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Politique - Page 23

  • J'espère que c'est la dernière manif pour tous !

    Je me montrais sévère avant-hier envers les Socialistes sur le mariage homo, mais justice doit leur être rendue, leurs adversaires sont au minimum aussi gonflants.

    Déjà, dans le principe, je n'aime pas vraiment qu'autrui s'appropie le pouvoir de décider comment je dois vivre mon existence : s'opposer au mariage homosexuel c'est interdire à autrui de vivre selon ses propres moeurs. Dès lors qu'elles ne lèsent personne, je ne vois pas où est le problème.

    En ce qui concerne l'adoption des enfants, je crois qu'il faut en finir avec les fantasmes. Il y a de nombreuses situations de ce type et rien ne prouve que les enfants s'en portent plus mal. Je crois d'ailleurs que les craintes dans ce domaine s'appuient sur une lourde erreur dans l'appréhension de ce qu'est un enfant.

     Au fond, un père, une mère, cela ne veut rien dire (désolé de le dire aussi brusquement). Un enfant a surtout besoin d'être aimé. Le droit révolutionnaire avait établi en son temps que le père n'était pas celui qui avait donné naissance à l'enfant mais celui qui le nourrissait et l'élevait. Voilà. Bon principe. 

    Je suis beaucoup plus inquiet de voir des enfants entre les mains d'intégristes hystériques et sectaires que confiés à des homosexuels modérés. 

    Les couples homosexuels qui élèvent des enfants ne sont sans doute pas si nombreux en France, mais j'observe néanmoins que je n'en ai vu apparaître AUCUN dans les faits divers qui concernent des violences sur enfants ces cinq dernières années.

    Il y a des questions éthiques qui se posent en amont de la naissance d'un enfant, il est vrai, mais, une fois qu'il est là, il est là après tout.

    J'aurais préféré une union civile pour éviter l'atmosphère de guerre civile qui fait flamber la société française autour de cette loi, mais c'est surtout pour éviter le mot "mariage".

    En même temps, le vocabulaire est la propriété de tous, pas le bien exclusif des religions.

    Les gens de droite qui se sont trop impliqués dans cette histoire de manif pour tous se fourvoient au moins autant que leurs adversaires. Ils doivent bien comprendre que si c'est là toute l'opposition dont ils sont capables, ils vont se faire claquer en bonne et dûe forme.

    Le FN, plus malin que la droite, l'a bien compris, et, finalement assez silencieux sur cette loi, concentre ses attaques sur l'économie et l'emploi, les vraies priorités des Français.

    La droite ferait bien de passer  autre chose assez vite. Je suis assez étonné de voir l'UDI parti censé se réclamer du centre, s'associer à toutes ces rodomontades alors qu'elle a en son sein des individus éclairés et intelligents qui font des proposisions économiques qui mériteraient d'être relayées (je pense aux fondations productives de Christian Saint-Étienne ou encore à l'activité de l'association Pro France d'Yves Jégo).

    Bref, la loi est passée, elle a été votée régulièrement, passons à autre chose...

  • Mariage homo : les Socialistes vont finir par lasser les Français.

    Comme je l'ai écrit plusieurs fois ici je n'ai pas trop d'avis sur le mariage homosexuelle. Je pense qu'on aurait pu éviter des affrontements en se contentant de parler d'union civile mais bon, ce n'est jamais qu'une question secondaire et, en cas de référendum, je n'aurais pas voté contre.

    Toutefois, ce gouvernement m'énerve fortement. Quand la racaille déboule en masse à l'occasion d'un titre de champion, il n'y a qu'une douzaine d'interpellations alors qu'elle agresse, menace et pille.

    Quand ce sont des militants de la manif pour tous pas spécialement dangereux ou agressifs pour le quartier dans lequel ils évoluent, on arrive à en alpaguer une cinquantaine.

    Valls, Taubira et compagnie se foutent de la gueule des Français ou quoi ?

