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  • Trois questions au Président Sarkozy

    TF1 reçoit ce soir le Président Sarkozy pour une séance de questions réponses. Dix citoyens (pris au hasard ?) poseront des questions au Président et il devra leur répondre. Le genre d'exercice auquel il m'aurait plû de participer. Mais...je ne suis pas invité :-)

    Il n'en reste pas moins que je vais lui poser trois questions qui me chagrinent, au Président :

    1. Monsieur le Président, vous avez repris à votre compte, en cours de campagne présidentielle le thème de la dette publique popularisé par François Bayrou : je suis très inquiet, Monsieur le Président ; je vois nos comptes publics se dégrader tous les jours et la charge de la dette s'accroître. Or, je sais tout de même un peu compter, en dépit de mon passage par l'école républicaine, et, comme je sais que le budget de l'État n'est pas extensible à l'infini, le poids des remboursements prend de plus en plus de place dans sa répartition. Monsieur le Président, comment comptez-vous redresser les comptes publics ? Ne pensez-vous pas qu'il faudrait remettre tout à plat, fiscalité, gratuités, ristournes diverses, mais aussi protection sociale afin de déterminer ce que nous devons payer, ce à quoi nous renonçons et quelles priorités nous nous donnons ?

    2. Monsieur le Président, vous avez souvent évoqué, au cours de votre campagne la sécurité des citoyens. La marque Kärcher vous doit un surcroît de notoriété. Pourtant, Monsieur le Président, la délinquance n'est pas jugulée, en dépit de nouvelles lois promulguées, et vous supprimez de nombreux postes dans la gendarmerie et la police. Par ailleurs, Monsieur le Président, je ne comprends pas que la police prenne du temps pour verbaliser et rudoyer un piéton qui a traversé quand le petit bonhomme était rouge, alors qu'au pied même de son appartement, des individus agressifs fument, boivent de l'alcool sans réactions des forces de l'ordre. Certaines lignes de banlieue sont des coup-gorge, Monsieur le Président, et je ne parle même pas des cités où se produisent régulièrement des mini-émeutes communautaires : que comptez-vous faire pour remédier à cet état de fait ?

    3. Ma troisième question, Monsieur le Président, concerne l'industrie. Je vous sais sincère sur le sujet, et très en colère quand des usines sont fermées et que de grandes entreprises choisissent de délocaliser leur production en dépit des promesses et des aides. Néanmoins, ce sont des pans entiers de notre industrie qui déménagent ainsi et des êtres humains qui restent gros Jean comme devant quand leur outil de travail n'est plus qu'une friche. Je ne vous cache pas, Monsieur le Président, que j'appartiens à un mouvement politique, le MoDem, qui a fait de la réindustrialisation de la France le coeur de son programme économique. Que comptez-vous faire, Monsieur le Président, pour remédier sur du long terme à ce désastreux état des choses ?

  • Corruption, ça ne rigole pas à la BNP

    Eh bing !  c'est le Figaro qui l'annonce : le numéro quatre de la BNP, Jacques-Philippe Marson (je ne sais pas pourquoi le Figaro titre Jean, il s'appelle Jacques !), impliqué dans une tentative de récupération de commissions illégales s'est fait révoquer tout aussi sec. Pour l'instant, il n'est pas aisé de dénouer l'écheveau de l'affaire : il aurait tenté de récupérer des commissions à l'occasion du financement d'une mine d'or au Mali, via une Société Anonyme implantée en Belgique. Un bon scénario de film. Seulement, voilà, ses avocats font valoir qu'il y a en réalité tentative d'extorsion de fonds par le propriétaire de la mine, un homme d'affaires local du nom d'Aliou Diallo. Je m'étais demandé pourquoi il avait été démis de ses fonctions, le 26 novembre dernier. A mon avis, vu la tournure que prennent les choses, ça chauffe entre l'ancien Directeur Général de Securities Service et la banque. Il avait rejoint la BNP en 1998 après avoir été conseiller auprès de Juncker. Il aurait cherché à toucher 6% des 200 millions de dollars nécessaires à l'exploitation de la mine, via la société anonyme.

