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gauche - Page 3

  • Les blogs de gauche ne disent-ils pas tous la même chose ?

    Regardez-moi ce titre magnifique : est-ce que je ne sais pas, moi aussi, souffler très fort dans l'appeau à trolls ? Des blogues de gauche, évidemment, j'en suis pas mal. J'en lis même qui sont intéressants. Mais bon, j'ai souvent la sensation que l'information s'y répète en boucle d'un blogue à l'autre.

    Les mecs, ils arrivent en bataillon, et tac, c'est parti, qui un billet sur Woerth, qui un billet sur Sarko, qui un billet sur le félon (Besson), et cetera. Bon, d'accord, c'est amusant, mais il faut savoir varier les plaisirs.

    On a le sentiment, à lire tous ces blogues, que la gauche n'a rien d'autre à proposer qu'une dénonciation radicale du sarkozysme. Oh, certes, de temps en temps, on peut lire çà et là quelques  propositions avec mais elle se font rares, et on a finalement le sentiment que Nicolas Sarkozy, l'UMP, et les péripéties de sa politique donnent le diapason de l'actualité. Ils sont tous comme des entomologistes obsessionnels à disséquer les diptères qui volètent autour du grand corps décomposé de la majorité parlementaire. Bon, on sait, mais maintenant, il faut passer à autre chose, et, comme le dit Bayrou, préparer l'alternance.

    Nicolas invitait à aller commenter les propositions de François Hollande, il y a quelques jours . Ça, c'est intéressant. Je n'ai pas oublié le "moi je n'aime pas les riches" ridicule et gauchiste à souhait en 2007 du François de gauche, mais j'apprécie qu'il s'avance et appelle la gauche à être claire. Il recommande à la gauche de dire quels impôts elle fera payer et à qui. J'attends ça avec impatience, et cela me semble le minimum. Il a bien raison, le Françoué, de dire que l'anti-sarkozysme est une paresse, rentrons dans les débats, que diable ! J'ai cherché ses 86 pages de propositions sur la Toile, cela dit : pas trouvé.

  • Bayrou et DSK

    Un blogueur de Mediapart s'imagine que DSK pourrait rendre une candidature de Bayrou caduque à la prochaine élection présidentielle. Marie-Anne qui est habituellement plus perspicace ne semble pas avoir réalisé, dans son commentaire, que l'auteur est très loin d'être un centriste ; son hypothèse n'est qu'une hypothèse d'école qui repose sur des équivalences fallacieuses.

    Il faut, je le crois, mettre fin à des spéculations aussi hasardeuses que trompeuses. Bayrou peut bien préférer DSK à Sarkozy, ce qui se conçoit aisément, ils n'en sont pas moins aux antipodes à plein d'égards.

    DSK appartient à cette bourgeoisie internationale et pragmatique qui n'a que faire des spécificités françaises, considérées comme autant de lourdeurs désagréables. C'est un de ces europhiles fanatiques prêts à imposer par la voie technocratique l'univers bien-pensant conçu par la gauche moderne, européenne et bien-pensante, convertie à l'économie de marché et aux modes venues d'outre-Atlantique sans le dire à voix haute. Pour ces gens-là, parce que le compromis et l'Europe importent plus que tout, la revendication, particulièrement nationale, parce qu'elle s'oppose à tout lissage de l'opinion est forcément néfaste. Ces gens-là construisent l'Europe contre les nations, au lieu de la construire avec elles. Ils rêvent d'une société mondialisée, sans aspérités, où les business-school européennes rivaliseraient avec les MBA américaines (un condensé de Descoings, en somme...).

    Ils méprisent particulièrement la terre, le sol et tout ce qui renvoie à une quelconque forme de différence nationale. Ils brandissent la tolérance comme un étendard mais récusent les différences entre cultures, sauf s'il s'agit de soigner le decorum. On accepte la réserve d'Indiens, en somme, mais pas que l'Indien puisse faire tache d'huile.

    Il n'y a rien de plus opposé à cela que la vision terrienne d'un Bayrou, fondamentalement attaché à la culture et à la civilisation française. Ils peuvent bien s'accorder sur les institutions, mais tout les sépare pour le reste : il y a chez Bayrou l'idée qu'il y a des choses qui ne sont pas sacrifiables. Le MoDem pour son programme européen évoquait des biens premiers, mais je pense que la représentation de Bayrou est bien plus enracinée encore dans notre culture. Ce que Bayrou refuse de négocier, et c'est pour cette raison qu'il s'est opposé avec tant de virulence à Nicolas Sarkozy, c'est le modèle français, modèle qui doit être préservé comme un joyau précieux.

