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Modem - Page 52

  • L'Europe fera évoluer la structuration du MoDem

    Il y a eu un certain nombre de déceptions, au sein de la blogosphère MoDem à la suite de la consultation lancée par le MoDem à propos des Européennes. Je crois surtout qu'il y a eu maldonne avant toutes choses. Le MoDem n'avait pas l'intention de consulter les adhérents sur la constitution des listes de cette manière mais de leur demander leur avis sur un rapport relatif aux élections européennes.

    Comme beaucoup s'attendaient à une consultation dans la plus pure tradition de la démocratie directe, un peu à l'Athénienne au Siècle de Périclès, sur la constitution des listes, évidemment, ils ont déchanté.

    Cela dit, au delà de ce désenchantement, je me demande s'il était pertinent de perdre du temps, des ressources et de l'énergie à mettre en place une consultation qui se résume finalement à un clic au choix parmi trois boutons.

    J'avoue que moi-même, j'ai cru à un bug ou une erreur de programmation de la plate-forme... De mon point de vue, c'est un épiphénomène, mais quelques esprits nettement plus susceptibles et formalistes que moi se sont montrés nettement moins indulgents...

    J'ai trouvé une réaction de Quindi sur le blog d'Hervé Torchet que j'ai trouvée intéressante, et j'en donne copie ici. J'ajoute que je suis bien entendu totalement en désaccord avec l'analyse d'Hervé. J'ai trouvé la réponse d'Arnaud pondérée. Je ne suis pas d'accord avec tout, mais un certain nombre de ses observations me paraissent pleines de bon sens.

    Je laisse la parole au sage Arnaud, puissent tous les militants démocrates faire preuve de la même réflexion au lieu de trépigner en tapant du pied...

    Ne désespérons pas encore totalement. Le changement stratégique est bien réel et les têtes de liste aux européennes le confirment. Le changement structurel est loin d'avoir été réalisé, mais il s'agit avant tout d'une difficulté à identifier les adhérents actifs, leur faire confiance, et savoir prendre des risques sur des évolutions au sein du parti et dans les méthodes électorales (internes et externes). C'est une dérive version centriste de ce qu'est la cinquième république, une façon de donner une confiance aveugle à un seul être, et utiliser la machine structurelle pour calmer les ardeurs de renouvellement et de changement institutionnel, plutôt qu'en tant que force de renouvellement continu (humain, idéologique, programmatique, technique).

    Jusqu'à présent, il n'existait pas de réel recours car les autres élus l'étaient par le fait de l'UDF (donc en décalage avec le MoDem et l'élection présidentielle) ou d'une élection municipale assez décevante, et se retrouvaient encensés dans les structures internes par le fait du prince. L'obtention d'un mandat électoral clair, à une autre échelle, sans alliance locale, et au nom du MoDem, change quelque peu la donne (même si c'est encore le prince qui décide de leur droit à la candidature). Ces 8 à 15 élus au Parlement Européen auront un poids déterminant dans la maison, car ils légitimeront une stratégie de parti, plutôt que celle d'un seul homme lors des élections suivantes. Ils auront un poids bien supérieur à leurs homologues dans les autres partis français de par le caractère unique des élus du parti (peu à l'Assemblée Nationale, alliance centristes/radicaux au Sénat, peu d'élus dans des grandes agglomérations). Ils auront aussi une légitimité territoriale du fait électoral, ce qui permettra aux structures internes locales de trouver un recours plus fort (le rôle des colistiers en position non éligible sera déterminant). Finalement, ils tiendront un discours programmatique / vision globale forts de par les enjeux de poids qui seront discutés au Parlement Européen (et contrairement à certains de leurs homologues de l'UMP et du PS qui ne siègeront que par obligation plutôt que par réelle motivation européenne / capacité programmatique). Le décalage entre la structure interne réelle, l'ambition gouvernementale nationale, et les propos sur l'organisation du parti, leur sera plus dur à porter, du moins pour ceux qui ne renouvellent pas leur mandat.