    Paris devient lentement mais sûrement le repaire des pick-pockets et un lieu de rendez-vous prisé de la racaille (qui règne déjà en maîtresse dans les banlieues) sous le nez de Delanoë et sa clique qui ne pensent qu'à organiser la fête et à emmerder les automobilistes.

    La sécurité ? Quelle sécurité ? La racaille, quelle racaille ? Il n'y a que de "jeunes exclus". Au fait, il y a de plus en plus d'agressions homophobes, et, un de ces jours, j'aimerais bien avoir des statistiques pour savoir qui les commet et d'où viennent les agressions. M'est avis qu'on y trouverait plus de la racaille de banlieue que des "manif pour tous".

    Ce gouvernement est déjà économiquement nul, mais de surcroît, il prend l'insécurité à la légère.

    Il va peut-être falloir envisager de reconner des priorités claires aux forces de sécurité.

    Et puis arrêter de nous gonfler avec le mariage homo. On en entend parler tous les jours, ça va bien un temps mais la France et son gouvernement ont autre chose à faire maintenant.

    Ce que les Socialistes n'ont pas compris c'est que toutes ces histoires-là ça ne plaît qu'aux bobos et à leur clientèle fonctionnarisée. Ils vont se prendre un très méchant retour de bâton quand, faute de s'occuper des choses essentielles, ils vont se faire dépasser partout par le FN aux prochaines élections.

    Si le MoDem de son côté s'obstine à adopter le même genre de postures avec ses histoires de moralisation de la vie publique dont les Français se foutent, au fond, il va se manger moins de 5% aux prochaines élections (et encore, je suis optimiste), j'en profite pour l'avertir.

    Aujourd'hui les Français, le mariage homo, la moralisation de la vie publique, la théorie du gender et toutes ces conneries ils s'en tamponnent : ce qu'ils veulent ce sont des propositions économiques pour relancer la machine et créer des emplois.

    Une loi comme le mariage homosexuel, on la fait passer quand l'économie se porte bien, quand il n'y a pas de sujet de grogne majeur, on ne s'en sert pas pour tenter de détourner l'attention de son peuple parce que l'on n'a pas d'idées et que l'on se montre incapable de tenir ses fallacieuses promesses...

  • Venir à la rescousse de NKM ?

    En principe, je ne me mêle pas directement des affaires des autres partis et je m'étais par exemple gardé de voter lors de la primaire socialiste pour les présidentielles tout en exprimant toutefois un avis.

    Aujourd'hui, j'ai fait une petite entorse à ce principe. Certes, je suis encarté au MoDem, mais je me définis généralement comme de centre-droit. Dans centre-droit, il y a centre, mais il y a aussi droite.

    Il y a un gros baroufle au sein de l'UMP à Paris, actuellement : la frange la plus réactionnaire veut faire payer à NKM sa modération et du coup, on mobilise les troupes pour tenter de faire basculer la primaire chez les réacs afin de réaliser un coup de force en tablant sur la faible mobilisation du corps électoral.

    Du coup je me suis inscrit sur le site de la primaire, j'ai payé les trois euros et j'ai décidé de voter le moment venu.

    Pas question que la droite façon Legaret soit l'alternative à la gauche à Paris. Comme centriste, en tout cas, jamais je ne voterai ni ne soutiendrai cet individu.

    Je regrette d'ailleurs qu'Alphand se soit fourvoyé en sa faveur. Alphand fait du bon boulot comme élu de proximité, mais sur les convictions de fond, c'est un réactionnaire.

    Bref, tout ça pour dire que je voterai pour NKM à la primaire organisée par l'UMP et que je suggère aux centristes qui se sentent un peu concernés d'en faire autant.

  • L'union des centres à Paris ? Faisons-la !

