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Politique - Page 24

  • Au-delà de Paris, les bobos n'existent pas

    L'Express a réalisé un excellent reportage relayé par la plume de Libie Cousteau sur le transfert de voix socialistes vers le candidat FN lors de la dernière élection législative partielle. J'invite mes lecteurs à en prendre connaissance , on y trouve en quelques témoignages lapidaires un beau bestiaire des errements de l'actuelle majorité.

    Conh-Bendit écrivait dans le Nouvel Obs jeudi dernier qu'il existait trois gauches : la gauche autoritaire, la gauche gestionnaire et la gauche libertaire. C'est justement observé, mais je constate qu'aucune des trois ne répond aux attentes populaires.

    La gauche libertaire est celle des bobos et des étudiants, la gauche gestionnaire, celles des cadres et des hauts fonctionnaires, et la gauche autoritaire, celles des fonctionnaires, petits profs, instituteurs et administratifs de toutes sortes.

    Que reste-t-il pour les ouvriers, les employés, les précaires ? Personne. Tout du moins, si : le Front National dont le discours s'adresse directement à eux.

    Si l'assiociation continuelle du mariage pour tous et de la manif pour tous pendant si longtemps dans les médias et les réseaux sociaux m'a prodigieusement agacé, c'est que l'on voit bien à cette turgescence incongrue que les gens qui sont à l'abri du besoin et de la précarité n'ont vraiment rien à f... de leur journée, ou, tout du moins, ignorent clairement les fins de mois difficiles. Qu'ils soient pour ou qu'ils soient contre. Toutes les enquêtes d'opinion l'ont montré clairement, ce sujet est apparu comme tout à fait secondaire aux Français.

    Cela me frappe de voir les beaux esprits beugler au fascisme parce qu'ils voient des UMP et des FN côte à côte chez les anti. Ils n'ont vraiment rien compris. Et cela ne m'interroge pas moins de constater l'inanité, la vacuité, même, de la droite, qui escompte se refaire une santé sur un sujet qui concerne moins d'1% des Français (l'écrasante majorité des homosexuels se fiche du mariage comme de l'an 40 de même que près de la moitié des Français toutes orientations sexuelles confondues ne se marient plus, je le rappelle, ou, à défaut, divorcent...).

    Fondamentalement, on le voit, les mesures prises par les Socialistes (la fin de l'exonération des heures sup, l'absence de projet pour relancer l'industrie), leurs mensonges, vont à rebours des aspirations populaires dont les envies sont au fond simples : avoir un travail et pouvoir vivre décemment.

    J'aimerais que le MoDem ne verse pas dans la boboïsation, en se préoccupant de sujets secondaires, mais se montre capable de s'adresser aux Français délaissés avec des propositions concrètes.

    La sauvegarde de l'emploi en France parle certainement à ceux qui en sont privés ou, tout du moins, menacés de perte. Bayrou est un homme honnête. Il a vocation à porter un centrisme populaire et tribunicien, bien loin des éructations d'un Mélenchon, afin de ne pas laisser comme seul et trompeur interlocuteur au peuple le Front National.

  • Austérité ? Cambadélis déconne...

    Ce pays et sa classe politique sont vraiment délirants. On entend tous les jours parler d'austérité alors que la dépense publique ne cesse d'augmenter et que finalement, la seule chose que sait faire la France pour la contrôler est d'augmenter les impôts. Entre ceux que Sarkozy a fait passer avant de partir et ceux que les Socialistes nous préparent, les François vont avoir droit à l'effet kisscool.

    Je ne puis qu'inviter les Socialistes, comme le suggère mon ami Olivier, à imiter le simple bon sens cher à Bayrou.

    Christophe Cambadélis ne comprend pas : Bayrou se fiche bien du PS. Ce qui l'obnubile, c'est de sauver la France.

    L'accuser de promouvoir l'austérité parce qu'il réclame l'équilibrage des comptes et brandir l'Allemagne comme un épouvantail, c'est vraiment une forfaiture indigne.

    Ce gouvernement qui a trouvé le moyen de générer de nouvelles dépenses (jour de carence supprimé pour les fonctionnaires, multiplication de postes à l'Éducation Nationale comme des petits pains, ministères pléthoriques) me paraît, avec sa majorité, très mal placé pour hurler au loup austère.

