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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 131

  • Tours triangles, querelle des Anciens et des Modernes ? Vraiment ?

    Je l'ai commenté ici, Bertrand Delanoë, avec l'aval du tout Paris politique, à l'exception des Verts, du MoDem et de deux élus du Parti de Gauche, a avalisé la construction de monstres d'acier et de verre aux portes de Paris. Yves Contassot, l'un des chefs de file parisiens des Verts s'est exprimé sur son blogue à ce sujet. Par delà la voracité énergétique de ces monstres d'un nouveau genre, leur impact sur leur environnement, leur absence de toute visée sociale, Contassot est surtout heurté par la concession qui est faite à une société privée. C'est un discours assez classique chez les écologistes.

    C'est surtout l'argumentation de l'élu démocrate Jean-François Martins qui a retenu mon attention, car je trouve qu'il pointe une problématique urbaine majeure.

    Je me suis rendu à plusieurs reprises sur un forum consacré à l'architecture moderne et aux grands projets à l'oeuvre dans les plus grandes villes du monde. On y lit à tous les coups la même exaspération envers tous ceux qui s'opposent à la "création architecturale artistique". On les y voit en permanence ramené au conservatisme, à l'étroitesse d'esprit. On y salue corollairement l'esprit des "bâtisseurs" et autres "visionnaires".

    Il n'est donc pas étonnant d'y trouver de fervents partisans d'un Delanoë et consorts. Il y a dans ces débats toujours l'idée sous-tendue que les "bâtisseurs" incarnent l'avenir et leurs opposants, au contraire, la réaction. Une nouvelle querelle des Anciens et des Modernes, en somme.

    En architecture, le nec plus ultra, c'est de bâtir toujours plus haut, toujours plus audacieux, toujours plus grand. S'il le pouvait, Delanoë qui n'a de cesse que de relever le plafond de construction des immeubles à Paris, imiterait la mode venue d'Asie et d'Abou Dhabi, pour la plus grande gloire de l'échevin local qu'il est. Il se rêve en nouvel Haussmann, rasant l'existant pour construire le Paris que la génération suivante admirera.

    Or, c'est une logique que Jean-François Martins retourne avec une très grande pertinence, en observant que la volonté de bâtir toujours plus haut et plus grand, cela remonte à Babel. Le goût du gigantisme froid et métallique est aussi celui des derniers totalitarismes de la planète : les tours immenses écrasent leurs habitants, les ramenant, comme en Corée du Nord, à des dimensions liliputiennes dignes des atomes humains qu'observe un Micromégas.

    Or, le futur, la modernité, ce n'est pas nécessairement cet écrasement qui travaille (ravage ?) nos villes modernes. Ce n'est pas non plus le critère  qui devrait dominer de sa masse toute la pensée esthétique dans l'urbanisme. 

    Jean-François Martins, qui est aussi un élu du 14ème arrondissement qu'il connaît bien, rappelle à cet égard le désatreux exemple de la Tour Montparnasse. Penser que c'est un monstre qui doit faire l'identité d'un quartier est une erreur grossière, en somme, bien loin de ramener le quartier à une dimension humaniste, ou, au contraire, c'est le petit, l'infiniment petit, même,  qui fait  la richesse de ces villages dans la ville que sont les quartiers.

    Bertrand Delanoë rêve de l'Olympe, il se voit, dieu parmi les dieux planant au milieu des hauteurs. Très logiquement, toute sa pensée est construite autour de la verticalité, de la même manière, au demeurant, que ses décisions sont elles aussi verticales.

    Jean-François Martins, observe enfin, que la verticalité génère des ruptures dans la ville ; or, aux portes de Paris, elles marqueraient fatalement une séparation avec la proche banlieue, à l'heure où l'on évoque de plus en plus Paris et sa banlieue comme une grande métropole.

    Ce que conclut l'élu du MoDem, c'est que la rupture architecturale n'est pas nécessairement synonyme de verticalité, choisissant en  exemple des bâtiments, pour le compte, tout en rondeurs.

