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Bayrou - Page 20

  • Hé, ho ! On se calme à BVA : Bayrou est au centre !

    C'est fort du collier, là : je viens de consulter le dernier sondage BVA sur la côte d'avenir des personnalités politiques (dans lequel je constate avec plaisir que François Bayrou est en pleine ascension). Mais voilà, figurez-vous que le sondage teste la côte de popularité des différentes personnalités de gauche et de droite selon les électorats de gauche et de droite. Eh bien devinez ce qu'ils ont fait ces andouilles ? Ils ont classé Bayrou dans les personnalités de gauche ! C'est amical, hein, "ces andouilles"; généralement, j'aime plutôt bien BVA dont les enquêtes et analyses sont intéressantes.

    Il n'empêche que là, il y a maldonne. A la rigueur, on pouvait tester Bayrou ET à gauche, ET à droite, mais le tester à gauche comme personnalité de gauche, c'est juste une absurdité politique, et, ce, même si François Hollande lui fait des signes amicaux.

    En ce qui concerne d'éventuels accords, on verra le moment venu si c'est nécessaire, et on comparera les programmes. 

    Hollande, merci à lui, a ouvert une fenêtre médiatique à François Bayrou ces derniers jours. Puisqu'il représente le centre, il devrait en profiter pour présenter ses idées et ses propositions. 

    A ce sujet, je sais que François garde sous le coude un programme bien plus élaboré que l'esquisse qui figure dans son État d'urgence. Je l'invite à prendre garde : on pourrait risquer un pschitt à trop tarder. Nous ne sommes certes pas au niveau de décembre 2006, mais il y a de plus en plus de Français qui attendent d'en savoir plus sur ce qu'il a à dire. Nous connaissons ses slogans et les grandes lignes de son projet politique, mais maintenant, il faut commencer à mettre les mains dans le cambouis et à jouer cartes sur table ce que l'on propose.

    J'ai bien compris que le Made in France est au coeur de son projet, car il fait d'une pierre trois coups en résolvant le problème des recettes fiscales, celui de la croissance, et celui de l'emploi.

    Mais voilà, même si j'ai déjà quelqu'aperçu de ce qu'il a en tête, je reste encore sur ma faim et j'ai envie d'en savoir plus. Alors, François, dis-nous ce que tu prévois !

  • Le Nouveau centre à l'Argus !

    Je ne sais pas comment a fait Laureline Dupont pour se procurer de l'information sur le projet politique du Nouveau Centre, mais moi, je ne trouve rien chez eux.

    Il faut dire qu'ils ont une stratégie de communication  qui a le mérite de provoquer une forte hilarité générale : Intituler Argus les actuelles propositions de leur projet, compte-tenu de leur histoire et de leur situation actuelle, c'est vraiment donner des verges pour se faire battre :-D

    A cela s'ajoute qu'il faut payer pour récupérer leur projet ! Très intelligent, ça, pour avoir l'assurance de ne pas voir leurs idées diffusées sur la Toile. Qui voudra payer pour lire le projet politique du Nouveau Centre ?

    Cela dit, en termes de projet, pour ce que j'ai pu lire, j'ai pas mal de convergences avec eux, notamment sur les retraites, mais malheureusement pour le Nouveau Centre, j'ai le sentiment que ces convergences-là seront bien mieux défendues par François Bayrou que par n'importe quel néo-centriste. Les 5 années passées m'en ont largement convaincu...

    J'ai vu qu'ils avaient recyclé Gabriel Cohn-Bendit dans leur convention sur l'école (il est partout, celui-là, décidément) et la chronobiologie, la nouvelle marotte de la classe politique. Peu importe, au demeurant, que la comparaison avec d'autres pays ne donne aucun résultat probant en termes de résultats selon les rythmes scolaires.

    Si, toutefois, je m'appuie strictement sur les informations que Laureline Dupont a obtenues (comment a-t-elle fait ?), pour l'instant, je ne vois pas de choses fondamentalement choquantes dans leur projet. Autonomie totale des établissements scolaires ? Avec des garde-fous, je suis pour. Pour les rythmes scolaires allemands, je n'ai pas d'avis, mais j'observe que les Allemands eux-mêmes sont justement en train d'en revenir...

