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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 175

  • L'assurance-vie du délinquant ? Respecter la loi...

    Bon, je vais faire court, mais j'avoue être stupéfié (et exaspéré !) par les soutiens qui se manifestent en faveur de braqueurs multi-récidivistes et de délinquants divers et variés au sein de certaines cités ou communautés.

    Tu es délinquant et tu ne veux pas prendre une balle perdue dans la caboche ? C'est simple, rends-toi quand le flic arrive au lieu de tirer dessus.

    Tu as volé une voiture ou tu n'as pas ton permis ? Arrête-toi au contrôle routier et lâche l'affaire au lieu de tenter d'écraser le flic ou le gendarme.

    Tu es la maman d'un braqueur ou d'un voleur de voiture ou d'un conducteur sans permis ? Apprends au moins à ta progéniture à laisser tomber quand la police rapplique.

    Tu es le frère d'un braqueur ? d'un multirécidiviste ? tu as vu ce qui s'est produit récemment ? Lâche tes petits traffics si tu fais du business, va à l'école, cesse de faire le con, et ne suis surtout pas l'exemple des grands.

    Tu es le papa d'un braqueur ? d'un multirécidiviste ? Il est grand temps de lui coller ton poing dans la gueule avant que ce soit une balle dans la peau qu'il se prenne, à moins que ce soit lui qui ait balancé le pruneau sur une victime. Et va-s-y de bon coeur, c'est ta dernière chance de sauver ton fiston...

  • Cadeaux empoisonnés

    Ah, les cadeaux sociaux et fiscaux, rien de plus empoisonné que ces distributions.  En règle générale, on dit d'un cadeau qu'il est empoisonné lorsqu'il comporte un aspect caché et déplaisant pour son destinataire. Mais en politique, un cadeau est empoisonné pour son donateur dans la mesure où il recèle la plupart du temps une obligation de récidive.

    A Rome, on peut même dire que les Empereurs ont joué leur survie sur leur capacité à assurer des distributions de blé et d'argent, comme l'annone, par exemple. L'inconvénient, c'est que les «bons» princes ne pouvaient se contenter de ces seuls présents ; ils devaient faire d'autres cadeaux au peuple de l'Urbs. Antonin, qui fut pourtant un empereur sage et prévoyant, liquida toutes les dettes des particuliers à l'égard de l'État en les annulant, consentit des prêts à 4% l'an alors que le taux de marché s'établissait entre 6% et 12% et fournit gratuitement sur ses deniers huile, blé et disette.

    Il y avait à Rome à cette époque toute une plèbe fainéante et incapable de travailler (les esclaves le faisaient pour elle) dont le seul effort régulier était de tendre la main.

    Ce n'est pas tout, pour amuser le peuple, l'occuper et s'assurer son indispensable adhésion, l'empereur donnait moult spectacles.

    Certains aspects de l'évergétisme impérial pourraient assurément trouver des correspondants modernes. Toutefois, comme l'a observé avec beaucoup de justesse Montesquieu, on peut demander à la population en régime républicain des efforts qu'une tyrannie ou une monarchie seraient bien incapables de réaliser.

    Il n'en reste pas moins que l'inconvénient de toute baisse de TVA, de tout crédit d'impôt et de toute allocation sociale, de toute subvention, dès qu'ils s'étendent dans le temps, c'est qu'ils sont perçus comme des dûs, à l'image de ce que la plèbe attendait de l'empereur sous l'Empire.

    Il faut donc être extrêmement prudent dans ce domaine, je ne saurais trop le souligner. Le fléau touche tous les étages de notre vie publique, puisqu'il n'est pas une mairie qui n'ait son association attitrée à subventionner annuellement.

    A la limite, quitte à pousser à son terme la logique, dès lors qu'une association vit de fonds publics, est-il pertinent qu'elle demeure une association ? Ne devrait-elle pas être étatisée ou municipalisée ?

    Pour les particuliers, la seule manière "indolore" (et encore !) de revenir sur les divers montants consentis, quelles que soient leurs formes, c'est d'attendre que l'inflation et le coût de la vie fassent leur office, c'est à dire de ne plus les aligner sur la hausse des prix. Patience difficile quand il est l'heure de passer le coup de sécateur dans le touffu buisson des cadeaux sociaux et fiscaux de toute sorte...

