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  • Saleté de bottes...

    Toujours motivé par la volonté d'acheter le plus local possible, j'ai observé que la marque Moussaillon que je subodore être bretonne, vendait des bottes pour enfants. Bon, eh bien celles-là, je ne les conseille pas. J'en ai acheté une paire pour mon second fiston, et, résultat des courses, il s'est retrouvé avec une série de plaies à hauteur de la bordure des bottes en question.

    Franchement, faut être nul pour ne pas être fichus d'anticiper ce genre de défauts et en arriver à réaliser des bordures tranchantes. Dommages, car l'idée de départ, réaliser des bottes marinières est plutôt futée et le résultat esthétiquement appréciable, mais le reste est calamiteux.

    J'ai réussi à trouver (avec du mal) que Le Moussaillon était une marque de Bretagne-Diffusion. Pas moyen de savoir où ils produisent, ceux-là. Pas trace chez HexaConso, et encore moins du côté de la Fabrique Hexagonale. Rien non plus chez madeinfrance.Ça sent le made in ailleurs ; cela ne m'étonnerait pas vu la qualité de m... des bottes en question. Je n'aime pas trop, d'ailleurs, le principe qui consiste à se donner un air local tout en important de Petaouchnok des produits mal conçus et mal finis. Mauvais pour l'image de la Bretagne, ça, alors qu'elle n'y est pour rien.

    En règle générale, quand je cherche à savoir si quelque chose est produit en Bretagne ou non, je m'adresse à David, mais là, il a du abuser du taffia pendant les Tonnerres de Brest et il est aux abonnés absents :-)

    Ça reste compliqué, au final, de savoir où est fabriqué ce qu'on achète. Je parlais d'Armor Lux, précédemment, mais la lecture de l'avis de la Fabrique Hexagonale sur le sujet m'a un tantinet douché. Cela reste une marque plutôt française, mais une bonne partie de la production vient aussi d'ailleurs.

    Et puis il y a beaucoup d'entreprises qui se créent puis ferment faute de parvenir à percer. Cliquez sur les liens de la Fabrique Hexagonale, vous allez voir lesquels sont encore valides...

    Allez, je finis sur une note heureuse : j'ai eu la joie de retrouver la trace d'Alma Mater qui avait réalisé les tee-shirts de l'exposition sur les dragons du Muséum d'Histoire Naturelle à Paris, il y a quelques années ! J'en ai quelques exemplaires que j'avais alors achetés que je conserve avec émotion en dépit de l'augmentation de mon tour de taille depuis (snif) :-)

  • Sèche-linge ?!

    Il y a une particularité des sèche-linge qui ne laisse de m'étonner. Enfin...La particularité, elle est plutôt propre aux habits.

    Le sèche-linge a été conçu pour sécher le linge (je sais, c'est une lapalissade) mais l'inconvénient, quand on regarde avec attention l'étiquette de la plupart des vêtements, c'est qu'on y trouve le petit carré avec un rond dedans barré d'une magnifique croix.

    Résultat des courses, s'il fallait s'en tenir aux dites étiquettes on n'achèterait un sèche-linge que pour 10 à 15% des vêtements, et encore, je suis optimiste.

    J'ai résolu la question en passant outre l'indication, du moins, tant qu'il s'agit de vêtements en coton. Je subodore que ce sont principalement les ornements qui vont subir le contre-coup du séchage. 

    A vrai dire, avec le beau temps qui revient, le problème est temporairement résolu : soleil 1 - sèche-linge 0. La courette dans laquelle j'étends le linge bénéficie de la conjonction de courants d'air réguliers et d'un assez bon ensoleillement.

    Au fait : le sèche-linge que j'utilise est un Brandt. Du Made in France et du bon :-)

  • Internet tue la presse

    El miracolo : une bouffée de réseau. De la connexion, et c'est de la bonne. L'été, je tends à me la jouer un peu à la Thierry Crouzet. Je prends l'habitude de me déconnecter (enfin, pas complètement, j'ai encore mon smartphone, mais avec une couverture tellement pourrie que c'est tout comme...). Petite exception, je profite d'un routeur ouvert.