    Sur les aspects économiques et budgétaires, on retrouve une partie des positions de Bayrou, TVA sociale, désendettement de l'État, tranche supplémentaire sur l'IR, et cetera...

    Bref, pas grand chose à ajouter dans l'immédiat. Il faudra sérieusement étoffer la chose pour apparaître crédible.

  • Ouf ! Bayrou, lui, ne doit rien à personne.

    Quand je vois les pressions de l'UMP sur le Nouveau Centre, avec à la clef une menace de voir des candidats UMP affronter ceux du Nouveau Centre si Hervé Morin se présente au premier tour contre Nicolas Sarkozy, et, à gauche, la situation financière d'EELV qui les poussent à faire des compromis sur leur programme simplement pour pouvoir se financer, franchement, je préfère mon petit MoDem avec ses maigres moyens mais qui ne doit et ne réclame rien à personne, et un candidat, Bayrou, qui s'est forgé le caractère dans le fer rouge de l'indépendance, et, de ce fait, n'est comptable envers aucune force politique, médiatique ou économique de ce qu'il dit, fait ou propose.

    Regardez Eva Joly, contrainte de se retirer dans sa tour d'ivoire : on la comprend, c'est l'humiliation au regard des valeurs qu'elle affirme défendre. 

    Tous ces marchandages font assez froid dans le dos. Je suis bien content d'être où je suis et de soutenir Bayrou. La pire des désillusions que je puis avoir, c'est de ne pas faire un score à la hauteur de mes espérances, mais pas de devoir renoncer aux choses auxquelles je crois pour une circonscription.

    Ah, ça, on l'a moqué, la solitude de François Bayrou. Mais aujourd'hui, c'est bien celle-là qui lui aura donné finalement sa force et sa crédibilité.

  • J'ai mieux : ni Hollande, ni Sarkozy, mais Bayrou !!!

    Bon, Val le Nain me demande de trouver 10 bonnes raisons de ne pas laisser Hollande entrer à l'Élysée. Ben moi, je suis d'accord, à condition que ce ne soit pas Sarkozy qui prenne sa place. Parce que là, le Sarko, quand je l'entends tenter de lancer le discrédit sur une partie de la population et essayer de trouver de nouveaux bouc-émissaires avec ses fraudeurs, j'ai des éruptions de boutons partout.

    Mais la meilleur raison de ne pas laisser Hollande occuper l'Élysée, c'est tout simplement que Bayrou est un bien meilleur candidat et serait un bien meilleur président, tout simplement :-)

    Bon, y'a des soirs, comme ça, je n'ai pas trop envie de développer, c'est fatigant. Pour l'instant, Hollande me paraît relativement raisonnable, mais j'ai encore en mémoire son "moi j'aime pas les riches" de 2007 qui vaut bien le "moi j'aime pas les fraudeurs" de Sarko.

    Cela dit, il y a dans le programme de Hollande des choses infaisables qu'il persiste à maintenir :

    - la retraite à 60 ans. On sait pourtant que c'est ça qui a foutu la grouille dans l'équilibre des caisses de retraites conçues au lendemain de la Libération. Avec une retraite toujours à 65 ans, les caisses de retraites seraient largement excédentaires aujourd'hui. Il aurait mieux valu descendre tout doucement vers 62 ans, et à l'heure actuelle, en dépit de la crise, tout serait nickel.

    - il a approuvé les 35 heures. Dans le privé, je ne dis pas, soit, mais dans le public, c'étaient des dépenses tout à fait inconsidérées. 

    - ses 60 000 postes de profs sont une embrouille. Cela m'agace, au passage, de voir les Socialistes continuer à opposer prisons et écoles, puisque Sarko veut créer des prisons. Les prisons sont nécessaires, particulièrement à l'heure actuelle, même si elles ne résoudront à l'évidence pas les lenteurs alarmantes de la justice et le manque de moyens criant des tribunaux.

    Je ne vais pas épiloguer. Bien évidemment, je préfère de loin Hollande à Sarkozy, et dans un second tour, si les deux devaient être opposés, je n'aurais aucune hésitation à voter pour le premier. Mais bon, cela n'en reste pas moins un candidat par défaut, dans de telles circonstances, et, pour moi, un candidat par défaut, ce n'est pas un bon candidat. 

