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Politique - Page 27

  • MoDem et UDI ne jouent à rien du tout...

    On s'ennuie au Lab d'Europe 1 en ce moment ? Au point d'y publier une polémique créée de toutes pièces ? Non, le MoDem et l'UDI ne jouent pas au chat et à la souris. L'UDI est une force politique de droite modérée proche du MoDem à de nombreux points de vue. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que les deux forces se regardent et discutent de temps à autre. Mais sur les fondamentaux, le MoDem reste le MoDem avec la ligne politique qui est la sienne, c'est à dire des alliances à la carte avec les modérés des deux bords. Cela n'avait pas si mal marché, quoi que l'on en dise aux dernières élections municipales et je pense donc qu'elle sera reconduite.

    En ce qui concerne l'Europe, je ne vois aucune raison de faire liste commune avec l'UDI dans l'immédiat sauf à ce qu'elle adhère à l'ADLE. Dans ce dernier cas, évidemment, on pourrait commencer à discuter, mais, pour mémoire, le Nouveau Centre s'était empressé de rejoindre le PPE. Je suis porté à penser que l'UDI fera de même car sinon, elle ne pourra s'allier à l'UMP pour les élections européennes.

    Je réitère ce que j'ai dit à plusieurs reprises ces derniers mois : le MoDem ne peut réémerger politiquement que s'il prouve qu'il a encore un poids politique. On nous enterre, je le sais, mais en dépit de notre cuisant échec électoral, les Français nous connaissent et ne nous ont pas oublié.

    Je veux continuer à croire que si nous leur proposons des idées originales, efficaces, novatrices et proches de leur préoccupation, nous pouvons regagner leurs faveurs. Cela suppose un travail de fond sur notre programme européen (votre hôte s'y emploie) et des réflexions locales approfondies pour les échéances municipales.

    Je note en tout cas avec intérêt une véritable réorganisation du MoDem en interne avec l'émergence de militants énergiques et fiables au coeur de notre action politique. Ceci va dans le bon sens.

  • Libéralisme et Révolution

    Les observateurs attentifs des blogrolls locales auront remarqué la présence d'une référence à la dénomination hilarante dans la colonne de gauche : le libéralisme amusant. Or, j'ai eu la riche (et libérale)  idée de faire l'acquisition du livre (très bien) écrit par l'auteur du site, Daniel Tourre, Pulp libéralisme

    Didactique et amusant au possible. Comme je le parcours, je vais en rendre compte ici-même au fur et à mesure de ma lecture. 

    Il y a d'ores et déjà un point qui m'a frappé et qui ne laisse pas de m'étonner : l'attachement indéfectible des libéraux pour la Révolution Française. Soyons précis : pour celle de 1789. Pas 1793, évidemment.

    La gauche de la gauche qualifie souvent cette révolution-là de bourgeoise car elle se contentait de garantir les libertés et le droit à la propriété sans privilège régalien de quelque sorte que ce soit et enfin la sécurité.

    Les libéraux authentiques ont donc une véritable vénération pour la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 car c'est bien l'article 2 qui énonce quatre droits fondamentaux issus des Lumières : 

    - liberté

    - propriété

    - sûreté

    - résistance à l'oppression

    Au fond, la seconde révolution, elle a eu lieu l'air de rien au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, au moins en France en tout cas, en 1946 : le première révolution garantissait les libertés, la seconde, les droits sociaux qui horripilent nombre de libéraux à l'exception notable du droit de grève.

    C'est très amusant d'ailleurs de voir un certain nombre de nos libéraux modernes pas toujours forcément au faits des conceptions de celui qu'ils mettent en avant célébrer Bastiat. S'il y a bien un libéral qui a soutenu et défendu le droit de grève, c'est bien lui avec les conditions suivantes : 

    Si les ouvriers se sont concertés, se sont entendus, et qu'ils se disent : nous ne voulons pas vendre notre marchandise, qui est du travail, à tel prix; nous en voulons un autre, et si vous refusez, nous allons rentrer dans nos foyers ou chercher de l'ouvrage ailleurs.


