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Société - Page 40

  • Les islamistes n'auront pas d'états d'âme

    Des parents américains se sont montrés scandalisés après une fouille au corps (enfin, avec palpations) de leur petite fille de six ans. Je pense qu'il faut être clair : ce que l'on peut contester, c'est le manque de pédagogie de la douanière qui s'est occupée de la fouille. Elle aurait du lui expliquer que ces contrôles étaient nécessaires non parce qu'ils étaient dirigés contre elle, mais parce qu'il fallait que d'éventuels criminels comprennent qu'ils ne pourraient pas utiliser l'innoncence des enfants pour commettre leurs forfaits. Voilà ce qu'il fallait lui dire. 

    Mais cela étant établi, il faut bien comprendre que les islamistes intégristes (ou encore les zélateurs fanatiques de certaines sectes millénaristes) n'auront aucun état d'âme à utiliser des enfants et à les faire exploser s'ils peuvent dissimuler une bombe ainsi. Absolument aucun quand on considère les atrocités infâmes qu'ils commettent envers des enfants là où ils tiennent les rênes du pouvoir.

  • Que faire de la prostitution ?

    Les députés français envisagent d'imiter Suède pour éradiquer la prostitution en pénalisant le client.

    Cela me semble une bonne chose, mais, il faut examiner de près l'exemple suédois. Pendant les deux premières années, les pouvoirs publics suédois n'ont pas obtenu de résultats sensibles. Ce n'est que lorsqu'ils ont mis en place une politique de réinsertion des ex-prostituées et de formation des forces de police et des institutions judiciaires pour sensibiliser ces dernières au sort des prostituées que les effets de la loi ont enfin commencé à se faire sentir.

    Quand la police a compris que le milieu de la prostitution était un agent infectieux en termes de criminalité et que sa disparition permettait à ses services de se concentrer sur les autres aspects de la criminalité, elle est alors devenue coopérative. Il en a été de même pour la justice.

    En France, le chemin sera long : l'imbécile loi qui punit le raccolage n'a toujours pas été abolie (même si elle n'a plus longtemps à vivre en raison d'une directive européenne qui établit clairement qui est la victime dans la prostitution) et il n'y a aucun projet particulier de réinsertion ni de sensibilisation en dehors du secteur associatif.

    J'en profite pour battre en brèche une idée tordue qui a fait longtemps son chemin : la prostitution empêcherait certains violeurs potentiels de passer à l'acte. C'est parfaitement faux. Au contraire, l'idée que l'on peut traiter comme moins que rien et traîner dans la boue une femme contribue à faciliter le passage à l'acte.

    Bien loin de protéger les prostituées, partout où elles ont été légalisées, leur sort a empiré et la prostitution a explosé.

    Il reste à régler le cas de la pornographie : lutter contre la prostitution, c'est affirmer que le corps d'une femme (ou d'un homme) ne peut être rétribué en échange de faveurs sexuelles. Évidemment, la pornographie, ce ne sont pas des faveurs mais, il n'en reste pas moins que femmes et hommes vendent bien leurs corps pour les simuler.

    Je ne crois pas qu'il faille viser une société aseptisée. Trop peser sur le balancier finit par produire l'effet inverse de l'effet voulu, et, comme dit le proverbe, qui trop embrasse mal étreint, d'autant que la frontière avec l'érotisme n'est pas toujours nette. A terme, oui, ce pourrait être un but, mais la contre-partie, c'est sans doute une société libérée d'un certain nombre de tabous en matière de sexualité et de nudité, c'est à dire quelque chose encore d'assez lointain.

  • Mères célibataires, la galère...

    Je me suis toujours demandé comment faisaient les mères célibatires. Chaque fois que je vois un reportage sur le sujet, je constate que c'est un parcours du combattant. En somme, une fois la journée de travail finie, une deuxième journée commence, et encore, dans le meilleur des cas, si des difficultés supplémentaires ne viennent pas s'adjoindre (enfants malades, ou plus difficile encore, en proie à une affection chronique, difficultés à l'école, et cetera...).

