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  • L'iceberg Edvige...

    Comme beaucoup de citoyens engagés, je me suis impliqué contre le scélérat fichier EDVIGE. Toutefois, pour avoir lu les premiers ouvrages hippocratiques, j'ai toujours été conscient que le traitement du symptôme n'en éliminait pas pour autant la cause. Au final, supprimer EDVIGE, ou en restreindre les pouvoirs ne garantira pas qu'il ne reviendra pas sous un autre nom ou qu'une affaire du même type ne se reproduira pas.

    Je note que dès le départ de cette histoire, la CNIL a donné un avis négatif sur certains de ses aspects. Or, cet avis n'a pas été pris en compte. Pourquoi ? Il faut savoir qu'en 2004, la loi du 06 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés a connu quelques menues modifications.

    Jusqu'à cette date, aucun domaine n'était exclu du champ d'intervention de la CNIL. Mais, comme le rapporte Frédéric Rollin sur son blog, il se trouve qu'une directive européenne de 1995 qui protège la vie privée (95/46 CE du  24 octobre 1995), et donc destinée à se traduire en droit national, a laissé au libre de choix des états tout ce qui touchait la souveraineté nationale. Or, c'est cette directive qui a été le prétexte à la modification de la loi du 06 janvier 1978.

    Or, si on lit le nouveau texte, celui de 2004, que trouve-t-on à la section 2 de l'article IV ? Ceci :

    « Art. 26. - I. - Sont autorisés par arrêté du ou des ministres compétents, pris après avis motivé et publié de la Commission nationale de l'informatique et des libertés, les traitements de données à caractère personnel mis en oeuvre pour le compte de l'Etat et :
    « 1° Qui intéressent la sûreté de l'Etat, la défense ou la sécurité publique ;
    « 2° Ou qui ont pour objet la prévention, la recherche, la constatation ou la poursuite des infractions pénales ou l'exécution des condamnations pénales ou des mesures de sûreté.
    « L'avis de la commission est publié avec l'arrêté autorisant le traitement.
    « II. - Ceux de ces traitements qui portent sur des données mentionnées au I de l'article 8 sont autorisés par décret en Conseil d'Etat pris après avis motivé et publié de la commission ; cet avis est publié avec le décret autorisant le traitement.
    « III. - Certains traitements mentionnés au I et au II peuvent être dispensés, par décret en Conseil d'Etat, de la publication de l'acte réglementaire qui les autorise ; pour ces traitements, est publié, en même temps que le décret autorisant la dispense de publication de l'acte, le sens de l'avis émis par la commission
    .

    En clair, un avis motivé, c'est bien gentil, mais cela n'a aucun valeur contraignante. Bien sûr, il ne s'agit pas d'empêcher le renseignement d'être efficace, mais, il y a là une faille, volontaire, avec fort peu de garde-fous (je ne suis pas juriste, mais c'est ce que me dicte mon bon sens). Pour une fois, Sarko n'y est pour rien, il n'était pas encore ministre de l'Intérieur...Mais, il ne s'en est pas moins engouffré dans la brèche avec son gouvernement.

    Bref, Edvige, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. C'est cet article qu'il conviendrait de revoir et de préciser en l'assortissant de garanties nettement plus solides.

  • The Clone Wars

    J'ai mis à profit une fin de journée tranquille pour faire une petite sortie au cinéma, et, notamment, découvrir le dernier film d'animation de Lucasfilm, The Clone Wars. L'épisode se déroule entre le second et le troisième épisode et met en scène Jabba. Jabba et son clan contrôlent la Bordure extérieure de la galaxie et sont donc un enjeu stratégique. Or, il se trouve, alors que la guerre bat son plein, que son fils a été enlevé. Il tient à tout prix à le retrouver, et fait appel entre autres aux Jedi.

    Je ne vais pas vous révéler le scénario, mais je peux en revanche vous déclarer qu'il est relevé et riche de rebondissements. L'animation surprend, évidemment, par rapport aux épisodes traditionnels : tout particulièrement, les scènes se déroulent bien plus vite et se succèdent à toute vitesse, ce qui donne au film un rythme endiablé qui ne laisse pas au spectateur le temps de reprendre son souffle.

    Les prises de vue sont très différentes des deux trilogies et souvent surprenantes. Ce n'est clairement pas la même manière de filmer. Les personnages sont à peu près reconnaissables, mais les traits parfois trop anguleux (le Chancelier Palpatine, par exemple, ou encore le comte Doku). Les voix ne sont pas les mêmes à l'exception de Doku. Je regrette que l'on ne sente pas du tout dans le film les aspects sombres d'Anakin. Il se comporte 100% comme un Jedi ; pas d'orgueil, pas de colère...bon, on n'a pas affaire au même Anakin que dans l'épisode II, et a fortiori l'épisode III. En revanche, pour Obi-Wan, Yoda ou Wendu, pas de distorsion, cela colle.

    Certains aspects comiques feront bien rigoler les amateurs d'humour : il y a quelques bonnes trouvailles dans le film. Le réalisateur ne se lâche pas souvent, mais quand il le fait, on rit bien. Notamment, les amateurs de limaces ne vont pas être déçus avec le fiston de Jabba, mais chut, je n'en dis pas plus...

