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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 68

  • Vivre et...mourir libre !

    Si je ne saurais valider l'injonction ignoble de Taro Aso, le vice-premier ministre japonais, invitant les Anciens à mourir plus vite pour ne pas coûter plus cher à l'économie nippone, en revanche, je suis fondamentalement convaincu que mourir est un droit qui vaut bien celui de vivre.

    Taddeï a ouvert le débat sur son site newsring et j'ai pris le temps de parcourir les différentes réponses.

    Je me retrouve en grande partie dans l'avis exprimé par Armand Stroh, l'un des contributeurs. 

    On doit pouvoir avoir le droit de mourir, mais sans aucune pression extérieure. Voilà qui disqualifie Taro Aso d'office.

    Je pense, malgré tout, que cette liberté a vocation à être assorti de quelques contraintes et limites. Elle ne devrait pas être aidée à un âge inférieur à l'espérance de vie en bonne santé sauf maladie grave. 

    Évidemment, un tel choix risque de se heurter à de sérieux problèmes de définition car il sera difficile, au moins du point de vue de la psychiatrie, de faire la distinction entre suicide et euthanasie. On peut toujours me répondre que le premier est le fruit d'une dépression majeure, cela ne sera pas suffisant car on pourrait postuler que c'est le cas pour toute volonté de se donner la mort.

    In fine, j'aime la propositon d'Yvan Bachaud suggérant l'accès libre à une potion létale assurant une mot douce pour tout individu qui juge un jour que la vie ne vaut plus d'être vécue.

  • Les 60 000 postes de Peillon

    Hollande avait eu une réponse intéressante pendant la campagne présidentielle en disant à un journaliste que ce ne serait pas nécessairement des postes d'enseignants qu'il envisageait de créer pour l'Éducation Nationale.

    Cela tombe bien, plus personne ne veut y aller. Toutefois, je suis plutôt en accord avec Hollande sur cette réponse. Je ne dis pas que quelques postes d'enseignants ne sont pas nécessaires çà ou là , surtout dans le primaire, à vrai dire, mais ce dont l'école a surtout besoin c'est de l'encadrement, particulièrement des assistants d'éducation. 

    C'est  patent dans les collèges. Sous l'impulsion de François Fillon à l'époque où il était ministre de l'Éducation, les chefs d'établissement ont enfin obtenu de pouvoir les recruter eux-mêmes. Je ne comprends pas pourquoi dans les écoles primaires (en tout cas à Paris) c'est la mairie qui impose ses personnels, quel que soit leur niveau d'incompétence.

    Pour rendre ce métier un minimum attractif, il faut aussi prévoir une évolution de carrière, c'est à dire des augmentations de salaire au fil du temps , ainsi que la possibilité de primes de la part du chef d'établissement ou du directeur.

    Si les écoles ont certainement besoin de classes réduites, je pense que les collèges, eux, peuvent fonctionner avec des effectifs relativement élevés à condition d'avoir un encadrement capable de prendre en charge tous les éléments perturbateurs dans chaque classe. Ce sont généralement eux qui mobilisent 50 à 60% de l'attention et de l'énergie des enseignants. Dès 2007, Bayrou avait estimé qu'en les retirant de chaque classe, on parviendrait assez aisément à assainir le climat dans les collèges. Dans les écoles primaires, ils sont sans doute bien moins à vraiment empêcher le fonctionnement des cours.

    Les assistants d'éducation n'ont par ailleurs pas vocation à servir de surveillants seulement mais peuvent très certainement assurer des suivis indidualisés, animer des ateliers ou exercer encore d'autres fonctions et ce, tout cela grâce à la richesse et à la diversité de leurs parcours.

    Outre les assistants, il faudrait idéalement pouvoir introduire des orthophonistes dans les écoles primaires tant les troubles du langage semblent s'étendre comme une tâche d'huile dans notre société, et prévoir des plages de présence des psychologues scolaires bien plus importantes dans chaque établissement. Cela suppose de faire évidemment du recrutement.

