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  • La double face de Marion Cotillard

    Lisez la biographie de Marion Cotillard sur wikipedia : on aurait presque l'impression qu'on a affaire à une belle âme pétrie de beaux principes. Mais ce n'est qu'une impression. Cotillard est très forte pour remuer devant les caméras et jouer la bonne conscience en militant pour Greenpeace ou en rendant visite à Raoni, le chef indien. Ça fait bien dans les magazines people et aux yeux du système. Tant qu'il y a des caméras...

    Beaucoup plus de discrétion, en revanche, quand il s'agit d'un blogueur surdendetté et père de trois enfants qu'elle accule dans un procès à des frais pharaoniques au regard de la situation de ce dernier tout ça pour trois photos quelconques publiées sur le blogue du dit personnage. (NDLR : voir la note en EDIT en bas du billet).

    On reconnaît là l'appétit féroce des grands prédateurs qui pullulent dans le show-bizz. Cotillard a refusé toute négociation, tout rééchelonnement des fais de procès, toute excuse, déterminée à avoir la peau d'un individu qui ne l'avait en aucune manière injuriée ni tournée en dérision mais avait simplement publié des photos d'elle sur son site.

    Authueil a raison de mettre en garde à propos du droit à l'image et je lui concède tout ce qu'il dit.

    En revanche, ce qui m'exaspère, c'est la duplicité des Cotillard & co. C'est insupportable. Pour être franc, cela fait un moment que je ne peux plus la voir en peinture, celle-là. Après ses déclarations sur le 11 septembre aux USA niant la réalité des faits je m'étais fait une opinion définitive. Ce qui avait été trop drôle, c'est qu'elle avait des excuses après, la chiffe molle, parce qu'elle savait bien que sa carrière passerait par Hollywood.

    Je me suis fait une religion : la présence de Cotillard dans un film me conduit à ne pas mettre les pieds dans la salle de cinéma où il passe, depuis ce temps. 

    Vous connaissez les animaux malades de la peste ? Selon que vous serez puissant ou misérable...

    EDIT : sur le blogue d'Authueil un commentateur a communiqué une info intéressante, même si elle n'enlève rien à la duplicité de la Cotillard. En fait, Stépahe Larue, le "blogueur" condamné est très loin d'être le petit blogueur qu'il prétend êtreC'est  un consultant médias spécialisé dans les people. Cela relativise évidemment considérablement l'affaire. Il ne s'agit pas plus du pot de fer contre le pot de terre, mais d'un super-prédateur contre un plus petit prédateur. Mea culpa. Comme je déteste Cotillard, je n'ai pas pris le temps de m'informer davantage, contrairement à Romain l'avisé commentateur du blogue d'Authueil.

    Cela dit, même si Romain a été fort sage, ne nous leurrons pas non plus : la plupart des journalistes sont aujourd'hui payés au lance-pierre. Ce n'est pas parce que Stéphane Larue intervient sur des grandes radios et à la télévision qu'il gagne bien sa vie. En revanche, oui, très certainement, il n'ignorait pas ce à quoi il s'exposait. Quant au surendettement...Neymar, la nouvelle star du football au Brésil est aussi surendetté. Avec un salaire annuel de 6.4 millions d'euros parce qu'il a acheté un yacht de 6.4 millions d'euros, une porsche, une maison et cetera...

    Tout ça pour dire que je me suis peut-être un peu précipité...

  • Invraisemblable MoDem

    A fréquenter l'appareil militant du MoDem, j'avoue être scié par les conversations que j'entends et je lis. Nous avons fait entre 1.5 et 2% aux dernières législatives. On ne vaut même pas l'eau de la châsse d'évacuation des chiottes politiques que quelqu'un va finir par tirer et je les entends tranquillement deviser de nos alliances et de notre positionnement politique. Incroyable. Sans parler des perspectives de ralliement.

    Franchement, les Socialistes, ils n'en ont rien à carrer de nous, et ils ont bien raison. Quel intérêt à capter une coquille vide et creuse qui ne produit absolument rien ?

