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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 153

  • Numérique à l'école ? Laissez faire l'intelligence collective, Luc Châtel !

    La nouvelle marotte de Châtel, c'est le numérique à l'école. Ce qui me frappe, quand je considère l'état du développement numérique dans les établissements scolaires, c'est d'abord l'indigence du matériel, et ensuite le gaspillage effréné auquel se livrent les collectivités. Dans de nombreux départements on voit les services pédagogiques des Conseils Généraux imposer des organisations informatiques, des prestataires de service, parfois même le choix du matériel.

    Oh, parfois, il y a bien un questionnaire qui descend jusque vers l'équipe pédagogique, mais il remonte rarement, et même en supposant qu'il aboutisse quelque part, sa destination la plus sûre est la poubelle ou un fond de placard où il finira par jaunir.

    Et pourtant, quand on considère le coût des prestataires auxquels les départements font appel, cela coûterait tellement moins cher de s'adresser à un enseignant qui dispose des compétences ad hoc et de lui attribuer une indemnité, au pire une décharge horaire !...

    Mais voilà : il faut pro-fes-sion-na-li-ser ! Oui, professionnaliser, on vous dit. Alors mieux vaut faire appel à une société extérieure, qui n'y entend goutte aux besoins du terrain parce qu'elle travaille généralement avec des entreprises, pas des communautés éducatives.

    J'ai eu l'occasion d'ouïr un témoignage des plus édifiants quant à la propension bien française à contrôler tout par le haut. Un ami, enseignant de son état, évoquait la politique menée par le département dans lequel il exerce pour informatiser à marche forcée les établissements scolaires.

    On retrouve là quelques recettes bien connues de l'administration française et plus généralement de la société française.

    Mais bon sang, camarades conseillers généraux, inspecteurs et conseillers techniques des ministres, laissez un peu faire l'intelligence collective, que Diable (tiens, voilà qui ferait plaisir à Crouzet et à son Noâm, parce que de la tune dans le caniveau, on en déverse méchamment, dans la numérisation de l'école) ; l'intelligence collective élimine d'elle-même ce qui ne marche pas, elle est donc efficiente, et elle coûte moins cher que les solutions privées. Tiens, prenons en exemple les mathématiques : depuis de nombreuses années, les enseignants de France et de Navarre se sont organisés pour produire moult ressources dans leur discipline. Ils ont même fabriqué un manuel numérique parfaitement exploitable. Leur nom est connu, au moins dans la sphère éducative : Sesamaths. Que croyez-vous que fassent les inspecteurs de mathématiques de l'Education Nationale ? Eh bien ils freinent des quatre fers cette expérience en l'empêchant de s'imposer dans les collèges. Et pendant ce temps-là, le Ministère veut allouer de 500 à 2500 euros par établissement pour acheter des logiciels. Il ferait mieux de financer le logiciel libre, plus performant, plus adaptable, plus évolutif et mieux suivi que toutes les solutions professionnelles. Le libre, d'accord ? Pas le professionnel, pas l'administratif qui a ciré les pompes du bon administrateur, mais le libre qui s'organise tout seul, comme un grand. 

    Autre exemple : depuis Xavier Darcos, on ne parle plus que des fameux ENT (Environnement numérique de travail). Je ne suis pas sûr d'avoir clairement compris de quoi il s'agit, mais en gros, ce serait une sorte de serveur où les enseignants rentrent des notes, des appréciations, utilisent des logiciels, communiquent entre eux, et cetera...Bref, l'enjeu principal, c'est d'organiser le réseau de l'établissement. Il existe un groupe d'enseignants qui a mis en place un système de ce type depuis près de 10 ans (il répond au doux et poétique nom de Gepi). Ils ont monté une liste de diffusion d'utilisateurs de plusieurs centaines de membres et développent leur outil sur un mode coopératif. Le projet a survécu à tous les avatars et se montre toujours plus performant. De nombreux lycées et collèges l'ont adopté. Il est de surcroît gratuit, ce qui n'empêche pas qu'une petite contribution financière est la bienvenue quand c'est possible. Bref, ça marche ! et ça marche bien, même. Cela marche bien et ce n'est pas cher. Eh bien non, partout, les départements prévoient des projets mastodontesques et coûteux, se chiffrant parfois en dizaine de milliers d'euros. Réinvente la roue, mais surtout, professionnalise et paie cent fois ce qu'elle t'a coûté la première fois. 

