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Bayrou - Page 19

  • Mélenchon dans le texte 5% de pouvoir d'achat en moins par an !

    L'avantage d'avoir à proximité un blogueur et militant qui a l'habitude de s'informer, c'est que rien n'échappe à sa perspicacité : ainsi, Fred, blogueur MoDem de son état, réagissait aux interpellations de supporters du Front de Gauche et de Mélenchon de la manière suivante, à la suite du dernier billet que j'ai écrit

    En revanche, en guise de concret, Jean-Luc Mélenchon propose l'inflation. Il faudrait pour dégonfler la dette entre 5 et 10% d'inflation annuelle pendant une dizaine d'années. "L’inflation ... est ... un allié pour tous ceux qui, comme nous, veulent définanciariser radicalement l’économie", http://www.jean-luc-melenchon.fr/2011/05/23/apprendre-la-vie-a-la-porte-du-soleil/ . Faut-il rappeler que 5-10% d'inflation annuelle, cela signifierait jusqu'à 5-10% de pouvoir d'achat en moins, chaque année après l'autre, pour les salariés que le Front de Gauche prétend défendre, en particulier les moins qualifiés ? Car comment convaincrait-il les employeurs d'augmenter les salaires, en plein chômage de masse ?

    Le plus beau c'est que Jean-Luc Mélenchon l'admet lui-même, dans la même page : "ce sont à court terme les ménages et les travailleurs qui trinquent avec des hausses de prix non compensées par des hausses de salaires." Sauf si la France connaît la même expansion que la Chine. Non, ce n'est pas de moi, c'est de M. Mélenchon toujours dans la même page : "en Chine,... les salaires progressent très rapidement : le salaire minimum y a augmenté de 20 à 30 % selon les provinces depuis l'été 2010." Un vrai modèle.

    Le même Jean-Luc Mélenchon s'indigne, et vous avec lui, quand François Bayrou pense inévitable une hausse de deux points de la TVA, qui causerait, dans le pire des cas, 1% d'inflation 1 seule année.

    Et...il en pense quoi, le tovaritch gauche de combat qui faisait le promo d'un article en solde de son patron contre Bayrou, tout récemment ?

  • Mélenchon veut débattre avec Bayrou ? Pourquoi pas ?

    J'ai lu les critiques de Mélenchon sur les positions exprimées par Bayrou. Que dire ?...On a vraiment des visions radicalement différentes. Une chose est sûre, c'est que je suis convaincu que celle de Mélenchon conduit la France à sa ruine. Je l'entends tout le temps parler d'accroissement de la dépense publique, mais je ne l'entends jamais clairement exprimer d'où il tirerait l'argent. Je ne comprends pas que Mélenchon ne fasse pas le plus ordinaire des raisonnements auquel chaque citoyen français est confronté :  nous ne dépensons pas ce que nous n'avons pas dans notre porte-monnaie sauf quand nous empruntons. Mais quand nous ne pouvons plus emprunter parce que le tiers de notre salaire est saisi, si notre compte est à découvert, nous payons encore des aggios. Comment Monsieur Mélenchon ne comprend-il pas qu'il en va de même d'un État ? 

    Quant à créer de la monnaie, il faudrait obtenir l'accord de nos partenaires et nous créerions ainsi de l'inflation qui ruinerait en priorité tous les petits épargnants.

    Mélenchon surfe sur l'émotion et refuse toute forme de rationnalité : il s'obstine, comme Sarkozy au demeurant, à juger que la crise actuelle est celle des banques et plus généralement du capitalisme : il est pourtant patent que c'est bien l'endettement des États qui génère actuellement des inquiétudes. Monsieur Mélenchon accepterait-il de continuer de prêter de l'argent à quelqu'un qui s'endette toujours plus pour le rembourser ? J'en doute. Il y a bien quelqu'un qui a agi de cette manière, mais sans le dire à ses prêteurs : un certain Madoff. Il a fait faillite, ruiné des centaines de milliers d'individus et est en prison aux USA pour quelques siècles. En effet, fatalement, un jour, quelqu'un a fini par exiger les rendements qu'il promettait puis le remboursement des sommes engagées : comme Madoff ne trouvait plus de prêteurs, toute sa pyramide s'est effondrée. Voilà ce qui attend nos États et que ne semble pas comprendre Monsieur Mélenchon.

