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Politique - Page 31

  • Je me demande...

    Oui, je me demande ce que peuvent bien penser les blogues de gauche de l'actuel gouvernement. Pour ma part, s'il n'y avait pas Peillon, l'absende de réflexion sur l'industrie française (c'est à dire Montebourg et son redressement productif) et une refonte de la fiscalité que je contexte largement, pour le reste, ce sont plutôt d'assez bons débuts et il y a pas mal de choses que j'agrée largement.

    Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est une politique centriste, mais on a là un programme social-démocrate empreint de modération, un peu à l'allemande, finalement.

    Tiens, d'ailleurs, je crois qu'Ayrault est un ancien prof d'allemand ou je me trompe ? Ou, en tout cas, qu'il est germanophone, quelque chose dans le genre.

    Bref, pour l'instant, c'est plutôt pas mal avec de bons choix budgétaires, mais attentons la suite...

  • Gonflé Hollande : il fait ce que Bayrou proposait après l'avoir critiqué

    C'est tout de même fort du collier. Je lis la presse, ce matin, et, que vois-je ? Les Socialistes ont décidé de geler la dépense publique en valeur absolue. C'est tout de même bien la peine d'avoir hurlé au loup libéral et à la rigueur contre Bayrou pour en arriver à faire exactement ce qu'il proposait.

    Évidemment, je ne vais pas critiquer la mesure, je pense qu'elle est nécessaire. En revanche, j'espère bien pouvoir prendre part aux arbitrages, la seule marge de manoeuvre qui existe, au final.

    Je l'ai quand même mauvaise : qui disait que Bayrou avait un programme de droite en économie ? En citant notamment ses positions sur la dépense publique ? 

    Électeur socialiste, songe-s-y la prochaine fois (s'il y en a une) et vote directement pour Bayrou. L'original vaut mieux que la copie, et, au moins, avec Bayrou, tu aurais le reste des idées : le label, la relocalisation et un projet vraiment différent pour l'école.

  • Eh oui : les promesses socialistes comme les feuilles d'automne...

    Caramba : l'ami Yves m'a pris de vitesse ! Il s'est dit, tiens, m... alors, il se produit pile ce que Bayrou avait dit : les Socialistes, rattrapés par le principe de réalité se trouvent dans l'impossibilité de tenir 90% de leurs promesses...

    Au fond, d'une certaine manière, c'est rassurant : encore heureux qu'ils n'essaient pas de les tenir, en effet. Ouf, on va au moins éviter le syndrome de 1981. 

    J'approuve aussi leur priorité qui est d'épargner éducation, justice et sécurité. On est d'accord. En revanche, j'attends avec gourmandise les arbitrages qui vont être faits dans les autres domaines.

    En revanche, copier Bayrou, hélas, il ne faut pas y compter, bien que l'ami Yves l'espère : cela supposerait une telle révolution intellectuelle à gauche que ce n'est pas pensable.

    Réfléchir sur les productions locales, imaginer faire un pont en or au capital-risque investi dans l'industrie, ne rêvons pas, c'est hors de portée de la pensée socialiste ordinaire...

    D'ailleurs, attendons le grand matraquage fiscal qui s'annonce : préparez les pansements, les amis, parce que là, ça ne pas être de la matraque, cela va être du taser, et à grande échelle. 

    Et pendant ce temps, les Delanoë et consorts vont poursuivre leurs dépenses somptuaires à Paris, par exemple...

    Certes, les Socialistes ne vont pas faire n'importe quoi, et je m'en réjouis : mais cela ne signifie pas qu'il existe un contre-programme astucieux et inventif qui n'offrirait pas mieux qu'une simple gestion ordinaire de crise, ambition désormais avouée de François Hollande.

    Espérons que nous y viendrons vite, et, comme la crise est d'ores et déjà européenne, gageons que les prochaines échéances électorales qui verront l'occasion de renouveler nos euro-députés seront aussi, au centre, l'occasion de proposer un projet alternatif de grande envergure pour l'Europe et pour la France.