    Bref l'évolution naturelle veut qu'il y ait une multiplication des centres de pouvoir au sein même du MoDem, ainsi que dans sa direction, mais elle est lente, bien trop lente... Elle correspond à un rapport de force et non à une volonté réelle de modernité et d'audace structurelle. Dans la citation de Ledru Rolin "il faut bien que je les suive, puisque je suis leur chef", nous en sommes encore à la phase 5ème république (faire face aux crises et mécontentements populaires), pas à la phase de dépassement par le biais du parti (intégrer les méthodes modernes de campagne électorale, de militantisme et d'écoute de la société civile, devancer les attentes par la systématisation de l'innovation programmatique fait maison et grâce à des think tanks / personnalités sympathisantes / associations, valorisation à outrance des figures médiatiques, militants hyper-actifs, spécialistes techniques parmi les militants et sympathisants, mouvement permanent des idées et des personnes). Le maintien d'une pression militante / sympathisante sur ces sujets envers la structure, couplé au renouvellement des cadres (même s'ils ne sont pas tout jeunes), peut, in fine, faire évoluer la structure (ce n'est pas garanti pour autant).

    Patience et persévérance.

  • MoDem et Europe : Yes we Kahn !

    kahn.jpgJe ne pouvais tout de même pas laisser passer l'occasion de saluer la venue de Jean-François Kahn comme tête de liste du MoDem pour l'Europe. Alors je crois que mon slogan a de l'avenir, non ? :-)

    C'est une bonne nouvelle. Jean-François Kahn est un homme honnête, un homme de convictions, et, tout comme Bayrou, un homme qui ne cède pas. C'est aussi un excellent débatteur, et j'espère que nous aurons l'occasion de le voir débattre contre ses adversaires. Ils comprendront vite à qui ils ont affaire.

    Contrairement à l'UMP ou au PS, les listes démocrates aux Européennes n'ont pas servi à recaser des ministres déchus ou des courants déçus. Parce qu'au MoDem, l'élection la plus importante, pour nous, c'est l'élection européenne.

    Je voudrais ajouter une dernière chose à propos de J-F Kahn : il a souvent dénoncé le néo-libéralisme, mais par opposition aux vraies valeurs libérales.

    Écoutez ici ses réponses aux lecteurs de Marianne en mars 2007, et très précisément, sa réponse à la question 7. On y trouve la dénonciation du néo-libéralisme au nom des vraies valeurs du libéralisme et l'affirmation de la primauté de l'humanisme. Kahn observe d'ailleurs que l'humanisme est commun au vrai libéralisme et au vrai socialisme. Je trouve que c'est très bien dit.

    De manière générale, j'aime bien les mal-pensants : Kahn prenant position pour le oui au TCE mais exaspéré par l'unanimisme de la presse et du landernau politique en 2005, c'est exactement ma position de l'époque. Seul Bayrou avait à l'époque donné des arguments valables, tous les autres se contentant de déclarer qu'il fallait voter pour l'Europe parce que c'était "bien" et que l'inverse était "mal".

    abecedaire.jpgTiens, d'ailleurs, je ne l'ai pas encore fait, mais je vais acheter son Abécédaire mal-pensant, à ranger sans doute aux côtés du Dictionnaire du Diable d'Ambrose Bierce et du Dictionnaire des idées reçues de Gustave Flaubert :-)

    Bonne occasion de rigoler :-)

  • Marielle de Sarnez s'exprime sur l'Europe

    Sarnez.jpgl'Observatoire des Think tank s'entretient avec Marielle de Sarnez à propos de l'Europe, des cercles de réflexions sur l'Europe et de l'organisation du MoDem.

    Globalement, comment jugez-vous la présidence française de l'Union européenne ?

    La Présidence française a été à la hauteur des principaux évènements qui sont intervenus pendant cette période. Nicolas Sarkozy a fait ce qu’il sait faire le mieux, c'est-à-dire de la politique. Mais de nombreuses questions restent posées. À l'évidence, il faut se doter de règles nouvelles pour éviter qu’une crise monétaire ne se reproduise. L’Europe doit montrer l’exemple sur cette question en désignant un régulateur européen. À l'évidence, la seule réponse possible pour répondre à la crise économique était européenne. Il manque un plan de relance européen qui soit à la hauteur des enjeux. On le voit bien. Il y a eu beaucoup de discours. Suivis, pour le moment, de peu d’actes.