    Je n'ai pas réussi à avoir le fin mot de l'histoire, mais un titre de la lettre A (zut, faudrait que je m'y abonne à celle-là, elle a l'air d'avoir souvent des infos intéressantes), laisse à penser qu'il y aurait de sourdes luttes internes et notamment des lettres de dénonciation anonymes à la clef...Plusieurs lettres auraient été adressées à Baudoin Prot cet été ainsi qu'à plusieurs membres du comité exécutif. Des lettres très bien informées.

    En tout cas, la réaction de la BNP me semble augure une véritable volonté de transparence et le choix clair et net de demeurer conforme à une éthique professionnelle. Le caractère singulier de cette révocation donne également à penser qu'il s'agit d'un cas isolé, vraisemblablement un épiphénomène. Je n'en attends pas moins la suite du feuilleton avec intérêt ; comme je l'ai dit, il y a là tous les ingrédients d'un bon polar...

  • Régionales, les douze travaux du MoDem

    Tiens, il a de la gueule, le site du MoDem pour les régionales. Ça me change des sites de campagne à la c.. que je vois généralement çà et là. Ce n'est pas non plus idiot d'avoir dégagé des problématiques communes à toutes les régions. Le tout tient en douze propositions. C'est le sixième point qui m'intéresse surtout : il s'agit de relocaliser des industries et des services dans les régions. Ben...bon courage : le MoDem a le mérite de mettre en avant cette nécessité à mes yeux essentielle, mais concrètement, j'aimerais bien savoir comment il escompte procéder. Petite remarque en passant : la réindustrialisation de la France, à la base, c'est vraiment la marque de fabrique de Peyrelevade, et plus généralement, une spécificité du MoDem par rapport à l'UDF. L'UDF parlait de promouvoir les PME mais était assez peu disert sur l'industrie. Relocaliser les services ? Oui, bonne idée, mais ce n'est pas le sens de l'actuelle mondialisation : Internet permet bien au contraire de les délocaliser pour la plupart aux quatre coins du monde. C'est bien pour cela que lorsque vous appelez les renseignements téléphoniques, par exemple, et que vous voulez blablater sur la localité du service ou de la personne dont vous voulez avoir le numéro, votre interlocuteur n'y connaît piquenidouille... Tu m'étonnes : ce n'est pas tous les jours qu'ils se rendent en France, les Sénégalais, Marocains ou Tunisiens...

    Nous ne pouvons plus demeurer spectateurs du plus vaste mouvement de délocalisations de production jamais constaté. Il faut prendre le taureau par les cornes et présenter dans chaque région un plan de recherche d’activités nouvelles dans les secteurs industriels aujourd’hui abandonnés et dans le domaine agricole en péril. L’entreprise sera l’acteur principal, la région coordonnera les appuis, c’est une œuvre de reconquête. Cela passe par un soutien et une assistance prioritaire effectifs aux artisans, TPE et PME, notamment en leur réservant une place dans les marchés publics (small business act).

    Pour avoir discuté avec le directeur de campagne d'Alain Dolium, j'ai cru comprendre que ce dernier a quelques idées pour associer l'emploi et les services et l'industrie. On verra ce qu'il s'y dit précisément le janvier, puisque c'est la date d'ouverture du site île de France. Je jugerai sur pièces.

    Le deuxième point qui m'intéressait, c'est la fiscalité :

    Il n’y a pas de véritable collectivité locale sans autonomie fiscale. Il n’y a pas de justice sans péréquation. Les choix du gouvernement actuel ont rendu les régions totalement dépendantes de l’État, et donc à terme impuissantes. Nous nous battons pour une refonte de la fiscalité qui rendra leur autonomie aux régions.

    C'est bien gentil, ça les aminches, mais voyez le coup de la taxe professionnelle du Sarko : c'est pas vous qui prenez des décisions...Donc, là encore, je serais curieux de connaître le mode d'emploi, même si la proposition m'agrée totalement.

    Ce sont à mon avis ces deux propositions qui font la valeur ajoutée du MoDem sur ces élections. On peut y ajouter l'ancien cheval de bataille de l'UDF, c'est à dire la défense d'un véritable régionalisme, avec notamment les garanties données aux langues et cultures régionales.

    J'ai vu également que le souci de préserver l'agriculture régionale était réaffirmé, mais je trouve les solutions mises en avant assez pauvres dans l'immédiat.

    Il y a tout de même deux absents de taille dans ce programme général : les transports et l'emploi (qui découle de la réindustrialisation, mais il faudrait le dire explicitement).

