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eurobonds

  • Mutualiser les dettes : une arnaque ?

    Même si officiellement, l'idées d'eurobonds a le vent en poupe au sein de l'Alternative, ou, au moins du MoDem, je me montre de plus en plus sceptique.

    Il y a un problème de fond : nous demandons aux autres peuples européens d'être solidaires des excès des plus dépensiers, et ce alors qu'ils continuent à emprunter pour dépenser toujours plus. Et quand je dis ça, je compte la France dans le lot.

    L'euro, c'est bien sympa, mais il finira par succomber à l'inconséquence des paniers percés. Il faut remettre les choses à leur place : c'est assez insupportable de voir accusés les pays du nord ou l'Allemagne de manquer de solidarité simplement parce qu'ils ont une gestion plus rigoureuse que l'Espagne, la Grèce, l'Italie ou la France.

    Ces pays ont fait déjà beaucoup d'efforts pour des problèmes qui ne sont pas les leurs. Trop facile de dépenser et de demander ensuite la couverture de pays plus sérieux pour pouvoir continuer à dépenser plus que ce que l'on gagne.

    Que l'on réfléchisse un peu : que se passerait-il à votre avis, dans une famille, si un cousin ou même un frère ou une soeur se comportait ainsi ? Cela se passerait mal et même les parents les plus proches finiraient par cesser de prêter au plus prodigue, d'autant plus généreux que l'argent ne serait pas le sien.

    Les eurobonds, c'est se donner une nouvelle facilité pour continuer à dépenser encore plus l'argent que l'on n'a pas. Si on ne veut pas avoir de soucis avec les taux d'emprunt, c'est très simple, il suffit de présenter un budget en équilibre et le problème est réglé.

    C'est à chaque pays de réfléchir à ses dépenses. Le principe général qui consiste à faire toujours payer à certains les dépenses des autres commence à bien faire, et ce que je dis pour les États vaut aussi pour les individus et les impôts.

    Tenez, par exemple : il paraît que la fonction publique territoriale a trouvé moyen d'embaucher 31 000 fonctionnaires supplémentaires ces dernières années. Nous en avons les moyens ? Ou même seulement la nécessité ?

    J'ai une idée simple : finie la redistribution via l'État. Que chaque commune finance ses dépenses avec ses seuls revenus, c'est à dire les impôts qu'elle perçoit et, tant qu'à faire, l'interdiction de contracter la moindre dette. Plus de dotation de l'État. L'impôt au plus proche, rien de mieux que la proximité.

    Je suis certain que nombre d'édiles commenceraient à y réfléchir à deux fois avant de préparer de nouvelles et somptuaires dépenses.

  • L'Allemagne commence à comprendre qu'elle se tire une balle dans le pied...

    Je suis assez étonné des divers compliments qui ont pu être décernés à Angela Merkel depuis la crise de l'euro. Elle est objectivement nulle. Elle n'a rien compris, et, non seulement elle a mis en danger l'euro, mais elle est également une menace pour son propre pays.

    Depuis le début de cette crise, la position de l'ADLE et particulièrement du MoDem, en Europe, c'est de mutualiser les dettes en créant des euro-bonds, d'une part, et ensuite, de permettre à la BCE de les acheter, non au coup par coup mais à volonté et sans restriction.

    Bien sûr, il faut entourer une telle pratique de solides garde-fous afin de ne pas pousser au vice les dépensiers qui pourraient croire qu'il y a un puits sans fond derrière leurs déficits désormais.

    Mais à côté de cela, il y aurait là une belle occasion de coller une baffe monumentale aux spéculateurs de toute sorte : si la BCE achète les obligations des États européens et dispose du simple pouvoir de le faire sans restriction, je vous parie tout ce que vous voulez que les taux d'intérêt même des pays les plus endettés comme la Grèce vont baisser à vue d'oeil.

    Comme l'Allemagne fait de l'inflation une obsession, Merkel freine des deux fers depuis le début de cette crise et pousse à ce que chaque État se débrouille tout seul en jugulant ses déficits.

    Que l'on soit vertueux est une bonne chose, mais il ne s'agit pas d'abjurer toute intelligence pour autant. A force de laisser penser aux marchés que chaque pays ne devait s'en remettre qu'à lui-même, Merkel a propagé le doute (qui s'alimentait de toutes façons largement de la dette de chaque État). 

    Le problème, quand on crache à la gueule de quelqu'un, c'est que s'il y a un coup de vent, le glaviot vous revient dans la tronche. 

    Tous les prêteurs se méfient de la zone euro, maintenant. Y compris de l'Allemagne, en dépit de sa rigueur et de son AAA. Résultat des courses, les taux allemants montent !

    Merkel ne veut pas voir l'argent allemand dépensé chez des paniers percés, ça, je peux encore le comprendre, mais elle bloque aussi la nécessaire évolution de la BCE avec une absence de vision à long terme totale.

    Bayrou a dit que Sarkozy avait mal géré la crise depuis le début : je lui donne raison. Il fallait aller au clash sur le rôle de la BCE avec l'Allemagne. Au pire, l'Allemagne se retirait de l'euro et tous les autres pays donnaient enfin à la BCE le rôle de banque centrale qui devrait lui revenir de longue date. Les Américains ne sont pas un exemple, mais ils agissent ainsi depuis fort longtemps. 

    Sarkozy est nettement moins coupable que Merkel au sens où il essaie tout de même de pousser l'Allemagne à accepter cette solution, mais, en public, il se contente de grands mouvements de menton envers l'Italie ou la Grèce au lieu de défendre publiquement becs et ongles cette indispensable évolution.

    C'est tout de même terrible : la solution, on la connaît, et nous sommes de plus en plus nombreux à la dire. De même, la crise de la dette des États avait été annoncé, comme celle de l'immobilier, au demeurant, dont les subprimes ne sont qu'un avatar.

    A l'heure actuelle, c'est en effet, comme le fait souvent valoir Marielle de Sarnez, de plus d'Europe dont nous avons besoin. Même les mélenchonistes et consorts l'ont compris (Mélenchon est favorable à l'euro). Il n'y a plus que le FN pour dire le contraire.

    On peut dire, en somme qu'il y a trois positions en Europe :

    - les nationalistes et souverainistes, qui pensent que chaque pays peut jouer sa partition, mais s'exposent à de sévères mesures de rétorsion avec leur protectionnisme

    - les docteurs de la foi ès orthodoxie qui ne veulent surtout pas voir l'Europe agir comme un État pourrait le faire, notamment avec une banque centrale qui soit se contenter d'ajuster des taux.

    - les individus de bon sens qui veulent plus d'Europe afin que puissent être prises les décisions nécessaires.

    Attention, toutefois, dans la 3ème catégorie, il y a bon nombre de paniers percés qui ont conduit nombre d'États européens là où ils en sont : ce sont évidemment ceux-là qui éveillent la méfiance des docteurs de la foi. Satisfaction : le MoDem et plus généralement les partis de l'ADLE ne font pas partie de ces paniers percés :-)

    Il est encore temps d'agir, alors vite, maintenant, et, Messieurs les Allemands, dégagez Angela aux prochaines élections...