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  • L'Europe est notre avenir !

    1770288951.jpgJe ne sais pas ce que f.... les autres partis, mais le MoDem en est à sa cinquième convention thématique sur l'Europe (elle aura lieu le 29 avril) et diffuse déjà ses premiers tracts ! Voilà ce que l'on trouve sur le tract actuellement distribué.

    On a l'impression que les autres partis n'accordent pas d'importance à ces élections. Les Verts avaient démarré tôt, mais on n'entend plus parler d'eux ; à vrai dire prôner la décroissance en pleine crise économique, faut le faire...l'UMP place ses recalés, le NC gémit sans obtenir de place sur les listes de l'UMP, et les Socialistes, ils se battent pour que les places sur les listes reflètent l'équilibre de leurs tendances. Y'a Libertas qui a sorti deux vidéos amusantes, mais qui masquent aussi l'inanité de leur programme et de leur argumentation. C'est bien pour cela qu'ils ne se risquent pas à des conventions thématiques, elles seraient nécessairement creuses. Silence radio également du côté du NPA qui en est resté aux slogans de 2005.

    Construisons une Europe plus humaine

    L’Europe ce n’est pas seulement un marché, ce sont des valeurs humanistes, un projet de société.

    C o n t r e l ’ a r g e n t - ro i ,

    Nous voulons que l’exigence sociale, démocratique et écologique soit placée au dessus des règles du marché.

    Contre le chacun pour soi,

    Nous voulons une véritable réponse coordonnée à la crise, avec un grand emprunt européen pour aider notamment les PME à résister et à préparer l’avenir.

    Pour un monde plus équitable,

    Nous voulons un commerce mondial qui amène les pays du monde à se doter progressivement de règles sociales, sanitaires et environnementales exigeantes

    Pour une Europe plus solidaire,

    Nous voulons mettre fin à la concurrence sauvage entre États européens. Une harmonisation fiscale et sociale permettra de redistribuer les richesses et de défendre l’emploi.

  • Hénin-Beaumont, face au FN, le MoDem...

    Comme l'a observé avec beaucoup de justesse le Chafouin, à Hénin-Beaumont, le PS s'est défintivement torpillé et ouvre un boulevard au Front National, désormais. Je renvoie à son excellente analyse car je n'ai pas grand chose à ajouter de mieux. Toutefois, il existe à Hénin-Beaumont, une alternative : le MoDem.

    Il faut dire que le MoDem là-bas, n'avait pas attendu le Chafouin pour se faire une idée claire de la situation politique (je cite un extrait d'un billet du 10 avril) et s'opposer férocement au système Dalongeville, il suffit de lire leurs billets depuis un an pour en prendre conscience...

    Quant à l'équipe majoritaire, son attitude est absolument ... surréaliste. Tels des mollusques accrochés à un rocher en espérant que la marée haute ne soit pas un tsunami, ceux-ci soutiennent leur maire envers et contre tout, en dépit du bonsens, surtout du sens de l'honneur.

    La comparaison avec des mollusques tentant de résister au Tsunami m'a en tout cas bien fait rigoler. Alter-Écho, l'autre nom du MoDem à Hénin-Beaumont (en fait, c'est plus large que le seul MoDem) s'est créé le 09 avril 2008 justement pour dénoncer les dérives financières et claniques de l'actuelle majorité muncipale mais aussi pour offrir une alternative démocratique à cette même majorité et faire ainsi échec au Front National là-bas. Apparemment, la presse n'a pas jugé utile de relever le communiqué de presse de Christine Coget au nom du MoDem. Eh bien l'hérétique va se charger de le relayer... Je recommande fortement la lecture du blog Alter Echo, car, comme je le dis souvent, c'est au plus près des acteurs du terrain que l'on peut se faire l'idée la plus claire d'une situation donnée...

    Les procédures judiciaires apportent un éclairage important sur les dérives que nous avions dénoncées, même si les faits reprochés à Gérard Dalongeville dépassent ce que l'on pouvait imaginer. Malgré sa mise en examen, celui-ci persiste à ne rien reconnaître.