    Des Fantines modernes, ombres de nos cités du XXIème siècle, peuplent nos villes et nos campagnes, trimant et bûchant envers et contre tout.

    Je me suis longtemps demandé comment une femme pouvait être à la fois mère et père pour son enfant. A vrai dire, j'ai trouvé des éléments de réponse assez intéressants chez Aldo Naouri, donnant un entretien au webzine aufeminin.com.

    Aldo Naouri se dresse frontalement contre une idée reçue qui serait que la mère protège et le père fixe les limites. En réalité, fait-il observer, le "non" maternel est dit aussi bien en son nom propre qu'en celui du père. 

    Pour Aldo Naouri, le travers dans lequel il convient de ne pas verser, c'est de vouloir séduire son enfant en se refusant à le frustrer. Il estime d'ailleurs que les problèmes qui surgissent à l'adolescence sont ceux qui n'ont pas été résolus dans l'enfance.

    Le départ du compagnon, la difficulté à se recomposer, sont des angoisses prégnantes pour les Françaises. Selon une étude du CSA que 20Minutes cite, c'est près d'un tiers des Françaises qui craignent de se retrouver un jour isolées avec un enfant.

    Près de 1.8 millions de foyers sont monoparentaux en France, et dans 85% des cas, c'est la mère qui s'occupe des enfants. S'il fallait ajouter à ces chiffres les pères démissionnaires, nul doute qu'ils exploseraient...

    Ce sont évidemment ces familles qui subissent les handicaps les plus lourds en termes d'accès à l'emploi et au logement, sans parler du pouvoir d'achat...

    Voilà une catégorie de population qui mériterait vraiment que l'on s'intéressât à elle, non ?

  • La violence et les extra-punitifs...

    Dans ma prime jeunesse, je me suis piqué de psychologie, et me suis montré lecteur assidu des Mucchielli père et fils (Alex et Roger). J'ai notamment parcouru avec attention les réactions de défense dans les relations inter-personnelles. Je me souviens notamment de la classification qu'il en faisait selon les caractères des individus. Il distinguait l'impunitif (les malheurs ne sont la faute de personne mais de l'enchaînement des circonstances), l'intro-punitif (c'est ma faute si la centrale nucléaire de Fukushima a volé en éclats) et l'extra-punitif (salauds de profs qui ne savent pas gérer les situations de conflits avec les gentils apprenants).

    Manager, gérer, se former, c'est la grande mode par les temps qui courent. La violence s'accentue à l'école ? Il faut former les profs, ils ne savent pas la gérer. On lance des pavés sur les CRS dans les cités ? Situation de conflit classique avec de gentils jeunes gens qui cherchent simplement à attirer l'attention de la société. Licencié et au chômage suite à délocalisation ? On va vous former pour apprendre à chercher un emploi.

    On a dit du XIXème siècle qu'il était hystérique et du XXème qu'il était névrotique. On pourra dire du XXIème siècle qu'il aura été pervers. On y cultive le bon sentiment, et on y fait de la compassion (surtout quand elle ne coûte rien) l'alpha et l'oméga de toutes choses alors même que notre société devient impitoyable pour les perdants, sur lesquels nous jetons un voile pudique.

    Les associations vertes fleurissent, on évoque la protection des animaux dans le temps même où l'on a industrialisé à grande échelle leur massacre et où espèce sur espèce s'éteignent.

    De grandes marches pour protester contre la violence et les incendies de commissariats, de logements sociaux, d'écoles maternelles, ce crèches, même ? Les briquets qui sont brandis dans les défilés sont ceux-là mêmes qui ont enflammé mèches et bidons d'essence, comme l'observait avec acuité Xavier Darcos il y a une dizaine d'années.

    On porte sur les fonds baptismaux l'enfance ? On conspue (à juste titre) les pédophiles ? Mais pendant ce temps, on organise les défilés de beauté pour enfants, et la mode prévoit pour de toutes jeunes filles des vêtements que des femmes honorables évitent de porter. Côté garçons, c'est la racaille et la mode racaille qui sont portées aux nuées ; le blouson noir autrefois, le rappeur aujourd'hui, le fumeur de joint, le présentateur qui s'en met plein les poches et cetera...

