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Modem - Page 73

  • Sales cons démocrates, tout de suite !

    Voilà, moi aussi j'ai décidé de créer mon courant au sein du MoDem parce que  je trouve que nous sommes trop peu de groupuscules, et qu'un parti neuf et plein de vitalité, c'est un parti où il y a autant de groupuscules que d'adhérents.

    Je revendique l'inutilité des consultations, et propose de virer tous ceux qui ne sont pas d'accord avec mes idées, lesquelles n'ont pas besoin d'être exposées.

    De toutes façons, quand il y a consultation : soit la consultation est d'accord avec les vues de Sales cons démocrates tout de suite, et dans ce cas les consultés sont de vrais démocrates, soit ce n'est pas le cas, et dans ces conditions, les consultés sont les salopards de la vieille UDF qui ont encore planqué le fichier des adhérents et ont forcément fait exprès de ne convoquer que ceux qui étaient d'accord avec eux. 

    Par ailleurs, je propose aussi de virer tous les vieux : a) ils sont gâteux b) ils font de l'ombre au jeune 3) ils ont là depuis trop longtemps.

    De fait, être jeune, c'est tendance, et le MoDem doit être moderne et démocrate. Parce que démocrate, c'est virer la vieille UDF et les vieux débris, ce qui revient certainement au même, d'ailleurs : c'est pour cela qu'on vire et les uns et les autres. 

    Je propose aussi d'interdire le mot "droite", parce  qu'il fait sale et cochon. Gauche sera tolérée avec bienveillance.

    Conséquemment, seules les alliances avec la gauche seront tolérées aux élections. Avec la droite, ce sera encore un coup de la vieille UDF qui aime à faire de la vieille politique. Ne sera démocrate que l'indépendance ou bien l'alliance avec la gauche. L'alliance avec la droite sera sale et cochonne, et comme la masturbation, on la fera discrètement sans  l'étaler aux yeux et sus de tous. 

    Comme je trouve qu'un règlement intérieur de 8 pages, ça cache forcément des choses louches (certainement une idée de la vieille UDF, qui sous prétexte de faire appel au bon sens, préfère les choses courtes pour mieux masquer ses projets anti-démocrates ignominieux), je propose d'en écrire un de 100 000 pages. Une fois celui-ci publié, les adhérents auront 24 heures pour s'exprimer à son sujet.  

    Je propose également qu'il soit interdit d'exclure un adhérent qui prend position contre un candidat investi officiellement : au contraire, qu'il l'insulte et lui chie dessus, cela prouvera qu'au MoDem, il y a toujours la liberté de parole. Toutefois, on insultera et on chiera aussi sur celui qui aurait pris position contre le candidat investi via une liste de droite. La liste de gauche sera elle tolérée. 

    A 'instar de la Révolution Culturelle en Chine, un grand moment de démocratie dans l'histoire de l'humanité, on crachera vec force sur les mandarins, on brisera l'ancienne tradition, et on pourra même envisager de remettre en cause le Timmonnier. Parce que les salauds de mandarins (qui planquent certainement les fichiers d'adhérents) doivent bien comprendre que c'est le peuple des adhérents qui gouvernera pour le peuple et par le peuple. Toute idée contraire ou différente sera considérée comme la marque d'une subversion intolérable et d'une réaction bourgeoise (sans doute de la vieille UDF).

    On distinguera au sein du Mouv' les connectés et les non-connectés. Les connectés seront branchés et considérés comme une race supérieure. Les non-connectés seront considérés, eux, comme une sous-espèce dont on paarlera avec une bienveillance contrite, mais que l'on se gardera de consulter inutilement.

    Le "bloglement" (néologisme pour désigner le concerts de beuglements que l'on peut faire entendre sur un blog) sera l'instrument privilégié du nouveau dialogue démocrate, de préférence à tout autre, et les  bloguements compteront 50 000 fois plus, quand ils exprimeront un avis démocrate autorisé que celui d'un non-connecté.

    Ces premières vues me paraissant fort sensées, j'escompte bien que tout le monde rejoigne Sales Cons Démocrates tout de suite sur le champs. J'exposerai d'autres vues prochainement. 

  • Paris Démocrate, le pari de Marielle de Sarnez

    Loin de baisser les bras, Marielle de Sarnez reprend la main à Paris. Elle entame une vaste consultation auprès des adhérents parisiens avec pour objet de définir les missions principales du MoDem parisien, et, en tirer en conséquence un mode de fonctionnement. Elle a pour cela créé un blogue spécifique à cette consultation : Paris Démocrate.