    Pour DSK et plus généralement les sociaux-libéraux et sociaux-démocrates du PS, ce modèle-là, comme tout le reste, est un vulgaire objet de négociation. Une marchandise que l'on fait peser dans la balance comme tant d'autres marchandises. Tous ceux qui défendent cette idée très particulière de la France, en somme, qui s'attachent à la francophonie et à ce qu'elle véhicule, sont avant tout des empêcheurs de tourner en rond. Le peuple, la nation puent, à leurs narines, et il faut faire leur bien sans les en aviser, parce que mineurs par essence, ils sont bien incapables de comprendre où se trouvent le Bien supérieur.

    Au nom d'une certaine idée de la paix et du bien-être, cette gauche-là est prête à gommer toutes nos aspérités, à ne plus communiquer qu'en anglais, à se coucher lorsque notre essence est menacée parce que pour eux, il n'y a pas d'essence : c'est là sans doute l'ultime avatar du matérialisme socialiste, une forme de constructivisme appliqué à la politique. Il n'y a que des émotions, des fantasmes et des peurs à la base des identités nationales, de leur point de vue, et l'idée que l'on puisse hypostasier une substance derrière ces dernières heurtent frontalement leur rationalité petite-bourgeoise, bien-pensante et socialiste. S'ils en acceptent le folklore, c'est de la même manière qu'ils se plaisent à acheter un petit objet d'art chez les Artisans du Monde.

    C'est toujours plaisant et satisfaisant moralement de faire son bwana avec les indigènes de toute sorte, y compris sur notre propre sol avec nos agriculteurs, par exemple : une forme d'aumône moderne, dépouillée de toute métaphysique, l'assurance de gagner une seconde vie au paradis socialiste décomplexé.

    Et puis ils sont tellement sûrs d'être les détenteurs de la vérité, les garants de la morale, sous couvert de mielleuses invitations au débat et au dialogue.

    Cette gauche-là, arrogante et sûre de ses bons sentiments, je la vomis depuis des années. Je ne lui souhaite pas plus de succès qu'au bling-blinguisme sarkozyste.

    Je vois en Bayrou, au sein de la classe politique, le dernier défenseur, à n'en pas douter, d'une idée certaine de la France, appuyée toute entière sur sa culture et ses traditions. La gauche ne porte rien de tout cela, et tout ce qu'elle promeut est soluble indifféremment dans une sorte de gloubi-glouba-globish européaniste internationalisé.

    La gauche cherche à instaurer une civilisation universelle (ce dont on pourrait la louer) mais nullement à promouvoir l'esprit français comme moteur de cette civilisation, esprit qu'elle renvoie à de l'archaïsme quand elle ne tente pas de disqualifier purement et simplement ses défenseurs en les renvoyant au conservatisme.

    Eh bien on se battra, et on ne se laissera pas faire, en portant à bout de bras les couleurs de la France, qu'elles soient bleu blanc rouge ou de lys sur fond azur, car ce sont là celles qui ont fait notre histoire et ce que nous sommes aujourd'hui.

     

     

  • Le comble de la rupture

    Savez-vous ce qu'est le comble de la rupture (au moins à droite, en tout cas) ? C'est Villepin faisant campagne contre Sarkozy sur ce thème. Je me demande si la droite pourra refaire ce coup-là une fois encore, sachant que Sarko avait fait campagne contre Chirac et Villepin de cette manière.

    Bien sûr, Villepin est loin de Sarkozy dans les sondages : il tourne à 7-10% et Sarkozy à 25-35% au premier tour. Mais bon, qui sait...

    En tout cas, j'ai fait quelques comptes avec le dernier sondage IFOP :

    Sarkozy : 26%

    Villepin : 10%

    => droite à 36%

    Marine Le pen : 11%

    => extrême-droite à 11%

    Bayrou : 9%

    => centre à 9%

    Total : 55%

    Donc, il ne reste que 45% pour la gauche...La gauche n'est pas majoritaire dans ce pays. En admettant de compter Mélenchon dans les candidatures de gauche, et pas d'extrême-gauche, on obtient :

    Aubry 26 + Duflot 4 + Mélenchon 5 = 35%

    Avec Besancenot à 7%, l'extrême-gauche est aux alentours de 8-9% puisque je suppose qu'il doit y avoir une candidature LO.