    On y verra sans doute plus clair avec les déclinaisons régionales de ces propositions. Attendons de lire la suite (le site IDF MoDem est en ligne, mais le programme spécifique à l'IDF pas encore) . Mention Assez bien pour l'instant.

    Pour terminer dans la bonne humeur, il y a un militant UMP malin qui a créé un blogue chez le Nouvel Obs : le blogue s'appelle Régionales IDF 2010 et se veut «sans conformisme partisan» mais comme son auteur a chaussé une paire de gros sabots, l'avertissement ne fait pas long feu. A consulter tout de même, on y lit des choses intéressantes.

  • Berk, un militant !

    Je suis venu en politique pour ...faire de la politique. Souvent, je m'interroge sur la nature de l'engagement militant dans un appareil politique : en fait, et je l'ai déjà dit ici, il n'y a rien de moins démocratique qu'un parti politique. Non pas, contrairement à ce que l'on pourrait penser à cause de ses institutions et dysfonctionnements (pas pires qu'un appareil d'État) mais bien plutôt en raison de la base qui le constitue.

    Non seulement un parti est le fait d'individus qui pensent tous la même chose à quelques nuances près, mais, de surcroît, le principe même de l'engagement pousse les militants à la fanatisation.

    L'UDF, du temps où elle existait encore, me semblait relativement échapper à ce travers : son origine fédérale avec des gens divers, démocrates-chrétiens, libéraux, indépendants et autres lui avait certainement appris l'art de la composition et le pragmatisme.

    Quand le MoDem est né, je me suis immédiatement inquiété du mot d'ordre de sa fondation : il s'agissait de faire de la politique autrement. Personnellement, je me contre-fous de la faire de la politique autrement. En fait, non, je ne m'en contre-fous pas : cela ne m'intéresse pas et même, je ne veux pas faire de la politique autrement. Je veux faire de la politique tout court. Avec un tel mot d'ordre, il était évident que le MoDem allait récupérer un grand nombre d'individus attirés par les idéaux, mais finalement, assez peu par l'action pratique et la négociation permanente.

    Entre les bisounourseries de toute sorte et les délires fantasmagoriques des fanatiques de la démocratie, le MoDem allait assez vite se trouver en proie à des déchirement internes et à une inefficience impressionnante. D'ailleurs, depuis deux ans, nous multiplions les postures, les positions de principe indignées, les grands discours, et cetera.

    Au moins, les militants socialistes, quand ils signent une pétition de principe, ils savent que c'est du flan ou que, cela peut servir un objectif clairement politique voire politicien. Il n'y a que les militants démocrates pour croire le contraire. Cela devient comique (mais cela ne me fait pas rire) quand je constate que le MoDem tente de doubler le PS par sa gauche, de temps à autre.

    Paradoxalement, j'épargne une grande part de nos élus ou ex-élus : si jamais je devais quitter le MoDem, ce serait plutôt par écoeurement face aux petites mesquineries, aux haines ordinaires, à l'arrivisme déçu, aux jalousies et à la rage furieuse de bien de ces "nouveaux" militants qui l'ont rejoint très tôt plutôt qu'à l'attitude de nos principales têtes. Des Gilles Artigues, Jean Lassalle, Marielle de Sarnez (en dépit de désaccords sur la stratégie et l'éducation), Sylvie Goulard, Robert Rochefort, François Bayrou demeurent des références pour moi : c'est pour eux que je ne suis pas encore parti complètement dégoûté (mais ça me tente vraiment, parfois...).

    Beaucoup de ces militants sont venus du secteur associatif. Or, le temps associatif est rarement celui du politique ; je rassure mes lecteurs : les "associatifs", par delà les "causes" défendues ne sont pas moins capables de coups tordus, pourris et dégueulasses que les politiques. Ils sont juste moins expérimentés,  et surtout, bien moins patients, c'est tout. Pour en être à mon second parti politique et avoir oeuvré dans plusieurs associations et syndicats différents, je sais de quoi je parle.

    Tiens, Thierry me demande ce que je proposerais immédiatement si la démocratie directe existait ? Eh bien de la supprimer sur le champ, pardi...

    Jamais Bayrou n'aurait du déclarer vouloir faire de la politique autrement. Il fallait simplement dire : voilà mon projet, voilà mes idées, voilà ce que nous tenterons de promouvoir si nous accédons petit à petit au pouvoir : me suivez-vous ?