    Au final, ce n'est donc pas tant sur le nombre d'enseignants que je ferais porter l'effort, mais sur l'encadrement. Je note que c'est d'ailleurs la recette principale des établissement privés et c'est ce qui fait leur force.

  • Une marque France pour l'étranger

    J'avoue que je ne vois guère l'intérêt du dernier projet gouvernemental sur la fabrication française. Il existe déjà deux labels de fabrication, le «made in France» qui garantit 35% de la valeur ajoutée réalisée en France et le «France Origine Garantie» qui en assure 50% et plus.

    Rajouter un troisième label ? Encore le goût bien français pour la multiplication des sigles et des labels...

    Ce serait bien plus pertinent de songer à une déclinaison internationale des labels existant primo, et, secundo, bien plus important de développer le goût de la fabrication française sur notre propre sol.

    Même si Robert Rochefort, un eurodéputé MoDem, s'est réjoui de cette initiative, il a fort perspicacement observé que l'enjeu principal se situe d'abord sur notre marché intérieur. Il se trouve que j'ai lu son livre "Produire en France" et qu'il y dit fort justement que des segments entiers de produits ont disparu de notre pays alors qu'il n'existe pas de raison, en termes de coûts, pour qu'elles n'y figurent pas.

    Sur le fond, l'intention est bonne, mais j'attends des initiatives plus fortes d'autant qu'il y a urgence. 

    J'ajoute qu'un tel projet a vocation à s'articuler à une réflexion globale et européenne sur les productions locales et les circuits de distribution courts.

    Sans verser dans l'autarcie, un pays se porte d'autant mieux qu'il est soit capable de produire lui-même ce qu'il consomme, soit capable de l'échanger contre les principaux segments de sa production.

  • Pauvres, musée, enfants Roms et rhétorique gaucho-bobo.

    La boboïtude bien pensante va pouvoir à nouveau s'émouvoir : pensez-vous, Jean-Charles, on a vidé des pauvres du Musée d'Orsay ! Quelle honte !

    On a là l'archétype de la dialectique bobo qui consiste à associer une cause imaginaire à une cause réelle pour faire pleurer dans les chaumières. En logique, on appelle ça un sophisme.

    Une famille pauvre et sentant mauvais est rentrée au Musée d'Orsay. L'odeur étant sans doute insupportable par défaut d'hygiène on les a priés de rebrousser chemin. La cause de leur éviction est évidemment le défaut d'hygiène, pas la pauvreté. Mais par un sophisme qu'affectionnent les bobos et la sphère médiatique bien-pensante, la famille est devenue l'objet d'une discrimination sociale.

    Sur le fond, l'éducateur qui suit cette famille avait plutôt fait du bon boulot en parvenant à la convaincre de venir dans un musée, mais il ne suffit pas de donner le goût de la culture ; il faut avant toutes choses donner les codes sociaux et une élémentaire propreté en est l'un des piliers.

    Dans le même registre, bobos et gauchos de toutes sortes ont entonné le chant de la discrimination injuste parce que des enfants Roms s'étaient retrouvés à suivre des cours dans un commissariat.

    Primo, dans une petite ville, on ne peut intégrer sans coup férir plus d'une trentaine de petits dans des écoles qui n'ont pas la structure et le nombre d'enseignants nécessaires pour que cela soit possible.

    Secundo, le commissariat en question est en fait une annexe récupérée sur une ancienne école. Le choix de l'élue locale était donc particulièrement perspicace. Mais le landernau médiatico-politique a préféré hurler au loup avant de savoir : c'étaient des Roms alors forcément, ils avaient été discriminés.

    Ah : et puis on avait prononcé le mot sacré qui fait pleurer dans les chaumières bobos. C'étaient des enfants et le commissariat, c'était la police. Il y avait donc un affrontement entre les forces du bien (enfants, innoncence, roms discriminés) et celles du mal (commissariat, police, répression et tout ça, quoi...).

