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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 173

  • L'orthographe

    Pas moyen d'écrire une note sans coller une faute d'orthographe, au moins au premier jet. Désespérant. Si je ne rouvre pas mes notes, régulièrement, je les vois comporter des fautes, généralement d'accord, çà et là. Les fautes lexicales, c'est beaucoup plus rare. A vrai dire, très maigre consolation, je ne suis sans doute pas le seul. Tenez, prenez le site d'orthographe le plus relayé pour faire des dictées (que j'utilise abondamment pour entraîner mon aîné), ladictee.fr : jetez un oeil aux dictées de CM1, et, particulièrement, sur la correction du troisième texte sur les habits neufs de l'empereur (dictée n°19). Je vous le donne dans le mille, il y a une faute dans la correction..."et l'empereur voulu (!) la voir" à la place de "et l'empereur voulut la voir".

    Je me demande ce qu'il faut comme qualités exactement pour ne pas faire d'erreurs d'orthographe. J'ai l'impression que c'est une question d'attention portée au texte, d'observation et de continuité dans la tâche d'écriture. Lire énormément ne suffit pas. Cela permet peut-être d'assurer l'orthographe lexicale, mais pas l'orthographe grammaticale.

    En fait, j'ai l'impression qu'on écrit sans fautes un texte comme on range et nettoie bien une chambre, sans laisser de poussières sur le sol ni d'objets qui traîneraient en surface. Est-ce qu'il faut s'occuper du nettoyage chez soi tous les jours pour s'exercer ? C'est bien possible. Les processus mentaux en oeuvre pour assurer la correction de l'orthographe sont multiples. Il faut penser au moins intuitivement les relations justes entre les mots, de la même manière que l'oeil infaillible ajuste la taille de la boîte ou de l'objet à la place qui demeure dans l'étagère. Finalement, c'est une question de sens de l'observation.

    On écrit aussi quand on a une vision claire des acteurs que l'on met en scène. Qui agit, qui fait l'action, comment se caractérise-t-elle ? A ce moment-là, seulement, on peut appliquer le genre et le nombre.

    Après, la conscience claire des catégories grammaticales permet certainement d'éviter des confusions de nature entre les mots, et donc de désinences à appliquer.

    Enfin, la connaissance des conjugaisons parachève une orthographe sûre.

    Dans tous les cas de figure, ce sont, je le crois, à peu près toujours les mêmes fautes que l'on commet. C'est donc par l'entraînement régulier que l'on peut espérer acquérir les automatismes adéquats.

  • Ce qu'Al Qaeda cherche à détruire au Niger

    Michel Germaneau appartenait à une association humanitaire : Enmilal. L'objet principal de cette association est la scolarisation des enfants, et, autant que faire se peut, des petites filles.enmilal.jpg

    Il me semble que la photo est éloquente.

    J'espère qu'elle pourra inspirer d'éventuels soutiens et/ou admirateurs en herbe de cette mouvance qui résideraient en France.

    L'école comporte cinq pièces, deux douches et des toilettes ainsi que deux grandes salles (une pour la classe, une pour le dortoir), une pièce pour l'instituteur, une pour la cuisine et une pour le stockage des denrées alimentaires. Elle est équipée d'un tableau, de matériel de cuisine, de mobilier de dortoir et de bureaux bancs réalisés par le centre d'handicapés d'Agadez (malheureusement détruit par des inondations en août 2009).

    Enmilal a un projet global pour le village où elle intervient. Outre la réparation du dispensaire endommagé par des intempéries, elle projette à court-terme de mettre en place du micro-crédit pour les familles les plus pauvres (achat d'animaux puis remboursement par les premières naissances), de construire un nouveau puits et de développer un jardin potager pour l'école.

    A moyen terme, elle voudrait doter le village de panneaux solaires suffisants pour alimenter un réfrigérateur capable de conserver des médicaments puis construire un local qui servirait de banque céréalière pour organiser la production.

