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Modem - Page 77

  • OGM, la position de Bayrou

    Bon, il ne me paraît pas inutile de rappeler quelle était la position de François Bayrou lors des élections présidentielles sur les OGM : je ne pense pas que cela ait varié. A ce sujet, je trouve aussi ridicule que nuisible l'attitude la gauche au Parlement. La question des OGM devrait être transpartisane : un élu communiste a proposé un amendement. Non seulement toute la gauche l'a votée, mais aussi Jean Lassalle, élu MoDem, Philippe Foliot, apparenté Nouveau Centre, et quelques députés UMP. Du coup, l'amendement est passé. La Gauche a parlé bêtement d'une victoire politique, n'ayant en vue que son succès politicien. C'est pitoyable comme attitude. C'est une victoire pour les Français et pour leur santé, pas pour la gauche.

    L'un des trois députés UMP, François Grodidier a ensuite présenté un amendement qui renforce la protection des cultures traditionnelles : il a été amendé à l'unanimité et avec le soutien de Borloo. Il faut se réjouir de qui va dans le bon sens,sur des sujets graves, plutôt que de hurler victoire chaque fois que l'adversaire politique semble trébucher.

     Voici, en tout cas, les propositions de François Bayrou :

    "Je me prononce pour un moratoire sur les OGM, afin de sortir de la zone d'incertitude"

    " Nous manquons de savoir sur les risques que peuvent représenter les OGM. Nous avons donc besoin d’une démarche scientifique sur les effets réels des OGM et les risques qu'ils recouvrent.
    Afin de sortir de la zone d'incertitude, je saisirai, dès mon élection si elle a lieu, l’Académie des Sciences, pour que soit composée une une commission, comprenant en particulier des pharmacologues, qui fera la synthèse des connaissances sous la forme d'un rapport sur ce que recouvrent les OGM comme risque de dissémination, pour l'alimentation et pour la recherche pharmacologique .

    Ce rapport nourrira un débat national.

    Le sujet des OGM révèle le manque de démocratie dans notre pays. Comment peut-on accepter que, sur une question aussi importante, qui nécessite des débats approfondis,  les élus du peuple aient été tenus pour quantité négligeable ? C’est une preuve du dysfonctionnement de notre démocratie que le Parlement n’ait pas été invité à discuter des OGM.

    La transparence et la démocratie nous permettront de sortir du silence officiel maintenu en France sur cette question - alors qu'il y a aujourd’hui dans le monde 85 millions d’hectares de cultures OGM, dont 50 millions aux Etats-Unis, et que ces cultures se développent à vitesse croissante au Brésil, en Inde, en Chine.

    Cela doit aller de pair avec une grande politique de recherche française et européenne dans le domaine des biocarburants, des biomatériaux, de la chimie du végétal, des biotechnologies, du génome".

     Je pense en effet, qu'il est plus que temps d'ouvrir un vrai débat, et de rendre effectif une bonne fois pour toutes un moratoire. Le MoDem a tout intérêt à s'engouffrer dans ce débat, de manière non-partisane, contrairement à la gauche, et à le traiter. Par ailleurs, cela fait un moment que Jean Lassalle a fait des demandes en ce sens...Il s'était notamment adressé au précédent Ministre de l'Agriculture, sous la XIIème législature. Et il avait averti de longue date de la nocivité de l'activité du groupe Monsanto. Je rappelle d'ailleurs que Monsanto dispose d'études réalisées en interne sur les OGM et refuse de les rendre publiques...

  • Non, François Bayrou n'est pas seul !

    Lu sur le blog de Philippe Gonon (MoDem Besançon) 

    Les 23 tetes de liste municipales Modem dans les villes de plus de 100 000 habitants signent et publient une lettre ouverte.

    A l’aune de certains commentaires ou aux vues des déclarations de quelques nostalgiques de l’UDF, les Français pourraient croire François Bayrou isolé. Il serait barricadé avec quelques irréductibles dans la forteresse de ses convictions et de son ambition.

    L’image est plaisante mais nous voulons dire combien elle est fausse. Nous qui avons conduit des listes Modem dans 24 villes de France de plus de 100 000 habitants affirmons ici combien les convictions et les ambitions portées par le président du Mouvement Démocrate sont partagées. Nous incarnons la nouvelle génération annoncée pendant la campagne présidentielle

    Nous sortons du clivage gauche-droite, nous n’acceptons pas les vieilles recettes qui usent la foi de nos concitoyens en la démocratie, nous proposons un modèle de développement économique mieux partagé, nous choisissons le développement durable et l’Europe est notre horizon politique.