    Ces crises n’ont-elles pas d’une certaine manière servies Nicolas Sarkozy en lui permettant d’évacuer les problèmes de fonds auxquels est confrontée l’Union européenne et palier d’après plusieurs discours la manque de préparation de l’administration française pour cette présidence ?

    L’administration française était, je le crois, bien préparée. Notamment, grâce à la présence active de Jean-Pierre Jouyet. Quant aux problèmes de fond de l’Union, ils étaient présents avant la Présidence française de l'Union européenne, et ils le sont encore aujourd’hui. L’Europe doit promouvoir, porter et défendre un modèle de société original, et durable, fondé sur des valeurs. Elle doit penser le développement du monde. Et se préparer à devenir un intervenant majeur sur la scène mondiale.

    Cette Présidence française de l'Union européenne n’a-t-elle pas mis en lumière les limites de l’action de la Commission européenne ? Ne marque-t-elle pas cette nécessité du retour du politique qu’à semble-t-il si bien incarné Nicolas Sarkozy ?

    Tout le monde doit faire de la politique. Les gouvernants, le Parlement européen, et la Commission. Et quand Nicolas Sarkozy souhaite que celle-ci renonce d’une certaine façon à son droit d’initiative pour le déléguer aux Etats, je suis en total désaccord avec lui. L’Europe a besoin d’une institution qui soit capable de faire des propositions au nom de l’intérêt général européen. Si pendant la crise, nous avions eu un Jacques Delors à la tête de la Commission, les choses auraient été différentes. Il y aurait eu sur la table de vraies propositions innovantes et ambitieuses. Ce n’a pas été le cas avec la Commission actuelle.

    Estimez-vous qu’à l’échelle européenne on dispose de personnalités fortes représentant cet intérêt général européen ?

    Les intérêts particuliers ont trop souvent pris le pas sur l’intérêt général, toutes ces dernières années. Il faut renouer avec l’esprit européen. L’avenir l’exige : aucune des grandes questions qui sont devant nous, la croissance économique, notre modèle social, le durable, l’énergie, les migrations, etc.…. ne trouvera de réponses en dehors de l’Europe.
    Sarnez.jpgl'Observatoire des Think tank a interviewé Marielle de Sarnez, vice-présidente du MoDem.

    Comment expliquez vous que ces élections n’intéressent que si peu de monde ?

    C’est vrai que si l’on regarde le passé, on peut constater qu’elles n’intéressaient que peu de monde mais j’espère justement que la crise internationale aura modifié les choses, car seule l'Europe peut apporter des solutions. Et par ailleurs, nous avons nous aussi, les hommes et femmes politiques, une part de responsabilité dans ce désintérêt. Il faut que la manière dont nous parlons d’Europe permette aux citoyens de s’y retrouver. Or, certains présentent l’Europe comme le bouc émissaire et la cause de tous nos maux tandis que d'autres évoquent l’Europe de manière beaucoup trop intellectuelle et abstraite. Il faut qu’on arrête en France de considérer les affaires européennes comme relevant de la politique étrangère.


    Durant la PFUE, avez-vous noté des rapports, notes ou commentaires intéressants émanant de think tanks européens ? Si oui, pourriez-vous me citer quelques noms de think tanks traitant de questions européennes ?

    Je regarde beaucoup les publications de think tanks, surtout via internet. Pour n’en citer qu’un, Notre Europe.


    Comment s’organise la production des idées et des programmes au sein du Modem ?

    Je vous invite à visiter notre site internet www.mouvementdemocrate.fr sur lequel vous trouverez toutes les informations sur la manière dont nous sommes organisés.
    Nous avons lancé depuis quatre mois une large réflexion autour de l’émergence de nouvelles idées. J’ai mis en place 16 groupes de projets Europe, qui rassemblent près de 3 500 personnes, qui travaillent sur les grandes thématiques européennes. De plus, chaque groupe de travail tient des réunions dans toute la France qui sont ouvertes au public et à des experts qui ne sont pas affiliés au Modem. Nous allons mettre en place d’ici quelques jours un blog collaboratif. Nous sommes à l’écoute de la société civile, afin de bien comprendre les attentes des Français pour les réconcilier avec l’idée européenne.

  • Présidence de l'Europe, un libdem se lance pour l'ADLE !