    J'ai entendu pas mal de personnes dire que c'est un film de fans ; ce n'est pas mon avis. Au contraire, je pense qu'il a vocation à être regardé par tous, et qu'il surprendra souvent ceux qui le verront.

    Il vaut à mon avis les autres films de l'épopée galactique. A voir et à revoir donc. Pour les Parisiens, pour info, cela passe à l'UGC de Bercy. Aux Gobelins, aussi, je crois.

  • Hommage à Massoud

    Nous n'avons, je le crois, pas fini de parler de l'Afghanistan. Aujourd'hui, hélas, c'est un triste jour : il y a 7 ans, jour pour jour, Ahmed Shah Massoud, le lion du Panshir, mourrait, assassiné par deux faux journalistes.

    Massoud s'est toujours opposé aux extrémismes de tout poil. Les Américains ne l'écoutaient pas, puisque jusqu'à tard, ils ont joué la carte des intégristes les pires. Jusqu'à ce qu'il leur arrive ce qu'il advient à la grenouille qui porte le scorpion sur son dos.

    Je sais que son frère, Ahmed Zia Massoud est l'actuel vice-président de l'Afghanistan. Je ne sais pas ce qu'est devenu son parti le Jamiat-e-Islami.

    Massoud avait été le seul responsable politique afghan d'envergure à signer la charte des droits fondamentaux de la femme afghane en 2000. Il avait essayé de longue date de prévenir l'Occident des méfaits et du danger que représentait Ben Laden.

    Je voulais rendre hommage à cet homme courageux, juste, droit et extraordinaire.

    «Un rien insignifiant, vous savez, une perle, une goutte de pluie qui n'était rien, quand elle tombe sur une perle, la goutte devient perle.

    C'est pareil pour le courage. Mon courage est une perle. Un rien rejoint mon courage et devient perle. Ca veut dire que je suis un homme si courageux que tous ces problèmes et ces souffrances ne peuvent m'atteindre:

    A l'image d'un jardin à l'approche du printemps.»

    Ahmed Chah Massoud

    François Bayrou fut l'un des premiers à apprendre la mort de Massoud :

    « Moi je pense que la vérité officielle est la vérité vraie. Si vous voulez je... j'aimais beaucoup Massoud que j'ai rencontré avec qui j'ai discuté.
    C'est Massoud qui m'a appris l'existence de Al Qaïda. Que je connaissais pas.
    Et de son chef que je ne connaissais pas.
    Et qui m'a expliqué ce que c'était que cette organisation et que cet homme. C'est Massoud qui me l'a appris.
    Je n'avais jamais entendu le mot de Al Qaïda avant que Massoud me le raconte.
    Et le jour où on a assassiné Massoud, je vous rappelle que c'est le 9 septembre, je crois le 9 ou le 8, enfin deux jours avant le 11 septembre, j'ai... je me souviens très bien de l'endroit où la nouvelle m'a atteint.
    D'ailleurs les amis qui m'ont appelé m'ont dit " il est mort mais on le dira pas avant vingt-quatre heures ... c'est fini ".
    J'ai fait un communiqué  dans lequel j'ai écrit  c'est la guerre mondiale qui... commence.
    Puis je me suis... après je l'ai relu en arrivant  à Bruxelles  où j'allais de Par... de Bruxelles à Paris, enfin c'était dans un sens ou dans l'autre, c'était dans le Thalis...  je l'ai relu et je me suis dit non tu peux pas écrire ça donc je l'ai pas envoyé.
    Et deux jours après c'était le 11 septembre. »

    Un jeune poète afghan a écrit un éloge de Massoud qui a été publié sur le blog poétique qui est dédié à cet homme exceptionnel. Je le copie simplement ici :

    Je suis le fruit amer qui tombe sur la terre,
    Ainsi je demeure dans les serres du temps.
    Oh Printemps de Liberté ! Ta grâce, quoi d'autre
    Pourrait rendre ce fruit amer si doux ?
    La plus précieuse richesse en ce monde est la présence d'amis
    La douleur de la mort,
    La séparation.
    Mais puisqu'ils sont là ces amis,
    Tous ensemble unis, reposant au plus profond
    Du coeur de la poussière...
    Quelle différence cela peut-il faire
    Qu'ils soient morts ou en vie ?

    De douleur et chagrin le destin me modela
    Hélas ! D'avoir bu à la coupe de la vie quelle fut ma joie ?
    Tel une bougie brûlant dans le souffle du vent
    Je tremble, je brûle... je meurs."

  • Le piège à c... de Cohn-Bendit

    La grande idée de Dany le rouge, ex-mao reconverti au libéralisme libertaire écolo, c'est de rassembler les mouvances écologistes aux prochaines européennes.

    S'il y a bien un piège à c..., c'est bien celui-là. Ce que veut Cohn-Bendit, c'est un parti de gauche. Les Verts avaient un boulevard devant eux au début des années 90, en France, mais parce qu'ils ont voulu faire les gauchistes, leurs préoccupations essentielles ont été sociales et politiques, pour ne pas dire idéologiques. Plus préoccupés des sans-papiers que de l'écologie, ils ont fini par lasser.

