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Modem - Page 74

  • Abeilles en danger !

    Enfin je vais chanter le peuple industrieux
    Qui recueille le miel, ce doux présent des cieux.
    Mécène, daigne encor sourire à mes abeilles.
    Dans ces petits objets que de grandes merveilles !

    Géorgiques, livre IV , Virgile,  (traduction par l'Abbé Delille)

    C'est en ces termes que le poète latin Virgile chante les plus ingénieux insectes de la création. Sauf que ces sympathiques bestioles sont en danger, et que les amateurs de miel devront bientôt se contenter de miel de synthèse au train où vont les choses. 

    En fait, il y a de plus en plus d'abeilles en ville (en raison des températures clémentes et des zones vertes aux floraisons diversifiées) et de moins en moins à la campagne. On produit donc de plus en plus de miel de ville ! Ces petites bêtes sont pourtant tout à fait nécessaires dans les campagnes.

    L'UNAF a lancé un projet "l'abeille, sentinelle de l'environnement" afin de soutenir la protection de ces braves petites bêtes. Moi je propose que le MoDem devienne partenaire et adopte un rucher qu'on pourrait placer au 133 rue de l'Université. Ce serait sympa comme tout, et on pourrait faire des dégustations de miel !

    En fait, ce sont les monocultures et les pesticides qui contribuent à éradiquer progressivement les abeilles en milieu rural. Sans compte les "mauvaises herbes" que l'on arrache à tour de bras, mais qui sont très appréciées des petites butineuses.

    J'en profite pour préciser qu'à l'heure actuelle, la loi sur les OGM ne prend absolument pas en compte les abeilles : ces petits insectes se déplacent, eux, et quand ils butinent, se fichent bien de savoir si la fleur sur laquelle ils sont est modifiée ou non. Bref, une raison de plus d'avoir voté contre ce texte.

    Alors hip hip hip...bzzzzz pour les abeilles, et, si vous en voyez, ne les tuez surtout pas, mais permettez-leur délicatement de sortir. Et si vous les aimez, sachez qu'elles apprécient particulièrement le thym. En tout cas, les Romains truffaient les jardins à, rûchers de thym, et je les crois suffisamment bons apiculteurs pour avoir réfléchi à la chose. A preuve le livre entrier que Virgile leur consacre !!!

     


  • Afghanistan, Philippe Nogrix exprime ses doutes

    1592235994.jpgPour mémoire, Philippe Nogrix, sénateur UDF-MoDem, est un membre de la commission des affaires étrangères du Sénat. Il a exprimé le 03 avril dernier dans une tribune ses interrogations sur l'engagement français en Afghanistan.

    Comme quoi, Quindi et moi ne sommes pas les seuls à nous interroger au MoDem à ce sujet... Je constate qu'il observe, comme Quindi, que c'est le Soft power qui a le plus de chances de produire quelque chose en Afghanistan, et notamment la recostruction.

     

    La France va renforcer sa présence en Afghanistan.

    Le Président de la République vient de l'annoncer. On peut regretter que le Parlement ait été placé devant le fait accompli. D'autant plus que cette décision n'est pas anodine.

    Depuis 2001, la France participe à l'opération menée en Afghanistan, par l'OTAN sur mandat de l'ONU, contre Al Qaïda et les talibans. Cependant, sa participation est bien moindre que celle de nos voisins anglais ou allemands. Aujourd'hui, 1700 soldats français sont déployés en Afghanistan, sur un total de 60 000 hommes.

    Ce seront 700 soldats français supplémentaires qui y seront envoyés. Autrement dit, la France va augmenter sa présence de plus de 40 %.

    C'est une inflexion lourde de conséquences. 
          Des conséquences humaines d'abord. En Afghanistan, les troupes sont confrontées à une véritable guerre. La vie des hommes est en jeu. 
          Des enjeux budgétaires ensuite : cet envoi pourrait faire exploser le budget des " opérations extérieures ". 
          Enfin, l'enjeu est géostratégique : une inflexion majeure des positions françaises sur la scène internationale semble se dessiner par-delà la seule question afghane.