    Je n'ai cessé de m'époumonner à le dire, c'est l'absence d'idées concrètes et novatrices qui décompose petit à petit le MoDem. Dans tous les autres partis, il y a des fondations, des think tank qui tournent. Nous, nada ou presque.

    La campagne présidentielle a esquissé  quelques pistes, mais il y a un très gros travail programmatique à effectuer pour 2014 tant pour les municipales que pour les européennes et vraiment pas de temps à perdre. Personne pour le faire. A la place des postures imbéciles sur la morale et les valeurs "humanistes".

    A croire que le MoDem n'attire que des esprits abstraits.

    L'UDF était l'exacte antithèse de ce qu'est le MoDem : tout dans le concret, des laboratoires d'idées, des idées souvent audacieuses et du concret dans les propositions.

    J'ai parfois l'impression que tous les esprits capables de produire quelque chose de ce genre ont fui mon parti. Oh, j'en connais quelques uns : 

    Isabelle avait écrit un programme concret et chiffré sur le handicap. Grosse faute politique, personne ne l'a retenu au MoDem. J'avoue que c'est encore un objet de perplexité pour moi. Il avait l'avantage de concilier l'intégration du handicap et des économies d'argent par rapport à la situation qui prévaut aujourd'hui.

    Valérie Sachs qui malheureusement est passée au Nouveau Centre  avait montré de véritables capacités à animer un groupe de réflexion et avait mis au point un projet parisien qui pouvait être discuté mais avait le mérite d'être clair. 

    Christian Romain qui est un esprit fort et vient souvent débattre ici a le mérite d'amener dans la discussion de vrais points de clivage et de réflexion : rien n'échappe à ses griffes acérées. Il était au MoDem, il en est parti. Nous sommes souvent en désaccord avec lui ici, mais échanger avec un débatteur aussi affûté est toujours un plaisir.

    Il y en a d'autres.

    Cela n'a pas été facile pendant l'élection présidentielle puis l'élection législative avec les blogueurs de gauche : ils se foutaient de moi en faisant valoir que le MoDem n'avait pas de programme. Dur pour moi, car j'ai dû défendre la position inverse en pensant exactement la même chose qu'eux au fond. Du coup, ils se payaient ma tête.

    Bref, on passe pour des charlots. Bingo, on a déroché le gros lot : dans le dernier figaroscope, nous sommes devenus (à nouveau) le deuxième parti le plus impopulaire de France après le FN. Fort non ?

    Moi, j'aimerais pourtant bien faire revivre ma famille politique. Ce qui est étonnant, c'est qu'au fond, il y a une certaine diversité chez nous mais on a l'impression qu'une fois qu'ils se réunissent, les militants MoDem oublient complètement qu'ils ont un cerveau et de vraies compétences dans leur domaine : ils commencent tout de suite à échanger des idées fumeuses.

    En fait, chaque fois que j'y repense, il y a une pièce de théâtre qui me vient naturellement à l'esprit : les Nuées d'Aristophane. Le poète comique athénien s'y paie avec talent la tête de Socrate en tournant en dérision la dialectique socratique et plus généralement les idées du philosophe. Tenez, je ne résiste pas à la tentation de citer ce passage savoureux, car il exprime assez bien ce que je pense des débats qui ont cours en ce moment sur plusieurs groupes de discussion MoDem (je sens que je ne vais pas me faire des amis, moi...) . Aristophane  qualifie Socrate d' "anémosophe" ou "aérosophe", un sage perdu dans les nuages, désirant s'arracher de la pesanteur pour méditer des problèmes d'astronomie :

    Je n'eusse découvert en toute justesse le secret des célestes réalités, si je n'avais mis mon intellect en suspension, et amalgamé la subtilité de ma méditation à l'air qui lui est consubstantiel. Si j'étais resté au sol pour scruter d'en bas les choses d'en haut, jamais je n'eusse rien découvert. Certes non, car la terre draine irrésistiblement à elle la sève de la méditation. C'est tout juste ce qui se passe pour le cresson.*

    Trop drôle. Militant MoDem pensant à la stratégie de son parti.

