L'ami Teo Toriatte me demande une tribune sur mon blogue pour parler d'Europe. Bien volontiers...
L’Union Européenne souffre d’un déficit de démocratie. C’est un peu enfoncer les portes ouvertes que de l’écrire. Mais si on n’écrit pas régulièrement que c’est un grave problème, celui-ci deviendra une « fatalité », une « banalité ». Il est donc nécessaire de rappeler qu’il faut s’en inquiéter, s’en offusquer.
Le déficit vient qu’il y a presque physiquement un gouffre, un vide entre les décideurs et le peuple. L’incompréhension et la méconnaissance sont les maitres mots de cette relation. Les causes sont multiples, mais certaines sont plus importantes que d’autres. Et en haut de liste, sans le moindre doute, il y a la presse. L’attitude de la presse française est particulièrement à dénoncer.
Selon l'Institut national de l'audiovisuel (INA), les sujets consacrés à l’Union n’ont représenté en 2007 que 2,2 % de l’ensemble des sujets
Rien n’est dit sur la qualité des sujets, évidemment : lorsqu’ils sont faits par le correspondant à Bruxelles, tout va bien. En revanche, si le sujet est fait de Paris, c’est souvent la catastrophe.
Or, il faut savoir que TF1 n’a pas de correspondant permanent à Bruxelles (elle fait appel avec LCI à un pigiste permanent), France 2 et France 3 ont seulement chacun un correspondant. Euronews, qui reçoit pourtant un million d’euros par mois de l’Union, n’a qu’un tout petit correspondant à Bruxelles. Rien à voir, en tous les cas, avec les imposants bureaux de la BBC (c’est même son plus important bureau à l’étranger) ou des télévisions allemandes qui ont même des présentateurs vedettes en poste dans la capitale de l’Union.
Un exemple, en France, il n’existe qu’une seule émission de radio spécialement dédiée à l’Europe : Carrefour de l’Europe, elle est diffusée le dimanche à 12h10 et 21h10. En près de 6 ans d’existence, l’émission a accueilli plus de 1200 européens (ou non), des eurodéputés et des hommes et des femmes politiques bien sûr, mais aussi des universitaires, des artistes et surtout des citoyens…Des amoureux de l’Europe et d’autres plus sceptiques sur son évolution.
Carrefour de l’Europe est la dernière émission « radio » européenne…et elle est menacée de disparition.
RFI, radio internationale se doit de conserver une émission sur l’Europe à un moment où notre continent est au centre de tous les débats.
Le Mouvement Démocrate de l’Essonne, associé à l’association France Forum Sud Essonne, soutient Daniel Desesquelle dans son combat pour le maintien de Carrefour de l’Europe sur les ondes, et invite tout à chacun à signer la pétition lancée à l’occasion.