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  • École :Juppé presqu'aussi nul que la gauche.

    Ce qui est commode pour la classe politique, au niveau de l'école, c'est qu'il n'y a pas à se fouler. Quasiment rien ne change d'une majorité à l'autre. La gauche balance les plus grosses conneries et la droite n'a plus qu'à suivre ensuite. On a la ferme impression que ce sont les mêmes gogols (et autres pédagogols) qui conseillent tout le spectre politique à l'exception d'une petite partie des Communistes, du FN et de Bayrou (ouf !).

    Ce que j'ai compris pour l'instant du projet de Juppé c'est qu'il est très content des mesures de gauche et qu'il va faire la même chose, en gros, avec d'ailleurs les mêmes sifflotements de pipeau.

    Augmenter les enseignants du primaire de 10% ? On n'a pas l'argent, pas la peine.

    Accroître leur temps de présence ? Contre quoi ? De la monnaie de singe ? Pour quoi faire ? Du Blabla.

    Réduire le passage des épreuves du bac à quelques disciplines, le reste étant évalué en contrôle continu ? Admettons. De toutes façons, ce n'est déjà plus le bac qui permet d'obtenir des écoles post-bac mais le dossier, constitué des bulletins pour l'essentiel, sachant que l'origine géographique du lycée compte, évidemment. Tous les contrôles continus ne se vaudront pas (du moins pour les gens censés) et par suite, tous les bacs ne se vaudront pas non plus...

    Laisser les rythmes scolaires en l'état ? Les finances des communes apprécieront, la fatigue des enfants aussi...

    Ne pas toucher à la réforme du collège ? Pitoyable. Najat Vallaud-Belkacem, Valls et Hollande ont pondu la pire réforme du collège qui ait jamais été pondue. Et il veut la laisser en l'état...Incroyable. Nul. Pas la peine de changer de majorité, dans ces conditions.

    Réduire les vacances des élèves (et des profs, du coup) ? J'ai déjà montré à plusieurs reprises combien cette idée débile de Luc Châtel ne tient la route à aucun point de vue. Juppé invoque la fatigue des élèves, mais la redistribution de deux semaines sur l'année ne réduirait leurs horaires hebdomadaires que d'une heure. Marginal. Marginal et inutile. En revanche, côté épuisement, on peut tabler sur une fatigue accrue des élèves. Quant à faire travailler les enseignants en classe l'été, j'imagine sans contrepartie, je pense qu'ils ont assez donné comme cela, et, de toutes façons, c'est une période où ils s'attellent à leurs préparations.

    Mettre le paquet sur le primaire ? Un voeu pieux. Tout le monde le dit. Qu'est-ce qu'il veut faire concrètement ?

    La laïcité et le fait religieux, tout ça, c'est du blabla sans grandes conséquences. Je n'ai pas vu de propositions lumineuses de Juppé sur le sujet.

    Je lui donne tout de même quitus sur un point : celle de bien vouloir laisser les établissements mener leurs propres expérimentations. C'est bien le seul. Tout le reste est à jeter.

    Bien sûr, je n'ai que les échos de la presse et de la sphère politique et j'achèterai son livre pour en avoir le coeur net, mais je ne me fais pas d'illusions. Les enseignants sont déjà 6% à voter pour Marine Le pen. Ils connaissent mal son programme, mais à ce rythme d'âneries crasses, si Bayrou ne se présente pas aux prochaines présidentielles, ceux qui se croient le vote des enseignants acquis pourraient avoir de très mauvaises surprises.

  • Inéluctable ou pas le retour de Sarkozy ?

    J'avoue que ces derniers mois je voyais Nicolas Sarkozy comme notre futur président, convaincu qu'il allait écraser la concurrence à droite, que la gauche serait hors de combat en 2017 et le centre pas assez puissant ou pas en état de présenter un concurrent capable de lui faire de l'ombre.

    J'ai bien la côte de popularité de Juppé, mais, jusqu'ici, au sein du noyau dur de l'UMP, Sarkozy l'emportait nettement. 

    Je pense que pour gagner une élection il faut avant toutes choses rassembler son camp et peu importe si les autres vous détestent. Dans un premier temps du moins.