    Ce qui aggrave la crise dans tous les pays ce sont les coups de boutoir fiscaux que les gouvernements assènent. Associés à une baisse des services de l'État, en effet, ils sont contre-productifs.

    Et les exemples que cite Monsieur Cambadélis illustrent tout à fait cette politique qui ne sert en rien à libérer les énergies. Quant à Mario Monti et à l'Italie que Cambadélis se plaît à critiquer, on pourrait lui objecter que l'Italie n'est plus en déficit primaire, contrairement à la France.

    Mais moi, je donne un conseil à Monsieur Cambadélis et à ses amis, et c'est le même que Bayrou : la France emprute bas pour financer ses dépenses, mais si elle continue à montrer qu'elle n'est pas capable de réduire sa dépense, ses prêteurs vont un jour la lâcher.

    J'ajoute autre chose : tenter de saupoudrer des réductions dans tous les services de l'État, c'est inefficace. A l'heure actuelle, ce sont des services entiers qu'il faut purement et simplement supprimer, surtout à considérer leur très faible efficience.

    Faut-il attendre d'être dos au mur pour le comprendre ?

  • Revue du foutage de gueule

    Y'a pas à dire, c'est pas si simple de prendre les Français pour des c... En tout cas, pas la grande chaîne des blogueurs. Nombre d'entre eux se sont empressés de déclarer leur compte en Suisse, les revenus générés par les millions de clic quotidiens sur leur blogue leurs packs de bières, machines à café et ordinarteurs portables (le kit de survie du blogueur, quoi...).

    Ce sale menteur de David a essayé de planquer ses deux appartements cannois et son en Suisse, mais c'est raté.

    Kaylan reconnaît enfin que les comptes en Suisse, il y en a en Martinique aussi.

    Nicolas n'a pas voulu verser dans la mesquinerie et refuse de donner une valeur pour sa Lamborghini et son 342m2 à Neuilly.

    Hashtable, le Saint-Homme, lance une souscription pour les ministres de la République désargentés.

    Xerbias nous invite au jeu de la vérité vraie tandis que le Parisien Libéral nous offre sa déclaration de patrimoine en images, s'il vous plaît.

    Phil se moque bien de ses potes Balkany, Kaltenbach et Ceccaldi-Reynaud.

    Bon, Corto n'a toujours pas réagi à la chaîne, mais son inventaire des couillonnades ministérielles mérite tout de même le détour.

    On inviterait bien quelques blogueurs de gauche (Sarkofrance, Melclalex, par exemple) mais allez savoir pourquoi, je ne les sens pas enthousiastes... :-D

  • Toi aussi, déclare ton patrimoine (chaîne)

    Nos élus sont des joyeux et gentils  farceurs : les petits plaisantins. J'ai compris le jeu : le but est de faire une déclaration de patrimoine la moins réaliste possible ! Moi aussi je veux jouer à ce jeu amusant au possible. Soyons transparent, voici ma déclaration.

    Je déclare posséder :

    - un blogue avec plusieurs centaines de millions de visites chaque mois, monnayables 0.000001 centimes le clic, ce qui me fait un revenu net par mois de 1.00 euros. Une fortune.

    - j'ai également conservé chez moi le dernier exemplaire de mes petites voitures de collection norev 1/43e made in France années 70-80. Une magnifique 404 peugeot, introuvable sur le marché du modèle réduit.

    - une imitation de claymore écossaise en vrai métal achetée au château des ducs de Bretagne (à la petite armurerie qui se trouve juste au-dessus de la place) en déstockage.

    - une peugeot tellement cabossée qu'on ne parvient plus à préciser de quel modèle il s'agit.

    - un PEL de dix euros, soit une vingtaine d'années d'économies de cadre moyen environ.

    - un compte courant partagé avec mes sept neveux et nièces, ma conjointe, ma bisaïeule grabataire, mon chat et mon hamster empaillé. En déficit tous les 32 du mois.

    - une magnifique édition de l'art d'avoir toujours raison de Schopenauer, achetée au moins dix francs du temps du franc.