    C'est marrant, ça : il y a une fascination des administrations et de la fonction publique, du moins parmi ses cadres, pour le privé. On se dit que le privé est forcément mieux. C'est bien possible dans certains domaines, mais dans l'éducatif, pour l'instant, je suis très loin d'être convaincu de la chose...Et puis, tiens, comme libéral, je mets mon grain de sel : être libéral, ce n'est pas faire appel au privé par conditionnement. Être libéral, c'est faire confiance à l'individu, à sa capacité à s'organiser avec d'autres individus (on appelle ça une association), et c'est aussi faire le choix de l'efficacité et de la performance. Ja, Gross Kapital, c'est bien, mais schön bedide (petite) coöperativen, ça marche bien aussi.

    Nom de Zeus, faites confiance au coopératif (ça, ça va faire plaisir à Antonin), à l'intelligence collective. Elle sait mieux que vous, Tovaritchi administratifs ce qui lui convient et ce qu'il lui faut.

    Il n'y a pas de société qui défende plus son pré carré que la société française, tout en se défiant plus que tout de l'initiative des individus.  En France, on part toujours du principe que l'individu n'est pas responsable, qu'il vaut mieux une grosse structure que deux ou trois personnes et qu'on est mieux servi de loin que de près.

    Pourtant, les individus sont capables de s'organiser en réseau et de produire des choses qui fonctionnent : wikipedia en est la démonstration la plus éclatante, mais elle n'en est pas la seule. Internet est une force de résistance, d'une certaine manière, au lieu commun, à la doxa ambiante car là, plus que nulle part ailleurs, il s'y constitue une organisation lâche mais spontanée qui échappe aux tentatives de catégorisation traditionnelles.

  • C'est quoi ces mesures catégorielles qui plombent le budget de l'État?

    Quand j'étais à l'école, je n'étais pas mauvais en mathématiques. Sur la partie algèbre et calcul mental, j'étais même bon, voire très bon.

    Alors il y a un truc que je ne m'explique pas : pour ce que j'en connais, les salaires des enseignants ne bougent pas depuis des années. En fait, par rapport à l'inflation et hors grilles indiciaires, ils seraient plutôt orientés à la baisse.

    Récemment, le niveau de vie des classes moyennes a été évalué à un revenu mensuel dans une fourchette de 3 500 à 5 000 euros par mois.

    Un jeune prof gagne aux alentours de 1400 à 1500 euros par mois. Même en se mettant en couple, donc en constituant à deux un seul foyer fiscal, il fait toujours partie des pauvres, en tout cas, des classes les plus modestes.

    On nous dit que l'État peine à payer ses fonctionnaires pour le mois de décembre, notamment en raison de mesures catégorielles prises dans l'Éducation Nationale.

    Elles sont où les mesures catégorielles ? Notez, j'ai peut-être un indice. Il paraît que les profs débutants ont été augmentés en début d'année. Châtel avait fait beaucoup de bruit avec cette histoire. Est-ce que c'est ça, les mesures catégorielles ?

    Quand on entend pérorer les crânes d'oeuf, il paraît que les enseignants n'ont des classes que de 11 à 14 élèves en moyenne. C'est le taux d'encadrement calculé. Putain, ils foutent quoi de leurs journées, les crânes d'oeuf ? Partout où je pose la question, même pour ceux qui enseignent dans la zone la plus racailleuse du 93, il n'y a pas un taux d'encadrement aussi faible. Ils comptent quoi les crânes d'oeuf ? Les bons à rien qui ne glandent rien dans la journée dans les administrations centrales si ce n'est foutre des bâtons dans les roues de ceux qui prennent des initiatives ou produire des kilos de paperasse et de circulaires au risque d'une déforestation massive ?

    Bref, il manque 2.5 milliards d'euros à l'État. Mais bon sang, comment on en arrive là, c'est de la folie.

    La commission des finances et Arthuis (qui a fini par se fâcher puisqu'il a voté contre le projet de loi de financement de la sécurité sociale) ne cessent de mettre en garde l'État.