    Marielle de Sarnez l'a redit, l'union des différentes forces centristes et modérées à Paris lors des prochaines municipales, elle y est favorable. Cela tombe bien, Yves Pozzo di Borgo, l'un des poids lours de l'UDI dans la capitale y est favorable aussi. Reste à voir ce qu'en pense Rama Yade si c'est bien elle qui porte les couleurs du parti de Borloo à Paris.

    Il y a toutefois quelques points d'accord qui pourraient être difficiles à trouver.

    a) il faut que l'on s'accorde sur le programme que l'on va proposer si on fait un bout de chemin ensemble. Je suis à peu près certain que Hidalgo et NKM ne pourront pas résister à l'irrépressible envie d'amonceler promesses sur promesses. Toutes ces promesses auront un coût, et, de les exécuter continuera de renchérir les impôts, la vie locale et d'accroître la dette municipales. 

    Je pense que les centristes doivent au contraire s'engager à réduire la voilure et notamment les dépenses somptuaires et festives (spécialité socialiste locale). Cela suppose un code de conduite qu'il faut respecter.

    Toutes nos propositions doivent se faire à budget constant au pire, avec une baisse du budget de la municipalité autant que faire se peut.

    b) on va achopper comme d'habitude sur le second tour : l'UDI veut rejoindre l'UMP par principe. Le MoDem se laisse le droit de choisir en fonction des propositions du PS et de ses alliés d'un côté, de l'UMP de l'autre. J'imagine difficilement un panachage si nos listes de premier tour éclatent en morceaux...

    c) Je ne suis pas du tout certains que nos électorats s'additionnent. Nous sommes entre 6 et 8 en moyenne et l'UDI à environ 5-6%. Nous devrions ensemble viser les 15% mais les synergies en politique tendent davantage à donner 2+2 = 3 que 2+2 = 5...

  • Taubira fait voler en éclats le mur du çon

    Très forte la proposition de Taubira : assister les descendants d'esclaves en leur garantissant des logements. 

    J'ai, de mon côté, une réclamation : je réclame avec indignation et énergie que l'on accorde des compensations aux descendants des serfs, compte-tenu des conditions terribles dans lesquelles ils ont été maintenus dans la misère.

    Je pense également que nous devrions exiger des réparations auprès de l'Angleterre pour la bataille d'Azincourt au cours de laquelle la fine fleur de la chevalerie française a péri en cherchant à défendre le sol de la doulce France contre l'Anglois.

    Je suggère également que l'on traduise devant le TPI les descendants des rois du Dahomey pour génocide, compte-tenu du nombre d'Africains qu'ils ont vendu aux trafiquants de toutes sortes.

    Punissons également les Germains et les Gaulois pour ne pas s'être opposés vigoureusement à la pratique courante de l'esclavage à Rome et en Grèce. La France et l'Allemagne paieront.

    Et les Italiens au fait ? Là, l'addition va être salée, en comptant tout ce que Rome a importé d'esclaves des quatre coins de la Méditerranée tout au long de la République et de l'Empire, soit près de dix siècles.

    Je pense depuis 2002 que Taubira est une idéologue. J'avais jugé le choix de sa candidature par le PRG une balle dans le pied.  Cette personnalité politique est 100% psycho-rigide, tenant ferme sur son idéologie gauchiste empreinte de repentance dégoûlinante.

    Tiens, en parlant de politique foncière : qui va dédommager les dizaines de milliers de Harkis abandonnés et laissés pour mort à l'issue de la guerre d'Algérie ? Et pour ceux qui sont parvenus à gagner la France, qui leur donnera quitus de toutes les souffrances qu'ils ont endurées pour notre pays ? Voilà une question de justice qui passe manifestement loin des préoccupations de Madame Taubira...

