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  • Trop fort : pour payer Tapie, l'Etat va emprunter...au Crédit Lyonnais !

    Incroyable : là, je me demande où on vit. Lisez donc, lecteurs, cet extrait du compte-rendu de la réunion de la commission des finances de l'Assemblée datant du 03 septembre 2008.

    J'avais déjà cité cette note où Charles de Courson dresse un historique de l'affaire Tapie. Mais là, ce qui est fort du collier, c'est qu'il révèle que l'Etat qui n'a plus d'argent, s'apprête à emprunter au Crédit Lyonnais pour payer Tapie. Je n'y crois pas. Si ce n'était pas tragique, ce serait comique. Il s'y est évidemment opposé, mais en vain. Quant à Bayrou, qui écoutait attentivement l'exposé de Charles de Courson, il était scié sur place...

    M. Charles de Courson : S’agissant des créances privées, l’ensemble des procédures n’est pas achevé. Il n’est donc pas exclu que, au-delà des 10 millions existants, d’autres créanciers privés se manifestent. Je n’en dirai pas plus, pour ne pas nuire aux intérêts de l’État.

    L’État a créé par la loi un établissement public, l’EPFR. Il est propriétaire de 100 % des actions du CDR qui est une société privée. L’État a tous les pouvoirs, mais « les décisions du conseil d’administration de l’EPFR soumises à l’approbation préalable du ministre chargé de l’économie en vertu de l’article 6 de la loi du 28 novembre 1995 susvisée sont : […] celles relatives aux transactions… ». En tout état de cause, la décision du conseil ne pouvait être mise en œuvre par le CDR qu’avec l’accord du ministre. Quelle forme cette autorisation a-t-elle prise ? Chaque fois – lors de la médiation, de l’arbitrage et de la discussion sur le recours en annulation de la sentence arbitrale – j’ai demandé aux trois représentants de l’État s’ils avaient des instructions ministérielles et, si oui, si elles étaient écrites. Ils m’ont répondu : « oui », y compris sur le recours en annulation. Au moment de prendre des décisions très importantes, certains, d’après ce qu’ils m’ont expliqué, ont fait jouer la clause de conscience. Ils ont fait une note au ministre pour lui faire part de ce qu’ils pensaient être conforme à l’intérêt public, mais en lui indiquant qu’ils attendaient ses instructions. Et ils ont appliqué les instructions ministérielles en bons et fidèles serviteurs de l’État. C’est ce qu’ils m’ont dit, il faut leur demander directement, mais ces échanges figurent dans les procès-verbaux que j’ai et qui sont classifiés pour des raisons évidentes. Cela étant, j’ai toujours dit au conseil d’administration que je n’étais pas engagé par la clause de confidentialité puisque je représente le peuple français et que je suis donc responsable devant la seule Assemblée nationale.

    Quand on a discuté de la convention d’arbitrage, sachez que je ne l’ai jamais vue. On nous a dit ce qu’il y avait dedans. Je n’en ai pris connaissance qu’hier, par l’intermédiaire d’une photocopie dont les annexes sont difficilement lisibles. La sentence arbitrale ne nous a pas été communiquée, toujours au nom de la confidentialité. J’ai appelé M. Rocchi, le président du CDR, pour lui en demander copie et – c’est tout de même extraordinaire –il m’a répondu que, pour cette raison précisément, il ne pouvait pas me la donner et que l’État se mettrait en mauvaise position s’il me la transmettait. Il a ajouté dans un sourire qu’elle était depuis deux heures sur le site de L’Express. C’est là que je l’ai lue.

    On m’a aussi questionné sur la façon dont l’EPFR allait payer les quelque 300 millions d’euros puisque la décision est exécutoire. Lors du dernier conseil d’administration de l’EPFR, on nous a demandé si nous étions d’accord pour tirer sur une vieille ligne auprès du Crédit Lyonnais – qui date de 1995 et qui n’a jamais été utilisée –, à un taux très bas, avec un plafond de 300 millions puisque le détail de la somme n’est pas encore connu. J’ai répondu : « Ah, non, ça, jamais ! ». J’ai toujours dit à la commission des Finances – et nous sommes nombreux dans ce cas – qu’il fallait mettre le holà à l’endettement des faux nez de l’État. J’ai donc demandé au président de l’EPFR d’écrire au ministre pour demander une dotation exceptionnelle sur une ligne « frais de justice ». On ne va pas s’endetter pour payer Tapie !