    Le président du groupe de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe Graham WATSON,  a lancé sa campagne pour la présidence du Parlement européen.

    Faisant part de ses ambitions pour l'avenir de l'Institution, M. Watson a déclaré:

    «Depuis trop longtemps déjà, les Présidents du Parlement sont choisis au gré  d'arrangements d'arrière-salle enfumée. Ma campagne sera la première campagne publique pour la présidence du Parlement: rien qu'en cela j'espère créer un précédent».

    Alors, là, on  ne peut pas mieux dire. Je crois comprendre que le voeu de Graham Watson serait de faire élire un président européen au suffrage unibersel direct. Il aura ma voix si nous parvenons à cela, et, en tout cas, mon soutien plein et entier pendant cette campagne européenne.

    "Nous avons besoin d'un débat de fond sur  le rôle et les priorités du prochain Président. C'est ainsi que doit vivre la démocratie européenne".

    "Je formule le voeu qu'en s'adressant à l'opinion publique, ma campagne stimulera le débat entre les diverses candidatures et projets et conduise à un choix reposant sur le mérite et non le bon plaisir".

    "J'ai écrit à chaque membre du Parlement pour l'informer de mes intentions, et la semaine prochaine je dévoilerai  les priorités qui marqueraient mon mandat"

    Graham Watson est un eurodéputé britannique membre du parti libéral-démocrate et élu dans la circonscription du Sud-Est de l'Angleterre et de Gibraltar. Il siège au Parlement européen depuis 1994, tour à tour dans trois commissions parlementaires avant de présider la commission des Libertés civiles. Président du groupe depuis janvier 2002, il est ainsi le plus  ancien président que le groupe ait connu dans son histoire. Il fait bien évidemment partie de l'ADLE, groupe européen dont est également membre le MoDem.

    Bravo, Graham, et bonne chance à vous. Ah, au fait, un détail à tout hasard : Graham Watson parle parfaitement français. N'hésitez pas à lui envoyer des courriels de soutien !

  • Deux sondages placent le MoDem à 14% et plus aux Européennes

    Tout le monde a eu vent du sondage qui donne le MoDem à 14% et un front de la gauche de la gauche à 14.5%

    Mais ce que le lectorat de la Toile ignore c'est qu'il y en a eu un second, non publié, donnant le MoDem à 14.5%. Initialement, j'avais lu l'info dans un commentaire du site Bellaciao. Mais j'avais pensé alors à une élucubration d'internaute. Or, je viens d'en avoir confirmation sur le blog du très sérieux Laurent de Boissieu, journaliste politique à la Croix... L'inconvénient, c'est que dans ce sondage, l'addition des intentions de vote pour la gauche de la gauche donnait 19% soit presqu'autant que le PS avec ses 19.5% dans le même sondage.

    20% pour l'extrême-gauche en France, cela me paraît énorme. Pas du tout en phase avec tout ce que l'extrême-gauche a pu réaliser jusque là en France. Si ces sondages devaient se confirmer, cela signifierait que l'heure est grave, d'autant que la droite extrême (Villiers) et l'extrême-droite (le FN) totalisent 13% des voix dans ces deux sondages.

    L'heure est grave...

  • La solidarité énergétique européenne est une nécessité vitale pour le MoDem

    Laperrouze-ptt.jpgAu lendemain du conflit gazier entre l'Ukraine et la Russie, l'Union européenne prend conscience une nouvelle fois de sa fragilité énergétique, pour certains Etats membres une fragilité dramatique, et de son incapacité à parler d'une seule voix. Le rapport d'analyse stratégique de la politique énergétique approuvé aujourd'hui par la commission parlementaire de l'Industrie et de l'Energie remet en perspective l'ensemble des défis auxquels l'Europe doit et devra faire face.
    Le rapport prône notamment une révision rapide de la directive de 2004 relative à la sécurité d'approvisionnement en gaz naturel. "Le risque d'une crise majeure existe au cours de la prochaine décennie. La solidarité européenne doit devenir une grande cause européenne dans le domaine de l'énergie : porter atteinte à l'approvisionnement en énergie dans un Etat de l'UE, c'est porter atteinte à l'approvisionnement de l'UE toute entière", a déclaré la rapporteure Anne Laperrouze. (lire la suite)

    En adoptant son rapport, la commission parlementaire estime qu'investir dans les réseaux et les interconnections afin de développer un réseau paneuropéen et diversifier les routes d'approvisionnement vers l'UE sont des éléments inséparables pour garantir la sécurité d'approvisionnement.

