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libye

  • A propos de Sarkozy et de la Libye

    J'ai lu la lettre que Sarkozy a adressé aux Français et, dans son discours, il y a tout de même un point qui a fait mouche : une partie de la presse accuse Sarkozy d'avoir fait financer sa campagne de 2007 par la Libye et Kadhafi.

    Mais si c'était vrai, comment peut-on imaginer un seul instant que les documents nécessaires pour discréditer complètement Sarkozy ne soient pas sortis pendant la campagne de Libye qui a tout de même duré 10 mois. Kadhafi et ses affidés avaient tout intérêt à provoquer une sacrée crise politique en France. S'ils ne l'ont pas fait, c'est bien qu'ils n'avaient aucun élément.

    Saïf, l'un des fils de Kadhafi a lancé cette rumeur mais pas un seul document n'est venu l'accréditer.

    Sur ce coup-là, Sarko me paraît donc crédible.

    Je ne me prononce pas sur le reste.

  • La France doit trouver des alliés au Mali

    L'opération militaire contre les djihadistes intégristes musulmans est bien engagée à l'heure actuelle par la France. Le Président Hollande a bien préparé le terrain.

    Toutefois, les guerres récentes montrent que ce type d'action ne peut avoir d'issue sans disposer de relais au sol. Si les Américains s'en étaient tenus au seul renversement des Talibans en 2001 la situation serait sans doute autre aujourd'hui en Afghanistan. A l'époque, ils pouvaient compter sur la force de frappe de l'Alliance du Nord conduite par les proches du Commandant Massoud et sur une opinion publique pas forcément hostile.

    Plus récemment, la guerre en Libye s'est soldée par un succès parce que les forces britanniques et françaises ont eu le souci de ne prendre aucun risque dans leurs frappes envers les populations civiles et parce qu'elles ont pu appuyer la rebellion.

    Au Mali, il va falloir trouver des forces militaires pour appuyer les attaques aériennes et occuper le terrain laissé vide par les islamistes. L'armée malienne fait sans doute ce qu'elle peut, mais ce pays est très faible et très pauvre. Face à des fanatiques surarmés grâce à l'or de l'islamisme international, elle ne fait pour l'instant pas le poids. Les Touaregs sont plutôt bien organisés, quant à eux, mais leurs récents affrontements avec les islamistes se sont conclus par des défaites.

    La population malienne, quant à elle, accueille avec soulagement l'intervention française, visiblement. Le règne de terreur des islamistes, leurs exactions, ont largement exaspéré les civils.

    Les États Africains, eux, poussent un ouf de soulagement au moment où la peste djihadiste commençait à se propager à leurs portes.

    La France peut compter une fois de plus sur l'amitié anglaise, les Britanniques ayant prévu d'envoyer des avions de transport, et sur le soutien logistique américain (observation des drones).

    Je crois indispensable de faire de l'armée malienne, et, si c'est possible, des milices d'auto-défense les fers de lance de la reconquête. Les Maliens veulent reprendre leur pays et ils le disent quand on les interroge. Ils ne demandent qu'à se battre. L'armée malienne a un grand mérite : elle existe ! Avec l'appui français, elle a été capable de faire front contre les islamistes. C'est un très bon point pour elle, même si elle peine et même si on se doute que l'offensive au nord du Mali ne sera pas une guerre-éclair.

    La France pourrait profiter des circonstances pour amener une union sacrée entre le Mali et les Touaregs. Cette union pourrait être le ferment d'une solution politique aux revendications futures des Touaregs.

     Dans l'immédiat, il faut concentrer l'action contre l'ennemi commun.

    Cette intervention montre enfin à quel point il est essentiel de ne pas sacrifier notre Défense à nos nécessaires économies. Nous ne pourrions pas intervenir au sol si nous devions le faire actuellement. Ne continuons pas à désarmer notre armée. Si la France n'était pas intervenue, à l'heure actuelle, le Mali serait entièrement aux mains des islamistes les plus barbares de la planète.

  • Chapeau Benghazi !

    C'est historique ce qu'il se passe à Benghazi : exaspérés par l'arrogance des milices islamistes à commencer par les salafistes, les habitants de Benghazi ont pris les armes et les ont chassées

    J'ai dit récemment que les Libyens et les habitants de Benghazi nous surprendraient parce que ce sont des gens qui ont le sens de l'honneur : c'est chose faite. Paradoxalement, je crois que c'est le meurtre de l'ambassadeur américain, un homme qui avait toujours été avec les habitants de Benghazi, qui a mis le feu aux poudres. Les islamistes ont été trop loin. Je rappelle que cette région n'a pas voté pour eux et que plus généralement, la Cyrénaïque a toujours été une province rebelle : elle n'aime pas qu'on lui dicte ce qu'elle a à penser.