  • L'énigme des baskets de Liliane Bettencourt ? [Résolu]

    J'ai la solution à la nouvelle énigme d'Éric Mainville : il se demande, dans sa dernière note, pourquoi Liliane Bettencourt porte des baskets lors de son entretien avec Claire Chazal, sur TF1.

    La cause en est à mon avis très simple : elles sont autrement plus confortables que des chaussures de ville. C'est d'ailleurs la voie sur laquelle s'avance Éric Mainville commentant l'image.

    J'ai un témoignage précieux à apporter : les espèces de godasses en cuir à plus de 2 000 euros que vous voyez dans les magasins de luxe, c'est de la vraie m... tantôt ça vous scie les tendons, tantôt ça vous incarne un ongle.

    J'ai une théorie que je voulais exposer de longue date ici (peut-être l'ai-je déjà écrit, d'ailleurs ) ; concernant les chaussures, seuls les équipementiers sportifs font de la recherche. Les autres croient qu'avec de la matière noble et mille heures de travail artisanal, on va faire une chaussure de qualité. Il n'en est rien. Comme les équipementiers mènent de vraies recherches, ils travaillent avec des orthopédistes, des kinés, des pédicures et cetera, et, du coup, ils ont mis au point des chaussures confortables pour le pied.

    Liliane Bettencourt a réagi comme moi (sans prétention) : au Diable l'élégance, parce que mon pied le vaut bien, je vais le chausser convenablement.

    Accessoirement, si Éric Mainville s'avise d'acheter une paire de basket de la qualité la meilleure, il va voir que le prix n'en a rien de frugal...

  • iphone versus Sony Erikson W300i

    Qu'est-ce qu'on nous en a rebattu les oreilles de l'iphone. En fait, l'iphone, c'est l'archétype du produit de consommation pour bobo : il ne fonctionne véritablement que dans les villes, mais il en jette un maximum avec ses applications urbaines. Pensez-donc : on peut localiser le velib avec et détecter la dernière exposition consacrée à Andy Warhol sur alerte : Yesss ! giga, super, top génial. Trop fun.

    Non, parce qu'on n'imagine pas une application qui vous localiserait les vaches à traire perdues dans le pré ou encore les oisons partis farfouiller dans les fourrés, par exemple.

    Oh, pour être clair, en zone vraiment rurale, deux fois sur trois, ça ne marche pas. Même quand j'appelle un iphone au bureau, ça ne répond pas, alors dans un champ, je ne vous raconte pas l'exploit.

    Moi, j'ai un bon vieux Sony Ericsson qui a quelques années : un W300i. Une petite merveille de robustesse (enfin presque). Où que je sois (mais j'ai un abonnement orange), j'ai la connexion et le réseau. Oh, bien sûr, écrire avec les touches numériques, je ne suis pas assez performant pour cela, mais je peux tout de même consulter la presse et même mon blogue (avec de la patience pour passer de page en page) avec, et surtout, je me paie le luxe d'écoeurer les possesseurs de smartphones et autres innovations technologiques avoisinant.

    Pratique pour appeler le médecin, les renseignements, consulter la météo (encore qu'il me suffit de lever les yeux au ciel...) quand je suis perdu en pleine cambrousse...

    Bref, l'iphone 4 buzze en raison de ses déficiences en matière de réception, mais cela n'a rien de nouveau. Pour ma part, au lieu de forfait 2 heures sms illimités à 60 euros, j'ai un forfait aujourd'hui disparu mais contractuellement toujours valide d'Orange, 4 heures par mois pour 45 euros, ajustables à 8 heures si je dépasse le temps imparti. Et pour 5 euros, j'ai l'internet illimité. Le croirez-vous ? Même avec quelques excès (sms, consultation d'internet au forfait et non par abonnement etc...) je n'atteins jamais 60 euros.

    Quand j'ai acheté ce portable, je l'ai choisi parce que l'on m'a dit qu'il avait une grande autonomie, avec en revanche une qualité moindre de réception. Résultats des courses, je peux le laisser plusieurs jours sans le rebrancher, même si j'ai blablaté au téléphone, et il capte partout où les autres téléphones ne captent pas.

    Seuls défauts : il supporte très mal l'eau, même si ce n'est que de la pluie, et son emplacement de carte SIM n'aime pas du tout les chocs.

    Bref, il est très bien ce téléphone, et je n'ai pas l'humeur du geek dont le budget nouveautés électroniques explose chaque année. Probablement le même que l'on entend vitupérer cette société de consommation injuste et individualiste...