    Nous avons montré, dans cet exercice politique fondateur que sont les élections municipales, notre capacité à rassembler des équipes et à porter un projet différent de ceux du PS et de l’UMP. Certes les résultats sont parfois en deçà des objectifs mais nous sommes tous conscients d’avoir posé les fondations.

    Le Mouvement Démocrate est une organisation naissante, encore dans la transition avec la structure héritée de l’UDF et son fonctionnement n’est pas exempt d’erreurs et de ratés. Pour autant, grâce à l’enthousiasme des militants, notre mouvement s’est installé dans le paysage politique à l’occasion de ces élections et nous comptons aujourd’hui un bon nombre élus, reconduits ou nouveaux. Aussi sommes nous prêts à prendre nos responsabilités et notre part dans l’organisation à construire pour demain.

    Notre engagement politique n’est en effet pas éphémère et nous sommes aux côtés de François Bayrou. Il a eu la lucidité d’ouvrir un nouvel espace politique et de dessiner les contours d’une France apaisée, ambitieuse et respectueuse de ses idéaux. Nous la bâtirons avec lui.

    Eric Lafond (Lyon), Philippe Berta (Nîmes), Christophe Hénocq (Argenteuil), Jean-Jacques Belezy (Limoges), Mireille Alphonse (Montreuil), Sylvain Canet (Boulogne-Billancourt), Yannick Leflot-Savain (Amiens), Philippe Gonon (Besançon), Gilles Artigues (St Etienne), Benoit Blineau (Nantes), Philippe Lailler (Caen), Hervé Cael (Nice), Chantal Cutajar (Strasbourg), Caroline Ollivro (Rennes), Bruno Ravaz (Toulon), Dominique Fanal (Le Mans), Clotilde Ripoull (Perpignan), Richard Morales (Villeurbanne), Mickael Cabon (Brest), François-Xavier de Peretti (Aix-en-Provence), Georges Fandos (Montpellier), Guillaume Lapaque (Tours), Michel Fanget (Clermont-Ferrand)

  • De Panurge au Grognard : hommage !

    1318577865.jpgIl m'a trop fait rire, le Grognard, dans une de ses dernières notes, avec son mouton orange. Question : à votre avis, que symbolise le mouton orange bêlant à souhait ? Moi, j'en ai une bonne idée, et comme cela correspond assez bien à l'idée que je me fais d'une partie de la blogosphère MoDem (je vais encore me faire des amis, moi...) j'ai décidé de l'intégrer dans ma bannière, hé hé :-D

    Une piste : cela se passe dans le Quart-Livre de Rabelais, au chapitre VIII. Voici ce que fait Panurge pour se venger de Dindenault :

    « Panurge sans autre chose dire iette en pleine mer son mouton criant & bellant. Tous les aultres moutons crians & bellans en pareille intonation commencèrent soy iecter & saulter en mer après à la file. La foulle estoit à qui premier saulteroit après leur compaignon. Possible n'estoit les en guarder. Comme vous sçavez estre du mouton le naturel, tous iours suyvre le premier, quelque part qu'il aille. Aussi le dict Aristoteles lib. 9. de histo. animal. estre les plus sot & inepte animant du monde. » 

    Bon, tout le monde n'a pas étudié l'ancien français, mais je suis sûr que tout le monde va comprendre quand même, hé hé... 

     

    EDIT : ah, la photo serait d'une certaine little cat, finalement, et représenterait un mouton punk... 

  • Positions du MoDem sur les sujets d'actualités

    En fait, je réagis à une note de Benoît Charvet, parce que ce bordel de merde de blog JDD à la con me filtre mon commentaire en me soutenant mordicus que je suis injurieux (Benoît n'est pas en cause, c'est leur saloperie de merdre de filtre qui est en cause).