    Plus navrant encore, au lieu de proumouvoir une industrie de pointe, moderne et écologique, leur grande (et stupide) idée, désormais, c'est la décroissance. Voilà des gens qui rêvent de régresser à l'âge de pierre. En tout cas, leur bilan politique, après presque 20 ans, est nul ou presque.

    Je souhaite, dans ces conditions que Corine Lepage clarifie sa position : c'est à elle de voir si elle a quelque chose de commun avec José Bové et les altermondialistes, mais mieux vaut éclairicir ses positions assez rapidement. Je note que Cap21 ne se fond finalement pas dans le MoDem et conserve ses structures. Corine Lepage est une femme très intelligente et une avocate brillante. Elle sait ce qu'elle fait.

    Qu'elle mette fin une bonne fois pour toutes aux rumeurs. L'engagement écologique du MoDem ne peut pas être mis en doute. A quoi joue-t-elle quand elle se demande s'il est sincère et si Bayrou va poursuivre son chemin sur la voix du développement durable ? J'espère que ce n'est pas un prétexte. Vient, en tout cas, un moment où l'on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Il faut choisir.

    Les Verts sont dans l'ensemble des braves gens, mais leurs revendications souvent absurdes n'aboutiront jamais, parce que l'idéologie marxiste et alter-mondialiste vient régulièrement polluer leurs propositions.

    Alors le grand rassemblement des Verts, il me fait doucement rigoler, moi.

  • J'ai lu l'interview de François Hollande sur l'ISF et la fiscalité dans la Tribune

    Je viens de prendre connaissance des propositions de François Hollande dans la Tribune du 08 septembre 2008 à propos de la fiscalité (notamment des entreprises) et de l'ISF.

    J'avoue qu'elles me laissent perplexe pour ne pas dire sceptique. L'un des objectifs de François Hollande est certes louable puisqu'il veut rendre plus compétitives nos entreprises. Je note, d'ailleurs, avec satisfaction, venant d'un socialiste, que dans ce même article, François Hollande a pris conscience que le problème de la France n'est pas un problème de demande (donc pas un problème de pouvoir d'achat) mais un problème d'offre.

    «À la différence des Allemands ou des Espagnols, nous n'avons pas les moyens d'une politique de relance. Et quand bien même nous en déciderions, nous aurions du mal à relancer la demande avec un effet sérieux sur la croissance et sur la production industrielle, faute de compétitivité suffisante de nos entreprises

    «La gauche ne peut pas se contenter de dire : augmentons les salaires et les prestations et nous retrouverons immédiatement la prospérité. Il faut insuffler du pouvoir d'achat national, en liaison avec les progrès de productivité et améliorer la situation des travailleurs pauvres. Le RSA n'y suffira pas. Mais, nous devons conjuguer une politique de la demande avec une politique de l'offre, laquelle permet d'avoir une base productive performante, une industrie qui ait un haut niveau d'investissement, des services qui font le pari des nouvelles technologies, un progrès technique qui puisse s'incorporer dans le processus productif. L'offre est la condition pour que la demande puisse trouver sa traduction. Si je puis dire, c'est le retour de la loi des débouchés ; il faut une offre si l'on veut que la demande soit satisfaite

    Ouf, il faut le lire pour le croire chez un socialiste. Pas trop tôt...Je m'étonne, dans ces conditions qu'il s'en prenne à Jean Peyrelevade, conseiller économique du MoDem et de Bayrou, en déclarant qu'il veut faire payer les ménages pour les entreprises. En réalité, dès lors que l'on admet que le problème n°1, c'est l'offre, on ne peut plus éluder la question de savoir qui va payer pour redresser la compétitivité des entreprises. Or, vu son niveau d'endettement, et la conjoncture, l'Etat ne peut plus le faire. Peyrelevade observe d'ailleurs qu'il n'est pas même possible de baisser les charges des entreprises tant que l'Etat n'aura pas sérieusement apuré sa dette...

    Non, sur cet aspect, il y a certes une évolution encourageante mais pas encore suffisante.

    En revanche, ce genre de déclaration m'inquiète plus :

    « La bonne proposition n'est donc pas de baisser une nouvelle fois les contributions des entreprises - comme le demande le Medef-, mais de moduler l'impôt sur les sociétés selon que le bénéfice est réinvesti ou redistribué aux actionnaires. Dans le premier cas, l'impôt doit être substantiellement abaissé, dans l'autre, alourdi.»

    Je ne vois pas comment on peut décorréler l'investissement et le retour sur investissement. Que les actionnaires récupèrent des dividendes, cela me semble bien le moins s'ils ont investi. Si je m'accorde avec Hollande pour penser qu'il faut favoriser l'investissement, je m'interroge sur l'opportunité d'en taxer les fruits. Ensuite, avec un tel raisonnement, quid des petits porteurs et des petits épargnants ? Ils vont être les premiers à faire les frais d'une telle décision. En outre, si les placements cessent d'être attractifs, les fonds susceptibles d'investir fuiront. Le raisonnement pourrait se tenir si la fiscalité variait selon le degré de "technologie" et d'innovation de l'entreprise et selon le temps pendant lequel l'argent est placé, afin de le dissocier des fonds spéculatifs.

    Par exemple, on pourrait imaginer 0% d'imposition sur des dividendes de porteurs qui se seraient engagés à laisser leurs fonds au moins cinq années dans une jeune entreprise, ou une entreprise qui investit beaucoup en RD ou encore une start-up qui évolue sur le créneau de la haute-technologie (énergies renouvelables, recyclage, industries innovantes, et cetera).

