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  • Il est doué Saif...

    J'ai lu l'entretien que Saif-Al-Islam, le deuxième fils de Kadhafi a donné au Quotidien Le Monde. Il est doué, ca gars-là. Chaque fois que je l'entends ou que je le lis, je le trouve convaincant. Pas de chance, il n'est pas du bon côté. Difficile de lui demander de se retourner contre son père à qui il doit tout.

    Oh, certainement c'est un "libéral", enfin, si ce terme a encore un sens dans les régimes d'oppression. Sans la révolte en Cyrénaïque, assurément, il eût eu les faveurs de l'Occident. La jeunesse dorée libyenne se serait sans doute tout à fait satisfaite des réformes qu'il promettait. En fait, dans ce type de régime, libéraliser le régime, c'est promouvoir une certaine forme d'occidentalisation des moeurs et laisser plus ou moins les médias diffuser des émissions anglo-saxonnes.

    Le problème, c'est qu'il y a une autre jeunesse. Celle qui n'a jamais profité du pétrole et de ses gains et qui croupit dans les bleds. Et celle jeunesse-là, elle l'a mauvaise.

    Saïf a une bonne communication avec l'Occident, et c'est vrai que nous autres Français, on a l'air de girouettes, avec les tapis qu'on a déroulés à son père par le passé. 

    C'est clair, Kadhafi doit de poser des questions : il se dit "mierda : pourquoi ils viennent me faire ch...Je me suis rangé, je ne soutiens plus le terrorisme et on a le même ennemi avec l'islam fanatisé d'al qaeda and co...En plus, on m'a déroulé le tapis rouge à Paris, et maintenant, le seul tapis qu'on me déroule, c'est un tapis de bombes...". 

    En tout cas, il y a une chose qui doit être claire : si nous, Français, désirons que la rébellion l'emporte, il ne va pas falloir se contenter d'une aide militaire. On commence à sérieusement tirer la langue, à Benghazi, faute de ressources et de biens de consommation courante. Il faut donc à la fois envoyer ce qu'il manque, et en même temps injecter de liquidités pour stimuler la production locale.

    Quand un pays décide une assistance militaire, il devrait toujours consulter des économistes et des banquiers pour prévoir aussi l'aide économique qu'il devra apporter.

    Il faut bien se dire un truc, et les leaders du CNT l'ont bien compris : si nous, Français, et nos amis Anglais, plus généralement nous Européens, ne mettont pas en place des réseaux de solidarité, ce seront les islamistes qui le feront ; et ils auront ainsi remporté le jackpot après que nous ayons financé une très coûteuse intervention militaire.

    Il fauit comprendre ça, au 21ème siècle : la guerre militaire exclusivement, ça n'existe plus. On gagne en construisant des hôpitaux, en payant les gens et en leur apportant de la nourriture. Qu'on se le tienne pour dit.