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Modem - Page 70

  • Une tribune de Pierre-Luc Séguillon sur François Bayrou dans le Figaro !

    Il y a une excellente tribune, dans le Figaro, de Pierre-Luc Séguillon? J'en recommande vivement la lecture. Le journaliste de LCI estime que beaucoup ont enterré un peu vite François Bayrou, et voit dans le MoDem une idée tout à fait originale qui pourrait rénover la politique. Il met en exergue les mauvais calculs des centristes ralliés à la majorité actuelle, et invite François Bayrou et le MoDem à aller jusqu'au bout de leur utopie : devenir à terme sur l'échiquier politique et au gré d'une élection présidentielle le grand parti démocrate moderne progressiste qui constituerait une réelle alternative à la droite républicaine.

    Il conclut ainsi son article, et j'aime beaucoup sa conclusion :

    Il est une vieille loi en politique : de même que la roche Tarpéienne est proche du Capitole, de même un acteur politique peut toujours revenir au sommet aussi longtemps qu'il demeure fidèle à de fortes convictions. François Mitterrand qui, quelques mois avant sa mort, confiait son admiration pour François Bayrou, fut un exemple probant de cette capacité de rebond durant son existence politique.

    La Roche Tarpéienne, à Rome, était l'endroit d'où l'on précipitait les traîtres et les criminels. Son nom vient de Tarpéia, une figure légendaire des premiers temps de Rome :

    Tarpéia, la fille du chef de la citadelle à l’époque de Romulus, avait accepté l'offre de Titus Tatius lors de l’attaque des Sabins d’ouvrir les portes aux ennemis. À la fin de la bataille, elle demanda la récompense qui lui avait été promise pour sa trahison : ce que les Sabins portaient au bras gauche (leurs bijoux). Les Sabins s'exécutèrent immédiatement mais ils lui donnèrent aussi leurs boucliers qu'ils portaient du bras gauche et dont le poids écrasa Tarpéia, selon Plutarque dans la Vie de Romulus.

    Les centristes ralliés seraient très inspirés de méditer cette légende.

    A l'inverse, le Capitole était la colline de Rome sur laquelle se trouvait le Temple de Jupiter...

  • Quatre questions pour l'Europe

    Je laisse la parole à François Bayrou, tant les thèmes qu'il a évoqué dans son discours de clôture à la Convention Démocrate sur l'Europe du 08 juin me semblent pertinentes.

    La première est la nature de l'Union européenne, question qui a commandé le Non français au référendum.
    Je ne suis pas de ceux qui ont pensé ou qui ont dit que le Non français au référendum ou le Non des Pays-Bas, la réponse irlandaise, que tout cela venait comme on disait à l'époque, non pas du texte, mais du contexte.
    Certains croyaient que c'était contre Chirac que l'on avait voté. Je n’ai jamais cru une seconde à cela. Je pense que les peuples répondent aux questions qu'on leur pose et c'était sur leur incompréhension du projet européen que portaient en réalité leurs angoisses.
    Quelle est la nature du projet européen ? Pour moi, le premier enjeu, c'est que nous défendions cette certitude : l'Europe, ce n'est pas d'abord un marché, c'est la défense de valeurs et d'un projet de société, ce qui met au premier rang la question de la nature sociale du projet de société européen.
    Je pense que nous avons, en Europe, quelques-uns des projets ou des standards sociaux les plus solidaires de la planète. Il faut qu'on le dise, qu'on le défende et qu'on l'affirme parce que, excusez-moi de le dire, c'est pour cela que nous avons fait l'Europe. C'est pour que ce projet de société ne soit pas exposé et explosé par les dumping environnementaux et sociaux de toutes natures.
    Nous avons un projet à défendre et la nature de ce projet est sociale.

    Deuxième réponse : cela veut donc dire, comme voie de conséquence, que la vocation des institutions européennes n'est pas de défendre la concurrence et encore la concurrence et exclusivement la concurrence -rôle qui est le sien aujourd'hui- mais la nature des institutions européennes est de définir une politique partagée.
    Pardonnez-moi de le dire… nous allons vivre dans les jours qui viennent, quelque chose qui est peut-être secondaire et sans importance, sans doute, mais à quoi je suis particulièrement sensible car, en France, toute la filière du cheval repose sur cette organisation : nous allons, par directive européenne, ou par abaissement devant une directive européenne infondée, laissez entrer les bookmakers sur le territoire du pari mutuel urbain, des jeux et enjeux de toute nature en France !
    Excusez-moi de le dire comme, au fond, le plus proche héritier en ligne directe des pères fondateurs de l'Europe -indigne sans doute- mais le plus proche en ligne directe de Schuman jusqu'à nous, sans qu'il y ait jamais de rupture : on n'a pas fait l'Europe pour les bookmakers !... Il devrait être de la nature du projet européen, au moins, de laisser les pays organiser comme ils le veulent le régime des jeux chez eux…
    Je pense que cela n'a rien à voir avec la nature de l'Europe, sauf si l'on considère que la nature de l'Europe est la concurrence et encore la concurrence, débat que nous devons avoir. Mais, pour moi, l'Europe est un projet politique partagé, fondé sur des valeurs. C’était le deuxième point.