    Je dois être honnête : quand j'ai vu le projet des tours triangle pour la première fois, j'ai été séduit par leurs caractéristiques esthétiques. Sur le fond, je pense même que ce ne serait pas laid en soi dans l'espace parisien. Ce ne serait pas laid, certes, mais pas humain non plus.

    Les tours triangles me font parfois songer aux grandes pyramides des pharaons, traces, peut-être que Bertrand Delanoë souhaite laisser à l'humanité : mais pour combien d'esclaves et de miséreux, contraints d'entasser par le passé, pierre sur pierre pour ériger un édifice à la gloire des rois des rois ?

  • Cantonales 2008-2011 et scores du MoDem

    Je suis assez surpris, bien réfléchi, par le traitement des scores du MoDem par la presse. On y lit çà et là un effondrement de ce parti.

    En 2008, à l'échelle nationale, le MoDem a obtenu 1,31% des suffrages ; en 2011, 1,21% environ. Donc, certes, je conçois qu'on dise qu'il vivote, mais qu'il s'effondre, pas plus que cela. Ce n'est pas la troisième force, à l'évidence, c'est un petit parti, mais il subsiste quasiment sans alliance sauf dans les Pyrénées-Atlantiques, avec peu de moyens et des candidats souvent jeunes et nouveaux.

    Ramemé au nombre de candidats qu'il a présenté, il ne s'en sort d'ailleurs pas si mal.

    Mais bon, j'ai observé que les médias fonctionnaient selon une logique qui leur est propre, c'est à dire par "séquences médiatiques". Il y a eu l'heure de Mélenchon, aujourd'hui, c'est celle de Marine Le pen, on peut donc espérer qu'un jour Bayrou et son parti y refasse surface ; je pronostique toutefois une séquence à venir sur Hollande d'ici relativement peu de temps...

  • La violence et les extra-punitifs...

    Dans ma prime jeunesse, je me suis piqué de psychologie, et me suis montré lecteur assidu des Mucchielli père et fils (Alex et Roger). J'ai notamment parcouru avec attention les réactions de défense dans les relations inter-personnelles. Je me souviens notamment de la classification qu'il en faisait selon les caractères des individus. Il distinguait l'impunitif (les malheurs ne sont la faute de personne mais de l'enchaînement des circonstances), l'intro-punitif (c'est ma faute si la centrale nucléaire de Fukushima a volé en éclats) et l'extra-punitif (salauds de profs qui ne savent pas gérer les situations de conflits avec les gentils apprenants).

    Manager, gérer, se former, c'est la grande mode par les temps qui courent. La violence s'accentue à l'école ? Il faut former les profs, ils ne savent pas la gérer. On lance des pavés sur les CRS dans les cités ? Situation de conflit classique avec de gentils jeunes gens qui cherchent simplement à attirer l'attention de la société. Licencié et au chômage suite à délocalisation ? On va vous former pour apprendre à chercher un emploi.

    On a dit du XIXème siècle qu'il était hystérique et du XXème qu'il était névrotique. On pourra dire du XXIème siècle qu'il aura été pervers. On y cultive le bon sentiment, et on y fait de la compassion (surtout quand elle ne coûte rien) l'alpha et l'oméga de toutes choses alors même que notre société devient impitoyable pour les perdants, sur lesquels nous jetons un voile pudique.

    Les associations vertes fleurissent, on évoque la protection des animaux dans le temps même où l'on a industrialisé à grande échelle leur massacre et où espèce sur espèce s'éteignent.

    De grandes marches pour protester contre la violence et les incendies de commissariats, de logements sociaux, d'écoles maternelles, ce crèches, même ? Les briquets qui sont brandis dans les défilés sont ceux-là mêmes qui ont enflammé mèches et bidons d'essence, comme l'observait avec acuité Xavier Darcos il y a une dizaine d'années.