    Quand Monsieur Mélenchon promet de payer toute une série d'avantages aux Français avec de l'argent qu'il n'a pas, Monsieur Mélenchon fait son Madoff.

    Mélenchon a également estimé qu'avec Bayrou on avait un petit FMI à domicile : c'est justement pour éviter une telle humiliation qu'il faut se garder de conduire Monsieur Mélenchon et ses amis au pouvoir. Tout l'effort du projet national et européen de Bayrou c'est justement de ne jamais devoir d'argent à la Chine ou au FMI. Or, nous en sommes actuellement là...

    Cela dit, un débat serait une bonne chose, chacun pourrait se faire une idée, à commencer par les électeurs de gauche qui devront bien réfléchir aux futurs alliés de leur poulain s'il gagne. La question est simple : vaut-il mieux un Hollande président allié avec un Mélenchon ou un Bayrou président allié avec un Hollande ? Je pense que cette question mérite réflexion...

    Sans mettre la blogosphère de la gauche modérée devant une telle alternative, je voudrais en revanche lui demander comment elle compte gérer une éventuelle alliance avec Jean-Luc Mélenchon et ses idées : il me semble que parmi ces modérés, on peut compter des blogueurs tels que El Camino, Jegoun , Gularu , Philippe Sage ou encore Variae pour en citer quelques uns que je lis sur leurs blogues et sur twitter (Admirez ma connaissance fine de la Batavosphère : ceux-là ont soutenu très rapidement François Hollande, parfois même avant DSK ; je ne les cite pas au hasard parmi plusieurs blogs de gauche, loin de là.). A ceux-là j'ajoute aussi mon camarade Laurent, un blogueur radical (de gauche) qui a la particularité d'avoir soutenu Bayrou en 2007. Il s'est rangé ces derniers mois derrière François Hollande : restera-t-il aussi sûr de son choix, si le PS aligne une partie de ses positions sur celle de Jean-Luc Mélenchon (ce qui est d'ailleurs déjà partiellement le cas) ?

    J'en profite encore pour ajouter à la liste un authentique gauchiste (un vrai, pas comme les camarades blogueurs de gauche que j'appelle gauchistes pour les provoquer alors que je sais qu'ils sont sociaux-démocrates, globalement) mais avec une question différente : que fera-t-il si une partie du PS persiste dans l'intention de proposer une alliance qui aille de Mélenchon jusqu'à Bayrou ?

    Cela étant dit, je conclus aussi en précisant que j'ai beaucoup de respect pour Mélenchon et que je ne lu fais en aucun cas l'affront de confondre son parti avec le Front National, comme c'est de bon ton de le faire parfois dans nos médias. 

  • Non, Ivan Rioufol, Bayrou ne fera pas du Le pen light...

    J'ai lu avec attention le dernier billet d'Ivan Rioufol évoquant la candidature présidentielle à venir de François Bayrou. Je vais être lapidaire. Ivan Rioufol pense que Bayrou n'a aucune chance d'être le troisième homme de la présidentielle parce qu'il laisse, selon lui, comme les autres candidats, 40% de Français seuls face à la mondialisation et au multiculturalisme.

    Je ne peux que constater qu'Ivan Rioufol, comme la plupart de la classe politique, tient un discours convenu sur la mondialisation. La mondialisation n'est pas en tant que telle responsable de nos maux. Ce n'est pas à l'extérieur ni contre l'extérieur mais en nous-mêmes, en France, que nous trouverons les remèdes à nos maux. C'est, je crois le fond du message de François Bayrou et c'est bien pour cela qu'il s'oppose radicalement au discours de quelqu'un comme Madame Le pen, par exemple.

    Quant à juger que les humanistes mépriseraient le peuple, j'avoue que le sens du ridicule de Monsieur Rioufol est pour le moins mordant : qui écrit dans le même billet qu'un appel au sursaut national est d'autant plus pathétique qu'il invite les Français à acheter français ? Monsieur Rioufol est mal informé : en réalité, la question figure sous forme de sondages en ligne sur de nombreux sites ces derniers jours parce que François Bayrou l'a amenée dans la campagne !!! Et un sondage récent sur le Made in France indiquait que de nombreux Français étaient prêts à payer un peu plus s'ils avaient l'assurance de faire travailler des ouvriers français. 