  • La faillite de la politique de sécurité de Nicolas Sarkozy

    Les accrochages (Grenoble, Saint-Aignan, Gentilly) qui se multiplient partout dans les banlieues et villages de France rendent compte de la faillite complète de la politique de sécurité de Nicolas Sarkozy.

    Ni comme Ministre de l'Intérieur, ni comme Président de la République, Nicolas Sarkozy n'aura compris que la sécurité n'est pas une accumulation d'opérations coup de poing destinées à épater la galerie, qu'il ne suffit pas de bomber le torse, mais qu'il s'agit au contraire de penser une répression juste et réfléchie, avec une politique de longue haleine.

    Il n'y a pas de réflexion sur la répression en France : d'un côté une gauche de la gauche qui excuse systématiquement les diverses formes de violence par des causes sociologiques, de l'autre une droite qui croit que montrer ses muscles et parler fort suffit pour bâtir une sécurité digne de ce nom.

    Si je reconnais que j'en appelle souvent au coup de matraque ici, surtout par exaspération, à vrai dire, je sais très bien que la matraque ne saurait constituer l'alpha ni l'oméga d'une politique de répression.

    En réalité, s'il est bien un domaine de la justice qui nécessite la plus grande finesse et dans lequel il faut procéder aux ajustement les plus subtils, c'est bien celui-là. Disposer du pouvoir de réprimer, c'est être conduit presque inéluctablement à pouvoir en abuser ou à en faire usage à tort et à travers (automobilistes ou collégiens menottés pendant que des hordes paradent dans les quartiers difficiles par exemple).

    Notre police ne sera jamais autant respectée qu'à partir du moment où elle sera réputée juste. Or, les directives idiotes de Messieurs Besson puis Hortefeux récompensant les fonctionnaires de police au chiffre, leurs déclarations à l'emporte-pièce conduisent exactement à l'inverse.

    Jean-Pierre Chevènement avait eu une bonne idée avec sa police de proximité (dont on crédite souvent à tort Lionel Jospin), qui correspondait parfaitement avec l'idée que l'homme se faisait du rôle de la République au coeur de tous ses territoires.

    Les Brigades Anti-Criminalité ont un rôle évident, on ne peut le nier, pour assurer l'ordre, mais elles ne devraient en aucun cas se substituer aux forces de police régulières ! Or, c'est exactement le tournant que leur fait prendre Nicolas Sarkozy depuis plusieurs années. Au fil du temps, une police d'intervention a remplacé la police de proximité. Contrairement au sociologue Laurent Bonelli, je n'oppose pas ces deux types de police, mais elles ont vocation à se compléter l'une l'autre pas à assumer le rôle l'une de l'autre !

    Il y a un autre point sur lequel il me faut revenir : l'immigration et son rôle dans l'insécurité. Tout comme Socrate dans sa République admettant que la dialectique et la logique de ses thèses conduisent inéluctablement à faire aux femmes une place égale à celle des hommes dans sa Cité, j'ai le sentiment qu'une justice et une répression justes devraient être les mêmes pour tous.

    Il ne devrait donc pas y avoir de différences de traitement entre un immigré et un national tous deux délinquants ; c'est en tout cas ce qu'induit la raison. Toutefois, la cité de Platon était idéale, la justice et la répression auxquelles je pense sans doute aussi. Il n'en reste pas moins que c'est un objectif cohérent dès lors qu'une justice et une police dignes de nom fonctionnent dans notre pays.

    Je pronostique malheureusement un retour en force du thème de la sécurité lors des prochaines élections, parce que Nicolas Sarkozy et son gouvernement mènent la politique inverse de celle qu'ils devraient mener et réduisent drastiquement les moyens budgétaires de la police.

    In fine, la tolérance-zéro, et Bayrou l'avait bien compris en 2007, ce n'est pas le car de CRS quand il est déjà trop tard mais une réaction immédiate et adaptée à chaque infraction. Or, pour offrir une réaction adaptée, il faut avoir une connaissance du maillage social, un contact avec tous les acteurs locaux, dont une police d'intervention ne peut absolument pas disposer. Voilà pourquoi le rétablissement d'une véritable politique de proximité devrait être le premier acte d'une reconquête de notre territoire.

     

     

  • Petite Ceinture

    L'un des aspects les plus mystérieux de la politique de déplacement de Delanoë et son équipe, depuis leur arrivée au pouvoir en 2001, c'est leur indifférence pour la Petite Ceinture.