    Bref, on retrouve comme une antienne, chez les socialistes, Hollande y compris, l'indécrottable et idéologique opposition entre capital et travail. Les Socialistes ne parviendront jamais à admettre que le capital puisse être une forme retardée du travail. Ils continuent à penser le capital exclusivement et nécessairement comme une forme d'exploitation du travail (et donc des travailleurs).

  • La BNP et l'anticipation boursière

    Tiens, cela faisait un moment que je voulais publier cette petite note, dont l'objet des de chanter les louanges de la BNP-Parisbas. En fait, le cas de cette banque m'intéresse, parce qu'elle a été entraînée malgré elle dans la tourmente financière, ces deux dernières années, en dépit d'une gestion très prudente. Très peu touchée par les subprimes, investissant mais se gardant d'engagements inconsidérés, elle s'est construite, souvent sans bruit, mais toujours efficacement.

    Les aléas de son cours en bourse ces derniers mois illustrent très bien ce que peut être un effet sectoriel à la bourse. C'est en cela que la Bourse réagit souvent irrationnellement : une banque peut être en bonne santé, afficher des résultats resplendissants, mais, simplement parce qu'elle figure dans un secteur que les acteurs de la Bourse jugent à risque dans une période donnée, subir le contre-coup de cette méfiance.

    La Bourse toute entière n'est qu'anticipations : qu'une banque affiche des pertes moins importantes que prévues, son cours remonte. Qu'elle affiche des bénéfices moins importants que prévus, son cours baisse. Et pourtant, des deux banques, c'est bien la seconde qui est en bonne santé, et non la première. Le pire, c'est quand il y a des anticipations sur des anticipations...

    On a longtemps cru que le marché boursier était naturellement efficient, c'est à dire que dès lors que dès lors que le marché était suffisamment liquide, et que l'information se diffusait rapidement et facilement, les opérateurs réagiraient logiquement et immédiatement.

    A mon avis, cette théorie n'est pas totalement fausse, mais les cartes sont brouillées par le fait qu'il existe des "bugs". Les bugs, ce sont des des erreurs cognitives et émotionnelles conduisant à des «hallucinations boursières» collectives.

    En un sens, surtout en période de crise, la bourse n'est plus le reflet de la situation économique et de la santé des entreprises, mais plutôt des craintes et des anticipations. Toute analyse qui laisserait de côté cette dimension comportementale ne peut qu'aboutir à des résulats incohérents.

    En juillet dernier, le Cabinet Standard and Poor a attribué, sur les marchés financiers, à la BNP Paribas, la note AA+, une note très élevée en terme de fiabilité pour lever des fonds, la considérant comme quatrième banque la plus solide du monde.

    Ce qui est fort, c'est que c'est précisément à partir de cette date que son cours a commencé à baisser, quasiment sans discontinuer jusqu'à avril  2008. Bon, il est vrai que la BNP a fermé des fonds contenant des subprimes au mois d'août, alors évidemment, cela n'a pas contribué à rassurer acquéreurs de titres et actionnaires. Pourtant, elles les a réouverts peu de temps après, et a , in fine, fort peu souffert de la crise des subprimes...

  • Thunderbird,Mozbackup et windows vista

    Une petite information utile pour ceux qui utilisent mozbackup : tout récemment, je me suis retrouvé avec un fichier .pcv que MozBackup parvenait bien à décompacter, mais sans les mails. Or, en farfouillant sur les forums, j'ai vu que les extensions .pcv étaient en fait des variantes d'extension .zip

    J'ai donc téléchargé winzip et j'ai décompacté mon fichier .pcv : cela fait, j'ai obtenu tous les dossiers et sous-dossiers de mes boîtes mails et news.

    Il m'a suffi alors, sous windows vista, de se rendre dans Users (Utilisateurs)/Application Data/Roaming/Thunderbird/profiles, et de copier ou de remplacer là où c'était nécessaire chaque sous-dossier.

    Je frémis encore quand je pense que j'ai failli perdre définitivement mon préccccssssieux (anneau) fichier de mails.

    Avis donc à la population : je publie ma solution puisqu'elle n'existait encore nulle part sur la Toile. Bon, il faut aussi que je dise que mon fichier .pcv pesait 1.91 Go (je conserve beaucoup de mails et j'ai plein de boîtes aux lettres) et qu'il y avait un truc bizarre sur l'une des boîtes lors du décompactage via winzip.

  • Un référendum contre EDVIGE

    Je viens d'écouter la chronique de Corine Lepage sur France-Culture, tout du moins sa première partie, dans les matins de France-Culture, et je ne peux que saluer son excellente idée : appliquons la nouvelle constitution qui permet de proposer, réformer ou repousser un projet de loi si 150 parlementaires se joignent à un référendum d'initiative populaire. Il faut 10% du corps électoral, soit 4 millions d'électeurs, mais, cet enjeu-là est tel qu'il doit être possible de mobiliser les bonnes volontés.

