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OGM, la position de Bayrou

Bon, il ne me paraît pas inutile de rappeler quelle était la position de François Bayrou lors des élections présidentielles sur les OGM : je ne pense pas que cela ait varié. A ce sujet, je trouve aussi ridicule que nuisible l'attitude la gauche au Parlement. La question des OGM devrait être transpartisane : un élu communiste a proposé un amendement. Non seulement toute la gauche l'a votée, mais aussi Jean Lassalle, élu MoDem, Philippe Foliot, apparenté Nouveau Centre, et quelques députés UMP. Du coup, l'amendement est passé. La Gauche a parlé bêtement d'une victoire politique, n'ayant en vue que son succès politicien. C'est pitoyable comme attitude. C'est une victoire pour les Français et pour leur santé, pas pour la gauche.

L'un des trois députés UMP, François Grodidier a ensuite présenté un amendement qui renforce la protection des cultures traditionnelles : il a été amendé à l'unanimité et avec le soutien de Borloo. Il faut se réjouir de qui va dans le bon sens,sur des sujets graves, plutôt que de hurler victoire chaque fois que l'adversaire politique semble trébucher.

 Voici, en tout cas, les propositions de François Bayrou :

"Je me prononce pour un moratoire sur les OGM, afin de sortir de la zone d'incertitude"

" Nous manquons de savoir sur les risques que peuvent représenter les OGM. Nous avons donc besoin d’une démarche scientifique sur les effets réels des OGM et les risques qu'ils recouvrent.
Afin de sortir de la zone d'incertitude, je saisirai, dès mon élection si elle a lieu, l’Académie des Sciences, pour que soit composée une une commission, comprenant en particulier des pharmacologues, qui fera la synthèse des connaissances sous la forme d'un rapport sur ce que recouvrent les OGM comme risque de dissémination, pour l'alimentation et pour la recherche pharmacologique .

Ce rapport nourrira un débat national.

Le sujet des OGM révèle le manque de démocratie dans notre pays. Comment peut-on accepter que, sur une question aussi importante, qui nécessite des débats approfondis,  les élus du peuple aient été tenus pour quantité négligeable ? C’est une preuve du dysfonctionnement de notre démocratie que le Parlement n’ait pas été invité à discuter des OGM.

La transparence et la démocratie nous permettront de sortir du silence officiel maintenu en France sur cette question - alors qu'il y a aujourd’hui dans le monde 85 millions d’hectares de cultures OGM, dont 50 millions aux Etats-Unis, et que ces cultures se développent à vitesse croissante au Brésil, en Inde, en Chine.

Cela doit aller de pair avec une grande politique de recherche française et européenne dans le domaine des biocarburants, des biomatériaux, de la chimie du végétal, des biotechnologies, du génome".

 Je pense en effet, qu'il est plus que temps d'ouvrir un vrai débat, et de rendre effectif une bonne fois pour toutes un moratoire. Le MoDem a tout intérêt à s'engouffrer dans ce débat, de manière non-partisane, contrairement à la gauche, et à le traiter. Par ailleurs, cela fait un moment que Jean Lassalle a fait des demandes en ce sens...Il s'était notamment adressé au précédent Ministre de l'Agriculture, sous la XIIème législature. Et il avait averti de longue date de la nocivité de l'activité du groupe Monsanto. Je rappelle d'ailleurs que Monsanto dispose d'études réalisées en interne sur les OGM et refuse de les rendre publiques...

Commentaires

  • Belle schizophrènie entre la position de Bayrou et le vote des sénateurs.
    Détails du vote sur e-soutiens:
    Vote des Sénateurs : sur l'ensemble du projet de loi relatif aux organismes génétiquement modifiés (urgence déclarée)

    Groupe Union centriste - UDF (30)

    Pour : 25 - MM. Nicolas About, Philippe Arnaud, Jean Arthuis, Denis Badré, Claude Biwer, Didier Borotra, Jean Boyer, Marcel Deneux, Yves Détraigne, Mme Muguette Dini, MM. Daniel Dubois, Jean-Léonce Dupont, Pierre Fauchon, Mme Françoise Férat, MM. Christian Gaudin, Adrien Giraud, Jean-Jacques Jégou, Joseph Kergueris, Jean-Claude Merceron, Michel Mercier, Philippe Nogrix, Yves Pozzo di Borgo, Daniel Soulage, André Vallet, Jean-Marie Vanlerenberghe