    J'avoue être bassiné par les discours sur la colonisation. Ce que paient les anciens pays colonisés, désormais, ce sont les choix exercés par leurs dirigeants corrompus et ce, alors qu'ils disposaient de très beaux atouts pour engager un développement économique sans précédent. Tous ne sont pas d'ailleurs restés sur le carreau et il y a de belles réussites parmi ces nations. Mais pour ceux qui geignent et réclament toujours plus d'assistance et de dédommagements pour des maux dont nous ne sommes plus comptables depuis fort longtemps, hors de question de leur verser un sou supplémentaire, d'autant que nous avons coulé suffisamment d'aides englouties dans des systèmes de corruption dans pas mal de ces anciennes colonies.

    Il n'en va pas autrement dans les DOM et les TOM : je crois que ces territoires disposent de très grands atouts : faisons-en des laboratoires pour y libérer les énergies plutôt que d'y recycler de nouvelles formes d'assistanat d'autant plus destrutrices qu'elles endorment radicalement l'esprit d'initiative et prospèrent sur un terreau fertile en rigidités de toutes sortes.

  • J'aime bien Cahuzac

    Il est formidable Cahuzac : pris en flagrant et éhonté délit de mensonge le voilà qui parle de se représenter à la législative partielle qu'il a lui-même généré. Fabuleux ! Au fond ce n'était pas un mauvais ministre et il n'en a jamais trop rajouté sur les riches et les impôts. Ce serait une sacrée claque pour tous les moralisateurs de tout poil s'il gagnait. Espérons dans un tel cas de figure qu'il choisirait enfin la voie de la vérité : sous couvert de redistribution l'État procède à une spoliation en bonne et dûe forme. Trêve de Révolution fiscale à la Piketty la sagesse serait d'associer enfin baisse de la fiscalité et baisse de la dépense publique. Je regarderai en tout cas avec intérêt la profession de foi du camarade Cahuzac.

  • Hollande un an après...

    Hollande achève sa première année de mandat présidentiel. S'il est vrai qui'il s'est mangé la crise de plein fouet, il n'en reste pas moins qu'il n'a pris aucune des mesures qui seraient nécessaires pour favoriser une relance de l'activité dans notre pays. Non seulement il a rendu l'environnement encore plus hostile pour la création de richesses et pour l'entreprise mais il s'est avéré de plus incapable de mettre en place un plan de compression de la dépense publique ; il n'a à vrai dire pas même engagé ne serait-ce qu'une réflexion sur les missions de l'État. La seule chose dont on peut lui faire crédit c'est d'avoir vraiment la volonté de rétablir les comptes publics même s'il s'y prend mal. Sur ce point c'est toujours mieux que Sarko...

  • Avant-première classement politique e-buzzing du mois de mai 2013

    Il y a décidément de plus en plus de blogues de droite, de droite extrême ou d'extrême-droite dans les hautes sphères du classement des blogues politiques. L'extrême-gauche est très bien représentée également. 

    J'observe également une raréfaction croissante des liens réciproques entre blogs depuis le départ des Left blogues, ce qui fait que les blogues politiques ont perdu de leur poids dans les classements généraux.

    Difficile de préciser si cela se traduit ou non en termes d'audience et de fréquentation. Les commentaires se font en tout cas plus rares.

    1 Le Blog de Jean-Luc Mélenchon
    2 Egalite et Réconciliation
    3 Hashtable
    4 Authueil
    5 Ivan Rioufol
    6 Politeeks
    7 François Desouche
    8 Arnaud Mouillard
    9 Démocratie & Socialisme
    10 A toi l'honneur !, la suite...
    11 L'Hérétique
    12 Jérôme Cahuzac
    13 MonPuteaux.com
    14 Le Blog d'Alain Juppé
    15 Chevenement.fr
    16 Le blog de François Fillon
    17 Ma perception de l'actu au gré de mes humeurs..
    18 Libertarien
    19 Françoise Fressoz
    20 Le blog de Canaille le Rouge
  • Bayrou premier ministre ?

    Il a suffi d'un sondage rappelant le goût des Français pour une union nationale afin de sortir de la crise pour que fleurissent les hypothèses les plus extravagantes.