  • Normal 1er se débrouille à peu près correctement

    Je n'ai pas encore pris le temps d'écrire un billet sur les premiers pas de François Hollande comme président, mais voilà l'occasion : c'est clair, ça me change du Sarko. Ouf, on a enfin un président qui n'est pas ridicule, qui ne s'imisce pas sans cesse dans les affaires du gouvernement et qui respecte la place de chacun.

    Sur la scène internationale, difficile de juger : je pense que Hollande arrive avec un certain nombre d'idéaux, notamment en matière de droits de l'homme. Il va devoir au fil du temps réussir à les conjuguer avec une certaine forme de réalisme politique. Je pense à la manière dont il a reçu Poutine, par exemple : sur le fond, il a évidemment raison, mais sur la forme, Hollande doit bien considérer ce qu'il cherche exactement à obtenir avant de se livrer à des déclarations publiques.

    Au G20, je regrette qu'il n'ait pas suivi la recommandation de Bayrou qui insistait pour que l'on évoque la question des productions locales. Sur tout le reste, on ne peut pas dire qu'il ait franchement avancé : taxation des transactions financières, convertibilité du yuan ou même croissance, c'est chou blanc. A vrai dire, je pense que ses partenaires ne partagent pas sa vision de la fiscalité.

    Enfin, bon, on ne va pas lui en tenir rigueur. Si la France veut obtenir gain de cause dans plusieurs domaines elle doit apporter quelque chose sur la table, primo, et, secundo, commencer par convaincre ses alliés européens.

    Bref, pas de regret d'avoir voté Hollande au second tour de la présidentielle.

    Sur le plan intérieur, en revanche, je n'ai pas le même satisfecit à accorder aux Socialistes. D'ailleurs, je me suis bien gardé de glisser un bulletin socialiste au second tour : là où je vote, les Socialos désespèrent de parvenir à gagner municipale ou législative parce qu'il leur manque à chaque fois les voix centristes. Ils ne sont pas prêts d'y parvenir, je peux vous le garantir...

    J'ai déjà deux bêtes noires : Peillon et Taubira. Pour l'instant, les deux ministres les plus nuls et les plus démagos du gouvernement Ayrault.

    Je vois aussi que les Socialistes envisagent d'ores et déjà de revenir sur nombre de leurs engagements : eh oui, ils viennent de découvrir qu'il leur manque 10 milliards d'euros !

    Résultat des courses, même si Normal 1er s'en défend, Ayrault est bien en train d'étudier la perspective de ne pas remplacer deux fonctionnaires sur trois partant à la retraite de 2013 à 2017 hors éducation, justice et intérieur. Mais cela doit être ce que l'on appelle pudiquement un document de travail , je présume.

    Contrairement à la droite, je ne vais pas leur jeter la pierre : s'ils réfléchissent sur le sujet, ils vont dans le bon sens. De même, il est question que l'État réduise ses interventions de 40% hors prestations sociales. Bonne idée aussi.

    Mes reproches, ils sont plutôt à deux titres : a) les Socialistes continuent à mentir en soutenant l'inverse de ce qu'ils préparent à faire, et ça, c'est quelque chose que je déteste b) c'est bien de réduire le train de vie de l'État, mais ils doivent vraiment repenser aussi ses missions : ils ne doivent pas faire la même erreur que la droite, c'est à dire assécher les divers postes budgétaires de l'État tout en lui confiant les mêmes missions. Il y a donc une réflexion très importante à mener à ce sujet.

    Bien évidemment, la matraque à taxe est repartie : j'espère que les Socialistes vont l'utiliser avec une intelligence relative même si je n'attends pas de miracles de leur part. Je sais que la TVA va augmenter. Pas de reproches là-dessus, cela me paraît inévitable pour équilibrer nos comptes, et, de toutes façons, ça a l'air d'une augmentation très modérée, de l'ordre de 1% à peine. 