    M. François Bayrou : Finalement, quelle a été la décision prise ?

    M. Charles de Courson : Eh bien, on a décidé de s’endetter ! J’ai été mis en minorité, comme l’explique une note de bas de page du rapport.

    Mais dans quel pays on vit...

    Ah un détail : Bayrou a finement observé que la somme donnée à Tapie correspond à l'ensemble des économies réalisées en supprimant 13 000 postes à l'Education Nationale. Cela laisse rêveur, non ?...

  • Corinne Lepage demande un moratoire de 3 ans sur la pêche au thon rouge

    Corinne Lepage, vice-présidente du Mouvement Démocrate, a demandé vendredi "un moratoire de trois ans sur la pêche au thon rouge". Dans un communiqué, elle demande "la suspension temporaire des autorisations de pêche" et "que soit décidé un moratoire d'un minimum de trois ans pour reconstituer les stocks". Elle demande à Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'Union européenne, "de prendre d'urgence toutes les mesures nécessaires à la préservation des stocks de thons rouges" et de " mettre en place les mesures de soutien en direction des professionnels de la filière". Un comité international d'experts a accusé jeudi les pays impliqués dans la pêche au thon rouge en Méditerranée et en Atlantique-Est d'échouer à conserver ce "poisson emblématique" par non-respect des réglementations.

  • MoDem, élections internes

    J'ai pompé sans vergogne le mode d'emploi des élections départementales du MoDem sur la page du collectif Ensemble pour un Paris Démocrate. J'en fais donc copie ici :

    Le samedi 27 septembre, vous serez appelés, en tant qu’adhérents du Modem, à désigner nos nouvelles instances, locales tout d’abord avec l’élection de la Présidence de notre mouvement départemental, ainsi que les membres de notre Conseil départemental, mais aussi nationales avec l’élection des représentants parisiens à la Conférence nationale du Modem.

    La Présidence départementale

     

    La Présidence, qui est composée de 9 membres - un Président et 8 vice-présidents - constitue la direction collégiale du Mouvement départemental.

    La présidence veille à l’exécution des décisions du Bureau et du Conseil. Elle est en charge du bon fonctionnement du Mouvement départemental.

    Le président départemental est le premier candidat de la liste arrivée en tête. Il est le garant de la ligne politique du Mouvement Démocrate à Paris.

    Qui l’élit ?

    C’est l’ensemble des adhérents, à jour de cotisation 2008, qui élit directement les membres de la Présidence, pour trois ans, au scrutin proportionnel de liste à la plus forte moyenne.

    Le Conseil départemental

    C’est l’organe délibératif du Mouvement départemental, le Parlement de notre Mouvement à Paris.

    Le Conseil départemental représente les adhérents parisiens et définit les grandes orientations du Mouvement départemental.

    Il élit, en son sein, les membres du Bureau qui forme avec la présidence l’exécutif du Mouvement départemental.

    Le Conseil départemental se réunit au minimum deux fois par an.

    Qui l’élit ?

    C’est l’ensemble des adhérents, à jour de cotisation 2008, qui élit directement ses représentants au Conseil départemental, pour trois ans, au scrutin proportionnel de liste à la plus forte moyenne.

    Quant aux listes déposées, elles doivent respecter la règle de la parité homme femme et assurer une représentation équitable des arrondissements.

    La Conférence nationale

    C’est l’assemblée des représentants du Mouvement Démocrate. Il s’agit d’une instance nationale.

    Elle définit la politique générale du Mouvement par les programmes qu’elle approuve et par les motions qu’elle vote.

    La Conférence nationale se réunit au moins une fois par an.

    La Conférence nationale peut être saisie par les adhérents afin que soit mis à l’ordre du jour tout sujet intéressant la vie politique et européenne.

    Qui l’élit ?

    C’est l’ensemble des adhérents, à jour de cotisation 2008, qui élit directement ses représentants à la Conférence nationale, pour trois ans, au scrutin proportionnel de liste à la plus forte moyenne.

    Quant aux listes déposées, elles doivent respecter la règle de la parité homme femme et assurer une représentation équitable des circonscriptions.