    Corine Lepage, vice-présidente du MoDem, avocate experte et reconnue, a été la première à dénoncer les dérapages d'un tel fichier. Rappelons qu'EDVIGE est susceptible de recueillir une foultitude de renseignements sur chaque individu dès lors qu'il est impliqué dans la vie politique, associative ou économique. On n'avait plus vu cela depuis le temps des police politiques d'Europe de l'Est, seule la Stasi usant de pratiques comparables !

    François Bayrou et le MoDem relaient aussi depuis un moment leur opposition radicale à un tel fichier liberticide. Espérons que les Socialistes, mais aussi la droite libérale (je parle des vrais libéraux) se joindront à cette dénonciation. J'ai observé avec satisfaction que l'on murmure au Nouveau Centre, et qu'Hervé Morin lui-même se demande si ce fichier doit contenir autant d'informations sur autant de gens.

    Si le gouvernement ne recule pas ou n'accepte pas de sérieux aménagements sur son projet, j'espère que tous ceux qui s'inquiètent de ce projet se joindront à l'idée de ce référendum d'initiative populaire afin de demander leur avis aux Français.

  • Problématiques wallones, problématiques françaises

    Je me suis rendu tout récemment sur le site du MCC (Mouvement des Citoyens pour le Changement), un mouvement centriste et démocrate belge qui est membre du PDE et de l'ADLE, comme le MoDem. J'y ai trouvé des analyses très lucides et raisonnables sur la Wallonie, avec des problématiques souvent similiaires aux nôtres, en France. J'aime beaucoup leur manière d'envisager les choses : nulle démagogie envers les Flamands. Au contraire, le MCC reconnaît qu'il y a un déséquilibre entre les moyens avec lesquels vit la Wallonie, et son niveau de vie.

    On trouve sur le site une excellente formule  de Robert Deschamps, un professeur d'Université à Namur :

    «La Wallonie vit pour l'instant au-dessus de ses moyens mais en-dessous de ses capacités.»

    On pourrait appliquer à merveille cette formule à la France...

    Je recopie ici le constat du MCC :

    L’écart de développement entre le Nord et le Sud du pays ne cesse de s’accroître. Dans certaines familles wallonnes et bruxelloises, le chômage se transmet quasiment de génération en génération et le travail au noir devient presque systématique pour les emplois peu qualifiés. Des sous-régions entières tombent dans le délabrement.C’est un drame pour les Wallons, un handicap pour les Francophones, et une menace pour l’Etat belge.

    Depuis le milieu des années nonante, certains décideurs ont pris conscience de l’urgence d’agir pour le développement économique et social de la Wallonie.

    Dix ans plus tard, et malgré les efforts récemment menés notamment dans le cadre du Contrat d’avenir pour la Wallonie, force est de constater que la Wallonie est toujours en retard de développement par rapport aux régions voisines.

    L’analyse des indicateurs de niveau de vie (Produit Intérieur Brut par habitant), d’emploi (chômage), d’exportation et d’investissement montre que la Wallonie reste durablement à la traîne tant par rapport à la Belgique (donc à la Flandre) que par rapport à l’Europe.

    Le mal wallon peut ainsi se caractériser par :

    * La faiblesse de l’investissement et des exportations;
    * L’insuffisance de l’emploi dans le secteur productif ;
    * Un taux de chômage 2,5 fois plus élevé qu’en Flandre ;
    * Une absence de politique de reconversion industrielle dans certains secteurs et dans certaines sous-régions de la Wallonie ;
    * Une inadéquation de la formation aux besoins de l’industrie et des services ;
    * Un investissement insuffisant en matière de recherche et de développement ;
    * Une faible densité du réseau entrepreneurial, des indépendants, des PME et des PMI.

    D'un point de vue belge, les Wallons représentent 33% de la population, ne produisent que 23% de la richesse nationale, mais bénéficient (grâce notamment aux transferts de solidarité) de 30% du revenu national.

    D'un point de vue européen, si le Produit Intérieur Brut (P.I.B) par habitant est de 100 en moyenne pour l'Union européenne, le P.I.B wallon se situe à 79, celui de la Flandre à plus de 110.

    Cette situation est un drame pour les Wallons, un handicap pour les Francophones, et une menace pour l’Etat belge.

    Bruxelles présente aujourd’hui le paradoxe d’être une région parmi les plus riches d’Europe mais dans le même temps de vivre une dualisation croissante de sa population. En effet, si ses indicateurs économiques sont en apparence nettement plus favorables, ses indicateurs sociaux montrent quant à eux que l’écart entre très riches et très pauvres s’agrandit.

    Si beaucoup d’efforts ont déjà été faits, il ne reste pas moins que Bruxelles continue de vivre, à l’instar de beaucoup d’autres grandes villes, les difficultés des grands pôles urbains : dévitalisation de certains quartiers, quartiers « difficiles », manque de logements salubres, dégradation délinquante de l’espace public, augmentation du sentiment d’insécurité, …

    En Région bruxelloise, le taux d’activité est de 65%. Il y a plus de 75000 demandeurs d’emploi et on estime à 25000 le nombre de minimexés. En ce qui concerne la sécurité en Région bruxelloise, près de 150 000 délits sont enregistrés chaque année (malgré une baisse ces dernières années). Outre la sécurité, le logement, la mobilité et la propreté constituent des réels problèmes pour les Bruxellois sans parler du travail au noir pour les emplois peu qualifiés.