    Le problème, c'est que les Socialistes alimentent largement la scizophrénie des Français : d'un côté, les Français voudraient que l'État prenne tout en charge, de l'autre, ils désirent des baisses d'impôt. C'est clair, les deux ne sont pas compatibles. En fait, le plus probable, pour l'instant, compte-tenu de nos dettes, c'est bien des augmentations d'impôt et des baisses d'intervention étatique.

  • Tiens ? Borloo veut créer un nouveau parti de droite.

    J'ai trouvé amusants au possible les titres de la presse quotidienne : les journalistes politiques de divers horizons assurent que Borloo veut devenir le patron du centre. C'est curieux, j'ai bien regardé la composition de son groupe et je n'y ai vu quasiment que des élus de droite à l'exception de Philippe Folliot que je considère comme un centriste bien que de sensibilité de droite. 

    Tous les autres appartiennent à la droite modérée, indéniablement, mais ils ont largement prouvé par leurs votes et leur soutien inconditionnel ou presque à Nicolas Sarkozy qu'ils n'étaient plus des centristes depuis un petit moment déjà. Bref, avec l'UDI, il y a en préparation un nouveau parti de droite à l'Assemblée.

    Je suis tout de même gêné : à l'exception d'Hevé Morin (mais vraiment sur le tardà j'en ai vu bien peu s'émouvoir de la dérive droitière de l'UMP. Pour être clair, j'ai même vu plus de critiques surgir de l'UMP elle-même que de ceux qui se veulent des centristes. J'ai entendu Raffarin, Juppé et quelques autres voix isolées à droite se désoler du tour pris par l'UMP dans la dernière ligne de la présidentielle (et même avant) mais c'est à peu près tout.

    Au fond, cela ne me dérange pas fondamentalement de travailler avec ces élus de droite, moi qui suis centriste, mais cela supposerait de leur part un minimum d'émancipation, primo, et, secundo, de ne pas me faire prendre des vessies pour des lanternes.

    Pour plagier sans vergogne Laurent de Boissieu, journaliste de la Croix expert du centre, par définition, le centre n'est ni à droite ni à gauche, il est au centre. Alors quand j'entends les voix de nos centristes auto-proclamés assurer que le centre a toujours été à droite et que sa vocation naturelle est de gouverner avec la droite, il y a comme un petit souci.

    Pour moi, le centre a vocation à s'allier en fonction des idées qu'il défend et c'est bien pour cela que je réclame à tue-tête une plate-forme programmatique pour me faire un avis.

    Et un dernier mot : jusqu'à nouvel ordre, un centre sans Bayrou n'est plus le centre en France. Or, je n'ai vu absolument personne dans le nouveau parti de droite de Monsieur Borloo tendre la main au Béarnais. On ne peut prétendre rassembler qui que ce soit sans tendre la main. Quand j'entends certains militants et cadres du MoDem ne jurer que par l'alliance à gauche j'en suis au moins aussi agacé. Un centre qui est à gauche n'est plus un centre.

    Bref, pour moi, le centre est capable d'être un pont envers les sensibilités de gauche et de droite les plus modérées. Les lanceurs d'anathème ne m'intéressent donc pas, d'où qu'ils viennent.

  • Bayrou, entrer dans le gouvernement Ayrault ? Surtout pas, malheureux !

    Je crois que mon ami Yves se fourvoie largement depuis quelque temps. Il est convaincu que l'alliance avec la gauche est la seule issue pour le centre à l'avenir, et, le voilà à suggérer à Bayrou de se joindre aux Socialistes.

    Il n'y aurait pas plus mortelle erreur, et pour plusieurs raisons.

    Je l'ai souligné à l'issue du premier tour de la présidentielle, Bayrou n'a pas tout perdu en 2012, et c'est encore plus vrai maintenant : il a reconstruit son image, et, je puis vous garantir qu'il y a un an, je n'aurais jamais imaginé que cela se serait produit aussi vite.