  • Flop ou pas flop à la piscine Molitor ?

    Depuis la fin de l'année 2007, on sait que l'intention de la majorité socialiste est de confier à un concessionnaire privé la rénovation de la piscine Molitor, fermée depuis presque 20 ans. La piscine Molitor se trouve dans le 16ème arrondissement de Paris. Il n'existe qu'une seule piscine dans cet arrondissement, la piscine Montherlant.

    Bon, je ne suis pas contre la décision de la mairie de Paris de conclure un bail emphytéotique (de 18 à 99 ans) avec une société privée. Seulement, j'ai jeté un oeil sur le cahier des charges publié au journal d'appel d'offres de l'Union Européenne.

    Pas un mot sur les écoles. Molitor jouxte Boulogne. On aurait pu imaginer que cette piscine serve aussi aux classes de primaires pour des cours de natation. Or, rien de tel ne figure dans le contrat proposé. C'était pourtant le cas jusqu'à 1989.

    Rénover un bâtiment Art-Déco de cette envergure ne va pas être gratuit. Les concessionnaires vont devoir se rattrapper sur les prix par la suite, et le fâcheux précédent de l'Aquarium du Trocadéro ne m'incite pas à l'optimisme.

    Une commission spéciale composée d'élus parisiens a été en principe mise en place au Conseil de Paris de juillet 2008. Le problème, c'est que je n'en trouve pas la composition.

    Cela dit, la majorité précédente, enfin, je veux dire antérieure à Delanoë, était purement et simplement prête à détruire la piscine, du moins une partie, afin d'en construire une nouvelle au sein d'un complexe hôtelier avec un parc de stationnement :-(

    In fine, ce qui me laisse tout de même fort soupçonneux, c'est que dans le même temps, la mairie de Paris investit 110 millions d'euros dans un équipement sportif supplémentaire en face de Molitor. Etant donné que cette zone de l'ouest parisien dispose déjà de pas mal d'équipements, n'aurait-il pas été plus judicieux d'affecter cette somme à la remise en service de la piscine ? D'autant que le coût estimé de la remise à niveau de la psicine Molitor est de 65 millions d'euros. En tout cas, si la piscine rouvre aux tarifs prévus par l'un des trois concessionnaires envisagés, la plupart des Parisiens ne pourront s'y rendre : des tarifs de 20 à 60 euros par personne à la journée ! Une famille de cinq enfants = de 100 à 300 euros pour une entrée...

    C'est sans doute cela, la politique familiale et scolaire de Bertrand Delanoë... Je préférerais que l'équipement sportif en face soit privé, il y en a suffisamment dans le 16ème, et que la piscine soit publique, quitte à la financer via les impôts locaux.

    Au fait, en principe, la fameuse commission d'élus se réunit aujourd'hui pour désigner le futur concessionnaire de la piscine. Comme le dit justement Antoine Dufour, les riverains p(as consultés, évidemment) on s'en fout à la mairie de Paris...

  • Présidentielles : pour qui a voté François Bayrou...

    C'est sur l'excellent blog σκεπτίκος (celui qui examine) que j'ai trouvé une excellente réponse à la question du vote de Bayrou aux présidentielles, question qui doit certainement tarauder plus d'un individu, surtout s'il est journaliste...

    Voici donc la copie intégrale du billet :

    Beaucoup de journaux ont relaté de l'interview de F.Bayrou sur Europe 1 ce dimanche matin.

    Si tous les journaux évoquent les "acouphènes" du Président du MoDem, aucun dont j'ai eu connaissance n'a fait état de sa réponse à la question que M.Aubry lui renvoyait : «La question qu’il faut poser, c’est : François Bayrou a-t-il voté pour Ségolène Royal au second tour ?».

    Pourtant F.Bayrou a bien répondu à la question disant que :

    • il n'a pas voté Sarkozy car il était en désaccord total avec les valeurs portés par le futur Président ;
    • il n'a pas voté Royal car il était en désaccord total avec le programme de la candidate socialiste.

    Réécouter l'emission pour en avoir la preuve.

    Il me semble que cette réponse est dense de signification et qu'elle aurait du être portée à la connaissance du plus grand nombre.

    A vous de relayer si ça vous parait intéressant.