    Aubry gagne peut-être contre Sarkozy, mais ce n'est pas gagné pour la gauche qui demeure, à l'heure actuelle, et en dépit d'une cure d'opposition de bientôt 8 ans, toujours minoritaire...

    Bref, s'il y a rupture, elle pourrait se faire à nouveau à droite ou...au centre, qui sait...

  • La France bientôt totalement au pouvoir de la gauche ?

    André reprend une information prévisible depuis les municipales : le Sénat va passer à gauche en 2011, c'est inéluctable. Inéluctable et très inquiétant : la gauche domine les régions, les villes (les plus grandes villes sont à gauche), la représentation européenne (verts et  socialistes disposent d'un contingent conséquent d'euro-députés), s'apprête à gagner le Sénat, et est très bien partie pour emporter présidence et assemblée nationale en 2012. Une situation inédite et jamais vue sous la Vème République de concentration des pouvoirs.

    La droite aura gouverné sans discontinuer depuis 10 ans, mais pas avec une telle majorité. J'avoue que cette perspective ne me réjouit pas du tout. Il faut espérer l'émergence d'une autre droite, solide, sérieuse, libérale et humaniste, respectueuse des libertés tout en étant ferme, avec un véritable projet social et économique pour tenter de renverser la vapeur. Tout le contraire de la droite sarkozyste. Bien sûr, idéalement, j'aimerais que ce soit une alliance de centristes, de libéraux et de démocrates qui parviennent à créer une majorité, mais, vu l'état du centre à l'heure actuelle, cela me paraît illusoire, même si l'on peut toujours rêver, évidemment.

    C'est dans les villes d'abord que centre et droite doivent relever le gant pour proposer des projets alternatifs à la gestion de gauche, souvent, il est vrai, largement social-démocrate (Delanoë, Collomb sont des réformistes ou des sociaux-démocrates, à Paris et Lyon).

    Un travail de longue haleine qui exclut les effets d'annonce, évidemment.

    Si jamais la gauche parvient à une telle concentration de pouvoirs, elle aura les mains libres comme rarement une majorité les aura eues dans le passé. L'échec ne lui sera plus permis. Et en même temps, la France est à peu près certaine d'essuyer les plâtres idéologique d'une telle majorité. Les temps qui s'annoncent pourraient être durs ; une question me taraude : la gauche parviendra-t-elle à être aussi nulle que Nicolas Sarkozy ? Et quand je pense qu'avec un ou deux ralliements de poids, et un peu plus de présence sur le finish, on aurait pu avoir Bayrou comme président parce qu'il aurait alors gagné le second tour contre Nicolas Sarkozy...Cinq ans de perdus dont la France risque de ne pas se remettre puisqu'elle va voter à gauche désormais, et qu'on va se taper une sorte de gouvernement Jospin bis...enthousiasmant, quoi...

  • Le MoDem doit cesser de faire risette à la gauche !

    Et voilà. Le MoDem s'est pris la baffe qu'il était prévisible qu'il se prenne. A vrai dire, j'en ai ma claque d'un parti qui ne cesse de faire risette à la gauche. Plus qu'assez. Je note d'ailleurs avec satisfaction que là où des personnalités de centre-droit assumées, anciens de l'UDF se sont présentées (Aquitaine, Bretagne, Basse-Normandie) le MoDem obtient des scores honorables.

    Une fois encore, le message du MoDem a été contradictoire : on se déclare indépendant, mais on récuse toute alliance avec l'UMP tout en faisant des avances à la gauche. Alors il faut être clair : soit on est capable de s'allier des deux côtés selon des problématiques régionales, soit on ne s'allie avec personne. Mais on ne louvoie pas sans cesse avec un message illisible. Je n'ai pas voulu plomber la campagne en disant ce que je pensais de la stratégie, mais je commence à en avoir plus qu'assez de voir le MoDem courir après les écolos et la gauche. Très logiquement, d'ailleurs, les électeurs préfèrent l'original à la copie. Pendant ce temps, il y a un boulevard, un boulevard ?, que dis-je !? une autoroute grande ouverte et déserte ou presque au centre-droit. Pas forcément un centre-droit rallié, mais indépendant, capable d'approuver le pouvoir quand le pouvoir a raison. Bref, ce que Bayrou me semblait avoir promis dès 2006.