    Mieux encore : son attitude lui a donné le visage de l'intégrité, et, chose vraiment rare en politique, il a gagné l'estime ouverte de ses adversaires. Je crois les Socialistes sincères quand ils soulignent les qualités du Béarnais et l'assurent de leur estime. J'entends çà et là des électeurs de gauche, et je vois qu'ils ont bien enregistré le vote de François Bayrou même s'ils n'ont pas voté pour lui. Ils sont nombreux à lui en être reconnaissants.

    A droite, évidemment, on en veut à Bayrou, mais je crois que ce serait bien pire si l'on devait constater qu'il pourrait avoir agi pour un maroquin. Ce n'est pas le cas, et, au fil du temps, je pense que les électeurs de droite (du moins une partie) lui pardonneront. L'UMP devra bien finir par se poser une question après toutes ces élections perdues : pourquoi Diable François Bayrou a-t-il voté pour François Hollande alors qu'il estimait que son programme économique allait conduire la France dans le mur ? 

    Que l'UMP visionne à l'envie le clip de deuxième tour de Nicolas Sarkozy, et je pense qu'elle aura des éléments de réflexion. Bayrou n'est pas un homme de gauche, ils sont nombreux à l'avoir dit à droite, alors : quid ? Quando ? Quomodo ? Cur ? 

    Enfin, Bayrou n'est pas en accord avec le programme socialiste : comment pourrait-il le rejoindre ?

    Moi, voilà, ce que je conseillerai à Bayrou : Rodolphe Geilser du Figaro se livre fort opportunément à une analyse politique qui me paraît loin d'être bête : foin des clivages et des prises de position, c'est bien plutôt l'éloignement de sa circonscription qui a joué des tours à Bayrou bien que je le sache profondément imprégné de son identité béarnaise ; il aurait donc tout intérêt à revenir dans les conseils municipaux de Pau et à s'immerger à nouveau dans son département en comprenant bien qu'il ne suffit pas d'aller voir les maires mais qu'il faut aussi parler aux gens. Qu'il commence par cela, je pense que c'est une jouvence salvatrice.

    Ensuite, comme je l'ai conseillé récemment, il pourra réfléchir à des propositions européennes non seulement pour l'Europe, mais aussi pour la France et également pour sa région, les Pyrénées Atlantiques.

    Rejoindre la gauche reviendrait à gâcher tous les acquis des mois qui viennent de s'écouler et à brouiller irrémédiablement son image. Ce n'est souhaitable à aucun point de vue. Bayrou a perdu, certes, mais, de l'avis unanime, dans l'honneur. J'ai été frappé de consater qu'une courte majorité de Français à l'échelle nationale souhaitait le voir présent à l'Assemblée , juste avant le second tour des élections législatives. Ce fait laisse augurer un possible rôle national à l'avenir.

    Reste le MoDem : dans un mariage, il est de coutume que la mariée apporte une dot. Je pense que le MoDem n'a actuellement rien à offrir : ni score aux élections ni idées à faire valoir. Avant de songer aux noces il vaudrait mieux commencer par remplir le trousseau, et, vu la claque magistrale prise à la dernière élection, cela va être un travail de longue haleine.

    Bref, plutôt que de faire la manche avenue de Matignon, je suggère à tous ceux qui veulent espérer un avenir plus radieux pour le MoDem de s'organiser pour constituer ou reconstituer des commissions où l'on réfléchisse, non où l'on échange des concepts creux comme j'ai pu le voir et l'entendre parfois, que l'on essaie d'accoucher de quelques premières idées fortes et étayées d'ici quelques mois, et, le cas échéant, pourquoi pas, que nous proposions aux autres forces centristes des commissions multi-partites quitte à ce que chaque chapelle centriste fasse ensuite son propre chemin. Au moins auront-elles eu le mérite d'établir une plate-forme commune, chose qui facilite les retrouvailles après en règle générale.