    Au regard de ces trois enjeux, les tenants et les aboutissants du renforcement de la présence française en Afghanistan n'apparaissent absolument pas clairement. Là est le problème. 
        Pourquoi envoyer 700 hommes supplémentaires ? Cette décision ne correspond pas à une demande de nos alliés. La France agit de manière unilatérale.
         Alors quel est l'objectif ? 
         Pacifier le pays et lutter contre le terrorisme, dit-on. Oui, mais alors, les spectres du Vietnam ou de l'Irak ressurgissent : depuis 7 ans que nous sommes là-bas, les choses se sont-elles améliorées ? Non. Le conflit paraît s'enliser. Le seul moyen pour réussir la transition de la guerre à la paix réside dans le développement et la reconstruction. Mais, la France jouera-t-elle cette carte ? Pas sûr du tout. Si son contingent d'hommes augmente, en revanche, ce ne semble pas être le cas de son aide financière.

    Etait-il opportun, dans ces conditions, d'envoyer ces 700 hommes supplémentaires ? Ce ne paraît pas être le cas pour plusieurs raisons. 
         Premièrement, des raisons logistiques. Où trouver les soldats requis ?
         Deuxièmement, cette décision pourrait compromettre les autres engagements que nous avons pris auprès de nos alliés de pouvoir déployer des troupes en cas de crise urgente. 
         Troisièmement, la raison budgétaire : 700 hommes de plus, ce pourrait être 50 millions d'euros supplémentaires sur un poste " opérations extérieures " qui a déjà explosé. Où sera trouvée cette somme ?

    Une seule raison paraît vraiment justifier la décision présidentielle : elle entre dans le cadre d'une inflexion majeure de notre positionnement géostratégique. La France se serait engagée dans un profond " glissement atlantiste ". Pour preuve : les 700 soldats français supplémentaires seront déployés dans l'Est de l'Afghanistan où a lieu la guerre contre les positions frontalières d'Al Qaïda, auprès des troupes US.

    Ainsi, toutes les interrogations que nous avons évoquées aboutissent à des questions plus fondamentales : jusqu'où ira le glissement atlantiste de la France ? Qu'en penseront nos partenaires européens ? N'était-ce pas le moment de reparler d'engagement concerté ? Autant de questions qui restent sans réponses.

     

     

  • MoDem : les commissions parisiennes redémarrent

    Le programme parisien du MoDem a été élaboré par de nombreux adhérents, réunis en commissions. On sait ce qu'a été finalement le résultat du MoDem à Paris, un peu plus de 9% des voix, dans un contexte de désaffection électorale (abstention importante) et d'une vague de gauche.

    Le rôle des commissions va donc évoluer. Certes, il s'agit de préparer 2014, mais surtout de se montrer vigilant, et de proposer en cours de mandature des solutions alternatives aux Parisiens, solutions qui seront portées par Marielle de Sarnez au Conseil de Paris, et par les porte-parole qui émergeront dans la capitale. 

    Trois militants chapeautent l'organisation actuelle des commissions afin de les coordonner :

    248618492.jpg393352299.jpg1655302280.jpgCéline Alléaume , Christelle de Crémiers et Lionel Corre. C'est donc avec eux qu'il conviendra de prendre contact pour travailler au sein de ces commissions. Toutefois, de nombreuses sections locales du MoDem se sont également remises à l'ouvrage, et il est bien sûr possible d'oeuvrer dans un arrondissement uniquement. A vrai dire, les points chauds ne manquent pas. Je ne les ai pas tous répertoriés, mais, dans le 16ème, par exemple, l'intention de construire au beau milieu du Parc Sainte-Perrine devrait attirer notre attention, d'autant que nous pouvons avoir des convergences avec les Verts sur ce sujet, et dans le 15ème arrondissement, ce sont les excès du nouveau centre Beaugrenelle auxquels nous devons prendre garde. Autre thème : progressivement, la mairie de Paris essaie de transformer les Jardins de la Ville de Paris en crèches afin de remplir son quota de promesses. Il ne faut absolument pas laisser faire cela, tant ces écoles à la pédagogie particulière et à l'encadrement exceptionnel sont une chance pour les enfants qui ne rentrent pas immédiatement dans le moule scolaire.

    Je cite ces trois exemples, mais il y en a d'autres. Dans le domaine de la finance, Paris n'est plus qu'une place régionale, désormais, et elle continue de dégringoler la pente, or, ce sont près de 400 000 emplois en île de France qui vont être concernés sur les prochaines années dans le secteur bancaire en raison des départs à la retraite. Il ne s'agirait pas que ces  emplois partent avec leurs actuels titulaires...

    Oui, nous avons beaucoup à faire ; nous pouvons être déçus de nos résultats, soupirer en songeant que Paris en a repris pour 6 années de gestion socialiste, mais il faut tenir et apparaître comme une force de proposition et de vigilance orange. 