    Delanoë dépense des fortunes en aménagements divers et variés de voies pour le tramway, de suppressions de places de stationnement, de congestions plus farfelues les unes que les autres alors qu'il existe une ancienne voie ferrée qui fait tout le tour de Paris et qu'il suffirait de remettre en service.

    Le plus idiot, c'est que la Petite Ceinture traverse des quartiers mal desservis par les transports en commun.

    Ils n'ont pas été nombreux, les partis politiques qui ont fait connaître leur avis, lors des élections régionales à propos de cette ligne de chemin de fer. J'ai bien pris note que le MoDem a alors répondu, mais je constate que je suis en complet désaccord avec la position exprimée alors par Alain Dolium. Seuls Debout la République, l'UMP et le PS ont répondu, parmi les douze listes contactées alors par l'association de préservation de la petite ceinture. L'UMP et le PS ont tergiversé en remettant aux calendes grecques tout projet sérieux d'aménagement, en revanche, Debout la République, le parti de Dupont-Aignan, avait en vue une remise en service avec un projet concret.

    Je me dis parfois qu'il est dommage que ce parti soit si éloigné de mes convictions européennes, et que trop de ses militants ne dépareilleraient pas la marchandise dans une grande fête trotsko-marxiste, parce que pour le reste, il y a des positions et des idées souvent intéressantes chez Dupont-Aignan.

    Au passage, dans le projet du MoDem, il y avait en revanche une idée que j'ignorais (comme quoi le MoDem a vraiment très mal communiqué sur ses idées) : utiliser le RER pour le fret intra-muros avec un système de monte-charge, très ingénieuse idée. Dommage que personne (ou presque) n'en ait pris connaissance.

  • Poignardé peut-être, mais pas pour un pétard...

    Tiens, ça a fait les gros titres il y a trois jours : dans le Val de Marne à Gentily, un quidam serait descendu, excédé par les bruits de pétards et aurait poignardé un jeune qui s'amusait. Et la presse a fait ses gros titres sur le voisin aussi excédé qu'excessif. Sauf que par le Parisien, on a eu quelques éléments supplémentaires : en réalité, le quidam en question est bien descendu en bas de chez lui, mais pour demander de se retirer à une bande d'individus qui lançaient des pétards dans toutes les directions. Pour être précis, ils projetaient des fusées sur les gens qui bougeaient, à commencer par ceux qui se trouvaient sur leurs balcons.

    Ce n'est pas tout : seul, il a été accueilli à coups de tessons de verre par "le comité d'initiative local"... Prudent, l'homme avait emmené de quoi se défendre, au cas où. Il a donc fait usage de son arme sentant sa vie menacée.

    Et toute la presse a titré :"poignardé pour un pétard"...(testez la recherche google...) En tout cas, les agresseurs, les vrais, c'est à dire la bande, ont cette fois été inquiétés par la justice puisque l'un d'eux a été placé en garde à vue pour violences aggravées.

    Moi, j'eusse plutôt vu le titre suivant : "agressé par une bande à coups de tessons, un homme se défend avec un couteau". Pour ceux qui ne lisent que les titres, ç'aurait le mérite de leur condenser honnêtement l'information.

    J'en ai assez de cette presse boboisée, idéologique et malhonnête qui travestit en permanence l'information. Envoyez-les vivre dans les cités, on entendra un autre son de cloche dans les journaux croyez-moi.

  • Permis de construire en Israël...

    Intéressant de lire cet article de l'Express puis ce billet de Manuel, l'un des trois bills : édifiant. L'Express de contente de s'en prendre aux vilains Israéliens qui font péter les maisons des gentils Palestiniens. Seulement voilà, Manuel qui a creusé autrement plus sérieusement le sujet que l'Express et même que le journaliste de l'agence Reuters a essayé de comprendre pourquoi la famille arabe citée n'avait pu obtenir le fameux permis de construire de sa maison (bâtie donc sans permis) puisque le communiqué de l'agence de presse se contentait de préciser laconiquement que ce permis était impossible à obtenir pour une famille arabe à Jérusalem.

    La réalité, comme le dit Manuel, c'est qu'Israël est un pays de droit, et que là-bas, la construction est soumise à des normes. Depuis 1992, chaque nouvelle construction doit comporter un abri anti-aérien, ce que l'on comprend, puisqu'il faut le rappeler, Israël est un état en guerre avec plusieurs autres pays. Mais cet abri n'est pas pris en charge par l'état ; celui qui construit sa maison doit le payer cash.