    Troisième point, particulièrement sensible et pas seulement en France : l'Europe, ce n'est pas le nivellement des identités, c'est la défense des identités.
    L'Europe, c'est la défense de la diversité et pas le rouleau compresseur. Et si l'on disait cela, nos amis britanniques auraient probablement de l'Europe une toute autre approche.
    Si l'on comprenait que les identités ont droit de cité en Europe et que l'Europe est faite pour cela ! « Unis dans la diversité » dit la devise qui n'a pas été inscrite dans la constitution européenne parce qu’il n'y a pas eu de constitution européenne. Cette diversité et cette défense des identités sont absolument précieuses.

    Quatrièmement, l'Europe, ce n'est pas fait pour défendre la globalisation auprès des Européens, mais les Européens dans la globalisation !
    On peut considérer la mondialisation comme une donnée. Un jour, quand nous aurons le temps, je vous proposerai de régler la différence entre mondialisation et globalisation.
    On n'a pas le temps aujourd'hui, mais c'est un très grand sujet, car beaucoup de Français ressentent l'Union européenne comme décidant à leur place et sans qu'ils soient informés, au nom d'impératifs qui viennent de la mondialisation et de la globalisation.
    Voulons-nous regarder les choses en face ? Si nous regardons les choses en face, je suis obligé de dire que c'est un peu vrai, car il y a ici, dans le millier de personnes -plus de mille- qui sont venues ce matin, quelques-uns parmi les experts les plus affûtés, les plus aigus, les plus talentueux, les plus expérimentés de la réalité institutionnelle et politique européenne.
    En dehors des parlementaires européens qui sont à la tribune, si je m'adresse à vous et que je demande : en ce moment, de quoi est-on en train de discuter dans les instances politiques européennes ? Quels sont les sujets débattus ? Quelles sont les idées qui se trouvent en confrontation ? Quels sont les mouvements de pensée et leur proposition sur ces sujets ? (silence).
    Il n'y en a pas un parmi vous, parmi les mille, parmi les plus expérimentés, les plus brillants, les plus talentueux, qui savent le mieux, qui puisse dire de quoi on discute en ce moment au sein des instances politiques de l'Union européenne !
    Nous n'avons pas une démocratie ni même une amorce de démocratie quand les citoyens ne savent pas ce dont on discute en leur nom. Et quand j'ai défendu à toutes les étapes de ma vie politique, une idée aussi absurde, ou en tout cas aussi ténue, que de publier dans les journaux le programme des délibérations des instances européennes pour que tout citoyen puisse savoir de quoi on parle, et saisir ces parlementaires européens en leur demandant qu'ils portent une idée ou une conviction, j’avais conscience de servir la vraie démocratie et pas la démocratie formelle.
    Il faut que l'Europe passe d'une démocratie formelle à une démocratie réelle. Si ce sont des gens qui discutent à votre place, sans que vous puissiez donner votre avis, même si vous les avez élus, cela ne fait pas une démocratie, en tout cas pas au XXIe siècle où l'investissement personnel des citoyens a tant d'importance.

    Voilà quatre questions. Il y en a sûrement d'autres, mais elles me permettent de dire que nous n'allons pas laisser l'Europe comme elle est, et notamment nous n'allons pas laisser l'Europe comme elle est exposée aux craintes des citoyens. Ce que nous avons en charge, c'est de la repenser et de la reconstruire, en tout cas de proposer de la repenser et de la reconstruire, et de proposer des pistes nouvelles dans ce dessein. C'était la première partie.

  • Eva Joly au MoDem ?

    Par malheur, je n'ai pu être présent à la Convention du MoDem sur l'Europe, mais, je savais qu'Eva Joly était présente, et je viens d'apprendre qu'elle envisage de porter les valeurs du MoDem pour l'Europe aux côtés de François Bayrou.

    Eva Joly, c'est  cette juge extraordinaire et courageuse  qui a mis à découvert l'affaire Elf, les frégates de Taiwan, les magouilles de Bernard Tapei, et celle de Roland Dumas. Une femme qui n'a peur de rien.

    Si nous parvenons, au MoDem, à attirer de telles personnes à nos côtés, c'est que le MoDem conserve un extraordinaire pouvoir d'attraction morale, et ce fait est tout à fait essentiel dans sa construction.

    Eva Joly a eu par ailleurs ce jugement à propos de François Bayrou :

    « François Bayrou est plus orienté vers l'action. En plus c'est un vrai européen, et pour moi l'avenir est vraiment dans l'Europe »

    C'est une grande joie que de la retrouver avec nous, et un grand honneur. Peu de choses pouvaient faire autant plaisir au MoDem, je le crois. Merci à Marielle de Sarnez et à François Bayrou d'avoir convaincu Eva Joly de participer à cette journée.

  • Article du Canard Enchaîné sur le MoDem, étude de texte...

    C'est marrant, ça, certains dramaturges (pour reprendre la terminologie Ginistéenne) au sein du MoDem, arguent d'un article du Canard enchaîné du 04 juin 2008 sur le MoDem, pour perpétuer (perpétrer, même...) leur agit-prop habituelle sur un prétendu manque de démocratie au MoDem.

    Or, pour moi qui ai en mémoire mes bons vieux cours de grammaire française, voilà ce que je constate :

    le Canard écrit :

    "Leur grief : François Bayrou aurait établi le règlement intérieur du parti tout seul"

    puis, plus loin, réponse du cabinet du Béarnais

    "on a pourtant fait une réunion publique de sept heures sur ce règlement intérieur"

    et enfin, un peu plus loin :

    "Pour calmer le jeu, le MoDem vient de créer un poste - inédit en politique - de "médiateur des adhérents"."