    Voilà ce que je lui ai exactement répondu :

    Faudrait  peut-être se renseigner, Benoît avant d'être péremptoire...
    Bayrou a réagi sur l'Afghanistan.
    http://heresie.hautetfort.com/archive/2008/03/31/afghanistan-bayrou-reagit.html
    Pour la grande bretagne qu'est-ce que  tu veux que l'on dise exactement ?
    Pour les droits de l'homme, Bayrou est de longue date favorable au boycott et depuis bien longtemps, bien avant que le Tibet ne soit à la une de tous les médias.
    http://www.bayrou.fr/opencms/opencms/propositions/chine.html http://www.chine-informations.com/actualite/chine-bayrou-reitere-sa-menace-de-boycotter-les-jo-de-pekin_6236.html
    Pour l'enseignement, tu sais bien  que l'éducation était le seul poste auquel il était  prêt à garantir les moyens.
    Pour les OGM, cela fait un moment que Lassalle demande l'arrêt de leur production. http://heresie.hautetfort.com/archive/2007/06/19/jean-lassalle-affronte-monsanto.html
    Bref, où est le problème ?
  • Une pétition pour le Grognard

    Je pense que beaucoup, au sein de la blogosphère, connaissent le Grognard. J'évite, généralement, les billets vraiment 100% internes à la blogopshère MoDem, mais là, il y a urgence. Le petit Grognard envisage de laisser tomber son blog à plus ou moins brève échéance. Ce serait fort dommageable pour la blogosphère MoDem, pour le MoDem, et pour la Toile en règle générale, sans parler du Petit Grognard lui-même.

    Quand on a construit à la force du bras un blog avec autant de références et de notoriété, un avis souvent original et grognon, capable de ramer à contre-courant de l'opinion commune, on n'a pas le droit de le torpiller.

    Allons donc en masse sur son blog, ou bien là où ils se trouve pour le convaincre de modifier ses plans. 

  • Afghanistan, Bayrou réagit

    Ahhhh ! Enfin une réaction, et en plus, la réaction que j'attendais. Voici comment François Bayrou analyse l'éventuel envoi de troupes en Afghanistan, et de manière générale, nos interventions hors du territoire français :

    François Bayrou devrait, pour sa part, s'exprimer, mardi, à la tribune de l'Assemblée. "S'agit-il de secourir des alliés ou de changer l'axe de notre politique internationale ?", s'interroge le président du Mouvement démocrate (MoDem). "Oui, la situation en Afghanistan est difficile, analyse le député des Pyrénées-Atlantiques. Le contingent canadien, dans le sud du pays, face à la guérilla des talibans, réclame des renforts. S'il s'agit de secourir des alliés en difficulté, dans le cadre d'une opération internationale approuvée par l'ONU, cela peut se comprendre, en dépit des engagements de campagne de Nicolas Sarkozy. Mais s'il s'agit, profitant de ce contexte, d'entraîner la France dans un changement de ses équilibres stratégiques, vers un réalignement sur la ligne américaine, c'est un choix lourd de conséquences pour notre pays et pour l'Europe, qui doit se discuter dans le cadre européen". M. Bayrou estime de plus que "la situation budgétaire de notre pays ne nous permet pas d'annoncer une nouvelle opération tous les mois".

    C'est clair : c'est la bonne position, et elle me satisfait pleinement. Maintenant, ce qu'il faudrait, c'est davantage d'information et un groupe de travail sur l'Afghanistan. 

    J'ai trouvé sur le site du Sénat une séance de la Commission des affaires étrangères du Sénat, avec l'avis de généraux de premier plan. Pour l'instant, rien de plus. Nous ne sommes pas nombreux au MoDem à être capable de traiter les questions internationales. Espérons que Quindi, notre spécialiste, va s'emparer de la question...
  • Carla Bruni sauve la Villa Médicis

    Bon, ben, finalement, elle commence à me plaire, la first Lady. Il faut dire que jusqu'ici, j'ai plutôt eu de la sympathie pour les compagnes de Sarko.

    Je trouve sa sortie à propos de Benamou excellente :

    "cette curiosité si française qui veut que l'on écarte un conseiller en le nommant à un poste magnifique." Bien dit. Benamou a senti le vent tourner et il s'est prudemment retiré. Ouf, la Villa Médicis l'a échappé belle !

    Il faut dire qu'à la base il y a une histoire vaudevillesque qui mérite d'être racontée : le 18 décembre dernier, le Conseil d'Administration de France-Télévisions doit nommer deux directeurs généraux ; or, les représentants de l'état, qui sont membres de droit dans le CA, s'abstiennent. Pas content du tout, le CA repousse du coup les nominations. Sacrée gifle pour Sarko ! Je vous cite texte la réaction de Sarko quand il apprend la nouvelle, et il n'est vraiment pas content :

    Quel est le con qui a décidé cela sans m'en parler ?