    On porte sur les fonds baptismaux l'enfance ? On conspue (à juste titre) les pédophiles ? Mais pendant ce temps, on organise les défilés de beauté pour enfants, et la mode prévoit pour de toutes jeunes filles des vêtements que des femmes honorables évitent de porter. Côté garçons, c'est la racaille et la mode racaille qui sont portées aux nuées ; le blouson noir autrefois, le rappeur aujourd'hui, le fumeur de joint, le présentateur qui s'en met plein les poches et cetera...

    Les coachs, les invitations à cueillir le jour, les idéologies de développement personnel fleurissent, et dans le même temps, les conditions de travail se sont dégradées au point que nous sommes beaucoup plus proches de la misère de la condition ouvrière du XIXème siècle que nous le pensons. Pour les précaires, c'est "marche ou crève" et il n'y a pas d'autre issue.

    Le grand marché de Noël nourrit les consciences et les charity-business de toutes sortes au moment même où les enfants chinois et nord-coréens se crèvent la carcasse à l'alimenter pour nous.

    On cultive, enfin, le culte du gratuit, le souci de n'avoir aucun effort à faire, et pour la jeunesse, le slogan "citoyen" remplace l'initiative et l'esprit d'entreprise qui sont muselés par tous les moyens.

    L'honneur, le courage, la générosité, la courtoisie sont des valeurs révolues sauf s'ils servent à mener de grands shows télévisés à grand renfort de tapage médiatique.

    Bref, nous baignons dans une société dont l'hypocrisie atteint des sommets.

    Ils sont bien peu aujourd'hui à se tourner vers un modèle de développement humain dont l'individu est le coeur. C'est le chemin emprunté manifestement par Thierry Crouzet dans sa Tune dans le caniveau, qui en dépit des reliquats idéologiques qui marquent sa narration, n'en considère pas moins que ce n'est qu'en se changeant que l'on peut changer le monde. C'est aussi une idée qui est relativement présente dans toutes les associations qui promeuvent le développement durable, comme les Amis de la Terre, par exemple, ou encore dans le programme politique du MoDem dont le préambule annonce la volonté de libérer l'individu et son esprit d'initiative.

    Toutefois, des trois (rares) contre-exemples cités, Thierry Crouzet est le seul à engager autant la responsabilité des individus qu'il n'invite à leur libération.

    Elles sont loin les sagesses pratiques des écoles de l'Antiquité, épicurisme, stoïcisme, pythagorisme, qui faisait de l'être humain et sa capacité à se modifier (ou au contraire à demeurer égal) la pierre angulaire du chemin vers le bonheur.

  • Dur dur d'être candidat et inconnu...

    Les élections cantonales se sont donc finies ; si ces élections ne m'ont guère intéressé, j'ai tout de même suivi de loin le parcours, les espoirs et...les désillusions de petits candidats centristes (Cap21, Alliance centriste, MoDem).

    Il est difficile quand on dispose d'un programme sur lequel on a travaillé de finir à 3.5% à peine, surtout avec un tel taux d'abstention. Parfois, cela signifie que l'on n'a réuni sur son nom qu'une centaine de voix tout au plus. Pas facile à admettre.

    Pour Cap21 et Alliance centriste, c'est un retour à une dure réalité : ce sont de tout petits partis quasiment inconnus du grand public. Pour le MoDem, c'est la sanction d'échecs successifs et d'une absence de voix fortes dans l'offre politique ambiante. 

    Je sais bien que la tradition centriste va dans le sens du consensus, mais il se trouve qu'en temps de crise, ce n'est pas vraiment la stratégie électorale qu'il faut adopter.

    Je l'ai dit à de multiples reprises, un programme et un discours clivants sont des conditions sine qua non, pour un petit parti comme le mien, s'il veut exister. Et ce n'est qu'un préalable ! Il faut également réussir ses sorties médiatiques (pour autant que l'on parvienne à exister médiatiquement) et séduire en proposant des solutions à la fois pragmatiques, crédibles et innovantes aux problèmes des Français. Un espoir crédible, comme l'a dit parfois François Bayrou.

    Malheureusement, en fait de programme, le MoDem n'en reste qu'aux postures, fussent-elles raisonnées et raisonnables. Les "il faut" et les "y'a qu'a" ne font pas un programme. A fortiori quand on ne les distingue pas fondamentalement de ceux de la gauche.