    J'en ai assez de le dire, et je pense que je ne suis pas le seul. Je sais très bien que Gilles Artigues, par exemple, pense exactement la même chose que moi sur le centre-droit. Je pense qu'un Jean Lassalle, un Bruno Joncour se sentent bien mieux dans un tel positionnement que dans celui qui est le nôtre et nous mènera inéluctablement à la PRGisation...

    Le MoDem n'est pas au centre, à aucun point de vue, y compris programmatique. Je vais faire partie de ceux qui vont rester dans la difficulté, mais j'en ai aussi ma claque. Je vais faire partie de ceux qui vont faire des propositions stratégiques et programmatiques. Et si je constate qu'elles ne sont pas retenues, je vais en tirer des conclusions définitives.

    Je suis déçu quand je fais 3-4% tout en défendant des idées qui sont les miennes ; mais quand je me ramasse ce score-là tout en ayant défendu sans enthousiasme des propositions qui n'étaient pas les miennes, ras-le bol.

    Comme j'en ai assez, je vais lancer des appels à soutenir l'UMP au second tour là où je le juge pertinent d'ici le prochain tour des régionales. A commencer par la région Rhône-Alpes où il faut résolument faire échec à Philipppe Meirieu qui va se rallier au PS (il est habitué à manger à tellement de râteliers...). Pas seulement : je n'imagine pas pouvoir voter pour les Socialistes en île de France. Alors, je vais la faire à la Bayrou pendant la présidentielle : je ne voterai pas pour Anne Hidalgo et Jean-Paul Huchon au second tour des Régionales...

    Ah, et je fais un EDIT, ce n'est pas peine de gloser sur l'échec de Nicolas Sarkozy pour se consoler : c'est d'un ridicule consommé. On ferait mieux de s'occuper de nos oinions de et penser sérieusement à construire un parti digne de ce nom...

    Quant à parler de rassembler les autres, on n'a qu'à commencer par se rassembler nous-mêmes, ça fera un bon début ; les châteaux en Espagne et les moulins à vent, ça commence à bien faire aussi...

    Bref, m... je ne suis pas allé au MoDem pour rejoindre un parti de gauche, me réjouir des victoires de la gauche parce qu'elles sont des défaites de Sarkozy et cetera...

  • Il faut perdre la présidentielle pour gagner les régions...

    La Droite, certainement, doit se lamenter de ne parvenir à récupérer les régions depuis bientôt une décennie, maintenant. La raison en est assez simple : les élections régionales sont des élections intermédiaires, propices à la manifestation des mécontentements, quand bien même les enjeux seraient locaux. Elles ne sont donc jamais aisées pour un pouvoir en place, a fortiori quand elles appartiennent déjà à l'opposition.

    La Droite est au pouvoir depuis 2002, ou, tout du moins, truste les mandats nationaux. Il ne peut donc lui être aisé, en période de crise comme celle que nous vivons, de conquérir des mandats locaux.

    Le parti socialiste n'a pas manqué de présenter son bilan dans les 20 régions qu'il détient. A mes yeux, il est pourtant co-responsable, avec l'UMP, de la situation économique de la France. Nos industries ferment, nos entreprises déménagent, notre balance commerciale est en déficit chronique depuis 2004 (tiens, l'arrivée des Socialistes dans les Régions, à ce sujet...), il est où le bon bilan des régions ? Ce qui est vrai, en revanche, c'est que les collectivités locales, dominées par la gauche, ont augmenté considérablement leur nombre de fonctionnaires, et certainement pas dans un ratio d'un pour un avec l'État, comme le souligne Hashtable dans un récent billet.

    En fait, à aucun moment les Régions (y compris les deux détenues par la droite, d'ailleurs) n'ont fait de l'industrie et de l'économie une de leur priorité. Elles ont au mieux cherché à maintenir ce qui existait, sans d'ailleurs en avoir le pouvoir, la plupart du temps. Oh, bien sûr, il y a eu création d'une série en tout genre de guichets pour entreprises innovantes, mais, de ce que j'ai pu constater, ces aides ont servi surtout à alimenter des canards boiteux incapables de voler de leurs propres ailes. Très peu d'entreprises aidées ont été capables de se dégager de l'aide publique pour attirer des investissements privés. Or, le véritable enjeu, c'est celui-là : attirer les capitaux-risques, les business Angels. Le bilan des pôles de compétitivité est à cet égard édifiant : c'est très honnête d'avoir donné accès au grand public aux tableaux de bord de chaque pôle, mais du coup, on y constate la faiblesse des investisseurs privés.