  • N'importe nawak à Démocratie et Socialisme

    Ce qui me fait doucement rigoler, c'est quand on commence par empiler les contre-vérités pour justifier des assertions à grands coups de menton relevé.

    Je viens de lire l'article de Jean-Jacques Chavigné sur le site de Démocratie et Socialisme, et qu'y lis-je ? L'ânerie suivante :

    « La stratégie d’alliance, de positionnement au « centre », c’est-à-dire à droite proposée par Vincent Peillon est pourtant suicidaire. Dans tous les pays européens où se type d’alliance ou de positionnement au centre, la gauche s’est écroulée aux dernières élections : Allemagne, Grande-Bretagne, Italie. ..»

    Ah bon ? Blair s'est allié avec les Lib-Dems ? et le SPD avec le FDP ? C'est nouveau ça ? Ah oui, en fait, le FDP, c'est le seul parti d'opposition, maintenant en Allemagne, puisque SPD et CDU se sont entendus pour former un gouvernement d'union nationale...C'est aussi un parti membre de l'ADLE, comme le MoDem, avec lequel nous avons beaucoup en commun.

    Je passe sur toutes les contre-vérités de l'article. Tiens, Chavigné affirme que les électeurs du Centre (c'est à dire de droite, pour son esprit étroit) ont tous voté pour Sarko. Ben moi, je suis un électeur du Centre et j'ai quand même voté pour Ségolène (c'est vrai que j'ai failli m'abstenir, je le reconnais). N'importe nawak, bien entendu. En fait, cela a été à peu près kif-kif entre les deux, avec un avantage léger à Ségolène. Celle-là je ne pouvais pas la laisser passer.

    La question que je pose aux sociaux-libéraux, et même aux sociaux-démocrates du PS est la suivante : de qui se sentent-ils le plus proches ? des guesdistes de Jean-Jacques Chavigné, ou bien des Démocrates de François Bayrou ? Parce que le guesdiste de Démocratie et Socialisme, il déclare ouvertement que vouloir réduire les déficits, c'est mal, et que Bayrou est un vilain droitier parce que c'est dans son programme. Il dit même qu'au MoDem, on est même plus droitier que Sarko.

    Répétez avec moi le mantra de la secte Démocratie et Socialisme :

    bayrou est droitier bayrou est droitier bayrou est droitier bayrou est droitier bayrou est droitier le déficit c'est bien le déficit c'est bien le déficit c'est bien réduire le déficit c'est droitier réduire le déficit c'est droitier réduire le déficit c'est droitier...

    Quand vous connaîtrez le mantra par coeur, vous obtiendrez le droit de rejoindre la secte et son gourou...

  • Obama, Sarah Pallin et emballement médiatique

    C'est incroyable comment le landernau politico-médiatique tend à fonctionner mondialement comme il fonctionne dans un seul pays. Et à chaque fois, les mêmes causes produisent les mêmes effets. J'ai la forte présomption de penser que McCain est bien parti pour remporter l'élection présidentielle. Non en raison des derniers sondages, mais simplement, parce que les Américains, comme tous les peuples, au demeurant, détestent qu'on leur explique ce qu'ils doivent voter, surtout quand les conseillers représentent le landernau politico-médiatique mondial dégoûlinant de bonne conscience.

    Personnellement, il est vrai que je préfère Obama à MacCain pour des raisons d'ordre programmatique. Mais je finis par trouver ridicules tous ces petits drapeaux "i support Obama", "join Obama causes" que l'on trouve çà et là sur divers support de la toile internationale. Si j'étais Américain, un Américain moyen, du moins, ça finirait par m'énerver.

    Cela m'énerverait aussi de voir le star-system qui ignore tout de mes difficultés quotidiennes venir me faire des leçons de morale et se presser derrière Obama. Cela m'agacerait de voir les classes politiques étrangères venir me donner des leçons de démocratie. Comme cela avait énervé les Français, en 2005, qu'on leur exliquât ce qu'il fallait voter pour l'Europe (à titre perso, j'ai voté OUI, mais en dehors de Bayrou, la plupart des partisans du OUI m'exaspéraient avec leur bien-pensance).