    Du fait de ma déconnexion partielle, je reprends mes habitudes d'antan, c'est à dire un investissement conséquent dans la presse quotidienne et hebdomadaire. 

    Pour moi, cela ne fait plus de doute : Internet, l'habitude de lire de la mauvaise information mal orthographiée de surcroît ont tué la presse écrite. 

    On se rend bien sûr sur les sites des dits quotidiens, mais on sait très bien que la presse en ligne n'est pas rentable. De ce fait, les groupes de presse licencient à tour de bras les journalistes ; puis ce sont des stagiaires qui prennent leur place, et, enfin, des "chroniqueurs" : sortes de choses qui ont pris le melon et qui écrivent de longue date sur des blogues ou ailleurs. On peut avoir pire avec le journal citoyen : une mouche peut piquer n'importe quel péquin et ce dernier se décréter expert ès andouillerie pour écrire sur n'importe quel sujet ( comme je le fais, quoi... :-) ).

    Entre les complotistes, les creux et les touffus, je ne parle pas des disorthographiques de toutes sortes, nous voilà bien servis.

    Et petit à petit, ce sont les analyses de fond qui se font la malle parce qu'il n'y a plus personne pour les faire. C'est tout juste si la presse-papier a encore les moyens de se payer des correcteurs. Sur le web, c'est un traitement de texte qui fait le boulot d'où les poutres qui nous blessent les yeux.

  • Habillé en Armor Lux, habillé à Quimper ?

    J'ai fait mes petites soldes tout récemment : j'avais entendu parler d'Armor Lux à la suite de la monumentale commande de tee-shirts  réalisée par Bayrou pour le MoDem pendant la campagne présidentielle. Je savais donc que ce fabricant produit en France.

    Je me suis donc empressé d'aller faire un tour dans un entrepôt de vente directe d'Armor Lux. A vrai dire, j'y ai trouvé mon bonheur. Armor Lux réalise des bermudas long (peut-être devrais-je parler de pantacourt) d'une qualité remarquable. Je me suis tout de suite senti bien dedans.

    Très belle chaussures-bateau également avec un cuir extraordinairement souple et doux. 

    Tout content de faire travailler les équipes de Quimper, je me suis également jeté sur les marinières et j'en suis venu à discuter avec la vendeuse.

    En fait, les choses ne sont pas si simples : tous les produits Armor Lux passent par la case Quimper et c'est là-bas qu'il s'y réalise les plus fortes valeurs ajoutées. Mais seuls quelques produits phrare sont intégralement produits en France. C'est le cas des marinières. Le reste fait un détour par la Méditerranée avant de revenir en Bretagne.

    Très simplement, Armor Lux ne dispose pas de toutes les machines nécessaires pour tout produire en terre celtique. 

    Cela ne l'empêche pas pour autant de commencer à exporter son savoir-faire. J'ai cru comprendre qu'une boutique nouvellement ouverte à New-York faisait fureur.

    En fait, ils sont bons sur les vêtements adultes ou dans leur spécialité, mais côté enfants, on voit qu'ils ont plus de mal : les pyjamas, par exemple, jolis pour les motifs, mais pantalons bien trop larges par rapport à l'âge. Une vendeuse m'a dit qu'il y avait peu de demandes en vêtements enfants chez Armor Lux. L'entreprise a tout de même quelques gammes, mais ce n'est pas son domaine de prédilection.

    Si des couturiers ou des couturières s'en sentent l'humeur, l'usine de Quimper commence à s'inquiéter de la succession de ses actuelles ouvrières. Une industrie qui recrute ce n'est pas si fréquent, alors, avis aux amateurs...

  • Oh non, Hollande ne fait pas du Bayrou !

