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Politique - Page 20

  • La difficile fusion programmatique de l'UDI et du MoDem

    L'Alternative est née, je ne puis que saluer cette association, bien évidemment. J'espère d'ailleurs qu'à terme elle effacera les identités respectives de l'UDI et du MoDem afin de tourner définitivement la page des détestables chapelles centristes.

    Je suis très étonné de voir à quel point les commentateurs de cet événement ne l'abordent que sous l'angle des alliances politiques et des individus.

    La vraie friction et c'est elle qui génère toutes les autres, elle est programmatique. Il y a des convergences, certes, entre l'UDI et le MoDem, mais aussi d'importantes divergences. Je l'ai écrit à plusieurs reprises ici, le centre-gauche et le centre-droit, ça a beau être centriste, ce n'est pas pareil. Si je devais simplifier, je dirais que l'UDI est d'obédience libérale quand le MoDem penche assez nettement vers la social-démocratie.

    Le cas d'école, c'est la comparaison des programmes de Marielle de Sarnez et de Christian Saint-Étienne à Paris. C'est très simple : comparez ce que disent l'un et l'autre sur les déplacements (plan air de Marielle de Sarnez), ça va être dur de les rendre compatibles. Le leader de l'UDI à Paris, considère la mobilité comme une liberté fondamentale (ce que j'approuve pleinement) et cela inclut l'usage des véhicules particuliers ; en face, le programme du MoDem est quasiment aligné sur celui du Parti Socialiste, avec toutefois une touche plus incitative que coercitive. Pour avoir regardé de près ce que dit NKM, je constate que l'UMP est plus proche de l'UDI que le MoDem sur ce point. Bref, on a un bloc de droite (UMP/UDI) et un bloc de gauche (PS/MoDem) sur ce sujet. Si l'électorat du MoDem est aux 2/3 centriste ou de centre-droit, sa base militante est aux 3/4 de centre-gauche et son programme politique s'en ressent.

    On le voit bien en lisant le blog de Marielle (nettement plus modérée que sa base militante, pourtant), ses priorités ne sont pas les mêmes  que celles de Christian Saint-Étienne.

    Soyons positifs : je vais essayer de sélectionner au moins ce qui nous rassemble.

    - la volonté de faire de Paris une ville à énergie positive

    - la multiplication de bus et navettes électriques ainsi que le développement du transport fluvial

    - des mesures incitatives pour favoriser les véhicules propres (clairement incitatives à l'UDI, nettement plus coercitives au MoDem...)

    - liberté d'ouverture des commerces (bémol côté MoDem qui estime que ce sont les salariés qui doivent prendre la décision)

    - pour l'instant ni le MoDem ni l'UDI ne l'ont évoqué, mais je pense que ces deux partis sont d'accord sur la nécessité de réaliser le Grand Paris. Le projet de couverture du périphérique de Marielle de Sarnez est d'ailleurs un procédé astucieux pour associer deux objectifs, le premier de dégager du foncier pour le logement, le second de faire tomber la barrière physique entre Paris et la petite couronne.

    A côté de ça...l'UDI n'a pas de projet spécifique pour le logement mais une visée plus globale sur le pouvoir d'achat en promettant de baisser les dépenses de la ville de Paris ainsi que le montant de la taxe d'habitation. Marielle de Sarnez ne réclame qu'une pause fiscale (pas une baisse, quoi...). Il va sans dire que l'UDI semble plus proche de l'UMP que du MoDem sur ce sujet, mais les apparences sont trompeuses. Pourquoi ? Parce que le projet de l'UDI est économiquement crédible alors que l'UMP et NKM multiplient les promesses de dépenses somptuaires en même temps qu'elles assurent vouloir réduire les impôts. Le beurre et l'argent du beurre, on sait ce que cela fait, au final...J'ai l'impression que l'UDI aborde la question du Grand Paris davantage du point de vue de la Région tandis que le MoDem compte d'abord sur les municipalités. Il y a eu une intervention intéressante au Conseil de Paris, d'un élu UDI en février dernier qui proposait de fusionner quatre départements en un seul.

    Si l'UDI ne dit rien ou presque sur le logement, c'est quasi-silence radio sur la sécurité côté MoDem pas plus préoccupé que cela de la question.

    Je sais qu'il est question de s'allier avec l'UMP dès le premier tour, mais je crois, bien réfléchi et contrairement à ce que j'avais écrit il y a quelque temps, que nous avons intérêt à des listes centristes indépendantes. Marielle de Sarnez à 13% dès le premier tour dans le XIVème puis à 16 au second tour, cela signifie que nous n'avons a priori pas perdu notre potentiel électoral et que notre association avec l'UDI peut même l'augmenter légèrement. Or, nous étions à un peu plus de 9% en 2008. En dépassant partout les 10%, ce que je crois possible parce qu'ensemble, nous avons les armes pour le faire, nous pouvons arriver en position de force au 2ème tour.

    Je connais beaucoup d'électeurs socialistes exaspérés par les impôts autour de moi. Ils ne voteraient sans doute pas pour une liste de fusion avec l'UMP mais pour une liste MoDem ou pour une liste MoDem/UDI, ils m'ont assuré qu'ils le feraient.

