J'ai fini depuis quelques jours les mémoires de Jacques Chirac. C'est bien écrit, mais malheureusement, cela s'arrête à 1995 : vite, la suite ! Pas de grands secrets dévoilés là-dedans, mais plutôt un portrait politique qui se précise. Clairement, Jacques Chirac n'a jamais été un gaulliste : c'est une sorte de radical-socialiste de la troisième république avec des tendances pompidoliennes assez prononcées. J'ai appris quelques faits dont je n'avais pas connaissance. Notamment, je ne savais que Chirac avait voté en faveur du droit à l'avortement et pour l'abolition de la peine de mort. L'homme est décidément plus progressiste que ce que j'ai pu en croire par le passé.
l'Ex en prend plein pour son grade. Pas un chapitre où il épargne VGE. Il faut dire la propension naturelle de Giscard à considérer son prochain comme un débile n'est pas pour favoriser les liens d'amitié avec un individu aussi exubérant que Chirac...
Il se dessine également clairement le peu d'estime que Jacques Chirac portait à Jacques Chaban-Delmas. Quand il aborde l'élection présidentielle de 1974, il prétexte les sondages très mauvais pour expliquer son absence de soutien à l'ancien maire de Bordeaux. Mais, plus tard, quand il est consulté pour proposer un nouveau premier ministre, il écarte, parmi les gaullistes, Chaban-Delmas, estimant que ce dernier n'en a pas la carrure. Et on comprend alors mieux son manque d'enthousiasme en 1974...
Pas de révélations, dans ces mémoires, le moins que l'on puisse dire : par exemple, black-out à peu près total sur ses activités à la Mairie de Paris, à quelques exceptions près. Exit les affaires parisiennes...
Je vois l'ouvrage davantage comme un exercice d'auto-promotion et un travail de justification a posteriori. Ceci ne signifie pas qu'il est dénué d'intérêt, loin de là. D'ailleurs, je compte bien acheter la suite dès qu'elle paraîtra.