    C'est bien pour cela, qu'à ma modeste mesure, j'essaierai de faire ce que je peux pour que ce soit Bayrou qui soit au second tour en mai 2012, que ce soit contre Hollande ou que ce soit contre Sarkozy.

    En tout cas, voilà une chaîne qui mérite quelques tags en bonne et due forme :

    Voyons, voyons, h16, évidemment, le mal pensant que j'ai eu grand plaisir à lire pendant les primaires du PS et qu'on aimerait voir à nouveau tapoter quelques notes savoureuses sur son clavier, Alexandre, Xerbias, les deux sont de vrais blogues de droite, mon bouvier favori, et l'expert en politique qu'est Hervé. J'aurais bien ajouté CSP dans la liste pour rigoler, mais ce n'est pas le genre à répondre à ce genre de chaînes...du fond de son goulag, mais il doit être occupé à réparer un mirador en Sibérie, je pense...

  • Alain Lambert rejoint François Bayrou

    Eh bien, ce n'est pas la moindre des personnalités qui rejoint François Bayrou, désormais : il s'agit ni plus ni moins que d'Alain Lambert, figure émérite et pionnier de la blogosphère s'il en est.

    Je ne puis évidemment que m'en réjouir, car c'est un homme intègre dont j'ai souvent loué le mérite ici ou sur son blogue. Je me suis souvent étonné qu'il ne se joigne pas à Bayrou, eh bien c'est chose faite !

    Au passage, j'apprends également qu'il présentera une candidature centriste aux prochaines législatives à Paris dans la 2ème circonscription. Il a d'ailleurs préparé un blogue ad hoc ! Peut-être sera-ce l'occasion de mener une campagne ensemble, qui sait...

    Je partage nombre d'analyses avec Alain Lambert : par exemple, le refus de faire des marchés les bouc-émissaires de nos propres errances budgétaires. Point de vue dans lequel je me retrouve tout à fait.

    Si j'en crois ce que dit François Bayrou, nous avons, au fond, tous les trois le sentiment que la clef des difficultés dans lesquelles est plongée la France ne se trouve pas ailleurs mais bien en France-même.

    Même si je crois François Hollande relativement raisonnable il n'en reste pas moins que toute la gauchosphère continue à véhiculer des mythes en lesquels elle accorde une foi immodérée. Et il faut bien dire que tous ces racontars sont largement alimentés par la classe politique de gauche. Dans son E-reputation, Edouard Filias dit qu'une des caractéristiques d'Internet, c'est sa viralité.De fait, la contamination sur nos ondes électroniques, se propage jusqu'aux esprits les plus sains

    Ils répondent directement aux fantasmes de la droite que l'UMP et les serviteurs zélés de Nicolas Sarkozy ne cessent à leur tour de nourrir. On sait que nous avons besoin de trouver 65 à 70 milliards d'économies, et l'UMP nous bassine avec la fraude sociale, tout comme le FN essaie de nous faire croire qu'en virant les immigrés, nous allons réaliser des milliards d'économies. La fraude sociale totalise des sommes dérisoires au regard de nos besoins, et l'immigration, même si elle a généré de nombreux problèmes en France, a rapporté au final plus à la France qu'elle ne lui a coûté.

    Gauche, droite, gauche de la gauche, FN, ils utilisent tous le même langage : ils essaient de nous faire croire que l'Eldorado existe. Ce sont des parieurs, des joueurs de casino qui croient avoir trouvé la martingale unique. Des fous, en somme, qui voudraient diriger un pays en confondant les étoiles et les lucioles.

    Seul Bayrou a la lucidité et le courage d'oser dire la vérité sans pour autant se flageller, parce qu'il pense sincèrement, sur le fond, que la France est capable de se redresser : c'est en nous-mêmes que nous trouverons les ressources qui sont nécessaires pour nous sortir de l'ornière. Et pour que ces mots ne soient pas de simples incantations, il a d'ores et déjà dessiné une ébauche de projet présidentiel, un espoir crédible, faisant de la relocalisation, de la réduction des déficits et d'une instruction pragmatique, les clefs de notre avenir. 

  • Standard & Poors a certainement envisagé de dégrader la France

    Ça m'a presque fait rigoler les rétro-pédalages des Standard & Poor et la fureur du gouvernement français, ces derniers jours. Trop drôle.