    Pour ma part, je me suis intéressé en particulier à certains items du questionnaire. J'ai coché des cases (jadore cocher des cases) en fonction de ce que j'estimais être des priorités ou non.

     

    Parmi les propositions suivantes relatives à la vie du projet, lesquelles vous semblent des missions pertinentes pour le Mouvement départemental ?

     

    Enrichir le projet

    Prioritaire

    Important

    Secondaire

    Contribuer au débat politique national

     

     

    Contribuer au projet national du Mouvement Démocrate

     

     

     X

    Enrichir en permanence le projet pour Paris

     

     

    Décliner le projet parisien dans tous les arrondissements

    X

     

     

    Décliner le projet parisien à l'échelle des Conseils de quartier

     

     

     X

    Réagir à l’actualité politique locale

     

     

    Travailler en concertation avec les Mouvements Départementaux limitrophes de Paris

     

     

    X

    Elaborer une structure de réflexion à l’échelle du grand Paris

     

     

     

    Parmi les propositions suivantes relatives à la promotion de nos valeurs et de nos idées, lesquelles vous semblent des missions pertinentes pour le Mouvement départemental ?

     

    Promouvoir les valeurs et le projet

    Prioritaire

    Important

    Secondaire

    Aller à la rencontre des Parisiens

     X

     

     

    Etre présent et actif dans les Conseils de quartier

     

     X

     

    Bâtir et entretenir des réseaux de sympathisants

     X

     

     

    Bâtir et entretenir des réseaux associatifs

     X

     

     

    Bâtir et entretenir des réseaux économiques, sociaux, culturels…

     X

     

     

    Avoir une présence médiatique forte

     

     

    Investir la sphère Internet : sites, blogs, forums de débats...

     

     

    Préparer activement les échéances électorales futures

     

     

    Rapprocher les leaders d’opinion de nos valeurs

     

     X

     

     

    Parmi les propositions suivantes relatives à la place de l’adhérent, lesquelles vous semblent des missions pertinentes pour le Mouvement départemental ?

     

     

    Mettre l'adhérent au cœur de l'action politique

    Prioritaire

    Important

    Secondaire

    Accueillir les nouveaux adhérents

     X

     

     

    Valoriser l’expérience ou l’expertise des adhérents

     

    X

     

    Former les adhérents à l'action politique

     

     

    Accroître la culture politique des adhérents

     

     

    Augmenter le nombre d'adhérents

     

     X

     

    Permettre à chacun de contribuer au projet

     

     X

     

    Informer sur l'actualité politique locale

     

     

    Créer un outil de communication interne (lettre, mail…)

    X

     

     

    Informer sur la vie du Mouvement

     

     

    Fournir des outils militants aux adhérents

     

     

    Valoriser l'action militante de terrain

     

     

    Détecter les cadres et candidats de demain

     

     

    Créer des espaces de rencontre autour de centres d'intérêt communs

     

     

     X

    Accroître les actions de convivialité

     

     

     X

    Définir les droits et devoirs des adhérents

     

     

     X

     

  • Si Lens descend en ligue 2 ...

    1626187907.jpgSi Lens devait se retrouver la saison prochaine en ligue 2 de football, j'en serais très chagriné. C'est un club de football dont j'ai toujours apprécié le jeu éclatant, et les supporters chaleureux et bons enfants.

    Selon certains, les couleurs sang et or du blason du club symboliseraient le sang des mineurs, en raison des morts fréquentes au temps des mines de charbon, et l'or, la valeur du charbon lui-même, combustible longtemps très prisé. 

    Pour la petite histoire, du point de vue du MoDem, Lens a été le théâtre d'une expérience originale, puisqu'on y a vu une coalition Verts-MoDem. La liste s'intitulait "Atout Lensois". La liste était soutenue par Aziz Senni, un individu à l'énergie hors-norme et aux idées très novatrices. Il a notamment créé une société de capital-risque à destination des banlieues, la BAC (Business Angels des Cités).

    La liste avait réalisé un assez joli score au 1er tour des municipales puisqu'elle avait réuni 10.52% des suffrages. Pour revenir à mon club de football, j'avoue que j'étais ennuyé ce soir, car à vrai dire, j'ai beaucoup de sympathie aussi pour le LOSC, club de football de Lille, que Lens affrontait dans un deby nordique.

    La semaine prochaine, Lens joue contre Bordeaux. Désolé pour Bordeaux, qui joue le titre, mais la sauvegarde de Lens est plus importante pour la L1 qu'un échec de Lyon.