    Dites-moi aujourd'hui pourquoi je devrais voter MoDem plutôt que PS (horresco referens !) : eh bien je ne trouve pas de réponse. Je trouve une réponse quand je me demande pourquoi je devrais voter plutôt pour François Bayrou que pour un candidat de gauche ou de droite. 

    Tiens un exemple : que vais-je voter aux prochaines municipales à Paris ? Examinons simplement le cas des Serres d'Auteuil. Cet endroit magnifique, consacré à la poésie et aux plantes exotiques, va être dévasté par le sport business, puisque Delanoë prévoit une extension de Roland Garros sur cette zone. Je pensais jusqu'ici que le MoDem s'opposait à ce saccage ? Raté. Au niveau de l'arrondissement, mon  élue MoDem donne quitus de ses promesses à Delanoë (folie !) ; au niveau municipal, Jean-François Martins s'est opposé au projet, mais seulement au nom du Grand Paris, estimant qu'il eût été un signe pour la future entité de déplacer le site du prestigieux tournoi.

    L'UMP et le PS sont donc d'accord pour laminer les Serres, avec l'aval du MoDem local. Je fais quoi, moi lors des prochaines municipales ? Je vote pour les deux conseillers de droite indépendants qui essaient de promouvoir une autre solution ? Les seuls à proposer un contre-projet sérieux, étudié, et respectueux de l'environnement local ?

    Depuis le projet de Marielle de Sarnez lors des élections municipales de 2008, je n'ai plus rien vu qui se démarquait vraiment des projets de l'équipe Delanoë-Hidalgo.

    Il reste Jean-François Martins, voix souvent originale qui s'oppose souvent aux délires babelesques de Monsieur Delanoë, et dont je connais le souci de défendre les catégories de population punies par le maire, pratique favorite de la gauche à l'Hôtel de Ville.

    Mais même ainsi je ne suis pas certain de partager toujours son analyse des pratiques de Delanoë : des associations ont pu mettre en défaut les projets phraraoniques de Delanoë. Jean-François s'en désole, dénonçant l'amateurisme du maire. Ah bon. Il aurait fallu se réjouir que ses passages en force réussissent à l'aide d'une armée d'avocats ad hoc, alors ? Eh bien, moi, je me réjouis plutôt de ce qu'il ne lui soit pas possible de faire n'importe quoi en s'asseyant tranquillement sur l'avis de ses administrés locaux ainsi que des dommages collatéraux générés pour les Franciliens. Je donne toutefois quitus à Jean-François de me rejoindre sur ce dernier point.

    Bref, Paris n'est qu'un exemple emblématique parmi d'autres. En définitive, si le seul programme du MoDem, c'est de fondre sa voix tantôt dans celle de l'UMP, tantôt dans celle du PS, quel intérêt de voter MoDem ? Bref, MoDem, donne-moi des raisons de voter pour toi, faute de quoi, je rejoindrai probablement la longue cohorte des abstentionnistes (l'UMP, le PS et a fortiori le FN étant bien loin de m'attirer...).

  • Qui pour remplacer Sarkozy ? Juppé, non ?

    Je me demande quand l'UMP et la droite en général vont se rendre compte que Nicolas Sarkozy ne peut plus être leur candidat. Il est battu dans tous les sondages et ne se relèvera pas car il ne mènera pas la politique qui serait nécessaire pour obtenir ce résultat. En effet, tant qu'il n'aura pas compris qu'il faut remplacer les mots par des actions (par exemple, annoncer le recrutement en hausse de gendarmes et de policiers, celui de greffiers et d'experts pour la justice, de gardiens et de personnels pour les prisons, puis mener une politique de fermeté déterminée), il sera cuit, et sa majorité, pas crédible, avec.

    Il faut donc un homme à droite à la popularité montante, dont les qualités d'homme d'État ne sont plus à démontrer, capable de se réconcilier avec Dominique de Villepin, tout en étant acceptable pour les Sarkozystes sans être trop compromis avec eux, et bien considéré par les centristes.