    Pas de chance pour lui, le con en question, c'est Benamou. Son sort est donc scellé, et, bien qu'il ne parle pas un mot d'italien, il est démissionné straight away et "on" lui offre un os à ronger : la Villa Médicis. Il faut savoir que la demeure de l'Ambassade de France à Rome est un bel édifice, mais que l'insitution n'a quasiment plus un kopeck pour fonctionner.

    Ce n'est pas tout, il y a une histoire florentine derrière cette affaire. Le problème, c'est que Benamou, à tout hasard et pour passer pour un grand démocrate, avait laissé entendre à des "amis" qu'il les appuierait. Et pour couronner le tout, il a fait la même promesse à plusieurs personnalités. En fait, selon Le Monde, il aurait caressé l'idée de vider Christine Albanel, de lui refiler la villa Médicis, et de se trouver un poste en or à la Culture. C'est raté, d'autant plus que Christine Albanel a déjà refusé ce poste il y a quelques années. En revanche, elle fait savoir tout haut que Benamou n'est pas son candidat. Et comme les copains de Bennamou voient rouge quand ils se rendent compte que Benamou les a doublés, ils publient fissa une lettre ouverte pour dénoncer les parachutages...

    Pas de pot pour Benamou, la première dame de France est du même avis...et voilà comment la boucle est bouclée. Avec un petit empoisonnement en prime, ç'aurait presqu'été une histoire à la Borgia, bien comme je les aime. On se contentera des Médicis, ce n'est déjà pas si mal. 

    On lui propose d'adhérer au MoDem, à Carla ? 

  • Logo MoDem, un pavé dans la marre

    On connaît le fameux proverbe latin : redde caesari caesaris. Rends à César ce qui est à César. Eh bine moi, j'écrirais, par les temps qui courent, redde modemi modemis. Non ? Rendons au MoDem ce qui est au MoDem. J'avoue, à la suite du Petit Grognard, que j'ai comme un malaise avec la Widget Box MoDem depuis un moment. Non parce que la WBM existe, mais parce qu'elle s'appelle MoDem.

    Alors, évidemment, je sens qu'Antonin va faire une syncope en me lisant, mais je crois que ce serait un point à revoir. J'avoue que je suis très gêné depuis plusieurs mois à la lecture de nombre de billets. On ne peut pas dire qu'ils encensent le MoDem ni ses dirigeants. On ne demande pas évidemment de cirer des pompes en permanence, mais là, on en est loin.

    Plus généralement, est-ce qu'il suffit de se décréter "démocrate" pour figurer sur la Widget d'Antonin ? Et sur quels critères est-on "démocrate" ? Qu'est-ce qui empêcherait quelques individus mal intentionnés, soit de venir semer le trouble, soit de venir avec un projet tout différent : soutenir une cause minoritaire, par exemple. Cela peut être la cause palestinienne comme cela peut être l'église de la scientologie, mais dans tous els cas de figure, pas les intérêts du MoDem.

    Moi j'ai un malaise depuis un moment, et je crois que le Grognard a le même malaise que moi. Je ne sais pas, finalement, qui sont tous ces gens, souvent apparus au lendemain des présidentielles, qui figurent sur la widget. Je note que certains d'entre eux, tout en se réclamant du MoDem, critiquent ce mouvement, avouent avoir toujours voté à gauche, et avoir continué à le faire pendant les élections municipales, réclament la tête des sénateurs centristes, parfois de Marielle de Sarnez, et rêvent tout haut de l'échec de François Bayrou. 

    Bien loin de rassembler, ils rêvent d'exclure. Et certains qui ont eu l'honneur de porter les couleurs du MoDem aux législatives se sont bien souvent retournés purement et simplement contre le MoDem, là où on aurait pu espérer trouver ces fameux auto-moteurs que Bayrou appelait de ces voeux.

    Je suis dans l'expectative, et tenté, comme le Grognard de franchir le pas. En même temps, j'ai un immense respect pour le travail accompli par Antonin, et le formidable lien d'information qu'il est parvenu à générer à la force du poignet, tout seul comme un grand (en voilà, un auto-moteur, au demeurant. Si tout le monde était comme lui...). 