    Bruxelles est aujourd’hui la capitale de l’Europe, la capitale de la Belgique et la capitale de la Flandre. Si elle est aspirée par sa vocation internationale, elle est également coincée dans ses 19 communes, coupée de sa périphérie, coupée de son hinterland wallon et flamand. Cette position entraîne, à l’image des éternels bouchons le matin, une lente mais sûre asphyxie de Bruxelles…

    Bruxelles doit aujourd’hui relever 3 défis majeurs : développer une ville vraiment humaine pour tous ses habitants, renforcer son rôle de capitale de tous les Belges, renforcer sa vocation internationale.


    La Wallonie et Bruxelles sont situées au cœur de l’Union européenne. Elles doivent tenir compte du nouvel environnement que constitue l’Europe à vingt-cinq (et bientôt à vingt-sept). Elles peuvent tirer profit de ces marchés mais ont besoin de réformes pour faire face à une concurrence accrue.

    Sans changements culturel et politique rapides et sans mesures radicales, les hommes et les femmes de Wallonie et de Bruxelles se verront imposer leur destin.

    Notre ambition :
    développer durablement les richesses en Wallonie et à Bruxelles:
    « Un paradis social ne se construit pas sur un désert économique » ; il faut soutenir l’esprit d’initiative, remettre en avant le goût pour l’effort et tirer profit du grand marché européen. Les gisements du futur ne sont plus dans notre sol. Ils dépendront toujours plus de notre matière grise, de la créativité, de l’innovation, et du développement technologique. L’enseignement doit être adapté et les qualifications améliorées. Les indépendants, les PME et les PMI doivent être favorisées.

    Notre conviction est que l’on ne construit pas de paradis social sur un désert économique. Le développement durable de nos Régions passe par une économie forte, compétitive et régulée pour garantir la prospérité et la solidarité pour tous.

    Nos objectifs pour une Wallonie et une région de Bruxelles fortes au cœur de l’Europe consistent à :

    1. Doper l’activité économique, stimuler l’investissement et développer l’esprit d’entreprise

    Nous avons besoin d'une véritable stratégie de développement et d’expansion économique. Afin d’amener nos performances économiques au niveau de la moyenne européenne ou mieux, au niveau des régions ou des pays les plus performants qui nous entourent, nous proposons :

    * La reconstruction de notre espace économique et industriel par l'élévation du taux général d'investissement interne et externe, en particulier dans le secteur de production de biens et de services à haute valeur ajoutée;
    * L’activation du capital risque pour financer l’émergence des start-up;
    * La maîtrise et la réduction des coûts directs et indirects de production;
    * L'intensification et la concentration des moyens matériels et humains affectés à la recherche-développement;
    * L'accroissement de la flexibilité du marché du travail et de la mobilité des travailleurs dans le respect des personnes et de la vie de famille;
    * L'augmentation des parts de marché à l’exportation ;
    * La valorisation du travail des indépendants.

    Nous affirmons que la lutte contre le chômage et contre le travail au noir passe aussi par la promotion et le développement du travail indépendant. Il faut miser sur les indépendants et les très petites entreprises (TPE), en valorisant la réussite et non en les culpabilisant notamment par des tracasseries administratives et fiscales. Nous sommes convaincus que le recours aux indépendants est un des meilleurs moyens de stimuler ce qui manque le plus chez nous: « l'imaginer » et « l'oser ».
    Tous ceux qui désirent créer leur propre emploi ou voler de leurs propres ailes doivent être encouragés et formés, notamment en matière de gestion. Leur statut social doit aussi être amélioré et modernisé. Les compétences dans l’art et l’artisanat doivent également être valorisées.
    Il faut élargir l’octroi des aides dont bénéficient les demandeurs d’emploi désireux de créer leur propre travail à tous ceux qui, jeunes ou moins jeunes, cadres ou salariés, souhaitent se lancer dans l’aventure de la création d’entreprise.

    Trop souvent encore et malgré les efforts de ces dernières années, les indépendants, les PME et les PMI renoncent à embaucher du personnel en raison de la surcharge de travail administratif et de coûts que cela impose. D’une manière générale, il faut alléger drastiquement et rationaliser les charges administratives imposées aux entreprises et aux indépendants. Il est également indispensable de revoir en ce sens le financement de la sécurité sociale.

    Cela ne vous rappelle pas quelque chose, vous ? Quasiment le même programme que nous, au MoDem. Cela ne va pas être très difficile de construire un programme commun aux européennes...

  • La vérité sur la dette et sur nos dépenses

    Jegou.jpgJe suis tombé sur une intervention très intéressante, datant du 08 juillet dernier au Sénat, de Jean-Jacques Jégou, sénateur UDF-MoDem.

    Evoquant la LOLF et la présentation des comptes par Eric Woerth, Ministre du Budget, il s'étonne de "l'optimisme" de ses interlocuteurs. On comprend mieux pourquoi après les remarques qu'il effectue ensuite sur la réalité de la dette...

    J’en viens maintenant aux résultats budgétaires pour l’année 2007.

