Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Internet pour les ados, une Porsche sans permis...

    Passionnant l'entretien du dernier numéro de l'Itinérant avec Béatrice Copper-Royer, une psychologue spécialisée dans la clinique de l'adolescent. Elle y considère que les adolescents ont perdu le sens de l'intimité et de la pudeur dès lors qu'ils évoluent dans des univers virtuels. Internet est un terrain semé de chausse-trappe qui se dérobe à tous moments sous les pieds de ceux qui n'en connaissent pas les méandres. Des adolescentes refuseraient de poser nues IRL (in real life) mais parce qu'Internet a un pied dans le virtuel et un autre dans la réalité, elles n'hésitent pas à s'exposer en toute inconscience sur le net. Ce qui est gravissime, c'est que le pied virtuel d'Internet masque fourbement le pied bien réel, lui. La pornographie est devenue si accessible qu'elle a envahi l'imaginaire érotique de l'adolescence, sans même que cette jeunesse-là, par absence de maturité, n'en ait réellement conscience.

    Notre société est obnubilée par le corps et l'image du corps. Il faut rester jeune, en forme, performant...les adolescentes n'échappent pas à cette prégnance et développent une forme de narcissisme exacerbé.

    Le piège est pourtant prompt à se refermer sur l'imprudente. Un cliché de poitrine devient très vite, entre les mains d'un maître-chanteur pervers, une pièce maîtresse pour amener l'enfant vers des photographies pédopornographiques.

    Les adolescentes et les adolescents ne réalisent pas qu'ils n'ont aucun contrôle sur ce qu'ils diffusent : un vieux proverbe latin dit que les paroles s'envolent, mais que les écrits demeurent (verba volant, scripta manent). Les adolescents sont complètement dépassés par l'outil qu'ils ont entre les mains : comme l'image très subtilement Béatrice Copper-Rover, le net, c'est une Porsche que l'on donnerait à conduire à des gamines de 13 ans sans permis.

    Plus que jamais, l'éducation à l'usage d'internet, les filtres, les signalétiques, sont nécessaires ; je n'en suis pas moins sceptique, voire pessimiste : les adolescents ont de grandes difficultés à se projeter dans l'avenir. Il n'y a là rien d'étonnant, c'est neurologique, leurs cerveaux ne sont pas achevés et leur conscience du temps n'est pas la nôtre. En réalité, Internet a été conçu par les adultes pour les adultes. Rares sont ses acteurs à avoir développé une réflexion particulière pour l'enfance et l'adolescence. Toutes les mesures prises aujourd'hui ne sont que des cautères tardives et inopérantes pour tenter d'enrayer le mal qui se répand comme une gangrène...

  • Les prédateurs aiment leurs proies

    Ils m'amusent, les gros partis, avec leurs invectives contre les formations politiques plus petites : au PS, on se moque de François Bayrou en raison de son refus de voir ses forces se fondre avec d'autres au premier tour. En dépit du scrutin majoritaire, d'autres partis que les mastodontesques PS et UMP sont parvenus à se maintenir à flot. Le MoDem fait partie de ceux-là. Le Front de gauche, le NPA, créations récentes, comme le MoDem, ont décidé de partir au combat électoral en toute indépendance. C'est leur droit le plus strict, et, d'ailleurs, la seule certitude d'exister. J'entends, çà et là, que l'on reproche à François Bayrou de ne pas réaliser son arc central en refusant des alliances au premier tour avec les Socialistes (ou avec d'autres forces au second tour). Il se désole également des atermoiements de certains militants de Cap21. François Bayrou ne refuse pas la mise en place d'un arc central, c'est juste qu'il n'a pas envie d'être mangé tout cru par les super-prédateurs de la politique que sont devenus le PS, l'UMP et à moindre mesure Europe-écologie...