  • Benghazi n'est pas forcément salafiste

    Après le drame de Benghazi au cours duquel du personnel diplomatique américain a péri dans des circonstances terribles plusieurs analystes me semblent être allés un peu vite en travail.

    Il est bien possible qu'Al Qaeda ou des ramifications de même nature soient présents à Benghazi mais il ne faut pas oublier que la Cyrénaïque autrefois bastion de l'islam radical donne désormais ses voix aux modérés comme l'ont montré les dernières élections.

    Le pouvoir politique libyen actuel est furieux de cette attaque et j'observe qu'il a mis très peu de temps à retrouver une partie des auteurs de l'attaque.

    Une vidéo toute récente montre d'ailleurs une tentative d'extraction de l'ambassadeur américain par des Libyens qui tentent de lui porter secours.

    J'en vois beaucoup qui ricanent et assurent qu'on aurait dû laisser les Libyens se débrouiller avec Kadhafi. Je les engage à ne pas verser dans le travers même qui anime les Salafistes furieux qui s'en prennent aux ambassades occidentales à l'heure actuelle.

    Il ne faut pas condamner un peuple pour quelques furieux,  pas forcément Libyens de surcroît.

    Mon sentiment est que Cameron, Sarkozy et Obama demeurent populaires en Libye pour leur action et que les Libyens sont honteux et furieux du sort échu au consulaire américain alors que Christopher Stevens a fait beaucoup pour la libération de leur pays.

    C'est un peuple qui a le sens de l'honneur. Il ne laissera pas cet affront impuni.

    Je voudrais ajouter un dernier point quant à la vidéo qui s'en prend au Prophète de l'Islam : sans justifier d'une quelconque manière les violences, imaginez simplement du côté des Chrétiens qu'un film soit produit par des Musulmans présentant Jésus de Nazareth comme un travesti imposteur et menteur et sa mère Marie comme une prostituée de bas étage se donnant à la soldatesque.

    Je ne sais pas quelle serait exactement l'intensité de la réaction de la communauté chrétienne dans le monde, mais je pense qu'ils ne seraient vraiment pas contents et je ne parierais pas que dans certains pays cela n'aille pas jusqu'à l'incident armé. Ajoutez à cela les actuels conflits qui viennent se greffer sur cette histoire et la flambée de violences n'étonnera plus grand monde.

    Bien sûr les Salafistes sont des criminels mais dans le domaine religieux il me semble sage de faire preuve d'un bon sens tout de même élémentaire avant de s'en prendre à ce qu'une religion a de plus sacré.

    Si j'étais musulman, à l'heure actuelle, je pense que je l'aurais très mauvaise même si, il est vrai, je n'aurais pas l'idée saugrenue d'accuser l'Amérique pour un individu aux intentions plus que douteuses.

    Quand je lis et vois avec quelle facilité des gens pourtant éduqués font très facilement porter le chapeau à tout et n'importe quoi en raison d'une situation difficile dans nos pays développés et éduqués je ne m'étonne pas qu'il en aille de la même manière avec des masses moins bien éduquées ailleurs...

  • Libye, il va falloir gagner la paix, désormais...

    Tripoli semble sur le point de tomber complètement. La rébellion a gagné son pari et l'on peut gager que sa victoire définitive dans tout le pays est une question de semaines. Je l'ai écrit à plusieurs reprises ici, c'était une question de temps. Les forces armées rebelles ne pouvaient que s'améliorer et commencer à s'organiser au fil du temps.

    Cette situation, l'Europe et l'Amérique l'ont déjàn vécue : en Afghanistan en 2001. Il va falloir désormais, faire preuve de beaucoup d'intelligence et de sens diplomatique.

    Il s'agit d'aider les populations à se développer en parvenant à passer au travers des réseaux de corruption tout en respectant les hiérarchies d'allégeance.

    Un premier objectif est la réconciliation nationale : il faut offrir la paix des braves aux pro-Kadhafi (en fait aux tribus de Syrte) à condition qu'ils n'aient pas trempé dans des crimes horribles, bien entendu.