    Qui se moque du peuple et des classes populaires françaises, les premières intéressées par une telle proposition ? François Bayrou ou Ivan Rioufol ? Sans doute faut-il sentir dans le propos d'Ivan Rioufol le mépris pour les petits ateliers de production français et la sueur qui en perle...

    Ivan Rioufol estime que François Bayrou se montre incapable de se confronter à la crise de la cohésion nationale : c'est pourtant lui qui en 2007 avait fait de la culture, et quand je parle de culture, je parle de culture national, l'arc-boutant principal de tout son programme.

    Donc, NON, Monsieur Rioufol, nous ne ferons ni des étrangers, comme le FN, ni des riches comme les Socialistes, ni des fonctionnaires comme l'UMP, ni des entreprises comme Monsieur Mélenchon, ni des banques ou des agences de notation comme les uns et les autres les bouc-émissaires pratiques de nos propres échecs.

    Nous soutenons Bayrou parce que nous pensons que notre redressement ne passe pas par un procès envers nos semblables mais par un effort partagé pour relever la tête. Et parce que nous avons foi en l'intelligence française, nous pensons que les Français sont capables de relever ce défi avec nous : c'est ce que nous leur proposons en les invitant à soutenir François Bayrou à l'élection présidentielle et à voter pour lui.

  • Programme de gauche, programme de droite

    Trop drôle. Je parlais des hérissons hérissés dans mon dernier billet (où je donnais un échantillon des soutiens de Bayrou sur la Toile), là, je ne résiste pas à la tentation de publier leur vision du programme de Sarkozy pour 2012 :-)

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  • Battons le rappel des troupes qui se battront pour Bayrou

    Un journaliste m'a récemment contacté parce qu'il cherchait quelques bonnes adresses de bogueurs soutenant Bayrou et plus généralement d'e-militants centristes et/ou démocrates.

    Je vais lui filer un coup de main, tiens. Bon, d'abord, y'a moi :-) Mais je ne suis pas seul !

    Parmi les soutiens indéfectibles de Bayrou, même si parfois critiques, il y a deux blogues qui émergent par-dessus tous les autres, au sein de la blogosphère centriste et démocrate. J'ai nominé.....

    Démocrate sans frontières et Humeurs de vaches ! Publications régulières, analyses sociales, politiques et économiques, commentaires sur de l'international, rien n'échappe à leurs plumes acérées.

    On compte ensuite parmi les fidèles, l'improbable Orange Sanguine, dont le blogue a une vocation autant locale que nationale.

    On ne peut passer à côté du blogue de David Guillerm, délégué à la communication des jeunesses démocrates.

    La Taverne des Poètes a longtemps sévi sur AgoraVox avant de se décider à sauter le pas et à ouvrir un blogue sur lequel il commente l'actualité en poésies et en chansons.

    Démocratix était déjà là en 2007. Il répondra à nouveau présent en 2012 , tout comme Michel Hinard qui a été de tous les combats !

    Aktès, le blogue d'un Do tank militant publie régulièrement des échantillons de ses analyses.

    Jérôme Charré n'a jamais quitté la barque : gageons qu'il sera à nouveau à la manoeuvre par les temps qui courent !

    Yves Delahaie est apparu tardivement dans la blogosphère, mais son talent fait fureur et il est régulièrement repris par le plus du Nouvel Observateur !

    Le Blog du Démocrate, l'un des plus anciens, vient de reprendre ces derniers jours du service et annonce qu'il soutiendra Bayrou.

    Impossible, ensuite, de rater l'encyclopédiste du Centre, Hervé Torchet. Militant centriste depuis toujours, c'est la mémoire de cette sensibilité politique sur la Toile.

    L'Abeille orange dont la venue sur la toile est d'abord liée à la défense de ces petits insectes dont Virgile a tant vanté les mérites s'est au fil du temps diversifié.

    Polluxe n'est pas une militante démocrate, mais ses sympathies pour Bayrou et le MoDem sont patentes depuis fort longtemps.

    Téo Toriatte (Centrisme et Démocratie) offre des analyses souvent construites et intéressantes sur son blogue.

    Impossible de ne pas mentionner la plus engagée des militantes démocrates, Marianne Kraft ! On a avec elle les atouts d'une experte dans son domaine dès qu'il s'agit d'analyser des données économiques.

