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Bayrou a un plan pour la France

Le jeu de mot était facile mais c'était trop tentant depuis que j'ai entendu Bayrou proposer de rétablir le Commissariat au Plan.

Sérieusement, je pense l'idée très intéressante : cela fait maintenant 30 ans que la France se livre à une décentralisation débridée tout en conservant une série de prérogatives au niveau de l'État. Résultat des courses, il y a des doublons à peu près partout.

Notre défi, c'est de produire en France, comme le dit Bayrou : or, je ne pense pas qu'une région ait le poids économique et géographique suffisant pour prendre des décisions opportunes à elle toute seule, et pourtant, c'est le plus gros échelon après l'État.

Une planification indicative, à l'heure grave pour notre pays que nous vivons, me paraît donc une structure de bon sens. Au fil du temps, le programme de François Bayrou s'affine, et je pense qu'il a certainement une idée précise derrière la tête.

Il n'existe aucune action concertée, à l'heure actuelle, pour stimuler la production en France : les communes, les régions, les entreprises agissent chacune dans son coin, prenant les décisions que chacune estime les plus opportunes.

C'est intéressant de jeter un oeil sur les 11 plans que la France a mis en vigueur depuis 1946. Il me semble que celui de 1975 serait certainement celui qui serait le plus proche de celui que l'on pourrait mettre en  place à l'heure actuelle.

Toutefois, la mondialisation totale, la financiarisation exponentielle de l'environnement industriel ont modifié la donne : il ne s'agit plus de développer un produit compétitif pour percer, mais de garantir à des investisseurs de forts rendements, et ce, par tous les moyens. C'est sur cette quadrature qu'il faudrait à mon avis travailler, soit que l'on trouve un modèle d'organisation comme la SCOOP, dont le développement ne dépend pas des dividendes versés, soit que l'on trouve des technologies qui génèrent une telle valeur ajoutée que ces derniers suffisent à assurer les rendements voulus.

Réunir partenaires sociaux, collectivités, entreprises et investisseurs nationaux (entre autres les banques) pour définir une stratégie concertée sur du long terme aurait un sens et rassurerait de nombreux acteurs sur les divers marchés.

Il reste à voir concrètement comment s'y prendre, mais, sur ce sujet, je crois que François Bayrou a quelques idées qu'il ne devrait pas tarder à dévoiler.

Commentaires

  • Je crains que cette idée de planification industrielle ne soit un mythe du passé. En plus d'une simplification frastique des réglemtations de l'emploi et d'une baisse du coût du travail, je crois davantage à une décentralisation aboutie pour ouvrir la porte à des investissements industriels... dans des secteurs à moyenne et haute valeur ajoutée.

    Concernant l'industrie plus basique, le SMIC constitue un blocage définitif. C'est un choix de société pour les moins qualifiés, main d'oeuvre potentielle d'une industrie à faible valeur ajoutée que nous préférons voir au chômage que payés des salaires trop bas.

  • Bonjour Aurélien
    Je me doutais que l'idée déplairait aux libéraux :-) Je crois que Bayrou ne pense pas à une planification lourde, loin de là, mais plutôt à un think tank géant pour définir des objectifs communs, genre : plusieurs entreprises savent qu'elles vont devoir disposer spécifiquement d'un équipement, dans le cadre de grandes retrouvailles, une stratégie concertée peut être définie avec l'État, par exemple.

  • ;-)) Plusieurs points sont intéressants dans son programme, bien que la hausse de pression fiscale nous oppose (je pense que c'est une erreur qui pourraitcoûter cher). Cela dit, afficher une réduction du déficit de 100 milliards, et notamment 50 milliards de dépenses publiques, ça va dans le bon sens. Ce n'est qu'un plancher dans les coupes, mais le premier proposé par un candidat. Il faut en effet en profiter pour refonder le rapport de l'individu et de la société avec l'Etat.

    La retraite à points est une bonne étape. Sur la sécu, il faudra un peu d'ambition de modernisation.

    Ne pas toucher au statut de la fonction publique risque de compliquer la nécessaire modernisation de l'Etat, et sa transformation en agences autonomes comme la plupart des pays ont procédé. A suivre.

  • Je trouve intéressant cette planification à condition qu'on ne tombe pas dans le tout contrôle ce qui empêcherait l'innovation. Mais je n'ai aucun doute sur le fait que la proposition de Bayrou se developperait autour de l'innovation et de la prise de risque.

    le soucis en France s'est que les investisseurs sont frileux, que la création et l'innovation sont freinées par les démarches administratives...

    Il y a du boulot et il faudra nécessairement réunir tout le monde autour de la table si on veut relever les défis de demain.

  • Nous n'avons pas le choix c'est ça ou crever ...

  • Sans conditions... Nous n'avons pas le choix c'est ça ou crever.

  • @L' hérétique,
    Vous ai lu ailleurs jouer les guerriers...Sans vouloir remettre en cause vos propos, ni ceux "d'éminents" espécialistes webesques, la retraite par points autorise la prise en compte de la pénibilité, peut aussi protéger les femmes ou hommes seuls(es) avec enfant(s) fragiles. De plus très éloigné du système allemand passé à la capitalisation, quand à la Suède^^^pdlol!
    En ce qui concerne le droit du travail, p'tr ben qu'il y a inspiration du domaine allemand...Qui fonctionne plutot bien.
    @+

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