    Cet homme, c'est Alain Juppé, dont la seule présence à la tête du Ministère des Affaires étrangères, a modifié le visage de notre diplomatie. Un gaulliste, un vrai. A-t-on observé, chose encore impensable il y a quelques mois, comment la France s'est défendue becs et ongles pour ne pas faire intervenir l'OTAN dans les affaires libyennes ? On a vu là les convictions d'un homme qui veut redonner du poids à la France et à sa voix, qui souhaite également que les Européens soient capables de se manifester à la place des USA, bref, d'un homme capable de donner une vraie diplomatie à la France.

    Au moins sur cet aspect, c'est un homme auquel je pourrais faire confiance, en tant que président, et, en tout cas, auquel j'apporterais volontiers ma voix contre un socialiste lors d'un second tour d'élection présidentielle. Évidemment il lui fautr se doter d'une programme économique, culturel et social qui soit autre chose que le vilain brouet que nous sert l'UMP depuis des années. 

    Du travail en perspective, mais bien nécessaire, pour nous éviter de devoir supporter la gauche arrogante, mondialiste, euro-béate et dégoûlinante pendant au moins 5 années à partir de 2012 sauf miracle centriste...

  • Prix du gaz, Bayrou dénonce l'arnaque

    Pour répondre à mon nouveau compère de l'Échiquier, Xerbias, oui, on peut avoir l'impression d'un silence-radio du côté du MoDem et Bayrou, mais cela ne signifie pas pour autant que l'on ne s'active pas.

    Je suis très étonné, par exemple, que la presse n'ait pas relevé l'observation de François Bayrou, lors de l'émisssion A vous de juger du 03 mars dernier.

    Bayrou s'étonnait de ce que les prix du gaz, sur les marchés mondiaux, se soient divisés par trois, mais qu'en France, en revanche, ils aient augmenté d'un cinquième...

    Que l'on ne me parle pas d'inflation par les coûts des matières premières dans ces conditions, ce serait se moquer du monde.

    Il paraît qu'il y a une formule complexe censée traduire l'évolution du coût des importations du gaz.

    Je l'ai retrouvée !

    Prix du gaz/3 X Gros Mensonge² puissance 10 X facteur de bonne opportunité de la centrale de Fukushima X mythe de la croissance exponentielle du prix du pétrole appliqué au gaz = coût final pour l'utilisateur.

    Oui, parce qu'avec le séisme au Japon et la fusion partielle du coeur d'au moins un réacteur de la centrale, le prix du gaz a grimpé de 15%. Alors évidemment, EDF-GDF et consorts vont bien pouvoir affirmer que le prix de la matière grimpe : ce n'est vrai que depuis 15 jours. La vérité est que l'occasion est trop bonne pour ne pas tenter de traire le consommateur jusqu'à tarissement des mamelles...

  • Kadhafi, à force de se faire des ennemis...

    Je me disais, tout de même : en dehors de Chavez, toujours prêt à prendre la défense des pires dictatures de la planète, Kadhafi s'est mis tout le monde à dos.

    Il a cherché à déstabiliser les nations arabes, ses voisins africains, il a encouragé le terrorisme et tenté de concurrencer al-qaeda. Résultat des courses, personne n'a envie de l'aider.

    Il a son clan (mais pour combien de temps ?), son argent, et ses mercenaires, et c'est tout...

    L'intervention de la coalition a permis d'éclaircir le ciel et de rendre inopérants les blindés. Désormais, la voie est libre pour les insurgés, même si, à l'évidence, il faudra encore beaucoup se battre...

  • L'Europe peut-elle encore quelque chose ?

    J'avoue que l'Européen pourtant convaincu  que je suis devient de plus en plus sceptique, ces derniers temps, vis-à-vis de l'Europe. L'incoyrable faiblesse de ses instances, quand il s'est agi de soutenir les rebelles en Libye me paraît du plus mauvais augure.

    J'ai parfois le sentiment que l'Europe est devenue tout juste bonne à transmettre des directives de commissions occultes nommées par les États, pas même par le Parlement européen.