    Comme le dit Rubin, ça devait arriver. J'avoue que je commence vraiment à flipper. Je préfère avoir mal un peu mais maintenant, que très mal mais dans pas longtemps. 

    Je ne dis pas qu'il faut faire n'importe quelle économie, mais il faut en faire, nom de Zeus. Alors discutons-en cartes sur table.

  • DSK veut ouvrir en grand les vannes de l'immigration

    Les dernières déclarations de DSK, dont Marianne se fait l'écho avec grande justesse, sonnent à mon avis le glas d'une alliance entre un projet centriste et le projet socialiste.

    Enfin...je l'espère !

    L'abdication des élites européennes face à la dénatalité est sidérante. Jusqu'ici, je pensais que l'ouverture tout azimut de notre territoire n'était que le fait de délires de technocrates et commissaires européens bornés et sûrs d'eux, mais je vois que DSK joint sa voix au concert.

    Moi, cela me sidère : c'est un retour au giscardisme des années 70. On sait très bien que l'immigration de travail stimule le dumping social et la dégradation des conditions de travail. J'ai entendu parfois des libéraux m'expliquer que ce n'était là que le jeu de la concurrence et que mes dénis n'aboutiraient qu'à ce que l'emploi se délocalise.

    C'est faux. Le raisonnement ne tient pas. Parce que les emplois concernés par cette immigration de travail sont des emplois de proximité et de services à la personne. Dans l'industrie, il est déjà trop tard, et depuis longtemps. Quant aux services, la plupart du temps, la distance ne pose pas de problèmes et ils se délocalisent aussi. C'est une autre problématique.

    Moi, ce qui me sidère, c'est qu'on a 10% de chômage ou presque, 20 à 25% chez les jeunes, des problèmes d'intégration pour les générations d'immigrés précédentes et que DSK veut en rajouter une couche ! Tout comme Sarkozy, au demeurant, qui, je le rappelle, s'il a roulé des mécaniques, a naturalisé français et sans conditions bien plus que le PS ne l'avait fait de 1997 à 2001.

    Et ce qui m'énerve, c'est d'avaliser que nos pays européens ne seraient pas capables de stimuler leur propre démographie alors que des mesures ad hoc seraient clairement efficaces. Simplement, elles ont un coût et ne sont pas compatibles avec le dumping social.

    A cela s'ajoute que DSK, comme les commissaires arrogants de Bruxelles, rêve d'ôter aux États-Nations tout pouvoir. Je ne puis que le renvoyer à l'excellent programme du MoDem au moment des élections européennes : l'Europe ne se fera pas contre les nations. 

    La construction européenne n’a jamais eu pour objet de faire disparaître les Etats-nations ni les cultures régionales. Au contraire, l’Europe reconnaît le plu- ralisme des identités et des cultures, à travers par exemple la Charte euro- péenne des langues régionales ou minoritaires. Cette diversité incroyable de notre continent est une richesse à entretenir.

    Alors oui, c'est tentant, le globish, le commissaire au plan européen, mais non, ce n'est pas comme cela que l'Europe peut se développer. Pas en passant par-dessus la tête des citoyens, même si je concède à DSK que les États ne sont pas très nets, puisqu'ils avalisent en douce des mesures dont il font ensuite porter le chapeau à l'Europe à voix haute.

    J'adjure le MoDem de ne surtout pas s'aligner sur les positions de la gauche réformiste dans le domaine de la démographie et de l'immigration. Bayrou a été le premier à mettre en exergue la bombe démographique, en 2007, dans son programme. Il existe d'autres solutions, européennes et nationales, que l'immigration. Je souhaite que le MoDem présente un programme de rupture dans ce domaine, associé à une réflexion plus générale sur le travail et les conditions de travail, car enfin, on entend que les Français ne veulent pas effectuer certaines taches ; ah. Moi j'aimerais bien savoir pourquoi. Certaines voix sûres d'elles-mêmes expliquent que les Français sont des fainéants et en veulent plus en ramer une. Cette opinion reçu est contredite par des études internationales qui classent les travailleurs français parmi les plus productifs de la planète.

    Il faudra donc bien tôt ou tard ouvrir le dossier noir des conditions de travail, là où j'attends les syndicats (ils devraient se battre là-dessus) et de véritables propositions des partis politiques.