    Dans le même temps, un État impécunieux et dépensier, aux mains de la Droite, dilapidait les rares recettes en cadeaux, exonérations, dépenses et promesses de toutes sortes ; Nicolas Sarkozy s'est fait une spécialité de la chose, je n'y reviendrai pas.

    Je continue d'espérer que de nouvelles forces fassent des propositions sérieuses et les mettent en action. J'ai jusqu'ici pensé que ce pouvait être le MoDem. Le MoDem ne devrait en aucun cas se compromettre ni avec la droite, ni avec la gauche qui mènent notre pays à la catastrophe, tour à tour depuis 20 ans. Nous devons bâtir une alternative sur la durée, c'est à dire avec un horizon bien plus lointain que 2012 et au risque de n'avoir, dans un premier temps que très peu d'élus.

    Le FDP en Allemagne, a passé dix années sans alliés, les Lib-Dems, en Angleterre, de longue date, sont indépendants. Ils tutoient désormais des scores entre 15 et 20%, et, en Angleterre, les Lib-Dems pourraient même passer devant le Labour dans les prochains mois. Ils nous ont tracé la voie : nous devons faire de même et proposer des solutions originales. Bien sûr, nous courons le risque de ne pas avoir beaucoup de représentants, mais je préfère manger une mauvaise soupe aux choux que de devoir ma gamelle au bon vouloir des uns et des autres.

    Et surtout, je ne me vois en aucun cas participer au crash généralisé du pays par des compromis et des alliances fumeuses auxquelles nous n'avons rien à gagner. En particulier, il s'agit de ne pas être dupe avec les Socialistes : nous ne les intéresserions que si nous dépassons 10%. Inutile de faire des plans sur la comète en les ménageant et en évoquant l'alternance au pouvoir UMP. Dans les Régions, les Socialistes ne font guère mieux que l'UMP à la tête de l'État. On peut participer à des actions ponctuelles ensemble, mais certainement pas gouverner de concert, voilà quel est mon avis sur la question.

    Cela suppose de revenir à un programme politique, économique, social et sociétal, véritablement centriste et original. Il faut en finir avec la gauchisation (parfaitement inutile) de nos idées. Dans les prochains jours, je vais proposer une réécriture, morceaux par morceaux, de l'actuel programme du MoDem. Il s'agira là de propositions d'amendements dont nous pourrons discuter après les Régionales, puisque ce programme est ouvert et pas définitif.

    Nous allons sans doute perdre ces élections régionales, mais perdons-les au moins avec honneur, et préparons l'avenir ! Assez des élus qui rêvent d'alliances avec la gauche pour retrouver leur siège, assez des Corinne Lepage qui clame à cors et à cris la nécessité d'une alliance avec une Europe-écologie, qui représente, à mes yeux, la plus vaste fumisterie de toute l'offre politique et qui de toutes façons, nous méprise ! Assez des opportunistes qui flairent le sens du vent !

    Penchons-nous, maintenant, sur les souffrances de la France et des Français, et offrons-leur une perspective concrète, réaliste mais originale et novatrice, car ce débat avec ce peuple, notre peuple, c'est à mon avis, le seul qui vaille vraiment.

  • Peillon/Descoings, même combat !

    Tiens, Brighelli va pouvoir écrire la suite de la Fabrique du Crétin. Je dénonce, ici,  depuis un moment la collusion entre la droite moderniste et la gauche réformiste sur les questions d'éducation. A preuve la dernière tribune de Peillon qui veut déglinguer les grandes écoles. Quand je lis ça, je suis exaspéré : c'est la gauche, avec la complicité de la droite, qui a foutu en l'air l'école républicaine. Et maintenant, avec leurs réformes égalitaristes de merde, ils s'en prennent à ce qui fait le sel de notre enseignement. La reproduction sociale, ce n'est pas la faute des grandes écoles. C'est l'école, les collèges et les lycées qui ne parviennent plus à offrir des alternatives de qualité aux enfants des classes populaires.