    Si jamais un militant MoDem passe par là et est d'accord pour scruter plutôt les choses d'en bas que celles d'en haut, on peut commencer à discuter. Sinon, qu'il passe son chemin.

    * un petit détail qui vaut son pesant de cacahuètes : quand Socrate répond cela à son interlocuteur, il est en fait perché sur un arbre dans une corbeille...

  • Une Europe schizophrène

    J'essaie de travailler depuis le mois de juillet sur le futur projet européen du MoDem pour 2014 et j'avoue que je patauge dans la mélasse : j'ai lu et compulsé déjà plusieurs centaines de pages, me plongeant dans le code des douanes européens, les décisions de la commission et cetera et j'en passe.

    Je me concentre principalement sur les questions économiques (industrie en tête) et dans une moindre mesure sur l'agriculture. 

    C'est invraisemblable : on peut bien avoir des idées, impossible de les faire appliquer tant le droit communautaire est d'une rigidité extraordinaire. Les souverainistes disent que Bruxelles nous a dépossédés de toutes nos prérogatives : je vais finir par les croire à force de travailler et faire des recherches sur la question. Je commence aussi à mieux comprendre le sentiment de haine impuissante qui peut parfois animer les agriculteurs...

    Mais il y a un autre problème : une incommensurable duplicité des chefs d'État et des États en général. Le Parlement européen propose des choses qui ne sont pas si éloignées des préoccupations populaires et des réalités économiques dans un certain nombre de domaines. La Commission fait elle-même parfois preuve d'initiative. L'inconvénient, quand ces deux institutions sont parvenues à se mettre d'accord, c'est qu'il faut passer la barrière du Conseil européen, et là, c'est mission impossible.

    Pas élu, pas représentatif, il fait ch... tout le monde. On en arrive à des situations ubuesques : pendant que Paul et Jacques s'évertuent dans un parlement national à faire passer une mesure, Ubu le chef de leur majorité se garde bien de la défendre en Conseil européen face à ses collègues quand il ne prône pas carrément l'inverse.

    Ainsi, même si des parlements nationaux et le Parlement européen convergent, il y aura toujours un empêcheur de tourner en rond quelque part.

    Il y a vraiment un problème avec nos institutions en Europe. On pourrait au moins prendre la décision de dégager le Conseil européen de l'existence politique et institutionnelle européenne, mais quel chef d'état est prêt à rogner ses propres pouvoirs ?

    Il y a urgence à faire une grande clarté dans la gouvernance économique de l'Europe ; c'est d'ailleurs le sens de la toute dernière lettre de l'euro-député MoDem-ADLE Marielle de Sarnez :

    Nous ne pèserons que si nous faisons les pas nécessaires, et ce doivent être des pas de géant, pour que l’Union européenne, et au moins la zone euro, apprennent à décider ensemble, assez vite, et de manière légitime aux yeux des opinions publiques, c’est-à-dire aux yeux des citoyens.

    La décision doit se préparer et se prendre au vu et au su des citoyens. Cette décision doit être portée par des visages et des voix, dont les Européens reconnaîtront l’inspiration et la légitimité. D’une manière ou d’une autre, cela signifie clairement que les responsables en charge de la vie de l’Europe, Président de l’Union, Commissaires notamment en charge de l’Economie -, devront leur mandat au vote libre des électeurs européens. Cela signifie aussi que des marges nouvelles devront être offertes aux pays membres pour tout ce qui n’est pas essentiel dans la vie de l’Union. Plus de légitimité, dans une démarche fédérale, cela signifie aussi plus d’autonomie et plus de décentralisation au sein même de l’Europe.

    Dans le domaine industriel, il n'y a pas que cela : avec leur concurrence libre et non faussée, les commissaires voient des distorsions de concurrence partout. C'est assez délirant. Et cela devient même un problème car l'information donnée aux consommateurs est considérée dans certains cas comme une distorsion.

    Enfin, l'institution européenne ne considère les aspects de sa politique économique qu'à la seule aune de l'Europe, jamais des nations qui la composent. Impossible d'adopter une mesure économique qui aille ou paraisse aller contre l'unité politique de l'Europe.