    Je voulais terminer sur quelques mots à propos des idéalistes : un idéaliste est un individu qui voit avant toutes choses tout par la lorgnette de son idéal. Un idéaliste déçu, c'est assez vite un maniaque, un paranoïaque (pathologie mentale quasi-impossible à guérir), dans le meilleur des cas un dépressif. Psychologiquement, cela s'explique : imaginez l'esprit d'un militant comme un cercle. Ce cercle n'est pas complet, il dispose d'une ouverture plus ou moins large par laquelle rentrent les informations et ressortent les réactions. Quand l'ouverture devient très étroite, l'information ricoche sur le cercle sans rentrer à l'intérieur, et celle qui parvient à accéder à l'esprit du militant ne le fait que selon un angle quasi-unique et particulier.

    Divisons ce cercle en deux zones : zone primaire, c'est l'impulsion, la spontanéité, la zone secondaire plutôt la pensée discursive. Si le zeste d'information reste dans la zone primaire, cela donne le militant déçu explosif, beuglant à tout va et dès la moindre anicroche contre : le siège, Bayrou, "on" et cetera... Si elle va dans la zone secondaire, c'est plus fâcheux : on a là des gens dont la haine ordinaire mature en solitaire, médite, échafaude une vengeance dont ils seront les seuls à comprendre les aboutissants. Ils sont bons pour l'asile psychiatrique, mais comme ils sont intelligents et calculateurs, habitués à imposer leurs volontés aux autres, pas aisément repérables, ils attendent le moment propice pour expurger la haine accumulée. Moins idéalistes que les primaires, ils sont autrement plus ambitieux, et il n'y a rien de plus féroce qu'une ambition déçue...

    Un parti politique, c'est Florence tous les jours, même si à Venise, on préfère des masques bien utiles pour mieux masquer les turpitudes locales...Les mêmes qui crachent dans la soupe aujourd'hui n'ont pas été les derniers à échanger moult bisounourseries en leur temps...J'ai déjà traité de l'écologie de ces créatures le passé. Ils correspondent remarquablement bien aux militants primaires que j'évoquais. Les secondaires, c'est plutôt dans la catégorie Alien (comme le film). Ils croissent et grossissent aux dépens d'un hôte malheureux, puis, après lui avait fait éclater les intestins, tentent d'éliminer tout l'équipage. Excessivement dangereux, ils sont maîtres dans l'art de la dissimulation. On l'aura compris, il y a quelques Aliens qui se trimballent dans le staff du MoDem, peut-être parmi les élus, et à coup sûr sur la Toile. La mesure prophylactique eût été d'éradiquer sans sommation la chose avant qu'elle ne prospérât. Aujourd'hui...il est bien tard...

    Vous l'aurez compris, je fatigue...Je continuerai à soutenir le MoDem au premier tour, mais, sans prendre de véritable distance, je vais peut-être marquer quelques pauses dans mon engagement.

  • Dette et retraites, Sarkozy marche sur des oeufs

    La situation financière de la France est telle qu'elle a désormais la corde au cou. Pendant toute la campagne présidentielle, François Bayrou a averti sur les risques mortels que faisait peser sur l'économie nationale la dette de la France : en vain. Plus récemment, Marielle de Sarnez exprimait de fortes inquiétudes à ce sujet. Hélas, nous y sommes : nous devions aller dans le mur, et nous y sommes quasiment. Pourquoi ? pour une raison très simple : les agences de notation (dont dépendent les notes des États sur les marchés financiers, et, par suite, le montant de leur taux d'emprunt pour lever des fonds) estiment qu'au-delà de 80% du PIB de dette publique, un pays ne peut pas conserver sa notation AAA. En 2011, notre ratio devrait être de l'ordre de 90% et plus. Nous aurons donc crevé le plafond. Le seul espoir de la France, c'est de faire valoir que cette augmentation exponentielle de la dette est d'ordre conjoncturel et que nous allons remettre de l'ordre au plus vite dans les comptes publics. En fait, si les pouvoirs publics français ne montrent pas leur détermination, les agences de notation n'attendront même pas 2011. Si nos taux d'emprunt grimpent, la charge de la dette augmentera dans le budget, et les économies à faire seront encore plus importantes. Bayrou a maintes et maintes fois expliqué ce mécanisme.