    Les coachs, les invitations à cueillir le jour, les idéologies de développement personnel fleurissent, et dans le même temps, les conditions de travail se sont dégradées au point que nous sommes beaucoup plus proches de la misère de la condition ouvrière du XIXème siècle que nous le pensons. Pour les précaires, c'est "marche ou crève" et il n'y a pas d'autre issue.

    Le grand marché de Noël nourrit les consciences et les charity-business de toutes sortes au moment même où les enfants chinois et nord-coréens se crèvent la carcasse à l'alimenter pour nous.

    On cultive, enfin, le culte du gratuit, le souci de n'avoir aucun effort à faire, et pour la jeunesse, le slogan "citoyen" remplace l'initiative et l'esprit d'entreprise qui sont muselés par tous les moyens.

    L'honneur, le courage, la générosité, la courtoisie sont des valeurs révolues sauf s'ils servent à mener de grands shows télévisés à grand renfort de tapage médiatique.

    Bref, nous baignons dans une société dont l'hypocrisie atteint des sommets.

    Ils sont bien peu aujourd'hui à se tourner vers un modèle de développement humain dont l'individu est le coeur. C'est le chemin emprunté manifestement par Thierry Crouzet dans sa Tune dans le caniveau, qui en dépit des reliquats idéologiques qui marquent sa narration, n'en considère pas moins que ce n'est qu'en se changeant que l'on peut changer le monde. C'est aussi une idée qui est relativement présente dans toutes les associations qui promeuvent le développement durable, comme les Amis de la Terre, par exemple, ou encore dans le programme politique du MoDem dont le préambule annonce la volonté de libérer l'individu et son esprit d'initiative.

    Toutefois, des trois (rares) contre-exemples cités, Thierry Crouzet est le seul à engager autant la responsabilité des individus qu'il n'invite à leur libération.

    Elles sont loin les sagesses pratiques des écoles de l'Antiquité, épicurisme, stoïcisme, pythagorisme, qui faisait de l'être humain et sa capacité à se modifier (ou au contraire à demeurer égal) la pierre angulaire du chemin vers le bonheur.

  • Le droit des filles

    Je ne connaissais pas les Enfantastiques que je viens de découvrir : c'est une chorale d'enfants de l'école d'Ermitage à Maisons-Laffite. Ils ont dédié leur dernière composition aux filles et à la condition des filles dans le monde. J'aime beaucoup. Plan France a pu utiliser ce morceau original dans le cadre de sa campagne en faveur du droit des filles. J'en profite pour rappeler quelques chiffres, issus de leur site.

    - 96 millions de jeunes femmes contre 57 millions de jeunes hommes âgés de 15 à 24 ans ne savent ni lire ni écrire
    - 50 % des agressions sexuelles du monde entier concernent les filles âgées de moins de 15 ans.
    - 82 millions de filles vivant dans les pays de développement et âgées de 10 à 17 ans se marieront avant leurs 18 ans. Plus de 70 000 adolescentes se marient chaque jour.
    - Les femmes ne gagnent que 10 % des revenus mondiaux alors qu’elles effectuent les 2/3 des heures travaillées dans le monde
    - 7,3 millions de jeunes femmes vivent avec le virus du VIH/SIDA comparé à 4,5 millions pour les jeunes hommes
    - 14 millions de filles âgées de 15 à 19 ans accouchent chaque année dans le monde entier.

    Tout à fait accessoirement, ce morceau de musique peut à mon avis percer et débarquer sur toutes les radios rapidement s'il est bien relayé. Au niveau mélodique, il vaut les plus grands succès populaires. Écoutez, vous aimerez...

  • Tout ça pour deux robes longues ?

    J'ai entendu qu'à Saint-Ouen, on veut interdire à quatre élèves de porter des robes longues dans un lycée. Je me demande si on ne pèche pas par excès, en la circonstance.