    Question de grammaire : analysez les modes utilisés dans les trois phrases ci-dessus et rappelez les caractéristiques de chaque mode.

    Réponse :

    phrase n°1 : conditionnel (aurait établi)

    phrase n°2 : indicatif ( a fait)

    phrase n°3 : indicatif (vient)

    Le conditionnel est le mode de l'imaginaire, de l'hypothèse, utilisé notamment pour exprimer des iréels du passé (faits imaginaires dans le passé qui ne se sont pas réellement déroulés). J'aime bien la définition que wikipedia donne du conditionnel : Il est employé pour exprimer une action soumise à une précondition, ou pour rapporter des faits tout en exprimant un doute à leur sujet.

    L'indicatif, au contraire, est le mode du réel, et sert à exprimer la réalité des faits.

    Rappel des valeurs de l'indicatif selon le site Etudes littéraires :

    # Les valeurs de l'indicatif :

        * Par le mode de l'indicatif (du latin indicativus, « qui indique, désigne »), on asserte, on indique.
        * L'indicatif est le mode du réel.
        * L'indicatif est le mode de ce qui est tenu pour vrai par l'énonciateur.


    CQFD (ce qu'il fallait dire...ou démontrer...) ou encore, Quod erat demonstrandum...(j'aime bien le latin). Comme quoi, pas de quoi pavoiser pour nos dramaturges qui feraient bien d'étudier la grammaire avant de se lancer dans la dramaturgie...Une dernière remarque : le Canard Enchaîné n'est pas du genre à utiliser un conditionnel quand le volatile n'a pas de doutes sur la réalité des faits énoncés...

  • Cestaz meny : individu socialement responsable à la tchèque

     Je poursuis ma lecture des programmes des partis membres du Parti Démocratique Européen, ou de l'Alliance des Démocrates et des Libéraux Européens, et je suis tombé sur ce magnifique morceau d'anthologie, que l'on trouve dans le programme du Cestaz Meny (la voie du changement), parti centriste de la République Tchèque. En fait, j'ai eu la surpise de voir évoquée dans ce programme une définition de l'Individu socialement responsable telle que j'en avais moi-même esquissé les traits sur ce blog,et qui émergeait, à mes yeux, du programme politique du MoDem parisien. 

    Voici la traduction que j'en donne en français :

     Nous sommes convaincus que l'avenir de notre pays est inimaginable sans la co-existence de personnes basée sur respect d'une éthique commune et de valeurs spirituelles.Les sociétés puisssantes ont des fondations morales fermes,ce qui est à mettre en relation non seulement avec une bonne qualité de vie, mais aussi avec une économie en bonne santé. C'est la responsabilité des politiques que de créer un climat faovrable de confiance en une société et un état justes. Confiance en soi, diligence, responsabilité et honnêteté de même que la solidarité et le sens civique sont les images que notre nation doit renvoyer. Les progrès que l'économie de marché a réalisé en un temps court doivent être reconnus avec objectivité, mais, en même temps, nous sommes conscients de ses limites pour assurer une redistribution des richesses. Il nous faut donc, désormais, renforcer la démocratie directe et les divers moyens pour les citoyens de participer aux affaires publiques. Plus simplement, l'importance nouvelle de la solidarité et de la citoyenneté qui émergent doit être reconnue comme un cadre important pour le marché libre et la démocratie.

    et voilà le texte d'origine en anglais (je n'ai pas trouvé la version tchèque).

    We are convinced that the future of our country is unimaginable without the co-existence of people based on respect for common ethical and spiritual values. Strong societies have firm moral foundations, which relate directly not only to qualify of life but also to a healthy economy. It is the responsibility of politicians to create a favourable climate of trust in the healthy, just operation of society and state. Self-confidence, diligence, responsibility and honesty are principles that along with civility, solidarity and civic advocacy must create the overall picture of our country. The progress that the market has made in the short period of democracy must be objectively recognised. At the same time we are aware of the limits that the market economy has as a tool for redistributing wealth. At present we must concern ourselves with the task of strengthening direct democracy and enabling various ways for citizens to participate in public affairs. Simply put, the new significance of solidarity and emerging citizenship must be acknowledged as an important framework for the free market and democracy.

    Impressionnantes, les convergences...

  • Convention sur l'Europe : un plateau prestigieux pour le MoDem

    Jugez plutôt en lisant le carton d'invitation...Moi, j'y vais, c'est clair !!!

    Marielle de Sarnez, présidente de la délégation au Parlement Européen
    et les Députés européens du Mouvement Démocrate sont heureux de vous inviter à :

    la Convention sur l'Europe
    le dimanche 8 juin,
    de 9h30 à 14 heures,
    à la Maison de la Chimie, 28 rue Saint Dominique, Paris 7e, M°/ RER : Invalides

    avec la participation notamment de Tom Brake, député libéral-démocrate britannique, Gérard Deprez, président de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures, Jean-Luc Domenach, sinologue, Sandro Gozi, député du Parti démocrate italien, Eva Joly, conseiller spécial anti corruption et anti blanchiment au NORAD, Emmanuel Todd, historien et démographe, Jérôme Vignon, président des Semaines sociales de France,...


