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Le recrutement des enseignants tourne à la catastrophe...

J'ai à de nombreuses reprises ici expliqué que les mesures successives prises par Châtel puis par Peillon allaient provoquer un effondrement du recrutement des enseignants. Bingo. Cette année, c'est encore pire que l'an dernier. Les crétins imbéciles qui ont imposé la masterisation pour devenir enseignant dans le primaire et le secondaire puis qui ont durci considérablement les conditions d'exercice en début de carrière tout en bloquant l'évolution des salaires en milieu de carrière sont comptables à 100% de cette catastrophe.

Et le pire est à venir : il faut bien comprendre qu'il y a pénurie d'enseignants en pleine crise. Que la situation économique s'améliore et cela tournera au drame. Les connards qui continuent à cracher sur les avantages des profs n'auront plus qu'à venir prendre leur place.

Le bilan de la dernière session laisse rêveur :

Les lettres classiques et les mathématiques, ce qui fut autrefois le sel des humanités, vont disparaître faute de combattants à ce rythme.

108 admissibles pour 200 postes pour les premières et 1326 admissibles pour 1210 postes pour les secondes. En langue espagnole 446 admissibles pour 340 postes, en sciences économique et sociale 200 admissibles pour 130 postes, en lettres modernes, 1139 admissibles pour 1000 postes, j'arrête là le jeu de massacre.

Et Peillon trouve le temps de pourrir la situation avec des débats aussi périphériques que vains tels que les rythmes scolaires. L'armée de pédagogols de toutes sortes qui pollue l'Éducation Nationale depuis 30 ans a parachevé son oeuvre de destruction à commencer par la FCPE censée représenter l'intérêt des parents d'élèves mais qui n'a cessé de conspirer contre le savoir et la pensée.

J'avoue ma très grande inquiétude pour ma dernière : qui seront ses enseignants quand elle mettra à son tour les pieds dans le collège de secteur ? Des récidivistes de l'échec aux concours recrutés au rabais ? Des vacataires ignorants et incompétents ? Des immigrés d'Afrique ou d'Asie sans doute mathématiciens confirmés mais n'alignant pas trois mots de français dans une langue correcte ?

Bref, un interlope prolétariat de l'éducation bien incapable d'assurer sa mission mais déjà présent à de nombreux étages dans un certain nombre d'établissements scolaires ?

A Paris, demain, les professeurs des écoles sont à près de 85% en grève. J'ai expliqué pourquoi il y a quelques jours. Les syndicats enseignants sont évidemment largement responsables de cette situation : par antisarkozysme, habitués à être la plus vulgaire des courroies de transmission du PS, eux-mêmes englués jusqu'au cou dans la pédagogolâtrie, souvent juges et parties (nombre de profs syndicalistes sont membres du PS et tiennent les postes à responsabilité de la FCPE) ils n'ont jamais eu le cran ni l'honnêteté de convenir que Peillon égalait Châtel en nullité.

Et autour de cela, il y a tous les connards de journalistes qui servent la même soupe sur l'enseignement depuis de longues années. On les retrouve à peu près partout, de l'express au parisien, toujours avec des intentions pernicieuses dont l'objet est de monter l'opinion contre les enseignants. Il suffit de considérer la question posée au Parisien, par exemple : Rythmes scolaires, comprenez-vous la grève des enseignants ? Ben moi oui, mais pas les 85% de crétins qui ont répondu le contraire, manifestement.

 Quant à l'Express, bel étalage de malhonnêteté crasse : faire semblant de croire que la réforme de Peillon correspond à ce que demandaient les enseignants c'est vraiment les prendre pour des cons. Comme je l'ai dit, les syndicats enseignants représentent en réalité l'idéologie en vogue au PS et rien d'autre.

Le tableau ne serait toutefois pas complet si je ne finissais pas par charger les enseignants eux-mêmes : ce sont qui les imbéciles qui votent aveuglément pour la gauche et tiennent constamment des discours sirupeux sur toutes les propositions socialistes ?

Au fond, les enseignants méritent ce qu'il leur arrive de la même manière que les Américains se sont pris un jour un 11 septembre 2001 à force de soutenir aveuglément les islamistes sans voir toute la haine que ces derniers leur vouaient.