    Bien sûr, ne nous leurrons pas : il s'agit bien de jeunes filles qui portent le voile en dehors de l'école et dont l'islamisme est patent. Pour autant, dans l'enceinte de l'école, elles en respectent le règlement, portent des tenues de sports quand cela leur est demandé, et cetera.

    Il ne faudrait pas que la chasse au fondamentalisme vire au maccarthysme hystérique. On a le droit de se couvrir le corps si l'on désire l'exposer le moins possible. 

    Soit on impose un uniforme à tout le monde, et la règle est claire, soit on laisse chaque individu s'habiller comme il l'entend, dans les limites de la décence, de l'absence de prosélytisme et de respect des lois de la République.

    Cela dit, les jeunes filles en question n'ont jamais été menacées d'exclusion. On leur a simplement rappelé la nécessité de ne pas faire preuve d'ostensation pour leur pratique religieuse. Il est clair qu'en ajoutant le voile à la robe longue, ne fût-il que sur la tête, elles cherchent certainement la castagne. Et puis quand on voit qui les soutient, ça ne donne pas envie de les défendre. Ce sont là certainement des gamines intoxiquées qui font leur crise d'identité, sans doute avec l'aval au moins partiel de leurs familles.

    Bref, elles se moquent du monde en essayant de contourner la loi. Ce qu'a signifié le lycée à ces élèves, c'est qu'il ne fallait pas trop prendre sa direction pour des imbéciles. 

    Elles ont testé, elles ont vu, maintenant, elles devraient chercher à calmer le jeu : par exemple, garder leur robe longue, mais cesser de venir avec leur voile (elles voient bien que cela énerve passablement la société française, donc qu'elles évitent de faire de la provocation...).

     

  • Une droite pas assez à droite ?

    C'est très amusant toutes les analyses que je lis sur le FN ces derniers jours. On reproche à Sarkozy d'avoir droitisé le FN et d'avoir ainsi ouvert la voie au FN. Ben non, ce n'est pas ça le problème. Le problème, c'est de ne pas avoir droitisé ses actes. Quand j'écoute les gens qui votent pour FN, il y a tout de même des antiennes qui reviennent :

    - le sentiment d'être abandonnés, certes, mais, constamment, l'insécurité et l'immigration. Alors, certes, cela ne préoccupe peut-être qu'une minorité de Français, mais pas de chance, la minorité en question vote pour le FN. 

    - il est possible de faire reculer le FN. C'est juste une question de volonté. Il suffit de donner les moyens matériels et humains appropriés à la police, la gendarmerie et la justice pour fonctionner. C'est tout. A la limite, l'immigration n'est que secondaire, car elle ne préoccupe les Français que pour autant qu'elle génère de l'insécurité. Alors bien sûr, l'insécurité générée est le fait d'une minorité, mais le problème, c'est que cette minorité, on la voit sur tous les fronts des mauvais coups et de la délinquance. Les journalistes ont beau parler de jeunes, de jeunes gens, d'adolescents, de rixes entre bandes, personne n'est dupe. On sait très bien, dès que l'on se penche sur les faits, que ce sont majoritairement des jeunes d'origine immigrée qui sont impliqués.

    - finalement, une politique sécuritaire, une vraie politique de répression, avec les moyens qui vont avec, c'est le plus sûr moyen de faire reculer la xénophobie. 

    Je ris quand j'entends des chroniqueurs parler de ces petits villages ruraux et paisibles qui ne connaissent ni insécurité ni immigration et qui votent pourtant FN. C'est parfaitement faux. En fait, d'ores et déjà, dans certains de ces ensembles péri-urbains, il y a des bandes qui débarquent et sèment sinon la terreur au moins la peur. Alors, certes, peu de faits signalés, mais la peur est là. 

    Ce que Sarkozy et l'UMP ne parviennent pas à comprendre c'est qu'ils ne regagneront pas l'électorat qu'ils ont perdu avec des mots. Il faut des actes, et ces actes ne sont possibles qu'avec des moyens ad hoc. Falsifier les chiffres en annonçant des réussites mirobolantes n'y changera rien. La température, ce sont les faits qu'i fleurissent çà et là dans la presse. Quand les faits (qui sont décidément têtus) baisseront vraiment, c'est à dire qu'on fera parler la matraque et le gnouf chaque fois que nécessaire, à ce moment-là, le FN reculera. 