    Il y a de nombreux blogues locaux mais, parmi ceux-ci, il me semble que le Canard à l'Orange est l'un des plus emblématiques.

    J'ai gardé le meilleur pour la fin : un petit nouveau, les hérissons hérissés, qui vient d'apparaître, expert ès dessins humoristiques ! Il a inventé une famille de hérissons qui commentent l'actualité. A se tordre de rire !

    J'ai choisi donc la sélection de blogues que je viens de mentionner : il en existe bien d'autres, mais certains nous ont quitté, d'autres ont choisi de se taire faute de temps, d'autres se consacrent à de l'actualité exclusivement locale. J'ai omis volontairement tous les blogues des élus et/ou des cadres du MoDem ou de l'Alliance centriste, mais j'aurais bien sûr pu les évoquer. Disons que je me suis contenté de la garde rapprochée, non pas qu'elle connaisse directement François Bayrou, mais plutôt que sa fiabilité et sa fidélité sont indiscutables. Il existe également une série de blogues sur la plate-forme des démocrates, lesdemocrates.fr . Je n'en ai signalé qu'une très petite fraction ici.

    Outre les blogues, il existe aussi des forums de militants démocrates : Démos est à n'en pas douter celui qui est le plus actif et qui recense le plus d'informations de toutes sortes. Son équipe assure une veille quotidienne sur l'actualité des plus précieuses ! Je mentionne également les plus discrets et secrets "Bloggers de François", mais attention : impossible d'accéder aux informations sensibles là-bas si l'on n'est pas enregistré.

    Il existe également de nombreux militants qui oeuvrent sur twitter (par exemple Matthieu Lamarre) ou encore sur facebook, parfois en grand secret :-)

    Je ferai prochainement une seconde recension des forces démocrates, cette fois plus complète, alors si certains pensent que je les ai malencontreusement oubliés, surtout, qu'ils se signalent !

    MAJ : et voilà. Je savais que j'allais faire des oublis majeurs. C'est une faute que je dois réparer au moins pour Cédric Augustin, l'un de plus anciens soutiens de François Bayrou, et le blog d'Arthur (Patricia Gallerneau) actif également depuis toujours.

  • L'hypersensibilité des électeurs du MoDem à la dette

    Le dernier sondage Ipsos-Logica comporte des enseignements intéressants. J'y note avec plaisir la progression de François Bayrou mais ce qui m'intéresse principalement c'est l'analyse qui est faite du rapport des Français aux dégradations promises par les agences de notation à la France. Tous les Français ne savent pas ce qu'est le AAA de la France. Mais les sympathisants MoDem sont 97% à le savoir !!! Et ils sont également 76% à savoir précisément de quoi il s'agit, loin devant tous les autres électorats.

    Ils sont également plus de 80% à estimer que la politique actuelle est au bon niveau de rigueur ou n'est pas encore suffisante. Le drame au FN, au PS, au Front de gauche, et, jusqu'à un certain degré chez les Verts, c'est qu'on croit que l'actuel gouvernement va trop loin alors qu'il n'a pas même commencé une vraie politique de rigueur. C'est encore au MoDem enfin que l'on prend à sa juste mesure la gravité d'une dégradation de la note de la France.

    La lecture de quelques blogues de gauche est édifiante : à l'image de leurs semblables ils ne voient que machinations ou délires libéraux là où la sonnette d'alarme ne cesse pourtant de retentir. Je suis navré de voir mes compatriotes foncer ainsi dans le mur en chantant. Nous sommes tous dans la même barque et s'il y a un crash, il concernera tout le monde.

    En réalité, nous n'avons plus tellement le choix. Nous devons retrouver un budget à l'équilibre impérativement. Ce qui est très agaçant, en revanche, et marque l'absence de stature d'homme d'État de Nicolas Sarkozy, c'est sa volonté d'instrumentaliser nos actuelles difficultés pour mettre son opposition (gauche et centre) en difficulté. Demander de voter maintenant la Règle d'Or alors qu'il a eu 5 ans pour le faire, c'est vraiment prendre ses opposants pour des imbéciles. Et ce n'est pas faute de la part de ses alliés néo-centristes de le lui avoir demandé.

    Cela dit, j'aimerais bien entendre une contre-proposition réaliste dans l'opposition, pas des incantations, et, à l'heure actuelle, il n'existe que celle de Bayrou...