  • A Cahuzac de jouer

    En règle générale, je n'aime pas pas trop les injonctions publiques lorsqu'elles sentent la chasse aux sorcières. En temps normal, je n'aurais donc pas agréé celle de Rue89 invitant Cahuzac à se manifester auprès d'UBS pour lever un éventuel secret bancaire.

    Au passage, les gens de gauche récoltent ce qu'ils ont semé et c'est bien fait pour eux : à conspuer sans cesse le "riche" et jurer de le faire payer la gauche a créé une atmosphère nauséabonde autour de l'argent.

    En ce qui concerne Cahuzac je n'aurai toutefois pas d'états d'âme : il est ministre du budget, en charge de la lutte contre la fraude fiscale. Il doit être blanc comme neige dans cette histoire. 

    Ce qui est triste dans cette histoire c'est que Cahuzac est l'un des plus raisonnables à gauche. Il avait été d'ailleurs fort surpris la fameuse taxe à 75% de Hollande lors de la campagne présidentielle.

    Il serait mieux pour la France qu'il ne soit pas coupable de ce dont on l'accuse. 

  • Entre Cahuzac et Mediapart, l'un des deux est mort.

    J'ai énormément de mal à imaginer que Cahuzac puisse être impliqué dans de la fraude fiscale. Si jamais les accusations de Mediapart devaient être avérées, je tomberais des nues tant Cahuzac me paraissait jusqu'ici être une version de gauche de l'honnête homme.

    En tout cas, il va y avoir une victime dans cette histoire. 

    Soit Mediapart a vraiment levé un lièvre et dans ce cas, ce magazine électronique va rentrer dans l'histoire de l'information, soit, au contraire, il a jeté un pavé dans la marre sans vérifier sérieusement ses sources, fût-il de bonne foi, et dans ce cas, il est mort.

    Au moins aura-t-il réussi sur un point : je vais temporairement m'abonner à Mediapart pour savoir de quoi il retourne. Je viens de prendre un abonnement de 12 mois.

    Cette affaire m'inquiète autant qu'elle m'intéresse. Transparency International vient de pointer les frasques de la France. Si jamais la corruption et le clientélisme devaient à ce point gangréner notre classe politique, les conséquences en seraient vraiment graves.

    Plus que jamais, la moralisation de la vie publique tant portée par François Bayrou prend vraiment un caractère urgent.

  • Il va y avoir des déconvenues à l'UDI...

    Il y a actuellement un fort afflux vers l'UDI. Pas mal de militants MoDem il y a quelque temps après la déconvenue des législatives puis, avec la tempête qu'affronte l'UMP, des populaires modérés qui rappliquent à leur tour en masse.

    Je n'ai pas d'a priori défavorable envers l'UDI, bien au contraire, mais l'inconvénient c'est que ne n'y crois pas du tout et surtout pas en Borloo. Il y a aura donc de lourdes déconvenues.

    Avec tous les élus dont dispose aujourd'hui ce parti il est toujours incapable de produire un programme. Il en allait autant du Parti Radical Valoisien et du Nouveau Centre.

    L'UDI comme autrefois l'UDF est un réseau d'élus mais il n'a pas de programme parce qu'elle ne prend pas la peine de se donner de la consistance.

    Et à vrai dire, elle est bien mal dirigée : au fond, je n'ai pas une mauvaise opinion de Borloo, mais je le crois profondément faible et velléitaire. Il s'est montré incapable de se présenter à la présidentielle et, pour un centriste, de porter les couleurs du centre quand le centre a eu une chance de percer nationalement.

    Yves Jégo, le président du Parti Racidal a eu une bonne idée avec son label Pro France, mais en dehors de cela, je trouve qu'il traite par le mépris ses interlocuteurs ordinaires, c'est à dire les citoyens lambda ne faisant pas même l'effort de leur répondre. Je ne l'entends d'ailleurs émettre une idée intéressante et je le juge au final très inconsistant.