    Il existe d'autres causes qui favorisent le vote FN, mais j'y reviendrai dans un second billet. De toutes façons, les sondeurs politiques qui sont habitués à raisonner sur des faits et pas sur des discours idéologiques expriment de manière claire ce qu'il en est globalement. 

    Enfin, bon, de toutes façons, je me répète : cela ne fait jamais que quatre ans que je dis les mêmes choses à l'envie sur ce blogue. J'adore d'ailleurs, quand on vient me qualifier de réactionnaire de facho, de droitier, ou encore de sous-marin du Front National...

     

     

  • Carrefour/Restos du coeur, soutenir ou pas ?

    Comme d'autres blogueurs, j'ai reçu une demande des Restos du coeur pour assurer une campagne de promotion de Carrefour et de Danone associée à des repas fournis. Après avoir hésité, j'ai décidé finalement de ne pas la relayer, tout en étant traversé de sentiments contradictoires. Partageons mon avis fait état d'un débat similaire : en fait, je partage en partie l'argumentation de Nicolas, sans toutefois y associer la vulgate gauchiste habituelle. Moi non plus, je ne me vois pas faire la promotion de Carrefour ni de Danone : non parce que ce serait de très méchantes entreprises capitalistes qui font des bénéfices (ah, les vilaines, alors, c'est forcément sur le dos du petit peuple), et encore moins parce qu'elles auraient le devoir de financer les repas des Restos du coeur sur leurs bénéfices. 

    Non, ce n'est pas cela qui me choque dans une entreprise comme Carrefour.

    Ce qui me choque, ce sont les pratiques sociales de ce groupe. J'ai de très bonnes raisons de connaître la Grande distribution. C'est un univers pourri. Le personnel est payé au lance-pierre, on lui décompte de son temps ses passages aux toilettes ou alors on le contraint à se pisser dessus. Il y a des pressions incessantes pour le pousser à travailler plus, parfois pour pas un kopeck. On demande aux vigiles, souvent via une pseudo sous-traitance, des horaires inadmissibles. Quand il s'agit de surfaces plus petites, le kapo de service vient voir nominalement les victimes dominicales désignées pour leur demander un "service" par exemple. Je n'évoque pas non plus le sort fait aux fournisseurs, si du moins ils n'appartiennent pas à de très gros groupes agro-alimentaires. Les ristournes et marges qu'on leur demande sont telles qu'on les condamne à la paille.

    En fait, Carrefour participe de cette précarisation rampante du salariat français : les mêmes qui sortent les trompettes pour claironner leur soutien aux Restos du Coeur sont les premiers à y envoyer leurs travailleurs pauvres, leurs agriculteurs-fournisseurs pressurisés au point de ne plus pouvoir vivre de leur travail. Tapez un peu "Carrefour condamné" dans google.fr et vous aurez un aperçu des pratiques de ce groupe...Condamné une première fois il y a deux ans pour des salaires inférieurs au SMIC, rebelote il y a quelques jours, harcèlement moral, des promos bidon, tiens, même en Chine (étiquetage des prix trompeur), bref, la liste serait vraiment longue à dresser...

    A côté de cela, je reçois parfaitement l'argumentation du blog A perdre la raison ou de celui de Philippe Méoule. D'un point de vue pratique, ils n'ont pas tort d'être pragmatiques avec ceux qui n'ont rien, et c'est vrai que la position de principe comme la mienne, comme celle de jegoun, est commode quand on a l'estomac rempli. Pour moi qui considère la responsabilité individuelle comme le moteur de l'action humaine, évidemment, je ne puis qu'adhérer à leur propos, en tout cas, au moins sur le principe.