    Le MoDem a renoncé à s'allier avec l'Alliance Centriste en Val de Loire. Je le déplore, mais il nous fallait l'assurance de pouvoir demeurer indépendant au second tour. Or, apparemment, cela, Jean Arthuis n'est pas prêt à le concéder. Soyons justes, le MoDem local, et sans doute Bayrou lui-même, n'ont peut-être pas été clairs non plus avec des alliances à gauche.

    Pourtant, en Aquitaine, en Bretagne, il est désormais acquis que le MoDem sera indépendant au premier et au second tour. Je crois que Jean Arthuis et Laurent Gérault (mais aussi Bayrou) ont lâché l'affaire trop vite dans les Pays de la Loire. Il était peut-être possible d'arriver à un modus vivendi. On a préféré l'invective de part et d'autre. Je le regrette.

    A cet égard, nous devrions, au MoDem, faire preuve de plus de pondération avec les centristes qui font d'autres choix que les nôtres. Le choix d'Alexis Blanc est dommageable, mais c'est une lourde erreur que de l'invectiver. Les centristes qui se sont alliés à d'autres formations à ces élections ont vocation à nous rejoindre un jour, y compris quand ils viennent de nos rangs. Leur tomber sur le râble est un très mauvais calcul.

    In fine, sur la question des alliances, je crois qu'il y a au contraire de ce que titre le Post, une très grande clairvoyance de François Bayrou : pour vivre, il faut pouvoir s'assumer. Un proverbe chinois dit : si tu donnes un poisson à quelqu'un, tu le nourris pour un jour ; mais si tu lui donnes une canne à pêche, tu le nourris pour toujours. Il en va de même des formations politiques : que leur pitance dépende des grands partis et elles n'ont plus de raison d'être : du jour au lendemain, elles peuvent disparaître. Qu'elles ne doivent qu'à leur force de conviction auprès des citoyens leurs mandats, et c'est leur avenir qu'elles assurent ainsi.

    Aucune formation politique ne doit pouvoir nous enlever le pouvoir de choisir. C'est pour cela que nous, le MoDem, désirons demeurer une force politique indépendante.

  • Teotihuacan, la cité des dieux

    S'il est une cité qui a excité mon imaginaire de longue date, c'est celle de Teotihuacan, qui se trouve au Mexique. Étrange civilisation que celle qui édifie, à l'âge de l'Empire Romain, une ville-sanctuaire qui compte jusqu'à 200 000 âmes, puis qui disparaît sans laisser de traces. 40km2 de complexes et de constructions architecturales grandioses autant que prodigieuses. Ce qui est étonnant, avec cette cité, c'est qu'elle est apparue puis a disparu à nouveau à de nombreuses reprises. Sa population dispersée au VIIème siècle, elle est réoccupée par les Toltèques au XIème siècle puis à nouveau abandonnée jusqu'à ce que les Aztèques la réinvestissent. Avec l'effondrement des Mexicas, on n'entend à nouveau plus parler d'elle ; elle se recouvre alors peu à peu de végétation jusqu'à passer pour de verdoyantes collines...

    On ne sait pas qui a fondé Téotihuacan. On ne sait même pas quel est son véritable nom ! Les Aztèques la nommaient ainsi en nahuatl, mais rien ne dit qu'elle n'ait pas porté un tout autre nom à sa création. C'est là que se rencontrent le soleil et la lune, là aussi où Quetzalcoatl, le serpent à plumes, et son miroir maléfique, Tezcatlipoca, auraient créé les hommes, en associant du sang des dieux et les ossements de morts encore plus anciens qu'eux.