  • Un rassemblement centriste ? Peut-être, mais sur la base des idées d'abord !

    Je suis assez scié de voir chez les militants démocrates envisager des rapprochements tactiques avec les autres chapelles centristes ou modérées (radicaux, par exemple) : je suis désolé, mais, qu'on se le dise, on s'adresse d'abord aux Français. La tactique, moi, je m'en tape, parce qu'in fine, c'est ce que l'on dit aux Français qui fait qu'on est élu ou non.

    Au moins au MoDem, mais c'est peut-être vrai chez les militants radicaux ou néo-centristes (je crois toutefois qu'ils sont encore moins nombreux que nous bien que disposant de plus d'élus), il n'est question que de cette opportunité, certains la rejetant parce qu'ils rejettent toute possibilité d'alliance avec la droite, d'autres, au contraire, appelant à se montrer pragmatiques.

    Je suis désolé, mais j'ai lu quelques aspects programmatiques de ce que disait le Nouveau Centre et il y a pas mal de choses avec lesquelles je ne suis pas d'accord. Je ne connais rien du programme des radicaux valoisiens et, chez eux, la seule figure connue qui présente des idées avec lesquelles je suis compatible, c'est Yves Jégo. Je puis aussi citer Léonetti sur les aspects sociétaux et moraux avec lequel j'ai certaines convergences.

    Je me reconnais dans tous les principes de l'Alliance Centriste mais je ne sais pas ce qu'elle veut faire dans le détail. 

    Quant à l'URCID, je refuse de m'associer à une structure qui a choisi un nom aussi moche...URCID, ça rime avec suicide...

    Bref, je veux bien que les centristes oeuvrent ensemble, mais, si cela doit être le cas, commençons par reconstituer dans chaque parti des commissions dignes de ce nom et travaillons sur un programme commun.

    Ce n'est qu'une fois ce dernier établi que l'on pourra commencer à envisager regroupements et alliances. 

    Pour l'instant, on n'y est pas, et ce n'est pas la peine de mettre la charrue avant les boeufs, même si j'admets qu'un groupe technique à l'assemblée peut être à l'avantage de tous.

    Bref, brandir l'étendard centriste, cela ne veut rien dire : c'est gentil de se parler les uns aux autres, mais les Français, ils n'en ont rien à f... du centre. Ce qui les intéresse, c'est ce qu'on leur propose concrètement. On construit une plate-forme de propositions d'abord et on voit la suite ensuite...

    Alors commençons par le commencement, svp....

  • Et pourtant l'électorat de centre-droit existe !

    Il y a tout de même un truc qui me scie, après cette présidentielle et ces législatives, c'est que lorsque les sondeurs testaient il y a un an Bayrou, Borloo et Villepin en même temps, on arrivait à un score de 20% de l'électorat.

    Il y a donc bien un espace qui existe, mais personne ne parvient à en profiter. Au passage, sans centre-droit unifié, je vois mal l'UMP revenir au pouvoir. Il y a certes une usure, mais à l'UMP, on doit comprendre que ce n'est pas un hasard si TOUTES les élections ont été perdues depuis la création d'un parti unique de la droite ! Le Sénat pour la première fois à gauche depuis quasiment sa création ! Toutes les régions, toutes les grandes villes ou presque, la plupart des départements, et maintenant la présidence et l'assemblée.

    Le comble de l'histoire, c'est que je ne vois pas un seul mec ou une seule nana de droite se poser des questions. C'est tout de même la création de l'UMP qui a entraîné la dissidence de Bayrou puis son évolution vers un positionnement radicalement indépendant.

    Ils ne sont pas près de revenir au pouvoir, les gens de l'UMP. On est parti pour dix ans de gauche, sauf à ce que la crise vienne mettre tout le monde d'accord.