    Voici donc les dates des prochaines réunions des commissions :

    Les réunions se tiendront à 19h30 au 133bis, rue de l’Université, 75007 Paris aux dates suivantes:

        * Lundi 28 avril : Commission Éducation et Culture
          Groupes : Éducation, Jeunesse & Vie étudiante, Sport, Culture, Patrimoine

        * Mardi 29 avril : Commission Développement économique, entreprises et nouvelles technologies
          Groupes : Entreprises, Attractivité, Emploi, Commerce & Artisanat, Innovation et nouvelles technologies

        * Mardi 6 mai : Commission Aménagements urbains et développement durable
          Groupes : Transports, Urbanisme, Environnement, Développement Durable

        * Mardi 13 mai : Commission Démocratie et Finances Locales et Commission Grand Paris
          Groupes : Institutions, Finances Locales, Démocratie Locale, Grand Paris

        * Mercredi 14 mai : Commission Solidarités et Société
          Groupes : Diversité, Familles, Santé, Seniors, Logement

  • Crise alimentaire : l'occasion ou jamais !

    Des émeutes de la faim éclatent dans les pays les plus pauvres, tandis que dans les pays les plus riches eux-mêmes, les poubelles et leurs déchets commencent à faire l'objet d'âpres disputes parmi les miséreux.

    Il y a donc urgence à relancer la production agricole partout dans le monde. Certes, la sécheresse ou plus généralement les intempéries, ont frappé en nombre de points de la planète.

    Pourtant, il y a là une occasion inespérée pour plusieurs pays émergents, l'Afrique en particulier, de lancer enfin un plan de grande ampleur de développement des surfaces agricoles. Ceci ne doit évidemment pas se faire au détriment des forêts. 

    Le FMI pourrait jouer un rôle positif en favorisant des financements d'envergure dans ce domaine. Il faut en revanche que ce soient les pays producteurs qui réalisent des bénéfices, et pas uniquement quelques multi-nationales de l'agro-alimentaire.

    Un bon modèle de développement pourrait être celui du commerce équitable, avec des critères certifiés par des organismes du type Max Havelar.

    Nous pouvons faire d'un malheur un bien, mais cela supppose de s'engager et de ne pas se contenter de mener une politique de redistribution des surplus, réflexe habituel des pays occidentaux, mais qui ne font qu'anesthésier temporairement la douleur sans pour autant en supprimer le cause.

    J'espère que dans ce domaine, le MoDem mènera une réflexion de fond avec des propositions concrètes, car le sujet est grave et engage l'avenir de la planète toute entière. 

    François Bayrou, lorss du colloque de l'UDF du 11 février 2006, sur l'agriculture et les territoire ruraux, avait posé les bases d'une autre organisation de l'agriculture des payx émergents :

    Et le troisième impératif d’une politique agricole, c’est le maintien d’un tissu dense d’agriculteurs.

    [...]

    Mais c’est une exigence vitale pour le tiers-monde ! Je voudrais vous rappeler les chiffres, si souvent ignorés. Il y a 1,3 milliards de paysans sur la planète. Parmi eux, moins de 30 millions sont mécanisés, disposent d’un tracteur. 250 millions ont une bête de somme. Ce qui veut dire qu’un milliard d’entre eux n’ont que leurs bras pour survivre et quelques outils araires. Ce qui explique que plus d’un milliard d’entre eux vivent avec moins d’un dollar par jour !


    La situation de l’agriculture mondiale qui les arrache aujourd’hui à leur terre pour les contraindre à rejoindre les bidonvilles des mégapoles misérables, par exemple en Afrique, est une catastrophe à l’échelle de l’humanité. Ce n’est pas seulement l’Afrique, mais la planète entière qui s’en trouve déséquilibrée. Les vagues d’immigration ne sont qu’une des conséquences en chaîne de cette misère du déracinement, les grandes pandémies, la drogue, en seront évidemment d’autres. Et la vue des images des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, ou la situation de Mayotte, de la Guyanne, de la Guadeloupe disent chacune à leur manière cette catastrophe humanitaire.

    Or l’organisation actuelle des marchés agricole mondiaux ne permet pas d’envisager le retour à l’équilibre.