    Alors, Allez des Lensois, moi, en tout cas, je suis avec vous ! 

     

     

     

  • Le MoDem existe ailleurs, au Canada par exemple...

    « Seulement de loin, de Montréal, pas facile de s'intégrer dans un mouvement naissant pris, malgré lui, dans une succession d'élections nationales et locales aussi importantes que risquées. Le Modem, sans structure rodée, sans vedettes et sans autre projet que des valeurs aussi nobles et urgentes que non exclusives, se débat comme il peut pour se tailler une place dans la représentation nationale, puis locale. »

    C'est en ces termes qu'Aurélien, du bord de sa fenêtre, exilé démocrate en Nouvelle-France, évoque sa perception des soubresauts hexagonaux du MoDem.

    975048722.jpgMais voilà, le MoDem existe aussi au Canada ...Observons d'ailleurs la présence de la petite fleur de lys au-dessus de la feuille d'érable, qui indique clairement que le gros des troupes doit se trouver au Québec :-)

    Comme le dit, Aurélien, « Le Modem Canada a du pain sur la planche. Entre son propre développement, les propositions aux expatriés et immigrants français au Canada à élaborer, le Conseil National du Modem, où il sera représenté et l'élection de l'Assemblée des Français de l'Étranger, où il compte bien avoir au moins un élu, le programme est chargé ; d'autant qu'au Canada comme en France, les adversaires politiques de poids ne manquent pas. »

    Une suggestion de l'hérétique, s'il peut se le permettre (qu'est-ce que j'adore parler de moi à la troisième personne : notez que Jules César en fait autant dans la Guerre des Gaules, toute modestie mise à part) : trouver le parti centriste local et lui proposer de rejoindre l'Alliance Mondiale des Démocrates.

  • A Paris, observons l'UMP et le Nouveau Centre avec intérêt !

    Je pense (ou du moins, je l'espère) que les élections municipales récentes ont fait revenir les militants et les têtes de liste MoDem de l'illusion Delanoïste. Comme je l'ai toujours dit, et de longue date sur ce blog, il n'y a pas grand chose à espérer de Delanoë et des Socialistes à Paris. Les évènements récents m'ont donné raison. Il y a bien sûr des socialistes réformistes au sein de la majorité delanoïste, mais ils sont complètement muselés et ne peuvent élever la voix pour faire entendre une tonalité différente. Quelques uns ont râlé à la décision de Delanoë, mais, au final, ils sont pieds et poings liés. Pas la peine, donc, de se tourner vers la gauche à Paris, il n'y a rien à en attendre.

    Je crois en revanche, que nous devrions faire de Paris un laboratoire pour des retrouvailles avec le Nouveau Centre : au sein de ce parti figure une très forte majorité de nos anciens amis, et idéologiquement, nous sommes frères et soeurs

    Si nous ne sommes pas fichus de nous entendre avec notre propre famille, il ne faut pas espérer un jour réunir les Parisiens et pas davantage les Français, d'ailleurs. Il faut donc au moins commencer à établir des ponts avec le Nouveau centre, au sein duquel on trouve beaucoup d'individus valables et de qualité. Ma blog-roll Alliance Centriste répond à cette préoccupation. 

    Mais ce n'est pas suffisant : il faut, je le crois, examiner avec intérêt et bienveillance l'évolution de l'UMP à Paris. Nos relations avec l'UMP à Paris s'inscrivent dans une problématique plus large que la question de l'alliance politique. Elle s'inscrit dans la problématique des projets pour Paris et de notre action lors de la mandature qui s'est achevée en mars 2008. 

    - tout d'abord, il faut admettre un fait évident : Bertrand Delanoë a remporté la guerre des idées et des projets sur tous ses concurrents. Les projets MoDem et UMp n'étaient que des succédanés décolorés du projet socialiste, avec quelques variantes, et on le sait, les électeurs préfèrent généralement l'original à la copie. Il n'y a pas d'espoir de changement politique à Paris sans la proposition d'un véritable projet alternatif, avec d'autres lignes directrices que celles de Delanoë. Ceci n'empêche pas de récupérer les bonnes idées : on oublie souvent, par méconnaissance du passé, qu'un certain nombre de projets mis en oeuvre par Delanoë étaient déjà dans les caisses de Tibéri. L'UMP s'est décrédibilisée parce qu'elle n'a pas voté ces projets-là (le tramway, par exemple) quand ils ont été mis en oeuvre.