    Le problème, c'est qu'au centre-droit, on n'est pas près de fédérer non plus. 

  • Ce n'est qu'un au revoir, François !

    Bayrou a donc été battu dans sa circonscription. Cette défaite était hélas inévitable car il avait à  affronter les deux principaux partis français, l'UMP et le PS. Une chose m'étonne, au fond : les derniers résultats dans sa circonscription laissaient à penser la gauche bien plus forte que le résultat obtenu finalement par Nathalie Chabanne. A 42% des voix, la gauche n'est pas majoritaire là-bas. 

    Pour Bayrou, une fois le temps de la réflexion passé, il faudra se reconstruire, pour lui d'abord, bien sûr, puis reconstruire une force politique sur des bases saines.

    Je crois en avoir esquissé assez largement les principes sur ce blogue. Je pense aussi, sans prétention aucune, avoir assez souvent indiqué des chemins pertinents pour la démocratie-chrétienne en France.

    Je pense qu'avec 1.5% des voix, il est désormais acté que l'alliance avec la gauche est une impasse. C'est dans l'opposition que nous nous referons, même si je suis plus que dubitatif sur la pertinence d'accords avec l'UMP à l'heure actuelle. Je n'oublie pas toutes les âneries que ce parti aura voté sans états d'âme pendant toute l'ère Sarkozy.

    Nos prochaines échéances, ce sont les européennes. Nous pouvons nous reconstruire, j'en suis convaincu, d'autant que les crises qui s'annoncent feront du devenir de l'Europe et de son mode de fonctionnement une question centrale.

    Bayrou pourrait devenir un eurodéputé dans deux années à peine, à condition d'avoir restauré un programme et un parti. C'est possible avec ceux qui lui sont fidèles, mais il doit les écouter, désormais.

    François Bayrou est un formidable porte-voix. La Dalle d'Épidaure, c'est lui ! Celle-là même dont il vantait les mérites acoustiques fin 2007 au plus fort du MoDem. Avec des idées fortes et construites, il est une caisse de résonance sans égale au centre.

    Je sais qu'il faut digérer les législatives, mais je suggère de commencer très vite à réfléchir sur notre programme européen. Deux années, c'est court et les évènements risquent de se précipiter, notamment si la France doit faire face à des taux d'emprunt élevés parce que la politique économique de la gauche se sera soldée par un échec.

    Entre-temps, notre industrie, nos services souvent, continuent de disparaître. Bayrou a compris qu'il y avait là un enjeu fondamental. Il faut aller plus loin encore : le souhait de réhabiliter les circuits courts et les productions locales devrait logiquement nous amener à reconsidérer et réinterpréter les traités européens en cours.

    J'ai souvent disserté ici sur ce que j'appelais une concurrence libre et non-faussée, mais je crois sincèrement que ce concept demande une discussion approfondie, une réévaluation sémantique, même. Non que je sois hostile à ce principe libéral, bien au contraire, mais plutôt que je refuse de voir dans ce dernier l'autorisation sans frein ni limites de faire n'importe quoi dans le domaine commercial, particulièrement au détriment des consommateurs et usagers. J'attends que cette concurrence soitr associée à une transparence totale, faute de quoi, toutes les cartes ne sont pas sur table.

     Bref, au MoDem, ou toute appellation que nous choisissions par la suite, nous devons désormais tourner nos regards vers l'Europe. N'est-elle pas, au demeurant, dans notre code génétique ?

    Bayrou peut conduire notre parti à la bataille, mais pour cela, je le redis, travaillons d'ores et déjà nos propositions (et jetons, au passage,  une bonne fois pour toutes à la poubelle ce fichu projet humaniste).

    Je dois faire un aveu : je n'ai pas encore réadhéré au MoDem pour l'année 2012. Je ne cotiserai à nouveau que dès lors que je saurai où ce parti va. La seule chose sur laquelle je m'engage, c'est de continuer à soutenir Bayrou coûte que coûte car je lui conserve ma confiance.