    Dans l’organisation actuelle des marchés, il y a deux victimes : les agriculteurs des pays socialement avancés, qui ne survivent que par des aides publiques (primes en Europe, marketing loan aux Etats-Unis), qui coûtent cher à la collectivité et effondrent artificiellement les prix de marché. On arrive donc au paradoxe que les agricultures de ces pays voient les producteurs les plus compétitifs vendre leur production céréalière à des prix inférieurs de 20 ou 30 % à leurs coûts de revient. Ceux-là sont la première victime. Et à l’autre bout de l’échelle les deuxièmes victimes sont les agriculteurs du tiers-monde écrasés sans pitié, mourant de faim, et obligés d’abandonner leur terre.
    Le seul modèle agricole réellement adapté à cette organisation des marchés, ce sont les pays du groupe de Cairns, disposant d’immenses surfaces disponibles, d’un prix du foncier très bas, de capitaux illimités pour une mécanisation à outrance, et du coût du travail qualifié très bas. Mais tout cela qui est puissant, fait une production agricole, mais pas un tissu d’agriculteurs pour la planète !


    Contrairement aux orientations actuelles, que l’Europe et le tiers-monde subissent sans réaction (les pays en développement se croyant à tort représentés par de puissants producteurs comme le Brésil), on doit donc militer pour une autre politique agricole non seulement en Europe, mais dans le monde.

    Le libre-échange est bon, il est nécessaire, il est vital. Mais le libre-échange doit concerner des zones de production agricoles relativement homogènes, comme le marché commun agricole a protégé et ressuscité l’agriculture européenne après la deuxième guerre mondiale.

    Les marchés du tiers-monde doivent être protégés au bénéfice des producteurs du tiers-monde. Le monde socialement développé doit organiser ses productions pour que le niveau des prix soit un niveau des prix rémunérateur pour le producteur, sans que l’on soit obligé de passer par l’artifice des aides publiques qui effondrent les prix de marché et désespèrent les agriculteurs. Les productions excédentaires doivent trouver les débouchés nouveaux des biocarburants et de l’agrochimie. À l’intérieur de ces grandes zones (quatre ou cinq) de la planète, le libre-échange est souhaitable et il doit être favorisé. À l’intérieur de ces zones homogènes, la disparition des aides stupides est parfaitement négociable. Et dans les zones du monde des productions massives (le groupe de Cairns) on doit inviter les pays, comme le Brésil a commencé à le faire avec une grande lucidité et une grande prescience, à consacrer à ces productions agro-industrielles tous les surplus dont ils inondent les marchés mondiaux.

    Cette organisation nouvelle du monde est donc un immense effort politique.

    Un tel effort prendra des années de construction politique. Elle exige que la France en prenne la tête. Elle exige que la France convainque les autres pays européens. Elle exige que l’Europe porte ce message à l’OMC. Il s’agit, au sens propre, d’une révolution, d’un changement d’orientation majeur, d’un modèle nouveau à faire partager.

    Quand je vois ce qu'il se passe actuellement, cela me paraît très actuel et très adapté, comme propos... 

  • Quel OTAN pour la France et l'Europe ?

    J'ai lu l'excellente note  de Quindi du 11 avril 2008 sur l'OTAN, et cela m'amène à en vulgariser certains aspects ; bien sûr, je ne répéterai pas exactement ce qu'a écrit Quindi, je crois que ce sur ce point il est inimitable, et, si j'ai assez de connaissances en diplomatie et relations internationales pour suivre ses billets, je n'en ai pas assez pour fournir des analyses d'une qualité comparable.

    Ce qui m'a intéressé dans sa problématique, c'est un aspect particulier qui ne constitue pas à soi seul l'essence de l'article : ce sont les relations entre OTAN et Europe dans l'hypothèse où la France réintègre bien l'OTAN, ce que souhaite, rappelons-le, Nicolas Sarkozy. 

    Quindi évoque opportunément la Politique Européenne de Sécurité et de Défense, mais omet de préciser clairement de quoi il s'agit. La PESD est un projet européen disposant d'instruments et de matériels civils et militaires afin de mener des opérations militaires pour le compte de l'Union Européenne. Les forces sont fournies de manière discrétionnaire par les états membres qui le veulent bien.

    Or, Nicolas Sarkozy a invoqué la nécessité d'une meilleure communication entre l'Union Européenne et l'OTAN via la PESD pour justifier le ralliement  de la France à l'OTAN.