    Et je n'entends pas une voix, pas une seule au MoDem, pour condamner ces attaques ridicules contre l'excellence. On participe à des colloques avec cette gauche réformiste - soit ! - et on ne fait entendre aucun son de cloche différent ?! Non,  on opine du chef aux déclarations des Cohn-Bendit et Peillon, bien d'accord, sur le fond, avec le sieur Descoings.

    Oui, Monsieur Peillon, il y a eu trahison, comme vous dites, mais elle est le fait de vos amis politiques. Dire que beaucoup sont allés faire fortune dans le privé pour évoquer cette trahison, c'est se moquer du monde. Le seul dévoiement, c'est celui de vos bataillons qui ont gangrené l'Éducation Nationale à tous les étages de sa technostructure et ont contaminé de longue date la droite.

    En réalité, en France, l'unique différence qui existe entre gauche et droite est celle des moyens qu'il convient d'allouer ou non à l'école. Pour le reste, il n'y a même plus l'épaisseur d'une feuille de papier entre idéologues de droite (Ferry, Descoings et compagnie) et idéologues de gauche.

    Et les rodomontades d'un Sarkozy ou d'un Ferry contre mai 68 ne font en aucun cas illusion. Je viens d'une famille de paysans, et dans cette famille, un des enfants de mon grand-père qui était un petit exploitant agricole (deux vaches, un vieux canasson, un poulailler, quelques hectares, trois clapiers et une étable à cochons - j'oubliais le jardin potager) a fait science-po. Il était boursier et a du marner et se priver de tout, faire tous les petits boulots pour y arriver. Il a échoué à l'oral de l'ENA parce qu'on lui a posé une question à l'oral sur les Impressionnistes et qu'il n'avait jamais eu le temps ni les moyens de se rendre dans un musée.

    Et regardez notre école de merde et ses baskets citoyennes à la con, ses préventions sida, obésité, ratp, incivilité, connerie, marche sur la crotte des chiens, éternuements, son éducation civique à la noix et ses droits à la connerie. De la merde en barre. Tout le monde il est égal. Tout le monde il est content maintenant. Et comme tout le monde il va rater les concours des Grandes écoles, eh ben on va supprimer les grandes écoles, comme ça, tout le monde il va être content et encore plus égal. Giga, non ?

    Putain, jamais je ne voterai plus à gauche. Mais, en fait, sans doute pas à droite non plus. Et au centre ? Ben s'ils continuent à faire risette à la gauche réformiste, jamais plus je ne voterai tout court.

  • Rencontres de droite et de gauche

    Tiens, ça, c'est fort ça : je viens de découvrir l'existence de deux sites sur le blog d'Eric Mettout, un journaliste de l'Express. C'est André, sur sa troisième voie (j'ai un peu de mal à écrire le nom du blog parce q'à la fin des années 80, c'était aussi le nom d'un groupuscule néo-facho) qui s'agace de ce que je ramène tout à la gauche et à la droite. Eh bien moi, je dis que le créneau est porteur. Il fallait y penser : un site de rencontres pour le peuple de droite, et son miroir pour le peuple de gauche. Eric Mettout trouve que la fille de droite a un regard salace (ce ne serait pas un parti pris de gauche, ça, des fois, hmmm ?...) ; moi, je suis d'accord pour mettre tout le monde d'accord (c'est ça, le centre). La fille de gauche et celle de droite sont toutes les deux bandantes, objectivement.

    Pour l'instant, peu ou pas de partenaires mis à part la plate-forme forum politique. Mais comme je suis sympa et que l'initiative me fait bien rigoler, eh bien voilà un coup de pub pour ces deux sites amusants. A noter, toutefois, que les prix, eux, ne sont pas du tout de gauche...en effet, il faut s'inscrire, et rien que pour un mois, paf le coup de bambou, c'est 30 euros. Cela a beau être légèrement dégressif au fil du temps, 120 euros tout de même pour six mois ! Ah, une remarque, tout de même : les conditions d'utilisation spécifient que tous les services sont gratuits pour les femmes souhaitant dialoguer avec des hommes.

    Il faut dire que rechercher une femme selon ses opinions politiques, c'est bien une idée d'homme, ça. Il peut y avoir évidemment quelques militants tentés par l'exotisme du camp adverse...

  • Sans le latin, sans le latin, l'école nous emmerde...