    On parle de Bayrou premier ministre. Cela me semble invraisemblable pour plusieurs raisons.

    a) l'intéressé le dit lui-même, hors de question de gouverner sans ligne claire, et surtout, sans ligne avec laquelle il soit d'accord. Ce que j'entends et vois des Socialistes me fait penser que ce n'est pas demain la veille qu'une telle condition soit remplie.

    b) les Socialistes sont majoritaires à l'assemblée : comment pourraient-ils accepter que ce ne soit pas l'un des leurs qui dirige le pays ? Sur quelle majorité pourrait d'ailleurs s'appuyer François Bayrou ? Certainement pas sur les Hamon, Montebourg, Bartolone et compagnie.

    c) Pour que cela tienne, il faudrait au moins le soutien de l'UDI pour compenser la probable désintégration du PS avec le départ de sa gauche. Je sais que le PS vit dans un grand écart continuel mais je n'imagine pas non plus ce parti se tirer une balle dans la tête alors qu'il contrôle tous les leviers du pays.

    d) Bayrou ne dispose d'aucune force politique qui pourrait faire de lui un renfort politique de choix. Il y a certes sa stature morale, sa prescience, mais, en politique, il faut plus que cela pour peser.

    e) Envisager un changement de gouvernement moins d'un an après son entrée en fonction, c'est ridicule.

    Il peut y avoir une recomposition, mais elle ne viendra pas avant que les municipales et les européennes soient passées. Sans un score conséquent du MoDem, je vois mal comment le centre pourrait peser.

    En revanche, ce que je vois se profiler, c'est une explosion du FN. Seul le programme et les idées de Bayrou pourraient contrer en partie les propositions de ce parti, mais elles doivent être affinées, précisées et approfondies. Cela suppose pour cela un parti capable de creuser et de penser. Le MoDem s'est réorganisé, mais, au niveau des idées et de son appareil militant, c'est pour l'instant une coquille vide. J'écoute et je lis avec beaucoup d'attention ce que disent les militants du MoDem ou même ses cadres : ils sont sympathiques, certes, honnêtes, mais rien d'original ni de percutant n'émane d'eux pour l'instant.

    Bayrou fait pourtant des observations intéressantes :

    1. Il juge avec beaucoup de justesse que la priorité des priorités c'est la création de richesses sur notre sol.

    2. Il estime que baisser les salaires pour faire face à la main d'oeuvre à bas coût est une piste fallacieuse.

    Voilà des propos qui devraient plaire aux Français et certainement les rassurer. J'attendrais du MoDem qu'il se lance à corps perdu et de toutes ses forces sur ces deux thèmes qui sont fondateurs car ils sont constitutifs du redressement de notre pays. Au lieu de cela, quelques propos vaseux sur la moralisation de la vie publique, des postures, encore des postures et toujours des postures. 

    Il y a un problème avec ce parti : il n'a jamais produit ne serait-ce que le dixième des idées que l'UDF apportait à la politique française sauf en 2009 avec son programme européen atypique. C'est pour cela qu'il perd toutes ses élections, parce qu'à chaque fois, il n'a rien à proposer. Fier d'être démocrate, c'est un slogan en interne, pas un mantra mobilisateur pour le pays...

    Bref, ce qu'il faudrait à Bayrou, c'est un think tank (notamment pour réfléchir sur ses propositions économiques) en plus de son parti, et, pour l'instant, rien de tel.

    Conclusion du billet, aucune des conditions nécessaires n'est réunie pour que Bayrou puisse aspirer au poste de Premier Ministre (et de toutes façons, il n'y ira pas en l'état).

  • Gare aux discours fumeux

    Les temps que nous vivons sont troublés : notre pays est en crise, le chômage explose (comme les impôts, au demeurant), la dépense publique ne baisse pas et les créateurs envisagent l'exil.