    Le nombre de places étant limité, n'oubliez pas de vous inscrire par mail à l’adresse suivante :
    conventioneurope@lesdemocrates.fr ou par téléphone au 01 53 59 20 00.


     

  • Entretien avec Pierre Albertini

     Pierre Albertini a été l'une des pierres angulaires de la campagne de François Bayrou, lors de l'élection présidentielle. Député apparenté UDF, lors de la législature précédente, maire de Rouen de 2001 à 2008, il n'a toutefois pas suivi François Bayrou dans la construction du MoDem, sans pour autant se retrouver dans celle du Nouveau Centre. Il a accordé un entretien exclusif au blogueur l'hérétique.

     

    1.Pierre Albertini, vous avez été un acteur majeur des dernières élections présidentielles : en effet, c'est vous qui avez rédigé l'avant-projet législatif de l'UDF, présenté en novembrfe 2006  à la presse et au grand public. Aujourd'hui, plusieurs acteurs de la sphère politique se réclament pour tout ou partie de ce programme : le MoDem et le Nouveau Centre, bien sûr, mais aussi le gouvernement de François Fillon sur quelques points spécifiques.
    Comment estimez-vous, quant à vous, l'impact de ce programme politique, et plus largement, de tous les colloques préparatoires de l'UDF, sur les idées politiques qui sont agitées ou mises en oeuvre aujourd'hui ?

    Le projet de l'UDF que j'ai écrit et présenté en 2007 est le fruit d'une réflexion collective, ponctuée par de nombreux colloques destinés à diagnostiquer les "racines du mal français". On peut en contester le contenu mais pas la cohérence. Je crois, sans fausse modestie, qu'il correspondait aux attentes de nos beaucoup de nos concitoyens, inquiets devant un avenir qu'ils redoutent, pour leurs enfants plus que pour eux-mêmes. La méthode (travail en commun puis unité de plume) a fait ses preuves comme en témoigne l'écho que ce projet a reçu. De plus, il ne comportait pas d'engagements démagogiques, impossibles à tenir mais une série de priorités pour redresser notre pays et lui rendre son tonus.

    Plusieurs de ses propositions ont inspiré et inspirent encore le débat public : Europe, renforcement des pouvoirs du parlement, pluralisme des médias, importance de la formation, régulations économiques et environnementales pour corriger le capitalisme de ses propres excès...En revanche, les thèmes de la solidarité et de la cohésion sociale, tout en suscitant l'intérêt, n'ont pas, à mon sens, suffisamment imprégné le débat et donc l'action publique. On en paie les conséquences aujourd'hui.

    2.Avez-vous définitivement tiré un trait sur la politique rouennaise, puisque vous avez déclaré ne plus avoir l'intention de vous présenter à la municipalité de Rouen ? Vous reconnaissez-vous, toutefois, dans la démarche du blog Rouen Perspectives ?


    Je continue de porter un vif intérêt à Rouen et à son agglomération  même si je n'ai plus d'ambition personnelle, sur le plan électoral. Je ne serai pas la "mouche du coche" de l'équipe actuelle mais je reste attentif aux grands dossiers. Ainsi, j'ai dit clairement combien le "détricotage" du GPV me paraissait funeste, pour les quartiers comme pour la ville entière.

    Quant à Rouen perspectives, c'est une initiative bienvenue, la minorité municipale veut pratiquer une opposition constructive, c'est louable et encourageant.


    3. Dans votre billet du 12 avril dernier, vous avez émis des réserves sur l'action gouvernementale depuis un an. Vous avez notamment écrit :
    Il est inutile d'espérer en un redressement significatif de la lisibilité et de la popularité de l'action gouvernementale tant que deux conditions n'auront pas été remplies :

    -expliquer sans détours aux Français les données du nouvel environnement international (financier et économique)
    -reconnaître la nécessité d'une correction temporaire de trajectoire et rejalonner l'action à venir sur deux ou trois ans, autour de priorités simples. C'est le cap que nos concitoyens ne perçoivent plus !
    Le nouvel environnement se précise de lui-même, mais, quand vous parlez de correction de trajectoire, pouvez-vous être plus précis ? Que faut-il corriger ? Et quelles sont les priorités simples auxquelles vous songez ?

    Outre la méthode de gouvernement et la pédagogie à corriger, je pense sincèrement que l'action présidentielle et gouvernementale gagnerait à être ordonnée autour de quelques priorités lui donnant du sens :
    - la réduction des déficits et le rétablissement des finances publiques
    - la redéfinition du rôle de l'Etat et la clarification des compétences des collectivités territoriales ( la loi de 2004 est un échec à cet égard)
    - l'apprentissage des outils fondamentaux, avant l'entrée au collège
    - les éléments fondamentaux de la solidarité (santé et petites retraites).

    Aujourd'hui, le Président est sur tous les fronts (préparation de la présidence de l'UE, 35 heures, réforme de l'audiovisuel, retraites, Constitution, ports, Grenelle de l'environnement...L'agitation ne fait pas l'action !