    La campagne d'Obama s'est emballée bien trop tôt, tout comme celle de Ségolène Royal en son temps, d'ailleurs. Et McCain a réalisé un coup de maître avec Sarah Palin. Non que cette femme me soit sympathique, bien au contraire, mais elle a un parler simple et cru, s'avère une excellente oratrice, experte pour appuyer là où cela fait mal.

    J'ai eu l'occasion, au mois d'août d'évoquer la fonction tribunicienne, en la circonstance, pour définir un type de centrisme assez particulier, celui de François Bayrou. J'avais alors montré que la fonction tribunicienne pouvait s'exercer en dehors ou dans le champ citoyen. Bayrou a choisi de l'exprimer dans le champ citoyen, alors que je l'avais montré, un homme comme Le pen l'exerçait en dehors de ce champ. En dehors ou en dedans, il n'en reste pas moins que parvenir à remplir cette fonction élargit considérablement le spectre politique. Or, c'est, jusqu'ici, précisément ce qui manquait à Obama et McCain. Avec Sarah Pallin, McCain a trouvé la personnalité qui pouvait incarner cette fonction. Et tant pis si c'est une démagogue de la pire espèce...

    Un signe qui ne trompe pas : le nombre de poupées à l'effigie de Sarah Palin a littéralement explosé les ventes comparables à la ressemblance de McCain et Obama. 7 millions en quelques jours...

    L'impact de la bien-pensance dégoûlinante  est désastreuse dans une élection. Il ne faut pas chercher à faire campagne avec les stars, les medias, les journalistes bien-pensant et montrer que l'opinion mondiale vous aime. Autre cas fameux : Immense était la popularité de Gorbatchev en dehors de Russie. Mais là-bas...

    Bref, il ne reste plus qu'à prier pour que McCain n'applique pas son programme. On le disait centriste, lorsqu'il s'est lancé dans la campagne. Cela m'a l'air d'un centrisme à la sauce milloniste, ce centrisme-là...(NDLR : Charles Millon s'était fait élire aux élections régionales de 1998, en Rhône-Alpes, avec les voix du FN. Il fut alors exclu de l'UDF, parti de centre-droit français de l'époque).

  • Tout sur l'affaire Tapie

    J'ai trouvé comment bien comprendre les tenants et aboutissants de l'affaire Tapie : il suffit de se rendre sur le site de l'Assemblée Nationale, et de lire l'excellent compte-rendu de séance du 03 septembre dernier à 9h30.

    J'ai notamment lu avec un très grand intérêt l'excellent historique que dresse de cette affaire le député Charles de Courson (Nouveau Centre). J'ai mis en gras les extraits les plus importants dans un premier article. Pour les feignasses qui n'ont pas le courage de tout lire, je résume très sommairement les faits. En gros, le Crédit Lyonnais a prêté des sous à Tapie pour entrer dans le capital d'Adidas. Evidemment, ces sous, il était convenu qu'il faudrait les rembourser. Le problème, c'est que les sociétés de Tapie ne sont pas en bonne santé. Il ne dégage pas assez de bénéfices pour rembourser toutes ses échéances. Il essaie donc de les revendre, mais ne parvient pas à en tirer une offre suffisamment alléchante. Un accord est alors passé avec le Crédit Lyonnais pour que celui-ci se charge de la revente.

    (là, je cite Charles de Courson)

    <Courson on>

    Le 12 février 1993, la vente intervient, au prix convenu, auprès de huit acquéreurs, parmi lesquels la société Clinvest, filiale du Crédit Lyonnais, qui était déjà titulaire de 10 % du capital d'Adidas et en acquiert, dans cette opération, 9,9 % supplémentaires, mais également la société Rice SA constituée par Robert Louis-Dreyfus, qui prend une part de 15 %. Certains acquéreurs ont bénéficié d'un prêt spécifique dit à « recours limité » accordé par le Crédit Lyonnais et prévoyant notamment qu'en cas de revente, la plus-value serait partagée à raison, grosso modo, d'un tiers pour l'emprunteur et de deux tiers pour la banque. En revanche, en cas d'échec de la cession des parts à un prix égal ou supérieur au principal du prêt à l'échéance de ce dernier, le Crédit Lyonnais prenait à sa charge la totalité du risque.