    Je ne juge rien de plus risible que l'enthousiasme de nouveaux venus issus du MoDem. Je les vois de loin recréer les espèces de mêmes micro-structures spontanées au sein de l'UDI que celles qu'ils avaient déjà essayé de faire monter en puissance à la création du MoDem. Ils se couvrent de ridicule. Je comprends évidemment beaucoup mieux les modérés de l'UMP qui affluent : ils ont avalé beaucoup de couleuvres ces dernières années et on peut comprendre qu'ils se sentent plus proches de l'UDI que de Copé. Ce qu'il y a, c'est qu'ils risquent de déchanter quand ils vont comprendre que Fillon, c'était tout de même une autre trempe que Borloo...

    Je suis assez agacé quand on me présente comme un groupie de Bayrou. Je connais assez bien le personnage et je sais ses défauts : parfois de mauvaise foi, et surtout, trop souvent approximatif. Je comprends, j'ai exactement les mêmes...

    Mais c'est tout de même un individu d'une toute autre tenue que les précédents. Quelqu'un qui a de la suite dans les idées et qui va jusqu'au bout de ces dernières. Comme il se trouve que je les partage à peu près toutes, difficile de ne pas saluer l'homme qu'il est.

    C'est vrai que le MoDem est dans un sale état aujourd'hui et que ses effectifs ont singulièrement fondu. Mais justement : c'est maintenant que cela devient intéressant et qu'on peut espérer y construire quelque chose. Évidemment, c'est un risque : beaucoup se contentent de ce que véhicule le MoDem à l'heure actuelle. D'autres ne rêvent que d'alliance avec la gauche (pas moi).

    Il est possible que dans un an, deux ans, le MoDem n'existe plus. Mais il est tout autant possible que dans le même laps de temps, il rebondisse soudainement parce qu'il se sera redressé par surprise au moment même où personne ne l'attendait.

    La politique de François Hollande qui tend vers une certaine forme de social-libéralisme pourrait le vider de sa raison d'être ; c'est bien pour cela qu'il faut remodeler programmatiquement le MoDem et le repositionner. 

    Pour moi, les pistes existent toujours, même si pour l'instant, plus personne ne semble en faire mention au MoDem : les productions locales, le lien social, les labels, les rééquilibrages institutionnels, notamment au niveau européen, la révolution énergétique et l'agriculture durable, la décentralisation européenne mondiale contre le mondialisme et le technocratisme des organismes de toutes sortes mais qui ont en commun de n'avoir aucune légitimité démocratique.

  • Les militants UMP plus à droite que leur électorat ?

    Je ne connais pas à l'heure actuelle les résultats des élections internes au sein de l'UMP. Je pressentais que la victoire de Fillon n'était pas acquise car une base militante et une base électorale, c'est loin d'être comparable. Plus généralement, quand deux individus de stature à peu près comparables d'un point de vue politique s'affrontent, les victoires 60/40 ça n'existe pas. L'opinion finit toujours par se partager en deux parts approximativement équivalentes.

    J'ai souvent regretté au MoDem de constater une base militante bien plus à gauche que notre base électorale initiale (base que nous avons d'ailleurs fini par perdre...). Mais à l'UMP, j'ai le sentiment que c'est l'inverse. Le peuple de droite préfère largement Fillon à Copé, l'électorat UMP de même, mais les militants, eux, sont bien plus partagés. Cela signifie aussi qu'ils sont attirés par la ligne dure (bien que totalement opportuniste) que leur offre Jean-François Copé.

    Si Copé prend le pouvoir à l'UMP, la droite n'est pas prête de recouvrer le pouvoir : Sarkozy avait du talent mais Copé n'est qu'un vulgaire cheffaillon opportuniste. Il ne parviendra jamais à capter l'électorat du Front National comme avait su le faire Sarkozy et, en contrepoint, il risque de s'aliéner le centre-droit.

    A titre personnel, je peux tout à fait envisager de voter pour Fillon dans une grande élection mais en aucun cas pour Copé.