    Un vrai projet de développement économique en terre touarègue en somme. Vogue haleine qui vient de réaliser un billet remarquable sur une petite histoire du terrorisme voudrait se garder de tout jugement moral en s'attachant à ne considérer que le résultat final des actions terroristes au regard de celui d'une guerre conventionnelle. Depuis l'Éthique d'Aristote, on intègre désormais un paramètre d'intentionnalité pour juger du caractère criminel ou non de telle ou telle action. La guerre fait plus de morts, plus de destructions, sans aucun doute, mais, en dehors des guerres terroristes, elle ne vise pas spécifiquement des écoles ou des hôpitaux. Le terrorisme est une marque distinctive qui s'applique à un ensemble d'actions. Ce n'est pas une guerre en tant que telle, mais une catégorie logique,  de type caractéristique, qui peut, le cas échéant, qualifier une guerre. La comparaison entre la guerre et le terrorisme revient donc, in fine, à comparer grammaticalement un nom et un adjectif, ce qui n'est pas cohérent.

  • Expulsion à la Courneuve : AUCUNE violence policière

    A la suite d'un billet de Corto, j'ai visualisé une vidéo amateur censée montrer des violences policières à a Courneuve. Le contexte est le suivant : des immigrés en situation irrégulière squattaient illégalement des locaux d'habitation. Des policiers les ont donc expulsé des lieux puisqu'ils refusaient de partir d'eux-même. Rien que de normal.

    Alors évidemment, il s'est trouvé une hyène pour filmer la scène en espérant le geste de trop qui avaliserait le célèbre slogan CRS/SS. Raté caramba. Pas un geste de trop dans cette opération.

    J'y ai vu en tout cas des individus hystériques poussant des hurlements pour tenter de faire croire à une expulsion brutale, au moins une femme avec un jeune enfant se laissant tomber sur celui-ci alors qu'elle est tirée par des policiers, mais pour ces derniers, je constate qu'ils ont procédé avec patience et douceur, sans aucune forme de brutalité. Au fait, la femme qui donne des coups de pied au CRS, à 2mn30, elle joue à quoi, alors qu'elle se rend tout de même compte qu'elle a son bébé sur le dos ? Il est cool, le CRS, en face, il se contente de lui répondre "frappe pas". Elle se roule dessus sans vergogne pour se débattre, et c'est un CRS qui vient in extremis récupérer l'enfant et le mettre à l'abri !

    Corto semble saisi et se demande comment on en est arrivé là. Arrivé où ? Des gens en situation irrégulière occupent des lieux illégalement. Ils refusent toute forme de négociation (d'ailleurs, je ne vois pas pourquoi les pouvoirs publics devraient négocier sur l'application de la loi). La force publique intervient avec beaucoup de réserve. Aucun incident n'est à déplorer, en dépit des résistances et de quelques provocations. Où est le problème ? Ah, un détail : la femme enceinte a par la suite été amenée à l'hôpital Avicenne de Bobigny, et, pour un temps limité, plusieurs familles ont été relogées dans des hôtels.

    Ah, si, un problème, j'en vois un : le titre de la vidéo et la vidéo elle-même, tous deux réalisés avec l'espoir de discréditer la police et toute régulation des occupations illégales et de l'immigration clandestine. On pourrait évidemment espérer que l'auteur ait voulu mettre en évidence la distorsion entre le titre et les faits, mais bon, ne rêvons, pas c'est optimiste. En tout cas, moi, personne ne me fera verser ne serait-ce qu'une demi-larme sur cette scène.


    Une expulsion à La Courneuve : des violences policières
    envoyé par toff48. - L'info internationale vidéo.

  • Cool avec le stress, les banques...

    Je me suis demandé ce que comportaient comme hypothèses basses le coup de stress que se sont infligées récemment 91 banques européennes. J'en sais désormais un peu plus grâce à l'excellent Cercle des Échos. Primo, le scénario ne prévoyait pas que comme en 2008, les banques ne se fissent plus confiance au point d'engendrer une grave crise de liquidités. Deuxio, aucune hypothèse de défaillance d'une dette souveraine ; non que les testeurs se soient dit qu'un état européen pouvait faillir, mais plutôt qu'ils se sont imaginés que le FMI ou la BCE y pourvoiraient d'une manière ou une autre, ce qui n'a rien d'une évidence. Tertio, les hypothèses de récession sont résolument "optimistes.