    Toutefois, il faut le dire, seule Marielle de Sarnez dispose de la notoriété et de la popularité suffisante à Paris, au sein de la sphère centriste, pour mener une telle bataille. Cela suppose d'accorder nos violons avec nos amis de l'UDI et puis surtout, je le souligne, une très sérieuse refonte des programmes des uns et des autres pour parvenir à une voie moyenne...

    Alors...en route pour une Alternative ?

  • Que penser du ralliement d'un conseiller MoDem à Anne Hidalgo ?

    Jean-François, le représentant du MoDem au Conseil de Paris (Marielle de Sarnez lui avait cédé sa place, jugeant ne pas pouvoir cumuler efficacement eurodéputation et mandature municipale) a décidé de soutenir Anne Hidalgo au municipales de 2014.

    Je voudrais avant toutes choses récuser toute forme d'anathème. Ce n'est pas une trahison ni un marchandage, en tout cas, pas à mes yeux, mais la suite logique des positions et des votes exprimés par Jean-François pendant 5 ans. Je le respecte beaucoup pour sa droiture, et, d'une certaine manière, je me réjouis s'il prend, sur la liste socialiste, la place de quelqu'un de moins investi et de plus sectaire, mais je ne cache pas que nous nous sommes opposés à de multiples reprises ces 5 dernières années (amicalement, je le précise).

    Jean-François le dit lui-même : il a voté un peu plus de 50% des délibérations socialistes qui faisaient débat pendant la mandature municipale parisienne. 50% ! Faut-il s'étonner, dans ces conditions, qu'il finisse par rejoindre une majorité dont il est si proche ?

    Sur les voies sur berge, sur le tramway, sur les rythmes scolaires, sur la répartition du logement social, il est d'accord avec la gauche. Personnellement, sur tous ces points, je suis contre, absolument contre ce que propose la gauche. Et j'ai râlé de voir notre élu soutenir des aménagements que je jugeais nocifs ou mal pensés. J'ai bien observé, en revanche, que l'UMP s'y est en partie opposée, de même que le centre-droit (Nouveau Centre). Et quand je considère les premières idées émises par NKM je les juge vraiment proche de ce que je pense. Que Jean-François leur reproche-t-il, au fait ?

    Il est vrai que l'UMP représente une droite conservatrice : c'est ce que dit Jean-François, et il a raison. Mais avec à sa tête NKM, on peut espérer une modération. Il est vrai aussi qu'il y a des barons UMP qu'à titre personnel je ne soutiendrais jamais. Tiberi et son clan ne peuvent pas être soutenus dans le 5ème arrondissement. Je ne me verrais pas voter pour une liste sur laquelle figurerait un Tibéri (Père, épouse ou fils). Mais, à vrai dire, pas plus pour une liste où il y aurait Cohen-Solal, figure socialiste de la FCPE, pas moins compromise, dans un genre différent, que Tibéri. Je pense que cela m'arracherait la gueule de soutenir Goasguen dans le 16ème ou Lebel dans le 8ème. C'est vrai. Mais au moins autant de soutenir Pascal Cherki pour évoquer l'un des socialistes les plus sectaires dans la majorité municipale. Et je ne parle même pas des Fronts de Gauche...

    Bref, des pas fréquentables, on peut en trouver des deux côtés. Dans ces conditions, c'est le projet global qu'il faut considérer. Que le MoDem s'allie avec l'UMP est une possibilité, pas une certitude, loin de là. C'est la place faite à notre projet qui déterminera notre alliance finale.

    Jean-François assure qu'Anne Hidalgo est plus proche de Marielle de Sarnez que NKM sur le logement : où a-t-il vu que les Socialistes favoriseraient le retour des investisseurs institutionnels dans le logement parisien ? Quelle mesure socialiste existerait visant à favoriser le logement social pour les classes moyennes ? Non, comme d'habitude, la pensée socialiste, c'est d'utiliser le logement social pour nuire aux arrondissements de droite et pour cela, au lieu de rendre le logement social accessible au mérite, compter  y loger les cas sociaux, comme les Socialistes l'ont fait par exemple dans le 15ème. La proposition hypocrite et démagogique de Ian Brossat (futur ami de Jean-François ?) d'installer une aire pour Roms dans le Bois de Boulogne procède de la même logique bouffonne et grotesque.

    Jean-François s'inquiète à juste titre de la tempête budgétaire qui risque de s'abattre sur Paris : imagine-t-il un seul instant Anne Hidalgo avec ses promesses de fastes mirifiques parvenir à réduire les dépenses ? Ou alors Jean-François s'est il converti à l'usage de la matraque fiscale socialiste ?