    Il est évident que ce n'était pas une erreur, le document qui a envisagé de dégrader le AAA de la France sur les marchés. C'est une hypothèse de travail pour l'agence de notation, cela va de soi, et je pense qu'à moyen terme, elle y songe. Peut-être même à court terme.

    Quand les marchés sont nerveux, ils n'aiment pas qu'on leur joue un air de pipeau. Les éventuels prêteurs non plus d'ailleurs.

    a) le gouvernement français s'obstine à planifier ses budgets sur des hypothèses de croissance grotesques. La France est à la limite de la récession, tous les experts sensés et compétents le savent, et c'est bien pour cela qu'à Bruxelles, on s'est fâché tout rouge.

    b) Au contraire de l'Italie actuellement très malmenée, le déficit primaire de la France n'est pas comblé : cela signifie que même sans la charge de l'emprunt, son budget n'est pas en équilibre.

    c) La balance du commerce extérieur est plus que fortement dégradée.

    Certes, les marchés savent qu'en France, l'impôt rentre plutôt bien et que les Français ont une haute tolérance à la ponction fiscale, mais enfin, point trop n'en faut.

    Ce n'est pas 6 ou 7 milliards d'économie dont on a besoin, mais de 60 à 70 milliards. De toutes façons, il n'y a pas 36 solutions : si la France veut être à l'abri des hausses de taux d'intérêt, elle n'a qu'une seule alternative, un budget 100% en équilibre, c'est à dire 0% de déficit budgétaire.

    Mais si on ne veut pas passer pour des clowns, comme Berlusconi, ce que l'on annonce, il faut le faire.

    Alors assez tergiversé, il faut agir et lancer le débat sur les missions que l'État cessera d'exercer, désormais, sur les échelons de trop dans la vie politique, sur les dépenses des collectivités, et cetera...

    Bref, qu'on sache à quelle sauce nous choisissons d'être mangés.

    Ce qui est drôle, c'est que je ne suis même pas le seul à m'être fait la réflexion, à propos de Standard & poor : Gilles Bridier, journaliste chez Slate s'est fait une représentation assez proche de la mienne de la situation.

    De leur côté, les banques françaises, pas folles, se délestent déjà de leurs obligations italiennes : on leur a déjà fait le coup de la solidarité avec la Grèce, et, comme je le dis souvent, point trop n'en faut. Ils sont amusants, les politiques, quand ils appellent les banques à la solidarité. Vraiment amusants et pas plus gênés que ça.

    En gros, les amis, cela revient à demander aux banques de continuer à payer pour les États ce qui permet à ces derniers de ne faire aucune des réformes nécessaires et de s'asseoir sur leurs énormes déficits. Du foutage de gueule, quoi. Rien que cette attitude, moi, si j'étais banquier, ça ne me donnerait pas confiance. Je pourrais envisager de conserver mes obligations si je voyais les États concernés faire les réformes nécessaires pour équilibrer leurs budgets. Mais de les voir continuer à s'endetter et à dépenser comme si de rien n'était, c'est clair que cela m'inspirerait la plus vive défiance.

    Cet aspect des choses n'a pas l'air de frapper plus que cela mes amis Tourangeaux dont les détours sont quelque peu sinueux sur ce coup-là...Il est drôle, aussi, le Julien Dray qui parle de dictature des marchés. Très drôle. On est plutôt dans l'oeil du cyclone de gabegie et d'impéritie des États, oui...Y'en a même d'autres qui croient que les marchés scient la branche sur laquelle ils sont assis. Mais non : ce ne sont pas les marchés, ce sont les États, et ça fait longtemps qu'ils scient...

    Mettez-vous à leur place : vous prêteriez-vous, à un gars qui vous doit déjà plein de fric et qui vous demande de continuer à vous prêter pour qu'il puisse s'acheter des écrans plats supplémentaires ? Ça va bien au bout d'un moment, faut pas prendre non plus les gens pour des c... ni les banquiers (que l'on conspue pourtant à hue et à dia, alors que n'importe quel individu sensé prendrait exactement les mêmes décisions qu'eux à un niveau personnel...).

    Ce qu'il faut, pour la France, ce sont des individus sérieux qui vont faire des propositions sérieuses et les appliquer. Quelqu'un du genre de Bayrou. Moi, je pense qu'il pourrait être cet homme-là. Il lui reste toutefois à être précis, désormais, et à présenter un programme d'équilibrage du budget sur la base d'une hypothèse de croissance réaliste.