    Les états fédérés de l'Amérique ont plus de marges de manoeuvre que les États européens. Les eurocrates et les européistes sont terrifiés par tout ce qui sent le peuple et la nation. Ils vont pourtant devoir se faire une raison. Si je n'adhère pas à l'idée d'une Europe des nations, je pense en revanche que l'Europe est aussi forte de ses nations que les nations sont fortes de l'Europe.

    La construction européenne doit s'ériger autour de ce point d'équilibre, et, à l'heure actuelle, je trouve que le compte n'y est pas.

    Je n'aime pas, d'ailleurs, que les eurocrates réduisent le fait culturel des nations à de vagues parlers régionaux et petits artisanats locaux. Les peuples européens ne sont pas des réserves indiennes auxquelles ils conviendrait de donner quelques os à ronger de temps à autre pendant qu'on les dépossède de tous leurs biens. D'ailleurs, même dans le domaine culturel, il y a un certains nombres de pays européens pour cracher sur l'exception alors même que la France s'échine à la défendre, toutes forces politiques confondues.

    Conclusion des courses, écrire un programme avec des mesures concrètes à l'échelon européen, je vous garantis que ce n'est pas une sinécure...

  • Ils m'agacent avec leurs transports en commun...

    C'est cool. Je viens de passer chez le Tovaricth Yann, l'un des principaux chefs de file de la Pravdasphère avec l'Nicolas.

    Le Tovaritch Yann a un problème : il doit composer avec une énième réécriture de l'histoire des promesses du candidat Hollande ce qui a bien fait rigoler Corto.

    Maintenant, je vous explique la différence entre un socialiste et un libéral quand il y a un problème économique : le coût du carburant par exemple.

    Que dit le Socialiste ? Faut changer le comportement des automobilistes pour qu'ils consomment moins.

    Que dit le libéral ? Ben faut changer de carburant pour parvenir à en stabiliser le prix...

    Tiens, je fais faire mon anarcap : la voiture, c'est la liberté, les gars. Une incroyable liberté de déplacement. C'est la mobilité. 

    Aujourd'hui, l'alpha et l'oméga, c'est de  ne jurer que par le transport en commun (la version kolkhoïsée du déplacement).

    De ce point de vue, on ne peut pas dire que le MoDem se singularise de la Doxa commune par une vision différente. Il n'y a qu'à voir avec quel entrain on avalise toutes les delannoconeries dans le domaine de la voirie depuis de longues années.

    Je rassure tout le monde : à peu près tous les partis roulent dans le même sillon dans le domaine à l'exception de quelques centristes et libéraux récalcitrants à la bonne parole.

    Pour revenir au Yann, le changement c'est pas maintenant, c'est tous les jours, hein ? Heureusement qu'il ne porte pas de chapeau, notre blogueur de gauche, parce que sinon, en 5 ans, il va avoir le temps d'écrire un livre de recettes...

  • Je le savais bien que le shit rendait c...

    Ah ! Enfin une étude scientifique qui confirme ce que j'ai toujours observé. Les individus qui consomment du canabis accèdent à un état de crétinisation avancée assez rapidement.

    Cela m'a toujours frappé, quand j'étais jeune, de voir ces débiles qui tiraient sur leur joint quotidiennement perdre petit à petit toutes leurs facultés intellectuelles.

    Quand je pense à tous les apôtres de la légalisation du canabis, je rigole bien : jusqu'à 8 points de QI perdus, pour certains esprits déjà faibles, c'est près de 10% d'intelligence en moins. Une ponction sévère.

    Espérons que les semi-débiles vont en prendre de la graine (pas de chanvre) et se calmer sur la fumette.

    Le pire, c'est le mec qui a été intelligent et qui croit qu'il l'est toujours après quelques années de consommation. Espèce fréquente chez les grands adolescents.

    On devrait rendre obligatoires les tests de QI à échéance régulière, dans les écoles, quand on soupçonne de la consommation de drogue, histoire d'étudier de près les conséquences de l'avilissement sur un individu et de pouvoir le montrer aux autres pour l'exemple.