    </Courson off>

    Royal. Je vais me lancer dans la finance et l'entreprise, moi, si je trouve une banque capable de me donner de telles garanties...

    Toutefois, il y a avait une petite condition, pour que tout ce montage marche : il fallait une expertise du mobilier et des objets d'art du couple Tapie (je suppose que cela devait rentrer dans le cadre de la liquidation des échéances). Sauf que l'expertise n'a jamais eu lieu.

    Tapie devait donc tout payer. Plus de prêt du Crédit Lyonnais qui lui aurait permis d'attendre le moment propice pour vendre ses sociétés à bon prix. Mais justement, c'est là-dessus qu'il attaquera plus tard le Crédit Lyonnais, parce qu'une cour d'appel a estimé en 2005 que le Crédit Lyonnais ne pouvait pas à la fois être vendeur et acheteur (il faisait partie des 8 acquéreurs, via ses filiales !) et que donc il avait été déloyal. Pire, la cour a estimé que si Tapie avait obtenu un prêt au bon moment à cette période et avait été informé de l'intérêt de Robert-Louis Dreyfus, il aurait pu faire faire une plue-value significative.

    Vous avez vu ? Il y a des condtionnels partout...C'est fort du collier : quelle banque aurait accepté de prêter de l'argent à Tapie à l'époque ?! Par ailleurs, comme l'a justement relevé François Goulard, dans ce même débat, depuis quand la juridiction française reconnaît le "droit au prêt" ?

    Bon, évidemment, en cassation, le Crédit Lyonnais a tout de même fait appel, la cour a quand même estimé que jusqu'à nouvel ordre, les banques étaient libres de prêter à qui bon leur semblait et quand elle le jugeaient bon.

    L'affaire traînait. Le CLY a donc décidé, d'un commun accord avec les époux Tapie de s'en remettre à une procédure d'arbitrage, c'est à dire des juges choisies communément par les deux parties pour trancher leur différend.

    Quand je dis le CLY, au fait, c'est un abus de langage : les décisions doivent être validées par un comité de recouvrement qui veille aux intérêts de l'Etat dans la gestion des actifs et des passifs du Crédit Lyonnais. Cet organisme est consitué de trois fonctionnaires, un député et un sénateur.

    Les trois fonctionnaires ont reçu l'instruction ministérielle de valider la demande d'arbitrage, alors que le député était plus que réservé sur cette procédure. Majorité d'emblée donc.

    Or, c'est ce tribunal arbitral qui a fixé le montant du préjudice subi par Tapie à 295 millions d'euros ! Ah, un détail, les parties s'engageaient à renoncer à d'éventuels recours en faisant appel à un tribunal arbitral.

    La suite demain...

     

     

     

  • Affaire Tapie, historique de Charles de Courson

    Charles de Courson a réalisé un excellent historique de l'affaire Tapie le 03 septembre dernier. J'ai mis en évidence ce qui m'a paru le plus important. Dans cet article, l'objet est de montré comment Tapie est arrivé à la faillite de son groupe, et ce qu'il est ensuivi alors.

    En juillet 1990, Bernard Tapie a acheté 80 % du capital d'Adidas pour le prix de 243,9 millions d'euros, soit 1,6 milliard de francs. Cette opération a été financée en totalité par un prêt consenti par un pool bancaire, dont 30 % par la société de banque occidentale, SDBO, filiale à l'époque du Crédit Lyonnais. Les prêts consentis pour cette acquisition, à court terme, étaient remboursables en deux échéances, à hauteur de 91,5 millions d'euros, soit 600 millions de francs, en 1991 et de 152,4 millions d'euros, c'est-à-dire un milliard de francs, en 1992.

    Dès le départ se posait donc la question du remboursement de la somme de 1,6 milliard de francs, puisque le groupe n’était pas capable en tant que tel de payer une telle somme.

    En janvier 1991, la société anonyme « Bernard Tapie Finance » acquiert une participation complémentaire de 15 % dans le capital d'Adidas, pour un montant de 10,2 millions d'euros, grâce au concours bancaire d'une banque allemande, Hypobank.

    Ayant fait face à la première échéance grâce à l'intervention de partenaires qui ont pris une participation minoritaire de 45 % dans BTF, la société n'a néanmoins pu honorer totalement la seconde échéance.