    C'est très tendance chez les militants MoDem de se consoler en faisant valoir que Hollande commence à appliquer le programme de Bayrou. Vade Retro Batavicas, malheureux ! Et puis quoi encore ? N'importe quoi. Non, Hollande, une fois élu, applique ce qu'il annonçait sur son blogue bien avant de concourrir pour les primaires socialistes : accroître les impôts pour résorber la dette.

    C'est son unique horizon, ou presque. Il a bien sûr compris qu'il ne pourrait éviter de tailler dans la dépense publique et a construit une réthorique ad hoc pour emberlificoter ses interlocuteurs, mais, à côté de ces deux antiennes, aucune idée n'émerge du côté des Socialistes. Les gesticulations de Montebourg vont juste achever de réduire l'individu à ce qu'il est vraiment : un guignolo.

    En réalité, il est trop tard pour empêcher les entreprises qui s'apprêtent à le faire de licencier. La question à se poser c'est celle des mesures qu'il conviendrait de trouver pour tenter d'empêcher la reproduction du phénomène. Et là, ce n'est pas gagné, loin de là.

    Les Socialistes, la gauche en général, sont mondialistes. Ils sont  incapables d'avoir une réflexion à l'échelle nationale dans le domaine industriel (ce qui ne signifie pas pour autant qu'il faut verser dans le souverainisme).

    Évidemment, les Socialistes n'ont pas hérité d'une situation facile. Il y a eu quelques idées intéressantes sous le gouvernement Fillon (l'auto-entreprise, le fond stratégique d'investissement, par exemple) mais nous demeurons dans un cercle  vicieux dont nous ne parvenons à briser le cycle infernal.

    Mon sentiment est que beaucoup de choses vont se jouer au niveau de l'Europe et des forces politiques que les Européens vont envoyer dans leur Parlement.

    Ce n'est pas seulement un programme pour la France qu'il faudra, mais une vision de l'Europe toute entière susceptible de redresser le continent. La France me paraît particulièrement malade, mais certains pays européens sont à l'agonie (la Grèce), rongés par la corruption (la Bulgarie, la Roumanie) en sus de voir leurs productions nationales s'écrouler.

    Il faudra donc raisonner non seulement pour notre pays mais pour les autres aussi : favoriser des filières courtes en Europe en règle générale. Ce devrait être un objectif de notre gouvernement qui n'y songe pas.

    Pour nous autres Démocrates, même si nous divergeons par bien des aspects des Écologistes, je pense néanmoins que nous pourrons trouver en eux des alliés objectifs au Parlement si nous travaillons dans cette direction. 

    Il reste à mener la réflexion et ce n'est pas une mince afffaire : il s'agit ni plus ni moins que de trouver la pierre philosophale...

     
  • Une retraite progressive ?

    Mes petites lectures m'ont récemment amené à parcourir quelques lignes des propositions de Terra Nova : sur les retraites, je trouve au moins une idée vraiment intéressante ; celle de rendre la retraite progressive. A partir d'un certain âge, on pourrait travailler un jour de moins par semaine puis les deux suivantes, deux jours de moins et ainsi de suite. On irait ainsi vers une cessation progressive d'activité, comme cela existe, me semble-t-il dans la fonction publique. Comme nous savons tous que l'allongement des annuités de cotisation est inévitable, il y aurait là un moyen pas trop douleureux de reculer l'âge de la retraite. Cinq jours de travail par semaine à 67 ans, c'est vraiment dur, mais un seul jour, c'est tolérable et en plus, cela laisse une large place à d'autres activités (soigner son cancer de la prostate, participer au club de belote de la commune, se faire trucider dans une prise d'otages islamiste en  Egypte, se faire escroquer par un jeune cadre dynamique et cetera, et cetera...). Nonobstant les activités en question, la piste est fort intéressante.

  • Témoignage d'un enseignant

    J'ai lu récemment dans un commentaire le témoignage d'un enseignant qui écrit sous le pseudonyme de John Keating. Je pense qu'il vaut vraiment d'être lu...