    Pour Anne Laperrouze, "Le court terme : c'est de développer immédiatement, dans le cadre du plan de relance économique présenté par la Commission européenne, les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, qui sont créatrices d'emploi.  A moyen et long terme, pour éviter un risque majeur de pénurie à l'horizon 2030, il faut établir à l'échelle européenne la feuille de route nécessaire à la programmation  des investissements indispensables à la production et au transport d'énergie et bâtir le plan de recherche et développement pour développer les énergies du futur : les énergies renouvelables avec un accent particulier sur le solaire, les réacteurs de quatrième génération. La R&D c'est aussi les réseaux intelligents et le stockage de l'énergie."

    La pénurie annoncée de carburants fossiles conjointement avec une demande mondiale croissante, la lutte contre le changement climatique, la dépendance de l'UE sont autant de motifs qui rendent plus criants la nécessité pour l'UE de développer une politique européenne de l'énergie basée sur une vision claire des besoins et des capacités pour les décennies à venir, une politique extérieure cohérente et du volontarisme pour développer de nouveaux modes de consommation et surtout de nouvelles sources d'énergie. "Pour l'instant, l'UE réagit aux crises énergétiques, il est de temps de lui donner les moyens pour qu'elle les anticipe et en pare les conséquences" a conclu Anne Laperrouze

  • Michel Barnier et l'exception culturelle

    J'ai entendu que Michel Barnier serait tête de liste UMp en île de France. Très bien, l'UMP ne pouvait mieux choisir, c'est un Européen convaincu. Seulement, voilà, j'ai en mémoire l'affaire de l'exception culturelle française, qui date de 2003, et qui fait que je ne saurais voter pour Michel Barnier, même si je n'étais pas engagé au MoDem. A l'époque, Pascal Lamy (PS) et Giscard souhaitent, comme beaucoup de fédéralistes, passer à la règle de la majorité qualifiée sur les questions culturelles. Michel Barnier est alors commissaire européen. Il est évident qu'une telle décision aurait alors sonné le glas de l'exception culturelle française. Giscard sous la pression du gouvernement Villepin essayait alors de trouver un compromis, et ce, en dépit de la position de Michel Barnier qui était de vouloir de la majorité qualifiée partout ! La position de l'UDF, l'ancêtre du MoDem, sur la question s'était avérée fort astucieuse : Majorité qualifiée comme arme offensive pour adopter des lois de protection à l'échelle internationale, unanimité (donc droit de veto de fait) pour pouvoir défendre la diversité culturelle chaque fois qu'elle est menacée.

    Ce que j'ai conclu de cette affaire, c'est que Michel Barnier n'était pas prêt à défendre la culture française, bien au contraire, mais plutôt à la sacrifier sur l'autel de l'Europe du commerce.

    Or, François Bayrou l'a dit à maintes reprises, et deux groupes thématiques Europe du MoDem (Culture, Identité et valeurs) travaillent justement entre autres sur ce thème, la culture fait partie, du point de vue du MoDem, d'une catégorie de Biens, dits Supérieurs, qui ne sont pas merchandisables (pardonnez l'horrible néologisme). C'est en ce sens que l'UDF avait étendu la notion d'exception culturelle à celle de diversité culturelle, estimant que chaque nation avait droit à son exception et que ce n'était pas négociable.

    Nous avons donc, au MoDem, une divergence de fond avec Michel Barnier, qui considère manifestement la culture comme un produit commercial comme un autre...

  • Seuls Bayrou et le MoDem se préoccupent des enseignants

    Je viens de lire avec intérêt un entretien du Monde avec Claude Lelièvre, un historien de l'éducation, analysant le nauffrage des réformes actuelles.

    Le divorce entre la droite au pouvoir et les enseignants est persistant depuis 2003. Les deux mondes sont-ils irréconciliables ?