  • Et l'hydrogène, au fait ?

    Tiens, puisqu'on parle du prix du carburant et si l'on regardait du côté des combustibles alternatifs ? J'avais déjà évoqué il y a presque 4 ans une berline japonaise fonctionnant entièrement à l'hydrogène, la Honda Clarity. Elle devait être commercialisée à partir de 2008 et la suite...plus de dates sur l'agenda...Tout ce que j'ai compris, pour l'instant, c'est qu'on ne la trouvait qu'à Torrance, Santa Monica et Irvine dans le sud de la Californie...Elle figure pourtant bien en première page du site de honda avec les autres véhicules. La formule de leasing proposée aux USA était de 600 dollars par mois pendant trois ans, maintenance incluse. Cela fait 21600 dollars au bout de trois ans, un prix très acceptable pour une berline de ce type. En plus, à partir de 2010, Honda a proposé des stations de production d'hydrogène à domicile utilisant l'énergie solaire ! La marque japonaise s'est donnée dix ans pour développer une commercialisation de masse de ce type de véhicules.

    J'imagine que nous autres Français, comme d'hab, nous sommes en retard sur cette technologie d'avenir...

    L'hydrogène, c'est chouette, la Terre en est truffée, avec l'eau. Le vrai problème, au fond, c'est de parvenir à le produire en cassant une molécule d'eau : là, il y a toujours un composant supplémentaire qui va coincer.

    Il y en a eu des tentatives, pourtant, pour arriver à quelque chose de viable. Je ne sais pas ce qu'est devenu le Kenderv un prototype breton semblant prometteur il y a quatre ans. Il y a une vidéo à laquelle je n'entends rien qui a été partagée une année après sur la Toile mais je n'en sais pas plus.

    Je sais que le principal problème, c'est la catalyse : comment casser la molécule d'eau sans devoir mettre en oeuvre une importante énergie ?

    Mais voilà, je viens de tomber sur une information intéressante : une équipe britannique aurait trouvé le moyen de produire de l'hydrogène à bas coût. Il y a tout de même un hic : il faut du cobalt pour réaliser la séparation de l'oxygène et de l'hydrogène. Je veux bien que ce métal soit actuellement disponible mais c'est sans doute qu'il reste assez peu utilisé dans l'industrie. La production mondiale est de 55 000 tonnes par an. Quelle quantité de cobalt est nécessaire pour réaliser la catalyse ? Et pour produire quelle quantité d'hydrogène ? Il y a bien une explication scientifique mais en allemand dans une revue allemande.

    Si un lecteur a les compétences linguistiques et scientifique pour pouvoir donner un avis, je suis preneur...

    Les parlementaires européens voulaient favoriser l'utilisation de l'hydrogène il y a 4 ans et demi : où en sommes-nous ?

  • Les fleurs du mal

    Lorenzaccio, sous la plume d'Alfred de Musset disait que Florence était une rose sur un tas de fumier. A cette époque, pour des Musset ou des Baudelaire, les fleurs du mal sont surtout la beauté qui émane du mal. A notre époque, il me semble que notre mélange s'est déplacé sur un terrain quasi-exclusivement mora.

    Tenez, commentons le scandale Lance Armstrong : ses 7 victoires au Tour de France de cyclisme, je les ai toujours jugées plus que louches. Le dopage ne fait pas de doute. Ce type s'est donc enrichi de manière malhonnête. Et pourtant, il finance aussi une fondation destinée à lever des fonds pour lutter contre le cancer et investir dans la recherche.

    Au Mexique, les pires maffieux financent des oeuvres sociales grâce à l'argent de la drogue et la prostitution et le drame, s'ils disparaissent c'est qu'il n'y a aucune structure pour se substituer à leur présence "sociale".

    Apporter la liberté à un peuple et chasser son tyran, en principe c'est bien. Et pourtant...l'Irak n'a plus d'hôpitaux, son industrie est devenue inexistante et il connaît une violence endémique infiniment supérieure à celle qui existait sous la dictature de Saddam Hussein.