    Quelques autres nouvelles quelque peu inquiétantes figurent dans l'article de Mory Doré. Les accords de Bâle prévoyaient de resserrer la réglementation pour les banques. Or, j'apprends que les banques n'auront pas à tenir compte de la solvabilité de leurs filiales pour pour calculer leurs propres ratios...

    Bref, je comprends mieux que les marchés, généralement mieux informés que le citoyen ordinaire, soient demeurés de marbre...

    Le mieux, in fine, c'est encore de lire l'article, technique, il est vrai, du blogue que je cite en référence...

  • Petits hôpitaux et idées noires...

    Dans le programme politique du MoDem, la santé figure comme l'un des trois principaux biens supérieurs qui doivent être à tout prix préservés.  Or, je vois que Roselyne Bachelot, suivant évidemment le plan du gouvernement, prévoit la fermeture de plus de 50 blocs opératoires dans les petits hôpitaux.

    Cela me fait penser à une planche humoristique et morbide du dessinateur Franquin. On y voit un ministre guilleret s'extasiant de ses derniers achats d'armes. Tout à sa joie, il traverse la rue sans regarder et se fait renverser par une automobile. Hélas pour lui, les budgets des hôpitaux ont été sacrifiés et faute de bloc de réanimation, il décède.

    Je ne partage pas l'antimilitarisme souvent facile de Franquin, en revanche, le jour où un ministre se fera renverser dans une petite ville et qu'il n'y aura plus de bloc opératoire pour l'opérer d'urgence, il sera trop tard pour le regretter.

    Alors il y a certes un répit, puisque Roselyne Bachelot a pour l'instant reporté ces fermetures, mais l'objectif demeure, avec une démarche perverse : Nicolas Sarkozy a subtilement expliqué qu'on ne fermait pas les hôpitaux mais des services. Urgences pédiatriques de Saint-Vincent de Paul, à Paris, par exemple (c'est fait depuis avant-hier soir...). Oh, pour rendre compte des fermetures annoncées, c'est assez simple : tapez donc "fermeture hôpitaux" sur google blogs, c'est édifiant ! Les blogues de province, petits ou grands s'en font un écho saisissant. Mais, à votre avis, que se produit-il quand on a fermé le dernier service d'un hôpital ? Eh bien il ferme. A part cela, bien sûr, on ne ferme pas les hôpitaux...

    Les fanatiques de l'IFRAP s'en réjouissent ; avec des arguments pour le moins fallacieux, mais repris par le gouvernement, évidemment : il paraîtrait que le geste des chirurgiens serait moins sûr quand ils opèrent peu. Ah. Vive les rythmes stakhanovistes pour les chirurgiens, alors. C'est sûr qu'en multipliant les actes opératoires à des rythmes infernaux la sécurité des services de chirurgie va s'améliorer, c'est évident. Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre... L'autre argument, c'est de dire que les petits blocs ne peuvent suivre le progrès et deviennent dangereux. Ah. a) mieux vaut quelque chose que rien b) pour des actes "ordinaires" de chirurgie, le bloc laser ou l'IRM n'est peut-être pas non plus nécessaire...

    L'IFRAP analyse l'efficacité des politiques publiques depuis 1985, mais qui a songé à analyser l'efficacité de l'IFRAP, qui vit, au demeurant, pour une large part, du crédit d'impôts accordé par l'État, comme c'est le cas de toute association reconnue d'utilité publique ?...

    Un débat qui ne devrait pas manquer d'intéresser le blogueur Voguehaleine, que je sais très impliqué dans la préservation des services de santé.

  • Grenoble, la police fait son travail

    Je vois sur la Toile beaucoup d'internautes s'indigner de l'apparente absence de réaction de la force publique après les menaces qui pèsent sur des policiers de la BAC. L'ami hashtable, notamment, titre sur la peur panique de la place Beauvau. A sa place, je ne m'avancerais pas à une conclusion aussi hâtive.