    Je suis donc surpris par l'évolution des sondages à droite en faveur de Juppé. Cela dit, 

    a) Juppé ne prend pas de positions fortes ce qui facilite sa popularité (il ne mécontente personne)

    b) il n'a pas de réseaux

    c) Sarkozy est très bon pour dégommer ses adversaires politiques

    d) même s'il a perdu des plumes, à l'intérieur de l'UMP il demeure majoritaire

    Il serait donc très imprudent de se réjouir d'autant que j'attends aussi le programme de Juppé : rien ne dit qu'il soit tellement mieux que celui de Sarkozy...

  • Qui pour remplacer Sarkozy ? Juppé, non ?

    Je me demande quand l'UMP et la droite en général vont se rendre compte que Nicolas Sarkozy ne peut plus être leur candidat. Il est battu dans tous les sondages et ne se relèvera pas car il ne mènera pas la politique qui serait nécessaire pour obtenir ce résultat. En effet, tant qu'il n'aura pas compris qu'il faut remplacer les mots par des actions (par exemple, annoncer le recrutement en hausse de gendarmes et de policiers, celui de greffiers et d'experts pour la justice, de gardiens et de personnels pour les prisons, puis mener une politique de fermeté déterminée), il sera cuit, et sa majorité, pas crédible, avec.

    Il faut donc un homme à droite à la popularité montante, dont les qualités d'homme d'État ne sont plus à démontrer, capable de se réconcilier avec Dominique de Villepin, tout en étant acceptable pour les Sarkozystes sans être trop compromis avec eux, et bien considéré par les centristes.

    Cet homme, c'est Alain Juppé, dont la seule présence à la tête du Ministère des Affaires étrangères, a modifié le visage de notre diplomatie. Un gaulliste, un vrai. A-t-on observé, chose encore impensable il y a quelques mois, comment la France s'est défendue becs et ongles pour ne pas faire intervenir l'OTAN dans les affaires libyennes ? On a vu là les convictions d'un homme qui veut redonner du poids à la France et à sa voix, qui souhaite également que les Européens soient capables de se manifester à la place des USA, bref, d'un homme capable de donner une vraie diplomatie à la France.

    Au moins sur cet aspect, c'est un homme auquel je pourrais faire confiance, en tant que président, et, en tout cas, auquel j'apporterais volontiers ma voix contre un socialiste lors d'un second tour d'élection présidentielle. Évidemment il lui fautr se doter d'une programme économique, culturel et social qui soit autre chose que le vilain brouet que nous sert l'UMP depuis des années. 

    Du travail en perspective, mais bien nécessaire, pour nous éviter de devoir supporter la gauche arrogante, mondialiste, euro-béate et dégoûlinante pendant au moins 5 années à partir de 2012 sauf miracle centriste...

  • L'Europe peut-elle encore quelque chose ?

    J'avoue que l'Européen pourtant convaincu  que je suis devient de plus en plus sceptique, ces derniers temps, vis-à-vis de l'Europe. L'incoyrable faiblesse de ses instances, quand il s'est agi de soutenir les rebelles en Libye me paraît du plus mauvais augure.

    J'ai parfois le sentiment que l'Europe est devenue tout juste bonne à transmettre des directives de commissions occultes nommées par les États, pas même par le Parlement européen.

    La culture de la négociation qui règne au Parlement finit par se confondre avec celle de la compromission dans bien des cas. En fait, l'Europe ressemble de plus en plus à l'ONU, c'est à dire un machin bureaucratique juste bon à fixer des règles financières et économiques, et encore. Une zone de libre-échange avec des règles communes, en somme. Jamais l'Europe politique n'a paru aussi lointaine.

    Finalement, dans l'affaire libyenne, le moteur européen, c'est la bonne vieille alliance franco-britannique. A cette dernière s'ajoutent le Danmark, la Belgique, la Norvège et l'Espagne dont les apports sont loin d'être négligeables (plusieurs avions de combat, ce n'est pas rien !). Il y a bien sûr le Canada, allié de toujours, et l'Amérique qui participent en fournissant la logistique ou des avions. Des avions qataris, enfin, pays le plus libéral du Golfe, serait en route vers les côtes libyennes.

    Hélas, l'Europe est avant tout un polygone à géométrie variable : selon que cette dernière soit économique, politique, militaire et/ou diplomatique, le polygone prend des formes diverses, s'étend ou se rétrécit, sans former clairement une figure définie. Marielle de Sarnez le disait  il y a peu, 

    Quand un peuple se trouve livré à la menace meurtrière de son dirigeant, c'est bien de l'essentiel qu'il s'agit. Alors grâce aux efforts de la France et de la Grande-Bretagne une résolution a été adoptée. Nous avons pu empêcher que Kadhafi n'atteigne Benghazi, mais la division de l'Europe est consternante !