    Je me suis toujours interrogé sur l'obsession des Toltèques, Aztèques et peut-être même Olmèques pour le sang. Au point de sacrifier des milliers et des milliers de victimes à leur culte insensé. Quand les Espagnols ont mis les pieds à Tenochtitlan, les Aztèques ont cru que Quetzalcoatl venait leur rendre visite en personne : ils ont donc été accueillis par un carnage sans précédent, transformant la cité en charnier. A considérer l'iconographie religieuse chrétienne, et celle des Aztèques, il est assez peu étonnant que les Espagnols aient vu dans ce peuple une nation en proie à la domination des démons. Les Aztèques n'ont pas péri du seul fait des maladies et de leur crédulité : en réalité, ils étaient abhorrés des tribus indiennes environnantes, et, dans un premier temps, c'est à leur grande joie que les Espagnols ont fait chuter la puissance aztèque.

    La mort prend des chemins tortueux : les rites aztèques nous paraissent monstrueux, particulièrement ceux qui étaient rendus à Tlaloc, avec ses vierges dansantes écorchées vives. Mais, en un siècle, la présence des Espagnols a fait passer la population aztèque de 25 millions d'individus à 4 au début du XVIIème siècle. Il n'existe aucun autre génocide d'une ampleur comparable dans l'histoire de l'humanité. S'il n'y eut pas forcément une politique d'extermination calculée et délibérée, le résultat final, à force d'exactions, fut tout comme.

    Il n'en reste pas moins que certaines thèses présentent la civilisation aztèque, en raison de la prégnance du sacrifice humain, comme psychopathologique. Un débat, à n'en pas douter, qui devrait intéresser le taulier des Peuples du soleil...La discussion existe sur wikipedia, en tout cas, les contributeurs examinant s'il est pertinent ou non de classer le sacrifice humain dans la même catégorie que les meurtres et homicides (les sacrifices aztèques présentent tout de même un caractère aussi particulier qu'horrible : wikipedia leur consacre d'ailleurs un article spécifique).

    Les Aztèques attribuaient à Tezcatlipoca l'instauration des sacrifices humains, après sa victoire contre Quetzalcoatl, qui y était opposé. En réalité, les Olmèques les pratiquaient déjà. C'était donc une pratique ancienne, et c'est ce que semblent montrer les fouilles récentes à Teotihuacan. Une chose est probable : les Aztèques ont massifié le sacrifice humain pour avec d'autres objectifs que purement religieux. L'objectif était vraisemblablement de régner par la terreur pour assurer l'ordre social et pressuriser les tribus indiennes voisines. En ce sens, et compte-tenu de leur attitude envers leurs voisins, je ne suis pas convaincu que les Aztèques aient eu grand chose à envier aux Espagnols en matière d'immoralité. In fine, ils n'étaient que simplement moins avancés dans la technologie militaire.

    Dans les religions d'Orient et d'Occident, ce sont souvent des figures charismatiques et exemplaires qui l'emportent sur les forces souterraines et maléfiques : Jésus de Nazareth, le Bouddha, Zarathoustra, Confucius, Moïse, Mahomet, tous ont en commun de porter la vie comme valeur. Imaginons que Satan ait vaincu Jésus, chez les Chrétiens, par exemple : voilà à mon avis ce que pouvait représenter, toutes proportions gardées, la victoire de Tezcatlipoca contre Quetzalcoatl à Tula. Avec la défaite du Serpent à plumes, c'est l'espoir de temps meilleurs pour les hommes qui s'était effondré...

  • Nos retraites ne se feront pas aux flambeaux...