    Éric Le Douaron, le nouveau préfet de l'Isère, est loin d'être un débutant. Ce n'est pas parce que la police ne fait rien de visible qu'elle n'agit pas. Il me semble, au contraire, que sa stratégie prudente n'est pas mauvaise. Pas de déclarations à l'emporte-pièces, pas de grands moulinets, mais de l'action. Je suis à peu près certain que pendant que la racaille s'imagine avoir flanqué la trouille à la force publique, dans l'ombre, le renseignement opère pour tenter d'identifier les auteurs des menaces.

    Mettre les familles en sécurité est une bonne chose. Ouf ! Enfin un chef de police qui ne considère pas ses troupes comme de la chair à canon.

    Sur le terrain, des choses se passent, avec des saisies d'armes. Ce qui compte, in fine, ce ne sont pas les déclarations de quelques voyous, mais l'issue des enquêtes. Ce serait un beau coup que d'attraper les auteurs des menaces et leur coller plusieurs années de prison pour menaces de mort aggravées. Patience, patience, pour une fois, les méthodes de ce super-préfet me donnent plutôt confiance.

    A gauche, on a une curieuse manière de relater l'histoire de Karim Boudouda, le braqueur d'un casino. Manifestement, il aura échappé à mon privilégié favori qu'un homme armé est un homme dangereux dès lors qu'il vient d'utiliser son arme (donc de menacer de mort) pour commettre un délit. Le privilégié fait comme si Karim Boudouda avait fait l'objet d'une exécution en bonne et due forme. Quelle confusion des genres ! Comment peut-on comparer la peine de mort et l'exercice de la protection des citoyens par la police ?! Non, Privilégié, dans des circonstances extrêmes comme celles-là, les forces de police doivent trancher. Un homme dangereux doit être arrêté à tout prix, sa vie en fût-elle le prix s'il n'y a pas d'autres solutions. Le respect de la loi demeure la meilleure des assurances-vie, je le maintiens.

    Bien sûr, il est malheureux que ce jeune homme ait payé de sa vie ses errements, et toute personne censée aurait souhaité une autre issue pour lui, et en fait, ce que je déplore à notre époque hyper-technologique, c'est notre incapacité à munir les forces de sécurité d'armes incapacitantes et/ou neutralisantes plutôt que d'armes létales. Les forces de police ne devraient pas être amenées à devoir opérer de tels choix. A défaut, il n'en reste pas moins que ce sont l'ordre et la sécurité des personnes qui doivent être privilégiés s'il y a danger mortel.

  • Vaccin contre l'hépatite B et sclérose en plaques

    Mon sentiment dans bien des choses de la vie, c'est de penser qu'il n'y a pas de fumée sans feu, même s'il convient d'analyser et d'interpréter correctement la prévalence du feu en question.

    GSK (un laboratoire pharmaceutique) vient d'être condamné à la suite d'un long procès de 10 années. Une adolescente qui avait reçu une injection d'Engerix B en 1997 (il s'agissait d'un rappel) avait alors développé une sclérose en plaques quelques mois après.

    Quand je pense au nombre de fois où les divers pédiatres et les médecins m'ont incité à faire vacciner mes enfants avec ce vaccin et à mes refus réitérés...J'ai bien eu raison. Sauf qu'une vraie connasse, et je pèse mes mots, a fait acheter à ma compagne un vaccin qui contenait la dose contre l'hépatite B pour ma petite dernière sans nous en informer. Je l'ai appris par la pédiatre suivante (dès le départ, je n'avais pas du tout aimé cette sale bonne femme). Vaccinée contre notre gré avec un vaccin controversé. J'ai vraiment eu la haine. Mais j'ai ses coordonnées à celle-là, et mieux vaut pour elle que jamais je n'aie de souci avec ma petite dernière.

    Ah, ça, pour nous dire des "mais non mais non mais non, intoxication, consultez les statistiques, pas de lien entre le vaccin et la sclérose en plaques", ils ont été forts les professionnels de santé.

    Ok, bon, je sais relativiser : le cas est peut-être rare. Il n'empêche qu'il est non-nul, et d'ailleurs, une étude de l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris a conclu en septembre 2008 à un risque faible.

    La sclérose en plaques est une horreur. Pas envie de faire prendre ce risque à mes enfants, moi, et pourtant, je ne rechigne pas à la vaccination en règle générale.

  • Et si, Sarkozy est mon président...