    J'ai lu en commentaires chez Jegoun qu'il n'aimait pas la charité. Pourquoi la demande-t-il aux grands groupes, alors ? Moi, j'aime bien la charité. C'est une vertu chrétienne. Une vertu cardinale. Mais surtout, c'est une vertu qui interdit à l'individu de se dédouanner de sa propre responsabilité. Je comprends très bien qu'une telle vertu contrarie et offense le gauchiste engoncé dans ses certitudes, habitué à ce que l'État endosse toute la misère du monde. Une version laïque et gauchiste du Christ rédempteur, quoi...

    Je ne jette évidemment pas la pierre aux Restos : le partenariat stratégique avec la grande distribution est vital pour eux, ne serait-ce que pour des raisons logistiques (se tenir derrière les caisses les jours de fêtes pour tenter de récupérer des surplus alimentaires ou simplement obtenir quelques menues marchandises de la charité individuelle...).

    Mais voilà, je ne veux pas cautionner Carrefour and co. Je préfère mettre la main à la poche pour aider les Restos du Coeur, à titre personnel, que de renvoyer vers un logo de Carrefour.

  • Foutez la paix à l'Islam, à la fin !

    La dernière trouvaille de Copé, c'est d'envisager de légiférer sur la langue que les imams doivent utiliser dans les mosquées. Mais on marche sur la tête en France. N'importe quoi.

    C'est pas un peu fini les débats biaisés avec l'Islam, là, en France ? Enfin, ce n'est pas compliqué : il y a des lois, en France. Quand quelqu'un les enfreint, il est sanctionné. La responsabilité des politiques, c'est évidemment de faire appliquer les lois (comme avec les prières de rue dans le 18ème arrondissement parisien qui sont parfaitement illégales).Qu'il soit musulman, athée ou chrétien ou tout ce que vous voudrez, on s'en f...

    Il y a également des lois contre les sectes. Si l'on s'aperçoit qu'une mouvance, fût-elle religieuse, opprime des individus et procède à d'authentiques lavages de cerveau, il y aussi des lois et même une mission chargé de dresser une liste : la miviludes, je crois.

    Voilà, ce n'est pas plus compliqué que cela. Je crois que Bayrou a très exactement visé dans le mille quand il observe que Marine Le pen est parvenue à faire de la laïcité, principe de tolérance, une arme anti-islam.

    J'aime beaucoup l'image utilisée par Bayrou : c'est un poison mortel pour la France que de dresser les gens les uns contre les autres. Bien d'accord. C'est une spécialité des extrêmes de toute sorte et pas seulement. 

    Plus à droite il va y avoir des responsables politiques pour faire les malins et penser doubler le FN par la droite, plus le FN va grossir.

  • Sarkozy n'est pas comptable du FN mais...

    Je lis décidément beaucoup d'imbécilités ces derniers jours sur le FN et Sarkozy. Mais la pire d'entre elles, c'est d'expliquer que Sarkozy serait la cause de la montée du Fn à cause des débats qu'il amène sur la place publique. A gauche, notamment, mais aussi dans la droite modérée proche du centre (Nouveau Centre), c'est très tendance de faire valoir cet argument.

    Ils sont un paquet à ne pas avoir compris, j'en ai bien l'impression : ce n'est pas en escamotant un débat, en l'esquivant, qu'on parvient à l'éteindre. Au contraire, du coup, Marine Le pen va s'en faire le porte-flambeau.

    Partout en Europe, les populismes gagnent du terrain, et parfois, bien plus qu'en France ! Il faut être insondablement crétin pour ne pas le comprendre. Il n'y a donc pas de phénomène Sarkozy. Au contraire, même Sarkozy avait réussi à siphonner le FN. Le problème, ce sont les actes...

    Pendant que Sarkozy lançait idiotement un ballon d'essai sur les Roms, il naturalisait à tour de bras en France : en 2010, l'immigration familiale a augmenté de près de 6%, l'immigration de travail de près de 2%. Sarkozy a donc continué à laisser venir des immigrés en France alors que la France explose sous le poids de l'immigration et des problèmes d'intégration qu'elle génère. STOP, nom de ... STOP, quoi, il faut mettre fin complètement à l'immigration, c'est tout, et ne pas se laissser impressionner par les bêlements de gauche. Le pompon, c'est ceux qui annoncent qu'ilspourraient voter Marine Le pen contre Sarkozy au second tour d'une présidentielle...(hein l'Nicolas...). Je vous rassure, même si personne ne me l'a demandé, évidemment, dans un tel cas de figure, je voterais pour Sarkozy.