    La chanson de Brassens, sans le latin, sans le latin, la messe nous emmerde, m'a toujours fait rigoler. J'ai fait à ce sujet une trouvaille improbable sur la Toile :un blog d'un sociologue dont l'objet d'étude est le latin, et ce, dès la première année de d'étude de cette langue. On y trouve des choses surprenantes : le latin, envers et contre les apparences, vit ses plus belles heures actuelles en France, puisqu'il n'y a jamais eu autant de latinistes en France !

    Cette langue est finalement assez emblématique de l'idée que nous nous faisons de l'école et de notre rapport à l'excellence. Elle symbolise la science, le savoir, l'érudition et la rigueur. On n'y peut rien, c 'est quasiment inscrit dans nos gènes, à nous autres, pays latins.

    D'une certaine manière, le latin incarne l'ancienne France, celle tu terroir, de la tradition, engagée dans une lutte sans merci avec le modernisme frénétique (et non la modernité). Ce n'est guère étonnant qu'un Descoings, par exemple, veuille la mort de cette discipline.

    Si la gauche réformiste a globalement su revenir des errements planistes et étatistes qui caractérisaient toute la gauche dans les années 70  et 80 dans le domaine économique, elle n'a en revanche jamais renié ses fondamentaux dans le domaine éducatif : en particulier, c'est encore et toujours Bourdieu et les thèses constructivistes qui sous-tendent une large partie de sa démarche. Ce constructivisme-là a essaimé puisqu'il a aussi contaminé une large part de la droite libérale en se recombinant (comme le font parfois les virus d'un règne animal à un autre) avec son utilitarisme traditionnel.

    La gauche réformiste assure vouloir stériliser les élites en empêchant leur reproduction. Il lui est donc logique d'éradiquer les héritages. La droite moderne ne fait pas fondentalement un calcul différent : elle rêve d'hommes neufs ou assimilables pour éjecter définitivement la vieille droite, attachée à la tradition : elle a donc trouvé dans le constructivisme un allié objectif.

    Tout cela n'est que poudre aux yeux, bien évidemment : la droite moderniste avance sans fard, ou presque, tandis que la gauche réformiste s'accomode très bien des écarts de condition sociale. En revanche, en coupant à la source les voies de l'excellence, il est à peu près assuré que ce seront désormais les passe-droit qui permettront à une nouvelle élite très select et jet-setisée de conserver ad vitam aeternam les clefs de l'ascenseur social.

    Dans son Tiers-État, dans son Projet d'Espoir et dans son Abus de pouvoir plus encore, il me semble que Bayrou a vu une large part de ces aspects. La panne de l'ascenseur social n'est pas une vaine incantation, à ses yeux, mais une préoccupation bien réelle. A rebours des modernistes et réformistes, le fond de sa pensée, c'est que pour monter dans l'ascenseur social, il est nécessaire de s'approprier les héritages. Nos héritages. Et c'est bien pour cela qu'il souhaite préserver partout, de manière égale et équitable les voies de l'excellence sur tout le territoire français. Le même souci se fait jour dans le livre de Jean Lassalle, la Parole donnée, où il évoque avec nostalgie le temps où jusque dans le village le plus reculé de sa vallée, on pouvait faire ses humanités.

    In fine, toute la culture issue des héritages (et aux premières loges, le latin, la musique classique, le patrimoine, l'art et le théâtre classiques) par exemple) est victime d'un vaste mouvement de tenailles qui lui laisse bien peu de chances de survie. Sa subsistance se fait, d'ailleurs, non au nom de la tradition, mais en vertu de la diversité, dans laquelle on case à peu près tout et n'importe quoi.

    Et pourtant, tous ces fichus cabotins, ils ne savent pas ce qu'ils perdent !

     

     

  • Mon libéralisme expliqué à la gauche

    Il y avait un Kremlin des blogs, hier à la Comète, bar fameux du Kremlin-Bicêtre du côté de la porte d'Italie à Paris. Étaient présents à peu près la liste de blogueurs dressée par Olympe mardi dernier. J'ai donc pu rencontrer Olympe herself, en compagnie de Polluxe et Lucial Mel et nous avons évoqué la parité hommes-femmes dans les Conseil d'Administration des entreprises. Il y a actuellement un rapport sur le sujet, écrit par une Inspectrice Générale des Affaires Sociales. Nous aurons certainement l'occasion d'y revenir dans les prochains jours.