    Contre : 1 - M. François Zocchetto


    Abstentions : 4 - M. Jean-Paul Amoudry, Mmes Jacqueline Gourault, Catherine Morin-Desailly, Anne-Marie Payet

    No comment

  • @orange mécanique
    Faut il le rappeler la position de bayrou présentée ici est celle de la campagne présidentielle. Elle engageait alors bayrou lui meme et son équipe mais pas l'UDF de l'époque ou le MoDem d'aujourd'hui !
    De plus je trouve plutot sain que les sénateurs UDf votent en leur âme et conscience.

  • Il ne faut pas confondre la recherche sur les OGM, de manière indépendante, telle qu'elle pourrait se pratiquer même en France avec Monsanto qui pose le problème du monopole.
    Pas d'amalgame
    voir le blog d'un spécialiste, Fulmar l'écologue
    http://ecologogo.hautetfort.com/

    J'ai beaucoup appris avec lui.

  • "Nous manquons de savoir sur les risques que peuvent représenter les OGM."

    Nous manquons aussi de savoir les éventuels bien faits, le lobby pro-OGM serait pourtant suffisamment puissant pour nous les faire connaître et accepter sans contestation possible s'ils existaient.

    Rien que pour la stérilisation des plants et le brevetage du vivant il faut ÉVIDEMMENT INTERDIRE les OGM qui n'ont qu'un objectif mercantile, au nom d'une éthique et du développement durable, raisonnable et humain.

  • @ Orange mécanique

    Quelle cacophonie ?
    Pouvez-vous, svp, justifier votre affirmation ?
    @ Aurélien

    Attention : je suis contre l'utilisation de semis OGM, mais pas contre la recherche, d'autant plus qu'elle a des applications médicales. Par ailleurs, ce que je veux connaître ce sont les effets des OGM à long terme. Je ne suis pas définitivement contre, mais je veux que le principe de précaution soit respecté.

  • @L'Hérétique:

    En ce qui me concerne tant qu'il sera possible pour quelque entreprise que ce soit de breveter du vivant, je pourrais pas cautionner la recherche liées aux OGM.

    Il y a en effet des applications médicales, mais celle-ci mène à des monopoles sur les traitements qui en découlent, ce qui en fait coupe le puissance moteur de la concurrence dans la recherche médicale. Sans parler de la réduction de l'accès aux soins médicaux pour certaines populations.

    Même la meilleure des causes ne peut pas être défendue à n'importe quel prix.

  • Oulà... désolé pour les fautes... :)

  • Pour info blog de campagne de Sandra CAPPI, candidate MoDem, aux législatives des 6 et 13 avril sur la 5ème circonscription de Vendée

    http://sandra-cappi.typepad.fr/

  • @ Aurélien

    Je ne suis pas d'accord. Ce n'est pas la recherche qui mène à ces monopoles. C'est une logique économique de type oligopolistique que l'on peut casser par des mesures politiques.

  • @L'Hérétique:

    Mais qui commande et finance ces recherches? Qui dépose des brevets sur le vivant?

    Ce sont des compagnies privées de biotechnologies.

    Je refuse que de telles activités puissent avoir lieu sans qu'aucun cadre éthique et légal, au niveau international, n'ait été préalablement défini. Les incertitudes sont trop grandes pour se laisser à notre trop habituelle impatience.

    Il faut que l'on apprenne à se poser et surtout à répondre aux bonnes questions avant de se précipiter par appât du gain, en se parant de belles intentions humanistes, dans tel ou tel aventure.

    Tous les risques ne sont pas bons à prendre. Des dérives suffisamment révoltantes ont déjà eu lieu pour mettre un sérieux coup de frein.

    Pourquoi sommes nous incapables de patience face aux incertitudes que nous réservent la vie et le monde? Quelle échéance avons nous à respecter en tant qu' espèce humaine?