    J'adore ce que Juppé a dit à propos de l'Europe jeudi (il est vraiment exceptionnel, comme Ministre des Affaires étrangères, cet homme-là !) : 

    «Pour beaucoup de nos partenaires, l’Union européenne est une ONG humanitaire. Ce n’est pas notre conception.»

    Tout à fait. Et pas la mienne non plus. J'ai trouvé, au passage, sa position sur le rôle de l'Europe dans l'affaire ivoirienne très juste : 

    «l’Union européenne n’a pas vocation à régler tous les problèmes de la planète. D’autres organisations doivent prendre leurs responsabilités».

    Tout pareil. Il pense à l'Union africaine ou encore à l'ONU. La France peut jouer un rôle diplomatique, mais elle n'est pas le pompier de la planète.

  • Marine Le pen comme Chavez et la Corée du Nord

    Ah, je l'ai trouvée comique, la Marine, comme on dit au FN ; c'était Trafalgar, hier. Voilà une personnalité qui craignait en fait de Libye, en début de semaine,  de devoir accueillir des réfugiés. Pour être plus précis, elle envisageait surtout de les jeter à la mer. Et la voilà assez gonflée pour expliquer que la zone d'exclusion aérienne, en Libye, au début de la semaine, elle était pour, mais que maintenant, c'est trop tard.

    Non, en fait, Marine Le pen, la démocratie, elle s'en fout. Pour elle, en Libye, c'est juste une guerre civile. Laissons donc ces braves gens se massacrer, cela ne nous concerne pas, en somme. Voilà sa position. Quant à ses modèles, la Chine et la Russie, deux grandes "démocraties" devant l'Éternel. Ou encore la Turquie dont le président (Un islamiste de longue date, rappelons-le) vient recommander aux émigrés aussi bien en Allemagne qu'en France de ne surtout pas s'assimiler, ils nous donnent une idée assez claire de la diplomatie du FN en action. Au demeurant, ce sont les priorités diplomatiques de ce parti dans son programme politique. Quant à l'Allemagne, je renvoie à la très bonne analyse de Gilbert Casasus dans Marianne2 : des considérations purement égoïstes voire cyniques. L'Allemagne traverse une mauvaise passe, avec Angela Merkel.

    Laurent Pinsolle a raison d'observer que pour une fois, on peut donner quitus à Sarkozy de son activisme sur la scène internationale. Quitus à Sarkozy, mais également un grand bravo au talent diplomatique d'Alain Juppé, qui a montré l'étendue de son savoir-faire dans cette cause. C'est d'ailleurs à lui que Marielle de Sarnez rendait hier hommage.

    Voilà, ça, c'est la diplomatie en version FN. Et ça vient nous parler de grandeur de la France. Laissez-moi rire.

    En fait, Kadhafi a trois amis : Chavez, la Corée du Nord et...Marine Le pen...

  • Libye, notre honneur...

    J'ai lu ce qu'a écrit Alain Juppé sur son blogue : s'il a réussi à obtenir un accord de plusieurs pays arabes, avec Sarkozy, pour intervenir en Libye, alors il a vraiment fait du bon boulot.

    Si la France et la Grande-Bretagne ont des pays arabes à leur côté, près à participer, allez, on envoie chier l'Europe une bonne fois pour toutes, avec ses tergiversations minables, pareil pour le "Machin", comme disait le Général de Gaule, qui m'a l'air de SDN protestant après le réarmement nazi en 1936, et on y va. Je ne parle pas d'aventure, mais d'une opération coordonnée et ciblée empêchant Kadhafi d'utiliser son aviation. Côté britannique, je crois qu'il y a des Écossais, du côté de Lockerbie, qui ont un passif à apurer avec le vieux tyran.  Et en Libye, il y a une jeunesse qu'on ne peut pas laisser livrée à la police politique de Kadhafi.

    La France, la Grande-Bretagne, le Liban, dans cette histoire, sont exemplaires : ils veulent juste avoir l'aval des Nations Unies pour intervenir, c'est à dire un mandat.