    Le CNT ne veut pas de bases de l'OTAN et il a tout à fait raison. Nous devrions nous hâter de conclure les premiers accords commerciaux. Le Brésil, la Russie et la Chine sont désormais bien embarassés. C'est bien fait pour eux, et j'espère que leurs prises de position auront des conséquences commerciales.

    Ce que je juge rassurant, c'est que le CNT comprend des individus de qualité, comme Moustapha Abdeljalil qui veut éviter à tout prix les actes de vengeance. La grande difficulté pour le CNT va être d'asseoir son autorité. En Afghanistan, Karzaï avait eu une bonne idée, mais trop tardive : la convocation de la loya jirga, la grande assemblée des tribus. Si le fait tribal a une importance comparable en Libye, il faudra comprendre dès le début que rien ne se fera sans elles. Et ce n'est pas simple, il suffit par exemple de considérer la réaction de la tribu d'origine du Général Younès après l'assassinat de ce dernier.

    L'après Kadhafi ne sera pas une partie de plaisir. Nos diplomates vont avoir du travail, en espérant que les erreurs commises en Irak et en Afghanistan ne se répètent pas en Libye.

    Notamment, il ne faudra pas gommer certaines réussites de Kadhafi, notamment les résultats obtenus dans le domaine de l'éducation et de la condition féminine, par exemple.

    En somme, un avenir encore fort incertain, et beaucoup de défis à relever.

  • Il est doué Saif...

    J'ai lu l'entretien que Saif-Al-Islam, le deuxième fils de Kadhafi a donné au Quotidien Le Monde. Il est doué, ca gars-là. Chaque fois que je l'entends ou que je le lis, je le trouve convaincant. Pas de chance, il n'est pas du bon côté. Difficile de lui demander de se retourner contre son père à qui il doit tout.

    Oh, certainement c'est un "libéral", enfin, si ce terme a encore un sens dans les régimes d'oppression. Sans la révolte en Cyrénaïque, assurément, il eût eu les faveurs de l'Occident. La jeunesse dorée libyenne se serait sans doute tout à fait satisfaite des réformes qu'il promettait. En fait, dans ce type de régime, libéraliser le régime, c'est promouvoir une certaine forme d'occidentalisation des moeurs et laisser plus ou moins les médias diffuser des émissions anglo-saxonnes.

    Le problème, c'est qu'il y a une autre jeunesse. Celle qui n'a jamais profité du pétrole et de ses gains et qui croupit dans les bleds. Et celle jeunesse-là, elle l'a mauvaise.

    Saïf a une bonne communication avec l'Occident, et c'est vrai que nous autres Français, on a l'air de girouettes, avec les tapis qu'on a déroulés à son père par le passé. 

    C'est clair, Kadhafi doit de poser des questions : il se dit "mierda : pourquoi ils viennent me faire ch...Je me suis rangé, je ne soutiens plus le terrorisme et on a le même ennemi avec l'islam fanatisé d'al qaeda and co...En plus, on m'a déroulé le tapis rouge à Paris, et maintenant, le seul tapis qu'on me déroule, c'est un tapis de bombes...". 

    En tout cas, il y a une chose qui doit être claire : si nous, Français, désirons que la rébellion l'emporte, il ne va pas falloir se contenter d'une aide militaire. On commence à sérieusement tirer la langue, à Benghazi, faute de ressources et de biens de consommation courante. Il faut donc à la fois envoyer ce qu'il manque, et en même temps injecter de liquidités pour stimuler la production locale.

    Quand un pays décide une assistance militaire, il devrait toujours consulter des économistes et des banquiers pour prévoir aussi l'aide économique qu'il devra apporter.

    Il faut bien se dire un truc, et les leaders du CNT l'ont bien compris : si nous, Français, et nos amis Anglais, plus généralement nous Européens, ne mettont pas en place des réseaux de solidarité, ce seront les islamistes qui le feront ; et ils auront ainsi remporté le jackpot après que nous ayons financé une très coûteuse intervention militaire.

    Il fauit comprendre ça, au 21ème siècle : la guerre militaire exclusivement, ça n'existe plus. On gagne en construisant des hôpitaux, en payant les gens et en leur apportant de la nourriture. Qu'on se le tienne pour dit.

  • Libye, tenez bon, Sarko et Juppé !

    Il y deux points de vue sur la Libye (en fait, trois pour être plus précis) : d'un côté, les talibans djidahistes de l'anti-sarkozysme de l'autres quelques esprits nettement plus avisés.