    Les retraites sont aujourd'hui au milieu d'une nasse inextricable. La récente crise financière a montré que leur privatisation complète pouvait amener un retraité à tout perdre en un clin d'oeil. Mais notre système public ne se porte pas tellement mieux : il est en déficit chronique. Qui va payer ? Les Grosbills s'attendent à de sacrées empoignades : ils n'ont pas tort. Je note avec satisfaction, au passage, qu'ils se rallient à une proposition préconisée par Bayrou : la rationnalisation des régimes actuels et leur simplification. Bayrou proposait une retraite par points, tenant compte de la pénibilité du travail : c'est le chemin à prendre, mais nous n'en sommes qu'au début. A mon sens, l'Etat a un devoir de vérité : les déficits des retraites doivent être absolument interdits, et la vérité de leur coût supportée; s'il faut augmenter les prélèvements pour que leurs comptes soient en équilibre, alors faisons-le. Cela aura un mérite : les Français verront alors vraiment ce que notre système coûte et s'il convient de le garder tel quel. Je crois tout à fait vain d'augmenter l'âge de départ de la retraite, et ce pour une raison très simple : cela n'a aucun sens tant que l'on n'a pas déjà résolu la question du chômage des Seniors.  Je pense même que tous ceux qui proposent cette solution ont une arrière-pensée : ils savent que cela ne tiendra pas, mais, ce-faisant, ils auraient un bon prétexte pour baisser les pensions de ceux qui partiront avant. L'inconvénient, c'est qu'il y a des retraites forcées...

    Nous n'esquiverons pas un grand débat sur les retraites , et il faudra alors éviter les démagogies de toute sorte qui ne manqueront pas de venir s'y mêler. J'aurais préféré un autre homme que Nicolas Sarkozy pour mener ce débat ; toutefois s'il s'attaque à cette question brûlante, c'est une bonne chose.

    Personnellement, je suis assez favorable à un système mixte, mais je pense que toute retraite par capitalisation doit être radicalement encadrée, avec interdiction de placements à court terme (notamment pour éviter les mouvements de fonds de pension) et de placements à risques. J'ai vu qu'au Chili, c'est le frère de l'artisan de ce système de retraites qui vient de prendre le pouvoir. Les fonds de retraite ont perdu 1/4 de leur valeur en octobre 2008, là-bas. Ce n'est pas grave si leur rendement final correspond à des gains clairs et établis : ce qu'il faut calculer, c'est ce que cela donne sur la durée. Perdre un quart si vous aviez gagné 50% en trois ans, par exemple, cela n'a rien de calamiteux. Toutefois, il me paraît plus prudent de mettre les retraites à l'abri de tels soubresauts. Il faut donc légiférer, et sévèrement. La loi générale de la Bourse depuis sa création montre que sur le long terme, l'action est toujours rentable. Avec un panier d'actions et d'obligations fiables, placées sur le long terme, et en l'absence de toute spéculation intempestive, il n'y a donc pas de raisons que les actions ne rendent pas les bons offices auxquels elles nous habituent généralement sur la durée. Aux organismes habilités d'en faire la provision au moment adéquat, c'est à dire pas en fin de cycle ou sur une une crête boursière, par exemple.

     

  • Le MoDem ni clone ni clown

    Ils me les brisent à ne parler que d'alliance avec Europe Écologie. Le MoDem vaut tout de même autre chose que le rôle de simple suiveur, surfeur de la nouvelle vague verte du système médiatico-politique. J'ai approuvé entièrement Bayrou de déclarer il y a quelque temps que la politique ne se réduisait pas à l'écologie.

    Je pense tout de même que le MoDem vaut autre chose qu'un strapontin chez les Verts, merci. Christophe juge donc que chercher à être indépendant, c'est de l'autoritarisme aveugle : et se vendre, alors, c'est ça, la souplesse ? Personnellement, j'étais favorable à un accord avec Royal, parce que je pense qu'elle a un bon bilan, mais dès lors qu'il n'y avait pas d'accord de la direction du MoDem pour le faire, cela ne me serait pas venu à l'idée d'envoyer bouler le travail accompli depuis deux ans pour cinq places (pas forcément éligibles, au demeurant) sur sa liste.

    Europe-écologie, chercher à plaire à Bayrou ? J'ai rarement lu une accusation aussi ridicule. Christophe, je sais que tu en veux à Bayrou (c'est d'ailleurs une autre histoire) mais, de grâce, ne te ridiculise pas avec une théorie du complot d'une invraisemblance notoire...