    Je pense qu'une censure préalable est nécessaire si cette Widget continue à s'appeler MoDem, afin de sélectionner clairement les blogs qui peuvent ou non revendiquer l'étiquette MoDem.

    Et comme je sais que certains vont s'étrangler en lisant cette dernière ligne, je vais le répéter plusieurs fois :

     censure -  censure -  censure -  censure -  censure -  censure -  censure -  censure -  censure -  La censure, c'est bien. J'aime la censure. Rien de tel qu'une bonne censure pour évacuer les bras-cassés. Oui, je sais l'Hérétique doit être un affreux fasciste qui confisque la liberté d'expression (comprendre la liberté de baver n'importe quoi).

    Je suis d'ailleurs enchanté du nombre de nouveaux amis que je vais ainsi me faire après une telle proposition. 

    En tout cas,  au final, une voie moyenne qui me paraîtrait la bonne, ce serait de changer la dénomination de cette widget, ou alors d'y faire du ménage. Comme je n'imagine pas Antonin faire le dit ménage (moi je veux bien m'en charger, bien sûr) le mieux serait d'élargir la terminologie de la Widget, ou mieux encore, d'élargir en même temps que son nom, la liste des blogs qui y figurent, en proposant à des socialistes ou à des gens de droite de venir la rejoindre.

    J'avoue que cette dernière solution aurait du panache et ne serait pas pour me déplaire. De plus, un tel élargissement serait à mon avis tout à fait fécond pour la politique et les idées. On ne peut que gagner à la confrontation des idées et des discours. Resterait à élaborer une charte claire de la widget, afin d'éviter tout débordement ou toute récupération à des fins inavouables. 

  • RMI, les départements ne sont pas des vaches à lait

    35300931.jpgMichel Mercier, sénateur UDF-MoDem a déposé le 15 février une proposition de loi afin que les départements puissent contrôler les sommes qu'ils versent au titre du RMI. En effet, actuellement, les Conseils Généraux payent des sommes importantes à des organismes sans pouvoir savoir de quelle manière précise et à qui les sommes sont reversées.

    La loi comporte notamment à l'article 2 les dispositions suivantes :

    Une convention devra être signée dans un délai de six mois à compter de la publication de la loi, entre chaque département et chaque organisme versant des prestations aux bénéficiaires du revenu minimum d'insertion, afin de définir les obligations de chacune des parties. Elle devra notamment prévoir :

    - les délais de paiement entre le département et l'organisme payeur ;

    - les modalités d'échanges de données entre les partenaires ;

    - l'imputation des indus selon leur origine ;

    - les délégations de gestion consenties par le département à l'organisme payeur ;

    - plus généralement, la convention doit définir les modalités de nature à permettre à chacun des partenaires de connaître la réalité des droits et de la situation des bénéficiaires.

    On trouve également à l'article 3 la proposition suivante :

    Pour faciliter la connaissance des situations individuelles ou familiales des bénéficiaires au regard du droit au revenu minimum d'insertion, le département a connaissance des résultats de confrontation des fichiers des Caisses d'allocations familiales et de la Mutualité Sociale Agricole avec ceux des ASSEDIC et des services fiscaux.

    Ce texte de loi a fait l'objet d'un débat en séance publique le 26 mars dernier, ainsi que d'un rapport par la commission des Finances du Sénat déposé le 25 mars, c'est à dire la veille.

    On comprend mieux la nature et l'objet du rapport à la lecture de cet extrait de l'introduction au débat de Michel Mercier :

    Dans le département que j'ai encore l'honneur d'administrer (Sourires.), nous avons vu, grâce à une action commune de tous les intervenants, le nombre de bénéficiaires du RMI passer en un an et demi de 29 000 à 22 000, ce qui représente une forte diminution.

    Cependant, le montant de l'acompte demandé tous les mois par les organismes payeurs n'a diminué que de 4 %. Je sais très bien que l'acompte recouvre, outre le montant des allocations, l'intéressement. Le département du Rhône consacre chaque année 10 millions d'euros à l'intéressement, qui est en quelque sorte l'ancêtre du revenu de solidarité active, le RSA. J'espère, monsieur le haut-commissaire, que vous nous donnerez au moins 10 millions d'euros par an, afin que nous puissions mener à bien la mise en oeuvre du RSA !

     [...]