    Nicolas Sarkozy est donc dos au mur : il doit absolument donner des gages de bonne volonté. Il ne peut donc faire autrement que de réformer les retraites, quel qu'en soit le coût politique, et il doit l'annoncer maintenant. Il ne peut pas attendre le lendemain des élections régionales, parce que nos prêteurs n'attendront pas jusque là, eux, pas plus que les agences de notation.

    Cette situation est très grave. Martine Aubry l'a certainement compris. Elle fait preuve de responsabilité. Le MoDem également. Toutefois, PS et MoDem ne devraient pas accepter de rattraper les erreurs de Nicolas Sarkozy sans contrepartie.

    Accepter de discuter sur les retraites, soir, mais Nicolas Sarkozy doit aussi revenir sur les réformes fiscales qui ont plombé les finances de la France. La France n'a plus le choix. Et je crois aussi à titre personnel, qu'il faut déballer toute la dépense publique et la remettre à plat. Non seulement il va falloir payer des impôts pour sortir de la nasse, mais il va falloir également réduire singulièrement nos finances.

    Plutôt que de procéder à des ajustement dans tous les services publics, rendant ainsi chaque jour chacun d'eux toujours plus inopérant, il apparaît nécessaire, je le dis une nouvelle fois, de déterminer ce que nous voulons conserver et ce que nous sommes prêts à abandonner.

    C'est comme dans un jeu : vous avez un sac à dos, mais ce qui est dedans est trop lourd pour votre force : il faut donc jeter des objets. A vous de choisir, les amis... Autre image, vous êtes en ballon, mais il menace de se perdre corps et âme : il faut jeter du lest. Faites le tri, et grouillez-vous de balancer ce que vous ne voulez pas garder, parce que si le ballon descend trop pas, pour reprendre de la hauteur, ce ne sera pas seulement des objets qu'il faudra balancer, mais peut-être bien un passager...

  • Ils sont pénibles free, avec hashtable

    Un très court billet pour simplement signaler que free a une fois de plus mis hashtable en erreur 403 et que ça commence à gonfler les lecteurs du blog. Ce n'est pas la première fois de surcroît. C'est d'autant plus fâcheux que j'avais besoin de citer un billet chez lui.

    C'est pénible...

  • Hallucinant : les suicides des profs vont exploser !

    Je lisais un blog du journal Libération sur la réforme de la formation des enseignants actuellement engagée. C'est tout de même hallucinant, la fameuse masterisation. J'imagine le jeune prof tout plein d'espoirs débarquant dans des classes de 30 élèves en établissements difficiles avec une semaine complète, à laquelle viendront s'ajouter les sottises UIFMesques hebdomadaires.

    Ils vont morfler les jeunots. C'est un fait ignoré, mais, parmi les cadres, les enseignants constituent l'un des secteurs professionnels où il y a le plus fort taux de suicides. Mais là, ça va exploser ! les dépressions, les suicides, il va y avoir un boom comme jamais ce secteur n'en aura connu. Des jeunes seront acculés à la démission, et ils réaliseront que tout ce pour quoi ils ont étudié pendant des années sera à l'eau complètement. Ils vont comprendre la vanité et l'inanité de leurs aspirations. Ils vont en prendre plein la gueule, les jeunes profs. Plein la gueule. L'un des principaux facteurs d'épuisement psychique, c'est la multiplicité des relations sociales. Que ces relations soient continues et un tantinet conflictuelles et l'on fait un premier pas vers l'Enfer. Ne l'oublions pas, le public des enseignants est avant tout un public captif. Il n'est pas là par choix. Qu'il rue dans les brancards, et c'est tentant dans notre société d'hyper-loisirs, et le prof n'est guère mieux placé qu'un geolier dans une prison surpeuplée.

    Je pense que les jeunes qui se destinent à l'enseignement devraient reconsidérer leurs objectifs et penser à l'avenir. Leur avenir. Entre les Cohn-Bendit and co qui veulent faire croître leur temps de travail tout en les insultant, et les Sarkozy and co bien déterminer à les faire trimer jusqu'à la psychose, il  me semble que leur sort est scellé. Tiens, toutes proportions gardées, cela me fait penser à ces pauvres gendarmes auxquels Sarkozy et Besson demandent du chiffre tout en réduisant leurs effectifs. Il ne fait pas bon être flic non plus, par les temps qui courent.