  • l'Arme utile existe contre l'Armageddon monétaire

    Dans la Bible, Armageddon est le lieu de l'ultime combat du bien contre le mal, de l'ordre contre le chaos. Hashtable nous le promet tous les jours pour l'euro.

    Il existe pourtant une manière très simple de soutraire Midgard au feu dévorant du Ragnarok des dettes : l'arme ultime s'appelle l'équilibre budgétaire. 

    Votez et réalisez des exercices budgétaires en équilibre et finie la crise de l'euro. Ce n'est pas plus compliqué que cela. Finalement, comme l'observait Christian Blanc dans La croissance ou le chaos, en 2005, indépendamment de toutes idéologies politiques, ce qui compte, ce n'est pas tant de taxer plus ou au contraire de réduire la dépense publique, mais d'abord d'assurer l'équilibre du budget.

    Il existe donc au sein de chaque camp idéologique une nouvelle ligne de fracture : elle oppose les vertueux aux licencieux qui espèrent dépenser toujours plus sur le dos des autres.

    On peut être marxiste, alter-mondialiste, libéral, socialiste, conservateur, facho ou tout ce que vous voudrez et s'avérer ou licencieux ou vertueux dans le domaine budgétaire. Soyons honnête : y'en a moins tout de même chez les alter et les fachos que chez les libéraux, les démocrates-chrétiens ou les sociaux-démocrates. Moins, certes, mais en fait, il n'y en a pas beaucoup tout court...

    Les accusations dont fait l'objet l'Allemagne actuellement sont incroyables. Je juge le peuple français et sa classe politique vraiment sur la mauvaise pente.

    C'est la faute des riches, puis des marchés, puis des banques puis les agences de notation et maintenant de l'Allemagne. La recherche permanente du bouc-émissaire, en somme. Pas le moindre début de remise en question à la notable exception de Bayrou qui le dit depuis un moment déjà : les problèmes, en France, ne viennent pas des autres mais de nous.

    Une fois qu'on aura compris que le ciel nous aidera que lorsque nous nous aiderons nous-mêmes, on pourra commencer à débattre.

    En tout cas, pour ce qui concerne l'euro, que chaque pays trouve une ligne enfin vertueuse, et il est sauvé. C'est, je crois ce vers quoi tendent les pays du Nord à commencer par l'Allemagne. On peut espérer que cela soit le virage italien avec Mario Monti, et on attend toujours une direction en France...

  • L'Allemagne commence à comprendre qu'elle se tire une balle dans le pied...

    Je suis assez étonné des divers compliments qui ont pu être décernés à Angela Merkel depuis la crise de l'euro. Elle est objectivement nulle. Elle n'a rien compris, et, non seulement elle a mis en danger l'euro, mais elle est également une menace pour son propre pays.

    Depuis le début de cette crise, la position de l'ADLE et particulièrement du MoDem, en Europe, c'est de mutualiser les dettes en créant des euro-bonds, d'une part, et ensuite, de permettre à la BCE de les acheter, non au coup par coup mais à volonté et sans restriction.

    Bien sûr, il faut entourer une telle pratique de solides garde-fous afin de ne pas pousser au vice les dépensiers qui pourraient croire qu'il y a un puits sans fond derrière leurs déficits désormais.

    Mais à côté de cela, il y aurait là une belle occasion de coller une baffe monumentale aux spéculateurs de toute sorte : si la BCE achète les obligations des États européens et dispose du simple pouvoir de le faire sans restriction, je vous parie tout ce que vous voulez que les taux d'intérêt même des pays les plus endettés comme la Grèce vont baisser à vue d'oeil.

    Comme l'Allemagne fait de l'inflation une obsession, Merkel freine des deux fers depuis le début de cette crise et pousse à ce que chaque État se débrouille tout seul en jugulant ses déficits.

    Que l'on soit vertueux est une bonne chose, mais il ne s'agit pas d'abjurer toute intelligence pour autant. A force de laisser penser aux marchés que chaque pays ne devait s'en remettre qu'à lui-même, Merkel a propagé le doute (qui s'alimentait de toutes façons largement de la dette de chaque État). 

    Le problème, quand on crache à la gueule de quelqu'un, c'est que s'il y a un coup de vent, le glaviot vous revient dans la tronche. 

    Tous les prêteurs se méfient de la zone euro, maintenant. Y compris de l'Allemagne, en dépit de sa rigueur et de son AAA. Résultat des courses, les taux allemants montent !