    Ces procédures offrent aussi, malheureusement, une occasion rêvée à Marine Le Pen de parader sur la scène médiatique. La leader du FN, qui autrefois s’en allait reprocher à Gérard Dalongeville son habitude à rabâcher le passé, se comporte de manière fort comparable. Madame Le Pen se suffit à rester sur le bilan dalongevilien, et s’épargne ainsi toute confrontation avec d’autres opposants à qui elle ne peut faire le reproche d’une quelconque responsabilité dans cette situation catastrophique. Ceci est tellement vrai que madame Le Pen pavoise et aime à marteler à qui veut l’entendre ou non qu’une autoroute se présente désormais devant elle ! Ce recours à la méthode Couet témoigne en fait de son inquiétude.

    Pour autant, il est juste de reconnaître que la population s’interroge sur qui sera en capacité de relever la situation héninoise mais aussi de s’opposer au FN. Nous le savons et nombre d’habitants viennent chaque jour nous témoigner de leur crainte.

    C’est fort de ce contexte et de ces constats que le MoDem entend dès aujourd’hui s’engager clairement vis à vis des Héninois : le MoDem affiche sa détermination sans faille de lutter contre le Front National mais aussi de répondre aux attentes d’une population qui en a assez de subir. C’est un contrat moral pour lequel j’en appelle à une implication de tous les démocrates et républicains, intègres, loyaux et préoccupés de l’intérêt général. C’est sur la base de valeurs d’honnêteté que le MoDem se présentera devant l’ensemble des Héninois et des Beaumontois si, comme nous le désirons, nous devions repartir aux urnes
    .

     

  • Sécurité : le PS n'a rien compris. Sarkozy non plus, d'ailleurs...

    S'il y a bien eu un écho pitoyable, dans la sphère politique, ces derniers jours, c'est bien celui du pseudo printemps des libertés qu'a fêté le Parti Socialiste. Les Socialistes sont décidément incorrigibles, voire incurables à la notable exception de quelques esprits critiques isolés (Manuel Valls, par exemple). Ils s'obstinent à mélanger dans une même salade la défense des libertés individuelles (à laquelle je pourrais m'associer) et la dénonciation de la lutte contre la délinquance. Comme d'habitude, les Socialistes nient les phénomènes de délinquance et prennent le parti des agresseurs contre les agressés. Crier haro sur le Sarkozy et dénoncer toutes ses mesures, voilà à quoi se limitent les Socialistes. Dénoncer "la folie sécuritaire" du pouvoir, c'est ridicule et démago au possible. Les Socialistes n'ont décidément toujours pas tiré les leçons de 2002. En réalité, c'est l'inefficacité sécuritaire du pouvoir que je dénonce, moi, pas sa folie...Bref, les socialos nous font encore le coup des soixante-huitards attardés beuglant contre la répression. La répression de la délinquance, moi, je suis pour. Créons le Matraque Club des Hérétique, cela ne me pose pas plus de problèmes que cela (un widget qui s'appellerait La Matraque, ce serait pas mal, non ?) . Le vrai problème, ce n'est pas le coup de matraque, le vrai problème, c'est plutôt sur qui tombe le coup de matraque.  Parce qu'au lieu d'interpeller des philosophes ou des syndicalistes, on préférerait voir les forces de police et de gendarmerie s'occuper une bonne fois pour toutes des bandes de délinquants. Mais ce sont plutôt les lycéens, les collégiens, même, les syndicalistes, voire de simples passants, qui les prennent les coups de matraque, pour l'instant. Comme d'habitude, Sarkozy brasse beaucoup de vent et agit peu.

    Le fichage des bandes ? Mais qu'il le fasse, bon sang, et qu'il s'en serve. A condition que l'on ne glisse pas d'un délit de voyou à un délit politique au fil du temps. A condition qu'une bande d'écolos ne soit pas confondue avec de l'authentique racaille. Ah oui, la racaille : dès que l'on utilise ce mot, les bobos et autres bien-pensants tombent en pâmoison et hurlent en choeur à l'atteinte à la dignité humaine. On les entend moins quand il s 'agit de dénoncer les tournantes, les viols collectifs, les agressions de personnes seules, faibles et isolées. Tiens, je trouve l'article de wikipedia très clair, sur ce qu'il faut entendre par le mot racaille.

    Le problème de Sarko, c'est qu'il nous bourre le mou, et qu'en 7 ans, comme le dit Bayrou, la sécurité ne s'est absolument pas améliorée. Il va bientôt avoir un bilan pire que les Socialistes, s'il continue. Je l'ai souvent dit ici : on ne peut pas rétablir la sécurité à moyens constants : il faut recruter des policiers supplémentaires, rétablir la police de proximité, construire des prisons, les rendre décentes et augmenter les moyens de la justice. Plus que sur la sévérité des peines, il faut travailler sur la résolution des délits ainsi que la certitude et l'immédiateté des peines. Il faut distinguer les crimes graves et les petits délits : sévérité accrue pour les crimes graves, clémence pour les petits délits (délits sans violence).