    Croire que le problème principal de l'école d'aujourd'hui c'est le rythme scolaire ou la date et la durée des vacances est tout bonnement hallucinant. Et pourquoi pas la couleur des salles, le vouvoiement des élèves l'uniforme et le tchador.

    On ne veut pas voir l'état catastrophique de l'école (Collège surtout) dont les missions sont tellement multiples qu'elles sont par avance vouées à l'échec. Le découragement, les dépressions, les suicides de nombreux profs (des chiffres vont bientôt sortir et France Telecom à côté c'est Bisounoursville) qui sont au front tous les jours avec des élèves odieux insultants menaçants méprisants et soutenus par des parents vindicatifs et fiers de leur médiocrité et de leur vulgarité histoire de donner l'exemple à leurs rejetons. Et nous obligés de comprendre, pardonner, excuser car ils sont jeunes et en construction; sinon on arrête le métier. De toute façon faut bien les garder jusqu'à 16 ans, mêmes les pires crapules soupçonnées de racket, vols et j'en passe. 

    Les rapports de force qui s'établissent dans certains quartiers avec la police ou les pompiers on les retrouve dans les classes; tout ce qui représente l'Etat et l'autorité est rejeté avec force. L'instruction est minimale pourtant c'est le coeur du métier
    L'échec est tellement immense qu'on en est réduit à accepter l'inacceptable pour un brin de paix sociale et se contenter du minimum c'est-à-dire qu'au moins dans la classe personne ne s'égorge ou se balance des compas dans la figure. Le prof devient un maton mais il est seul pour faire parfois face à des mutineries quand les exigences simple civisme sont trop élevées. La hiérarchie ferme les yeux fait semblant de ne pas voir et se décharge de toute responsabilité.

    Ce constat alarmant n'est certes pas le même partout loin de là et varie du tout au tout selon les filières, les villes, les régions, mais dans les établissements les pires on en est aux caméras de surveillances, on parque les élèves dans la cour pour éviter les dégradations des locaux, la police intervient de plus en plus souvent, des profs font régulièrement des mains courantes car menacés par des élèves ou des parents.

    Ah oui mais c'est vrai un prof peut rien dire parce qu'il a des vacances, qu'il travaille 3h par jour (entendu sur i-télé par un "expert")...pardon j'ai blasphémé. Et en plus le métier est une vocation donc il faut se la fermer sinon on avait qu'a en choisir un autre. Désolé. De toute façon si je vous dis que seulement 2 semaines de vacances nous sont payées vous ne me croiriez pas. Que dans mon cas je bosse tous les soirs après 22h, tous les WE entre 5 et 10h, pendant la moitié des vacances car l'autre moitié je tiens à la partager avec mes gosses.
    Mais pourquoi le métier de prof n'attire plus dit-on dans les salons parisiens bien-pensants ? Pourtant ils sont payés plus que le SMIC ils n'ont pas à se plaindre ces branleurs.
    Pourquoi je continue? Parce qu'enseigner c'est ce que je sais faire de mieux, parce que parfois on réussit qqch d'incroyable...on allume la flamme, on crée l'envie, la curiosité.
    Donc pour moi rester 1 ou 2 ou 3 semaines de plus ou de moins je m'en contrefout. La semaine de 4,5 ou 9 jours même et bien soit pourquoi pas mais ça ne changera rien.

    La société est gravement malade on a cru que l'école pourrait la soigner mais elle agonise de récupérer des blessés graves qui ne veulent pas guérir et d'être sans cesse accusée d'être la cause de la maladie.
    Vive le capitalisme, l'individualisme qu'il engendre et l'argent comme valeur première.

    Un prof furieux et réaliste mais qui résiste.

  • Le voile et l'ordre public

    Christian, régulier lecteur et commentateur de ce blogue, a exprimé mieux que je ne saurais le faire l'usage et les limites du voile religieux dans une société laïque et occidentalisée comme la nôtre, en commentaire de mon tout récent billet sur le sujet.