    Moi, j'aimerais bien savoir qui sont les hypocrites qui bloquent la résolution au Conseil de Sécurité de l'ONU. Enfin, j'en ai une idée : on pensait que les empêcheurs de tourner en rond, jusqu'ici, c'étaient les Russes ? Raté, ce sont les Allemands, engoncés dans leurs certitudes et leur bien-être. Merkel veut faire la sage et la pondérée, mais au bout du compte, elle est totalement nulle dans cette histoire.

    Si la France parvient à obtenir le droit d'intervenir, avec le soutien de pays arabes, elle aura fait un grand pas pour le Maghreb, pour la Libye et pour la démocratie. Je pourrai alors vraiment dire que je suis fier de mon pays.

  • Attaquer en Libye ? ça va pas la tête ?

    Ils sont amusants, les Américains. En 15 ans, ils se sont déjà englués dans trois bourbiers : Somalie, Afghanistan et Irak. En 1986, si je ne m'abuse, ils avaient déjà procédé à un bombardement de Tripoli. Ils ont l'expérience (en théorie) des guerres : ils savent qu'un bombardement fait toujours des dommages collatéraux, à la notable exception des bombes-laser (et encore !...) mais comme ces dernières ne représentent que 8 à 10% des arsenaux...

    Ayant mis en place une zone d'exclusion aérienne en Irak, du temps de Saddam, ils savent aussi que cela passe par la neutralisation des défenses aériennes de la zone visée.

    Donc, en somme, pour mettre en place la dite zone en Libye dans les environs de Tripoli, il faut canarder la ville, avec la quasi-certitude de toucher des civils. Très intelligent.

    Est-ce que l'opposition libyenne a demandé quelque chose ? A ma connaissance, non. Bref, Alain Juppé qui est un vieux de la vieille et auquel on ne la fait pas, a tout de suite percuté que les conséquences seraient désastreuses sur les opinions arabes des pays concernés (et d'ailleurs sur toute l'opinion arabe en général).

    Quand on est personna non grata quelque part, on évite de la ramener en roulant des mécaniques. 

    Bref, si vraiment les Libyens nous appellent à l'aide, ils nous le feront savoir. Dans l'immédiat, le mieux à faire, c'est de fournir des vivres et des médicaments aux populations sinistrées.

    Il me semblait qu'avec l'expérience des merdiers dans lesquels elle s'est fourrée, l'Amérique apprendrait. Restons optimiste : en principe, Hilary Clinton est une femme d'expérience. Ça ne coûte rien (quelques dizaines de millions de dollars mises à part) d'amener quelques porte-avions dans le Canal de Suez, mais cela coûterait très cher en revanche, et pas seulement financièrement, d'utiliser les avions qui sont dessus.

    Allons, terminons sur une petite remarque amusante et festive : ce qui pourrait bien exploser en vol, avec la chute du régime Libyen et celui de ses  potes despotes locaux, ce sont...les finances des gros clubs de football européens, à commencer par la Juventus de Turin ! Eh oui : le sport business est un fonds d'investissement idéal pour un tyran corrompu (pas seulement). Tiens, à ce sujet, il va devenir quoi, Al-Saadi Ladhafi, l'ex-joueur de la Sampdoria de Gênes si je ne m'abuse ? Il ne voulait pas investir dans un club français, il y a quelques années ? J'ai cru comprendre qu'il avait favorisé un gros gros gros investissement à la Juve, dès 2005 : sponsoring sur maillot pour plus de 300 millions de dollars à la Juve par la Tamoil, consortium pétrolier Libyen proche du futur ex-pouvoir. Vite, vite, il faut que Sarkozy fasse quelque chose pour le football. On laissera le train-train quotidien à Juppé ( position de la France, de  l'OTAN et de l'Europe à propos de la situation en Libye...). Les deux pourraient se recouper, puisque les Américains s'ils attaquaient, le feraient depuis l'Italie...

    Tiens, mon expert ès football et politique favori, faucon gaulliste du Gard,  doit bien avoir quelques idées sur le sujet, non ?

  • Juppé aux affaires étrangères ? Bonne nouvelle !

    Des rumeurs de plus en plus insistantes font état de la nomination prochaine d'Alain Juppé à la tête des affaires étrangères, puisqu'il paraît acté que Michèle Alliot-Marie va partir. Il conserverait de surcroît la Défense, situation inédite dans l'histoire de notre Vème République.