    - ensuite, à l'UDF (pardon, le MoDem, voulais-je dire) de faire un mea culpa : les élus UDF dans la capitale ont été bien trop peu actifs pour être crédibles pendant les élections. Je ne l'ai pas dit lors des municipales, par discipline de parti, et par loyauté envers mon camp politique, mais désormais, l'heure de la critique est venue, nous en avons le temps, et il faut que les choses soient dites pour repartir d'un bon pied. Pour se faire connaître, il faut au moins répondre à ceux qui sollicitent des interventions ou simplement de l'écoute. Les élus MoDem (devenus fort rares) vont donc devoir réformer profondément leur propre gouvernance, et être très présents, en tâchant de répondre aux sollicitations des Parisiens. J'ai expérimenté avec pas moins de quatre élus différents ces silences, ces absences de réponses. Et j'ai des échos répétés de ce type pour pas mal d'autres élus de cette période... Il faut en finir avec les silences glacés et méprisants qui ont parfois fait des dégâts jusque dans nos propres rangs.Désormais, nos élus doivent devenir hyper-actifs, présents tant au Conseil de Paris que dans les conseils d'arrondissements et ne pas hésiter à faire des propositions, en les faisant connaître (mais sur ce point, on peut compter sur la blogosphère MoDem parisienne pour se comporter en vecteur d'informations). Et tant que j'y suis, il va falloir faire du ménage à l'accueil du 133 rue de l'Université. Il y est tout simplement détestable. Quand je parle de l'accueil, je parle du secrétariat, celui qui se trouve en bas, c'est à dire les premières personnes sur lesquelles on tombe, ou bien qui nous répondent au téléphone. Il est inacceptable de se faire à moitié eng... quand on demande une information ou que l'on vient tout simplement adhérer ! Je l'ai tout de même vécu, donc je sais de quoi je parle, et je ne suis pas le seul à l'avoir vécu ainsi. Donc, pour moi, c'est assez simple, en fait : soit l'accueil fait son boulot et reçoit le pékin avec un charmant sourire, soit il vire pour incompétence. Et je veux bien cotiser en plus pour financer les indemnités de licenciement si cela doit permettre d'avoir des gens corrects à l'accueil.

    - il y a également une opacité réelle au sein du MoDem, à Paris y compris. Je ne fais partie de ceux qui sautent comme des cabris en clamant "démocratie ! démocratie !" mais en revanche, j'aime bien les choses claires. Or, au sein du MoDem, on ne sait pas qui décide quoi et qui fait quoi. Il faut en finir avec cette opacité idiote, et clarifier les choses une bonne fois pour toutes, en prenant ses responsabilités si c'est nécessaire.  De ce point de vue, je trouve que le fonctionnement du MoDem à Paris va plutôt dans le bon sens (mise en place des commissions, activation de blogs d'arrondissement, et petit à petit d'un blog central parisien) mais il reste encore fort à faire. Je me méfie de la démocratie directe, mais en revanche, j'estime que les militants au sein de chaque arrondissement doivent être consultés. Cela ne signifie pas forcément qu'ils doivent décider des constitutions de liste (je me méfie des effets pervers d'un tel fonctionnement) mais leur avis doit être connu afin de prendre la température sur le terrain. Une consultation claire, transparente et saine, vaut mieux que des rumeurs et des on-dit peu fiables et soumis aux aléas des querelles intestines.

    - examinons avec attention ce qu'il se passe au sein de l'UMP parisienne, car je crois que les choses bougent. Si l'on voit qu'il y a une volonté réelle de proposer une alternative et de pratiquer une opposition constructive, alors il faudra dialoguer avec cette UMP-là. Nous n'en sommes pas encore là, et pour l'instant, l'UMP me semble plutôt dans la confusion. Mais les choses peuvent changer. Si nous devions constater que des voies nouvelles sont empruntées au sein de l'UMP parisienne, et que des convergences sont possibles, il n'y a pas de raison de rejeter une alliance sous prétexte que l'UMP est de droite. Dès lors que les positions nationales sont claires, et qu'il n'y a pas de quiproquos, rien n'empêche des alliances locales. 

    Cela faisait un petit moment que je voulais coucher ces réflexions sur mon blog, eh bien elles y figurent, désormais. 

  • Rapport sur le Grand Paris

    Le sénateur UMp Philippe Dallier a rendu un rapport très complet sur le Grand Paris. En voici la synthèse.

    Ce que j'ai compris, c'est qu'il propose de fusionner les quatre départements d'île de France en une collectivité territoriale unique. Mais je m'interroge : il reconnaît que la fusion de la région avec les départements est improbable et en même temps il veut créer une collectivité à la taille exacte de la Région. Je ne vois pas comment il n'y aurait pas automatiquement double-emploi.