    Et que fera-t-il, que dira-t-il quand ses nouveaux amis entameront l'édification des tours triangle ? Ne s'y est-il pas opposé avec force ? Se souvient-il que l'exécutif actuel a tenté de le museler sur ce sujet ? Et en ce qui concerne les Serres d'Auteuil, même si Jean-François semblait juger que le projet socialiste ne leur était pas si nocif (à l'inverse du MoDem du 16ème), il avait fini par se laisser convaincre que la couverture du périphérique pouvait constituer une alternative intéressante : or, que constate-t-il ? Le PS se contrefiche bien de tous les projets alternatifs et essaie de passer en force ! Il l'écrit lui-même sur son blog

    Il va être instrumentalisé évidemment par la gauche qui va essayer de démontrer qu'Anne Hidalgo est capable de rassembler. Moi, je crois que la seule voix que cela amènera à Anne Hidalgo, c'est celle de Jean-François et aucune autre. Il était facile de convaincre quelqu'un qui était déjà convaincu et qui espérait de longue date voir une alliance MoDem-Gauche (celle-là même que je rejette avec la dernière des énergies). Mais les tours de passe-passe d'Hidalgo ne tromperont personne.

    Que fera Jean-François s'il a face à lui un candidat du MoDem (au hasard, si c'est par exemple Marielle de Sarnez qui en avait fait son numéro 2) ? Il soutiendra un ayatollah vert-rose du genre Baupin (qui vient de le saluer très amicalement sur twitter) ? des potes socialistes copains comme cochons avec Unibail ? Christophe Girard qui a foutu en l'air une partie du Jardin d'Acclimatation afin de la donner à la fondation Vuitton alors qu'il  était lui-même un haut responsable de LVMH ?  Pascal Cherki qui insulte une organisation patronale et se réclame d'Hugo Chavez et de l'anticapitalisme ? Le même Pascal Cherki sera le porte-parole d'Anne Hidalgo ! Était-ce la peine d'avoir été un représentant important de la FAGE pour se retrouver finalement à copiner avec Bruno Julliard, qui ne doit son chemin au PS qu'à son parcours à l'UNEF ? Ce même syndicat étudiant dont Jean-François n'aura pourtant cessé de dénoncer les dérives tout au long de ses propres mandats syndicaux à l'Université ?

    Il compte faire quoi, Jean-François, pour assumer toutes les nouvelles contradictions auxquelles il va devoir faire face ? 

  • Khatchik est loin d'être un martyr, hélas !

    Dénoncer les amalgames et rejeter les a priori douteux et nauséabonds c'est aussi défendre à propos ceux que l'on veut protéger. Après avoir hésité faute d'éléments pour se faire un avis et dénoncé une campagne souvent haineuse, dans l'affaire Leonarda j'avais conclu en jugeant que la famille et la jeune fille n'étaient défendables ni l'une ni l'autre.

    Le cas de l'étudiant arménien Khatchik Kachartyan est encore plus clair : voilà un menteur sans scrupules qui réclame la nationalité française les larmes aux yeux et vole dans les étalages en bande de surcroît. C'est d'ailleurs de cette manière qu'il s'est fait interpeller. Pris sur le fait, la police a contrôlé ses papiers et s'est aperçu qu'il n'était pas en règle.

    Les organisations étudiantes perdent toute crédibilité en faisant de l'agit-prop pour défendre des individus qui n'ont en aucune manière prouvé leur attachement à notre pays. On ne leur demande pas non plus d'en faire des cent et des mille mais simplement de vivre en honnêtes citoyens.

    Le problème, c'est que ces organisations décrédibilisent ensuite les luttes que d'autres mèneront pour ceux qui souhaitent s'intégrer. 

    Au fond, quand j'observe les réactions des Français, ils ne s'émeuvent pas quand une famille étrangère qui souhaite s'intégrer fait l'unanimité autour d'elle. 

    Le malheur c'est que leur exaspération se traduit en vote pour des forces politiques qui n'auront cure des efforts de familles étrangères qui auront voulu s'intégrer mais qui vireront tout le monde sans vergogne.

    Pour bien considérer ce que le FN pense du droit, il suffit de regarder les alliés qu'il veut se choisir : il veut briser notre alliance démocratique avec nos amis européens et américains pour la remplacer par une amitié avec des pays orientaux qui s'assoient allègrement sur les droits les plus élémentaires des êtres humains. Les grands démocrates que sont les Syriens, les Chinois et les Russes ne pourraient évidemment que se réjouir de l'arrivée de Marine Le pen au pouvoir. Les camps de concentration existent toujours en Russie et en Chine et les conditions d'existence y sont terribles. On pourrait se consoler en pensant que l'on n'y trouve que des délinquants : pas de chance, ils sont truffés de prisonniers d'opinion précisément livrés à leur vindicte. Les camps nazis, les goulags de Staline fonctionnaient de la même manière. Les droits communs y faisaient régner la terreur. Pour les Français qui ne comprennent pas, imaginez que vous soyez suspecté et placé dans une de nos prisons avec la racaille ordinaire qui y traîne : là-bas, dans ces pays, c'est tout simplement cent fois pire. Pas de droit, pas de protection, vous y deviendrez les souffre-douleurs de la racaille, cent fois battu, tourmenté et violé. Vous croyez que je verse dans l'hyperbole ou l'extrapolation ? Pas du tout. Lisez les témoignages. Ils sont affreux.

    Pourquoi cette aparté ? Dis-moi quels sont tes amis je te dirai qui tu es. Marine Le pen n'a pas craint de se rendre à un bal d'une organisation autrichienne réputée pour ses sympathies néo-nazies, à Vienne. J'ai déjà parlé de Frédéric Chatillon, éditeur négationniste et responsable de la communication du FN.