    Bonne nouvelle de mon point de vue : j'ai conservé le meilleur souvenir de la gestion des affaires étrangères par Alain Juppé. Je sais que c'est un homme qui ne sacrifie pas les principes, tout en promouvant une diplomatie efficace.

    A vrai dire, il va devoir s'adapter à une nouvelle donne mondiale : les révoltes successives dans les pays arabes vont redistribuer les cartes dans une large portion du monde de manière tout à fait inattendue. La question que tout le monde se pose, du moins en Europe, c'est de découvrir ce qui émergera des décombres des despotismes : démocraties ? théocraties ? régimes militaires ? Personne ne peut le dire avec certitude, même si les armées semblent avoir pris fait et cause pour les peuples, dans l'ensemble, et que les islamistes, Al Qada en tête, ont été pris de cours par des révolutions qui à aucun moment ne se sont réclamées d'Allah et encore moins des fous de Dieu... 

    Comme le dit Alain Juppé, tout en invitant à la vigilance, et si les peuples arabes réussissaient ? Ce n'est pas le seul défi que devra relever le maire de Bordeaux : l'affaire Florence Cassez, les otages en Afghanistan, le désengagement ou non de ce pays, le délitement européen, les relations avec la Chine, le déclin de l'influence française, particulièrement en Afrique...

    Il restera à Alain Juppé la difficile tâche d'effacer les relents brouillons de l'agitation sarkozyste. Juppé est une forte tête, mais saura-t-il faire entendre sa voix ? L'avenir seul le dira...

  • Sarkozy et Daily motion meilleurs que les Soviets ?

    S'il y a bien quelque chose que je déteste, c'est quand les États s'occupent de vouloir écrire et réécrire l'histoire : on comprend aisément que cela m'indispose encore plus quand c'est un président de la République qui la revoit à son profit exclusif. Je reviens de chez Abadinte, un blogueur social-démocrate : il a lui-même remarqué les incohérences relevées par des journalistes à propos de la prétendue journée du 09 novembre 1989 par Nicolas Sarkozy. Celui-ci aurait passé sa journée à Berlin après avoir été averti le 09 novembre au matin, or, les médias ouest-allemands n'ont commencé à évoquer l'ouverture du mur qu'à partir de 20h00.

    En réalité, ce n'est que le 10 novembre que Nicolas Sarkozy, en compagnie d'Alain Juppé, ont rejoint Berlin : Abadinte s'est un peu précipité en affirmant que Juppé et Sarkozy étaient des menteurs : ils se sont bien rendus à Berlin, mais le 10...Cela dit, Alain Juppé évoque aussi le 09 novembre sur son blog, mais il ne parle que du 09 au soir. D'autres sources laissent entendre que ce serait le 16 novembre qu'Aain Juppé se serait rendu à Berlin.

    Bref, sans épiloguer, cette information est manifestement faisandée à la gloire de notre lider maximo, images à l'appui : jusqu'ici, cela avait été l'apanage des régimes totalitaires, Corée du Nord, régimes communistes de la guerre froide, de réécrire l'histoire, mais je vois qu'en France, il y a une histoire officielle et une histoire officieuse.

    Le problème, c'est que cette manie ne touche pas seulement les strates de la majorité actuelle, mais que c'est une tendance quelque peu répandue, en toute impunité dans notre société. Je ne peux pas dire que j'ai de la proximité politique avec Jean Robin, auteur occasionnel chez Criticus, taulier du blog Tatamis, mais il se trouve qu'il a récemment levé un lièvre gênant, et que depuis, comme par hasard, pas moyen de faire connaître sa vérité. L'une des figures de la repentance, l'écrivain Claude Ribbe, aurait aussi été la plume du Général Aussaresses, qui avait avoué avoir pratiqué la torture en Algérie. Pas vraiment le même monde...Interrogé par Jean Robin lors d'une cérémonie organisée par not'bon maire, à nous autres Parisiens, Bertrand Delanoë, il a refusé de répondre. Tatamis a voulu publier la vidéo du reportage sur Daily Motion, mais, à deux reprises, s'est vu retirer cette dernière. Nouvelle tentative chez wat.tv, même effet ! Résultat des courses, il a du finalement la faire héberger aux USA.

    Moi, j'aimerais bien avoir des explications de Daily Motion et de Wat.tv, d'autant que j'ai visualisé la dite vidéo, sur un serveur américain, donc, et que je ne vois en aucune manière ce qu'elle pourrait comporter de diffamatoire. Je juge grave que des choses de cette sorte puissent se produire en France, sans que personne ne s'en émeuve. Peut-être est-ce un hasard, mais j'observe aussi que l'État est tout récemment rentré dans le Conseil d'administration de Daily Motion.