    Bref, jeunes gens qui voulez devenir profs et qui me lisez, il est encore temps de vous réorienter !

    P.S. Quelques précisions pas inutiles chez le Privilégié...

  • L'Afrique du Sud, accueillir la coupe du monde ?

    On le sait, l'Afrique du Sud est le pays organisateur de la Coupe du Monde de football en juin prochain. Je ne saurai déconseiller cette destination aux touristes à l'avenir. Je savais déjà que ce pays était le plus criminogène du monde : on y est presqu'autant en insécurité qu'en territoire contrôlé par des Talibans en Afghanistan. Mais, jusqu'ici, on pouvait penser que la criminalité était le fait des délinquants.

    En réalité, il semble bien que la police de Johanesburg soit aussi dans le coup. Le témoignage d'une journaliste de Libération est édifiant. En Afrique du Sud, parce que votre compagnon conteste une amende, vous pouvez avoir le visage aspergé de spray au poivre à plusieurs reprises, demeurer avec les yeux brûlants, sans eau, pendant 48 heures, et voir votre compagnon tabassé au sang, les yeux enflammés par les aspersions de lacrymogène. Pas de droit, pas de justice, pas de possibilité de contestation, pas d'avocat. L'Afrique du Sud va de plus en plus mal. On a longtemps glosé sur le racisme des Boers et de l'Apartheid. La situation ne me paraît pas meilleure aujourd'hui. J'ajoute qu'il y a tout de même quelque chose qui m'a dérangé, dans cet article : on y trouve l'idée clairement suggérée que le policier commet ces brutalités parce que c'est un blanc qui a l'habitude d'avoir eu le pouvoir. Et l'idée que les mentalités n'ont pas bougé depuis le temps de l'apartheid. Je ne puis m'empêcher de penser, qu'un journaliste de gauche, pourtant brutalisé, ne peut pas s'empêcher d'instrumentaliser son propre calvaire au service d'une idéologie. Parce qu'en substance, que veut dire la journaliste ? eh bien en Afrique du Sud, les Blancs sont toujours les méchants, et les Noirs toujours les victimes puisqu'ils demeurent soumis.

    Cette manière de faire du journalisme m'agace. On a compris que les prisonnières ne sont pas des blanches non plus, mais qu'elles sont très humaines. Les gentils officiers noirs sont très gentils aussi, ils aimeraient bien témoigner de la compassion, mais ils ne le peuvent pas.

    Le texte laisse apparaître une telle orientation que cela finit par jeter le discrédit sur ce qu'il relate. Je crois pourtant à la véracité de ce témoignage : était-ce nécessaire d'entonner l'éternel coupler anti-apartheid sur l'Afrique du Sud ? Point trop n'en faut, comme disait l'autre...

  • éco-système de la démocratie

    La dernière note de Toréador sur Haïti m'interpelle : en substance, il questionne la pertinence d'amener démocratie et droits de l'homme dans une nation qui n'a pas les moyens de se les offrir. Il observe, en effet, que dans le drame qui touche ce pays, il y a une large part d'impéritie de l'État. Toréador utilise même les termes d'État failli.

    Quand on pense à la démocratie, on y associe très souvent les droits de l'homme, l'égalité, la liberté. Il me semble que c'est réducteur, et puis surtout, que d'un point de vue fonctionnel, il n'y a là rien qui garantisse l'exercice effectif de la démocratie. Les exemples de nations qui se proclament "république" et qui ne le sont à aucun point de vue regorgent.

    A mon sens, l'un des tous premiers critères pour l'instauration d'une démocratie, c'est en premier lieu la transparence. La transparence est la première des garanties contre la corruption. L'ONU diffusait tout récemment un sondage effectué en Afghanistan : il en ressort que la préoccupation première des Afghans, ce n'est pas l'insécurité mais la corruption ! Ce qui est plus grave encore c'est que plus de la moitié de la population considère ONG et organisations internationales dans le pays comme corrompues.