    La culture de la négociation qui règne au Parlement finit par se confondre avec celle de la compromission dans bien des cas. En fait, l'Europe ressemble de plus en plus à l'ONU, c'est à dire un machin bureaucratique juste bon à fixer des règles financières et économiques, et encore. Une zone de libre-échange avec des règles communes, en somme. Jamais l'Europe politique n'a paru aussi lointaine.

    Finalement, dans l'affaire libyenne, le moteur européen, c'est la bonne vieille alliance franco-britannique. A cette dernière s'ajoutent le Danmark, la Belgique, la Norvège et l'Espagne dont les apports sont loin d'être négligeables (plusieurs avions de combat, ce n'est pas rien !). Il y a bien sûr le Canada, allié de toujours, et l'Amérique qui participent en fournissant la logistique ou des avions. Des avions qataris, enfin, pays le plus libéral du Golfe, serait en route vers les côtes libyennes.

    Hélas, l'Europe est avant tout un polygone à géométrie variable : selon que cette dernière soit économique, politique, militaire et/ou diplomatique, le polygone prend des formes diverses, s'étend ou se rétrécit, sans former clairement une figure définie. Marielle de Sarnez le disait  il y a peu, 

    Quand un peuple se trouve livré à la menace meurtrière de son dirigeant, c'est bien de l'essentiel qu'il s'agit. Alors grâce aux efforts de la France et de la Grande-Bretagne une résolution a été adoptée. Nous avons pu empêcher que Kadhafi n'atteigne Benghazi, mais la division de l'Europe est consternante !

    J'adore ce que Juppé a dit à propos de l'Europe jeudi (il est vraiment exceptionnel, comme Ministre des Affaires étrangères, cet homme-là !) : 

    «Pour beaucoup de nos partenaires, l’Union européenne est une ONG humanitaire. Ce n’est pas notre conception.»

    Tout à fait. Et pas la mienne non plus. J'ai trouvé, au passage, sa position sur le rôle de l'Europe dans l'affaire ivoirienne très juste : 

    «l’Union européenne n’a pas vocation à régler tous les problèmes de la planète. D’autres organisations doivent prendre leurs responsabilités».

    Tout pareil. Il pense à l'Union africaine ou encore à l'ONU. La France peut jouer un rôle diplomatique, mais elle n'est pas le pompier de la planète.

  • Libye : stupide presse française !

    Décidément, côté presse française, on n'a pas compris que la JIRNA, l'agence d'information kadhafiste est avant tout un instrument de propagande. Quand je vois le Parisien reprendre idiotement les communiqués de la dite agence, la moutarde me monte au nez. La JIRNA annonce 114 morts civils à cause des bombardements de la coalition. Pourtant, même si on reste prudent du côté des alliés coalisés, on fait valoir que les objectifs visés sont très précis. Par ailleurs, au milieu de la semaine, l'aviation britannique a renoncé à une mission par crainte de toucher des civils. Dans la tactique de la coalition, c'est le paramètre prioritaire.

    Et pendant ce temps, on trouve des organes de presse pour relayer avec des titres péremptoires la propagande kadhafiste. Ils ont des actions dans le régime ou quoi ? Le bon sens eût été de titrer quelque chose du genre "la JIRNA affirme que..." , pas "Libye les raids de la coalition ont tué 114 civils". 

    Cela donne juste une idée du niveau de rigueur du Parisien dans la couverture des évènements.

  • Tours triangle et péages franciliens : la chasse aux gueux est ouverte chez les Socialistes !

    On se déchaîne chez les Boboï ? Quès Acquo les Boboï ? On a retrouvé tout récemment des manuscrits inédits. Des codex, enfin plutôt des volumen. On s'est rendu compte que la Guerre des Gaules, celle-là même que Jules César écrivit il y a un peu plus de 2000 ans n'était pas tout à fait complète, en fait.