    De nombreuses familles arabes ont passé outre cette obligation légale. En réalité, Israël ne détruit pas chaque demeure non-conforme, parce que s'il procédait ainsi, il opérerait des destructions massives ! Mais dans une zone litigieuse, l'état hébreu applique strictement le droit.

    Rien que de normal, en France, pays en paix, on ne fait pas autrement.

    Je l'ai déjà dit, dès qu'il s'agit d'Israël, il y a une désinformation de folie tant dans la presse traditionnelle que sur la Toile, et souvent, malheureusement, jusque dans les renseignements fournis par les ONG, si bien qu'il faut se creuser la cervelle et chercher avec ténacité pour parvenir à rassembler les pièces du puzzle et reconstituer ainsi la vérité des faits...

  • Velib, le coût de la casse...

    Quand Bertrand Delanoë fait casquer les Parisiens, il se garde bien d'en parler sur son blogue. Le projet d'augmenter l'abonnement au Velib est apparemment à l'étude. Des rumeurs contradictoires circulent : les Verts déclarent avoir reçu l'assurance que l'abonnement à 29 euros pour des voyages de 30 minutes gratuits seraient prorogé. Jean-François Martins (opposition démocrate, MoDem) semble penser que l'augmentation est actée et dénonce le mauvais coup porté à la politique du déplacement à Paris. Bertrand Delanoë a justifié ce projet de hausse par l'élargissement du velib aux communes de la petite couronne. Jean-François Martins y voit un très mauvais signal adressé à la banlieue pointée ainsi du doigt. Il conclut en dénonçant une politique incohérente qui d'un côté tente de réduire la place de l'automobile et de l'autre renchérit les transports alternatifs :

    Désormais les parisiens auront donc le choix entre des transports invivables et dangereux (transports motorisés : voitures et scooters) ou des transports chers et en partie inconfortables (Vélib et Métro)

    Si je m'accorde avec Jean-François pour relever les incohérences de Delanoë, mes convergences avec lui s'arrêtent là. La liste Plan d'Urgence pour l'île de France n'a jamais vu le jour, et, de toutes façons, je n'en partageais pas toutes les propositions, mais je lui reconnaissais le grand mérite d'avoir été la seule liste à ne pas stigmatiser automobile et automobilistes lors des élections régionales.

    Les transports en commun ne remplacent nullement l'automobile, non qu'ils soient chers, mais plutôt qu'ils sont inadaptés aux familles, lents, et présentant des risques récurrents en termes de sécurité au moins à certaines heures et sur certaines potions. Quant au velib, vous avez déjà essayé de charrier votre famille nombreuse avec ? Ça vous branche de pédaler dans la scoumoune l'hiver quand il gèle, il pleut ou il pèle ?

    C'est dans les petites lignes en bas, dans l'article du Figaro que l'on comprend les vraies causes de l'augmentation du Velib : la casse, tout simplement. La casse, parce plus quelque chose est gratuit, plus notre société marchande juge que cela n'a pas de valeur. La casse, parce que nous vivons dans une société de gens toujours moins éduqués, toujours plus égoïstes et assis sur leurs acquis et leur propre confort, dans laquelle le bien commun n'est pas respecté pas plus que la parole donnée ou tout simplement les conventions et règles de politesse élémentaires.

    Je tends à penser que la casse est d'abord le fait des usagers occasionnels plutôt que des abonnés, or, ce sont ces derniers qui vont payer l'addition, in fine.

    L'insécurité a un coût, j'en avais parlé sur ce blogue ; l'incivilité aussi. L'augmentation du prix des abonnements en est l'un des premiers signes. Ni Decaux ni Delanoë ont affirmé ne pas s'être attendus à ce que les Parisiens, les touristes, la banlieue venue en visite à Paris se comportassent à ce point comme des sagouins.

    Or, il se trouve que J Decaux a obtenu un léger avenant sur le contrat qui le lie à la Mairie de Paris : au-delà de 4 % de perte annuelle, la Ville s’engage à prendre en charge, à hauteur de 400 euros l’unité, le remplacement des Vélib’ volés ou détruits. Annick Lepetit a calculé qu'il pourrait en coûter 1,6 million d’euros par an aux contribuables parisiens.