    Quand on parle de l'immigration, il faut bien considérer notre environnement personnel.

    On connaît tous des immigrés. Il est certain que le débarquement de la racaille dans les gares, les halls d'immeubles ou les rames de RER n'incite à aucune forme de fraternité. Pas de chance, ce ne sont généralement pas ceux-là qu'on renvoie. Ils ont obtenu sans rien faire la nationalité française et crachent maintenant sur la France et les Français. 

    Mais il y a aussi le commerçant arabe ou kabyle du coin, souriant, sympathique, amène et amical ou encore le vendeur de pizza ou la nounou à laquelle on a confié ses enfants. Et ceux-là vous avez envie de les renvoyer, vous ? Pas moi. En fait je signerai les yeux fermés une pétition s'ils étaient en danger d'expulsion.

    Le drame, c'est que les réalités se télescopent parfois en une crase improbable : à côté de chez moi, un petit commerce tenu par des Arabes vend des pizzas. Ce sont des gens adorables. La pizza est toujours amenée dans les délais prévus. Ils savent que j'ai des enfants, et, une fois sur deux, prévoient des douceurs pour mes petits (desserts, friandises) toujours à titre gratuit. Et pourtant, dans leur boutique, toutes les femmes portent le voile et eux-mêmes sont barbus. Et voilà. Ils sont sympas, mais ce sont des fondamentalistes. Ce sont des fondamentalistes mais ils sont aussi sympas.

    C'est un peu ça le problème, au fond : on ne peut jamais réduire les individus à une seule caractéristique. On est content quand elles sont cohérentes entre elles, mais c'est rarement le cas. Pareil au FN, du coup : ce serait cool si c'étaient tous des salauds. Mais ça ne marche pas comme ça. Marine Le pen, elle-même, est une femme droite, sans doute courageuse. Ce qui ne l'empêche pas de s'asseoir tranquillement sur nombre de valeurs humanistes. La réduction ne marche pas, là encore. Il reste tout de même heureusement de presque parfaits salauds pour nous aider à conserver nos catégories, mais il se trouve qu'ils ne constituent pas la majorité, hors, pour qu'une catégorie soit un tantinet plausible, il faut justement qu'elle repose sur une majorité.

    J'ai déjà écrit je ne sais plus quand un billet sur l'article défini. Dans les déterminants, je crois que c'est l'un des plus dangereux à employer car il a vite fait de cataloguer ce dont on parle. Je ne dénie pas que le catalogue existe, quand bien même on parlerait de réalités humaines, mais il n'est pas exhaustif, donc pas suffisant.

    Même Khatchik, au fond, je l'imagine, doit être un bon copain. Peut-être. Il n'en reste pas moins qu'il a piqué quelque chose en bande organisée.

    Alors quoi ? Cela veut-il dire qu'il ne faut pas placer de curseur ? Je pense le contraire. Mais quand on le fait, on doit avoir toujours présent à l'esprit la complexité des réalités humaines et se défier des simplifications de toute nature, à droite comme à gauche.

  • Quand Copé renifle la charogne...

    Je sens que l'UMP va encore me mettre hors de moi avec leur réforme du droit du sol.

    Comprenons-nous : je ne suis pas hostile à des aménagements du droit d'asile et j'avais proposé en 2010 un système de nationalité à points. Les Anglais, me semble-t-il ont essayé de mettre en place un système d'acquisition de la nationalité britannique sur ce principe. Marine Le pen avait repris en apparence cette idée en 2011 mais avec une différence de taille par rapport à ce que je proposais. Dans mon esprit, le système de points ne valait que pour une période probatoire. Il ne s'agissait pas de faire peser une épée de Damoclès à vie sur la tête de nos futurs concitoyens. Rien de tel pour Marine Le pen qui entend bien les tenir en otages jusqu'à la fin de leur existence sur notre sol.

    Mais ce qui m'énerve avec l'UMP c'est que son patron rapplique toujours quand ça pue au lieu de créer un débat serein. Une affaire Léonarda, des sondages favorables au FN et le voilà à brandir une loi qu'il aurait eu toute latitude d'appliquer quand son parti gouvernait.

    Le débat lancé sur l'identité nationale ne m'avait pas moins paru relever de l'enfumage sous le gouvernement de Fillon.

    Les Socialistes devraient envoyer chier Copé et sa bande. C'est ce que je ferais si j'étais eux. La loi, ils l'appliquent et ils n'ont pas à se faire dicter leur agenda par l'UMP ou le FN.

    J'espère en tout cas que nous autres, centristes du MoDem et nos alliés de l'UDI n'allons pas tremper dans cette fumisterie.

    On peut se dire qu'il faut réformer notre droit d'asile et la protection sociale qui y est associée pour ne pas se retrouver à financer à fonds perdus des individus qui ne devraient pas vivre sur la bête, mais ce n'est pas la même chose que de distiller la méfiance et la division dans le pays par des mesures purement opportunistes.

  • MoDem : Hors de question de soutenir le PS à Marseille !