    François Bayrou, en refusant catégoriquement le réintégration de la France au sein de l'OTAN,  s'est à mon avis avancé un peu trop vite sur ce terrain : ce qui compte, à mon sens, c'est la finalité de l'action, et pas forcément l'action elle-même : si cette réintégration dans l'OTAN conduit à renforcer d'autant plus le rôle de l'OTAN pour l'Europe, je ne la crois pas souhaitable, et Bayrou a raison. Mais, si, en raison des articulations nécessaires entre OTAN et PESD, elle amène, comme le propose Hervé Morin, le Ministre de la Défense, à rendre le centre opérationnel européen permanent, à créer un budget de la défense européen,  à investir pour un système satellitaire européen et à former les armées des états membres qui le souhaitent, alors cette réintégration mérite d'être examinée avec plus d'attention.

    Les deux principaux pays responsables de la PESD sont l'Angleterre et la France. Or, leur position ne se superposent pas exactement : la Grande-Bretagne estime inutile un centre européen permanent puisque l'OTAN met à disposition des centres régionaux.

    Nous avons eu des divergences , et nous en avons encore, avec le Nouveau Centre. Mais, rappelons-le, le MoDem et le Nouveau Centre s'abreuvent à la même fontaine. Il me semble que sur ce sujet spécifique, la position d'Hervé Morin mérite d'être soutenue, et me paraît bien plus acceptable que l'atlantisme plus ou moins ouvert de Nicolas Sarkozy. Il précise sa pensée dans l'émission Question d'info du 08 avril dernier, et je pense que son point de vue mérite d'être au moins lu.

     

  • Et l'Alliance Mondiale des Démocrates, on la relance ?

    L'Alliance mondiale des Démocrates est une structure internationale rassemblant à travers le monde les partis ayant en partage un projet politique commun fondé sur l'idée d'une économie efficace au service de la cohésion sociale et du progrès partagé. Il a été fondé en février 2005 par le Parti démocrate européen et la New Democrat Coalition du Parti démocrate américain, lors d'une convention tenue à Rome. Je signale au fait qu'Hilary Clinton , au sein du parti démocrate américain, fait partie  de la New Democrat Coalition. Le MoDem en est bien sûr l'un des principaux membres, de même que le Parti Démocrate en Italie.

    On retrouve à l'origine de l'Alliance un réformisme politique qui s'inspire d'une fusion entre social-démocratie, personnalisme et christianisme social. L'Alliance des Démocrates se définit comme portant un grand projet de société qui ne soit "ni socialiste, ni conservateur" (et également différent du projet de l'internationale libérale), mettant l'accent sur la responsabilité individuelle et la solidarité collective.

    On trouve sur le site (qui mériterait d'être davantage mis à jour) une déclaration conjointe de plusieurs partis démocratiques d'Asie et d'Europe  appelant à une coopération renforcée entre Asiatiques et Européens et proposant des lignes d'action communes sur quelques points chauds internationaux clef (Irak, Afghanistan, Corée du Nord entre autres).

    Bref, un sujet à creuser et à reprendre dès que nous le pourrons au MoDem. 

  • La Dette, épée de Damoclès

    Là, c'est vraiment du grand Bayrou comme je l'apprécie :

    Un an après l'accession de Nicolas Sarkozy à la présidence, la dette demeure "au-dessus de la tête du pays comme une épée de Damoclès", a dénoncé aujourd'hui le président du MoDem François Bayrou.

    M. Sarkozy "a fait la campagne présidentielle avec une vieille recette (...) qu'importaient les promesses, on verrait bien après une fois qu'on y serait", a lancé l'ex-candidat centriste sur RMC-Info et BFM-TV.

    Il a dit redouter que l'Etat doive à brève échéance "prendre sur le travail de chacun pour essayer de boucher le trou perpétuellement aggravé".

    Selon M. Bayrou, "il suffirait que les agences de notation (financière, ndlr) internationale dégradent un peu la note de la France pour qu'on se retrouve dans une situation explosive".

    Le patron du MoDem a renvoyé dos à dos majorité et opposition, affirmant que "la situation de la dette n'est pas autre chose que le résultat de la surenchère" entre l'UMP et le PS.

    Le PS, a-t-il accusé, emploie le terme de rigueur "comme si c'était un mot effrayant et injurieux, et que ce qu'il faudrait c'est se remettre à dépenser de l'argent et le donner à tout le monde".

    La dette et le déficit publics de la France se sont alourdis en 2007. Le déficit public s'est établi selon l'Insee à 2,7% du produit intérieur brut, le niveau de la dette publique atteignant 64,2% du produit intérieur brut.

