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C'est un type bien Collomb !

Je viens de lire l'entretien de Gérard Collomb, le nouveau maire de Lyon avec le magazine l'Express. Franchement, il n'y rien dans quoi je ne me retrouve. Je fais exactement les mêmes analyses que lui, et l'idée d'un ticket gauche réformiste - centristes pour la prochaine présidentielle est séduisante. Un accord avant le premier tour, et un ticket pour le second, selon l'ordre d'arrivée. A condition que chacun soit bien clair sur ce qu'il lâchera ou non sur les programmes. Cela dit, avec un type comme Collomb, je ne suis vraiment pas inquiet.

Quand il répond :

« Finissons-en avec les discours manichéens et anticapitalistes du socialisme fossilisé. Redistribuer des ressources suppose de créer de la richesse. C’est une vérité qu’oublie la vulgate marxiste ambiante.»

Ou encore :

Le pouvoir d’achat ne s’améliorera que si nos entreprises sont prospères. Il faut donc investir dans la recherche et l’université. En clair, cela ne sert à rien d’empiler des promesses en pensant satisfaire le plus grand nombre de catégories d’électeurs. Les 101 propositions de notre Pacte présidentiel de 2007 ont  été une erreur. Mieux vaut porter un discours crédible que de raconter n’importe quoi.

Difficile ne de pas applaudir des deux mains.  Quant à son jugement sur la stratégie de Delanoë vis-à-vis du MoDem :

A sa place, j’aurais accepté l’offre de Marielle de Sarnez. Certes, il n’avait pas besoin des centristes pour l’emporter. Mais les alliances sont parfois des gestes forts, le signe de la politique qu’on souhaite pour le pays. Accepter quelques conseillers de ce mouvement lui aurait permis, en outre, de faire chuter Jean Tiberi dans le Ve arrondissement.

Et dernier point, son analyse sur Royal pendant la présidentielle

Royal a été performante tant qu’elle disposait de sa liberté. Quand elle a voulu renouer avec l’appareil du parti, elle a défendu des propositions auxquelles elle ne croyait pas pleinement, comme le Pacte présidentiel. Et là, clairement, elle n’était pas à l’aise.

C'est mon avis aussi. Bref, que du bon. C'est vraiment quelqu'un avec qui on peut travailler, Collomb. 

Commentaires

  • si tous les socialistes étaient comme lui, ça fait longtemps qu'ils seraient au pouvoir...

  • C'est vrai que je ne sais même pas si on aurait eu besoin de créer le MoDem, en fait :-)
    Je serais sans doute au PS à l'heure actuelle.

  • Puisse-t-il être entendu !

  • Le problème c'est qu'il a de socialiste que le NOM. A Lyon pour diriger la mairie il faut mettre beaucoup d'eau dans son beaujolais. Lyon n'a jamais été une ville de gauche. Lors du scrutin de 2001, la 'gauche l'avait emporté que grâce à une division de la droite. Le Maire arrange tout le monde et ça marche. ce n'est pas pour rien qu'on a des conseillers MoDem dans trois groupes 'ump, modem, ps'
    Par contre sa jeune et belle femme, ce n'est pas la gentille quitterie. L'autre jour lors de la mise en place du conseil municipal où les adjoints PS ne sont pas majoritaires, sa charmante dulcinée a laissé une belle empreinte sur la joue d'un journaliste lyonnais

  • @ L'Hérétique

    Ne recommençons pas l'erreur commise par Sarnez pour la campagne parisienne : nous avons notre projet, soyons-en fiers.

  • @ houhou

    Ah, je ne savais pas pour sa femme.

    @ Hervé

    Oui, tu as raison, mais cela ne m'empêche pas de penser que Collomb est un type très ouvert.

  • Franchement Houhou comparer Caroline Collomb à Quitterie n'est pas pertinent car la femme du maire de Lyon ne fait pas de politique.
    Elle a giflé un journaliste, un ancien copain, et s'en est excusée.
    Moi je souscris à 100% à ce que dit l'Hérétique. Collomb est un type bien, bosseur, efficace, modeste? C'est un pragmatique qui en effet n'est pas à 100% socialiste :
    et alors ?
    C'est un crime ?
    Il se tient à l'écart de l'état-major parisien du PS : comme on le comprend.
    Durant les premières années de son mandat, les médias, régionaux et nationaux, lui consillaient de prendre modèle sur Delanoë : il a eu raison de n'en rien faire.
    Et les jeunes MODEM qui ont choisi sa liste ont fait le bon choix.