    In fine, le score serré asssocié à une forte mobilisation est tout de même un signe de santé démocratique pour l'UMP et montre que ce parti, comme le PS lors de ses primaires, est capable d'organiser de vraies élections internes.

  • Le Hollandais Volant

    « Les marins de toutes les nations croient à l'existence d'un bâtiment hollandais dont l'équipage est condamné par la justice divine, pour crime de pirateries et de cruautés abominables, à errer sur les mers jusqu'à la fin des siècles. On considère sa rencontre comme un funeste présage. »

    Les métaphores maritimes ont toujours fleuri de toutes parts quand il s'agissait de qualifier en bien ou en mal l'action gouvernementale, particulièrement en France. C'était quelque chose d'assez commun dans l'Antiquité en philosophie politique et je ne crois pas me tromper en disant que c'est Platon qui en a introduit le principe dans sa République.

    J'ai lu et entendu beaucoup de jugement sur la prestation de Hollande à la suite de sa conférence de presse. C'est devenu un lieu commun que de lui tomber dessus à bras raccourcis. 

    C'est trop drôle de songer que dans la plupart des légendes, le Hollandais Volant se manifeste aux alentours du Cap de Bonne-Espérance, comme quoi, tout n'est peut-être pas cuit pour Normal 1er :-)

    Toutefois, en ce qui concerne le Hollandais Volant, en dépit de témoignages dignes de foi (celui du roi d'Angleterre Georges V, par exemple) bien peu peuvent certifier sans risquer de se tromper son existence.

    Sérieusement, pour ce qui me concerne, je dois admettre que la politique générale menée par Hollande se rapoproche de plus en plus sérieusement de celle que suggérait Bayrou même s'il y a du chemin encore à faire.

    Hollande est un gestionnaire sérieux mais il manque d'audace, tout comme Ayrault. Les Socialistes ont compris qu'il fallait mettre en oeuvre une politique de l'offre, pas de la demande, mais je ne crois pas les mesures prises efficaces pour l'instant même si on ne peut pas leur dénier de la bonne volonté.

    Commencer à permettre aux entreprises de dégager des marges plus importantes, c'est bien, mais je crois au moins autant en la simplification administrative et la stabilité juridique. 

    Ensuite, face à l'Europe, l'heure est aussi venue de faire un nécessaire bilan : on ne peut pas continuer à construire une Europe qui ligote à ce point les États sous prétexte de concurrence libre et non faussée. Que les États ne puissent apporter d'aides financières aux entreprises, c'est quelque chose que je peux comprendre, encore que la préservation d'un nécessaire tissu industriel justifie l'existence de fonds stratégiques d'investissement souverains.

    Je suis favorable à ce qu'il existe des normes européennes communes, mais elles ne devraient pas interdire l'existence de choix locaux en termes d'information commerciale. 

    Il y a quelque chose qui ne va pas avec l'Europe telle qu'elle se construit, j'en suis de plus en plus convaincu : sa construction est de plus en plus verticale avec des organismes qui décrètent ce qui est bien et mal, infligent des amendes, délivrent des subventions tout en bloquant l'initiative privée et le développement de relations saines entre consommateurs, distributeurs et producteurs.

    Bref, notre Europe ressemble de plus en plus à un "machin" pour plagier de Gaulle évoquant l'ONU, mais en version père fouettard.

    L'Europe nous préserve mais en même temps, elle alimente notre marasme. Il y a donc une réforme de son fonctionnement absolument indispensable et je finis par penser que si cette réforme n'est pas possible à 27, il faudra quitter l'Europe telle qu'elle existe actuellement et recréer quelque chose de plus petit avec les partenaires qui partagent nos vues.

    Au final, mieux vaut être seuls que mal accompagnés...

  • L'art de faire compliqué...

    J'avoue que j'ai une fois de plus du mal à voir clairement où veut en venir Ayrault avec ses taxes et ses crédits d'impôt sur les entreprises.

