J'ai trouvé dans le rapport sur le projet de loi de finances 2008, à propos de la ville et du logement, de Jean-Marie Vanlerenberghe, sénateur UDF-MoDem, des interrogations qui me semblent tout de même devoir être étudiées. C'est très instructif. J'ignorais ces chiffres, et ils donnent matière à réflexion.
Le logement social correspond à 4,9 millions de logements, soit 15 % du parc national.
Il est principalement financé par quatre dispositifs : les prêts locatifs à usage social (Plus), les prêts locatifs à usage social construction-démolition (Plus-CD), les prêts locatifs aidés d'intégration (PLAI) et les prêts locatifs sociaux (PLS). Les Plus, Plus-CD et PLAI combinent un prêt à taux préférentiel de la Caisse des dépôts et consignations, une subvention de l'Etat et des avantages fiscaux. Les PLS ne bénéficient que d'avantages fiscaux. En complément de chaque prêt, l'Etat peut accorder des subventions pour surcharge foncière, pour le financement de places d'hébergement ou de logements d'urgence, et pour l'amélioration de la qualité du service rendu aux usagers des logements sociaux. Les collectivités territoriales et l'UESL peuvent également apporter leur concours financier. Les opérateurs sont essentiellement les organismes d'HLM, les sociétés d'économie mixte de construction et les associations agréées. La délivrance des aides est une compétence de l'Etat, mais il peut la déléguer depuis 2004 aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) ou aux conseils généraux. Enfin, il faut ajouter aux quatre aides mentionnées la prime à l'amélioration des logements à usage locatif et à occupation sociale (Palulos), qui a pour objet d'aider les bailleurs propriétaires ou gestionnaires de logements locatifs sociaux à réaliser les travaux d'amélioration dans les logements ou immeubles existants. Le taux de base de la Palulos est au plus égal à 10% du coût prévisionnel des travaux dans la limite d'un plafond de 13 000 euros par logement. La subvention peut être complétée par un prêt de la Caisse des Dépôts et Consignations.
Le logement social pâtit actuellement de l'ajustement incorrect du plafond de ressources : le droit à un logement social est conditionné par un niveau de revenu, mais ce niveau est si haut que, pour les logements PLS par exemple, 83,8 % des ménages sont éligibles, ce qui retire tout caractère social au dispositif. Ce dysfonctionnement a été aggravé ces quatre dernières années par une revalorisation des plafonds plus rapide que la croissance du revenu brut disponible des ménages.
Evolution de la proportion de ménages ayant droit aux logements
PLAI, Plus et PLS
Cette situation interdit toute évaluation de la demande réelle à satisfaire. Celle-ci augmente en réalité avec l'amélioration de la qualité des logements sociaux, puisque les ménages logés dans le parc privé déposent des demandes au fur et à mesure de l'élévation du standard de logement HLM. Il conviendrait donc à l'avenir de mieux calibrer la condition de revenu, afin de recentrer les dispositifs d'accès au logement social sur les ménages les plus modestes.
Commentaires
Bonjour,
vous traitez la question du niveau des plafonds de ressources ouvrant droit au logement social sous un prisme technique (pour ne pas dire technocratique). A lui tout seul, le niveau d'un plafonds règlementaire nenous apprend rien sur le niveau de la demande sociale de logements: il vaudrait mieux mettre face à face le revenu des ménages avec le niveau de loyer demandé pour bien mesurer la difficultés des ménages à se loger.
D'autre part, l'augmentation des plafonds ne veut pas dire que les ménages qui rentrent aujourd'hui dans le parc social sont plus riches. Toutes les statistiques montrent que les nouveaux ménages Hlm sont plus pauvres qu'avant.
Enfin, la construction d'un parc social dépend aujourd'hui largement du soutien financier et politique des collectivités territoriales. Celles-ci seraient-elles plus enclines à apuyer la construction de ce type de logement si le parc social était de manière règlementaire réservé aux ménages les plus pauvres?
@ fouit
Réflexions de bon sens de votre part. Le sénateur Vanlenrenberghe se contente d'établir des statistiques. Mais il n'y en a pas moins un problème de logement en france, c'est évident.