    Élu entre-temps député des Bouches-du-Rhône en mars 1988, Bernard Tapie est nommé à deux reprises ministre de la ville par décret du 16 avril 1992, puis par décret du 26 décembre 1992 – Pierre Bérégovoy étant à l'époque Premier ministre, et François Mitterrand Président de la République. Il entreprend alors de vendre sa participation dans Adidas, incompatible avec ses fonctions ministérielles.

    Après avoir cédé, le 13 août 1991, 20 % d'Adidas à la société britannique Pentland, il convient, en juillet 1992, de vendre le reste de ses titres à ce même groupe, qui renonce toutefois en octobre 1992 au motif que l'audit auquel il avait été procédé avait révélé la mauvaise santé financière d'Adidas. La société Bernard Tapie Finance rachète alors la participation de 20 % de Pentland avec l'aide financière du Crédit Lyonnais, la totalité de la société étant alors valorisée à hauteur de 423,8 millions d'euros, soit 2,78 milliards de francs.

    Il est peut-être utile de préciser qu’au même moment, la livre sterling a dévalué. Pentland, qui avait prévu une couverture de change, s’est ainsi retrouvée avec une plus-value de change de l’ordre de 150 ou 200 millions d’euros. Il y avait donc probablement un intérêt financier pour la société britannique à renoncer à l’achat, du fait du profit à réaliser sur sa couverture de change.

    À la suite de l'échec de la vente d'Adidas à Pentland, et malgré la cession de certaines de ses participations, dont celle dans TF1, la société Bernard Tapie Finance demeure dans l'incapacité d'honorer la seconde échéance, le solde restant dû s'élevant à 91,5 millions d'euros, soit 600 millions de francs. Un mémorandum est alors signé le 12 décembre 1992, par le groupe Bernard Tapie et la SDBO, en vue de la vente d'Adidas par l'intermédiaire de cette dernière, qui a ainsi repris la totalité des engagements financiers du pool bancaire. Le Crédit Lyonnais se substitue donc à tous les autres banquiers alors qu’un principe ancien en matière bancaire veut que l’on partage le risque. Le produit de la vente doit pour sa part être affecté au remboursement des dettes de BTF et du groupe Tapie.

    Le 18 décembre 1992, un mandat irrévocable d'intérêt commun à titre onéreux vient confier à la SDBO la vente de 78 % du capital d'Adidas détenu par BTF, au prix de 317,86 millions d'euros, c'est-à-dire 2,085 milliards de francs, au plus tard le 15 février 1993, soit un montant quasiment similaire à celui qui a été offert à Pentland, ce qui est assez logique. Le mémorandum prévoyait notamment la fusion des sociétés BTF SA, GBT et FIBT en une entité unique, afin de pouvoir affecter la plus-value dégagée par la société Bernard Tapie Finance – BTF SA – pour la cession d'Adidas au désendettement des autres sociétés du groupe. Cette fusion n'a en réalité jamais pu intervenir en raison de l'opposition manifestée par les actionnaires minoritaires des sociétés concernées, qui ont à juste titre soutenu qu'un délit d'abus de biens sociaux aurait résulté de la couverture des dettes d'un pôle par l'autre. La SDBO disposait donc de deux mois pour conclure la vente de la société, dont la situation se détériorait.

    Le 12 février 1993, la vente intervient, au prix convenu, auprès de huit acquéreurs, parmi lesquels la société Clinvest, filiale du Crédit Lyonnais, qui était déjà titulaire de 10 % du capital d'Adidas et en acquiert, dans cette opération, 9,9 % supplémentaires, mais également la société Rice SA constituée par Robert Louis-Dreyfus, qui prend une part de 15 %. Certains acquéreurs ont bénéficié d'un prêt spécifique dit à « recours limité » accordé par le Crédit Lyonnais et prévoyant notamment qu'en cas de revente, la plus-value serait partagée à raison, grosso modo, d'un tiers pour l'emprunteur et de deux tiers pour la banque. En revanche, en cas d'échec de la cession des parts à un prix égal ou supérieur au principal du prêt à l'échéance de ce dernier, le Crédit Lyonnais prenait à sa charge la totalité du risque.