    - mieux : l'Éthique à Nicomaque en édition Vrin ( c'est du luxe !) Quelques pages cornées...

    - deux jeans Tuff de Florac made in France dont un complètement déchiré (l'une de mes déceptions, au niveau couture, ça n'a pas vraiment tenu).

    - un lave-vaisselle brandt made in France qui fait bien ce qu'il veut (une saleté avec laquelle je me suis fait avoir)

    - un aspirateur Rowenta made in france (ça, ça va)

    - des chaussettes archiduchesse (je les recommande) et et des tee-shirts storcks (ça, ça tient, bonne qualité)

    - des éponges spontex censées être lavables au lave-vaisselles mais qui puaient quand même après (made in france)

    - mouchoirs en papier et PQ Lotus (que du made in France, on se mouche et on se torche bien avec).

    - deux ordinateurs ASUS dont l'un portable de plus de six ans avec une connectique de mémoire partiellement foutue, des enceintes grignotées par le sale chat que j'ai adopté il y a quelque temps, une chaise branlante, quelques CDS, de nombreux DVDs, où en étais-je, déjà ?...

    Voilà voilà...Reste plus qu'à taguer quelques caustiques collègues blogueurs...

    Mon affreux libéral (je parie qu'il a un compte planqué au Venezuela ou à Cuba, celui-là), Vlad (qu'on va retrouver étouffé sous une pile de CDs de hard métal), Corto, Mister Greenes (10 contre 1 qu'il a planqué une fondation à Greepeace), le Faucon, Bembelly  , Xerbias, Polluxe, Nicolas, le Parisien Libéral, Hervé et David et plus généralement tous ceux qui aiment bien rigoler...

    EDIT : Caramba, j'avais oublié Phil !

  • Déclarations des élus et des ministres : ils se f... de nous ou quoi ?

    Je ne fais pas partie de ceux qui réclament des élus de rendre public leur patrimoine. Je n'aime pas cette forme de transparence absolue qui vire vite à une certaine forme de tyrannie qui ne respecte plus la vie privée.

    MAIS :

    S'ils le font, qu'ils ne nous prennent pas pour des cons. Je viens de lire le compte-rendu qu'en fait les Échos et franchement, qui croit un seul instant que des ministres qui ont des salaires plusieurs fois supérieurs au SMIC, des avantages en natures de toutes sortes hors de portée du commun des mortels, se retrouvent avec des économies en placements inférieures parfois à ce que met un smicard de côté ?

    Arrêtez la mascarade, s'il vous plaît : ce n'est pas du tout mon courant politique, mais là, je commence à me sentir des humeurs de Robespierre au plus fort de la Terreur.

    Ils se foutent de notre gueule. Et cela ne les sert pas, parce que maintenant, je me dis que tous leurs serments et leurs boniments n'ont aucune valeur d'aucune sorte. Je ne leur en dénie pas le droit, mais qu'ils le fassent proprement au moins.

    Je n'inclus évidemment pas là-dedans les élus qui déclarent des biens en phase avec leur train de vie et leurs responsabilités tout au long de leur vie politique.

    Une dernière remarque : cela a remué dans le landernau médiatique, quand Thierry Robert (je n'arrive plus à savoir s'il est MoDem ou PRG, finalement) a révélé son énorme patrimoine. Mais lui, au moins, on sait qu'il a été honnête. Conclusion des courses, c'est un mec en qui j'aurais plutôt confiance, du coup, bien plus qu'en ceux qui déclarent de 3 à 30 000 euros de côté en toute une vie politique...

    En fait, c'est bien simple : je suis littéralement écoeuré par ce déballage complètement hypocrite et de surcroît malhonnête.

  • Bayrou est ce qu'il a toujours été

    Plusieurs sondages frémissent en faveur de Bayrou (et du MoDem !) : la presse s'en fait l'écho, mais avec des titres qui me déplaisent.

    Le Huffington Post écrit que Bayrou tient sa revanche. Geoffroy Clavel n'a rien compris. 