  • @ Rosa

    Euh, je préférais tout de même une ligne indépendantiste assumée, mais c'est quelqu'un de bien, en effet, et pas de problèmes pour une alliance avec lui s'il y avait eu un second tour.

  • Ce n'est pas en tant qu'ancien copain qu'elle l'a giflé mais suite à une enquête d'un magazine lyonnais sur une sombre hisotire de passation de marché.
    La comparaison, c'était juste pour rendre jaloux Hervé.
    par contre en lisant le texte suivant :http://libelyon.blogs.liberation.fr/info/2008/03/grard-collomb-o.html

    vous comprendrez pourquoi Collomb n'est pas socialiste.

  • Je découvre ton blog à travers ce message. Ravi de voir des admirateurs de ce cher Alexis et de notre hétérodoxe préféré Joseph Aloys.
    Quant à l'objet de ton message sur Collomb, on voit bien à travers cet interview de l'Express le fond de sa pensée.
    Excellent article au demeurant.
    Il démontre sa logique d'ouverture à gauche et au centre, sans sectarisme, et sa compréhension des problèmes économiques et sociaux, loin des idéologies sclérosantes.

    C'est Begag qui disait à Collomb sur le ton de la boutade "c'est au MoDem que tu devrais être; pas au PS".

    Quand je lis cet interview, je ne puis qu'être conforté de l'avoir rejoint et d'être élu sur ses listes.

  • Bonjour Bertrand

    Content de croiser un autre adepte de Schumpeter :-)
    Toutefois, si c'est une bonne chose de l'avoir rejoint, j'aurais préféré que ce soit au second tour ;-)

  • ah vous découvrez notre socialisme sauce lyonnaise!Gérard a une longueur d'avance sur beaucoup

  • Je suis également tout à fait d'accord avec ton analyse. Moi aussi je pense que si le PS était celui dessiné par Collomb il n'y aurait jamais eu de MoDem et je serais là-bas.

    Mais aujourd'hui qu'est-ce que le PS propose ?
    - un "recentrage" à gauche défendu par les Fabius, Emmanuelli et autres Mélanchon : bref, un retour assumé au marxisme ;
    - une stratégie de concurrence de la part des Strauss-Kahniens : loin de voir le MoDem comme un partenaire, ils le considèrent comme un rival ;
    - une stratégie de rassemblement arc-en-ciel de Bayrou à Besancenot, autour de Ségolène Royal : l'exemple italien a montré que ce n'était pas viable ;
    - une stratégie mitterrandienne de la part de Delanoë : embrasser les partenaires pour mieux les étouffer et finir par diriger seul ;
    - et pour finir, l'éternelle synthèse bancale défendue par François Hollande et une bonne partie des élus, qui se traduit par une succession de défaites.

    Dans tout cela, le MoDem aura bien du mal à trouver un interlocuteur valable au PS. De l'autre côté, on a une UMP qui se droitise, se populise et se bonapartise : on n'a rien à faire avec ces gens-là, pas plus qu'avec les communistes ou les souverainistes.

    Ne restent plus que les Verts... qui doivent eux aussi choisir entre gauchisme et réformisme. Le MoDem devrait encourager les nombreux militants Verts qui ne se reconnaissent pas dans le "100% à gauche" de Denis Baupin. Je crois que seule une alliance Verts-MoDem permettra à ces deux courants de peser vraiment en France. Leurs forces additionnées (une large partie de leur électorat est commune, et est tiraillée entre les deux partis) et la dynamique créée rendrait cette force réellement incontournable.

    Mais si les Verts choisissent le gauchisme, ou que le MoDem tourne le dos à l'écologie politique, alors leur destin commun sera soit de disparaître, soit de jouer les éternels supplétifs.

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