    On sait qu'à Lutèce, au temps des Gaulois, il y avait plusieurs tribus : les Parisii, les Sequanes, ça, c'était connu, mais, grâce à de toutes nouvelles recherches, on a découvert, en mettant la main sur un chapitre manquant de l'oeuvre célèbre du grand Jules, une autre tribu gauloise francilienne : les Boboï et leur chef suprême Delanopourix.

    Delanopourix qui avait voyagé du côté de Babylone (Babel, quoi) rêvait de construire des tours d'une ampleur similaire dans la bonne ville de Lutèce. A cela s'ajoutait qu'il voyait d'un mauvais oeil les tribus alto-séquanes et dionyso-séquanes, qui jouxtaient Lutèce et lui faisaient de l'ombre. Pour s'assurer la tranquillité, Delanopourix s'était associé aux Verdix et à leur chef Baupinus Detritus. Ce remuant allié pouvait être casse-pied, mais sur le fond, il servait les plans secrets de ce chef local, en lui apportant une caution nécessaire pour faire bonne figure le jour du Municipe à Lutèce, quand il s'agissait de nommer un chef pour les années qui suivaient. 

    Outre les Alto-Séquanais et les Dionyso-Séquanais, il pouvait se mêler à ces proches voisins des Sénons et des Carnutes, venus respectivement du sud-est et du sud-ouest des environs de Lutèce.

    Delanopourix supportait difficilement les effluves puantes des chariots à purin de ces peuplades lointaines. Il était difficile de leur déclarer la guerre, mais, avec ses alliés Socialii, il avait trouvé la parade : l'octroi ! Mais attention, un octroi astucieux : plutôt que de risquer  de réclamer tribut à ses propres administrés, il était autrement plus fûté de réclamer taxes, dîmes et gabelles aux gueux Sénons et Carnutes (entre autres). Chaque fois que ces derniers empruntaient les viae bâties à la sueur de leur front par les Romains qui observaient ces querelles lilitputiennes d'un oeil amusé, Epafunetax, l'édile favori de Delanopourix leur prélevait quelques menues sesterces. De sesterces en deniers, de deniers en as, et d'as en sesterces, cela finissait par faire de belles sommes ; toutefois, la source vint un jour à tarir, Sénons et Carnutes renonçant à se rendre à Lutèce.

    Delanopourix tenait à sa botte l'assemblée des édiles de Lutèce. Oh, certains faisaient bien semblant de lui mener une guerre sans merci, mais, sur les grands principes (faire payer les gueux, engager Epafunetax à s'employer autant qu'il le pouvait, construire des tours de Babel) ils se retrouvaient.

    Toutefois, un édile, de pauvre condition mais fier, Johanus Franciscus Martius de la petite tribu des Democratix, résistait encore et toujours aux boboix et à leurs alliés.

    Il avait observé que la généralisation de l'octroi pesait singulièrement sur les bourses pourtant très aplaties des Senons et des Carnutes, et que la construction de très grandes tours, comme à Babylone, contraindrait à garantir plusieurs centaines de coudées à la ronde de sécurité autour de chacune d'entre elles. Or, elles étaient censées fournir dans le sens vertical ce que Lutèce n'offrait plus dans le sens horizontal faute de place. Il y avait donc là un paradoxe fâcheux qui ne semblait pas frapper plus que cela Delanopourix et ses Boboï. A cela s'ajoutaient des coûts d'entretien et d'exploitation que Delanopourix comptaient bien faire régler d'une part à ses Boboï, mais d'autre part et surtout, aux gueux taillables et corvéables à merci. 

    Pas fou, Delanopourix, suivant en cela un exemple bien romain, s'était toutefois assuré le soutien d'une partie de la plèbe lutécienne. En effet, il versait l'annone, comme à Rome, à certains d'entre eux. Cette manne inespérée pour certains permettait une division salutaire de la plèbe ; inspiré par la pratique romaine, Delanopourix garantissait panem et circenses au bon peuple de Lutèce tout au long de l'année. Ainsi, ayant endormé les consciences et acheté les estomacs, il pouvait, par le fait du prince, mener et malmener bâtisses voies et taxes de Lutèce à sa volonté.