    La gouvernement a récemment lancé une grande campagne d'éducation aux médias, rapport à l'appui : il faudrait ajouter un chapitre sur les options de contournement des censures et réécritures diverses de l'information...

  • Juppé ou Fillon présidents de la commission européenne ?

    Je viens d'écouter l'interview de Jacques Delors sur France Inter via Marianne. Une petite remarque avant toutes choses : Marianne conlut un peu vite à une trahison de Jacques Delors parce qu'il cite les noms de Juppé ou de Fillon comme présidents possibles de la commission européenne. Il ajoute, ce que Marianne n'a pas relevé, "compte tenu du rapport de forces en Europe". C'est à dire, en gros, dans la mesure où le PPE serait majoritaire en Europe. Et il précise que si ce devait être les Socialistes (PSE) il aurait alors d'autres noms à proposer. Martine Aubry n'a donc pas de raisons de se plaindre de son père. Sur les propositions de Delors, je n'ai pas grand chose à redire, ce sont quasiment les mêmes que celles de Bayrou et du MoDem, particulièrement sur la solidarité européenne, une politique commune de l'énergie et la coopération entre États européens. Je déplore en revanche profondément qu'il demeure prisonnier de schémas politiques archaïques. Il ne cite pas même le nom de l'ADLE et encore moins du MoDem, qui manifestement n'existent pas pour lui. Consolation, en dehors de l'UMP et du PS, il n'y a pas d'autres forces politiques qui comptent de son point de vue. Bref, passons, on finit par s'y habituer, au MoDem (ou ailleurs). Espérons le détromper largement en juin...

    Concernant Fillon et Juppé, moi aussi, mais seulement si le rapport de forces s'y prêtait, je ne serais pas contre leur candidature à la présidence de la commission européenne. Ce sont deux hommes politiques honnêtes et qui maîtrisent leur sujet. J'aurais une préférence pour Juppé, mais je pense que Fillon, qui a de la poigne, ne serait pas mauvais comme commissaire européen (encore que parfois buté). Parce qu'il en faut de l'énergie, et de la volonté, pour lutter contre l'indivualisme des États-nations incapables de s'entendre, par les temps qui courent, alors que ce serait tellement nécessaire. Le concert des nations, comme dit Jacques Delors : voilà ce qu'est l'Europe. Un concert dans lequel chacun joue sa partition, mais pas une partition commune. Prenons l'industrie automobile : il n'y a que 5 ou 6 gros constructeurs en Europe, ce devrait donc être possible de s'entendre ! c'est à juste titre que Delors cite cet exemple. Et pourtant rien. Et là-dessus, on ne peut vraiment pas dire que Nicolas Sarkozy (mais Fillon aussi, il gouverne !) donne le bon exemple. Pourtant en Europe, l'ADLE, auquel le MoDem appartient, fait des propositions concrètes qui recoupent exactement ce que François Bayrou et Corine Lepage disaient en septembre 2008.

    On a dit que Sarkozy avait été un bon président de l'Europe. Je rectifie le tir : comme Delors, je pense qu'il a été un bon président du concert des nations européennes. Mais comme Président de l'Europe...il n'a rien fait évoluer. Je ne lui jette pas la pierre : pas plus lui qu'un autre. Le fait est qu'il nous manque des chefs d'état visionnaires et déterminés, par les temps qui courent, pour relancer l'Europe.

    Malheureusement, j'ai le sentiment que les élections européennes prennent le chemin de se jouer sur des enjeux nationaux ; c'est, tout du moins, ce que vise le PS qui s'efforce d'en faire un référendum contre Nicolas Sarkozy. Quelle erreur fatale ! C'est à une toute autre échelle que ces élections doivent être pensées. Le MoDem a le mérite de faire ses premières propostions dans cette optique. Tenez, par exemple, le MoDem est parvenu à faire adopter une mesure-clef, tout récemment, pour lutter contre le dumping social : il ne sera plus possible de se cacher derrière un sous-traitant pour sous-payer outrageusement un travailleur. Bien vu Jean-Marie Beaupuy (euro-député MoDem à l'origine de cet amendement). Voilà un embryon d'Europe sociale qui se met enfin en place.