     Voilà, bravo. Et j'ajoute quelques éléments pour ceux qui ne savent pas qui est Damoclès :

    Denys, le Tyran de Syracuse, vivait dans l'Antiquité dans une grande opulence, entouré de courtisans et de biens de toute sorte. Damoclès, un artisans passé maître dans l'art de l'ofèvrerie  ne cessait de flatter Denys sur la chance qu’il avait d’être le tyran de Syracuse. Agacé, celui-ci lui proposa de prendre sa place le temps d’une journée. Au milieu d'un festin, Damoclès leva les yeux et aperçut une épée  suspendue au-dessus de lui,  retenue  par un unique crin de cheval...

    Pas sûr qu'on ait encore seulement le crin de cheval.

     

  • Marielle de Sarnez s'exprime sur le logement parisien

    581821186.3.jpgBertrand Delanoë a ouvert sa nouvelle mandature sur la question cruciale du logement. Ce sujet était au coeur du projet parisien du MoDem. Marielle de Sarnez, observant la proximité des programmes des différents formations politiques sur ce thème, a appelé à dépasser les clivages partisans, tout en énonçant clairement les fondamentaux d'une politique du logement juste, efficace et durable. Par ailleurs, elle a refusé toute présidence de commission, et je l'approuve. Le MoDem n'a pas vocation à servir de faire-valoir à Bertrand Delanoë. Elle a également évoqué les coups assénés par la majorité présidentielle à la politique familiale de la France.

    Voici le texte de l'allocution de Marielle de Sarnez. 

     

    Monsieur le Maire,
    Mes Chers collègues,

    Vous le savez tous, et les Parisiens plus encore parce qu’ils le vivent, la question du logement est le premier sujet de préoccupation, d’inquiétude, et d’insécurité. La situation est connue : un coût d’achat qui interdit aux familles et aux classes moyennes d’accéder à la propriété ; des loyers en hausse continue, eux-mêmes facteurs d’exclusion et de ségrégation ; une demande de logement social qui ne diminue pas et qui rend plus urgent encore d’atteindre dès 2014 les objectifs fixés par la loi SRU. Ces quelques éléments suffisent pour dire que notre ville est sous extrême tension et que nous devons trouver ensemble les moyens de répondre durablement à la crise.

    Il est donc bienvenu et légitime que la première séance de notre mandature soit consacrée à cette question.

    Au fond, les contenus d’une politique du logement, juste, efficace et durable, nous les connaissons : le respect de la loi SRU avec un tiers de logements réservés aux plus fragiles, et un autre tiers  réservé aux classes moyennes et aux familles; l’éradication des logements insalubres ; la création de nouvelles places en hébergement d’urgence ; la nécessité de mettre en œuvre une politique de construction résolue ; la rénovation de l’habitat ancien ; la construction de logements étudiants; la réduction de la consommation énergétique ; la transparence renforcée dans l’attribution des logements de la Ville… Tout cela, si nous avons le même souci de l’intérêt général, devrait pouvoir être partagé par l’ensemble des élus de cette assemblée.

    De même devrions-nous partager la nécessité de penser au-delà du périphérique et de bâtir une politique concertée et intégrée du logement sur le territoire de l’agglomération, afin de dégager de nouvelles emprises foncières et de mieux équilibrer l’offre de logement, pour faire baisser la pression sur le cœur de la région capitale. C’est le sens de ce Grand Paris qu’il faut bâtir : sa raison d’être n’est pas juridique ou administrative, elle est affaire de solidarité entre les habitants d’un même bassin de vie et entre les communes limitrophes de la capitale. Et de ce point de vue, nous savons tous qu’un immense effort reste à faire, en particulier à l’Ouest. Affaire de solidarité aussi entre la Ville de Paris, la région Ile-de-France et l’Etat car en ce domaine les compétences et les financements restent croisés. Si l’une ou l’autre des autorités défaille, c’est l’ensemble qui menace de s’effondrer.

    Je veux insister sur ce point : seule, la Ville de Paris ne pourra pas répondre à la demande de ses habitants. C’est en cohérence avec l’ensemble des autres intervenants institutionnels qu’une réponse durable pourra être apportée à la crise du logement en Ile-de-France.

    Et de ce point de vue, il faut reconnaître que les annonces gouvernementales récentes sont particulièrement inquiétantes, en matière de politique familiale, je pense à la baisse des allocations familiales et à la remise en cause de la carte familles nombreuses, en matière de politique du logement, je pense à l’abaissement des plafonds d’éligibilité au logement social. Faire baisser artificiellement la demande ne réglera pas le problème du logement. De même nous sommes très inquiets de la réforme du livret A, qui risque de priver le logement social d’une grande part de son financement.