    Pendant ce temps, à droite, on ne fait pas mieux : Chantal Brunel reprend avec une bêtise incroyable la petite chanson de Marine Le pen sur les hordes de Carthaginois (Tunisiens) censées venir envahir la Gaule. Ah ? Elle est où la flotte carthaginoise ? Au lieu de se payer la tête de Marine Le pen en dénonçant ses fantasmes délirants et le ridicule de ses déclarations, voir de l'inviter à venir faire le tour de nos côtes méditerrannéennes pour constater qu'il n'y a pas de débarquement en Provence, Chantal Brunel accrédite un mensonge éhonté. A ce mensonge s'ajoute la brutalité du propos envers un peuple qui progresse vers la démocratie à pas de géants (la mise en place accélérée d'un état de droit en Tunisie est tout simplement stupéfiante !) : les jeter à la mer. J'en ai déjà parlé. Tiens, ça me fait penser à la manière dont les négriers traitaient les esclaves au XVIIIème siècle : quand il y avait un risque de contrôle douanier, ils les enchaînaient les uns autres et les jetaient à la mer pour les noyer. Marine Le pen, elle me fait penser à ce genre de sinistres individus.

    Cela dit, l'immigration n'est qu'un aspect d'un phénomène plus vaste : la mondialisation. Telle qu'elle prend forme, elle donne l'impression (peut-être bien avérée, au demeurant) d'échapper à tout contrôle populaire : europhilie euro-béate, pouvoir des technostructures qui prennent les décisions à la place des politiques (l'Éducation Nationale en est une illustration éclatante), domination des lobbies, dumping social, aplaventrisme des dirigeants occidentaux.

    Les responsables politiques doivent apporter une réponse aux angoisses que suscite la mondialisation, mais également à ses dérives. C'est exactement le sens du combat de responsables politiques centristes comme Marielle de Sarnez ou François Bayrou. La première souhaite une révision radicale des règles de l'OMC. Elle a compris que le repli tant vanté par les souverainistes n'a aucune chance d'apporter de solutions, et elle propose donc de faire pression par le haut. C'est pour cela aussi que François Bayrou avait répliqué lors des élections européennes que personne ne l'empêcherait de parler de la France. Et c'est pour cela encore que le programme du MoDem proclamait que si les nations étaient fortes de l'Europe, l'Europe, elle, était forte de ses nations.

    Cela suppose de trancher évidemment sur un certain nombre de points : c'est bien gentil de vouloir juguler l'immigration, mais la meilleure solution pour y parvenir, c'est d'apporter le développement là d'où l'immigration se produit. Cela suppose donc d'admettre un certain niveau de délocalisation et de partager une part de la croissance.

    Il faut avoir le courage de le dire. Il faut faire en sorte que le co-développement ne soit pas l'occasion d'utiliser le dumping social pour affaiblir les salariés et ouvriers français et plus généralement européens, notamment dans l'industrie. Il va falloir plancher sur la relocalisation de l'industrie. Bayrou y réfléchit, et, à ce que j'ai compris, Martine Aubry aussi, depuis peu. On attend donc leurs propositions...

    Notre politique ne doit pas passer exclusivement par l'Europe, même si je pense que l'Europe est notre bras armé (à condition de priver les technocrates de leur pouvoir et le donner aux Parlementaires). Nous pouvons aussi mener une habile politique franco-française grâce à notre diplomatie et à notre culture, en développant et finançant partout alliances françaises, centres culturels francophones, écoles et lycées français et en tentant d'y attirer les élites locales afin de les imprégner de notre culture. Idéalement, en nouant des partenaraits commerciaux afin que les seuls débouchés de notre politique francophone ne soit pas nécessairement la venue en France pour les francophones et francophiles.