    Le chiffre officiel du déficit budgétaire pour l’année 2007 est de 34,7 milliards d’euros ; encore faudrait-il y ajouter le produit de la cession des actions d’EDF, ce qui le porterait à 38,4 milliards d’euros. C’est d’ailleurs ce chiffre que vous avez choisi de commenter, monsieur le ministre, et je rends hommage à l’effort de transparence et de lucidité dont vous avez fait preuve sur ce point.

    Ce résultat est très loin d’être satisfaisant pour au moins deux raisons.

    D’une part, si on le compare au solde de l’année 2006, qui était de 39 milliards d’euros, en prenant en compte l’incidence de la modification du calendrier de versement des pensions des agents de l’État, on constate que le résultat ne s’améliore que de 0,6 milliard d’euros.

    D’autre part, malgré une augmentation globale des recettes pour 2007, ce solde n’est, par rapport à la loi de finances initiale, qu’en amélioration de 3,6 milliards d’euros – 7,3 milliards d’euros si l’on ne tient pas compte des cessions de titre EDF.

    Enfin, ce déficit budgétaire symbolise la fin d’une trop lente diminution du poids du déficit public dans notre économie puisque, pour 2007, il représente près de 2,7 % du PIB, après 2,4 % en 2006. Cette augmentation de 0,3 point est imputable pour 0,2 point à l’État et pour 0,2 point aux collectivités territoriales – je ne reviendrai pas sur les propos de M. le rapporteur général sur la responsabilité des collectivités territoriales –, l’administration de sécurité sociale apportant une contribution positive de 0,1 point, grâce principalement à un déficit moindre que prévu, et plus précisément grâce à la branche chômage.

    En outre, et comme l’a très justement pointé la Cour des comptes dans son rapport sur les résultats et la gestion budgétaire de l’État pour 2007, un certain nombre de points qui aggraveraient la situation de ce solde n’ont pas été pris en compte. La Cour a particulièrement souligné les dépenses qui auraient dû être payées en 2007 mais qui ont été reportées, souvent en raison de l’insuffisance des crédits ouverts, sur l’exercice 2008, à hauteur de 5,5 milliards d’euros, celles qui ont fait l’objet de présentations visant à les faire apparaître en dehors du budget, évaluées à environ 5,7 milliards d’euros. La Cour des comptes cite par exemple l’extinction des impayés à l’égard du régime général de sécurité sociale, pour 5,1 milliards d’euros, et le remboursement des primes d’épargne logement. La Cour rappelle également le niveau élevé des recettes non récurrentes mobilisées au cours de l’exercice, atteignant 6,6 milliards d’euros.

    Si le solde pour l’année 2007 paraît stabilisé par rapport à 2006, de nombreux efforts de présentation et d’écriture ont dû être réalisés afin d’atteindre ce résultat. Je ne peux que regretter que ce projet de loi de règlement ne reflète pas la réalité budgétaire de nos comptes, certes par souci d’authenticité, mais aussi par souci de réalisme au regard de notre situation financière. Ce réalisme nous sera nécessaire pour mener des réformes courageuses et faire comprendre aux Français leur aspect inéluctable.

    Ces oublis ne remettent pas totalement en cause la sincérité budgétaire de ce projet de loi, mais ils entachent sérieusement le principe défini à l’article 32 de notre chère constitution financière qu’est la LOLF.

    Quant au solde primaire, qui peut nous renseigner sur la bonne gestion de l’année examinée sans la pollution des dettes accumulées auparavant, on peut noter qu’il est très légèrement positif à 1,16 milliard d’euros. À la lumière de ce que je viens de dire sur la sincérité budgétaire, et avec la perspective d’une élévation des taux d’intérêt, cet équilibre sera lui aussi bien précaire et en tout cas difficile à conserver dans les années à venir, compte tenu de la conjoncture mondiale.

    Je n’aurai pas la prétention de citer l’ensemble des problèmes qui concourent à ce résultat. J’insisterai sur ceux qui concernent essentiellement les dépenses publiques.

    Monsieur le ministre, vous avez choisi de ne pas augmenter la pression fiscale, compte tenu de notre niveau de prélèvements obligatoires. Notons tout de même que le dynamisme des recettes totales est considérablement ralenti, avec une faible progression de 0,9 % en 2007, et que les recettes fiscales sont en quasi-stagnation depuis quatre ans, pour les raisons qu’a rappelées M. le rapporteur général.

    Le taux de prélèvements obligatoires se replie de 0,6 point, à 43,3 % du PIB, mais reste très élevé, supérieur de 4,1 points de PIB à celui de la moyenne des pays de l’Union européenne à quinze et de 8 points de PIB à celui de la moyenne des pays de l’OCDE. Ce taux a augmenté de près de un point sur les dix dernières années, alors que d’autres pays, qui avaient un taux de prélèvements obligatoires déjà inférieur au nôtre, l’ont diminué. Ainsi, l’Allemagne a aujourd’hui un taux inférieur de 9 points au nôtre.

    Concernant les dépenses de l’État, on peut se féliciter qu’au total les 270,6 milliards d’euros soient formellement contenus dans l’enveloppe votée par le Parlement en loi de finances initiale et qu’ils ne soient qu’en augmentation de 0,6 % par rapport à l’année 2006, ce qui correspond à une véritable réduction en volume des dépenses de l’État. Ce résultat est obtenu au prix de quelques artifices d’écriture, mais c’est la même chose tous les ans. On peut donc penser, monsieur le ministre, que vous êtes un peu plus vertueux, quoique l’on pourrait tout de même vous attribuer la mention : « Peut mieux faire ! »… Je sais, ce n’est pas facile ! (Sourires.)