    Europe-écologie a en effet fermé la porte à un certain nombre d'individus se réclamant de l'écologie politique au sein du Mouvement Démocrate, et dont l'essentiel de l'activité, depuis un certain temps, consiste à dire pis que pendre du parti dont ils sont adhérents. Compte-tenu de l'histoire mouvementée des Verts, je puis comprendre aisément que ces derniers se soient méfiés : prendre pour compagnons de route des individus qui lâchent leurs précédents amours dans l'adversité, cela donne une bonne idée de ceux auxquels on a affaire.

    Faire porter le chapeau à Bayrou de cette défiance, c'est fort du collier sinon risible. Non, c'est plus simple que cela : quand on a des principes éthiques et politiques fiables et fermes, on se défie des transfuges, c'est tout. Cela me paraît être une des rares choses saines chez Europe-écologie.

    En tout cas, au MoDem, nous n'avons pas vocation à être leur clown ni à jouer les clones. Sans façon, non merci...

  • Haro sur qui , maintenant ?

    Le Crapaud du Marais laisse entendre dans l'un de ses billets que je ne vois que des bons enseignants à l'Éducation Nationale. Tout ça parce que je suis rentré dans le lard de Gabriel Cohn-Bendit.

    En réalité, je ne défends pas les professeurs en particulier : qui, sur ce blog, a largement soutenu les financiers et les banquiers, les entrepreneurs, les laboratoires pharmaceutiques et cetera...C'est juste que je me défie fortement de cette tendance bien française qui consiste à crier haro sur le baudet. Cohn-Bendit pense que seuls 15% des profs se donnent à leurs élèves. Personnellement, je pense que c'est moins que cela. Cela justifie-t-il de conchier tous les autres pour autant ? En réalité, dans toutes les professions, il y a une petite minorité qui excelle dans son art et une grand majorité ordinaire avec toutes les nuances que l'ordinaire comporte. S'il y a des "mauvais profs", il y a bien sûr les avocats véreux, les fonctionnaires feignants, les patrons-voyous, les flics ripoux, les banquiers-voleurs, les artisans truands et j'en passe...On peut bâtir un inventaire à la Prévert, à ce compte-là.

    Je n'aime pas que l'on stigmatise une catégorie de la population, dès lors que rien ne justifie plus qu'ailleurs cette stigmatisation. J'observe simplement que cela revient à échéances régulières, dans une belle harmonie, envers les profs, depuis une quinzaine d'années. Voilà pourquoi je défends (pas toujours, parce que ce ramassis de gauchistes et de bobos ne le méritent pas) les enseignants quand je juge les attaques faciles. Sans surprise, les attaques les pires viennent toujours d'autres enseignants (z'ont vraiment que ça à f..., les enseignants, j'vous jure...)...

    Quand ce sont les responsables politiques qui tombent dans ce travers, j'estime ce populisme inadmissible. Et quand c'est le star-system qui relaie, je m'énerve d'autant plus que c'est une classe sociale qui profite à plein des largesses des différents pouvoirs. La seule catégorie, en fait, que j'admets de stigmatiser d'un bloc...

  • Ne pas s'allier avec Arthuis, c'est une c****rie

    Je viens d'apprendre, en lisant le Figaro que le MoDem ne s'allierait pas avec l'Alliance centriste et avec Arthuis dans le Maine et Loire. C'est de la c****rie en barre. Nous avons bien plus de points communs avec l'Alliance centriste qu'avec la gauche. En outre, nous pouvions espérer dépasser les 10%, ensemble, et disposer de nos propres élus là-bas. Quelle erreur ! Laurent Gérault a raison de craindre que nous glissions lentement mais sûrement vers la gauche, au lieu de tenter de préserver une troisième voie là où c'est possible. Moi, je me sens plus de points communs avec Jean Arthuis qu'avec Gabriel Cohn-Bendit, mais cela doit être une question de tempérament, j'imagine...