    Bref, il y a du boulot, il faut agir au lieu de parler.

  • L'UMP se prend pour un mouvement populaire !

    Trop drôle ! Je viens de lire la réaction de Xavier Bertrand (souvenez-vous, celui que François Bayrou appelait le chattemite) au dernier sondage IFOP pour les européennes (MoDem à 14.5, à ce sujet) dans Paris-Match. Il a du recevoir des consignes : il ne parle plus d'UMP mais de Mouvement Populaire. Au passage, le brave homme souhaite un débat avec le PS. Et les autres, ils sentent le pâté ? Bien que divisée, l'extrême gauche représente 16% et le MoDem, à lui seul, 14.5%. La droite extrême et l'extrême-droite font, elles, 11.5%. Total, avec les 2% de Dupont-Aignan et les 7 des Verts, 51% de Français qui ne sont pas invités à débattre ? Il n'y a pas que l'UMP et le PS en France, il serait temps de s'en rendre compte.

    Quant au caractère populaire de l'UMP...bouclier fiscal, dîner au Fouquet's, triplement du salaire présidentiel, crédit d'impôts sur les achats immobiliers favorisant les plus riches, et cetera et cetera...populaire, hein ?...

     

  • Seuls Bayrou et le MoDem se préoccupent des enseignants

    Je viens de lire avec intérêt un entretien du Monde avec Claude Lelièvre, un historien de l'éducation, analysant le nauffrage des réformes actuelles.

    Le divorce entre la droite au pouvoir et les enseignants est persistant depuis 2003. Les deux mondes sont-ils irréconciliables ?

    Après le rejet de Claude Allègre (ministre de l'éducation nationale de Lionel Jospin entre 1997 et 2000), de nombreux observateurs, notamment de droite, avaient considéré que celle-ci avait un boulevard devant elle pour séduire les enseignants. Mais Luc Ferry (ministre de l'éducation nationale de Jean-Pierre Raffarin entre 2002 et 2004) a gâché cette chance. Et les lobbies de droite, en réalité, sont davantage entendus d'une partie de l'opinion que des enseignants. Si la confiance des enseignants dans la gauche classique est ébranlée, la droite n'arrive pas à en tirer bénéfice, tout simplement parce qu'elle ne comprend pas le monde enseignant.

    Je rejoins cet historien, mais je souhaite aller plus loin : en réalité, PS et UMP méprisent avec une égale intensité les enseignants. Les premiers les considèrent comme conservateurs et archaïques et les seconds comme des privilégiés inféodés à la gauche. L'UMP a réussi l'exploit de se mettre à dos le seul syndicat de droite, le SNALC. C'est dire à quel point la droite a brûlé absolument toutes ses cartes. Quant au PS, les syndicats de gauche ne parviennent plus à jouer leur rôle de courroie de transmission habituel entre ce parti et le monde enseignant. Massivement inflitrés dans l'appareil étatique de l'Éducation Nationale (particulièrement le SGEN) ils se sont essentiellement appliqués à ne pas relayer les revendications des enseignants mais au contraire à les déformer et à les instrumentaliser afin de valoriser leurs obsessions pédagogisantes.

    In fine, le seul homme politique d'envergure qui a toujours pris avec force la défense de enseignants, c'est François Bayrou. Le seul à en avoir fait sa priorité numéro 1 dans son programme présidentiel. Le premier à avoir réagi aux propos inacceptables de Ségolène Royal sur les 35 heures des enseignants pendant la campagne présidentielle. Le PS et l'UMP marchent droit dès qu'il s'agit d'éducation. Pas une seule contestation dans les rangs quand il s'agit de casser du prof sauf si c'est le camp d'en face qui le fait. Les Jospin and co n'ont jamais désavoué d'une quelconque manière les inepties et les éructations de Claude Allègre. Jack Lang a représenté le règne de la technostructure, des experts en "sciences de l'éducation", des "pédagogues" auto-proclamés et consorts. Luc Ferry a incarné la quintessence de la nullité et de l'évanescence, plus pressé d'aller faire le beau chez Michel Drucker que de diriger sérieusement son ministère, au point d'agacer fortement Jacques Chirac. François Fillon est le seul à avoir cherché à confisquer la main à la technostructure, mais en vain, et, sur le fond, libéral convaincu, il n'en a pas moins essayé de casser le dernier vestige organisé de l'instruction publique, le baccalauréat. Quant à Xavier Darcos, il est bien trop préoccupé avant toutes choses de sa carrière politique pour être un bon ministre. Je passe sur de Robien en raison de son inconsistance.

