Bertrand Delanoë a ouvert sa nouvelle mandature sur la question cruciale du logement. Ce sujet était au coeur du projet parisien du MoDem. Marielle de Sarnez, observant la proximité des programmes des différents formations politiques sur ce thème, a appelé à dépasser les clivages partisans, tout en énonçant clairement les fondamentaux d'une politique du logement juste, efficace et durable. Par ailleurs, elle a refusé toute présidence de commission, et je l'approuve. Le MoDem n'a pas vocation à servir de faire-valoir à Bertrand Delanoë. Elle a également évoqué les coups assénés par la majorité présidentielle à la politique familiale de la France.
Voici le texte de l'allocution de Marielle de Sarnez.
Monsieur le Maire,
Mes Chers collègues,
Vous le savez tous, et les Parisiens plus encore parce qu’ils le vivent, la question du logement est le premier sujet de préoccupation, d’inquiétude, et d’insécurité. La situation est connue : un coût d’achat qui interdit aux familles et aux classes moyennes d’accéder à la propriété ; des loyers en hausse continue, eux-mêmes facteurs d’exclusion et de ségrégation ; une demande de logement social qui ne diminue pas et qui rend plus urgent encore d’atteindre dès 2014 les objectifs fixés par la loi SRU. Ces quelques éléments suffisent pour dire que notre ville est sous extrême tension et que nous devons trouver ensemble les moyens de répondre durablement à la crise.
Il est donc bienvenu et légitime que la première séance de notre mandature soit consacrée à cette question.
Au fond, les contenus d’une politique du logement, juste, efficace et durable, nous les connaissons : le respect de la loi SRU avec un tiers de logements réservés aux plus fragiles, et un autre tiers réservé aux classes moyennes et aux familles; l’éradication des logements insalubres ; la création de nouvelles places en hébergement d’urgence ; la nécessité de mettre en œuvre une politique de construction résolue ; la rénovation de l’habitat ancien ; la construction de logements étudiants; la réduction de la consommation énergétique ; la transparence renforcée dans l’attribution des logements de la Ville… Tout cela, si nous avons le même souci de l’intérêt général, devrait pouvoir être partagé par l’ensemble des élus de cette assemblée.
De même devrions-nous partager la nécessité de penser au-delà du périphérique et de bâtir une politique concertée et intégrée du logement sur le territoire de l’agglomération, afin de dégager de nouvelles emprises foncières et de mieux équilibrer l’offre de logement, pour faire baisser la pression sur le cœur de la région capitale. C’est le sens de ce Grand Paris qu’il faut bâtir : sa raison d’être n’est pas juridique ou administrative, elle est affaire de solidarité entre les habitants d’un même bassin de vie et entre les communes limitrophes de la capitale. Et de ce point de vue, nous savons tous qu’un immense effort reste à faire, en particulier à l’Ouest. Affaire de solidarité aussi entre la Ville de Paris, la région Ile-de-France et l’Etat car en ce domaine les compétences et les financements restent croisés. Si l’une ou l’autre des autorités défaille, c’est l’ensemble qui menace de s’effondrer.
Je veux insister sur ce point : seule, la Ville de Paris ne pourra pas répondre à la demande de ses habitants. C’est en cohérence avec l’ensemble des autres intervenants institutionnels qu’une réponse durable pourra être apportée à la crise du logement en Ile-de-France.
Et de ce point de vue, il faut reconnaître que les annonces gouvernementales récentes sont particulièrement inquiétantes, en matière de politique familiale, je pense à la baisse des allocations familiales et à la remise en cause de la carte familles nombreuses, en matière de politique du logement, je pense à l’abaissement des plafonds d’éligibilité au logement social. Faire baisser artificiellement la demande ne réglera pas le problème du logement. De même nous sommes très inquiets de la réforme du livret A, qui risque de priver le logement social d’une grande part de son financement.
Toutes ces décisions, qu’il s’agisse de la politique familiale ou de la politique du logement, vont peser particulièrement sur les familles parisiennes, qui ont plus qu’ailleurs des difficultés à se loger, et qui y consacrent une grande partie de leurs revenus, qui plus est à un moment où la conjoncture nationale et internationale est très incertaine et où le pouvoir d’achat ne cesse de diminuer.