    Au passage, j'ai écrit un petit quelque chose sur ce thème sur mon blog...

  • Il existe des cadres nationaux qui sont bien définis pour le dépôt de brevets.

    Les OGM ne sont pas uniquement utilisés dans le privé, mais aussi massivement dans le public.

    Et s'il vous plaît, ne mélangez pas tout, la recherche en génétique est une des plus prometteuses pour l'avenir, et tous les progrès de la recherche en biologie se font maintenant grâce à elle.

    Le problème de ce débat, c'est que beaucoup de personnes qui parlent des OGM n'y connaissent absolument rien, et déforment les faits.

    Le débat correct est : devons nous utiliser les OGM dans l'agriculture, et à cela je répond : pour l'instant, non.
    Pourquoi? Tout simplement parce que les OGM utilisés actuellement n'ont aucun avenir durable. Leur seule utilité est le profit à court terme. Et ils sont dangereux pour l'environnement, car ils favorisent l'apparition de nuisibles résistants.

    Le problème ici est la vision de l'agriculture. Pour ces entreprises, l'agriculture doit être uniforme pour que les produits soient homogènes et que les coûts soient fixes, et cela est désastreux pour l'environnement, car un environnement stable est un environnement diversifié. Les techniques utilisées pour parvenir à cela sont aussi désastreuses, que ce soit la dissémination de pesticides ou la production d'OGM.

    Après les OGM sont un des plus formidables outils que nous possédons, et il ne faut pas retourner l'opinion publique contre eux en se basant sur des mensonges, ou sur l'incompréhension.

    Je le répète encore et toujours : la technologie permettant de faire des OGM est capable de tout, du pire comme du meilleur, comme toutes les technologies, il faut s'en servir de manière raisonnée et réglementée.

  • Le problème ce n'est pas de savoir ce que l'on peut en faire pour l'instant, le problème c'est de connaître les conséquences que peuvent avoir les OGM sur un organisme humain. D'où le principe de précaution.

    Sinon je suis tout à fait d'accord avec L'Hérétique sur l'utilisation de cette "victoire politique" par la gauche. Est-ce qu'un jour nos politiques comprendront qu'ils ne gouvernent pas pour eux, mais pour les autres...

  • @Vincent:

    "Je le répète encore et toujours : la technologie permettant de faire des OGM est capable de tout, du pire comme du meilleur, comme toutes les technologies, il faut s'en servir de manière raisonnée et réglementée."

    Le problème c'est que les incertitudes, aussi bien du côté pour que du côté contre, sont telles qu'un cadre stricte, simple et clair est indispensable pour toute activité liée aux OGM, que les applications soient pour l'agriculture ou la médecine.

    Par ailleurs ce cadre doit impérativement être international, et non national ni même continental. La génétique est universelle. Elle concerne tout ce qu'il y a de vivant sur cette planète. Sur un tel sujet on ne peut pas espérer que tout ce qui pourrait être développé autour des OGM se fasse dans un cadre légal aux USA, dans un autre radicalement différent en Europe et encore un autre au Japon.

    Sans un tel cadre, on ouvre la porte au pire, aux déséquilibres environnementaux, sociaux, économiques, etc...

    L'environnement et la génétique sont deux domaines ou nous avons une occasion en or, en tant qu' espèce, de nous rassembler et de nous (re)situer dans ce monde et cet univers où nous nous sommes toujours considérés à part.


    Au passage, je vois dans cette idée le prolongement naturel, à l'échelle globale, des aspirations nationales du Modem: responsabilité, durabilité, rassemblement, équilibre, justice, etc...

  • De quelles incertitudes parle tu? Les incertitudes dépendent de la technique utilisée, de l'organisme visé etc.

    Pour le cadre international ce serait bien certes, mais comment faire, pour cela il faudrait que les pays soient d'accord. L'idéal serait de confier la dossier à l'ONU mais je doute qu'elle arrive à faire quelque chose.

  • Je suis du même avis que Vincent

    Il ne faudrait pas s'interdire un champ de recherche tout entier surtout quand l'on considère de possibles applications médicales.