    Après le rejet de Claude Allègre (ministre de l'éducation nationale de Lionel Jospin entre 1997 et 2000), de nombreux observateurs, notamment de droite, avaient considéré que celle-ci avait un boulevard devant elle pour séduire les enseignants. Mais Luc Ferry (ministre de l'éducation nationale de Jean-Pierre Raffarin entre 2002 et 2004) a gâché cette chance. Et les lobbies de droite, en réalité, sont davantage entendus d'une partie de l'opinion que des enseignants. Si la confiance des enseignants dans la gauche classique est ébranlée, la droite n'arrive pas à en tirer bénéfice, tout simplement parce qu'elle ne comprend pas le monde enseignant.

    Je rejoins cet historien, mais je souhaite aller plus loin : en réalité, PS et UMP méprisent avec une égale intensité les enseignants. Les premiers les considèrent comme conservateurs et archaïques et les seconds comme des privilégiés inféodés à la gauche. L'UMP a réussi l'exploit de se mettre à dos le seul syndicat de droite, le SNALC. C'est dire à quel point la droite a brûlé absolument toutes ses cartes. Quant au PS, les syndicats de gauche ne parviennent plus à jouer leur rôle de courroie de transmission habituel entre ce parti et le monde enseignant. Massivement inflitrés dans l'appareil étatique de l'Éducation Nationale (particulièrement le SGEN) ils se sont essentiellement appliqués à ne pas relayer les revendications des enseignants mais au contraire à les déformer et à les instrumentaliser afin de valoriser leurs obsessions pédagogisantes.

    In fine, le seul homme politique d'envergure qui a toujours pris avec force la défense de enseignants, c'est François Bayrou. Le seul à en avoir fait sa priorité numéro 1 dans son programme présidentiel. Le premier à avoir réagi aux propos inacceptables de Ségolène Royal sur les 35 heures des enseignants pendant la campagne présidentielle. Le PS et l'UMP marchent droit dès qu'il s'agit d'éducation. Pas une seule contestation dans les rangs quand il s'agit de casser du prof sauf si c'est le camp d'en face qui le fait. Les Jospin and co n'ont jamais désavoué d'une quelconque manière les inepties et les éructations de Claude Allègre. Jack Lang a représenté le règne de la technostructure, des experts en "sciences de l'éducation", des "pédagogues" auto-proclamés et consorts. Luc Ferry a incarné la quintessence de la nullité et de l'évanescence, plus pressé d'aller faire le beau chez Michel Drucker que de diriger sérieusement son ministère, au point d'agacer fortement Jacques Chirac. François Fillon est le seul à avoir cherché à confisquer la main à la technostructure, mais en vain, et, sur le fond, libéral convaincu, il n'en a pas moins essayé de casser le dernier vestige organisé de l'instruction publique, le baccalauréat. Quant à Xavier Darcos, il est bien trop préoccupé avant toutes choses de sa carrière politique pour être un bon ministre. Je passe sur de Robien en raison de son inconsistance.

    Les ennemis de François Bayrou cherchent souvent à lui nuire en lui rétorquant qu'il n'a rien fait comme ministre. C'est bien sûr faux puisqu'il a créé le bac actuel. Il y a une mauvaise foi évidente de ces adversaires politiques qui ne supportent tout simplement pas le fait que François Bayrou ait su diriger en son temps ce ministère sans se mettre tous ses acteurs à dos.

    Les commissions du MoDem planchent depuis quelques temps sur les questions éducatives. Au sein des forces politiques, ce sont les seules qui ont érigé en méthode de travail la concertation avec le monde éducatif. Ce sont également les seules à considérer sans démagogie aucune ni promesses inconsidérées, l'éducation et l'école comme la priorité des priorités, particulièrement d'un point de vue budgétaire. Les seules également à faire de l'instruction publique et de la garantie de l'offre disciplinaire en tous lieux une condition sine qua non de tout projet sur l'école.

    Dans la parole donnée, l'ouvrage de Jean Lassalle, député MoDem, on lit avec émotion son regret du temps où jusque dans le petit collège de village on enseignait le grec et le latin. Jean Lassalle n'est pas passéiste. En revanche, je le crois profondément soucieux de l'égalité républicaine, et notamment de l'accès à tous des voies d'excellence. A cet égard, le grec et le latin représentent les symboles d'un monde qui se désagrège. Ce n'est pas pour rien que François Bayrou ne manque jamais d'en prendre la défense.