    Toutes ces décisions, qu’il s’agisse de la politique familiale ou de la politique du logement, vont peser particulièrement sur les familles parisiennes, qui ont plus qu’ailleurs des difficultés à se loger, et qui y consacrent une grande partie de leurs revenus, qui plus est à un moment où la conjoncture nationale et internationale est très incertaine et où le pouvoir d’achat ne cesse de diminuer.

    Le logement des Parisiens est un grand sujet, sur lequel je crois que nous devrions tous nous retrouver. Nous avions d’ailleurs constaté, à quelques différences près, une réelle convergence de vues lors de la campagne municipale sur ce point. Il vous appartient désormais, Monsieur le Maire, de mettre en œuvre vos engagements, avec le concours vigilant de l’ensemble de cette assemblée.

  • Cassandre Bayrou : plus dure sera la chute !

    Le gouvernement Fillon est en forme : disparition de la carte de famille nombreuse, réduction des allocations familiales (prétendûment redéployées), et maintenant probable baisse de l'allocation de rentrée scolaire.

    Les familles vont en prendre plein la g...

    Et tout cela pourquoi ? Parce que , ce que voit venir Fillon, c'est que son budget file à grande vitesse vers un déficit supérieur de plus de 3%, c'est à dire au-delà des critères admis par toute l'Europe, et ce au moment où la France va prendre la présidence de l'Europe. Donc, économies tout azimut.En revanche, revenir sur le paquet fiscal, ce n'est même pas évoqué. Non, mieux vaut sacrifier la politique familiale, et par là, notre démographie, bien sûr...la seule d'Europe qui tienne encore la route.

    Comme d'habitude, Nicolas Sarkozy agit dans la précipitation, parant au plus pressé, et fait payer au prix fort aux familles les conséquences de ses errements.

    Au fait, il me semble bien qu'il y a quelqu'un qui avait annoncé que tout cela allait mal finir... Quelqu'un dont on se gausse qu'il prophétise des maux pour la France, sous la présidence sarkozyste...

    Tout ce qui se produit, Bayrou l'avait dit et prévu, pendant la présidentielle, et encore tout juste après. Et c'est pour cela qu'il ne voulait pas de Nicolas Sarkozy aux commandes de l'Etat.

    Hélas, Cassandre a eu beau mettre en garde les Troyens et prophétiser la chute imminente de la glorieuse cité, aucun de ses concitoyens de l'a écoutée, et Troie est tombée pour l'éternité, entrant, à défaut, dans la légende.

    La gauche, comme à son habitude, rejette en bloc tout ce qui vient de la droite indifféremment, et ses solutions, quand elle en propose, laisseraient exsangue la France.

    J'espère vraiment qu'il existe un avenir pour le MoDem et pour Bayrou, parce que pour l'instant, je ne vois pas d'esprit suffisamment indépendants, prévoyants et courageux susceptibles de s'atteler au travail de Titan qui attend désormais tout individu qui voudra remettre la France sur ses pieds.

  • Le MoDem, une alternative claire

    Il y a cela de bien, quand on la flemme de rédiger soi-même un billet, qu'en parcourant les contributions qui figurent sur le site du MoDem, on en trouve pas mal d'intéressantes. Et notamment celle-là (il s'agit manifestement d'un militant MoDem outre-Manche, mais pas moyen de déterminer son identité ):

    Le MoDem a pour ambition de s’imposer comme alternative politique, à coté du PS et de l’UMP. Quels sont les atouts du MoDem ? Pour plus de details et des notes comparatives France-Angleterre, RDV sur le site internet du MoDem UK, www.mouvementdemocrate.org.uk

    Le MoDem a pour ambition de s’imposer comme alternative politique, à coté du PS et de l’UMP. Quels sont les atouts du MoDem aujourd’hui pour s’affirmer dans cette voix ?

    Le premier est la riche tradition politique française dont le MoDem se veut l’héritier. L’horizon du Modem ne se réduit pas à cette élection municipale ni aux ambitions présidentielles de François Bayrou. Par ses racines, il s’inscrit dans la continuité de certains mouvements politiques souvent majoritaires en France : le Parti Radical de Mendès-France, l’UDF de Valery Giscard d’Estaing et Raymond Barre ou encore le PS de Michel Rocard lorsqu’il fut Premier Ministre. Il reflète un courant fondamental de la vie politique française, injustement représenté et toujours confiné entre un grand parti de gauche un grand parti de droite.