    A ce moment-là, il pourrait se présenter avec ce programme en main face aux Français en leur disant : écoutez, mes compatriotes, je ne suis pas un joueur de pipeau. Je ne vais pas vous mentir. C'est vrai, on va en chier, mais, en contrepartie, mes propositions tiennent la route et les marchés et nos prêteurs le savent. Si vous me portez au pouvoir, vous n'aurez pas de mauvaises surprises, parce que je ferai en sorte, avec mon programme, de mettre la France à l'abri des mauvaises surprises. 

    Moi, c'est un peu ce que j'attends qu'il fasse, tout en massacrant les promesses bidons et autres châteaux en Espagne de ses concurrents socialistes et popu-conservateurs.

  • La volonté des peuples

    Il y a des manières d'agir qui sont vraiment minables. Papandréou s'est bien moqué de son peuple ! Il a utilisé la "menace" d'un référendum comme moyen de pression pour conserver un soutien au parlement grec. Il y a eu comme un lâche soupir de soulagement après l'annonce de l'annulation du projet de référendum. Bon sang, quand un peuple doit affronter une échéance majeure, c'est bien le moins de le consulter.

    C'est marrant, toute cette classe politique qui a constamment peur d'affronter le verdict des urnes, considérant le peuple comme nécessairement demeuré et inculte. Enfin, marrant...non, moi, ça ne me fait pas marrer, en fait.

    J'aime bien Bayrou parce que, parmi les pro-Européens, c'est le seul qui n'a pas peur d'y aller et de demander aux gens leur avis. Il était favorable à un référendum pour le Traité de Lisbonne et l'a conseillé en vain à Sarkozy.

    C'est tout à fait à raison qu'il juge, cette fois que c'est une erreur de construire l'avenir d'un pays contre son peuple.

    Je ne dis pas que je regrette le référendum, je dis qu’à l’égard des peuples il y a là pour le moins une maladresse. Pour un peuple, ça veut dire que c’est de l’extérieur que viennent les pressions qui vont réduire à une situation de plus en plus difficile […]. Sur le fond, considérer que c’est une victoire d’avoir interdit à un peuple de s’exprimer me paraît quelque chose de dangereux.

    Pas mieux.

    On a l'impression qu'une partie importante de la classe politique a peur de dire la vérité aux électeurs. Là, il fallait y aller, mais en revanche, franco : il fallait avoir le courage de dire aux Grecs, à la Démosthène, tiens, mesdames et messieurs, soit on refuse le plan européen mais on se démerde tout seul, soit on l'accepte mais il y a telle et telle condition à respecter. Faites votre choix.

    Quand on a foi en la démocratie, on en admet les aléas. Tiens, cela me fait penser à la Tunisie. Eh oui, là-bas, ce sont les Islamistes qui ont remporté le jackpot. Eh bien c'est comme cela, et personne n'y peut rien. On ne peut pas aller contre la volonté des peuples. Près de 80% des Tunisiens ont voté et c'est clair, il y en a presqu'une moitié qui souhaite un retour du spirituel dans le temporel. Évidemment, l'autre moitié n'a sans doute pas le même avis sur la chose. Mais bon, c'est le jeu de la démocratie, il faut le respecter.

    L'Algérie se serait certainement évité bien des malheurs si elle avait laissé à la fin des années 80 le FIS gouverner, l'armée se tenant à prudente distance des décisions des Islamistes. Le pays aurait sans doute passé une décennie sous le joug islamiste, après quoi, sa population se serait probablement lassée.

    Bref, la démocratie comporte bien des ingrédients, et c'est une recette assurément compliquée, une sauce longue à prendre. Mais à son départ, il y a le Démos et Δῆμος  en grec, cela signifie le peuple. CQFD.

  • Dette : on aurait mieux fait d'écouter Bayrou en 2007. Et en 2012 ?