    D'un point de vue philosophique, Bien et Mal, radicalement opposés ne devraient pas être solubles l'un dans l'autre. Et pourtant...

    A refaire l'étymologie du mot Diable, je trouve l'adjectif διάβολος,  celui qui inspire la haine en grec ancien mais derrière l'adjectif il y a aussi le verbe διάβαλλω jeter d'un côté et de l'autre (par suite désunir). Le verbe a aussi le sens de tromper. C'est d'ailleurs le sens original du suffixe (une préposition) διά : en divisant, en séparant. Mais notre verbe signifie aussi passer à travers, détourner.

    Il y a donc l'idée d'un chemin qui ne va pas vraiment droit dans ce mot. Les Grecs utilisaient d'ailleurs ce verbe surtout pour évoquer les traversées de leurs navires en Méditerranée, or, avec les vents contraires et le climat changeant, je devine que le chemin n'était pas vraiment direct.

    Au fond, le mal, ce n'est pas ce qui se mélange au bien : le mal, c'est sa propre association avec le bien. Nous vivrions autrement dans un monde bien plus simple.

    Aristote dans son Éthique à Nicomaque s'est justement échiné à décortiquer les divers niveaux d'intentionnalité dans les actions, déterminant celles qui lui semblaient volontaires et celles qui ne l'étaient pas.

    Et c'est ce paradoxe de constater qu'une bonne intention n'atteint pas nécessairement son but. A moins qu'elle ait été définie à tort comme bonne...Bonne de quel point de vue ? De celui de l'agent de l'action ou de celui qui en subit les effets ? Subtile dialectique grammaticale entre l'agent et l'objet...Agir sur l'autre c'est fatalement en faire son objet d'une manière ou d'une autre...

  • 50 milliards de victimes par année ?

    Je me demande parfois si notre race, l'espèce humaine, n'est pas la plus féroce de tous les temps en ce qui concerne la prédation : je lisais récemment que nous abattons dans le monde près de 50 milliards d'animaux d'élevage par an et souvent, ces derniers sont engraissés dans des conditions assez atroces. 

    A dégoûter de consommer de la viande. Et pourtant, j'adore le roast-beef, par exemple.

    C'est assez difficile de faire face à ses contradictions, en fait : d'un côté, j'aime beaucoup les animaux et s'il fallait que je les tue pour consommer de la viande, je crois que je virerais végétarien car je n'en aurais vraiment pas le coeur, de l'autre, rien que de penser à un délicieux carpaccio de boeuf assaisonnée d'huile d'olive et de câpres, j'ai les papilles qui vacillent.

    Mieux : un faux-filet tendre et savoureux à souhait accompagné de frites maison et d'une succulente sauce au roquefort et me voilà au paradis des prédateurs.

    C'est dur de lutter contre sa nature.

    Tiens, ça me rappelle un livre que j'ai lu à mes trois petits quand ils étaient plus jeunes :

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    C'est un petit tyrannosaure qui ne parvient pas à se faire des amis : chaque fois qu'il sympathise, au bout d'un moment, c'est plus fort que lui, il se jette sur son nouveau copain et le baffre.

    Finalement, c'est une souris qui en lui apprenant à cuisiner parviendra à l'aider à dominer ses pulsions.

    Voilà, quand je vois un mignon petit veau, d'un côté, je me vois bien lui faire un gros câlin à cette grosse peluche, et, de l'autre, je visualise mon assiette...

    C'est terrifiant. Parce que de l'autre côté, 50 milliards de vies qui disparaissent chaque année ce n'est pas du tout drôle. C'est même épouvantable.

    Au fond de moi, je ne puis m'empêcher de penser que le "bien", c'est de laisser ces pauvres bêtes vivre une vie paisible en me contentant de végétaux : ça tombe d'ailleurs bien parce que je raffole des crudités. Mais voilà, que l'on soumette mes sens offalctifs au délicieux fumet d'un steack saignant à souhait, presque bleu même, et je défaille...Envolés, idéaux et empathie pour nos amis les animaux.