    4. La réforme constitutionnelle occupe les esprits de la sphère politique. Or, le 30 janvier 2003, vous présentiez un projet de loi visant à introduire une dose de proportionnelle au sein de l'assemblée nationale : pour 57 élus, seulement. Vous écriviez notamment dans les motifs, ce commentaire sur le bipartisme :
    Ainsi, le bipartisme à marche forcée, provoqué par la réforme constitutionnelle de 1962, n'exerce plus, sauf exception, le même effet de coagulation. Si un affrontement binaire prévaut encore lors des seconds tours de scrutin, les majorités comme les oppositions sont désormais plurielles, dans l'expression des électeurs si ce n'est dans leur représentation, traduisant la diversité du débat politique. Faut-il rappeler, pour s'en convaincre, l'extraordinaire dispersion des voix enregistrée lors du premier tour de l'élection présidentielle du 21 avril 2002 ?

    Le pluralisme est une force, une richesse pour la démocratie. Le conformisme de la pensée est toujours un appauvrissement.

    La question est donc clairement posée : est-il normal que des millions d'électeurs ne puissent, du fait de la loi, avoir des représentants à l'Assemblée nationale? Certainement pas d'un point de vue strictement arithmétique; encore moins s'agissant de la logique politique et des devoirs qu'impose la chose publique. En effet, est-il sain pour notre démocratie de la diviser ainsi, avec d'un côté des élus qui agissent, prennent des risques et exercent leurs responsabilités et, de l'autre, ceux qui protestent, se nourrissent des difficultés sociales sans pour autant assumer la moindre obligation? A l'évidence, la réponse est négative.

    Au regard de ce que vous avez écrit ce jour-là, avec l'assentiment d'Hervé Morin, aujourd'hui président du Nouveau Centre, comment analysez-vous le renoncement de l'homme et du parti politique à une mesure pourtant phare du programme politique de l'UDF  ? L'histoire semble se répéter, puisque l'actuelle majorité, héritière de la précédente, ne semble pas davantage encline à améliorer la représentativité électorale.

    Plus que jamais, l'introduction d'une dose de proportionnelle est nécessaire, pour assurer le pluralisme et lutter contre le conformisme de la pensée. Je ne renie rien de ce que j'ai écrit antérieurement. Hélas, je regrette que d'autres élus qui se disent également centristes aient renoncé à conduire ce combat pour la "biodiversité politique". J'ajouterai enfin que le non-cumul des mandats est la condition de l'efficacité du contrôle parlementaire : sur ce point, beaucoup ont changé d'avis, récemment. Il y a, il est vrai, "les principes et les circonstances" !

    5. Dans un entretien avec Paris-Normandie, le 15 mars dernier, vous avez évoqué les élections européennes : vous êtes prêts à vous y investir. Au sein de quelle formation ? MoDem ? Nouveau Centre ? Comme centriste indépendant ? Dans quel groupe européen siégeriez-vous alors ? Quelles sont selon vous les grandes questions qui attendent les Européens, et notamment les Français au sein de l'Europe ? Par exemple : comment gérer le problème des ressources naturelles qui s'épuisent quand leur épuisement est au coeur de filière professionnelle sinistrée (par exemple la pêche) ? Quid de l'exception culturelle si sur tous les sujets, le parlement européen adopte la règle de la majorité qualifiée et non celle de l'unanimité ? Quelle culture commune pour l'Europe, et à cet égard, que pensez-vous des associations d'enseignants en langues anciennes qui proposent d'articuler cette culture commune autour de l'enseignement des langues et cultures grecques et latines dans tous les systèmes éducatifs européens ? Quelle politique de sécurité pour l'Europe, et comment l'articuler avec l'OTAN ?

    Je ne recherche rien, électoralement parlant. Si je pouvais être utile, dans le débat européen à venir, je saisirais cette occasion. A une condition qui n'est pas réunie aujourd'hui : que se constitue une liste ouvertement européenne, largement affranchie des clivages partisans et soucieuse de prendre les Français à témoin :  Europe politique à construire ou espace de libre-échange ouvert à tous vents ?

    C'est, pour moi, l'essentiel du débat. Il inclut naturellement les questions de défense et de sécurité, de régulations économiques et financières, de flux migratoires, de répartition des richesses dans le monde, de protection de la planète.Veut-on, ou non, que l'Europe soit un  pôle d'équilibre, de stabilité et de promotion de nos valeurs humanistes ?

     
    6. Dernière question : quelles sont vos relations actuelles avec François Bayrou ? S'il se présentait, en 2012, avec un programme  proche, dans l'esprit, de celui de 2007 : le soutiendriez-vous ? Y compris si se présente face à lui un candidat du Nouveau Centre ?

    Je n'ai pas vu François Bayrou (comme les autres leaders politiques) depuis l'automne dernier.
    J'observe et garde mon indépendance de jugement.
    Sur quel projet, autre que présidentiel, se construira le MODEM ?
    Le PS penchera-t-il à gauche ou au centre ?
    L'UMP résistera t-elle aux forces centrifuges qui menacent son unité ?
    Une fédération des centres (que j'appelle de mes voeux) verra -t-elle le jour ?

    Avant 2012, il y aura sans doute plus de décomposition qu'on ne le croit. J'espère qu'elle préparera des jours politiques meilleurs pour notre pays.  Dans cette attente, je n'exclus ni ne confirme mon soutien à François Bayrou. L'un comme l'autre serait prématuré. 