    Je l'ai mauvaise quand je vois l'état de notre dette publique. Je considère également la Grèce, et je suis partagé. D'un côté, je ne souhaite en aucun cas l'effondrement d'un pays qui est cher à mon coeur. De l'autre, je songe à ce qu'Aristote, le plus illustre des philosophes grecs, appelle la catharsis. Littéralement, il faudrait traduire le mot par "purification". Quand les Athéniens regardaient et écoutaient le sort terrible de des grands héros grecs dans les tragédies antiques, la contemplation de ce spectacle, en les terrifiant, les purifiait de l'envie de les imiter. C'est ainsi qu'Aristote voyait dans les chefs d'oeuvre de Sophocle, d'Eschyle ou encore d'Euripide les fondements d'une oeuvre de salubrité publique...

    J'en reviens donc à la Grèce : Bayrou compare ce matin la sortie de l'euro de la part de la Grèce à une catastrophe nucléaire. Toutefois, si elle se produit, poursuit-il, elle permettra de mettre en lumière les conséquences des théories délirantes des euro-sceptiques. Et il rappelle ce qu'il est advenu de l'Argentine qui s'est un jour retrouvée en défaut de paiement : du jour au lendemain, 50% de la population en-dessous du seuil de pauvreté, dette multipliée par deux ou trois en raison des taux d'intérêts à la progression devenue exponentielle.

    Le référendum doit avoir lieu en janvier. La campagne présidentielle débutera. La Grèce s'effondrera alors immédiatement, et on verra ce qu'il advient des thèses frontistes dans un tel cas de figure. En effet, seul ce parti prône un retour au franc (même Mélenchon, s'il est hostile à divers traités européens, se garde bien de proposer de sortir de l'euro). 

    Damoclès, un Grec, est à la mode. Bayrou aurait pourtant le droit à un copyright sur le nom du personnage associé à la dette. Là, elle est en train de tomber l'épée de Damoclès, et pour ce qui est des Grecs, elle leur a d'ores et déjà tranché le cou.

    Il y en a eu des devins, chez les Grecs, qui ont mis en garde en vain de grands rois : Calchas avait averti Agamemnon qu'il devait rendre Chryséis à son père, Tirésias Oedipe qu'il avait tout intérêt à cesser d'enquêter sur ses origines, ou encore Cassandre que Troie ne devait pas faire rentrer le cheval laissé par les Grecs dans la ville.

    J'aimerais bien que Bayrou soit autre chose qu'une Cassandre pour les Grecs à l'avenir. D'avoir eu raison est une consolation, certes, mais elle est bien mince au regard du malheur de tout un peuple.

    Bayrou avait un temps d'avance en 2007. Je pense qu'il l'a toujours en 2012. Évidemment, tous les candidats sont désormais obligés de se positionner sur la dette, et même le PS doit désormais reconnaître que le mot "rigueur" n'est plus un gros mot. Mais aujoud'hui, l'heure n'est plus aux mises en garde, mais aux propositions. Le PS ne songe qu'à accroître les taxes, l'UMP cherche des économies qu'elle ne parvient pas à trouver.

    Nous avons à mon avis deux défis qui découlent d'une même source : comme nous ne pouvons indéfiniment augmenter les impôts, il faut réduire nos dépenses, mais aussi accroître nos richesses.

    Sur le second point, Bayrou est clairement en avance, et son État d'urgence pose les premiers jalons. La production en France, la réindustrialisation de nos régions seront les premiers nerfs de la guerre qui nous attend.

    Le premier est un défi non moins conséquent : je crois que nous ne savons pas en France, comment nous y prendre pour réduire nos dépenses publiques. Toutes nos tentatives ont été des échecs : décentralisation, intercommunalité, LOLF, RGPP, rien ne marche. Cela me fait penser à nos centrales nucléaires que nous savons construire, mais pas démanteler. Parce que la difficulté, et je crois que Bayrou la voit bien aussi, c'est de parvenir à faire des économies sans pour autant rendre l'État impuissant. Il n'y a pas que l'État : il y a aussi toutes les collectivités publiques (la suppression d'un échelon ne serait pas du luxe : le département, par exemple...).

    Les gisements d'économie dans la dépense publique, cela contient potentiellement des ressources supérieures à un gros tas de puits de pétrole. Le problème, c'est que pour le pétrole, on sait propsecter, mais pour la dépense publique, on ne sait pas faire...Le Nobel à celui qui trouve une solution viable ! Et mieux vaut se méfier dans ce domaine : les solutions simplistes ou idéologiques aboutissent systématiquement à des surcoûts. La bonne volonté et les bonnes intentions ne suffisent pas non plus : c'est toute une culture de la parcimonie qui est à revoir...