    Robert Louis-Dreyfus bénéficie dans le même temps d'une option d'achat de la totalité du capital d'Adidas au prix de 708,9 millions d'euros, soit 4,65 milliards de francs, valable jusqu'au 31 décembre 1994. Le rachat sera finalisé le 22 décembre 1994.

    Ainsi, entre l'échec de la vente d'Adidas à la société Pentland en octobre 1992 et la cession réalisée le 12 février 1993 pour 78 % du capital, la société Adidas est passée d'une valorisation totale de 423,8 millions d'euros, soit 2,78 milliards de francs, à 407,5 millions d'euros, soit 2,673 milliards de francs : la valorisation de la société entre 1992 et 1993 ne varie donc que légèrement.

    En résumé, le Crédit Lyonnais assumait, dans cette opération, la totalité du risque en cas d'échec et bénéficiait des deux tiers du profit en cas de succès, situation qu’en particulier les anciens banquiers présents au sein de la commission ne pourront que trouver extraordinaire.

    Le 13 mars 1994, un protocole d'accord a été signé entre la SDBO, le Crédit Lyonnais et Bernard Tapie, mettant fin aux relations bancaires des parties et soldant les comptes du groupe Tapie. Le protocole d'accord est assorti d'une condition suspensive, à savoir la production dans un certain délai d'expertises sur le mobilier et les objets d'arts de M. et Mme Tapie. Le 23 novembre 1994, la justice a prononcé la caducité de ce protocole en raison de la non levée de condition suspensive, ce qui a conduit à rendre dès lors exigibles les prêts accordés au groupe Tapie. Par conséquent, le 30 novembre 1994, l'ensemble des sociétés du groupe Bernard Tapie a été placé en redressement judiciaire et a été progressivement mis en liquidation.

     

  • Moi, j'aime pas Delanoë

    Les courbes de popularité de Delanoë caracolent. S'ils savaient, ces pauvres Français...Delanoë, c'est du Jospin pur sucre recyclé. On le voit comme un bon gestionnaire pour sa gestion de la ville de Paris, mais la vérité est toute autre :

    - une grande partie des projets qu'il a réalisé avaient été votés sous Tibéri.

    - les finances de la ville ne sont saines que grâce à l'augmentation faramineuse des recettes droits de mutation, en raison de la hausse des prix de l'immobilier. Que l'on regarde la structure des recettes, et l'on voit qu'en réalité, Paris s'est appauvri.

    Les entreprises quittent la capitale, et le chômage est loin d'être éradiqué.

    Delanoë a failli chasser définitivement les dernières familles moyennes de Paris en posant la candidature de Paris pour accueillir les JO de 2012. Il y aurait eu certes des emplois créés, mais pas durables, et pas à forte valeur ajoutée. A Londres, déjà hors de prix, les prix explosent encore davantage actuellement. Il y a d'autres priorités, dans la capitale, que d'accueillir le business des JO, qui aurait certainement fait du beurre, mais pas pour les Parisiens.

    Quand je vois le chantier qu'est Paris avec Delanoë, je bénis les cieux et le CIO de ne pas nous avoir accordé l'organisation des jeux en 2012. Delanoë aurait fait ça à la chinoise : poussières et gravats pendant cinq ans, puis interdiction de toute activité les derniers mois.

    Ne parlons pas de sa politique familiale : il a supprimé l'APED, et les quotients qu'il retient pour fixer, par exemple, les prix des centres d'animation, valent très bien pour des familles modestes...qui ne peuvent pas s'installer à Paris !

    On retrouve chez Delanoë, les mêmes certitudes imbues d'elles-mêmes, la même arrogance, la même conviction d'avoir toujours raison que chez Jospin. Je le crois, toutefois, plus intelligent et stratège que Jospin.

    Entouré lors de sa première mandature d'une équipe de démagos (Clémentine Autain) et de foldingos (Denis Baupin, Contassot), il a récidivé en engageant le chef de l'UNEF sur ses listes en 2008.

    En janvier 75, Chantal Dupille avait publié le titre "moi j'aime pas Giscard" (j'ai appris plein de choses en le lisant, et il m'a bien fait rigoler). Faut que je publie mon "Moi j'aime pas Bertrand" d'ici la prochaine présidentielle. Tiens, d'ailleurs, en parlant de Chantal Dupille, j'ai constaté qu'elle a un blog.