  • Dumping social, contrefaçon, développement durable, Nathalie Griesbeck sur tous les fronts au Parlement Européen

    1725594271.jpgExcellente intervention d'une euro-députée UDF-MoDem sur le problème de la contrefaçon, du développement durable et du dumping social en Asie. Je fais copie ici du discours prononcé par Nathalie Griesbeck au nom de l'ADLE :

    Nathalie Griesbeck, au nom du groupe ALDE . – Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, mes chers collègues, au moment où l'on parle beaucoup de l'Asie à travers la Chine et les problèmes que nous connaissons, ainsi que le cataclysme très meurtrier de la Birmanie, sur un autre plan, le rapport discuté ce soir constitue, au fond, la réponse des citoyens de l'Union, représentés par notre Parlement, à la communication de la Commission sur la nouvelle stratégie des négociations commerciales bilatérales et interrégionales de l'Union. Et c'est enfoncer une porte ouverte que de dire que l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est constitue un ensemble de dix États dont le niveau de développement, tant économique que politique, est particulièrement contrasté, comme le rappelait à l'instant notre rapporteur. L'accord commercial actuellement en cours de discussion vise un marché de 57 milliards d'euros, avec un taux de croissance de 4,9 % par an, c'est-à-dire un potentiel de développement très important. Et si la politique commerciale de l'Union, qui passe par un accord commercial entre nos deux ensembles régionaux, apparaît comme une évidence, il nous faut stimuler ensemble la croissance et la création d'emplois et rester très réalistes quant aux difficultés.

    Pour autant, alors que la mondialisation de l'économie devrait être appréhendée comme une chance, pour l'économie de notre continent comme pour les autres, nos concitoyens sont souvent très inquiets. Les effets pervers, marginaux, de la mondialisation, trop nombreux pour ceux qui les vivent personnellement, occultent souvent les effets positifs que doivent engendrer des accords commerciaux intelligemment négociés.

    Ce rapport vise donc à adresser à la Commission européenne des signaux forts pour que les préoccupations des citoyens soient effectivement prises en considération dans le cadre de négociations avec l'ANASE. Il nous faut donc obtenir un certain équilibre, qui permette à nos partenaires d'atteindre un niveau de développement économique, social et politique satisfaisant, sans pour autant favoriser les distorsions de concurrence et le dumping.

    Je voudrais souligner ici seulement trois points qui m'apparaissent prioritaires. Tout d'abord, du point de vue strictement commercial, il convient de souligner que tout accord commercial ne peut se faire que dans le cadre d'un respect réciproque des règles du commerce international, qui s'entend par le respect des règles du droit de la concurrence et le respect du droit de propriété intellectuelle et commerciale. Un seul exemple parmi beaucoup d'autres: nos négociations doivent notamment permettre d'aboutir à des solutions en termes de lutte contre la contrefaçon des médicaments, par exemple, tout en garantissant l'accès des soins à tous les citoyens dans le strict respect de l'esprit et des procédures de l'accord de Doha.

    Deuxièmement, au plan social, il est évident que les accords ne peuvent passer outre les différences de niveaux sociaux. Nos partenaires doivent s'engager à respecter les standards minimum de l'OIT, en luttant notamment contre le travail des enfants et en améliorant les conditions de travail et de rémunération.

    Troisième point, enfin, et pour conclure, bien sûr, il est également très important, comme on l'a fait ce soir à travers les différentes interventions, de souligner que tout accord commercial doit intégrer les exigences nécessaires en termes d'économie et de développement durable. L'Asie du Sud-Est constitue l'un des joyaux de notre planète, dont il nous faut préserver ensemble la faune et la flore, et la Commission se doit d'obtenir des garanties en matière de lutte contre l'exploitation illégale des forêts et de gestion des quotas de pêche, comme le soulignait il y a un instant M. le commissaire.

     

  • Crise alimentaire : Thierry Cornillet invite l'Union Européenne, au nom de l'ADLE, à s'investir

    Thierry Cornillet, députée européen UDF-MoDem, a proposé, au nom de l'ADLE, la résolution suivante sur la crise alimentaire qui secoue la planète. Pour ma part, je ne peux qu'approuver la totalité de ses dispositions, notamment celle qui rappelle que l'auto-suffisance alimentaire des pays pauvres et un objectif prioritaire des aides au développement de l'UE. Pour l'Inde, en revanche, je ne suis pas au courant : de quelles matièresa-t-elle suspendu la commercialisation ? Ce pourrait être une arme efficace contre la spéculation, que de disposer d'une législation spécifique sur l'alimentation, s'appliquant en temps de crise.

    Le Parlement européen,

    –  vu ses résolutions antérieures sur les prix alimentaires,

    –  vu le Consensus européen sur l'aide humanitaire du 18 décembre 2007,

    –  vu les conclusions du Sommet mondial de l'alimentation (1996),

    –  vu les négociations en cours sur le cycle de Doha pour le développement,

    –  vu l'article 103, paragraphe 2, de son règlement,

    A.  considérant que la demande mondiale en denrées alimentaires augmente plus rapidement que l'offre, notamment parce que la croissance démographique tire la demande vers le haut, en particulier la demande en viande et en produits laitiers et, partant, aussi en aliments pour animaux;

    B.  considérant qu'une crise alimentaire mondiale de nature structurelle se profile à l'horizon, menaçant de durer plusieurs années et de plonger des millions de personnes dans l' "insécurité alimentaire";