Le logement des Parisiens est un grand sujet, sur lequel je crois que nous devrions tous nous retrouver. Nous avions d’ailleurs constaté, à quelques différences près, une réelle convergence de vues lors de la campagne municipale sur ce point. Il vous appartient désormais, Monsieur le Maire, de mettre en œuvre vos engagements, avec le concours vigilant de l’ensemble de cette assemblée.
Commentaires
le refus de Marielle de Sarnez de présider une commission (sachant que deux autres commissions sont présidées par l'opposition UMP - NC), c'est le genre de comportement qui m'éloigne du MoDem.
J'en ai assez de cette attitude qui est de se positionner en non inscrit, de s'abstenir sur les votes du maire ou de la confiance, et de refuser les responsabilités qu'on nous donne, même si elles le sont plus par calcul que par ouverture.
Une commission, ce n'est pas un mandat à vie et on peut en quitter la présidence des qu'on le veut. Mais c'est aussi une possibilité d'avoir une tribune ! C'est enfin l'occasion de gérer une équipe rassemblant les diverses sensibilités des élus, ce que MdS n'a de finalement jamais semblé encline à faire.
à fond du bocal
Vous plaisantez, j'espère ? Delanoë s'est bien foutu de notre g... et il faudrait en plus accréditer sa pseudo-ouverture ? Et puis quoi encore ? on se fait marcher dessus comme des merdes et il faudrait tendre l'autre joue ?
Pour ma part, j'aurais été furieux si elle avait accepté. Nous n'avons absolument rien à gagner dans cette histoire. L'opposition constructive et sympa, on l'a faite avec Delanoë, et voilà où cela nous a menés (notez que je n'ai jamais été pour à titre personnel)
Delanoë, c'est du bla bla. Je suis content que Marielle ait fini par s'en rendre compte.
Non, l'Hérétique, je persiste !
on pourra éventuellement en reparler. Pour moi, je le rappelle, la politique c'est avant tout l'action...
Assez d'accord avec bocal. Delanoe m'a ecoeure aussi etc... mais si Marielle avait accpete et fait du super boulot, cela aurait ete bien pour Paris. Et c'est pour cela qu'elle s'est engagee, non?
Si elle avait ete la seule a etre presidente d'opposition j'aurais moins compris mais la...
Au fond la question est: jusqu'a quand refuserons-nous de codiriger pour ne pas nous compromettre? C'est une vraie question. Mais dans le cas precis, je pense que marielle aurait du dire oui.
Merci Andrei, c'est exactement mon point de vue.
@ Andréi
Je ne suis pas convaincu : s'il s'avère que cette présidence est un leurre, Marielle n'avait pas intérêt à l'accepter.
Je pense qu'elle avait intéret à accepter, et à démissionner ensuite si elle s'apercevait qu'elle n'avait pas les coudées franches. C'est politiquement et médiatiquement plus efficace...
Peut-être. Je vais essayer d'avoir plus d'infos sur la nature de la commission dont Delanoë lui proposait la présidence.
En fait, il y a un moment où la théorie du complot "tous contre le MoDem" ça ne tient plus. Se mettre dans une position d'observation pour ne pas risquer d'être trahi, c'est gentil, mais ça nous met à tous les coups hors du coup.
Et dans 6 ans, les électeurs auront même oublié jusqu'à l'existence de MdS (là, j'exagère un peu ;-) !!)
Si on avait eu plusieurs conseillers de Paris, on aurait pu plus facilement accepter, mais là, Marielle de Sarnez est déjà député européen, n°2 du Modem (dans les faits, officiellement je n'en sais rien), patronne de la fédé de Paris... On a aussi le droit de considérer le non-cumul des mandats. Dans ce cas particulier, même si c'est dommage de ne pas prendre directement part au travail à la Mairie de Paris, je trouve ça assez compréhensible, indépendamment de l'attitude politicienne de Delanoë, qui m'est à moi aussi restée en travers de la gorge.
Chers amis démocrates,
Le collectif Ensemble, Maintenant! vous invite à participer à son café de lancement:
le mardi 6 mai 2008 à 19H30
au café L'imprévu
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Venez nombreux pour découvrir et débattre avec nous de notre projet!
Qui sommes nous ? Le collectif Ensemble, maintenant ! est né à l'issue des élections municipales de Paris, constitué par de nombreux militants actifs dans les arrondissements de la capitale.
Quel est notre objectif ? Agir pour le renouveau démocrate à travers la proposition d'un nouveau projet politique et organisationnel pour le Mouvement Démocrate de Paris, basé sur deux axes forts :
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