    Vous voyez, c'est pas compliqué la rhétorique gaucho-bobo...

  • Tu fais quoi François ?

    Je ne comprends pas Bayrou depuis peu : après une présidentielle dans laquelle il avait eu l'intelligence de remuer des thèmes essentiels, depuis son vote pour François Hollande, le voilà devenu insipide.

    Il avait fait des filières courtes et du made in France son principal thème de campagne, mais depuis, il ne dit plus rien ou, du moins, plus rien d'intéressant sur le sujet.

    Le voilà réduit au rôle d'un simple commentateur de l'actualité distribuant les bons points çà et là. Plus une propositon, pas d'idées nouvelles, toute forme de critique décapante étant passée à la trappe.

    Bon sang, remue-toi, François : le MoDem se meurt dans une soporifique langueur, électro-encéphalogramme bientôt plat.

    Il y en a pourtant des choses à dire : j'attendais Bayrou sur la fiscalité, sur le capital-risque, sur la folie normative des cadres juridiques français qui étouffe toute initiative, sur l'Europe avec autre chose que des déclarations d'intention (du genre, l'Europe est dans notre code génétique : il ne suffit pas de le dire, il faut le prouver avec des propositons décapantes). 

    Au lieu de cela, le voilà à donner l'accolade à Peillon l'incapable sur les rythmes scolaires.

    Du côté de la base militante du MoDem, c'est pire que tout : des débats sans fin et parfaitement inutiles sur les relations avec l'UDI et le PS,  un désintérêt à peu près total pour l'analyse et la recherche d'idées. Le fade projet humaniste sert de petit livre rouge.

    Bref, tout part à vau l'eau, on est à la dérive. Tout se délite. Je n'aime pas tirer sur l'ambulance, mais parfois, il vaut mieux enclencher la sirène d'alarme quand tous les voyants sont au rouge.

    Je n'ai vu et entendu d'intéressant au MoDem depuis quelques mois que l'action de Marielle (de Sarnez). Pour le reste...

    Bref, Bayrou devrait cesser de consater que la gauche a fait du chemin et songer à poursuivre le sien. 

    Je l'ai dit, la Présidentielle avait ouvert des voies nouvelles, Bayrou s'était montré une fois de plus un éclaireur : j'aimerais qu'il le reste.

  • Un couple normal c'est avant tout un couple aimant, pour un enfant.

    Je le dis clairement, je ne fais pas partie de ceux qui éprouvent des préventions à l'idée que des homosexuels adoptent des enfants.

    Au fond, ce qui compte, je le redis, c'est l'amour que l'on porte à son enfant. Une fois qu'un enfant est né, il est là, et peu importe les circonstances de sa naissance tant qu'elles ne sont pas dramatiques. PMA et GPA sont de ce point de vue de faux problèmes. 

    C'est quoi un couple normal ? La lie de l'humanité qui a servi de parents à la malheureuse petite Typhaine était censée constituer un couple "normal". Un père, une mère. Je ne cherche pas à instrumentaliser cette terrible histoire pour faire valoir un point de vue militant : sur ce sujet, j'en suis très loin. J'en suis simplement au constat brut.

    Ce qui compte, c'est quoi, pour un enfant ? Un homme, une femme ? Non. Ce qui compte, c'est quel homme, quelle femme. Voilà ce qui compte. Alors, par extension, ce qui compte, ce sont deux hommes ou deux femmes ? Non. Quels hommes ou quelles femmes, voilà ce qui compte.

    Je cite souvent Maria Montessori, philosophe et pédagogue, aristotélicienne catholique, comme l'une des influences les plus prégnantes pour ce qui concerne ma propre vision des enfants.