    Bayrou a mis les points sur les i : le MoDem ne se laissera pas compromettre dans une quelconque forme de soutien aux Socialistes des Bouches du Rhône.

    J'ai bien compris que Benhamias et d'autres ont une sensibilité de centre-gauche mais vient un moment où il faut savoir raison garder. Si Rebmasen à Dijon vaut le coup qu'on se dispute un peu avec nos amis de l'UDI, en revanche, se ranger derrières des forces corrompues jusqu'à la moëlle, faut pas pousser non plus.

    A Marseille, ce qu'il faut, c'est une opération "manu pulite" ; cela dit, je suis sceptique sur les capacités de Gaudin dans ce domaine. Il sort d'un mandat de six années dont cinq passées avec un gouvernement de droite, et, le moins que l'on puisse dire, c'est que son bilan n'est pas fameux.

    Le problème, c'est que Gaudin fait partie de cette génération d'édiles qui devraient laisser leur place et qui s'accrochent à leur siège comme un mollusque à son rocher. En outre, l'équipe de Benhamias n'a pas tort sur certains aspects : dans l'équipe Gaudin, il y en a qui bavent d'espoir à l'idée d'une grande alliance UMP-FN. Gaudin n'a d'ailleurs pas toujours été clair par le passé.

    Le problème, comme toujours dans ce genre de circonstances, c'est que les satrapes n'organisent jamais leur succession. De ce fait il n'y a personne à droite pour prendre la relève. Muselier ? Bah, je crois que je préfère encore Gaudin. Guy Tessier ? Inconnu du grand public.

    Le problème, pour autant que j'ai pu le considérer en observant la vie politique, c'est que les vieux satrapes gagnent toujours sauf quand ils sont trahis au bon moment par leurs dauphins devenus suffisamment puissants pour les défier.

    Ce qui signifie en somme ceci : actuellement, à Marseille, c'est Gaudin ou le PS des Bouches du Rhône. De deux maux il faut choisir le moindre, alors...

  • Pau, c'est très casse-gueule pour Bayrou

    Il se dit que François Bayrou hésite à prendre la tête d'une liste centriste à Pau. A sa place, je n'y irais pas. Tout du moins, pas avec une liste UMP sur sa droite et une liste PS sur sa gauche. Il faut bien comprendre que Copé mandate Éric Saubatte en commando-suicide là-bas. Il n'est pas là pour gagner, il est là pour faire perdre Bayrou, cet objectif étant plus prioritaire aux yeux de l'UMP que la mairie de Pau. Au passage, cela montre bien que l'UMP n'en a rien à foutre de Pau et préfère que cette ville tombe dans l'escarcelle socialiste plutôt que de la voir entre les mains de Bayrou.

    Bref, c'est hyper-casse-gueule parce que je pense que Bayrou ne peut pas gagner avec un tel front contre lui. 

    Ce qu'il a intérêt à faire, c'est de continuer ce qu'il a entrepris : faire le maximum pour fédérer une liste d'opposition à Pau et soutenir un candidat centriste solidement implanté. Même si cette liste ne remporte pas Pau, on n'en tiendra pas rigueur à Bayrou qui aura sincèrement cherché l'intérêt de la ville. Si jamais elle gagne (pas totalement à exclure, après tout) on en saura gré au leader du MoDem en raison de toutes ses médiations réussies. Il aura ainsi préparer l'avenir et on peut imaginer des suites intéressantes aux régionales qui suivront.

    Moi, je pense que Bayrou a intérêt à se présenter aux européennes :

    -primo, parce qu'il a un discours très clair et atypique sur l'Europe, unique en France.

    - secundo parce qu'il a de fortes chances d'être élu

    - tertio parce qu'il amènera dans le Parlement européen une voix forte et originale d'autant plus qu'il a une aura médiatique qui lui permet d'amener sur le devant de la table des sujets auxquels les médias ne s'intéressent pas spontanément.

    Comme je sais qu'il lit régulièrement mon blogue, j'espère que mon avis saura l'éclairer dans sa décision finale.

  • Seul un projet politique alternatif peut venir à bout du FN

    Il s'est passé à Brignoles ce que je craignais en mon for intérieur : cela fait un moment que j'ai constaté que l'abstention, bien loin de présenter un recours pour la gauche ou la droite est en fait un réservoir de voix pour l'extrême-droite.

    On ne peut pas réduire le FN sans un projet politique et surtout économique crédible. Tant que l'on demeurera impuissant à enrayer le chômage et la désindustrialisation dans notre pays ou encore le déclassement social, ce parti demeurera puissant. Et peu importe que les solutions qu'il propose soient mortifères, ses électeurs ne peuvent en prendre conscience tant qu'elles n'ont pas été appliquées.

    Nous devons faire face à un double défi : on ne peut faire autrement que de réduire les dépenses de l'État et revenir à l'équilibre car les dettes publiques vont se stabiliser dans la zone euro, France incluse, à un niveau tellement élevé qu'elles requerraient des taux de croissance impossible à atteindre pour éponger les montants des remboursements. Et dans le même temps, nous devons répondre à la demande de plus en plus forte de protection sociale et parvenir à relancer l'emploi et la création de richesses.