    Il me paraît dans ce contexte tout à fait essentiel d'apporter des propositions très pragmatiques. Malheureusement, comme au moment des législatives en juin 2012, je n'ai pas le sentiment que ce soit le chemin que prenne le MoDem.

    J'ai lu les propositions de nos deux candidats aux toutes proches législatives partielles : il y est question de la moralisation de la vie publique, d'union nationale, du rejet des deux partis dominants, mais, sur l'emploi, l'entreprise ou même des sujets plus mineurs, rien.

    Je ne saurais que recommander à mes amis du MoDem la lecture d'une comédie antique édifiante : les Nuées d'Aristophane.

    Elle met en scène un philosophe grec généralement connu, Socrate, en le ridiculisant. Nous avons en règle générale une image positive de ce sage parce que ses disciples, Platon principalement, nous en ont transmis un portrait exceptionnel.

    Socrate a pourtant été condamné à mort et nombre de ses propos n'ont pas été compris. Aristophane, l'un de plus talentueux auteurs comiques de toute de l'histoire de l'humanité, s'est largement payé la tête de notre philosophe dans sa pièce. Les raisonnement d'Aristophane vont rarement loin. La plupart du temps, il en appelle (et l'applique!) au bon sens populaire.

    Ainsi, toute la métaphysique dont se faisait le porteur Socrate lui apparaissait comme des billevisées fumeuses qui discréditait d'autant plus le discours moral du personnage. Les Nuées font de Socrate un imbécile heureux, sorte de Pangloss satisfait de lui-même, dispensant une adoration éperdue pour les nuages. En plus de tenir des raisonnements sans queue ni tête, Socrate, dans la pièce, a la réputation d'un homme capable de tordre les mots et la logique au point de faire passer pour honnête quelqu'un de malhonnête et vice-versa. Cela tombe bien, Strepsiade, un vieux paysan, et personnage principal de la pièce, est justement perclus de dettes à cause de son fils. Quant à la fin il comprend qu'il n'y a que du vent dans les théories de Socrate, il finit par mettre le feu à l'école de ce dernier...

    J'espère que les militants et candidats démocrates qui me liront comprendront cette comparaison. Je n'attends pas une énième posture morale de leur part, mais des propositions concrètes avec un discours fort :

    «faites-nous confiance et donnez-nous les clefs de notre pays. Si vous nous remettez le pouvoir, en cinq ans, nous rétablirons les comptes, redresserons l'industrie et les services et ferons baisser le chômage. Nous avons un leader qui ne vous a jamais menti, qui se montre lucide, qui se refuse à toute forme d'idéologie et qui se montre modéré.»

    La méthode Bayrou, au fond, est assez simple : elle consiste à cerner la cause de nos maux puis, au lieu de sortir des mesures dogmatiques ex nihilo, à aller s'adresser à ceux qui vivent concrètement les maux en question et ont des idées pour les résoudre.

    Deux exemples très simples :

    Bayrou voulait mettre en place un Conseil d'Analyse Stratégique afin de rétablir notre industrie et il comptait pour cela y convier de très nombreux chefs d'entreprise (pas que le MEDEF ou les très grands patrons de l'industrie et de la distribution). D'ailleurs, lors des présidentielles, quand il s'est rendu à l'invitation de la CGPME il a commenté toutes les mesures de cette confédération au lieu de répondre par un discours en l'air à leurs propositions.

    S'agissant d'école, plutot que de procéder par partis pris, il suggérait d'aller observer les réussites des enseignants sur le terrain et de s'en inspirer pour généraliser les choses qui marchent.

    Enfin, en matière de droit, il a brandi tout récemment le code du travail suisse, comparant le maquis juridique que constitue le nôtre avec la simplicité helvétique.

    In fine j'aimerais trouver dans les propositions de nos candidats des reprises de ce qui figure dans les domaines économiques du programme du MoDem. S'ils s'obstinent à ne faire campagne que sur la morale, je leur prédis une gamelle monumentale et des déceptions de plus...