    Les ennemis de François Bayrou cherchent souvent à lui nuire en lui rétorquant qu'il n'a rien fait comme ministre. C'est bien sûr faux puisqu'il a créé le bac actuel. Il y a une mauvaise foi évidente de ces adversaires politiques qui ne supportent tout simplement pas le fait que François Bayrou ait su diriger en son temps ce ministère sans se mettre tous ses acteurs à dos.

    Les commissions du MoDem planchent depuis quelques temps sur les questions éducatives. Au sein des forces politiques, ce sont les seules qui ont érigé en méthode de travail la concertation avec le monde éducatif. Ce sont également les seules à considérer sans démagogie aucune ni promesses inconsidérées, l'éducation et l'école comme la priorité des priorités, particulièrement d'un point de vue budgétaire. Les seules également à faire de l'instruction publique et de la garantie de l'offre disciplinaire en tous lieux une condition sine qua non de tout projet sur l'école.

    Dans la parole donnée, l'ouvrage de Jean Lassalle, député MoDem, on lit avec émotion son regret du temps où jusque dans le petit collège de village on enseignait le grec et le latin. Jean Lassalle n'est pas passéiste. En revanche, je le crois profondément soucieux de l'égalité républicaine, et notamment de l'accès à tous des voies d'excellence. A cet égard, le grec et le latin représentent les symboles d'un monde qui se désagrège. Ce n'est pas pour rien que François Bayrou ne manque jamais d'en prendre la défense.

  • Les "jeunes" du PS

    De l'entretien de Vincent Peillon au JDD, j'ai retenu ceci :

    «Jean-Christophe Cambadélis, Claude Bartolone, Michel Sapin, Elisabeth Guigou, Marilyse Lebranchu sont des gens de qualité mais ne me paraissent pas incarner le renouvellement. Quand aux "vrais jeunes", ce sont tous d'anciens présidents de l'Unef-ID (syndicat étudiant) et des MJS (Mouvement des jeunes socialistes). Je vois ça plutôt comme un repli que comme une ouverture sur la société réelle, bref une occasion ratée. »

    En tant qu'ancien adhérent de l'UNEF-ID, je peux tout à fait confirmer ce qu'il dit. C'est d'ailleurs le problème au PS. La génération montante (celle qui prend le pouvoir actuellement, du moins) est faite de démagogues, de tacticiens et d'apparatchiks. A la fac, j'avais fini par lâcher l'UNEF-ID et avais finalement préféré l'UNEF (certes plus à gauche mais moins tordue), c'est dire...Il n'y avait pas de FAGE là où j'étais.

  • Pauvre Lamassoure

    Qu'est-ce qu'on peut avoir comme infos quand on va chez Quatremer ! Je commence à comprendre pourquoi il est en lien sur autant de blogs. C'est une vraie mine, ce gars-là, pour qui s'intéresse à l'Europe. Je reviens donc de jeter un oeil sur son billet "comment les partis politiques français casent leurs copains aux Européennes" : c'est édifiant. Dans le tas, il y a ce malheureux Alain Lamassoure, l'un des meilleurs députés européens français qui va payer des années de bons et loyaux services par une éviction de la tête de liste dans les Pyrénées-Atlantiques. Tout ça parce que Baudis fait du rentre-dedans du côté de Sarkozy, et que Lamassoure a osé critiquer les conseils de Guaino. A propos de Guaino, je tiens de quelqu'un qui a bossé à l'INSEE l'information que comme commissaire au Plan, il a été notoirement incompétent. Un de ces jours je ferai un billet à ce sujet, mais, pour l'instant, ce sont les Européennes qui m'intéressent. Pauvre Lamassoure : il aurait mieux fait de rester à l'UDF en 2002 puis de participer à la création du MoDem...

    Je lisais son forum il y a encore quelques heures, et je me disais, tiens, voilà un gars qui a l'honnêteté d'exprimer clairement son avis. Je trouve, par exemple, qu'il a très bien jugé le NON Irlandais et que ses remarques sur les euro-sceptiques qui découvrent les vertus de l'euro en temps de crise ne manquent pas de sel.