  • @Vincent:

    Je parle des incertitudes quand aux conséquences de la culture et la consommation d'OGM sur la santé humaine et animale, sur la biodiversité, l'économie (et donc le social) ou même la recherche.

    Tous les experts pro ou anti OGM en sont encore à employer le conditionnel quand ils parlent des conséquences possibles.

    L'impact potentiel est trop vaste, trop imprévisible, trop incontrôlable, trop irréversible.

    Oui je suis aussi pour une recherche génétique, notamment appliquée à la santé et l'environnement, mais encore une fois, tant que toutes les précautions législatives et éthiques n'auront pas été prises au niveau international, le risque de dérive majeure restera énorme et donc, à mes yeux, imprenable.

    Les humains ont-ils démontré dans le passé qu'ils étaient capables de porter une telle responsabilité?

  • Encore un fois tout cela dépend non pas de la qualité d'OGM de la plante mais des pratiques agricoles.

    D'où les luttes entre spécialistes qui profitent des approximations pour défendre leurs intérêts.

    Je m'explique : si un OGM est fait pour tuer les insectes, il y a des chances pour qu'il soit nocif pour la santé, car il produit une toxine. De même, cette toxine induit un risque pour l'environnement, car les insectes visés vont s'adapter, et des individus résistants ont de fortes chances d'apparaître, qui se multiplierons et infesterons les cultures, induisant une dissémination massive de pesticides.
    Si une plante obtenue par croisement ou hybridation, (donc "naturellement") à les mêmes attributs, alors elle est tout aussi dangereuse.

    De même, un OGM peut être utile, si il est produit de manière raisonnée, par exemple une plante qui grandirait plus vite, ne serait pas dangereuse, tout comme une plante qui grandit plus vite grâce à une hybridation ou à la sélection sur plusieurs années.

    Après utiliser ces arguments pour accepter en bloc ou rejeter en bloc les OGM est malhonnête, et les médias ne s'en privent pas.

  • Il faut rajouter un problème à la culture des OGM en champs, c'est la dissémination. Il est totalement impossible de garantir aux agriculteurs qui cultivent les terres autour que leurs plantations ne seront pas "contaminer" ce qui pose un très gros problème pour certains agriculteurs ayant un label.

  • Tout à fait. On ne peut prendre de demi-mesures sur cet aspect. Toutes proportions gardées, c'est comme les ex zones fumeurs dans les cafés...

  • @Aurélien:

    puisque tu parles d'incertitudes, en particulier scientifique, quelle expérience proposerais-tu pour tester la toxicité directe d'un OGM? A partir de quel point considère-t-on qu'il n'est pas dangereux? A mon avis ça illustre la difficulté à montrer l'absence d'un effet (ce qui est pourtant la conclusion des résultats actuels); de plus, il ne faut pas se braquer si les scientifiques emploient le conditionnel: l'incertitude constante fait partie de la démarche scientifique.

    @Vincent

    quelques précisions:
    -la toxine Bt est inoffensive pour les mammifères, car relativement spécifique des insectes
    -en l'absence d'insecticide, un insecte résistant ne se multiplie pas plus qu'un insecte sensible
    -quel rapport avec la "dissémination de pesticides"?
    -un contre-exemple pour les idées reçues : il semble qu'un maïs Bt est a priori moins dangereux pour la santé qu'un maïs classique: il est moins attaqué par les chenilles, donc moins sujet aux infections fongiques, donc contient moins de mycotoxines (qui elles sont toxiques pour l'homme)

    La bonne question à se poser est à mon avis la suivante: pourquoi ne veut-on pas des OGM?
    -à cause d'une supposée toxicité?
    -à cause des effets sur l'environnement?
    -à cause des problématiques économiques qui y sont liées?
    ce sont de bonnes raisons, qu'il convient de ne pas mélanger et d'argumenter proprement.

    A l'inverse, que faudrait-il pour convertir un opposant aux OGM:
    -que tous les OGM soientt inoffensifs pour sa santé?
    -qu'aucun OGM n'ait d'effet indésirable sur l'environnement, la biodiversité?
    -que tous les OGM relèvent du domaine public?

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