    Qui croit un seul instant que Bayrou cherche une revanche ? Bayrou s'inquiète depuis longtemps de la crise qui mine notre pays. Ce qui se produit ne le réjouit absolument pas même si l'opinion lui donne quitus de son honnêteté et de sa cohérence. Ce n'est donc ni son avenir politique ni un quelconque maroquin qui l'agite mais bien les perspectives qui attendent les Français.

    Bayrou reste ce qu'il a toujours été : un honnête homme, modéré et pragmatique, soucieux de l'intérêt commun.

    J'entends parfois parler, voire même espérer dans nos rangs un gouvernement Bayrou. Je le dis tout net, ce serait une forfaiture si nous n'avions pas en amont l'assentiment des Français pour une telle majorité.

    Un tel assentiment ne peut s'exprimer que dans les urnes et nulle part ailleurs.

    Une légistlative partielle se prépare en Amérique pour représenter les Français de cette région du monde en raison de l'annulation du scrutin par le Conseil Constitutionnel. Nicolas Druet va représenter le MoDem.

    Si les Français d'Amérique pensent que notre parti exprime bien plus honnêtement leurs aspirations que les autres formations politiques, la balle est dans leur camp et c'est à eux de le faire savoir. Le site des Démocrates d'Amérique du nord donnera au fil du temps plus de précisions sur les positions exprimées par Nicolas Druet.

    Si Jérôme Cahuzac démissionne, je puis légitimement espérer qu'un candidat démocrate aille porter nos couleurs dans sa circonscription.

    Enfin, dans un an, deux échéances électorales importantes attendent les Français : les municipales et les européennes. Il sera alors bien temps de modifier les rapports de force politiques qui s'imposent à l'heure actuelle pour diriger la France.

    En attendant, je l'ai fait savoir il y a peu, le MoDem s'est doté d'un programme fort et concis consultble sur son site.

  • Tiens, y'a le FN petit Suisse ?

    On a perdu une occasion de se taire au FN : en attendant le scandale républicain promis par Mediapart, on a déjà un amuse-gueule avec les comptes suisses de Le pen père.

    Entre les mauvaises fréquentations de Cahuzac dont le compte a été ouvert par un Gudard et conseiller proche de Marine Le pen, cela commence à faire beaucoup au parti de la vertu.

    C'est Aliot ou Philippot, je crois, qui avait évoqué la gauche Caïman ? Et le FN petit Suisse, ils en pensent quoi ?

    Il n'en reste pas moins que le déballage actuel frise le ridicule. Tout comme Christine Espert, je juge consternante la course à l'échalotte à laquelle se livrent les élus à l'heure actuelle sur leur patrimoine.

    Thierry Robert, élu MoDem de la Réunion, a bien raison de mettre les pieds dans le plat en dénonçant les ponctions monumentales auxquelles se livre l'État, d'abord sarkozyste puis aujourd'hui socialiste. On a jugé extrême sa menace de quitter la France, certains s'en sont offusqués, mais la réalité, c'est qu'il y a une chasse à la richesse complètement ridicule à laquelle se livre toute la classe politique (y compris le FN avec sa dénonciation de la finance) dont les effets sont dévastateurs.

    J'ose espérer que le MoDem va se tenir éloigné contre vents et marées de ce populisme-là même si j'entends souvent des voix au sein de mon parti que cette facilité tente.

  • Thatcher ? Une caricature de libéralisme...

    Je vais encore entendre toute la gauchosphère hurler à la mort contre le néolibéralisme après le décès de Margaret Thartcher.

    On la cite souvent au côté de Ronald Reagan en initiateurs d'une prétendue révolution néo-libérale.

    Le problème, c'est que des Thatcher, il y en a eu deux : il y a eu la Ministre de l'Éducation pro-européenne du début des années 70 que j'agrée tout à fait dans la tradition libérale avec des réformes empreintes d'humanisme : augmentation du nombre des crèches, rénovation des écoles primaires, scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans, investissements importants dans le CERN. Que des bonnes choses.

    C'est après que cela va se gâter sérieusement. Elle ne retient de ses fréquentations libérales que le libre-échange et montre un mépris profond pour les corps intermédiaires. Son rapport à l'État devient hystérique (comme je peux parfois le constater aujourd'hui chez un certain nombre de mes amis libéraux) qu'elle voit en symbole socialiste du Mal.