    En tout cas, cela fait plaisir de voir que des journalistes reconnaissent les vertus du MoDem, puisque Quatremer estime que c'est le seul parti à ne pas chercher à caser ses perdants ou des copains. Je pense d'ailleurs que c'est bien ce refus-là, au MoDem qui a fâché un certain nombre d'individus partis depuis...

  • Et Bayrou, dans tout ça ?

    Bayrou.jpgHier, je me suis lancé dans une analyse psychologique, éthique et politique pour définir les différences que je percevais entre Martine Aubry, Ségolène Royal, et, accessoirement Bertrand Delanoë (ce dernier à la suite d'une question issue du forum les bloggers de François). J'ai donc fait une analyse sommaire des lignes politiques séparant les différentes ex-candidates à la fonction de premier secrétaire du PS. Au passage, j'ai essayé de faire valoir combien les valeurs de fond pouvaient impacter (désolé pour le néologisme) les relations politiques. Car, sur le fond, c'est les héritages respectifs  de Ségolène Royal et de Matine Aubry qui font aujourd'hui leurs différences, et, in fine, leur différend...

    Et Bayrou, donc, dans tout cela, où se positionne-t-il ? J'avoue que c'est un peu compliqué, et que l'homme frise l'OVNI. C'est bien un catho, il a même nombre de caractéristiques du catho de droite, et pourtant, ce n'est pas un catho de droite. Zut, mince, flûte, crotte, me direz-vous : c'est un catho de gauche alors ? Raté, camarades. Non plus. Il pourrait être un catho de gauche s'il partageait leur mauvaise conscience consubstantielle, mais, aucune nécessité pour lui de la soulager ni de lui prouver quoi que ce soit. En fait, les cathos de gauche subliment leur culpabilité dans une forme de  gauchisme moral, et les cathos de droite par la charité. Bayrou est assez atypique, parce que c'est à la base un catho de droite qui a adhéré, très jeune, à une philosophie pacifiste : il été quelques temps proche de la Communauté de l'Arche, initiée par le poète et philosophe, Lanza del Vasto, un disciple de Gandhi. Pour se faire une idée de l'individu, je rapporte ici cette anecdote que rapporte Wikipedia : Un jour, quelqu'un écrasa une araignée devant  Lanza del Vasto; il réagit immédiatement en lui disant : « Maintenant que tu as privé l'univers de cette vie, fais donc l'araignée ! ». Ça, une réponse comme celle-là, je la trouve très forte et très bien vue. J'aime bien ce genre d'hommes, et j'avoue, parfois, que dans les réponses de Bayrou, on retrouve quelque chose de cette philosophie. Je dois dire aussi que Lanza del Vasto était un lecteur très éclairé d'Homère et de Virgile. Petite digression en passant : on voit souvent Homère comme l'auteur d'un long poème épique et guerrier. Certes, mais, en réalité, ce que révèle l'Iliade, c'est qu'Homère n'aimait pas la guerre. Les plus doux de ses héros recherchent la paix, et le seul héros que Zeus est prêt à sauver contre son destin, c'est Hector, le fils du roi de Troie. Or, Hector qui se bat avec un courage extraordinaire, cherche, chaque fois qu'il le peut une issue pacifique à la guerre. J'imagine que l'Iliade, pour un homme qui aime la paix, est un poème fondateur, et Homère, bien que décrivant les combats, ne se lance jamais dans leur apologie. Mais, je reviens à mon Bayrou : il a donc été influencé par cet homme, qui s'opposait un nucléaire militaire et soutint les paysans du Larzac contre l'extension d'un camp militaire. Toutefois, cette influence n'est pas exclusive, et Bayrou est à la croisée de plusieurs chemins. En réalité, ce dont se rapproche le plus Bayrou, c'est d'une forme de catholicisme qui avait presque disparu en Europe, tout du moins, dans le champ politique : le catholicisme social, et tout particulièrement le personnalisme. Bayrou en est à mon avis une résurgence aussi inattendue que surprenante.