    Au demeurant, la présentation qui en est faite présente encore quelques insuffisances. Je ne remets pas en cause l’honnêteté des gestionnaires publics mais, pour respecter le principe de sincérité, il est nécessaire d’avoir une présentation exhaustive des dépenses.

    Permettez-moi maintenant d’évoquer quelques problèmes.

    La dépense brute de l’État augmente trop rapidement, y compris les prélèvements sur recettes au profit des collectivités locales, qui ont progressé de 3,2 % en exécution entre 2006 et 2007, alors que les prélèvements au profit de l’Union européenne sont en stagnation ; ils devraient malheureusement croître, eux aussi, à partir de cette année.

    On peut également évoquer la prime pour l’emploi, qui, comme chaque année, constitue non pas une dépense, mais un prélèvement sur recettes, au sens budgétaire du terme. Par boutade, je serais tenté de dire que l’on devrait la tripler ou même la quadrupler et supprimer d’autres dépenses afin de satisfaire nos engagements. La non-prise en compte de la prime pour l’emploi contribue à la non-sincérité des comptes qui nous sont présentés.

    II est facile d’évoquer, là encore de façon lancinante, les sous-budgétisations. Comment ne pas penser aux opérations militaires extérieures, les OPEX, au moment où notre armée est en pleine crise et avant que soit mise en place la prochaine loi de programmation militaire –  cet automne nous l’espérons. Les dépenses consacrées aux OPEX ont presque atteint un montant double de celui qui avait été budgété : 685 millions d’euros en exécution contre 375 millions d’euros en loi de finances initiales.

    Nous ne pouvons plus que diminuer nos dépenses. Nous devons donc non seulement faire des choix clairs de politiques publiques, mais également être très vigilants quant à leur efficacité.

    Finalement, à quel résultat aboutissons-nous ? Le déficit budgétaire ne se réduit que trop faiblement, mais aussi et surtout la dette publique continue de croître inexorablement.

    La dette de l’État représente 77 % de l’ensemble de la dette publique. L’augmentation de l’encours enregistrée en 2007 a retrouvé un niveau comparable aux années 2004 et 2005. Par ailleurs, la dette des administrations publiques a atteint 1 209 milliards d’euros à la fin de 2007, soit 64,2 % du PIB, ce qui correspond à une augmentation de 0,6 point de PIB par rapport à 2006.

    Au-delà de ce montant inacceptable, tant il met en jeu l’avenir des générations futures, je déplore un retournement de tendance peu rassurant pour nos finances publiques et pour notre économie. M. le rapporteur général vient d’ailleurs de nous faire part de son inquiétude. Je tiens à rappeler que la présentation qui est faite occulte les engagements financiers pris par l’État, qui constituent ce que l’on appelle la « dette implicite ».

    II serait plus sincère, là encore, de présenter le montant des engagements hors bilan. Ainsi, les pensions civiles et militaires, les régimes spéciaux, les partenariats public-privé ou encore les prêts à taux zéro atteignent, monsieur le ministre, 1 200 milliards d’euros. Ces engagements doublent donc quasiment la dette officielle.

    On peut à cet instant remarquer que, dans l’ensemble de l’Union européenne, le déficit et la dette des administrations se sont réduits.

    Enfin, comment terminer cette intervention sans évoquer nos engagements européens. Depuis une semaine, notre pays a pris la présidence du Conseil de l’Union européenne. Nous nous devons donc d’être exemplaires dans tous les domaines, mais peut-être plus encore en matière de finances publiques, tant les remarques qui nous ont été faites, déjà, à ce sujet ont été nombreuses.

    La loi de règlement pour l’exercice 2007 témoigne de facilités qu’il faudrait éviter pour notre avenir et celui de nos enfants, d’autant plus si nous souhaitons respecter les engagements que notre pays a pris à l’égard de ses partenaires européens, à savoir ramener le déficit public à 2,3 % du PIB à l’horizon 2008 et revenir à l’équilibre budgétaire en 2012, même si nos amis de la zone euro nous le demande pour 2010 !

    Voilà quelques mois, le président de l’Eurogroupe, M. Jean-Claude Juncker, nous exhortait à maintenir nos efforts en matière budgétaire. Il a ainsi rappelé « l’avis, unanimement partagé, que la France devait renforcer sa consolidation budgétaire et réduire le niveau de ses dettes ».

    Nous partageons, j’en suis sûr, monsieur le ministre, la même volonté de ne pas faire payer par les générations à venir nos inconséquences actuelles. J’ai cru comprendre, dans un grand journal du soir, que le M. le Premier ministre partageait ce nécessaire « effort de vérité ».

    Nous reviendrons sur ce sujet la semaine prochaine lors du débat d’orientation budgétaire, mais il est nécessaire de ne pas enjoliver la situation économique et financière de la France dans la construction du budget pour 2009. Nous devons être clairs et transparents pour les Français, pour l’avenir et pour l’ensemble de nos partenaires européens. (Applaudissements sur les travées de l’UC-UDF et sur certaines travées de l’UMP.)