    Ce qui étonne dans cette histoire, c'est que pas plus Decaux que Delanoë n'auraient pourtant du ignorer cette probable évolution. Le même scénario s'est déroulé à Lyon en trois ans, à partir de 2005, date à laquelle J.Decaux avait installé là-bas le Velov. J.Decaux se moque un tantinet du monde, puisqu'en 2008, déjà, il s'étonnait à Lyon, cette fois, du niveau de casse...A Lyon, le prix a triplé en trois ans. Qu'en sera-t-il à Paris ?

  • Un avenir sans blogue ?

    Le Faucon répond à ce qui ressemble bien à une chaîne initiée par Yan Savidan : que ferais-tu si tu n'avais plus de blogue. Et à l'issue de son billet, il me transmet le bébé...

    A vrai dire, comme le Faucon, je viens des forums et newsgroups, et donc, peut-être y retournerais-je. Toutefois, j'ai créé ce blogue avec un objectif précis, celui de promouvoir Bayrou et l'UDF puis le MoDem. Il me serait difficile de renoncer à un tel objectif après tant d'efforts. Si je n'avais plus de blogue, sans doute me tournerais-je vers une plate-forme participative du type AgoraVox.

    Il me semble toutefois que la question initiale est plus large : Yann envisageait de renoncer à passer 5 heures par jour le nez penché sur son Macbook, et très précisément, de demeurer connecté en permanence à un réseau par voie électronique...

    C'est là en fait le véritable enjeu : ce n'est pas pour nous-mêmes que nous demeurons sur les réseaux et nos blogues, mais parce que les autres y sont et que nous avons besoin d'eux. Nous ne sommes pas accrocs à nos billets mais à nos visiteurs et à leurs éventuelles réactions, aux échanges que nous avons, avec nos semblables, in fine. Et peu importe que ces liens soient des liens d'amitié ou d'inimitié.

    En Grèce antique on distinguait πολεμός, la guerre, et ἄγῶν  le combat qui renvoie à des règles admises par tous. L'ἄγῶν était donc une compétition aussi bien sportive qu'artistique ou littéraire. Dans la tragédie on appelle ἄγῶν ces moments de la pièce ou deux individus opposés (antagonistes, en somme), deux protagonistes, donc, soutiennent des thèses opposées. L'un des plus fameux est celui qui oppose Antigone à Créon dans l'Antigone de Sophocle, alors que la fille d'Oedipe défend son droit à donner une sépulture à son frère, fût-ce contre les lois de la cité.

    L'ἄγῶν est une dimension importante (bien que pas la seule) des rapports entre blogueurs, entre blogueurs et commentateurs ou encore entre usagers des forums et newsgroups.

    Je ne suis pas certain que les règles soient toujours respectées sur la Toile, mais enfin, c'est, pour ma part, l'une de mes motivations principales. Je cherche la confrontation, et, comme je le dis souvent, le choc des idées, particulièrement des idées antagonistes.

    Si je n'avais plus de blog et n'étais plus en mesure de participer à un réseau, j'essaierais sans doute de retrouver cet aspect dans ma pratique politique. Le problème, c'est que ne plus bénéficier des effets démultiplicateurs du réseau et d'Internet serait une régression conséquente pour moi.

    Internet est l'univers de la débrouille, et chacun gère comme il l'entend son expression et son tissu de relations, mais le fait est que c'est avant toutes choses une formidable tribune pour des individus qui n'avaient jusque là jamais eu l'occasion de s'exprimer et faire valoir leur point de vue.

    Maintenant, si je traite l'aspect purement addictif de la chose (soyons honnête et ne le nions pas), nul doute que je ne tente de trouver un palliatif (en fait, que je remplace une addiction par une autre addiction...). Pour procéder à de telles substitutions, l'esprit humain est particulièrement inventif...

    Le Crapaud a quasi-répondu à ce qu'il compte faire sans blogue puisqu'il veut le fermer (le vil lâcheur !). De toutes façons, c'est à des "addicts" qu'il faut que je pose la question...

    Bref, taguons, taguons : par exemple, l'Abeille Démocrate, Dany de Fanal Safran, Disp (il m'aurait pas piqué mon bûcher, au fait, des fois ?), Corto qui trouvait difficile d'écrire dans son billet du 15 juillet, Rubin qui ne peut pas ne pas répondre à une question de ce type et puis  à Vlad que j'aime bien taguer par principe...