    Merkel ne veut pas voir l'argent allemand dépensé chez des paniers percés, ça, je peux encore le comprendre, mais elle bloque aussi la nécessaire évolution de la BCE avec une absence de vision à long terme totale.

    Bayrou a dit que Sarkozy avait mal géré la crise depuis le début : je lui donne raison. Il fallait aller au clash sur le rôle de la BCE avec l'Allemagne. Au pire, l'Allemagne se retirait de l'euro et tous les autres pays donnaient enfin à la BCE le rôle de banque centrale qui devrait lui revenir de longue date. Les Américains ne sont pas un exemple, mais ils agissent ainsi depuis fort longtemps. 

    Sarkozy est nettement moins coupable que Merkel au sens où il essaie tout de même de pousser l'Allemagne à accepter cette solution, mais, en public, il se contente de grands mouvements de menton envers l'Italie ou la Grèce au lieu de défendre publiquement becs et ongles cette indispensable évolution.

    C'est tout de même terrible : la solution, on la connaît, et nous sommes de plus en plus nombreux à la dire. De même, la crise de la dette des États avait été annoncé, comme celle de l'immobilier, au demeurant, dont les subprimes ne sont qu'un avatar.

    A l'heure actuelle, c'est en effet, comme le fait souvent valoir Marielle de Sarnez, de plus d'Europe dont nous avons besoin. Même les mélenchonistes et consorts l'ont compris (Mélenchon est favorable à l'euro). Il n'y a plus que le FN pour dire le contraire.

    On peut dire, en somme qu'il y a trois positions en Europe :

    - les nationalistes et souverainistes, qui pensent que chaque pays peut jouer sa partition, mais s'exposent à de sévères mesures de rétorsion avec leur protectionnisme

    - les docteurs de la foi ès orthodoxie qui ne veulent surtout pas voir l'Europe agir comme un État pourrait le faire, notamment avec une banque centrale qui soit se contenter d'ajuster des taux.

    - les individus de bon sens qui veulent plus d'Europe afin que puissent être prises les décisions nécessaires.

    Attention, toutefois, dans la 3ème catégorie, il y a bon nombre de paniers percés qui ont conduit nombre d'États européens là où ils en sont : ce sont évidemment ceux-là qui éveillent la méfiance des docteurs de la foi. Satisfaction : le MoDem et plus généralement les partis de l'ADLE ne font pas partie de ces paniers percés :-)

    Il est encore temps d'agir, alors vite, maintenant, et, Messieurs les Allemands, dégagez Angela aux prochaines élections...

  • Bayrou et la mauvaise foi inébranlable de la gauchosphère

    Il y a une remarque de Maître Jean (Véronis) datant d'il y a deux trois ans qui m'a toujours fait rigoler : c'était le bon temps où évoquant le haut du classemment de feu wikio (devenu aujourd'hui ebuzzing) il parlait de "clique" et songeait à modifier les algorithmes du classement (ce qu'il a d'ailleurs fini par faire).

    Clique, ça me plaît bien comme mot. J'aime bien. Tiens, ça me rappelle un autre souvenir : au temps de la splendeur des newsgroups et de Usenet, il était de bon temps d'entrer sur le forum consacré à l'évolution des hiérarchies Usenet-fr en saluant les divers interlocuteurs d'un tonitruant "Salut, la meute !"

    C'était la fête au Béarnais, aujourd'hui, au sein de la clique (constituée à 95% de blogues de gauche) : on faisait semblant de ne pas comprendre le projet économique de Bayrou, ou alors, à défaut, on le déformait.

    Voyons : chez l'Nicolas, par exemple, on s'évertuait à démontrer que la retraite par points était le cheval de Troie de la retraite par capitalisation. Ah ? Que l'on me cite un seul pays dont un système de retraite par points ou comptes notionels qui aurait fait de la capitalisation la pierre angulaire de leur financement ! J'attends...

    Mtislav, avec un aplomb extraordinaire, associait, en commentaires, dans un même panier le projet de plan de François et la planification soviétique. J'avoue qu'il m'en bouchait un coin, sur ce coup-là. Trop fort ! Il faut dire qu'à gauche on tente de nous rejouer la grande comédie un peu éculée de 2007 en expliquant à qui veut l'entendre que le centre, c'est au fond à droite. A défaut, on espère juste y voir une opportunité de piquer des voix à Sarko. Et ce n'est pas grave si l'évidence des dernières années montre la vacuité et la mauvaise foi crasse de telles déclarations...