    Hop, voilà qui mérite bien une publication :-)

    Revenons maintenant à cet article 10. Puisqu'il le faut, faisons un peu de philosophie politique.

    Au départ, vous avez des individus, animés par des besoins, des souhaits, des envies, des caprices... bref, par des pulsions individuelles. Ces pulsions sont nécessairement, pour beaucoup d'entre elles, contradictoires d'un individu à l'autre, voire antagonistes. Dès lors, la vie en collectivité nécessite l'instauration de règles qui, tout aussi nécessairement, brideront certaines de ces pulsions ou en tempèreront l'expression. L'ensemble de ces règles forme ce qu'on appelle la loi, et l'état qui en résulte est appelé "ordre public".

    La façon dont loi est ordre public sont l'une adoptée et l'autre instauré a varié d'un moment à l'autre et d'une époque à l'autre : tyrannie, démocratie, aristocratie... Ce n'est pas le propos d'en faire l'historique.

    Dans le système qui est le nôtre, la loi et l'ordre public résultent d'un consentement mutuel exprimé par l'élection de représentants. Nécessairement, les lois ainsi conçues reflètent un état des mentalités à un certain moment. La loi évolue donc en fonction de cet état des mentalités. C'est ainsi que ce qui a pu paraître choquant à un certain moment pourra sembler admissible quelques années plus tard : divorce, contraception, peine de mort... en sont quelques exemples.

    La notion "d'ordre public" est donc une notion absolue, mais dont la manifestation change au cours du temps : dans une même société, ce qui est jugé "contraire à l'ordre public" à un certain moment pourra ne plus l'être à un autre moment.

    Si à un moment donné le législateur trouve nécessaire de proscrire certains comportements (je parle en l'occurrence d'un législateur effectivement représentatif du peuple et librement choisi par lui, pas d'une tyrannie - je sais qu'on peut discuter sur la représentativité du législateur, mais là encore cela nous entraînerait en dehors du sujet), c'est que le refus de ces comportements correspond à un état général de l'opinion et pose problème. C'est ainsi par exemple que la cigarette, acceptée ou subie pendant des dizaines d'années, a été proscrite par la loi des lieux publics le jour où l'état général de l'opinion s'était suffisamment retourné contre elle. Le fait de fumer dans un restaurant était devenu "contraire à l'ordre public".

    Aujourd'hui, en France, la question du voile est devenue suffisamment clivante et problématique pour qu'il soit devenu nécessaire de faire une loi. Cette loi définit certaines conditions de non-acceptation de certains voiles, soit de façon "forte" (pas de visage masqué dans les lieux publics), soit de façon plus circonstanciée (pas de signe trop visibles d'affirmation religieuse dans certains lieux ou dans le cadre de certaines fonctions). C'est cela qui définit l'ordre public, c'est à dire en somme certaines des normes de comportement et de "vivre-ensemble" que l'état général de l'opinion souhaite voir respectées. 

    Dès lors, vous voyez que la situation en France n'est nullement en contradiction avec les articles que vous citez.

    Cela dit, je n'ai pas le cœur fendu chaque fois que je croise une femme voilée dans la rue. Si vous appelez "voilée" une femme portant un foulard sur les cheveux, j'en croise chaque jour des dizaines, spécialement quand il pleut, à commencer par ma concierge portugaise.

    En revanche, lorsque je croise une "Belphégor" enveloppée des pieds à la tête, y compris avec des gants, alors oui, je suis choqué. Je suis choqué parce que, à tort ou à raison, je vois dans cette tenue l'expression d'une doctrine barbare et obscurantiste, que j'associe (à tort ou à raison) à des comportements et à une vision du monde archaïque et inégalitariste. Et tout ce que je peux entendre à propos de la vie dans les pays où cette tenue est majoritaire me conforte dans ce sentiment. Y compris le fait que dans quelques pays cette tenue, non pas choisie mais imposée aux femmes, s'accompagne de lois et de règles qui m'apparaissent elles aussi comme inégalitaristes, archaïques, obscurantistes et barbares.