    Je viens de lire la dernière note d'Unhuman qui juge que la démocratie recule en France. Il conclut, tout comme Sarkofrance, que Nicolas Sarkozy n'est pas son président.

    Je m'étonne d'un tel déni de démocratie. Je ne me reconnais en quasiment rien dans l'action de Nicolas Sarkozy, mais pour moi, il va de soi qu'il représente la France et qu'il est bien le Président de la République française, mon président.

    Je ne comprends pas cette entreprise de diabolisation que je juge parfaitement idiote (désolé les gars, si je vous fonce dans le lard et je ne mâche pas mes mots, mais je ne suis vraiment pas d'accord avec vous). Sarkofrance a amorcé un mouvement de recul pour ne pas lui serrer la main. Ah. Ce ne serait pas un tantinet exagéré ? Si j'avais à rencontrer Nicolas Sarkozy, cela ne me poserait pas de problème de lui serrer la main. Rien là que de poli et républicain, à mon sens.

    Je ne comprends pas comment Sarkofrance qui admet que Nicolas Sarkozy a été démocratiquement élu et de manière incontestable lui dénie ce titre.

    J'ai du mal à comprendre certains reproches adressés à Nicolas Sarkozy : le Parlement agit comme une chambre d'enregistrement ? Ah ? Et c'est nouveau ? C'est tout de même un comble d'attaquer Sarkozy là-dessus. Vous auriez vu la tête des votes de députés sous Chirac et Jospin...!

    Sarkozy, c'est un style agaçant, inefficace, certes, mais c'est un démocrate, cela ne me paraît pas contestable. La presse, on ne peut pas dire qu'elle ne soit pas libre vu tout ce qu'il se prend dans les dents chaque jour, a fortiori sur la Toile où la liberté de ton est totale pour critiquer son action.

    Je l'ai déjà dit, il y a une hystérie autour de la personne de Nicolas Sarkozy tout à fait dommageable à un travail d'opposition responsable. Quand j'y songe, et que je considère la manière dont Miterrand a géré ses relations avec la presse, avec l'opposition sans compter les coups tordus et divers (Rainbow Warrior, écoutes téléphoniques...), il a fait mille fois pire dans un grand silence médiatique.

    Il y a souvent, dans la haine de Sarkozy, sur les forums, dans les commentaires de quelques gros sites, un arrière-goût populiste d'une saveur douteuse et inavouable : occasion d'exprimer sa haine de l'argent, de la bourgeoisie, parfois du juif (enfin, du demi-juif, plutôt, voire du quart de juif...).

    Sarkozy a un style napoléonesque de second empire, mais il n'a pas grand chose d'un autocrate. D'un hyper-actif un tantinet narcissique et égocentrique, je l'admets sans conteste. Autocrate, non. La presse l'agace, mais sa fibre libérale lui laisse certainement plus de mou sur la bride que dans les années Mitterrand ou même Chirac.

    Il y a une espèce de comédie permanente, du côté des journalistes, essayant de jouer le rôle de martyrs de la liberté de la presse. C'est d'un ridicule consommé. Envoyons-les donc en Irak, en Afghanistan, au Soudan, au Mali, en Mauritanie, en Iran ou encore en Arabie Saoudite. Là-bas, au moins, ils commenceront à avoir un aperçu bien plus concret de ce qu'est l'absence de liberté de presse.

    Bref, il fait beau reprocher à Nicolas Sarkozy son agitation récurrente tout en pratiquant soi-même un battage parfaitement inutile et improductif...

  • La loi du marché

    J'ai trouvé très intéressante une réflexion récente de Jean Lassalle, député MoDem, rappelant qu'à l'origine du marché, il y a le contrat :