    Elle dit souvent que les enfants n'appartiennent pas aux adultes mais que c'est Dieu, d'une certaine manière, qui nous confie ces êtres exceptionnels avec comme mission de créer les conditions optimales pour qu'ils accomplissent la fin mystérieuse que chacun d'entre eux porte en soi. Elle appelle embryon spirituel le départ de ce fabuleux projet psychique. Élever un enfant est donc un honneur et une grande grâce que Dieu nous fait. Alors pourquoi Dieu ne le ferait-il pas aussi  à deux hommes ou deux femmes, cet honneur ? Qui peut d'ailleurs dire quels sont Ses desseins ?

    Au fond, le mariage, l'adoption, tout cela, est-ce bien important ? Si les gens sont heureux de cette manière, quel droit aurions-nous de leur interdire de bonheur-là ?

    Bref, j'étais déjà favorable à l'adoption par des homosexuels, pas contre le mariage homo, et, bien réfléchi, pour achever le parcours, pas contre la PMA et même la GPA sous réserve qu'elle ne devienne pas un trafic rémunéré.

    Sur la GPA, je pense qu'il faut juste laisser le choix à la mère porteuse de se rétracter et de maintenir des liens avec l'enfant qu'elle a porté si elle change d'avis. J'entends par là que la loi doit prévoir de lier le couple et la femme qui porte l'enfant de manière à ce que jamais l'une des parties ne risque d'être lésée à 100%.

    Bref, il y a des sujets qui méritent que l'on s'y oppose et d'autres vraiment pas. Le mariage homo, l'adoption par des homos ne sont pas des projets qui méritent qu'on les combatte.

    En libéral qui ne s'ignore pas je dirais simplement que chacun peut bien vivre sa vie comme il l'entend tant qu'il ne lèse personne.

    Quant à l'Église, même si je déplore la manière dont les activistes l'ont poussée régulièrement à bout, si elle ne veut pas du mariage homosexuel, eh bien il lui suffit de ne pas le prononcer : après tout, ce sont bien les prêtres qui fixent le sacrement qu'ils exécutent ou non.

    Redde Ecclesiae Ecclesiae est et Rei publicae Rei publicae est...

  • L'Europe sans les Britanniques est-ce encore l'Europe ?

    Cameron essaie de pousser le Royaume-Uni à sortir de l'Union européenne. Je ne puis que le déplorer et je me demande où sont les libdems eux qui étaient censés être les plus europhiles des Anglais.

    J'ai trouvé la sortie de Jacques Delors maladroite pour ne pas dire stupide : cet homme-là réagit en eurocrate bruxellois en invitant nos amis anglais à s'écarter du destin européen commun.

    Il y a en France une sorte de syndrome de Jeanne d'Arc que l'espèce de lumpen-intellectuariat qui nous sert de prêt-à-penser ne parvient pas à dépasser. A témoin le sondage imbécile que le Parisien vient s'empresser de mettre en ligne.

    On trouve pêle-mêle parmi les abrutis qui ont répondu tête baissée sans réfléchir, j'imagine, une coalition hétéroclite de traumatisés divers : souverainistes nostalgiques de la grandeur de la France, gaucho-marxistes ennemis déclarés de la mère-patrie du libéralisme et imbéciles ordinaires de toute sorte. Dans leurs inconscients il y a pêle-même Jeanne d'Arc, Napoléon, Trafalgar et la flotte de Toulon en plein régime pétainiste.

    Je ne dirais pas que les Français sont anglophobes, mais il y a chez nous une sorte de jeu crétin qui consiste à faire comme si...

    Pourtant, les faits, eux sont là : depuis plus d'un siècle les Anglais ont été nos alliés fidèles : nous avons combattu ensemble en 1914, en 1939, à Suez, et plus récemment en Libye. Sans eux, la France n'aurait pas la voix qui est la sienne au Conseil de Sécurité et le Général de Gaulle n'aurait pas été reconnu par le monde entier.

    Les Anglais sont nos amis. Bien sûr, leur manière de penser n'est pas la nôtre, leur civilisation est différente, mais dans la difficulté, ils sont là depuis plus de cent ans.