    Il faut le voir le Allain Jules, prenant parti purement et simplement pour la dictature khadafiste sanglante et traitant de voyous les rebelles de Benghazi. J'ai cru halluciner en lisant son billet. De l'authentique politburo dans la plus pure tradition stal(inienne) genre Grands Procès de 36 recyclé à la sauce tiers-mondiste, alter-mondialiste et anti-sarkozyste.

    C'est pas possible : c'est Séïf qui l'a payé ou quoi, pour pondre un...Non, attendez, ce n'est pas possible : ça doit être un troll, je ne me l'explique pas autrement. Avaler à ce point la propagande du fils Kadhafi, ce n'est pas possible. Il devrait méditer l'aphorisme fameux de Pascal, notre alter-blogueur : l'homme n'est ni ange ni bête, mais le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête...

    Non, Sarkozy a raison de s'obstiner (pour une fois) ; il faut tenir et tenir bon. Le Général Pinatel analyse très bien la situation, me semble-t-il. J'ai observé que sur les guerres, les militaires ne se trompent pas trop et estiment assez justement ce qui est possible et nécessaire.

    Le temps, à condition de maintenir la pression, joue en faveur de la rébellion et des forces européennes et occidentales venues à son secours. Il ne faut pas lâcher prise.

    Au passage, il me semble que Robert Gates, le secréataire américain à la défense, pointe assez justement une conséquence directe de la pression budgétaire qui pèse sur la défense européenne : plusieurs pays européens auraient voulu participer à la coalition, mais ils n'ont tout simplement pas les moyens militaires de le faire.

    Attention : à force de considérer la défense comme notre première variable d'ajustement budgétaire, nous autres Européens, nous pourrions bien nous condamner un  jour à être les spectateurs impuissants des répressions des peuples. Et ce ne seront ni los indignados los cretinos  ni les grincheux  et encore moins les "flotilles de cretinados la liberté" qui viendront à leur secours...

  • Kadhafi : l'OTAN will survive...

    La lutte est rude en Libye. L'insurrection doit apprendre le langage des armes et elle paie cher cet enseignement. Misrata est une ville martyre : Kadhafi fait tout pour tenter de provoquer l'agonie de ce qu'il y reste de population, allant jusqu'à miner le port.

    Malgré tout, même si l'expédition militaire ne ressemble en rien à l'avancée éclair des forces rebelles au début de la révolution, elle n'en finira pas moins par porter ses fruits.

    La bataille des airs est une guerre d'usure : elle ne détruit les forces ennemies que petit à petit. Toutefois, comme elle dispose d'un véritable relais au sol, fût-il encore bien inexpérimenté, on peut penser qu'elle finira par faire tomber Kadhafi et ses séides. Je ne puis que renvoyer à la fine analyse d'Olivier Kempf (Blogue géostratégique EGEA) à ce sujet.

    L'OTAN sait qu'elle doit à tout prix éviter l'erreur fatale de toucher des populations civiles. Pour l'instant, elle se tire de cette embûche avec honneur.

    Il faut aussi dire que ce sont les Anglais et les Français qui mènent la danse et assurent l'essentiel de l'opération avec leurs aviations. Or, ces deux peuples ont l'expérience des bombardements. Je veux dire par là qu'ils les ont vécus dans leur chair pendant la Seconde Guerre Mondiale. Les pilotes britanniques en particulier sont réputés prendre plus de risques pour ne pas toucher de civils en passant à basse altitude. C'est pour cela qu'ils avaient subi plus de pertes en 1991 en Irak, d'ailleurs.

    On peut donc penser que pouvoirs politiques et état-majors français et britanniques sont très soucieux d'épargner les populations civiles. Bien sûr, Kadhafi dispose d'un certain soutien de la Tripolitaine, mais, dès lors que les forces alliées et les rebelles prendront bien soin de ne pas exercer de représailles ni de frappes contre les populations civiles, on peut espérer que ce soutien s'érode au fil du temps.

    Le temps ne joue pas en faveur de Kadhafi. Il devra l'admettre tôt ou tard. Ses troupes se sont certes adaptées aux frappes de l'OTAN en apprenant à se disperser rapidement puis à se reformer au moment des attaques, mais les ressources de Kadhafi ne sont pas infinies.