    Nous flinguons lentement mais sûrement la démocratie-chrétienne partout où elle pouvait encore exister. C'est la carte du MRP qui a fait l'élection de François Bayrou, il devrait ne pas l'oublier. Je conçois tout à fait que des accords avec l'UMP ne soient pas d'actualité. Mais cela ne devrait pas nous forcer à nous allier automatiquement avec les Socialistes et leurs alliés. Dans certains endroits, c'est sans doute possible, et nous devrions le faire au premier tour (par exemple, je pense que nous avons des points communs avec Ségolène Royal) mais en plein d'autres endroits, je n'ai pas la moindre envie de me retrouver aux côtés de la gauche (tiens, avec Anne Hidalgo à Paris, par exemple).

    Je soutiendrai partout le MoDem au premier tour, mais je ne me sens pas comptable de ses alliances au second. J'aime bien François Bayrou et continue à penser qu'il est une figure exceptionnelle et que ses idées représentent, à l'heure actuelle, ce que la France peut espérer de mieux, mais, par ailleurs, quel piètre tacticien, décidément. Vous me direz, c'est ce qui fait le charme de l'individu : au moins ne peut-on pas l'accuser d'avoir l'esprit retors...

  • 8.5% de mortalité à l'UMP ?

    Ne jamais écouter Frédéric Lefebvre en buvant un liquide chaud quel qu'il soit, café, thé, chocolat et cetera...Risque d'accident majeur par asphyxie toujours possible par crise de rires. L'UMP a perdu des adhérents ? c'est la mortalité : oui, oui, la mortalité. Ils sont morts, quoi...

    Je vous le jure, il faut l'entendre pour le croire...Voyons, voyons, le taux de mortalité en France est de 9/000 environ. Adhérer à l'UMP multiplie donc par dix vos chances de crever, les amis. Cigarettes, cancer, sida, exposition à l'amiante, proximité avec une centrale nucléaire, dépression majeure, ne cherchez pas les amis : les causes de mortalité sont explosées haut la main avec une adhésion à l'UMP...

  • La bureaucratie, ennemie de l'économie de la connaissance

    Il y a près de dix ans, les états européens, réunis à Lisbonne, signaient un document qui devait annoncer l'établissement d'une nouvelle économie pour la zone euro : on appelle de memorandum la stratégie de Lisbonne. Elle devait favoriser l'émergence d'un nouveau modèle social et la métamorphose d'une industrie et de services hautement compétitifs. Dix ans après, l'Europe se dégage péniblement d'une très violente crise financière et les objectifs annoncés sont loin d'être atteints.

    Pourquoi un tel échec ? C'est la question à laquelle tente de répondre Charles Wyplosz, un économiste suisse, sur le site Telos. J'ai retenu de son billet le rôle éminent de la bureaucratie dans tous les pays. Pour cet économiste, les effets d'annonce et les tracas administratifs de toute sorte sont un frein significatif à l'éclosion de toute forme d'innovation et étouffe des projets moins ambitieux mais plus réalistes.

    La Folie des Grandeurs est à vrai dire un mal bien français, tout gouvernement confondu : la communication a pris une telle importance que le souci premier de la classe politique et des gouvernants est désormais de soigner les apparences plus que tout autre chose. Aucune mesure, même la plus insignifiante prise, sans des déclarations tonitruantes. On promet par monts et par vaux, on multiplie les effets d'annonce, et derrière, c'est le néant ou l'insignifiance dans le meilleur des cas.

    A cela s'ajoute la manie toute soviétique de multiplier la paperasse et l'arsenal juridique : Nicolas Sarkozy est symptomatique de ce travers, lui qui fait voter lois sur lois pour un oui ou un non, ou simplement parce qu'un fait divers est à la une de l'actualité.