    La solution de DSK qui trouve notre droit du travail trop restrictif montre bien qu'il s'en soucie comme d'une guigne...

  • Il faut protéger les adolescentes

    Une véritable campagne contre le viol démarre aujourd'hui. Malheureusement, dans ma vie, j'ai souvent eu l'occasion de croiser des femmes victimes au minimum d'agressions, parfois de viols. Je constate que les faits se produisent souvent à l'adolescence.

    Beaucoup d'adolescentes n'ont pas une appréhension très lucide des dangers qui peuvent les menacer, particulièrement celles qui cherchent une valorisation par les hommes.

    Ce sont des proies faciles et timides. Il y a une éducation nécessaire, et, je suis navré de devoir l'énoncer ainsi, un éveil à la méfiance non moins nécessaire. Même si je conçois que dans bien des familles, les relations avec les oncles et les cousins soient excellentes, ou encore avec des voisins, les chiffres sont là : 75000 femmes et jeunes filles violées dont 80% le sont par un proche.

    Il faut donc installer une distance respectueuse, pour le bien de tous, entre cousins/oncles/voisins et vos adolescentes, parents.

    A 15-16 ans, une jeune fille, en dépit de ses formes, n'est pas une adulte. C'est encore largement une enfant à plus d'un égard. On ne peut donc pas confier cet enfant à n'importe qui. Quand l'oncle est l'époux d'une soeur ou d'un frère, se rappeler qu'après tout, on ne sait pas vraiment qui il est. Et le cousin est un cousin, pas un frère. Et même s'il est un frère, il convient de demeurer vigilant.

    Le respect des femmes passe par la mise en place de limites très claires et très nettes dans l'enfance. Le corps de chacun n'appartient qu'à soi. Personne n'a le droit d'y toucher, sous quelque forme que ce soit, coup ou caresse, même s'il y a consentement puisque le consentement n'est pas éclairé tant que la majorité sexuelle (15 ans) n'est pas atteinte.

    C'est quelque chose qui doit être appris très tôt aux enfants, avec deux effets : a) les protéger b) les empêcher de devenir des agresseurs.

    Il faut associer à la prévention de la répression systématique ; systématique et infiniment plus implacable qu'elle ne l'est, y compris quand les viols sont le fait d'adolescents.

    Je suis outré par les compte-rendus de jugements et par la faiblesse des peines.

    S'il existe un quota incompressible de pervers que la crainte du châtiment n'effraiera jamais, il reste toute une fange que la peur de dizaines d'années de prison assurées peut amener à s'auto-censurer.

    C'est cette fange-là qu'il faut viser. 75000 femmes par an, nous sommes encore en-dessous de la réalité, et je ne parle même pas des enfants.

    Ce n'est pas seulement la honte qui doit changer de camp, en cas de viol, mais la peur. 2% des violeurs punis seulement, cela s'appelle de l'impunité. 10% des victimes qui portent plainte, c'est peut-être à mettre en relation avec cette impunité...

    VOUS AVEZ ÉTÉ VICTIME ?

    Pour être aidée, tout en gardant l'anonymat, vous pouvez appeler la permanence téléphonique : Viols Femmes Informations 0 800 05 95 95

    J'ajouterai une dernière chose. Il peut être pénible pour une femme de faire une démarche de visu dans un premier temps. Je suggère au gouvernement d'étendre au plan national et aux viols l'expérience de plaintes par internet développée dans les Yvelines.

    Une première plainte pourrait avoir lieu sur la Toile, puis un officier de police rentrer alors en contact avec la victime. Cela permettrait de lever en partie les lourdes hypothèques qui pèsent sur les a priori des victimes quand elles n'osent pas parler.

     

  • La Quadrature du centre

    Les sondages convergent en direction d'une centrisation de l'électorat français : Borloo, Bayrou, Villepin, une part de l'électorat d'Éva Joly et même, finalement, une portion des intentions de vote vers DSK.