    Il faut convaincre les Anglais de rester avec nous. On célèbre le couple franco-allemand mais dans les faits, si l'on considère les valeurs qui sont lmes nôtres, les Allemands dévient constamment de nos principes sur tous les sujets internationaux ou presque.

    Au fond, nous pouvons bâtir une Europe économique avec les Allemands mais pas une Europe politique. 

    Avec les Anglais, c'est exactement l'inverse : nous pouvons bâtir une Europe politique avec eux mais pas économique.

    Nous ne devrions pas considérer avec néglicence la menace de Cameron.

    Accessoirement, pour ce qui me concerne, je serais fort inquiet d'une telle évolution : si jamais les Britanniques sortent de l'Europe, l'ADLE volera en éclats au Parlement européen.

    Attendons de voir ce qu'en disent les Anglais eux-mêmes : je ne doute pas que mon homologue britannique hérétique réagira à la proposition de Cameron.

  • Rythmes scolaires : Bayrou devrait se poser quelques questions...

    Il est rare que je m'oppose radicalement à Bayrou sur les idées, mais aujourd'hui, clairement, je ne saurais en aucun cas le suivre quant à ses assertions.

    Contrairement à ce qu'il dit la réforme voulue par Peillon n'est pas un retour à la situation antérieure. Moi, je suis Parisien et je sais tout de même de quoi je parle. Auparavant, les écoliers venaient en classe en alternance 4 ou 5 jours par semaines. Un samedi sur deux était consacré à l'animation pédagogique pour les enseignants ou pour la réception des parents, l'autre à la classe.

    Là, il s'agit d'envoyer les enfants à l'école tous les mercredis et pour les enseignants, leurs animations pédagogiques se dérouleront les mercredis après-midi. Ils sont perdants sur tous les fronts.

    Peillon et Delanoë qui n'a de préoccupation que sa clientèle boboïsée et/ou fonctionnarisée ont déplacé le curseur au mercredi. Plus de coupure dans la semaine pour les enfants alors qu'ils fatiguent, particulièrement en hiver. Je ne sais pas d'où les chronobiologiconnards tirent leurs abracabantesques études mais moi, je ne crois que ce que je vois, comme l'aristotélicien Thomas d'Aquin, et je constate que mes enfants sont fatigués en milieu de semaine. Et je ne suis pas seul à faire ce constat. Sondées il y a un an, 55% des familles étaient d'ailleurs opposées à cette modification. Après, il y a aussi celles qui escomptent user de l'école pour remplacer garderies et centres périscolaires car l'école, elle, est gratuite. Si ces familles ont des problèmes de garde, elles doivent faire pression sur leurs municipalités pour obtenir davantage de moyens dans ce domaine, pas faire peser sur l'école et sur toutes les autres familles leurs tracas.

    Moins d'heures de cours dans la journée, c'est du pipeau. L'argument de Bayrou ne tient pas. Dans la réalité, les enfants repartiront aux mêmes heures des écoles. L'argument ne tient pas.

    Au passage, à Paris, Delanoë escompte bien réaliser de jolies économies sur le dos des enseignants car il va économiser le mercredi matin en animation périscolaire et il n'est pas question d'en ajouter à partir de 16h00.

    Bayrou accuse ni plus ni moins les 90% d'enseignants qui sont furieux de conservatisme. Je n'ai pas été habitué à un telle légèreté de cet homme. 90% c'est une somme. Ce n'est pas un quart, un demi, c'est une majorité écrasante. Je l'invite à prendre connaissance des véritables causes de cette grève. Contrairement à nombre d'individus qui se croient malins, j'ai pris le temps de discuter avec les instituteurs et institutrices de mes enfants...