    Je me remémore toujours Christian Blanc évoquant la difficulté à mettre en place les pôles de compétitivité en France : pas un dossier qui ne végétât six mois dans les tiroirs de Bercy quand il eût fallu être réactif dans les trois semaines. L'écosystème de la croissance demeure encore à pérenniser.

    Malgré tout, nous ne sommes pas non plus stationnaires, et les pôles de compétitivité se développent au fil du temps. Mais ce qui me frappe, c'est de constater l'absence des Régions dans leur genèse. Tout passe par l'État, et je vois davantage le Ministère de l'Industrie et Bercy piloter le développement de ces pôles que les Régions. Je n'ai pas non plus parcouru tous les tableaux de bord des pôles, mais, ce qui me frappe, pour ce que j'en ai vu, pour l'instant, c'est la prépondérance des investissements publics et surtout, la difficulté pour les pôles à attirer du capital-risque. Très peu de mises en relation avec les business Angels et les capitaux risqueurs en règle générale dans les tableaux de bord. Les pôles ont donc du mal à sortir, en matière d'investissements, d'une logique purement hexagonale.

    De même quand l'on examine le nombre d'entreprises partenaires membres du pôle et la quantité de celles qui se déplacent à l'étranger, il y a comme un hiatus. Les indicateurs du tableau de bord se contentent de relever le nombre d'entreprises qui réalisent au moins 5% de leur chiffre d'affaires à l'étranger : si la barre est aussi basse, c'est que l'essentiel de leur commerce est hexagonal, alors que les pôles de compétitivité ont vocation à exporter les partenaires qui les constituent.

    In fine, du chemin a été fait, et il faudra du temps, je présume, pour mesurer mieux les effets dus à la constitution de ces pôles. Du temps, il en faudra également pour inciter les universités à s'impliquer davantage dans l'activité des pôles et amener les Régions à dépasser les mesurettes qui font bien dans des magazines mais qui ne font pas l'emploi ni notre commerce extérieur...

  • J'ai lu les mémoires de Chirac

    J'ai fini depuis quelques jours les mémoires de Jacques Chirac. C'est bien écrit, mais malheureusement, cela s'arrête à 1995 : vite, la suite ! Pas de grands secrets dévoilés là-dedans, mais plutôt un portrait politique qui se précise. Clairement, Jacques Chirac n'a jamais été un gaulliste : c'est une sorte de radical-socialiste de la troisième république avec des tendances pompidoliennes assez prononcées. J'ai appris quelques faits dont je n'avais pas connaissance. Notamment, je ne savais que Chirac avait voté en faveur du droit à l'avortement et pour l'abolition de la peine de mort. L'homme est décidément plus progressiste que ce que j'ai pu en croire par le passé.

    l'Ex en prend plein pour son grade. Pas un chapitre où il épargne VGE. Il faut dire la propension naturelle de Giscard à considérer son prochain comme un débile n'est pas pour favoriser les liens d'amitié avec un individu aussi exubérant que Chirac...

    Il se dessine également clairement le peu d'estime que Jacques Chirac portait à Jacques Chaban-Delmas. Quand il aborde l'élection présidentielle de 1974, il prétexte les sondages très mauvais pour expliquer son absence de soutien à l'ancien maire de Bordeaux. Mais, plus tard, quand il est consulté pour proposer un nouveau premier ministre, il écarte, parmi les gaullistes, Chaban-Delmas, estimant que ce dernier n'en a pas la carrure. Et on comprend alors mieux son manque d'enthousiasme en 1974...

    Pas de révélations, dans ces mémoires, le moins que l'on puisse dire : par exemple, black-out à peu près total sur ses activités à la Mairie de Paris, à quelques exceptions près. Exit les affaires parisiennes...

    Je vois l'ouvrage davantage comme un exercice d'auto-promotion et un travail de justification a posteriori. Ceci ne signifie pas qu'il est dénué d'intérêt, loin de là. D'ailleurs, je compte bien acheter la suite dès qu'elle paraîtra.