    Près de 25% des voix se portant vers des voix centristes, c'est loin d'être négligeable. La difficulté, c'est qu'il n'existe pas de centre constitué en force autonome, à l'exception du MoDem. Mais le MoDem ne peut être à lui seul le réceptacle de l'expression centriste, et d'ailleurs, sur l'échiquier politique, 15% des Français seulement se réclament du centre. Pas que les autres se reconnaissent dans la gauche ou la droite, mais plutôt qu'un bon tiers ne se retrouve pas dans les clivages traditionnels, intégrassent-ils le centre désormais.

    Je ne sais pas si Dominique de Villepin est un candidat centriste. Mais pour Borloo, s'il se présentait, cela ne ferait pas de doute qu'il évoluerait dans la sphère centriste, quand bien même s'est-il compromis, à mes yeux, avec les dérives sarkozystes.

    Je pense que DSK, s'il choisit de représenter la gauche , va devoir gérer l'abyssale contradiction qui fracture la gauche depuis plusieurs années. On a en France une gauche qui en pince encore pour la vulgate marxiste dans ses discours, tout du moins, et qui envisage en même temps de choisir le directeur du FMI pour champion.

    A droite, on croit que ce paradoxe-là pourrait être rédhibitoire pour DSK. Moi, je n'exclus pas du tout que DSK soit élu président de la France sur un quiproquo, ou, en tout cas, un malentendu.

    Bref, il ne faut pas rêver à un échec de la gauche sur la base des divisions qui la minent. 

    Pour cette raison, le centre va devoir se démarquer. Isolés, nous n'y réussirons pas. Ni Bayrou, aussi grands soient les mérites du personnage, ni Borloo, quelle que soit sa popularité, ne peuvent y arriver tous seuls. Je plussoie pleinement Jean Arthuis rêvant d'une confédération centriste portant sur les fonds baptismaux une candidature unique. Cette candidature, au demeurant, pour qu'elle soit comprise par les électorats, aurait à prendre la forme d'un ticket.

    On ne peut pas s'allier avec Éva Joly et ses décroissants, et d'ailleurs, ils ne le souhaitent pas. De toutes façons, Éva Joly n'est ni une candidate centriste ni une candidate verte, c'est une candidate de gauche, et les Verts le revendiquent clairement. 

    Je ne suis pas convaincu que Dominique de Villepin soit vraiment un centriste, mais, si le rassemblement doit être grand, et même si pour ma part je le situe à droite, il peut avoir vocation à rejoindre un axe centriste.

    J'ai confiance que l'Alliance Centriste, dont c'est la raison même d'exister, rejoindrait une grande alliance...centriste !

    Il reste le cas du Nouveau Centre. Ce n'est pas un parti centriste. C'est un parti de droite. Mais certains de ses membres peuvent se retrouver aisément dans  la grande alliance à laquelle je songe. N'excluons pas la droite modérée de notre quadrature.

    Pour ma part, je serais prêt à voter pour un ticket Bayrou-Borloo quel que soit son ordre, à condition que le programme de ce ticket s'inspire des valeurs humanistes, libérales et démocrates-chrétiennes, qu'il présente un clivage fort avec ceux de la droite et de la gauche, qu'il soit indépendant, et qu'il porte les thèmes et les idées qui me sont chers :

    - excellence de l'éducation et liberté pédagogique des communautés éducatives

    - relocalisation et réindustrialisation de la France.

    - réforme des retraites (retraites à points, comptes notionnels)

    - réforme de la fiscalité (progressivité accrue, suppression des niches, de l'ISF, du Bouclier et mise en place d'un impôt limité sur le patrimoine hors résidences principales).

    - politique culturelle forte, notamment par une relance énergique de la francophonie dans toutes les agences culturelles

    - diplomatie résolument orientée vers une européanisation de notre diplomatie, y compris en procédant par cercles concentriques des bonnes volontés, pour construire l'Europe à laquelle nous aspirons.

    - indépendance véritable de la justice

    - réforme de notre système électoral et introduction d'une dose réelle de proportionnelle.

    Voilà quelle serait l'ébauche des grandes lignes qui devraient inspirer à mes yeux un grand programme centriste. Non un programme à mi-chemin de la droite et de la gauche, mais un programme de rupture, volontariste et novateur.

  • Cela chauffe en Corée...

    La scission qui divise la Corée en deux parties est l'ultime reliquat du conflit est-ouest, aujourd'hui vidé de tout sens. L'existence de la Corée du Nord est un problème régional qui peut dégénérer à tout moment en raison de l'armement nucléaire du pays et du renfermement sur lui-même de l'appareil dirigeant.