    L'existence de codes et de lois écrites ne suffit pas : ce qui importe, c'est la manière dont les lois deviennent effectives au niveau local. L'entassement des lois les unes sur les autres génère par exemple, comme l'observe C.K Pralahad (4 milliards de nouveaux consommateurs) une prolifération de micro-règles dont l'interprétation dépend du bon vouloir bureaucratique. Ceci favorise l'émergence d'un secteur informel et non codifié. En somme, trop de lois tuent les lois ou valent absence de lois. Ce qui vaut, aux yeux de Pralahad pour les mécanismes de marché s'applique aux miens largement pour l'établissement de la démocratie.

    Il vaut mieux donner des dizaine de millions d'euros aux juges et aux forces de police chargés de faire appliquer la loi, si nous devons apporter une aide aux pays les plus en difficultés, que de construire des écoles, des dispensaires ou de faire don de nos surplus alimentaires (sauf urgence, évidemment).

    Or, à l'heure actuelle, aucune nation occidentale développée n'a fait des ces axes majeurs une priorité absolue. C'est à mon avis l'une des causes principales de l'échec de nos politiques de droits de l'homme dans  les pays en proie à la misère.

    C'est une erreur non moins entretenue que de s'imaginer que la priorité absolue de ces peuples, c'est de manger d'abord. A l'exception des cas de famines, leur priorité, c'est de pouvoir devenir industrieux et développer leur commerce.

    Notre vieux fond judéo-chrétien nous pousse à leur faire la charité : c'est là montrer bien du mépris pour ces nations. Par un paradoxe étonnant, la plupart des nations les plus pauvres sont en réalité très riches. Mais, potentiellement, seulement. Il faut donc pouvoir leur donner la possibilité d'exploiter leur potentiel, c'est à dire leur faire confiance, et leur permettre d'établir des marchés transparents avec des états impartiaux. Ce devrait être, même, la seule et unique aide que nous devrions leur apporter.

    Nous n'avons cessé, sous l'effet des repentances diverses et variées, notamment issues de la décolonisation, de nous comporter en gentils bwanas dispensateurs d'aumônes.

    J'aimerais voir mon parti, le MoDem, amorcer un virage radical, par rapport à toutes les autres formations politiques, et adopter cette perspective pragmatique, issue essentiellement d'économistes libéraux modérés, venus non de la bien-pensance intellectuelle occidentale mais au contraire, des pays en voie de développement.

  • L'est où, l'vélo d'Mamère ? (500 euros à gagner)

    Quand je dis Mamère dans le titre, ce n'est pas ma mère (ma mère n'utilise pas de bicyclette, à ma connaissance). Non non, il s'agit juste de Noël Mamère, vous savez, ce député vert qui adore faire des leçons de morale et se vante de ne se déplacer qu'à bicyclette...(merci, Phil, au fait)

    Du coup, je vous propose un jeu très amusant, chers lecteurs : je donne 500 euros à celui qui parvient à trouver le vélo de Noël Mamère dans la vidéo. Je donne ma parole de tenir ma promesse et de payer les 500 euros si quelqu'un le trouve.
    En tout cas, pour moi, c'est clair , les Verts sont au moins bons dans le recyclage : ils ont récupéré avantageusement la tradition du "faites ce que je dis pas ce que je fais" si chère aux Socialistes jusqu'alors.
    Entre Yves Cochet qui veut supprimer les allocations familiales dès le troisième enfant, Gabriel Cohn-Bendit qui hait les enseignants, Augustin Legrand qui fait le kéké SDF alors qu'il est né dans une bonne famille de Neuilly (où il a passé son enfance) et a fait ses études dans un collège privé très select [EDIT : Caramba : je me suis fié à une source manifestement pas fiable : merci à Sylvie de m'avoir alerté], Cécile Duflot qui prend ses vacances aux îles Maldives après avoir conspué les transports aériens pollueurs, voilà maintenant Mamère qui arrive à bicyclette dans une automobile et affirme repartir en métro (ah bon ? mais...il n'était pas arrivé en bicyclette ?...)
    J'attends avec impatience le prochain couplet de Noël Mamère sur l'honnêteté en politique...

    [EDIT] Bon, Jeans veut que je mette la réponse de Noël Mamère. D'accord, on me connaît, je suis quelqu'un de transparent et j'accorde très aisément des droits de réponse. La voilà, mais je suis désolé de dire à Jeans que je ne suis pas convaincu : cela ne règle pas le fond de de mon reproche. [/EDIT]