    Je me répète. 

    En tout cas, c'est un vrai dilemme.

  • Le RSA et les contrôles fiscaux des riches

    Démocratix me demande mon avis à la suite de la tragique immolation d'un chômeur qui ne parvenait plus à bénéficier du RSA. Démocratix trouve des mérites extraordinaires au billet de Sarkofrance sur le sujet. Moi, je le juge au contraire d'une démagogie hélas aussi courante que simpliste et affligeante.

    Contrôler la situation des allocataires du RSA me paraît parfaitement normal. En revanche, que ce contrôle tourne à la tracasserie administrative, je reconnais que c'est pénible, surtout si l'on considère que les titulaires du RSA sont généralement dans des situations difficiles et ont d'autres chats à fouetter qu'à devoir se présenter à l'envie devant des centres de CAF fermés...

    Pour revenir à Sarkofrance, il a entonné la complainte du gauchiste bien connu : il n'y en a que pour les riches. C'est indigne, on ne contrôle pas les riches et on contrôle les pauvres. Association facile et parfaitement inutile : le coût du RSA , c'est prêt de 10 milliards d'euros, soit plus de deux fois ce que rapporte l'ISF. Même avec les coups de massue fiscale administrés par les Socialistes, l'ISF parviendra péniblement à 5.7 milliards.

    J'engage à se défier tout à fait des discours  «généreux» à propos de la précarité : quand le RMI a été voté au début des années 90, il avait vocation à ne concerner que des populations totalement dénuées de ressources et de biens. On devait en principe aider les SDF à survivre avec cette aide.

    Le résultat des courses, c'est qu'il y a près d'un 1.3 millions de personnes qui le touchent en France, aujourd'hui, travailleurs étrangers compris de surcroît. L'Enfer est pavé de bonnes intentions...

    Comprenons-nous, je suis favorable à ce que l'on aide les individus les plus démunis, mais je me méfie tout à fait des trappes à inactivité. Plutôt que de verser le RMI à une jeune mère de famille, ne vaut-il pas mieux ouvrir une crèche et assurer une place à ses enfants, car c'est souvent le principal obstacle pour qu'elle puisse trouver un travail à temps complet ? Dans bien des cas, il vaudrait mieux faciliter le retour à l'emploi plutôt que de verser une aide brute à laquelle il est difficile de contrôler l'égibilité.

    Je crois que c'est dans plusieurs pays le problème des aides : elles ratent leur but car au lieu de faciliter la reprise du travail ou l'esprit d'entreprise les dispositifs dans lesquels s'investissent les sommes versées aboutissent souvent à des usines à gaz.

    En ce qui concerne l'infirmier qu'évoque Démocratix, je ne doute pas que la tracasserie ait contribué à faire déborder le vase, mais elle ne saurait être le seul ni principal motif d'un acte aussi désespéré.

    S'en prendre aux CAF et aux contrôles c'est une facilité dans laquelle évidemment je ne tomberai pas, et j'observerai que c'est Marisol Touraine qui me semble avoir eu une bonne réaction en soulignant  «le rôle exigeant et attentif joué par les employés de la CAF dans l’accueil d’allocataires souvent en grande difficulté».

    Hervé a écrit un billet sur le sujet : bien que je ne partage pas son idéal d'un revenu universel versé par un État, son article a le mérite de retracer la genèse du RMI puis la création du RSA.

  • AB, cela veut encore dire quelque chose ?

    Outre mon amour immodéré pour la production française, j'essaie autant que faire se peut de privilégier les produits dits "bio". J'espérais encore pouvoir me fier au label AB, mais la lecture du dernier Canard m'a déprimé. Pas de contrôle sérieux une fois le précieux label délivré, des tolérances suspectes, des fraudes, bref, plus moyen de se fier à ce certificat. En fait, la seule assurance, c'est de trouver moins de produits chimiques dans les produits bio que dans les autres, mais c'est une maigre consolation.

    Je constate avec les labels biologiques les mêmes difficultés qu'avec le label Made in France : une profonde opacité dans l'information qui rend très difficile un choix éclairé.