Mais au final, ceux qui vont payer les pots cassés, ce seront nos enfants dont les pédagogols invoquent à tout va l'intérêt supérieur dès que l'on met le doigt sur leurs dogmatismes et leurs contradictions.

Commentaires

  • moi je suis partagée entre le fait que la réforme Peillon est pleine de pièges et le fait que les enseignants ne se mettent en grève QUE parce qu'ils vont travailler une demi journée de plus.

    par ailleurs,
    une collègue vient de m'envoyer ça:
    http://www.charmeux.fr/ecolematernelle.html
    c'est exactement le contraire absolu de la réalité.
    et il y a des enseignants -de droite, en plus!!- qui sont 100% d'accord avec ça.
    verbiage pour démontrer l'absurde.
    comme si les parents n'étaient pas aptes à élever leurs enfants depuis le début de l'humanité entre 0 et 5 ans!
    comme si depuis 40 ans que 90% des enfants sont scolarisés en France dès 3 ans, le niveau avait augmenté.
    comme si les instits d'avant qui n'avaient que le certificat d'études n'obtenaient pas de meilleurs résultats.

    la situation est grave parce que les enseignants ont été passés dans des moules successifs qui les ont rendus incapables de réfléchir par eux mêmes.

    à mes yeux, pour le moment, la seule solution serait que le système s'écroule et qu'il soit remplacé par des écoles hors contrat.

    preuve est faite que ça coûte moins cher, que ça stresse moins les enseignants ET les enfants, et que le niveau y est meilleur.

    et il existe (renseigne toi) des aides au financement pour les personnes qui ne peuvent pas payer entièrement, via une association.

    moi, là, si j'avais un gamin de moins de 12 ans, je ferais ce choix, quitte à manger du riz tous les jours.

  • @do
    Je ne comprends pas que tu fasses ce procès permanent aux profs : ils ont bien raison de ne pas se laisser faire. Dans quel métier accepte-t-on de travailler plus sans contrepartie sur un ordre hautain pour se voir méprisé davantage encore ?
    Et pour ma part, comme parent, je suis furieux du retour de ce 5ème jour à l'école, y compris maternelle, a fortiori le mercredi.
    Cela dit, à propos de ce que tu dis sur les écoles hors contrat, je ne suis pas loin de penser pareil que toi...

  • @Françoise
    Bien noté, j'ai fait la correction, merci !

  • Personnellement, je pense que c'est le moment d'acheter des actions d'école privées avec ou hors contrat.


    Je l'ai déjà raconté ici : mon dernier fils a fait sa scolarité au collège Stanislas. En Teminale S, sur une classe de 34 élèves (là où des profs classiques viendraient pleurer à la surcharge); il y a eu 17 mentions TB, 14 mentions B et 4 mentions AB. La réalité n'est pas que le niveau s'effondre, mais que les inégalités se creusent. Tandis que l'école publique fait naufrage, l'école privée accumule les résultats (je parle globalement : inutile de venir me sortir les contre-exemples de Louis-le-Grand, d'Henri IV, de Victor Duruy, de Fermat ou de Masséna...). D'ailleurs, regardez donc où nos députés et ministres, de droite comme de gauche, envoient leurs mômes...

  • Oups... Pas 4 mentions AB ; 3 ! J'ai échappé de peu à des commentaires acerbes ! ;-)

  • Bonjour l'Hérétique.
    De mon point de vue, il ne s'agit pas que d'une question financière.
    Le métier a été fortement dégradé.
    Personnellement, j'ai été professeur et j'en garde un très mauvais souvenir.
    Je hais aujourd'hui le système éducation nationale, et en particulier le rectorat de Créteil.
    Ce système fait pour moi deux victimes: Les professeurs et les élèves.

    Je suis aussi d'accord avec vous sur un point: il y a une guerre de l'éducation nationale contre le savoir.
    Aujourd'hui, être prof, c'est se faire cracher dessus ou être animateur.