    Les mouvements démocrates, qu’ils soient sociaux-démocrates ou sociaux-libéraux, ont souvent brillé par la justesse de leur analyse et propositions économiques ou sociales mais ils n’ont jamais su transformer cette énergie intellectuelle en grand parti polaire de masse susceptible de gagner des élections. Ils sont aujourd’hui représentés à la droite de la gauche (les Rocardiens, Strauss-Khaniens ou le Parti radical de Gauche) comme à la gauche de la droite (les anciens de l’UDF, le Parti Radical de Jean-Louis Borloo). Le score de François Bayrou aux élections présidentielles a offert une occasion unique pour placer dans la durée ces mouvements et enfin leur offrir un grand parti politique pour s’imposer dans le pays. Il faut transformer cet élan populaire de la présidentielle en parti de masse susceptible de devenir demain un acteur dominant de la vie politique française.

    La force du MoDem réside en effet pour partie dans cette tradition intellectuelle mais également dans la cohérence des ses idées et ses propositions. C’est son deuxième atout principal. Parmi les quelques grands principes qui font l’unanimité au sein du MoDem, on retrouve :

    - Une grande Europe politique et fédérale

    - Une réforme des institutions qui accorde un plus grand équilibre des pouvoirs entre l’exécutif, le parlement et le pouvoir judiciaire

    - Une économie plus souple et plus flexible qui valorise l’esprit d’entreprendre et l’initiative en favorisant les PME

    - La place de l’État dans la société qui au lieu de se substituer aux citoyens doit davantage les accompagner et les responsabiliser

    - Une solidarité dynamique dont l’objectif est d’assurer une égalité des chances réelle à travers la réhabilitation d’une école d’excellence qui soit ouverte à l’ensemble des citoyens, une santé qui reste accessible à tous ou bien la création de logements pour les plus démunis

    - Une politique d’intégration qui ne se réduit pas à une politique d’immigration mais qui insiste davantage sur le volet préventif

    Contrairement au PS et à l’UMP, le MoDem est en effet doté d’une ligne claire sur ces principes fondamentaux. Prenons l’exemple de l’Europe : La gauche s’est divisée sur ce sujet lors du referendum sur la constitution européenne. La droite reste encore partagée entre des souverainistes et des européens convaincus. Le clivage était apparu nettement lors des élections de Maastricht lorsque Michel Seguin avait pris la tête des opposants à Maastricht.

    Sur la question de la place de État dans l’économie, la gauche et la droite sont également très divisées sur le plan des idées : pour le PS, une partie de son aile gauche représentée par Jean-Luc Mélenchon ou Henri Emmanuelli n’a toujours pas complètement accepté le principe de l’économie de marché : la parenthèse ouverte par Mitterrand en 1982 sur le libéralisme économique doit maintenant être refermée…Quant à la droite, entre Henri Novelli ou les disciples ultra-libéraux d’Alain Madelin et ceux qui comme Chirac témoignent d’un attachement certain à l’état et à son rôle économique, le fossé apparaît également très grand. Les promesses déçues de Sarkozy reflètent ces atermoiements idéologiques à droite entre les partisans d’un grand bing-bang liberal et ceux qui demeurent plus étatistes.

    Ces deux sujets reflètent les nombreuses divisions idéologiques qui traversent l’UMP et le PS. On ne devrait pas s’y étonner car le PS et l’UMP sont davantage des machines politiques destinées à gagner des élections que de réels mouvements politiques défendant une idée claire pour la France. Celui qui s’impose à la tête du PS/l’UMP sera celui qui sera capable de mieux s’approprier à son avantage les rapports de force au sein du parti. Le sigle UMP signifiait d’ailleurs à ses débuts Union pour la Majorité Présidentielle, ce qui montre encore une fois que ce parti a été bâti pour la conquête du pouvoir avant celle des idées.

    Le MoDem a donc choisi de bâtir un parti politique s’articulant autour d’un projet cohérent pour la France contrairement au PS/UMP qui restent des syndicats d’élus attachés à la conquête du pouvoir avant celle des idées. Le MoDem doit maintenant passer de la phase d’opposition aux gouvernements à celle d’une campagne de convictions des Français. Il faut désormais que les Français adhèrent au projet MoDem non plus par opposition au PS/UMP mais par convictions. Ils verront alors l’originalité et l’attractivité de cette troisième voix politique que propose le MoDem.