    Comme l'écrit Pierre Chappaz sur son blogue, ce n'est plus un choc de compétitivité mais un choc de complexité, là. Résumons simplement : le gouvernement socialiste a commencé par taxer les entreprises à hauteur de 20 milliards d'euros. Et maintenant, elle veut lui faire un crédit d'impôts sous conditions (mais elles ne sont pas claires et qui vérifie ?) de 20 milliards d'euros ! 

    Ce n'était pas plus simple de ne pas taxer les entreprises dès le départ ?

    Gallois réclamait de la simplification juridique : c'est mal parti, voilà une nouvelle niche fiscale.

  • De Bayrou à Gallois...

    Que dire du rapport Gallois ? J'ai eu l'impression de passer en revue les tables rondes et les débats que nous avions eus ou du moins initiés pendant la campagne présidentielle de François Bayrou. J'y ai retrouvé plusieurs de ses mesures-phare. J'ai lu en entier toutes les propositions et franchement, ma seule objection va sur les gaz de schiste. J'admets que l'on étudie la question mais certainement pas que l'on passe à l'exploitation compte-tenu des risques connus. Les pro-schistes peuvent toujours faire valoir qu'une pollution définitive d'une nappe phréatique est peu probable, le jour où elle se produit, c'est 10 millions de personnes qui peuvent être empoisonnées. 

    Certes, je comprends l'argument de Louis Gallois observant que son exploitation amorce une réindustrialisation en Amérique et que désormais, ce pays paie deux fois et demi moins cher son gaz que nous, mais le risque est vraiment trop élevé.

    Pour tout le reste, conseil stratégique, stabilisation juridique, soutien aux entreprises exportatrices, phase d'industrialisation pour les pôles de compétitivité, nécessaire accroissement des marges des entreprises, on ne peut qu'abonder dans le sens de Gallois.

    Il y a toutefois un grand absent du rapport Gallois : rien, absolument rien sur le consommateur et sur son rôle. Je crois pourtant que les Associations de consommateurs, les labels (écologiques, équitables, locaux comme le Made In France), les actions de groupe pourraient jouer un rôle déterminant dans le redémarrage de notre économie. Rien non plus sur l'économie solidaire de type SCOP. Il y a des secteurs passés sous silence et en ce sens, je juge le rapport Gallois incomplet même s'il offre des perspectives.

    J'ai titré de Bayrou à Gallois, j'aurais voulu écrire de Gallois à Bayrou. Malheureusement, le Béarnais demeure le seul, pour l'instant, au sein de la sphère politique, à avoir voulu penser le consommateur comme un acteur économique de premier plan.

    Dans le concert de louanges adressé à ce projet il y a eu tout de même quelques voix discordantes : bien sûr, celle de la gauche de la gauche, et elles étaient prévisibles mais aussi quelques voix de droite et c'est une surprise. Authueil ne fait pas dans la dentelle en qualifiant le rapport d'escroquerie. J'avoue avoir été fort surpris de le voir reprocher à ce rapport de ne pas permettre à l'État d'assurer un contrôle sur les entreprises et de proposer de dégager des marges pour les entreprises sans contrepartie. Jean Peyrelevade faisait observer il y a quelques années (et je crois qu'il n'est pas le seul) que les enteprises françaises ont les marges les plus faibles d'Europe. Comment améliorer leur RD dans ces conditions ? Enfin, je m'étonne de voir le protestant plutôt d'obédience libérale qu'est Authueil réclamer davantage d'économie administrée si l'État doit se mêler des contreparties qu'il escompte obtenir. 

    Laurent de Boissieu a sommairement mais assez justement exprimé dans son dernier billet la différence entre baisse de TVA à droite et baisse de TVA à gauche. Si j'en crois les intentions d'Ayrault et le billet d'Authueil, il faut donc en conclure que le premier est à droite et le second à gauche, alors ?