    Donc, le port d'un voile léger ne me gêne pas dans la rue, le port d'une tenue type "Belphégor" me gêne (notez néanmoins qu'elle n'est pas interdite et que je suis bien obligé de l'accepter, que cela me plaise ou non. Ce qui montre que notre société est finalement bien moins contraignante que vous ne le dites.

    Maintenant, il reste le cas du voile utilisé comme étendard ou même comme casus-belli pour obtenir autre chose. Il y a, et vous le savez très bien, une réelle volonté de la part de certains groupes d'obtenir l'introduction graduelle d'une exception religieuse dans la loi française, ce qui serait la porte ouverte vers la création de juridictions communautaristes. Ces groupes emploient le foulard comme un cheval de Troie (si j'ose cette image) et utilisent le double discours que j'ai déjà souligné dans un autre commentaire : "Ce n'est qu'un bout de tissu / c'est un symbole essentiel et une partie de mon identité". C'est bien face à ses tentatives qu'il a fallu légiférer. Et c'est bien en réaction à ces tentatives et à ce double discours que nous constatons aujourd'hui un rejet dont témoignent les petites dames de Rue89.

  • Carrefour de l'Europe

    L'ami Teo Toriatte me demande une tribune sur mon blogue pour parler d'Europe. Bien volontiers...

    L’Union Européenne souffre d’un déficit de démocratie. C’est un peu enfoncer les portes ouvertes que de l’écrire. Mais si on n’écrit pas régulièrement que c’est un grave problème, celui-ci deviendra une « fatalité », une « banalité ». Il est donc nécessaire de rappeler qu’il faut s’en inquiéter, s’en offusquer.

    Le déficit vient qu’il y a presque physiquement un gouffre, un vide entre les décideurs et le peuple. L’incompréhension et la méconnaissance sont les maitres mots de cette relation. Les causes sont multiples, mais certaines sont plus importantes que d’autres. Et en haut de liste, sans le moindre doute, il y a la presse. L’attitude de la presse française est particulièrement à dénoncer.

    Selon l'Institut national de l'audiovisuel (INA), les sujets consacrés à l’Union n’ont représenté en 2007 que 2,2 % de l’ensemble des sujets

    Rien n’est dit sur la qualité des sujets, évidemment : lorsqu’ils sont faits par le correspondant à Bruxelles, tout va bien. En revanche, si le sujet est fait de Paris, c’est souvent la catastrophe.

    Or, il faut savoir que TF1 n’a pas de correspondant permanent à Bruxelles (elle fait appel avec LCI à un pigiste permanent), France 2 et France 3 ont seulement chacun un correspondant. Euronews, qui reçoit pourtant un million d’euros par mois de l’Union, n’a qu’un tout petit correspondant à Bruxelles. Rien à voir, en tous les cas, avec les imposants bureaux de la BBC (c’est même son plus important bureau à l’étranger) ou des télévisions allemandes qui ont même des présentateurs vedettes en poste dans la capitale de l’Union.

    nzHdrUn exemple, en France, il n’existe qu’une seule émission de radio spécialement dédiée à l’Europe : Carrefour de l’Europe, elle est diffusée le dimanche à 12h10 et 21h10. En près de 6 ans d’existence, l’émission a accueilli plus de 1200 européens (ou non), des eurodéputés et des hommes et des femmes politiques bien sûr, mais aussi des universitaires, des artistes et surtout des citoyens…Des amoureux de l’Europe et d’autres plus sceptiques sur son évolution.

    Carrefour de l’Europe est la dernière émission « radio » européenne…et elle est menacée de disparition.

    RFI, radio internationale se doit de conserver une émission sur l’Europe à un moment où notre continent est au centre de tous les débats.

    Le Mouvement Démocrate de l’Essonne, associé à l’association France Forum Sud Essonne, soutient Daniel Desesquelle dans son combat pour le maintien de Carrefour de l’Europe sur les ondes, et invite tout à chacun à signer la pétition lancée à l’occasion.