    Et bien évidemment, tout le monde cherche la baguette magique sans la trouver. Les Socialistes croient venir à bout de nos dépenses en augmentant toujours plus les impôts. La droite croit qu'on peut réduire les dépenses (mais dans les faits, elle ne l'a jamais fait, opérant au demeurant des coupes au hasard). Le FN s'imagine qu'on peut établir des barrières douanières et la gauche de la gauche finit par croire que les profits virtuels du grand capital ont une existence réelle suffisante pour pouvoir être taxés sans dommages collatéraux considérables. Aucune de ces solutions ne tient la route mais celle du Front de Gauche n'a pas été expérimenté depuis les régimes soviétiques et ce que propose le FN (sortie de l'euro et autarcie) n'a pas encore été essayée (le cas de figure ne s'est pas produit en Europe).

    Au sein de la classe politique, seul Bayrou me semble avoir essayé d'apporter une réponse, mais son programme est demeuré embryonnaire. Comme la fonction fait l'homme, Arnaud Montebourg semble avoir compris lui aussi que reconstruire la production en France était l'unique issue, mais, face à la mondialisation et l'inter-connexion des économies, il ne sait pas quoi faire et ne sait plus à quel saint se vouer. Le volontarisme ne parvient pas plus que les autres approches à enrayer notre déclin : le récent échec de Ségolène Royal avec Heuliez en est un témoignage manifeste. Sarkozy, à sa manière, qui se vivait en super-président capable de sauver l'industrie française par ses connexions avec les puissants et quelques hochements de menton aura sans doute essayé lui aussi de redresser notre pays.

    Toutefois, aucune de ces initiatives n'a abouti. Montebourg est impuissant, Sarkozy et Royal ont échoué et on ne sait pas ce qu'aurait obtenu Bayrou puisqu'il n'est pas parvenu à conquérir le pouvoir.

    Je note toutefois que Sarkozy a fait reculer le FN pendant un certain temps, que Royal était populaire auprès des gens modestes et que Bayrou a constitué l'espoir d'une voie tierce pendant longtemps.

    Par un étonnant paradoxe, c'est au moment même de son échec politique, 2012, que son projet économique a comporté peut-être un chemin inédit dans la sphère politique : d'une certaine manière, son made in France nourri d'échanges internationaux et de localisme réconciliait une certaine forme de protectionnisme et le libéralisme. Curieuse synthèse que Bayrou n'a pas achevée et je le regrette.

    C'est pourtant là qu'il faudrait reprendre le flambeau avec les personnalités de bonne volonté. Il en existe. Yves Jégo à l'UDI a créé une association délivrant un label qui a fait son chemin. Je crois Montebourg suffisamment aux abois pour revenir sur tout préjugé idéologique dès lors qu'on lui trouve un moyen de relocaliser ou créer de nouvelles industries sur notre sol. Mais mon camarade blogueur de gauche Melclalex doit en savoir plus que moi sur ce dernier point.

    Une chose me paraît en tout cas claire : impossible de riposter aux sirènes nationalistes sans parvenir à réaliser la quadrature du cercle. J'avoue que je n'ai pas d'idées, ou, tout du moins, qu'elles restent dans le brouillard. Une fois toutes les utopies "citoyennes" évacuées, celles dont on disserte sur la Toile mais qui heurteraient le mur de la réalité avec d'autant plus de violence que leurs auteurs planent en apesanteur au-dessus du déconomètre, il ne reste à vrai dire plus grand chose. C'est bien là où le bât blesse. La force du FN, c'est d'avoir réussi à faire croire qu'il l'avait, lui, le projet alternatif.

    Si une synthèse intelligente pouvait se produire entre le monde parallèle du MoDem et la vision à ras du sol de l'UDI on pourrait peut-être poser les jalons d'une voie inédite. L'alliance Borloo-Bayrou n'aura de ce point de vue un sens que si elle devient une alliance des idées emblématique, capable de subvertir l'ensemble des autres projets politiques pour enfin s'imposer par son évidence aux Français.

    Je reconnais qu'en disant cela, je n'ai rien dit, car pour l'instant, nous n'en sommes pas même aux fondations. Mais enfin, tous les explorateurs ont observé un point lointain sur l'horizon pour atteindre un jour leur Eden. Comme le disait un jour Denis Badré, aujourd'hui sénateur honoraire, grand Européen devant l'Éternel, «si tu veux que ton sillon soit droit, oriente ta charrue vers une étoile». 

  • Même sur l'école, la classe politique offre un boulevard au FN

    Je finis de lire l'un des derniers billets du Merle Moqueur analysant les causes du succès de Marine Le pen à gauche. Jegoun le citait dans son dernier billet, s'inquiétant de la stratégie de la gauche pour endiguer la montée du FN.

    Ben il n'y a pas qu'à gauche qu'on s'inquiète. Je suis atterré de constater que la seule à réagir de manière sensée sur la question des rythmes scolaires, c'est Marine Le pen. Et quand je dis atterré, c'est vraiment atterré. Évidemment, je n'avalise pas tout le discours de Marine Le pen sur la verticalité de la transmission. Je tends à penser qu'au contraire la connaissance se transmet d'autant mieux qu'elle se communique par empathie. Or, la verticalité ne permet en aucune manière une quelconque forme d'empathie et, sans empathie, on ne peut montrer à son interlocuteur que ce que l'on veut lui apprendre lui appartient en réalité autant à lui qu'à soi. Mais de renvoyer cette question à sa réalité, c'est à dire un leurre inutile, je ne peux lui donner tort.