  • Cessez-le feu à Gaza, François Bayrou salue le rôle de l'Égypte

    François Bayrou juge que la mobilisation diplomatique de cinq pays européens, dimanche au Proche-Orient, dont la France s'est attribuée la paternité, relevait beaucoup de la "communication" et de la "mise en scène". "On a parfois l'impression que l'on sacrifie beaucoup à la mise en scène", estime-t-il au lendemain du déplacement à Charm el-Cheikh (Egypte) et à Jérusalem (Israël) de cinq chefs d'Etat ou de gouvernement européens, dont Nicolas Sarkozy, après 22 jours d'offensive israélienne dans la bande de Gaza.

    "A l'évidence, c'est l'Egype qui a joué le rôle clé pour qui le calendrier était conçu pour que tout soit achevé avant l'investiture de Barack Obama. Il faut donc éviter de confondre ce qui est essentiel, avec ce qui est communication", a-t-il jugé. "J'imagine que le silence de Barack Obama pendant cette séquence de conflit doit s'accompagner d'une ébauche d'intervention diplomatique tacitement acceptée, en tout cas par Israël, dès les premiers jours de la nouvelle administration", a-t-il ajouté.
    François Bayrou s'est félicité de l'acceptation du cessez-le-feu par Israël et le Hamas et du début de retrait des troupes israéliennes de Gaza, "un signe d'espoir pour les populations qui n'en pouvaient plus d'être prises au piège et de voir la guerre s'abattre sur elles".
    Il a jugé que les conséquences diplomatiques sont très importantes : "paradoxalement, la guerre a fait du Hamas un interlocuteur, alors que jusqu'à maintenant la ligne était de l'ignorer".
    Selon François Bayrou, il faut réfléchir à la manière dont on peut, dans cette situation tragique, trouver un équilibre politique qui fasse que les Palestiniens modérés, qui étaient dans une démarche de paix et de construction politique ne soient pas marginalisés.

  • Marielle de Sarnez réagit à la situation à Gaza

    Marielle de Sarnez, euro-députée PDE-ADLE et vice-présidente du MoDem est intervenue sur la situation à Gaza au Parlement Européen.

    Sarnez.jpgNous avons tous une part de responsabilité dans ce qui se passe aujourd'hui au Proche-Orient. Nous, l'Europe et nous, la Communauté internationale.
    Nous avons laissé se dégrader la situation. Nous avons laissé faire quand la sécurité d'Israël était menacée. Et nous avons laissé faire quand le blocus rendait la vie à Gaza absolument impossible.
    Aujourd'hui c'est le 19e jour de guerre. 985 morts dont 292 enfants.
    Des milliers de blessés, dont certains attendent encore d'être évacués. Des dizaines de milliers de réfugiés qui n'ont plus de maison et qui ne savent où aller.
    C'est une situation humanitaire de plus en plus dégradée : 700 000 Gazawi qui n'ont plus d'électricité, un tiers des habitants n'ont plus d'eau et plus de gaz. Cela fait trois semaines que ça dure, Cela fait 3 semaines qu'ils vivent ou plutôt qu'ils s'efforcent de survivre.
    Il y a trop de souffrance, trop de malheurs
    Il faut que ça cesse, que ça s'arrête maintenant.
    Et notre responsabilité à nous Européens, elle est de n'être complaisant à l'égard de personne.
    Notre responsabilité, à nous Européens, elle est de faire pression sur les 2 parties, pour qu'elles acceptent enfin de négocier.
    C'est une question de jours, peut-être même d'heures, avant que l'irréparable d'une offensive terrestre ne soit commis, en particulier à Gaza- ville.
    Il faut garantir à Israël sa sécurité et il faut garantir au peuple de Gaza qu'il pourra vivre demain dans la paix.
    Il faut le contrôle des frontières, il faut la levée du blocus.
    Et nous le savons tous ici, pour obtenir cet accord il faudrait que l'Union européenne, les Etats-Unis et les pays arabes qui se réunissent après-demain, parlent tous d'une même voix.
    Et je veux vous dire mon intime conviction avant de conclure : ce n'est pas la guerre qu'il s'agit de gagner, c'est la paix.