    C.  considérant que les prix alimentaires ont augmenté de façon dramatique, tout comme les coûts des carburants et des transports, imposant une diminution draconienne du pouvoir d'achat de vastes catégories de la société dans les pays en développement et les agences d'aide alimentaire;

    D.  considérant qu'un grand nombre de pays sont menacés par des troubles sociaux graves, consécutifs à des émeutes alimentaires;

    E.  considérant que selon les estimations du Programme alimentaire mondial (PAM), un volume de crédits supplémentaires d'au moins 500 millions de dollars est nécessaire, au cours des semaines à venir, pour garantir que les programmes prévus pour 2008 puissent être mis en œuvre;

    F.  considérant que selon le Consensus européen sur l'aide humanitaire, du 18 décembre 2007, l'Union européenne "entend faire la preuve de son attachement à l'aide humanitaire en mobilisant des ressources suffisantes pour l'aide humanitaire sur la base de l'évaluation des besoins" (paragraphe 38);

    G.  considérant que, d'après les calculs de la Banque mondiale, la hausse des prix a retardé de sept ans la réalisation des objectifs en matière de réduction de la pauvreté;

    H.  considérant l'interdépendance entre le développement de l'agriculture destinée à la production d'aliments dans le sud et une réorientation de l'agriculture dans le nord;

    I.  considérant qu'au cours des 40 dernières années, la production alimentaire a diminué en Afrique, tandis que des pays comme la Chine sont devenus des importateurs essentiels de produits alimentaires;

    J.  considérant que les prix élevés du pétrole ont une incidence sur l'ensemble de la chaîne alimentaire, depuis les engrais jusqu'au prix consommateur final;

    K.  considérant qu'une pénurie des approvisionnements due aux conditions climatiques (telles qu'une période de sept ans de sécheresse en Afrique du sud), combinée à une forte demande de biocarburants, ont engendré des hausses de prix, sans parler de la concurrence accrue entre la production énergétique et la production alimentaire;

    L.  considérant que dans des pays comme les États-Unis, une politique active de promotion de la culture du maïs destinée à la fabrication de bioéthanol influe directement sur les prix des aliments pour animaux et des denrées alimentaires, et que la demande mondiale en produits alimentaires augmente plus rapidement que l'offre;

    M.  considérant que le volume des prêts consentis entre 1980 et 2007 par la Banque mondiale dans le secteur agricole a régressé, passant de 30% à 12%, et que l'agriculture ne bénéficie actuellement que de 4% de l'aide publique au développement, bien que dans un grand nombre de pays en développement, 60 à 80% de la population soit dépendants de ce secteur;

    N.  considérant que la politique adoptée ces dernières décennies par les grandes organisations internationales en matière de développement de l'agriculture a encouragé des cultures destinées à l'exportation au détriment de cultures destinées à la production alimentaire et n'a, par conséquent, pas permis aux pays pauvres d'accéder à un marché équitable;

    1.  invite instamment l'Union européenne à honorer ses engagements en matière d'aide alimentaire et invite à adopter d'urgence un "plan d'action mondial" destiné à approvisionner les pays qui se trouvent dans le besoin;

    2.  invite le Conseil à intensifier d'urgence ses engagements relatifs à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en réaffirmant ses engagements en matière de financement et en adoptant, à l'occasion du Conseil européen de juin, un programme d'action de l'UE pour la réalisation des OMD afin d'éviter un échec; ce programme d'action devrait identifier des étapes et des actions spécifiques, assorties de délais précis, dans des domaines clés comme l'éducation, la santé, l'eau, l'agriculture, la croissance et les infrastructures, qui contribueront à la réalisation des OMD à l'horizon 2015, avec l'objectif, notamment, d'éradiquer la faim d'ici 2015;

    3.  invite la Commission et le Conseil à examiner le renforcement du budget consacré à l'aide alimentaire en 2008 et 2009 et à collaborer avec le Parlement dans ce domaine; souligne le fait que ce renforcement ne doit pas se faire au détriment des budgets consacrés à l'aide humanitaire et à l'aide au développement;

    4.  met en évidence le fait que la coopération mondiale doit fournir le cadre macroéconomique et les incitations nécessaires à la résolution du problème;

    5.  estime que la communauté internationale doit être unie afin de faire face à cette situation et qu'elle doit coordonner ses efforts pour s'attaquer aux causes structurelles de cette crise;

    6.  invite la Commission, dans la perspective du bilan de santé de la PAC, à procéder à une analyse approfondie des tendances du marché mondial, y compris de l'augmentation de la demande en denrées alimentaires dans les pays en développement;

    7.  rappelle que la priorité des programmes de développement doit être l'autonomie et l'autosuffisance alimentaires des pays pauvres, et considère la coopération régionale comme étant une priorité en ce qui concerne les stocks, la régulation des marchés, l'accès aux semences et à l'eau;

    8.  estime que l'agriculture, de même que l'aquaculture, doivent constituer les pierres angulaires de stratégies de développement, et que tous les pays doivent procéder à des réformes agricoles afin d'accroître l'efficacité de leur production alimentaire;

    9.  considère que la solution de fond ne réside pas dans une action humanitaire continue, mais qu'une mobilisation de tous les acteurs (UE, Banque mondiale, FMI), et surtout des États membres concernés, est nécessaire afin de mettre l'agriculture au cœur du développement;