    Pour découvrir l’émission : http://www.rfi.fr/emission/carrefour-leurope
     
  • Islam /Catholicisme, deux poids, deux mesures ?

    Je crois que mon ami Yves a moyennement apprécié mon apostrophe aux baby-sitters voilées, et il me le fait savoir...

    Soyons très clairs : je n'ai  de sympathie d'aucune sorte envers les dérives de toutes les religions.

    Le 27 janvier 2009, j'ai été jusqu'à écrire une lettre parodique en latin au Pape Benoît XVI pour lui réclamer l'excommunication d'un archevêque sud-américain qui justifiait le viol.

    J'ai par le passé également réagi très vivement contre l'évêque brésilien qui voulait contraindre une petite fille de 9 ans violée et enceinte à aller jusqu'au bout de son supplice en lui interdisant d'avorter en dépit des risques de mort que représentait pour elle une telle issue.

    Moi, j'aime l'Islam insolent : celui d'un Khayyam qui boit du vin, se joue des conventions et rit des puissants. J'aime l'Islam d'Ali Ibn Sina, d'Averroès et de tant d'autres penseurs qui en ont fait une sagesse pratique, une philosophie de vie.

    Mais je n'ai aucune espèce de sympathie pour l'Islam totalitaire de notre début de 3ème millénaire qui prétend régenter les existences humaines et abaisse les femmes au rang d'esclaves interdites ne serait-ce que de parole.

    Les deux camarades voilées de rue89 sont de jeunes idiotes : porter le voile, j'imagine que c'est leur réaction romantique à notre société occidentale très matérialiste, de la même manière que nombre de fachos d'aujourd'hui ou du temps de Vichy se vivaient en Siegfried des temps modernes ou encore en nouveaux héros romantiques aspirant à une improbable Restauration.

    C'est agaçant d'être accusé de conchier les Musulmans dès que l'on dénonce le voile avec vigueur. 

    Rejeter fermement et violemment le voile, j'espère que c'est l'occasion pour ces deux jeunes femmes clairement occidentalisées de comprendre qu'elles font fausse route.

    Et ce n'est pas une affaire de culture ou de racisme : les Fondamentalistes ne sont que trop contents d'entendre ce discours, cela leur permet de continuer à distiller leur poison à l'ombre des bons sentiments de nos gentils défenseurs des droits de l'homme.

    Je suis surpris, car je les vois extraordinairement virulents quand c'est chez les Chrétiens qu'il faut aller chercher des poux, là, pas de crainte de stigmatisation, mais quand il s'agit d'Islam, il faut craindre les amalgames.

    De manière générale, je me défie des religions : de toutes les religions, y compris du Judaïsme. Si je fais une différence de forme entre l'excision et la circoncision qu'on trouve dans l'Islam et le Judaïsme, au fond, on trouve une mutilation génitale derrière une pratique religieuse et peu importe à vrai dire sa justification.

    Je ne me suis pas égaré : je dénonce chaque dérive chaque fois que je les vois. J'ai mis en garde les Israéliens contre la talibanisation de leur société par des individus qui n'ont pas grand chose à envier aux mollah les plus réactionnaires de la république islamique d'Iran.

    J'ai un discours virulent, mais il n'est pas à sens unique, ne vise pas qu'une seule cible. Il a en revanche un fil sous-jacent : le tort que l'on fait aux femmes, quelque chose auquel je suis très sensible.

    Cela dit, je ne vais pas m'amuser à chercher à être équidistant entre judaïsme, christiannisme et islam dans mes critiques à la seule fin d'être équidistant. A l'heure actuelle, c'est l'Islam qui me semble porter le plus de tort aux femmes, à peu près partout dans le monde, et il est donc tout naturel que j'en fasse une cible privilégiée.

    Note bien, l'ami Yves, que si l'Islam portait un tout autre regard sur la femme, je pense que tu ne m'entendrais pas beaucoup m'exprimer sur cette religion...