    Si j'ai bien compris, au début, cette collectivité fonctionnerait comme un Conseil Général. Bizarre : le point 22 prévoit un contrat Grand Paris/Etat/Région. En fait, le Grand Paris n'aurait que quelques compétences, mais pas toutes celles de la Région. Il aurait un statut à part, avec un Président et une majorité élue au suffrage universel et au scrutin majoritaire. 

    Sur ce second point, je suis à 100% contre. Le Grand Paris doit être l'affaire de tous, et, dans ces conditions, il faut au contraire une proportionnelle intégrale avec des seuils de représentatitvité, en veillant à ce que cela ne tourne pas au lobbying, évidemment. 

    On trouve un blog sur le site du Sénat sur le sujet. A mon avis, les débats ne font que commencer. Pas de commentaires pour l'instant, mais il est vrai que seule la Presse et quelques néo-centristes se sont emparés du sujet.

    Je sais que Marielle de Sarnez s'intéresse de très près à la question, puisqu'elle a choisi de ne pas accepter de présidence de commission de Bertrand Delanoë afin de se consacrer prioritairement au groupe de travail sur le Grand Paris.

    A vrai dire, c'est l'UDF la première qui a lancé cette idée, reprise ensuite simultanément par le MoDem et le Nouveau centre. 

  • Logement social : pour qui ?

    J'ai trouvé dans le rapport sur le projet de loi de finances 2008, à propos de la ville et du logement,  de Jean-Marie Vanlerenberghe, sénateur UDF-MoDem, des interrogations qui me semblent tout de même devoir être étudiées. C'est très instructif. J'ignorais ces chiffres, et ils donnent matière à réflexion.

    Le logement social correspond à 4,9 millions de logements, soit 15 % du parc national.

    Il est principalement financé par quatre dispositifs : les prêts locatifs à usage social (Plus), les prêts locatifs à usage social construction-démolition (Plus-CD), les prêts locatifs aidés d'intégration (PLAI) et les prêts locatifs sociaux (PLS). Les Plus, Plus-CD et PLAI combinent un prêt à taux préférentiel de la Caisse des dépôts et consignations, une subvention de l'Etat et des avantages fiscaux. Les PLS ne bénéficient que d'avantages fiscaux. En complément de chaque prêt, l'Etat peut accorder des subventions pour surcharge foncière, pour le financement de places d'hébergement ou de logements d'urgence, et pour l'amélioration de la qualité du service rendu aux usagers des logements sociaux. Les collectivités territoriales et l'UESL peuvent également apporter leur concours financier. Les opérateurs sont essentiellement les organismes d'HLM, les sociétés d'économie mixte de construction et les associations agréées. La délivrance des aides est une compétence de l'Etat, mais il peut la déléguer depuis 2004 aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) ou aux conseils généraux. Enfin, il faut ajouter aux quatre aides mentionnées la prime à l'amélioration des logements à usage locatif et à occupation sociale (Palulos), qui a pour objet d'aider les bailleurs propriétaires ou gestionnaires de logements locatifs sociaux à réaliser les travaux d'amélioration dans les logements ou immeubles existants. Le taux de base de la Palulos est au plus égal à 10% du coût prévisionnel des travaux dans la limite d'un plafond de 13 000 euros par logement. La subvention peut être complétée par un prêt de la Caisse des Dépôts et Consignations.

    Le logement social pâtit actuellement de l'ajustement incorrect du plafond de ressources : le droit à un logement social est conditionné par un niveau de revenu, mais ce niveau est si haut que, pour les logements PLS par exemple, 83,8 % des ménages sont éligibles, ce qui retire tout caractère social au dispositif. Ce dysfonctionnement a été aggravé ces quatre dernières années par une revalorisation des plafonds plus rapide que la croissance du revenu brut disponible des ménages.

    Evolution de la proportion de ménages ayant droit aux logements
    PLAI, Plus et PLS

    Cette situation interdit toute évaluation de la demande réelle à satisfaire. Celle-ci augmente en réalité avec l'amélioration de la qualité des logements sociaux, puisque les ménages logés dans le parc privé déposent des demandes au fur et à mesure de l'élévation du standard de logement HLM. Il conviendrait donc à l'avenir de mieux calibrer la condition de revenu, afin de recentrer les dispositifs d'accès au logement social sur les ménages les plus modestes.

  • Treize siècles pour le Mont Saint-Michel !