    J'ai bien noté que le programme du MoDem comportait les mêmes billevisées que celui des Socialistes et de la droite, tous d'accord pour marcher dans les pas des dernières pédagogolâtries en cours. Il est drôlatique au possible de voir SOS Éducation emboîter le pas avec entrain aux pédagogols sur le sujet. Je les observe à jouer les parangons de vertu depuis plusieurs années. Dans la réalité, ils sont comme les autres s'ils ne sont pires.

    Je ne comprends pas que Bayrou, comme tant d'autre, s'obstine à vouloir agir sur la forme. On a procédé depuis 40 ans à toutes sortes de moutures et de boutures plus folles et contradictoires les unes que les autres dans l'Éducation Nationale sans jamais infléchir le cours de son déclin.

    Bref, quant il y a 90% d'enseignants qui se mettent en grève, surtout dans une académie comme celle de Paris qui est de moeurs plutôt tranquilles dans ce domaine, il y a tout de même anguille sous roche, non ? 90% de cons, ça fait beaucoup pour une seule profession et autant de gens...Bayrou devrait méditer là-dessus. A bon entendeur, salut...

  • Le recrutement des enseignants tourne à la catastrophe...

    J'ai à de nombreuses reprises ici expliqué que les mesures successives prises par Châtel puis par Peillon allaient provoquer un effondrement du recrutement des enseignants. Bingo. Cette année, c'est encore pire que l'an dernier. Les crétins imbéciles qui ont imposé la masterisation pour devenir enseignant dans le primaire et le secondaire puis qui ont durci considérablement les conditions d'exercice en début de carrière tout en bloquant l'évolution des salaires en milieu de carrière sont comptables à 100% de cette catastrophe.

    Et le pire est à venir : il faut bien comprendre qu'il y a pénurie d'enseignants en pleine crise. Que la situation économique s'améliore et cela tournera au drame. Les connards qui continuent à cracher sur les avantages des profs n'auront plus qu'à venir prendre leur place.

    Le bilan de la dernière session laisse rêveur :

    Les lettres classiques et les mathématiques, ce qui fut autrefois le sel des humanités, vont disparaître faute de combattants à ce rythme.

    108 admissibles pour 200 postes pour les premières et 1326 admissibles pour 1210 postes pour les secondes. En langue espagnole 446 admissibles pour 340 postes, en sciences économique et sociale 200 admissibles pour 130 postes, en lettres modernes, 1139 admissibles pour 1000 postes, j'arrête là le jeu de massacre.

    Et Peillon trouve le temps de pourrir la situation avec des débats aussi périphériques que vains tels que les rythmes scolaires. L'armée de pédagogols de toutes sortes qui pollue l'Éducation Nationale depuis 30 ans a parachevé son oeuvre de destruction à commencer par la FCPE censée représenter l'intérêt des parents d'élèves mais qui n'a cessé de conspirer contre le savoir et la pensée.

    J'avoue ma très grande inquiétude pour ma dernière : qui seront ses enseignants quand elle mettra à son tour les pieds dans le collège de secteur ? Des récidivistes de l'échec aux concours recrutés au rabais ? Des vacataires ignorants et incompétents ? Des immigrés d'Afrique ou d'Asie sans doute mathématiciens confirmés mais n'alignant pas trois mots de français dans une langue correcte ?

    Bref, un interlope prolétariat de l'éducation bien incapable d'assurer sa mission mais déjà présent à de nombreux étages dans un certain nombre d'établissements scolaires ?

    A Paris, demain, les professeurs des écoles sont à près de 85% en grève. J'ai expliqué pourquoi il y a quelques jours. Les syndicats enseignants sont évidemment largement responsables de cette situation : par antisarkozysme, habitués à être la plus vulgaire des courroies de transmission du PS, eux-mêmes englués jusqu'au cou dans la pédagogolâtrie, souvent juges et parties (nombre de profs syndicalistes sont membres du PS et tiennent les postes à responsabilité de la FCPE) ils n'ont jamais eu le cran ni l'honnêteté de convenir que Peillon égalait Châtel en nullité.