    On peut en revanche lui savoir gré d'avoir réduit l'impôt sur le revenu dont les premières tranches avaient atteint des sommets délirants (83% ! Merci le travaillisme). Mais en dehors de la fiscalité et de la dépense publique qu'elle a plutôt bien gérés, le reste est assez désastreux. Non que les Travaillistes aient fait mieux, loin de là, puisqu'ils conduisaient déjà l'Angleterre à la catastrophe, mais plutôt qu'elle n'ait rien redressé. A l'issue de des gouvernements de Thatcher, il ne reste plus grand chose de l'industrie britannique.

    Je me souviens avec émotion des petits voitures de métal que j'achetais dans les magasins de jouets sur lesquelles figuraient la mention made in England. Terminé, tout ça, après les années Thatcher. Finies les Dinky toys et les Corgi...

    Elle a également laissé l'immigration exploser en Grande-Bretagne, et, ce, seulement à dessein de faire pression sur la classe ouvrière britannique.

    Le pompon demeure tout de même l'instauration de la Poll Tax : un authentique retour à ce que le Moyen-âge a pu comprendre de plus injuste et obscurantiste. Un impôt par tête, défavorisant de fait les familles nombreuses les plus pauvres. J'espère ne trouver personne parmi les libéraux pour qualifier de libéral un impôt aussi débile et inique. On imagine que les effets sur la démographie anglaise auraient été durables si cet impôt avait été maintenu dans le temps.

    Ajoutons à cela que la proportion de familles vivant en-dessous du seuil de pauvreté a été multiplié par trois sous son «règne». Ce n'est pas vraiment ce que j'appelle une réussite, et j'ajoute qu'on est assez loin de la théorie du ruissellement avec un tel résultat. A vrai dire, Thatcher se foutait bien du ruissellement. Elle a appliqué de manière idéologique un programme directement inspiré de l'École autrichienne d'économie et des Monétaristes. Des théories intéressantes mais à bien considérer avant d'agir.

    A l'international, la Guerre des Malouines aura fait sauter la dictature en Argentine. Tant mieux et bon débarras.

    Thatcher a mené certaines réformes libérales, d'autres qui n'en étaient pas. Cela ne suffit pas à en faire une libérale et seuls les libéraux-conservateurs la reconnaissent sans restriction comme l'une des leurs.

    Je recommande vivement le bilan qu'en fait mon homologue hérétique britannique, fort intéressant  bien que très dithyrambique. Il devrait lire Tocqueville : je le vois déplorer que la démocratie censitaire et caritative que lui semblait promouvoir Thacher se soit brisée sur l'écueil des individualismes et des égoïsmes particuliers. Ils sont pourtant consubstantiels de la démocratie libérale et nul ne saurait gouverner efficacement et justement dans un tel régime sans avoir en permanence ces écueils en vue.

    Margaret Thatcher n'était pas l'hydre ultra-libérale que décrivent les gauchistes hystériques mais pas non plus la dirigeante modérée que mon hérésiarque confrère lui attribue.

  • J'imagine mal Bayrou devenir 1er ministre de Hollande

    Comme d'habitude, une partie de la presse bave sur les intentions de François Bayrou. C'est aux titres crétins et aux délires abracadabrantesques qu'on y lit qu'on comprend que le projet de Bayrou (ni sa personne, au demeurant) n'a jamais été compris par tout ce monde là.

    Si Hollande devait proposer à Bayrou de devenir Premier Ministre, ce serait reconnaître de sa part et de toutes ses troupes que son projet présidentiel ne tenait pas la route et que les mises en garde de Bayrou à ce sujet avaient été exactes.

    Ce serait aussi reconnaître que le projet présidentiel de Bayrou était le seul valide en 2012 (comme en 2007).

    Même si ces conditions étaient réunies, je n'imagine pas les Socialistes dans leur ensemble accepter une telle décision. Et malheureusement, le MoDem de Bayrou est encore largement en convalescence. Jusqu'à nouvel ordre, nain politique dans l'opinion et à l'Assemblée, nous n'avons pas de dot à apporter au marié...