    La Corée est aux nations civilisées ce que serait un bandit de grand chemin au Moyen-âge. Elle tente de rançonner ses voisins. L'inconvénient, c'est que le bandit de grand chemin possède une arme nucléaire, même si j'ai quelques doutes sur la sophistication technique des installations nord-coréenne.

    Mais le bandit de grand chemin tempête, furieux qu'on lui prête de moins en moins d'attention. En effet, la Corée du Nord est un état paranoïaque, et, en ce sens, sa paranoïa est un danger car on ne peut s'assurer qu'elle ne soit prise de réactions incontrôlables, mais, en même temps, on ne peut pas non plus dire qu'elle menace la sécurité du monde civilisé. En effet, elle n'intervient quasiment pas dans les affaires internes des autres pays et ne finance ni mouvements  ni idéologies en dehors de son territoire.

    C'est juste un grand fauve aux abois qui peut infliger de très lourdes morsures à tout moment. 

    L'attaque coréenne n'est pas tout à fait le fruit du hasard : la Corée a faim et demande de l'aide alimentaire depuis plusieurs mois, et puis surtout, des exercices américano-coréens ont lieu précisément à proximité de l'île qui a été bombardée.

    En outre, l'île concernée est au sud de la ligne de partage des deux Corée, mais au nord de cette que revendique Pyongyang.

    Une chose est certaine : la Corée du Nord ne prévient plus la Chine quand elle projette ce genre d'attaques, ce qui risque à terme de poser des difficultés à cet état, car les Chinois vont finir par devoir avouer qu'ils ne contrôlent plus grand chose en Corée du Nord, contrairement à ce qu'ils tendent à laisser croire de longue date...

    La Corée du Sud et les USA me semblent avoir réagi avec intelligence, en la circonstance, en se gardant bien de toute escalade.

     

     

  • Asia Bibi, et zut, ce n'est pas encore gagné !

    Je me suis réjoui trop vite samedi. Asia Bibi n'est pas encore grâciée. Sa condamnation est seulement suspendue.

    Il semble que le gouverneur du Penjab ait une priorité de primauté pour prononcer une grâce. J'ai cru comprendre que le gouverneur était disposé à soutenir la demande de grâce d'Asia Bibi auprès du président Zardari, mais voilà, des des groupes d'intégristes fanatisés menacent de l'exécuter une fois libre.

    Le problème fondamental, c'est la loi sur le blasphème, édictée au Pakistan sous la pression des franges les plus extrémistes de l'Islam. Leurs leaders locaux ont d'ores et déjà annoncé qu'ils s'opposeront à toute modification de cette loi, sauf à ce qu'elle se fasse avec leur assentiment et exclue toute abolition.

    Ces gens-là déclarent parler au nom de millions de Pakistanais musulmans. Mais en réalité, on ne sait pas vraiment ce que pensent les Pakistanais.

    Est-ce que les Pakistanais continueront encore longtemps à laisser à des individus hypocrites, malhonnêtes et dangereux leur expression religieuse ? Individus qui osant parler de blasphème, pervertissent à chaque bouffée d'air qu'ils inspirent les paroles mêmes du Coran ?

  • Second Life, sortir de l'ornière

    Au début du mois d'octobre dernier, le canard virtuel écrivait une lettre ouverte à Linden, la société qui gère le métavers Second Life.

    Second Life, je me dis parfois que c'est l'histoire d'un immense gâchis. Au départ, c'est une intuition très forte, une idée géante et un emballement médiatique.

    L'intuition, c'est que le web ne demeura pas indéfiniment en deux dimensions, et que tôt ou tard, on naviguera en 3D d'un site à l'autre. Je pense que cette intuition se vérifiera tôt ou tard, même si cette évolution est actuellement freinée par le développement de l'internet mobile, dont les faibles performances limitent l'usage d'applications 3D pour l'instant.