    Eh oui, cela ne le rajeunit pas notre bon vieux Mont ! Le sanctuaire construit par l'évêque Aubert sur le Mont Tombe (nom originel de l'îlot) le fut en 708. A vrai dire, Saint-Michel en personne était venu le suggérer à Aubert, à en croire les dires de ce dernier.

    J'en profite pour signaler l'initiative originale d'une agence atypique, Mont Saint-Michel Voyages : elle vient de lancer  l’opération "un bus un arbre". Une participation symbolique de 1euro (incluse dans les forfaits groupes) sera demandée aux passagers des autocars accueillis par Mont St Michel Voyages, pour l’achat d’un arbre, qu’ils planteront eux-mêmes. L’objectif étant de créer une forêt, véritable sanctuaire pour la faune et la flore de la baie et lieu de villégiature des touristes. Cette forêt portera le nom de "Forêt de Thibaut". 

    Cela me plaît plutôt bien, cette idée. 

    En revanche, du côté de la baie et de ses habitants, cela ne va pas fort : les braves saumons qui avaient trouvé là un havre de paix en raison d'une directive qui faisait de la zone un espace protégé vont morfler à nouveau. Une association locale, se réclamant de la pêche traditionnelle, a réussi à casser l'arrêt et à obtenir à nouveau le droit de pêche.

    Je me méfie des associations qui se réclament de la tradition : elles cachent souvent des buts inavouables, et, de toutes façons, la tradition n'est pas un un argument en soi dés lors qu'une pratique est nocive. 

    Enfin, le Mont est au centre d'une polémique : un moine d'origine italienne qui aurait vécu à Constantinople, aurait traduit là une grande partie de l'oeuvre d'Aristote, en latin. Or, l'historiographie traditionnelle nous enseigne que c'est la civilisation arabe qui a transmis à l'Occident les textes aristotéliciens. 

    Côté démographie, en revanche, ça commence à sentir le sapin, comme on dit familièrement : plus que 41 habitants et 3 naissances seulement en 2006. Quand je pense qu'au milieu du 19ème siècle, ils étaient plus de 1000 habitants là-bas... Il y a tout de même 103 électeurs (plus que le nombre d'habitants, mais il suffit de payer ses impôts sur place...).

    Le maire actuel (un divers droite qui a manifestement battu son concurrent UMP) Eric Vannier, est originaire du Mont lui-même, et, au passage, PDG de la fameuse Mère Poulard. Apparemment, il a mené sa campagne sur une idée directrice, qui est de rendre au Mont Saint-Michel son caractère maritime.

    Au fait : y'a une section locale du MoDem, là-bas ? Quand on cherche sur google, tout ce que l'on voit, c'est qu'il y a des prises pour modem dans pas mal d'hôtels locaux, mais ça s'arrête là...

  • Les Vigilants ou l'anti-politique

    C'est marrant, cela fait un moment que j'entends parler des Vigilants, ou, tout du moins, que je vois leur sigle.

    Voici comment le blog des Vigilants présente leur action :

    Ce site rassemble les blogs qui observent Sarkozy, commentent ses décisions et leurs effets, et notent les sources. Une bibliothèque de tout ce qui passe trop inaperçu. LES BLOGS SONT REGROUPÉS SELON LEUR PRINCIPALE TENDANCE : LES INFORMATEURS, LES ANALYSTES, LES ACTIVISTES, LES MILITANTS ET LES THEMATIQUES.

    Je subodore que je vais encore me faire tout plein de nouveaux amis, mais je juge leur action tout à fait superflue. En se polarisant sur un homme, les Vigilants finissent par oublier de parler de la politique elle-même. Bien sûr, Nicolas Sarkozy nous habitue petit à petit à ses outrances, et certaines méritent d'être relevées, mais, en acceptant de jouer finalement le même jeu que la presse people, les Vigilants ratent une large part du débat sur les enjeux.

    Au demeurant, c'est un peu le travers dans lequel tendent à tomber le MoDem et François Bayrou de temps à autre : la critique seule ne peut valoir une ligne politique. Il faut débattre sur les orientations politiques et faire des contre-propositions. C'est en ce sens que j'avais évoqué un shadow cabinet pour le MoDem, afin de justement être cette force-là.

    J'apprécie par exemple la démarche de Marielle de Sarnez à Paris, parce qu'en réactivant les commissions du MoDem, en escomptant désigner des porte-paroles pour chaque grand thème de l'action politique parisienne, elle remet les enjeux citoyens au coeur de son action politique. 