    Dagrouik (intox2007) et Vogelsong (piratages) (qui est venu à l'improviste) ont attaqué fort : comme je me suis proclamé libéral, ils voulaient à tout prix me faire endosser la dictature de Pinochet au Chili et les expériences économiques des Chicago Boys. Soyons clair : une dictature ne peut en aucun cas se réclamer du libéralisme, y compris économique. Il n'y a pas de libéralisme économique sans libéralisme politique. Et pour cause : le libéralisme économique a besoin de transparence, condition sine qua non d'une concurrence libre et non faussée. Comment lutter contre des oligopoles ou des monopoles dans une dictature ? Y imagine-t-on un seul instant une procédure de type class-actions (déjà qu'on a du mal à les faire appliquer dans une démocratie...?

    J'ai eu une discussion fort intéressante avec les concepteurs de pealtrees, deux blogueurs, Cratyle et Wallen. Je connaissais déjà le premier, et j'ai pu du coup lui demander pourquoi il avait choisi Cratyle comme nom de son blog ; pour mémoire, Cratyle est le titre d'un dialogue de Platon où le personnage du même nom soutient que derrière chaque mot il y a une essence. S'appuyant sur la doctrine de Protagoras, il fait valoir que ce qui est faux n'est pas et qu'il est impossible de dire ce qui n'est pas ; le discours rend donc forcément compte de ce qui est. CQFD... Si Cratyle le blogueur rejette les essences, il considère en revanche bien que les mots construisent la réalité et même, l'organisent. Position constructiviste classique, in fine. Pearl trees, sa création, répond à une logique similaire avec la volonté d'organiser les contenus sur la Toile en leur donnant du sens.

    Wallen, quant à lui, m'a communiqué des informations fort intéressantes sur un produit financier dont j'avais entendu parler mais dont j'ignorais le mécanisme : les futures. Il s'agit d'un produit qui se vend sur les marchés dérivés : c'est un contrat à terme  par lequel on s'engage à acheter des matières premières à un prix fixé au moment de sa conclusion. J'y reviendrai prochainement dans une note.

    Interpelé par Piratages et Intox2007 sur mes préférences entre Peyrelevade et Corinne Lepage, j'ai repris en la simplifiant une note que j'avais déjà écrite : je m'accorde avec Peyrelevade pour penser que la ré-industrialisation de la France est une nécessité absolue et qu'il faut absolument que l'industrie puisse dégager des marges importantes pour investir. Mais je pense que les vieilles industries ne peuvent servir de support à cette ré-industrialisation : ce sont les énergies renouvelables, l'industrie verte de demain qui emporteront l'ancien monde industriel dans l'ouragan capitaliste qu'a parfaitement décrit Schumpeter. Si les glogueurs de gauche ont donc pu constater certaines convergences avec l'aile droite du MoDem, que je représente, il y a eu aussi quelques couacs. Notre protection sociale demeure à financer : c'est inévitable, et si ce n'est pas l'entreprise qui le fait, ce sera forcément les salariés...

    Il y avait deux autres représentants de la sphère démocrate à la Comète : GroDem qui a fermé son blog il y a quelques temps, mais dont l'entité matérielle et physique existe encore et un lecteur de blogs répondant au nom d'Arnaud, manifestement attiré par les sirènes de Terre Démocrate. Nemo était là, bien sûr, avec son style britannique tout en rondeurs ; il a fait sa propre relation de l'évènement. Il n'est pas le seul : l'organisateur avec lequel j'ai échangé quelques mots a fait de même. Il a du boire : il croit que j'étais un jeune mec cordial. Pas du tout : moi, j'étais le moustachu propre sur lui, proche de la soixantaine qui tenait le Figaro sous un bras, et la revue de l'Institut Montaigne sous l'autre et qui venait juste de garer sa BMW en double-file sans warning devant la Comète.

    Entre autres agréables découvertes, j'ai enfin fait la rencontre de la charmante Elsa, qui a quelque chose à dire sur son blog...Son fiston de six ans et demi peut se gratter pour espérer avoir un jour un téléphone portable, en tout cas, à ce que j'ai compris...

    Nous avons tous convenus, en fin de soirée, qu'il était bien triste de voir la droite gouvernementale déserter complètement la blogosphère, à la notable exception d'Authueil et de Koz. Et encore, ils ne revendiquent pas une étiquette politique militante : Nicolas semblait envisager un plan d'action pour faire monter un blog UMP au classement wikio. Encore faudrait-il en trouver un...à suivre, donc...