    Par ailleurs, il faut parler aussi des indus. À ce moment, je me tourne plus particulièrement vers les spécialistes des finances publiques. Dans un département comme le Rhône - je vous prie de m'excuser, mes chers collègues, de le prendre encore une fois en exemple, mais c'est celui que je connais le mieux -, nous devons payer chaque mois 400 000 euros au titre des indus. Cela pose un vrai problème. En effet, c'est tout de même la négation de toutes les règles de la comptabilité publique que de payer ce qui n'est pas dû, en l'occurrence 400 000 euros par mois, soit près de 5 millions d'euros par an, ce qui représente, pour le département, 1,5 point d'impôt. Ce n'est donc pas tout à fait négligeable.

    La proposition de loi que j'ai déposée n'a pas d'autre objet que de nous aider à y voir un peu plus clair. Je pense que l'allocation du RMI est due à tous ceux qui sont en situation d'y prétendre. Donner 400 euros par mois à quelqu'un, ce n'est tout de même pas le Pérou ; on ne doit pas « mégoter » sur ce point, les gens qui n'ont rien méritent bien de toucher le RMI. Cela étant, il faut que l'on soit sûr qu'on ne le donne que lorsqu'il est dû.

    Pour être succinct et clair, les indus, ce sont les sommes indûments versées par les Conseils Généraux. Dans le débat, Martin Hirsch qui réagit explique très bien pourquoi l'on ne peut envisager de réclamer ces sommes à des individus qui viennent souvent de changer de situation professionnelle et donc de se réinsérer, car cela tendrait à la les décourager. 

    L'idée de Michel Mercier n'est donc pas mauvaise, car elle permet de se saisir du problème en amont. Le RMi qui dépend du Département depuis 2003 pèse très lourd, et se traduit par des impôts en plus. Il doit être vraiment versé à ceux pour qui c'est une nécessité absolue. Michel Mercier me semble avoir donc bien énoncé les enjeux pour le RMI à la croisée d'un nécessaire contrôle des dépenses publiques, mais d'une non moins nécessaire protection sociale.

  • C'est un type bien Collomb !

    Je viens de lire l'entretien de Gérard Collomb, le nouveau maire de Lyon avec le magazine l'Express. Franchement, il n'y rien dans quoi je ne me retrouve. Je fais exactement les mêmes analyses que lui, et l'idée d'un ticket gauche réformiste - centristes pour la prochaine présidentielle est séduisante. Un accord avant le premier tour, et un ticket pour le second, selon l'ordre d'arrivée. A condition que chacun soit bien clair sur ce qu'il lâchera ou non sur les programmes. Cela dit, avec un type comme Collomb, je ne suis vraiment pas inquiet.

    Quand il répond :

    « Finissons-en avec les discours manichéens et anticapitalistes du socialisme fossilisé. Redistribuer des ressources suppose de créer de la richesse. C’est une vérité qu’oublie la vulgate marxiste ambiante.»

    Ou encore :

    Le pouvoir d’achat ne s’améliorera que si nos entreprises sont prospères. Il faut donc investir dans la recherche et l’université. En clair, cela ne sert à rien d’empiler des promesses en pensant satisfaire le plus grand nombre de catégories d’électeurs. Les 101 propositions de notre Pacte présidentiel de 2007 ont  été une erreur. Mieux vaut porter un discours crédible que de raconter n’importe quoi.

    Difficile ne de pas applaudir des deux mains.  Quant à son jugement sur la stratégie de Delanoë vis-à-vis du MoDem :

    A sa place, j’aurais accepté l’offre de Marielle de Sarnez. Certes, il n’avait pas besoin des centristes pour l’emporter. Mais les alliances sont parfois des gestes forts, le signe de la politique qu’on souhaite pour le pays. Accepter quelques conseillers de ce mouvement lui aurait permis, en outre, de faire chuter Jean Tiberi dans le Ve arrondissement.

    Et dernier point, son analyse sur Royal pendant la présidentielle

    Royal a été performante tant qu’elle disposait de sa liberté. Quand elle a voulu renouer avec l’appareil du parti, elle a défendu des propositions auxquelles elle ne croyait pas pleinement, comme le Pacte présidentiel. Et là, clairement, elle n’était pas à l’aise.

    C'est mon avis aussi. Bref, que du bon. C'est vraiment quelqu'un avec qui on peut travailler, Collomb.