    Mais qu'ils se réveillent, les hommes et les femmes de gauche, du centre et de droite, bon sang ! Suzanne est une Républicaine, Jegoun un Social-démocrate et moi, un libéral à sensibilité démocrate-chrétienne. Trois sensibilités politiques très différentes. Et pourtant, nous disons à peu près les mêmes choses sur le Front National, dressant les mêmes constats. Et je ne parle même pas des blogues de droite : j'ai connu un temps où Corto était juste un mec de droite, parfois même modéré. Mais ça, c'était avant. Corto, aujourd'hui, il fait partie de cet ancien électorat UMP qui a basculé du côté obscur, et depuis un moment déjà. EDIT : manifestement, j'ai pris au pied de la lettre ce qu'écrit Corto depuis plusieurs années. Il assure qu'il ne se reconnaît pas dans les valeurs du FN mais, en revanche, se désespère du vide abyssal qui caractérise les propositions des autres formations politiques.

    C'est affligeant de voir les différents partis politiques se copier les uns les autres, sur l'école, faisant semblant de polémiquer sur des mesures qu'ils partagent pourtant. Les rythmes scolaires en sont un exemple mais ce n'est pas le seul. Les principaux partis partagent sur le fond les mêmes vues dans le domaine de la pédagogie, divergeant à la marge sur l'apprentissage. Il n'y a pas non plus de différence sur le supérieur, tous visent les mêmes objectifs au nom de leur sacro-sainte démocratisation de l'école, dont le principe et le concept n'ont jamais été remis en question. Même rejet de l'excellence, et même hypocrisie de ces élites qui s'empressent d'en emprunter les chemins d'initiés.

    Comme l'observe finement Suzanne, ce n'est pas un hasard si Bayrou a réalisé un vrai carton auprès des enseignants en 2007. Le programme de l'UDF et les idées défendues par Bayrou détonaient alors dans le paysage éducatif. Quand 2012 est venu, il n'en est plus rien resté tant les commissions du MoDem et leurs "spécialistes ès éducation" avaient fait du MoDem une annexe de la pensée unique au même titre que l'UMP et le PS. Et les quelques saillies de Bayrou n'y ont rien changé.

    Mais, trêve d'école (j'en parle trop souvent sur ce blogue) le prochain sujet, c'est l'Europe et là encore, je suis très inquiet. Je ne vois pas comment des gens qui ont eu l'hypocrisie de voter la nuit ce qu'ils dénonçaient le jour pourraient avoir une quelconque crédibilité auprès du peuple français. La campagne européenne va être très dure parce que le FN va mener la danse et aura beau jeu de renvoyer les autres partis dans leurs cordes s'ils en viennent à critiquer l'Europe. Or, cette critique de l'Europe, je suis persuadé qu'elle sera un passage obligé, même pour les fédéralistes, s'ils veulent défendre cette très grande idée. Ce n'est pas l'Europe qui cause tant de maux, mais l'absence de transparence et, il faudra le faire admettre, ce sera difficile, son absence de pouvoir face aux nations et à leurs représentants. Il faudra avouer sur la place publique ce que de nombreux pro-européens se sont gardés de dire depuis fort longtemps : les pays européens n'ont pas tous le même projet économique et social, et cela, il faut en parler. Mais il faudra aussi défendre l'esprit de négociation qui a toujours permis de surmonter les blocages. Seulement, ces négociations, elles ne peuvent plus se dérouler dans un couloir, mais elles doivent apparaître sur la place publique et faire l'objet d'un débat démocratique. 

    Je vais égratigner mes amis du MoDem, mais franchement, ils m'énervent tellement que c'est bien fait : je suis exaspéré de les lire disserter sur le centre, l'UDI, le MoDem, les valeurs du centre, la compatibilité UDI/MoDem, les états d'âme des uns et des autres qui ont tout de suite de grands mots pour parler de trahison de l'esprit de 2007 (ah oui ? Lequel ?) au moment où notre pays est divisé et a grand besoin que l'on se penche sur ses souffrances. Franchement, on a peut-être autre chose à faire qu'à se regarder le nombril ou à débattre de théories fumeuses, non ? 

  • L'électorat centriste valide à plus de 95% le rapprochement MoDem/UDI

    Cela me fait très plaisir d'entendre Jean Dionis ou Hervé Morin évoquer Bayrou avec l'accent de 2007. Je crois que les centristes sont satisfaits de se retrouver.

    Lisant la dernière note de Dionis, j'ai eu le contentement d'apprendre que les sympathisants de l'UDI et du MoDem validaient à plus de 95% le rapprochement entre les deux formations.

    Et ce n'est pas tout : les Français sont près de 80% à approuver cette union, 84% au PS, 76% à l'UMP.

