El miracolo : une bouffée de réseau. De la connexion, et c'est de la bonne. L'été, je tends à me la jouer un peu à la Thierry Crouzet. Je prends l'habitude de me déconnecter (enfin, pas complètement, j'ai encore mon smartphone, mais avec une couverture tellement pourrie que c'est tout comme...). Petite exception, je profite d'un routeur ouvert.
Du fait de ma déconnexion partielle, je reprends mes habitudes d'antan, c'est à dire un investissement conséquent dans la presse quotidienne et hebdomadaire.
Pour moi, cela ne fait plus de doute : Internet, l'habitude de lire de la mauvaise information mal orthographiée de surcroît ont tué la presse écrite.
On se rend bien sûr sur les sites des dits quotidiens, mais on sait très bien que la presse en ligne n'est pas rentable. De ce fait, les groupes de presse licencient à tour de bras les journalistes ; puis ce sont des stagiaires qui prennent leur place, et, enfin, des "chroniqueurs" : sortes de choses qui ont pris le melon et qui écrivent de longue date sur des blogues ou ailleurs. On peut avoir pire avec le journal citoyen : une mouche peut piquer n'importe quel péquin et ce dernier se décréter expert ès andouillerie pour écrire sur n'importe quel sujet ( comme je le fais, quoi... :-) ).
Entre les complotistes, les creux et les touffus, je ne parle pas des disorthographiques de toutes sortes, nous voilà bien servis.
Et petit à petit, ce sont les analyses de fond qui se font la malle parce qu'il n'y a plus personne pour les faire. C'est tout juste si la presse-papier a encore les moyens de se payer des correcteurs. Sur le web, c'est un traitement de texte qui fait le boulot d'où les poutres qui nous blessent les yeux.
Commentaires
Ce qui tue la presse généraliste, c'est d'abord la presse généraliste elle-même. Elle n'a pas attendu l'avènement du web pour commencer à se suicider, en France du moins. Médiocrité, âneries recopiées en boucle du journaleux à l'autre, sottises bien-pensantes d'experts auto-proclamés... forment le plus clair de la Presse depuis déjà au moins vingt-cinq ans.
A ce naufrage, je vois trois raisons.
D'abord, le statut même du journaliste : révéré à l'extérieur de son journal (le "prestige" du journaliste) et traité comme une sous-m... à l'intérieur (mépris des supérieurs, conditions de travail médiocres, pression du temps, épluchage mesquin des notes de frais, non-respect du travail bien fait, absence de politique de motivation...). Cela induit une espèce de schizophrénie qui pousse le journaliste à se prendre pour un oracle tout en méprisant de plus en plus la qualité de sa propre production.
La seconde raison, c'est évidemment la course à la rentabilité qui pousse les journaux à réduire les coûts, à payer de moins en moins bien (ou plus exactement, à accroître la différence entre les "plumes-vedettes" très bien payées et les tâcherons) et à remplacer les journalistes chevronnés par des débutants, puis par des stagiaires, puis par des pigistes. La qualité suivant évidemment la même pente que les coûts.
La troisième raison, c'est le poids invraisemblable d'un Syndicat du livre aux méthodes parfois quasi-mafieuses, qui maintient des salaires très élevés et des méthodes de travail archaïques générant des coûts d'impression prohibitifs. De ce fait, la Presse est très facilement déficitaire, d'où une spirale "Augmentation du prix / Baisse des ventes / Déficit / Augmentation des prix" mortelle à moyen terme.
A cela s'ajoutent évidemment des facteurs comme la baisse de la publicité liée à la crise, la concurrence des gratuits (mais il faudrait se demander pourquoi les gratuits marchent si bien !) et celle de l'Internet.
Ok, tres bon post, mais franco francais.
Quid du Bild ou du Sun ? Ils n'ont pas Internet, chez nos voisins ?
@ Parisien libéral
Si, mais ils n'ont pas le Syndicat du livre. Voilà qui devrait enchanter votre âme libérale... ;-)
Je peste contre ma banque, le Crédit Mutuel, qui a eu l'étonnante idée de racheter deux journaux, les DNA et l'Est Républicain, un investissement qui est promis à la disparition. C'est des cons !