    10.  se félicite de l'initiative de la Commission visant à mettre en place un mécanisme destiné à donner aux États touchés par la crise les moyens de subventionner les produits alimentaires, évitant ainsi une dépendance à l'égard de l'aide à long terme;

    11.  invite la Commission et les États membres à s'attacher davantage à promouvoir l'utilisation et la production de bioénergie de seconde génération, laquelle suppose la transformation de fumier et de résidus agricoles et forestiers, et non de produits agricoles primaires;

    12.  invite les États-Unis, principal producteur d'éthanol à partir de maïs, à tenir compte des répercussions de cette politique au niveau mondial;

    13.  invite à conclure de toute urgence le Cycle de Doha pour le développement, de sorte à établir un équilibre au niveau du commerce international de produits agricoles;

    14.  souligne le lien existant entre la crise financière et la crise alimentaire et condamne la spéculation internationale; met en évidence la décision de l'Inde de suspendre le commerce de certaines matières premières afin d'éviter une spéculation excessive;

    15.  insiste sur l'importance d'investissements appropriés dans le secteur de la recherche, permettant d'optimiser les moissons dans toutes les régions du monde;

    16.  invite notamment à suivre de près tout développement concernant les OGM, ainsi que le débat public sur cette question;

    17.  invite la Commission à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir une agriculture durable, en mesure de contribuer à la réduction notable des émissions de gaz à effet de serre;

    18.  charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, aux États membres, à la Banque mondiale, au G-8 ainsi qu'à l'Assemblée générale des Nations unies.

     

  • Etat du centrisme en Espagne

    Je profite d'une réponse de l'excellent Arnaud H (Quindi) à un autre lecteur de mon blog, zapataz, sur l'Espagne, pour récupérer le commentaire et en faire un billet complet.

    Merci donc à Quindi pour ce tour d'horizon du centrisme en Espagne

    Depuis 2007, il existe un petit parti centriste (1,2% des voix en 2008) avec une ambition nationale, Union Progreso y Democracia (UPyD), avec un député à l'assemblée. C'est le fruit d'une réunion de politiciens basques, catalans, et syndicalistes / société civile / associations anti-terroristes. Sa présidente devenue député, Rosa Diez, première femme à se présenter à la présidence du gouvernement espagnol est issue du PSOE (élue à Madrid avec 3,8% des voix). Sa plateforme ressemble à celle du MoDem, surtout du point de vue institutionnel, ni gauche ni droite et le travail avec la gauche et la droite; mais il met l'accent sur les aspects - non négligeables dans sa plateforme programmatique - de lutte anti-terroriste (contre l'ETA - la position du parti - à confirmer - semble être celle d'une opposition aux pourparlers de Zapatero avec l'ETA) et de mise en place d'une véritable laïcité en Espagne. Il est principalement composé de socio-démocrates et libéraux et se dit "progressiste". Il n'a pas encore d'affiliation européenne et le PDE semblerait en effet une bonne option (avec un appui important du PDE, du PNV, et de Maragall, voir paragraphe suivant), et considérant le nombre de sièges de députés européens à prendre en Espagne, cela pourrait être une opération très intéressante qui changerait la donne espagnole; mais la faisabilité de tout cela ne semble pas évidente car UPyD a une plateforme anti-régionaliste (ses membres sont menacés de mort par l'ETA et attaqués par les organisations régionalistes basques) d'où la difficulté de faire vivre ensemble au sein du PDE, l'UPyD, le PNV et Maragall... mystère à élucider.

    Pasqual Maragall, ex-dirigeant de la Generalitat de Catalogne, officiellement à la retraite, souhaite développer le PDE avec une composante - a priori - catalane en plus de sa composante basque (PNV); mais les catalans ne semblent pas chaud, surtout les sociaux-démocrates catalans qui préfèrent rester dans le camp du PSOE; Maragall avait d'ailleurs fait le déplacement lors du Deuxième Congrès du PDE à Rome en décembre 2006. Pour plus de détails, voir section Espagne de ce texte sur Wikipédia Espagnol sur le PDE: http://es.wikipedia.org/wiki/PDE

    Des tensions fortes existent au sein du PP suite à la défaite de 2008 et les difficultés de Rajoy pour se maintenir à la tête du parti après deux défaites nationales et on parle - a demi mot - d'une possible séparation du bloc centriste / chrétiens démocrate / libéral du bloc des conservateurs - mais ce n'est pas très clair et pas encore bien établi; la base historique est le rétablissement des lignes UCD / Allianza Popular; la base stratégique est celle d'une gauche divisée en deux morceaux (PSOE, Izquierda Unida) qui pourrait avoir un corolaire à droite; et un schéma global avec d'autres partis régionaux, surtout au centre (PNV, CDC, UM, PRC, CC) ou à gauche (ERC). A priori, tout cela n'est que spéculation pour le moment (a moins qu'il me manque une info importante mais pas médiatisée...), voici un article d'hier sur ce sujet:
    http://www.elpais.com/articulo/espana/Almas/busca/cuerpo/elpepunac/20080528elpepinac_9/Tes

    En conclusion: tout est ouvert, à court et moyen terme, cela dépend le plus souvent de négociations régionales basques et catalanes, tellement le centrisme a disparu de la scène nationale. Il existe un espoir de renaissance d'un nouveau CDS avec les tensions internes au PP et le siège gagné par UPyD à Madrid.