    L'inconvénient, évidemment, c'est que les moyens que les alliés mettent en oeuvre ne sont pas immenses. Même si les Anglais et les Français engagent des forces qui sont loin d'être négligeables, elles sont très minces (voir ce qu'en dit O.Kempf sur son blogue)  au regard des ressources nécessaires pour une campagne rapide, ce qui a contraint les Américains à revenir dans le jeu.

    Néanmoins, à terme, je suis convaincu que la France et l'Angleterre en particulier auront gagné un prestige considérable en agissant comme elles ont décidé de le faire depuis le début de cette révolution.

  • Laisserons-nous mourir Misrata en silence ?

    Je me demande ce que la coalition traffique en Libye. Son seul fait d'armes, ces derniers jours, c'est d'avoir canardé (faute de renseignement précis du commandement insurgé, il est vrai) des chars rebelles.

    Pendant ce temps, la peur s'est installée à Misrata. Là-bas, des mercenaires payés grassement par le clan Kadhafi répandent la terreur. Qu'est-ce qu'on attend pour aller les bombarder ? Ces salopards violent des libyennes et tirent à vue sur des enfants. Il n'y a plus d'eau, plus de nourriture, plus de médicaments, et les blessés agonisent dans les hôpitaux.

    Les gens qui se battent dans Misrata, ce ne sont même pas les insurgés, mais de simples civils qui cherchent à survivre : les forces de Kadhafi tirent à l'arme lourde sur les gens, les épiceries, les pharmacies, bref, tout ce qui permet une vie ordinaire dans une ville ordinaire.

    Nos missiles SCALP nous permettent, apparemment, de frapper avec la plus grande précision, sans danger pour nos avions, sans gaspillage et sans dommages collatéraux.

    Alors, Monsieur Juppé, on attend quoi ?

  • L'Europe peut-elle encore quelque chose ?

    J'avoue que l'Européen pourtant convaincu  que je suis devient de plus en plus sceptique, ces derniers temps, vis-à-vis de l'Europe. L'incoyrable faiblesse de ses instances, quand il s'est agi de soutenir les rebelles en Libye me paraît du plus mauvais augure.

    J'ai parfois le sentiment que l'Europe est devenue tout juste bonne à transmettre des directives de commissions occultes nommées par les États, pas même par le Parlement européen.

    La culture de la négociation qui règne au Parlement finit par se confondre avec celle de la compromission dans bien des cas. En fait, l'Europe ressemble de plus en plus à l'ONU, c'est à dire un machin bureaucratique juste bon à fixer des règles financières et économiques, et encore. Une zone de libre-échange avec des règles communes, en somme. Jamais l'Europe politique n'a paru aussi lointaine.

    Finalement, dans l'affaire libyenne, le moteur européen, c'est la bonne vieille alliance franco-britannique. A cette dernière s'ajoutent le Danmark, la Belgique, la Norvège et l'Espagne dont les apports sont loin d'être négligeables (plusieurs avions de combat, ce n'est pas rien !). Il y a bien sûr le Canada, allié de toujours, et l'Amérique qui participent en fournissant la logistique ou des avions. Des avions qataris, enfin, pays le plus libéral du Golfe, serait en route vers les côtes libyennes.

    Hélas, l'Europe est avant tout un polygone à géométrie variable : selon que cette dernière soit économique, politique, militaire et/ou diplomatique, le polygone prend des formes diverses, s'étend ou se rétrécit, sans former clairement une figure définie. Marielle de Sarnez le disait  il y a peu, 

    Quand un peuple se trouve livré à la menace meurtrière de son dirigeant, c'est bien de l'essentiel qu'il s'agit. Alors grâce aux efforts de la France et de la Grande-Bretagne une résolution a été adoptée. Nous avons pu empêcher que Kadhafi n'atteigne Benghazi, mais la division de l'Europe est consternante !

    J'adore ce que Juppé a dit à propos de l'Europe jeudi (il est vraiment exceptionnel, comme Ministre des Affaires étrangères, cet homme-là !) : 

    «Pour beaucoup de nos partenaires, l’Union européenne est une ONG humanitaire. Ce n’est pas notre conception.»

    Tout à fait. Et pas la mienne non plus. J'ai trouvé, au passage, sa position sur le rôle de l'Europe dans l'affaire ivoirienne très juste : 

    «l’Union européenne n’a pas vocation à régler tous les problèmes de la planète. D’autres organisations doivent prendre leurs responsabilités».

    Tout pareil. Il pense à l'Union africaine ou encore à l'ONU. La France peut jouer un rôle diplomatique, mais elle n'est pas le pompier de la planète.