    Ce qui me frappe, dans le personnalisme, c'est notamment ce que certains appellent changement de logiciel, mais, que Alexandre Marc appelle changement de plan, c'est à dire avant tout uner perspective, une méthode d'observation de la société. Cette philosophie donne avant toutes choses la primauté à la personne humaine et à son action. Le jour où François Bayrou a comparé les militants du MoDem et leurs voix au phénomène acoustique de la dalle d'Épidaure (Épidaure est connue pour son théâtre grec antique aux propriétés acoutistiques étonnantes), j'avoue que j'ai fait immédiatement la relation avec le modèle de pensée personnaliste. Nous sommes, avec cette magnifique image, exactement dans cette optique philosophique. Par ailleurs, le personnalisme a irrigué aussi bien la droite que la gauche, ce qui fait qu'il n'est pas victime d'un marqueur idéologique. Enfin, c'est l'un des modèles philosophiques principaux de la construction européenne : il défend en particulier un fédéralisme intégral, c’est à dire pas uniquement horizontal, mais également vertical (c’est à dire entre les différents « corps » ou communautés qui composent la société).

    Sarnez.jpgOn comprend bien mieux, ainsi, le programme politique parisien et le propos de Marielle de Sarnez en janvier dernier : «Je suis contre la centralisation excessive des pouvoirs. La modernité, c'est de faire vivre une société et ses corps intermédiaires.» D'une certaine manière, et sans surprise, la boucle est bouclée...

    Je tiens à préciser que je ne m'inscris pas pour autant, à titre personnel, dans le courant personnaliste, bien qu'il m'intéresse.

  • Le PS est puissant !

    C'est marrant, quand j'y pense : je vois la plupart des médias, et la blgosphère leur embraye le pas, gloser sur l'impuissance et les malheurs du PS. On a la mémoire courte en France : le PS a remporté les municipales haut la main. Il contrôle 20 des 22 régions. Il contrôlera le Sénat en 2011, et, à chaque élection partielle, il progresse. En réalité, ce parti est très puissant, et, si en 2012 il gagne les législatives et les présidentielles, il disposera d'absolument tous les leviers en France, ce qui ne s'était encore jamais vu en France, d'autant qu'il a également de très importants relais dans les associations et les organisations syndicales.

    Il y a eu des primaires au PS pour désigner le premier secrétaire ; certes, la débat d'idées n'a pas été particulièrement élevé, mais enfin, c'est tout de même le signe d'une certaine vitalité démocratique. En réalité, il y a plus d'opposition entre Aubry et Royal, sur le plan politique, qu'on ne le dit. Aubry représente le socialisme gestionnaire, la vieille social-démocratie, avec ses atouts et ses faiblesses (dont la plus inquiétante, toutefois, est l'absence de renouvellement en termes d'idées et de doctrines) et Royal la gauche réformiste accompagnée d'une touche populiste. Bien sûr, il y a des ponts entre ces deux gauches, mais elles ne sont pas identiques.

    La social-démocratie gestionnaire emprunte l'économie à la droite, du moins, pour une partie conséquente, alors que le réformisme de gauche emprunte plutôt à certaines valeurs de la droite, mais pas forcément à son fonctionnement économique.

    Au-delà de la différence de style entre ces deux femmes, il y a une réelle ligne de partage dans le domaine politique. Ségolène Royal représente en fait une autre gauche qui n'avait jamais vu le jour jusque là en France : une sorte de mélange assez étrange entre réformisme et un soupçon de populisme moderne. Je pense que c'est ce mélange inconnu (qui se rapproche par certains côtés du blairisme, au demeurant) qui effraie l'appareil traditionnel du PS.

    Quoi qu'on en dise, l'histoire personnelle forge fatalement les personnalités et les engagements. Ségolène Royal s'est construite contre les opinions de toute sa famille ou presque, qui penchait vers la droite dure voire l'extrême-droite. Elle a du affronter son père, un militaire, pour le contraindre à payer ses études et une pension alimentaire à sa mère, lui qui avait chassé son épouse sans aucune ressources du domicile familial.

    On ne choisit pas sa famille, mais on en hérite, qu'on le veuille ou non. Ses origines et sans doute l'atmosphère familiale ont contribué à lui donner une forme de rigidité qui peut ressembler parfois à celle de la droite dure. Or, cela, un socialiste le flaire à plus de cent lieues de distance. Tout du moins, un socialiste rompu à la politique. L'idée qu'une telle personnalité puisse diriger le PS hérisse littéralement les socialistes traditionnels. C'est sans doute pour la même raison que certains d'entre eux ont du pousser un ouf de soulagement quand Ségolène Royal a perdu. C'est que, quelque part, ils avaient et ont la sensation que Ségolène Royal les pousse, ainsi que le PS dans une direction où ils ne veulent absolument pas aller, et qu'ils détestent.