    Le temps d'un tel bouleversement n'est pas venu.

    Pour que le MoDem puisse accéder au pouvoir, il doit faire ses preuves électorales. S'appuyer sur une majorité qui ne vous représente pas, c'est se condamenr à l'impuissance.

    La seule chose que Bayrou accepterait, ce serait de diriger un vrai gouvernement d'union nationale avec des hommes de la trempe de Fillon, Baroin ou Juppé à l'intérieur, ou encore des femmes comme Valérie Pécresse, NKM, Rama Yade, et, bien sûr des personnalités de gauche de premier ordre de l'autre côté.

    Si nous devions en arriver là, la situation serait très grave.

    Par ailleurs, j'ai de fortes préventions face aux unions nationales et républicaines de toutes sortes : elles laissent le champ libre aux extrêmes pour devenir la seule opposition.

    De telles unions ne doivent pas durer longtemps car elles sont contre-nature, et, en leur sein, chacun doit conserver son identité.

    Pour ce qui me concerne, j'ai juste le désir de voir l'actuel gouvernement modifier profondément sa ligne économique. Écouter Bayrou est un premier pas. Il n'y a pas de fatalité, seulement de l'impuissance et de la velléité politiques.

    Si les Français changent d'avis et commencent à penser que les solutions de Bayrou et du Modem sont les meilleures, qu'ils le fassent savoir dans les urnes lors des prochaines élections, d'autant que ce que nous disons à l'échelle de l'Europe et de la commune est souvent une déclinaison locale de notre programme national. 

  • Trop drôle de voir le PS s'aligner sur une proposition de Bayrou...

    Si la situation n'était pas si grave je me laisserais aller à de cinglantes observations envers les Socialistes.

    Harlem Désir, 1er secrétaire du PS, sous la pression du scandale, se range donc à l'une des principales propositions de François Bayrou : moraliser la vie publique en passant par la voie référendaire.

    Mais il ne fait cette proposition que sous l'effet de la nécessité quand cette dernière était pour Bayrou au coeur de l'action politique.

    Allez, un petit flash back : vous rappelez-vous les six premiers mois que Bayrou annonçait s'il devait gouverner ? Non ?

    Les voilà : ils sont ici.

    Voyons voyons, penchons-nous sur le programme de Bayrou : 10 juin 2012, premier tour des élections législatives, les Français votent par référendum la loi de moralisation de la vie publique.

    C'était la première mesure que Bayrou voulait faire passer. C'est dire à quel point il a été, une fois de plus, sage, lucide et visionnaire.

    Évidemment, je ne vais pas dire non à la proposition d'Harlem Désir. Je pense même que c'est la meilleure chose que puisse faire le PS car, quelle que soit son impopularité, c'est un vote qu'il peut gagner assez haut la main, ce qui redorerait son blason.

    Mais je doute qu'Hollande ait le courage politique nécessaire pour affronter les caciques de son parti. Au cas où il se rangerait toutefois à la proposition de Bayrou, il aura évidemment tout mon soutien. Et probablement celui de beaucoup de sympathisants du MoDem.

    En attendant, Bayrou et le MoDem ont bien sûr réitéré leur proposition et appelé les Français à prendre leur destin en mains en signant une pétition à cet effet. Il y a en deux à trois jours près de 28 000 signataires. 

    Profond soupir quand je reconsidère le projet politique de Bayrou...Pas de blabla, rien de grandiloquent, mais partout l'essentiel, c'est à dire des mesures pragmatiques, dans le vif du sujet. Des lois pour l'emploi avec le produire en France, des lois pour les entreprises et des lois pour la dette. A cela s'ajoutait une démarche prudente et empirique pour l'école et les fondations institutionnelles avec la loi de moralisation de la vie publique.

    Nous sommes coincés, aujourd'hui, avec tout juste deux députés. Mais si les Français s'avisaient de nous soutenir aux prochaines élections, municipales puis européennes, nul doute que notre parole aurait nettement plus de poids, d'autant que les programmes municipaux et européens, même s'ils ont des colorations locales, n'en feront pas moins émerger les mêmes problématiques de fond tant elles traversent tout le territoire national et européen.