  • Rythmes scolaires et mensonges

    Il rue dans les brancards, Docteur Peillon : il frétille d'aise à la perspective de se livrer à toutes sortes de pédagogolâtries aussi diverses que variées.

    Quand Docteur Peillon se lance dans de grandes envolées lyriques sur le temps scolaire de sa jeunesse, il est prudent de vérifier ce qu'a en tête Mister Vincent. Ainsi, Peillon assure que de son temps, on étudiait les week-ends et que l'année scolaire était plus longue.

    Rien n'est plus faux et en voici la preuve : le Ministère de l'Éducation Nationale a eu la riche idée de donner accès à tous les calendriers scolaires depuis l'année 1960. Eh bien regardons donc l'année 1960 ! L'école finissait cette année-là le 28 juin. Pour l'année en cours, elle s'achève le 05 juillet. Les écoliers reprenaient le 16 septembre mais le 05 septembre pour l'année 2011-2012 (02 septembre pour les enseignants). Différentiel ? presque 3 semaines de vacances d'été en moins. Ce sont ces vacances-là toujours davantage rognées que Docteur Peillon veut abréger encore plus. Entre-temps, en revanche, les vacances intermédiaires ont enflé à mesure de l'amincissement des vacances d'été. 

    Je ne pense pas que Mister Vincent soit d'un âge canonique, on doit avoir une dizaine d'années de différence à peu de choses près : d'autant que je me souvienne de mon école, j'ai toujours connu le week-end. Docteur Peillon assure pourtant qu'on travaillait la samedi après-midi. Pour ma part, c'était repos le mercredi et école le samedi matin.

    Mais Mister Vincent parle peut-être d'un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître...

    Quoi qu'il en soit, les rythmes scolaires ont évolué considérablement depuis cette époque sans que jamais n'apparaissent significativement des gains en termes de perfomances à l'école.

    En revanche, ce qui a inflationné sous l'effet des prémices du pédagogisme, ce sont les disciplines d'éveil de toutes sortes et puis bien sûr, la masse apprenante . L'école s'est démocratisée : elle est devenue pour tous, mais elle est restée unique, ou presque. Aucun socialiste (et encore moins chez les Populaires) ne veut admettre de commencer à réfléchir sur cette donnée fondamentale : le principe marxiste immuable de l'éducabilité universelle continue de faire force de loi au mépris des développements de chaque individu.

    Rien ne semble venir à bout de la frénésie réformatrice de notre sémillant Docteur Peillon. Enfin...presque : je sens qu'Ayrault commence à s'agacer quelque peu. Il vient de le recadrer une fois de plus sur les vacances de la Toussaint que notre apprenti ministre entendait allonger unilatéralement (personne n'avait été consulté à l'exception d'un quarteron de chronobiologistes en mal de reconnaissance). Au passage, toute la presse a titré bêtement que Peillon allongeait les vacances de quatre jours. Encore une peillonerie : les cours devaient reprendre le jeudi 08 novembre. En réalité, ce sont les jeudi 08 et vendredi 09 que Mister Vincent s'apprêtait à donner généreusement aux écoliers de France et de Navarre (attendons le second round, au passage, car il est évident qu'il allait certainement les reprendre ailleurs par la suite...). Le 10 et le 11 étant un samedi et un dimanche, ils ne sont pas ouvrés. Comme j'ai étudié l'algèbre à l'école, je sais encore compter. Total, deux jours supplémentaires ni plus ni moins.

    Pour ceux qui doutaient du retour des années Jospin et de toutes ses dérives démagogiques il suffit de voir les pédagogols de tout ordre se pâmer de satisfaction : on met l'enfant au centre. Si c'était pour voter Bayrou, why not, mais là, en fait, c'est juste pour servir de faire-valoir à nos experts ès pédagogolâtrie patentés.