    La très ancienne notion de contrat pourrait être de nature à transformer le destin de nos paysans et de nos agriculteurs en leur donnant des débouchés sur la durée.
    Aujourd’hui, les marchés de proximité ont tous disparu. Même si l’on fait des efforts pour remettre au goût du jour le lien direct entre le producteur et le consommateur, nous en sommes encore bien loin. Seulement, comme vient de le souligner Mme Langlade, encore faut-il que chacun des contractants ait les moyens de se faire respecter. Un vieux dicton de chez nous dit : « Il faut renforcer l’identité de l’autre pour passer de bons contrats avec lui. » De nos jours, on fait plutôt le contraire : on essaie de pilonner et d’affaiblir l’autre afin qu’il soit le plus faible possible au moment de la signature du contrat.
    Je crois que celui qui signe un contrat à l’intention de le respecter. Le problème est que le plus puissant des deux signataires à tendance à trop en demander à l’autre et à aller au-delà des limites de son partenaire. De contrats en contrats, nous sommes malheureusement en train de dévoyer cette pratique. Monsieur le ministre, je ne dis pas que c’est ce que vous voulez. Au contraire, en inscrivant les contrats dans la loi vous souhaitez protéger cette pratique. Aujourd’hui, la plupart d’entre eux sont signés entre partenaires de forces inégales. Ainsi celui qui est le plus fort fait disparaître la concurrence et, à terme, il se retrouve seul dans une situation encore plus favorable
    .

    Quand le marché au sens économique du terme est apparu, ce devait être un lieu d'échange. Il s'agissait pour ses usagers de conclure des accords mutuellement avantageux. Le contrat venait les sceller. Or, ce que décrit Jean Lassalle, ce n'est pas une situation de marché mais une situation de guerre.

    Le contexte de la discussion est le suivant : la loi de modernisation de l'agriculture prévoit que les échanges entre producteurs et distributeurs doivent être contractuels pour les productions agricoles. Seulement, si l'État légifère ainsi, il n'est pas prévu qu'il intervienne pour garantir, par exemple, que les agriculteurs recouvrent au moins leurs coûts de production.

    En théorie, j'aurais une préférence pour que le marché s'organise de lui-même, et que l'État n'intervienne pas. Le problème, c'est la distribution : son mode d'organisation vient occulter les échanges. Certes, la distribution prend en charge des coûts d'organisation et de stockage importants, mais, en contrepartie, elle se substitue au marché.

    La difficulté, c'est que je ne perçois pas, pour l'instant, de système capable de concurrencer le pouvoir logistique de la grande distribution. Pourtant, en termes de prix, si on compare par exemple les prix pratiqués par paysan.fr, la différence ne saute pas aux yeux, et, sur certains produits, la coopérative est plus performante.

    L'argument du prix n'est pas suffisant pour expliquer l'avantage pris par la Grande distribution : elle offre aussi un service précieux pour le consommateur : le tout en un. On ne se rend pas dans un super-marché pour obtenir des produits alimentaires. On y trouve aussi toute une série de biens de consommation d'une autre nature.

    Les coopératives ne peuvent pas faire face, en l'état, si elles n'adoptent pas le même mode d'organisation, ce qui revient, sur le fond, à changer de métier...

     

  • La F1, c'est un sport d'équipe ou un sport individuel ?

    Lors du dernier grand prix d'Allemagne, Massa qui menait la course a laissé passer Alonso sur injonction de son écurie, Ferrari. Ce faisant, la Scuderia a commis deux infractions : primo, il est désormais interdit aux écuries de communiquer avec ses pilotes pendant une course, secondo, on peut subodorer que c'est un tantinet anti-sportif de favoriser un de ses pilotes (Alonso se trouvait juste derrière Massa) parce qu'il est mieux placé au classement général.

    En fait, c'est ce dernier point qui est à discuter : le fond de la question, c'est de déterminer le statut du pilote de formule 1. Une équipe est-elle un collectif qui élabore une stratégie et à laquelle tous les procédés sont autorisés dans ces conditions, ou bien est-elle juste constituée d'individualités dont les résultats sont purement sommatifs ?

    S'il y a un débat sportif à lancer, au sein de la F1, c'est à mon avis celui-là. En attendant, Ferrari s'est déjà vue infliger 100 000 dollars d'amende et elle est convoquée devant le conseil de la FIA qui pourrait lui infliger une sanction bien plus lourde.

    Ironie du sort, le patron de la FIA est Jean Todt, or, en son temps, et avant que le règlement ne l'interdise (en 2002), il avait donné des consignes à Rubens Barichello, en grand prix, pour que ce dernier s'efface devant Michael Schumacher...