    Bref, pour revenir sur les Vigilants, ce n'est pas l'idée d'une veille que je conteste, mais plutôt l'objet précis de cette veille.  Je le pense depuis longtemps, une large part de la blogosphère en fait trop à propos de Nicolas Sarkozy, et, ce-faisant, étouffe tout débat.

    Je pense qu'il faut en finir avec une certaine forme d'hystérie collective qui montre les individus du doigt (par exemple, au MoDem, les sénateurs UDF, ou, tout du moins, ceux qui expriment un avis divergent de la ligne de François Bayrou).

    Finalement, cette hystérie-là à coup de slogans, elle devient à la politique  ce que le hamburger est à l'hygiène alimentaire et à la bonne santé...

    Nonobstant ce billet, cela n'empêche pas nombre de blogs dotés du sigle Vigilant d'être des blogs de qualité. 

  • MoDem électrique !

    En farfouillant du côté des travaux de nos sénateurs, j'ai fait une nouvelle découverte, et des plus intéressantes !

    365557254.jpg Marcel Deneux, sénateur UDF-MoDem, s'intéresse de très près à la question énergétique, et tout particulièrement à l'électricité. Il a co-rédigé en 2007 un excellent rapport intitulé l'Europe sous tension, dont voici une synthèse éclairante  (joli jeu de mot, n'est-ce pas ?). La mission à laquelle Marcel Deneux a participé, mise en place à la suite de la panne d'électricité du 4 novembre 2006 ayant plongé dans le noir quinze millions de foyers européens, a  analysé les dysfonctionnements potentiels d'un marché intérieur de l'énergie livré à une régulation purement concurrentielle et avancé des pistes de réflexion et des recommandations en matière de régulation. Dans le prolongement de cette initiative, ce groupe de travail a procédé à un certain nombre d'auditions ciblées et à plusieurs déplacements à l'étranger pour prendre connaissance des positions sur le « paquet énergie » des principaux partenaires de la France, mais aussi à Bruxelles pour faire le point avec des représentants de la Commission européenne. J'ai pu constater que Marcel Deneux et son groupe de travail s'opposent, à l'unanimité, aux projets de la Commission tendant au démantèlement des opérateurs énergétiques en Europe

    Pour ma part, je suis heureux de trouver dans ce rapport des analyses qui rejoignent mes convictions profondes des longue date :

    Le refus de la libéralisation du marché de l'électricité, au moins telle que l'envisage la commission de la CEE, compte-tenu de l'enjeu majeur que représente cette énergie.

     La volonté de faire de l'auto-suffisance, pour les pays européens, et de la sécurité d'approvisionnement, les lignes phares d'une politique européenne de l'électricité.

    La nécessité d'une maîtrise publique du système électrique, si possible au niveau européen, et je cite le rapport :

    « L’électricité n’étant pas un bien comme les autres, la MCI considère que la sécurité de son approvisionnement nécessite une forte maîtrise publique du système électrique et impose une régulation, y compris au niveau communautaire dans le cadre d’un Pôle européen de l’énergie ».

    Le groupe de travail auquel Marcel Deneux participe a émis un certain nombre de propositions frappées du bon sens :

    1. Rendre obligatoire l’élaboration par chaque Etat membre de l’UE d’un document prospectif indiquant comment est garantie la satisfaction des besoins en électricité à un horizon de dix ans (bâti sur le modèle de la PPI de production électrique), la Commission européenne étant chargée par le Conseil d’en effectuer la synthèse au plan communautaire.
    2. Instaurer des normes minimales de production afin que chaque Etat de l’UE soit en mesure de produire globalement l’électricité qu’il consomme.
    5. Maintenir l’option nucléaire ouverte en France et assurer les conditions du remplacement du parc actuel par les technologies nucléaires les plus avancées.
    8. De manière plus générale, promouvoir une diversification plus importante du bouquet énergétique français en développant les énergies
    renouvelables afin de rééquilibrer les origines de la production électrique en France.
    9. L’existence de tarifs réglementés de vente de l’électricité garantissant la protection des consommateurs, obtenir que les termes de la directive « électricité » autorisent explicitement le maintien d’un système tarifaire respectant le principe de couverture des coûts.
    12. Confirmer l’opposition de la France à la forme actuelle du projet de séparation patrimoniale entre producteurs d’électricité et GRT.
    13. Promouvoir une directive ou tout autre texte européen juridiquement contraignant établissant des règles de sûreté et d’information communes entre GRT en Europe.
    15. Créer un centre européen de coordination de l’électricité susceptible de détecter en amont les risques de déséquilibres et de coordonner l’action des différents centres nationaux.
    18. Compléter le maillage du réseau de transport français (notamment en Bretagne et en Côte-d’Azur) et étudier les moyens d’accélérer les procédures préalables à la construction de nouveaux ouvrages.
    22. Durcir les normes de construction et de connexion des moyens de production décentralisés d’électricité, de sorte que ces installations ne se déconnectent pas instantanément en cas de perturbations sur le réseau.
    25. Établir un plan national de la formation des professionnels de la performance énergétique du bâtiment.
    27. Modifier l’assiette et certains taux du crédit d’impôt dédié aux économies d’énergie.
    28. Moduler les droits de mutation pesant sur les bâtiments disposant du label « haute performance énergétique » (HPE) et « haute qualité environnementale » (HQE).
    29. Ouvrir un prêt à taux zéro pour les dépenses réalisées sur des bâtiments existants ayant pour objet de réduire la consommation d’énergie.
    34. Interdire la vente d’ampoules à incandescence sur le territoire national en 2010.
    35. Encourager l’écoconditionnalité des aides aux entreprises.
    38. Imposer la pose de compteurs intelligents à une échéance donnée.
    40. Allonger la période d’heure d’été ?