    J'ai  lu également l'article de Marie-Anne Kraft assez complet sur le rapport. Je crois qu'elle fait erreur sur un point : elle aurait voulu que le gouvernement cible les crédits d'impôt qu'il prévoit sur l'industrie or je crois que le droit communautaire nous empêche de mener une fiscalité ciblée de ce type. Raison de plus pour rester sur l'idée d'un transfert vers la CSG et dans une moindre mesure vers la TVA comme le préconisait Bayrou dans son État d'urgence.

    Le gouvernement y vient de toutes façons peu à peu puisqu'il vient d'augmenter une première fois la TVA au grand damn des blogueurs de gauche au demeurant, certains ayant assuré il y a peu que jamais ce gouvernement ne s'y risquerait...

    Tout doucement mais inexorablement, le gouvernement Ayrault glisse vers une politique économique et sociale à peu près social-libérale, comme l'observait à nouveau judicieusement Laurent de Boissieu.

    Certains de mes lecteurs s'étonnent sans doute de me voir avoir beaucoup modéré mes propos contre la gauche ces derniers mois : si j'excepte le fait que Hollande n'a pas dit la vérité aux Français, contrairement à Bayrou - et cela me reste en travers de la gorge - je dois admettre qu'un nombre important d'aspects de la politique menée par ce gouvernement se rapproche de mes propres préconisations. Pas tous, toutefois : il reste chez les Socialistes une méfiance consubstantielle envers les initiatives privées. Ils se méfient des entrepreneurs et cela transparaît dans leurs discours, ils se méfient des individus et cela transparaît dans leurs mesures ou leur absence de mesures. Le chemin vers un libéralisme pragmatique et moédéré est encore long.

    Et puis...il y a un autre choc que l'on attend et qui dégagerait bien des marges, je l'ai déjà écrit récemment, c'est la réduction de la dépense publique comme le rappelait opportunément Alain lambert hier...

  • Un jeune poulet UDI caquetant...

    Dans un poulailler on peut parfois trouver des poulets qui viennent tout juste de perdre leur duvet très pressés de pousser leur premier cocorico.

    Malheureusement pour eux, ils n'émettent en fait de chant du coq qu'un inaudible caquètement aussi inconsistant que ridicule.

    Thibault Grillon, jeune poulet centriste en herbe, s'imagine pouvoir «soumettre» Bayrou. Je le cite :

     «Soit François Bayrou intègre l’UDI et se soumet à nos conditions de fonctionnement, soit il disparaît de la vie politique très prochainement»

    C'est drôlatique au possible de la part d'un représentant d'un parti qui n'existe que par le bon vouloir de ses alliés. En fait, Thibault Grillon ne risque pas de disparaître un jour de la vie politique faute d'y être apparu...

    Les rodomondades de la volaille laissent généralement de marbre le vieux renard jusqu'au jour où il décide de lui voler dans les plumes...

    Il faut dire que...attendez, je ne résiste pas l'irrépressible tentation de citer l'une des plus hilarantes déclarations de notre jeune coquelet :

    «l’UDI, cela a de la gueule ! Le Parti Radical, Le Nouveau Centre, la Force Européenne Démocrate, L’Alliance Centriste, la Gauche Moderne, le Centre National des Indépendants et Paysans, Territoires en mouvements, Les IDées de Louis Giscard d’Estaing»

    Mouâââââââ :o) J'ai pris du temps en fait, à rédiger ce billet car quand j'ai lu l'entretien chez Nouvelles de France, je me suis tellement roulé de rire par terre que mon café est tombé sur le clavier.

    Mon pauvre garçon, t'as vu la gueule de ton UDI avec sa coalition de groupuscules tous plus célèbres les uns que les autres ?

    J'ai déjà dit ici que je ne voyais pas d'objections à des alliances contractuelles avec la droite modérée, mais de grâce, à condition de nous proposer autre chose que des clowns...

    Allez mon garçon, termine ton petit château de sable, grandis un peu et tu seras autorisé à jouer dans la cour des grands une fois que tu auras fait tes preuves avec ta petite pelle et son seau...