    Mtislav entonnait ensuite le traditionnel couplet de gauche sur les vilaines agences de notation de mèche avec les promoteurs de la retraite par répartition. Il fallait oser, mais il l'avait fait...Au fait, quand il a de la fièvre, il jette le thermomètre à la poubelle ?

    L'Nicolas n'était pas en reste en assurant que Bayrou allait s'attaquer aux 35 heures : bien que Bayrou n'ait jamais été favorable à cette mesure, il vient justement aujourd'hui même de se distinguer nettement d'Hervé Morin qui veut faire travailler 37 heures payées 35, justement parce qu'il estime qu'encore une fois, ce seraient les salariés qui trinqueraient. "je me suis planté en beauté et du coup je m'excuse" ça se dit "mea maxima culpa" en latin.

    Chez Variae, on renvoyait dos à dos Bayrou et Mélenchon. Moi, je n'aurais qu'une seule question à poser au camarade Romain, que je crois social-démocrate : préfère-t-il vivre sous un régime mélenchono-marxiste ou gouverné par une coalition de sociaux-libéraux, de chrétien-démocrates et de libéraux (je parle des libéraux centristes, pas des furieux) ? Qu'il réponde honnêtement à cette question, et qu'il me dise après s'il persiste à renvoyer dos-à-dos Mélenchon et Bayrou...

    Bon, j'aurais bien parlé de la dextrosphère, mais comme elle n'existe pas...difficile ! et puis les gens de droite parlent assez peu de Bayrou sur la Toile. De toutes façons, quand on voit que Sarkozy en est encore à inviter cette vieille ruine décatie de Le Meur à l'Élysée, on voit bien qu'il n'a rien compris à l'évolution des réseaux sociaux au fil des dernières années...

     

  • Bayrou a un plan pour la France

    Le jeu de mot était facile mais c'était trop tentant depuis que j'ai entendu Bayrou proposer de rétablir le Commissariat au Plan.

    Sérieusement, je pense l'idée très intéressante : cela fait maintenant 30 ans que la France se livre à une décentralisation débridée tout en conservant une série de prérogatives au niveau de l'État. Résultat des courses, il y a des doublons à peu près partout.

    Notre défi, c'est de produire en France, comme le dit Bayrou : or, je ne pense pas qu'une région ait le poids économique et géographique suffisant pour prendre des décisions opportunes à elle toute seule, et pourtant, c'est le plus gros échelon après l'État.

    Une planification indicative, à l'heure grave pour notre pays que nous vivons, me paraît donc une structure de bon sens. Au fil du temps, le programme de François Bayrou s'affine, et je pense qu'il a certainement une idée précise derrière la tête.

    Il n'existe aucune action concertée, à l'heure actuelle, pour stimuler la production en France : les communes, les régions, les entreprises agissent chacune dans son coin, prenant les décisions que chacune estime les plus opportunes.

    C'est intéressant de jeter un oeil sur les 11 plans que la France a mis en vigueur depuis 1946. Il me semble que celui de 1975 serait certainement celui qui serait le plus proche de celui que l'on pourrait mettre en  place à l'heure actuelle.

    Toutefois, la mondialisation totale, la financiarisation exponentielle de l'environnement industriel ont modifié la donne : il ne s'agit plus de développer un produit compétitif pour percer, mais de garantir à des investisseurs de forts rendements, et ce, par tous les moyens. C'est sur cette quadrature qu'il faudrait à mon avis travailler, soit que l'on trouve un modèle d'organisation comme la SCOOP, dont le développement ne dépend pas des dividendes versés, soit que l'on trouve des technologies qui génèrent une telle valeur ajoutée que ces derniers suffisent à assurer les rendements voulus.

    Réunir partenaires sociaux, collectivités, entreprises et investisseurs nationaux (entre autres les banques) pour définir une stratégie concertée sur du long terme aurait un sens et rassurerait de nombreux acteurs sur les divers marchés.

    Il reste à voir concrètement comment s'y prendre, mais, sur ce sujet, je crois que François Bayrou a quelques idées qu'il ne devrait pas tarder à dévoiler.