    Toutes les propositions me semblent bien pensées, mais j'ai trouvé la 28 particulièrement astucieuse.  Le 17 avril dernier, Marcel Deneux a proposé une résolution sur plusieurs directives européennes à propos de l'énergie.

    J'ai aimé quelques rappels en préambule de cette proposition, et notamment cette argumentation fondée sur la notion de Service d'Intérêt économique général :

     Plus généralement, le groupe de travail souhaite réaffirmer que les fondements de la construction européenne ne reposent pas exclusivement sur la concurrence et que les services publics, à l'instar du service public de l'énergie, jouent un rôle important en matière de régulation économique et sociale. A ce titre, il relève que l'article 16 du traité instituant la Communauté européenne souligne le rôle joué par les services d'intérêt économique général dans la « promotion de la cohésion sociale et territoriale de l'Union » et invite la Communauté et les Etats membres à veiller « à ce que ces services fonctionnent sur la base de principes et dans des conditions qui leur permettent d'accomplir leurs missions ».

    Très joli. Cela me plaît bien. On trouve dans la résolution les préambules suivant :

    Estimant nécessaire le maintien de systèmes de tarifs réglementés de vente d'électricité et de gaz qui permettent à la fois de protéger les consommateurs contre les aléas des marchés libéralisés de l'énergie et de garantir la réalisation des investissements nécessaires ;

    Considérant nécessaire l'adoption d'une directive-cadre sur les services d'intérêt économique général afin de préserver des services publics de qualité ;

    [...] 

    Et puis,en conclusion le plus important, les déclarations (qui font consensus au sein du groupe de travail, constitué d'élus venus de tous les horizons politiques) :

    1. S'oppose fermement à l'alternative proposée par la Commission européenne tendant à obliger les opérateurs énergétiques intégrés soit à procéder à une séparation patrimoniale de leur réseau de transport, soit à désigner un opérateur de système indépendant ;

    2. Juge indispensable l'inscription dans les directives d'une troisième voie autorisant le maintien d'opérateurs énergétiques intégrés à la condition que les filiales chargées du transport exercent leurs activités en toute indépendance des sociétés mères et sous le contrôle du régulateur, lequel pourrait, le cas échéant, obliger à la réalisation des investissements nécessaires en cas de carence du gestionnaire du réseau de transport ;

    3. Souhaite que soit rendue obligatoire l'élaboration par chaque Etat membre de l'Union européenne d'un document prospectif indiquant comment est garantie la satisfaction des besoins en électricité à un horizon de dix ans, à l'instar de la programmation pluriannuelle des investissements de production électrique en France, la Commission européenne étant chargée d'en effectuer la synthèse au plan communautaire ;

    4. Estime nécessaire que soient instaurées des normes minimales de production d'électricité afin que chaque Etat membre de l'Union européenne soit en mesure de produire globalement l'électricité qu'il consomme ;

    5. Souhaite que soit favorisé le développement de contrats d'approvisionnement en électricité à long terme pour répondre aux besoins spécifiques des consommateurs professionnels ;

    6. Demande la modification des directives afin que celles-ci autorisent explicitement le maintien de systèmes de tarifs réglementés de vente d'électricité et de gaz dès lors que leur niveau couvre les coûts exposés par les opérateurs vendant de l'énergie sous ce régime.

    Beau travail, Marcel Deneux et bravo, Messieurs les Sénateurs.