur de Aristote. Cependant je garde en souvenir de la fac, que face à la question d'une conduite à tenir face à la question du bien et du mal, ce dernier invitait à la recherche d'un juste milieu.
    Pour revenir à la question qui nous occupe, l'attention à juste titre portée au respect des animaux (et des plantes) ne doit pas nous faire oublier le sort que l'on accorde à celui des Hommes.

  • Ben à midi c'était côte de bœuf à l'os et frites faites avec les patates made in my potager pour moi. :P

    j'avoue, je n'ai aucun scrupule à trucider les bestioles qui finiront dans mon assiette. Mais bon, je suis fils d'agriculteur et j'ai vu défiler tellement de cadavres (canards, poulets, moutons, cochons, dindes, pigeons, pintades, lapins, etc...) que je pense avoir quelques excuses. Sans oublier les produits de la chasse et de la pêche, ce qui va avec le reste bien entendu.

    Quand je me rappelle le soin que nous apportions à nos animaux -genre si tu faisais mine de latter ne serait-ce qu'un canard parce-qu'il ne voulait pas rejoinre son étable tu te prenais un coup de pied au cul mémorable à ne jamais recommencer même pour de faux- et que je vois ce que supporte le bétail de nos jours, je conçois qu'il puisse y avoir de quoi faire réfléchir.

    Le problème est qu'entre la maltraitance et la nourriture bricolée, la viande finit par n'être même plus bonne. Il m'arrive de retrouver les goûts d'antan, souvent dans une ferme-auberge à la marguerite ou chez des bouchers-éleveurs à l'ancienne qui te vendent le jambon sec à 95€ et le faux-filet 35€ le kilo et encore, pas systématiquement.

  • @ l'hérétique :
    La chaire est super sombre bizarrement, ça ressemble pas tellement au lapin. Assez fort, c'est bon avec une sauce au vin rouge.

  • Oups, Mira n'est pas venue commenter là-dessus...

  • Nous sommes beaucoup a affronté ce dilemme.
    La solution ne serait t-elle pas les produits a base de soja?
    Je n'y ai jamais goûté personnellement mais j'y pense fortement

  • @ronflex
    Moi, en revanche, j'en ai mangé plusieurs fois. Une fois de temps en temps, ça va, mais franchement, pour l'instant, c'est assez fade comme nourriture...

  • Et quoi, les végétaux ? Et si les carottes ou les navets avaient des yeux, il ne nous resterait qu'à sucer des cailloux pour préserver notre sensibilité anthropomorphique ? Ne pas faire souffrir inutilement, c'est une chose ; ne pas tuer pour manger, c'en est une autre complètement différente.

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