    L'idée, c'est de mettre à disposition des usagers un monde nouveau, entièrement modelable à la convenance de chacun. Rien ne pouvait plus stimuler la créativité que cette idée évidente. Je demeure frappé de stupeur, quand je me déplace sur Second Life, par la richesse de ses constructions et de ses lieux virtuels, en dépit de la faible quantité de ses utilisateurs, puisque, malgré ses millions de comptes, de 40 000 à 80 000 résidents seulement se connectent en même temps. 

    L'emballement médiatique, on l'a connu l'année 2007 avec la multiplication des initiatives, l'apparition d'ambassades, la venue de grandes sociétés, et cetera...

    L'immense gâchis, c'est ce qui s'est ensuivi. Sims désertées et/ou laissées l'abandon, disparition des fleurons du métavers, diminution progressive du nombre de résidents actifs.

    Linden serait très bien inspiré d'écouter davantage ses fans. Le Canard virtuel lui a dit, pourtant, ce qu'il souhaitait : l'ouverture. C'est cela que Linden n'a pas compris, ou, du moins, n'a jamais su mettre en application. Il aurait fallu très tôt se connecter avec les autres réseaux : prévoir des points twitter, facebooks,  dans toutes les régions pour se connecter sur les autres réseaux sociaux. Ouvrir davantage le monde aux autres navigateurs pour Métavers, plutôt que de lutter contre. Afficher les contenus web avec facilité sur les murs mêmes du monde, associer les groupes qui évoluent sur les forums 2D aux groupes 3D, développer les slurl plus que cela n'a été fait, quitte à se payer une campagne de publicité ad hoc.

    oh, même sans campagne publicitaire, il suffirait de se comporter en mécène pour tenter de créer l'évènement : inviter de jeunes artistes, des intellectuels à faire des conférences, dispenser des concerts de musique classique, organiser des soirées thématiques, s'associer avec des collectivités territoriales pour offrir certains services, bref, faire feu de tout bois pour se développer.

    Un projet comme l'Opéra Bis, par exemple, me semble l'exemple même de ce qu'il faut faire : l'Opéra de Rennes a choisi de donner en direct live cinq représentations virtuelles. Ainsi, le 06 novembre dernier, on y a donné la Rita ou le mari battu de Gaetano Donizetti. On peut aussi suivre la saison musicale sur Opensim. OperaBis explique les procédures à suivre pour générer l'avatar ad hoc.

    Ce qui me frappe, quand je cherche de l'information sur Second Life, sur la Toile, c'est son rétrécissement au fil du temps. Foisonnement en 2007, disette en 2010. La page wikipedia, elle-même, n'est pas entretenue.

    Linden peut encore sortir de l'ornière, parce qu'à l'heure actuelle, aucune société n'a investi sérieusement les métavers. Mais cela demande un changement de cap, un redéploiement d'une toute autre ampleur que les petits ajustements auxquels se livre la société.

  • C'est pas privé, facebook !

    Encore des types qui se sont fait pincer sur facebook : ils flinguaient en bonne et due forme leur boîte.

    Facebook,  c'est une sorte d'immense 1984 voyeuriste. Y'a rien de privé, là-dedans. Tu crois être avec tes potes, et en fait, tu discutes à la face du monde, parce que ton mur, il apparaît chez les autres, y compris quand tu pisses dessus.

    Les Prud'hommes ont tranché sur la nature de la barrière qu'est facebook entre vie professionnelle et privée.

    Sans chercher à juger l'affaire sur le fond, sur la forme, je ne suis pas fâché de ce jugement, parce que j'estime que facebook fait partie de ces supports qui servent bien plus sûrement le dénigrement que l'information.

  • Asia Bibi grâciée !

    Ce n'est pas si fréquent de pouvoir annoncer une bonne nouvelle. Alors en voilà une : Asia Bibi, cette jeune mère pakistanaise battue, violée et condamnée à mort par la justice de son pays a été grâciée de matin même le Président Zirdari.

    Il semble qu'une organisation qui réunit Chrétiens et Musulmans ait beaucoup oeuvré pour obtenir la libération de la jeune femme. Qu'elle soit saluée ! Il reste une lumière au Pakistan.

    Pour ce qui me concerne, je suis bien sûr heureux que cette femme échappe à une mort particulièrement inique, mais je ne suis pas encore satisfait de cette issue : il reste, désormais à rendre justice, c'est à dire que ses tortionnaires soient punis de manière exemplaire.