    Et autour de cela, il y a tous les connards de journalistes qui servent la même soupe sur l'enseignement depuis de longues années. On les retrouve à peu près partout, de l'express au parisien, toujours avec des intentions pernicieuses dont l'objet est de monter l'opinion contre les enseignants. Il suffit de considérer la question posée au Parisien, par exemple : Rythmes scolaires, comprenez-vous la grève des enseignants ? Ben moi oui, mais pas les 85% de crétins qui ont répondu le contraire, manifestement.

     Quant à l'Express, bel étalage de malhonnêteté crasse : faire semblant de croire que la réforme de Peillon correspond à ce que demandaient les enseignants c'est vraiment les prendre pour des cons. Comme je l'ai dit, les syndicats enseignants représentent en réalité l'idéologie en vogue au PS et rien d'autre.

    Le tableau ne serait toutefois pas complet si je ne finissais pas par charger les enseignants eux-mêmes : ce sont qui les imbéciles qui votent aveuglément pour la gauche et tiennent constamment des discours sirupeux sur toutes les propositions socialistes ?

    Au fond, les enseignants méritent ce qu'il leur arrive de la même manière que les Américains se sont pris un jour un 11 septembre 2001 à force de soutenir aveuglément les islamistes sans voir toute la haine que ces derniers leur vouaient.

    Mais au final, ceux qui vont payer les pots cassés, ce seront nos enfants dont les pédagogols invoquent à tout va l'intérêt supérieur dès que l'on met le doigt sur leurs dogmatismes et leurs contradictions.

  • Échelle européenne : Marielle de Sarnez propulse le made in France

    L'idée de procéder à un marquage d'origine des produits vendus en Europe existe au Parlement Européen depuis 2010 mais elle figurait déjà dans le programme de l'ADLE, le groupe du MoDem, pour la période 2009-2014. François Bayrou en a finalement développé une version locale pendant la campagne présidentielle puisque sa proposition ne reposait pas sur des barrières protectionnistes mais sur l'information et l'action des consommateurs.

    581821186.2.jpgMarielle de Sarnez, eurodéputée du MoDem, agitait de son côté des idées similaires depuis longtemps d'autant que de 2004 à 2009 elle intervenait dans la commission Commerce International de l'ADLE.

    Le MoDem, de son côté va plus loin que la proposition originelle de l'ADLE puis du Parlement. Il ne s'agit plus de marquer seulement les produits de terroir mais tous les produits sans exception. C'est une idée qui fait son chemin au sein du Parlement européen.

    Dès 2010, le Parlement européen a appelé à la mise en œuvre rapide d’un instrument de marquage de l’origine des produits importés des pays tiers. Mais la proposition de règlement est inexplicablement bloquée au Conseil depuis deux ans et la Commission, organisme bureaucratique sans aucune légitimité élective, a pris la décision de retirer de sa propre initiative le projet existant et de bloquer la procédure législative.

    Marielle a donc pris la tête d'une fronde à Strasbourg : elle est à l'origine d'une résolution exigeant donc de la Commission qu'elle revienne sur sa décision.

    Coup d'éclat réussi : la résolution a été adoptée à une très large majorité par le Parlement réuni en session plénière il y a quelques jours.

    Comme l'exprime très justement Marielle « Il n’est pas admissible que la Commission retire sans justification son projet de règlement sur l’indication du pays d’origine de certains produits importés de pays tiers sans remettre sur la table une proposition alternative conforme aux règles de l’OMC. La Commission comme le Conseil doivent comprendre que l’Union européenne ne peut pas se permettre d’être frileuse en matière de marquage d’origine alors même que d’autres puissances commerciales comme les États-Unis, le Canada, le Brésil ou encore la Chine disposent déjà de cet instrument efficace. Cette avancée est nécessaire pour l’Europe, pour améliorer la compétitivité de nos entreprises, assurer enfin une concurrence loyale et garantir la protection de nos consommateurs ».

    Voilà, bien agi et bien dit...