    Il n'y a pas un seul sympathisant du MoDem ou de l'UDI pour juger que l'association de leurs partis favoris soit une très mauvaise chose. Le sondage réalisé par l'IFOP est limpide.

    J'ai observé depuis fort longtemps le décalage entre l'électorat du MoDem et sa base militante. J'entends et je lis ceux qui hurlent au loup, jurant leurs grands dieux que Bayrou trahit l'esprit de 2007 et j'en passe des vertes et des pas mûres.

    Ceux qui tiennent ce discours et sont d'ailleurs souvent en délicatesse avec le MoDem depuis un moment déjà ne sont pas ultra-minoritaires. Ils n'existent pas électoralement parlant et ne représentent donc qu'eux. Pour les aficionados de twitter ou de facebook, les réseaux sociaux leur donnent l'impression d'être de formidables caisses de résonance. Il n'en est rien. Leur haine, leurs amertumes, leurs déceptions, ne rencontrent pas l'opinion des Français et il ne suffit pas de 10 "like" (toujours les mêmes au demeurant) pour incarner un courant d'opinion.

    Je pense que tout le monde, au MoDem et à l'UDI, doit prendre acte des avis exprimés à une majorité écrasante (parlons même d'unanimité) par nos électorats respectifs. C'est au fond une bonne nouvelle car je ne pensais pas que nous puissions nous additionner aussi aisément.

    Évidemment, un sondage ne fait pas le printemps, mais j'espère que nous allons avancer à grand pas vers la fusion et recréer enfin un grand parti centriste capable de rivaliser avec les grandes forces politiques.

  • L'alliance MoDem-UDI est logique

    Je suis un peu agacé par les réactions de certains militants ou anciens militants du MoDem qui jurent que la troisième voie, c'est fini. 

    Primo, on ne gouverne pas seul dans sa tour d'ivoire et encore heureux, d'ailleurs. Ce n'est que parce que l'on doit faire des concessions que l'on peut parvenir à un projet acceptable pour une majorité. C'est l'esprit du centrisme que d'avoir en ligne de mire cette perspective.

    Secundo, pour ceux qui louchent sur leur gauche, le PS a-t-il jamais proposé quoi que ce soit au MoDem en dehors de quelques alliances locales ? Jamais. En fait, la seule proposition qui a existé s'adressait à l'UDF, c'était celle de Ségolène Royal en 2007 et s'est faite sous l'effet de l'urgence.

    La série de rebuffades suivies aurait du faire comprendre à l'aile gauche du MoDem que ce n'est pas le PS mais le centre-droit qui nous est évidemment le plus proche. Faut-il rappeler le piège de Delanoë en 2008 ? Ou encore la manière dont le MoDem a été traité par la mépris à Marseille quand il a voulu participer à des primaires ? Ou, dans la même veine, ce qu'il advient des amendements de Thierry Robert, député MoDem qui a voulu s'associer aux radicaux de gauche ? Il le dit lui-même : leur destination finale est la poubelle.

    Ni Rocard ni Delors n'ont jamais adressé le moindre signe de soutien à Bayrou alors que le PS dont ils rêvaient avait l'opportunité de l'alliance et de la majorité qui auraient été nécessaires à Delors en 1995.

    Il y a bien sûr quelques individus au PS avec lesquels on peut discuter, mais, tant que le PS ne sera pas électoralement à terre, comme je le disais hier, le pouvoir et les fonctions demeureront le ciment le plus puissant et personne ne partira.

    Il faut que ces militants (enfin, ceux qui restent avec nous) se rendent à la raison. Nombre de militants, de cadres, de députés de l'UDI ont été proches de Bayrou pendant très longtemps, y compris quand l'UMP était une machine à broyer l'UDF. Certains d'entre eux ont encore soutenu Bayrou en 2012.

    En réalité, la frange gauche du MoDem est à équidistance de l'aile droite du PS et du centre. Avec un petit effort, elle peut se déporter un peu sur sa droite et elle trouve alors sur son chemin le centre-droit, sans doute plus libéral qu'elle.

    Il y a évidemment la question de l'UMP. Je reconnais que c'est un problème. Si Juppé fait l'unanimité au MoDem, que Fillon a longtemps été bien vu, d'autres leaders, parfois locaux, ne sont pas la tasse de thé des centristes.

    Nous n'avons pas d'obligation de nous associer à l'UMP quand des représentants de ce parti ne nous plaisent pas. Rien ne nous empêche de tenter notre chance au premier tour avec l'UDI quitte à se retirer à l'issue de ce dernier si l'alliance de second tour ne nous convient pas, l'UDI faisant de son côté ce qu'elle juge bon.

    De toutes façons, l'UMP doit être jugée au cas par cas. Le rejet en bloc de ce parti est au moins aussi sectaire que l'adhésion en bloc à l'alliance aux seules forces de gauche ou écologistes.

    Autre point : le PS n'hésite pas à proposer des alliances au Front de gauche et regarde avec attendrissement le NPA, alors que l'UDI récuse tout rapprochement avec les souverainistes ou avec l'extrême-droite.

    Enfin, si l'on considère les idées et les solutions apportées par nos deux partis, une synthèse harmonieuse paraît possible.