  • Nafissatou a sauvé la France et...les Socialistes !

    Quand j'y pense, tout de même, et que je vois le tombereau de boue qui environne DSK, j'imagine ce qu'il se fût passé s'il eût été le candidat socialiste pour l'élection présidentielle ou pire encore, le président de la France. Je comprends, maintenant, pourquoi à l'UMP, on disait qu'on disposait de bombes nucléaires en cas de candidature DSK.

    On devrait lui décerner la légion d'honneur et la citoyenneté française, à Nafissatou, pour le service immense qu'elle a rendu à notre pays. Sans oublier Tristane Banon qui a été la première à avoir le courage de rompre l'omerta.

    Vous imaginez un second tour DSK-Marine Le pen et des révélations tombant à ce moment ? Je n'aurais pas aimé être socialiste ce jour-là...

    Les DSK, les Berlusconi, les Jacob Zuma, ces gens-là, je ne peux pas les voir en peinture.

    Moi, je crois que la France a vraiment besoin de sobriété, d'honnêteté et de retenue.

    C'est clair que quand j'oppose un Bayrou d'un côté avec son attachement à la terre et son bon sens paysan, et les Fouquets et Carlton d'un Sarkozy ou d'un DSK de l'autre, il n'y a pas photo : quel soulagement de pouvoir apporter sa voix à un homme de bien !

  • Il est bizarre, Hollande

    Il y a quelque chose qui me laisse perplexe avec François Hollande. J'écoute ce qu'il dit depuis assez longtemps. Pour moi, c'est un social-démocrate bon teint, avec les atouts et les travers de la social-démocratie en général.

    Depuis qu'il monte en puissance, son blogue baisse  en qualité. Au départ, on y lisait des réflexions, aujourd'hui, ce n'est plus qu'un vulgaire relais de propagande et de déclarations dans la presse et les médias. Il n'a plus rien d'un blogue, et de ce fait, je me demande s'il est pertinent de le conserver dans la base wikio (ou la future base ebuzz, quoique je ne sais pas ce que cette dernière va référencer...).

    Bref, ça commence mal : plus Hollande s'élève, plus il s'éloigne de la base. Un travers assez classique chez l'animal politique. 

    Cela dit, ce n'est pas sur ce défaut que je le jugerais en soi. Jusqu'ici, je l'ai souvent entendu dire des choses relativement raisonnables. Il m'a longtemps paru crédible sur la dette et les retraites, par exemple.

    Mais voilà, il est intronisé candidat du PS, et du coup, il va endosser les contradictions de ce parti. Le voilà,  comme le dit Bayrou, à porter un projet insoutenable.

    Voyons : il est pas con, Hollande, à ma connaissance : il sait bien qu'on ne fera pas 300 000 emplois jeunes sur fonds publics. Qu'on ne fera pas des recrutements de dizaines de milliers de fonctionnaires. Qu'on ne fera pas le retour à la retraite à 60 ans. Qu'on ne fera pas une allocation générale pour tous les étudiants

    Alors quoi ? C'est un faussaire ou quoi, ce gars ? Les différents candidats socialistes ont fait campagne sur des projets précis, pendant la primaire : Valls et Baylet savaient qu'ils n'avaient aucune chance d'être élus, alors ils pouvaient dire la vérité. Montebourg savait également qu'il ne serait pas au second tour, alors il pouvait bien raconter n'importe quoi et promettre toutes les c.....eries du monde.

    Mais Hollande et Aubry, eux, ils étaient en position de gagner : alors pourquoi ont-ils raconté n'importe quoi aux Français ? 

    Moi, c'est ça qui me gêne : je n'aime pas qu'on me raconte des salades. Si les Socialistes gagnent, ça va mal se passer parce qu'ils ne pourront pas tenir leurs promesses. Et je pense qu'un gars comme Hollande aura le bon sens de ne même pas essayer.

    En somme, soit il y a mensonge public, comme dit Bayrou, soit entourloupe (comme par exemple faire croire qu'on va créer des postes de profs alors qu'on va en supprimer), soit il y a folie furieuse.

    Désolé, mais, moi, je préfère l'espoir crédible...