    Je reconnais, pour ma part, avoir été un peu outrancier pendant les élections internes du PS : j'ai pris parti, il est vrai, pour Ségolène Royal, parce que le Tout Sauf Ségolène m'énervait. Mais, sur le fond, j'ai un avis beaucoup moins tranché sur ce qu'il se passe au PS. Je suppose que les derniers évènements auront finalement assez peu d'incidence, malgré tout, sur l'avenir du PS.

    Le MoDem, à cet effet, ne doit pas compter sur une implosion du PS. Elle ne se produira pas. Mélenchon sera marginal et son parti n'a aucun avenir. Dès que la conjoncture se redressera, ce qui finira par se produire, Besancenot reviendra à des niveaux d'intention de vote conformes à ce que l'on a habituellement pour un parti d'extrême-gauche en démocratie.

    Tout cela pour conclure que le MoDem doit compter avant tout sur ses propres forces et sur ce qu'il sera capable de proposer aux Français. Il n'existait pas de courant démocrate en France avant le MoDem. Peut-être que le MoDem parviendra à aspirer certains sociaux-démocrates, mais, cela sera par la force de ses idées, pas par une explosion qui lui est extérieure.

     

    EDIT : tiens, y'en a qui se demandent où je classe Delanoë. Voyons, réfléchissez bien chers amis : d'où vient Ségolène ? D'une famille de catho de droite (d'où les références catholiques dans sa phraséologie, au fait) ! Qu'est Martine ? Une catho de gauche ! Or, cathos de gauche et de droite se détestent cordialement, c'est un fait avéré ! Quant à Bertrand, c'est un social-démocrate libertaire (une variante du social-démocrate traditionnel). Or, les cathos de gauche dont la mauvaise consicence de gauche est consubstantielle à leur nature de cathos de gauche, adorent les libertaires qui soulagent leur mauvaise conscience. Pour le compte, il y a assez peu de différences entre Bertrand et Martine, et là, davantage une histoire d'égo. Le côté libertaire peut-être, alors que les cathos de gauche abordent les choses davantage sous l'angle de la morale. En revanche, les cathos de droite voient dans les libertaires la quintessence de la déliquescence morale, alors...ceci explique cela...et je ne dis pas ce que les libertaires pensent des cathos de droite, évidemment...Vous le voyez, tout s'explique, beaucoup par les valeurs, d'ailleurs, dans ces histoires socialistes...

  • PS : le pire s'est produit

    C'est la catastrophe au PS, et, bien que d'un mouvement rival, je ne m'en réjouis pas. La France a besoin de forces d'opposition à l'heure actuelle, et, il faut l'admettre, le MoDem, actuellement, n'est pas encore assez puissant ni structuré pour assumer tout seul cette opposition. Toute décomposition profitera donc à la droite sarkozyste qui a un boulevard actuellement devant elle :

    - les gaullistes sont réduits au silence

    - le PS se déchire

    - le MoDem se construit

    C'est calamiteux. 42 voix d'écart, en effet, ce n'est pas valable à l'échelle nationale. Pour avoir milité par le passé dans un syndicat étudiant de gauche et y avoir vu des irrégularités, rien qu'au niveau d'une université, on peut trouver jusqu'à 100 fausses cartes, et pour une population exclusivement estudiantine et une participation de vote de l'ordre de 7 à 12% généralement. Alors sur 235 000 votants à l'échelle nationale...Ce n'est même pas la peine d'y réfléchir.

    En l'état actuel, la conclusion, c'est que l'on ne peut pas savoir qui a gagné, et qu'en effet, Royal est fondée à demander que l'on vote à nouveau au PS.

    Tout ceci est fâcheux : je n'étais pas mécontent de voir un duel Aubry-Royal, d'une part parce que je pense que l'on peut discuter et avec l'une, et avec l'autre (plus facilement avec la seconde dont les soutiens et la ligne sont bien plus homogènes), d'autre part parce que pour la présence des femmes en politique, cette issue est un bon signal.

    Bref, tout cela est inquiétant, et cela signifie que nous au MoDem, nous devons mettre les bouchées doubles pour pouvoir proposer un projet alternatif, sinon, comme le craint François Bayrou, nous pourrions bien avoir signé pour 10 années de sarkozysme (horresco referens !)...