Amusant. Il suffit d'une visite de Marielle de Sarnez chez Vincent Peillon pour que la presse et quelques blogs s'enflamment en s'imaginant que le MoDem est devenu un parti de gauche. Mais non, voyons ! Ce n'est pas non plus un parti de droite, au demeurant. Non, simplement, il se trouve que la droite est phagocytée par un seul homme. Peu imaginable, dans ces conditions, de concevoir une quelconque forme d'accord avec la droite par les temps qui courent. Croyez-moi que les gens de centre-droit comme moi en sont navrés, mais la situation est ce qu'elle est. Le Nouveau Centre est aux ordres depuis sa création (contrairement à la Nouvelle UDF dont il se voulait le successeur), l'Alliance Centriste est groupusculaire et inaudible et le Parti Radical inféodé à Sarkozy depuis la première heure. Que voulez-vous qu'on fasse ? Il y a des individus isolés avec lesquels on peut s'accorder dans certaines circonstances, comme Juppé à Bordeaux, par exemple, mais à l'échelle des régions ce n'est plus pensable de se rapprocher de l'UMP.
Il n'est pas non plus question de se mêler au PS, au passage, mais au second tour, on pourra envisager des rapprochements avec les sociaux-démocrates et les réformistes du PS. Des gens comme Rebmasen ou Peillon, par exemple. Ceci ne signifiera pas qu'on passera un accord national avec le PS. Ce n'est pas possible à l'heure actuelle, ce parti recèle vraiment trop de contradictions. Mais en revanche, on peut volontiers s'accorder avec les réformistes et les sociaux-démocrates autour de majorités nouvelles, ou encore avec des Verts pragmatiques.
Le MoDem ne récuse pas d'accords avec d'éventuels alliés de droite, le problème, c'est que personne, à droite, n'osera prendre ses distances avec Sarkozy. Sur le fond, beaucoup de militants du MoDem n'ont pas de gros contentieux envers l'UMP. Il y a même à l'UMP de nombreuses personnalités politiques que nous apprécions. Ceci vaut aussi pour le Nouveau Centre, au demeurant. Mais tant qu'elles se tairont ou admettront qu'un seul individu peut faire taire à sa volonté leur voix et leur vote, malgré l'estime que nous leur portons, nous ne pouvons pas nous retrouver sur des listes communes.
Notez que nous ne considérons pas, au MoDem, Sarkozy comme le Diable. L'individu ne nous est pas antipathique en soi. Non, le problème, c'est juste qu'il fait absolument n'importe quoi et qu'il va nous laisser la France dans un état désastreux en 2012 et encore pire en 2017 s'il devait être réélu.
Dans ces conditions, il est légitime de prévenir l'avenir et de chercher à former une majorité pour l'empêcher de gouverner la France. A moins qu'il s'assagisse, évidemment, mais il n'en prend vraiment pas le chemin...