    D'ailleurs, en complément de votre billet, j'aborde la question des mathématiques par le théorème de Pythagore.

    http://philippegibault.wordpress.com/2013/01/22/enseignons-serieusement-le-theoreme-de-pythogore/

  • Bonjour,
    Je tiens aussi à dire que beaucoup de ces cadres et syndicats qui servent de courroie entre l'école et le gouv. sont farouchement opposés à la scolarisation des enfants en situation de handicap, et particulièrement pour les autistes, alors que les enseignants de terrain sont demandeurs de formations en ce sens.

    Ces syndicats ont en effet la mainmise sur nos dirigeants, et ceci est une des raisons pour laquelle la France est la honte du monde dans sa politique de scolarisation des élèves à besoins spécifiques.

    Ce n'est pas à la marge : presque tous nos enfants présenteront un jour ou l'autre au cours de la scolarité des besoins éducatifs particuliers. C'est dire que cette école-usine faite pour des robots est celle de l'échec.

    L'autre principale raison étant la mainmise sur ces élèves par le secteur médical, dont les pontes et les syndicats, là aussi ne veulent pas perdre la manne financière.

    Les deux parties sont absolument complices pour détruire nos enfants, s'enrichir pour les uns, se faciliter la vie pour les autres.

    Et vous voulez que dans un tel système, des gens de qualité aient envie d'y mettre les pieds ?

    Et ça fait des décennies que ça dure, que les gouvernements soient de droite ou de gauche...

  • Oula, l'EdNat l'a fâché cette fois-là le petit Hérétique :) !

    Je compatis et je comprends votre douleur même si j'aime bien 4,5 jours, j'me doute bien que c'est pas ca le coeur du problème.

    Je sortais moi-même d'école privée sous contrat il y a deux ans et je vadrouille désormais à la fac (la préoa c'est pas pour moi) et je ne peux que confirmer ce que dit C. Romain sur le niveau d'ensemble tout en pointant du doigt les restrictions débilement hautes pour devenir profs. En fac de Sciences, y'a beaucoup de futurs profs de maths/physique et ils apprennent des trucs qui... bah... ne leur serviront au mieux jamais au pire viendront prendre la place de choses plus importantes (comme la pédagogie, la vraie, celle qui fonctionne).
    Mais l'EdNat s'entête à creuser artificiellement ces inégalités. On assiste à deux modèles.
    Le modèle à l'américaine (enfin, le reste du monde quoi, mais la tuition américaine reste l'exemple typique) : nivellement par le haut des cursus mais coût prohibitif (si bien que sans bourse ou sans piston bah c'est foutu).
    Le modèle francais : nivellement par le bas mais coût relativement faible (y'a toujours des exceptions hein, on est d'accord).
    J'ai l'impression qu'il y a une course au modèle qui arrivera le plus vite à une société élitiste et fermée, excluant la plèbe mal éduquée et utilisable à souhaits (comme c'est un peu déjà le cas).

    (Et oui on peut sortir de Stan et terminer en fac haha.)

  • Education Nationale en 2013 ou comment dégouter un jeune qui a la vocation de s'occuper d'enfants (si si c'est rare mais ça existe encore)d'aller vers cette profession, instituteur ou professeur. La question des salaires n'est pas tant le problème. Le pire, ce sont tous les examens qu'il faut réussir, puis tous les diplomes à acquerir. Je ne suis pas d'accord quand on dit qu'autrefois, le certificat d'études des futurs instit. suffisait. Sans doute, mais le niveau du certificat ou du Brevet Supérieur, était bien égal voire supérieur au Bac ou à la Licence d'aujourd'hui. Pourquoi un Master pour être instit ? La France mourra de sa folie des diplômes. Il vaut mieux une "tête bien faite qu'une tête bien pleine". Et pendant ce temps nos enfants qui voudraient "embrasser" la carrière d'enseignant à cause de leurs qualités de pédagogue ou par vocation, n'y arrivent plus ou sont éliminés. La marche est trop haute, sans aide financière, sans piston, etc. Nos Ministres successifs ont accouché d'un monstre : l'Éducation Nationale actuelle :-(

  • Embaucher des prof c'est bien, mais est ce bien utile aujourd'hui. On se rend compte que l'éducation nationale est infoutu de savoir combien de prof elle a !!!! terrible non ?, et combien d'entre eux non pas d'affectation a attendre comme des cons des places ???? ça me parais complètement surréaliste de vouloir embaucher dans de telle condition.

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