Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Attaquer en Libye ? ça va pas la tête ?

Ils sont amusants, les Américains. En 15 ans, ils se sont déjà englués dans trois bourbiers : Somalie, Afghanistan et Irak. En 1986, si je ne m'abuse, ils avaient déjà procédé à un bombardement de Tripoli. Ils ont l'expérience (en théorie) des guerres : ils savent qu'un bombardement fait toujours des dommages collatéraux, à la notable exception des bombes-laser (et encore !...) mais comme ces dernières ne représentent que 8 à 10% des arsenaux...

Ayant mis en place une zone d'exclusion aérienne en Irak, du temps de Saddam, ils savent aussi que cela passe par la neutralisation des défenses aériennes de la zone visée.

Donc, en somme, pour mettre en place la dite zone en Libye dans les environs de Tripoli, il faut canarder la ville, avec la quasi-certitude de toucher des civils. Très intelligent.

Est-ce que l'opposition libyenne a demandé quelque chose ? A ma connaissance, non. Bref, Alain Juppé qui est un vieux de la vieille et auquel on ne la fait pas, a tout de suite percuté que les conséquences seraient désastreuses sur les opinions arabes des pays concernés (et d'ailleurs sur toute l'opinion arabe en général).

Quand on est personna non grata quelque part, on évite de la ramener en roulant des mécaniques. 

Bref, si vraiment les Libyens nous appellent à l'aide, ils nous le feront savoir. Dans l'immédiat, le mieux à faire, c'est de fournir des vivres et des médicaments aux populations sinistrées.

Il me semblait qu'avec l'expérience des merdiers dans lesquels elle s'est fourrée, l'Amérique apprendrait. Restons optimiste : en principe, Hilary Clinton est une femme d'expérience. Ça ne coûte rien (quelques dizaines de millions de dollars mises à part) d'amener quelques porte-avions dans le Canal de Suez, mais cela coûterait très cher en revanche, et pas seulement financièrement, d'utiliser les avions qui sont dessus.

Allons, terminons sur une petite remarque amusante et festive : ce qui pourrait bien exploser en vol, avec la chute du régime Libyen et celui de ses  potes despotes locaux, ce sont...les finances des gros clubs de football européens, à commencer par la Juventus de Turin ! Eh oui : le sport business est un fonds d'investissement idéal pour un tyran corrompu (pas seulement). Tiens, à ce sujet, il va devenir quoi, Al-Saadi Ladhafi, l'ex-joueur de la Sampdoria de Gênes si je ne m'abuse ? Il ne voulait pas investir dans un club français, il y a quelques années ? J'ai cru comprendre qu'il avait favorisé un gros gros gros investissement à la Juve, dès 2005 : sponsoring sur maillot pour plus de 300 millions de dollars à la Juve par la Tamoil, consortium pétrolier Libyen proche du futur ex-pouvoir. Vite, vite, il faut que Sarkozy fasse quelque chose pour le football. On laissera le train-train quotidien à Juppé ( position de la France, de  l'OTAN et de l'Europe à propos de la situation en Libye...). Les deux pourraient se recouper, puisque les Américains s'ils attaquaient, le feraient depuis l'Italie...

Tiens, mon expert ès football et politique favori, faucon gaulliste du Gard,  doit bien avoir quelques idées sur le sujet, non ?

Commentaires

  • Oui bien sûr que ça irait contre toute logique mais là on parle des AMERICAINS, des types qui savent rendre tout possible, même (et surtout) le plus débile! Moi je les sens capables de monter au créneau avec tout le pétrole à la clé. On a l'impression que c'est un échec de l'extérieur mais de l'intérieur c'est l'économie qui est soutenue. enfin je crois.

  • La question est ma foi très complexe. Au Rwanda un massacre de la population voir un génocide si l'on prend en compte la dénomination généralement donnée se faisait devant nos yeux on n'est pas intervenu, la communauté internationale s'en est pris plein la tronche, sans doute à raison. Là on risque d'intervenir et se prendre la même chose dans la tête.

    Intervenir ou ne pas intervenir telle est la question. Moi je m'interroge tout de même de savoir si l'intervention ne dépendrait pas de la qualité économique du pays. Les Etats ont tout de même une plus grand proportion à intervenir en Irak, en Lybie, en Afghanistan qu'au Burundi et au Liberia...

  • Bonsoir,

    "Bref, Alain Juppé qui est un vieux de la vieille et auquel on ne la fait pas, a tout de suite percuté que les conséquences seraient désastreuses sur les opinions arabes des pays concernés (et d'ailleurs sur toute l'opinion arabe en général)." Comme il sort du ministère de la Défense, il connait surtout l'état réel de nos forces armées et sait qu'on est absolument incapable de fournir un effort supplémentaire en la matière. Un peu comme en 91 en Irak où l'activité aérienne française avait représenté au moins ... 2% du total. Autant dire que nous avions eu une influence décisive quant à la conclusion de ce conflit (la chose est un peu moins vrai en matière terrestre mais il avait fallu dépoiler le reste pour aligner péniblement 11000 hommes et le matériel correspondant sur le terrain. Il est des fois où l'abnégation des troupes ne suffit plus, la situation générale des Forces ne s'étant pas améliorée depuis).
    En ce qui concerne les américains, s'ils disposent des moyens ad-hoc, je ne suis pas certain qu'ils soient les bienvenus dans cette partie du monde. S'ils sont très pragmatiques, leur approche des populations hors-US manque souvent de psychologie. Mais la présence d'un ou deux PA américains au large de Tripoli peut s'avérer très dissuasive.
    Le maître actuel de la Libye trouverait-il chez les supporters de foot ses plus ardents défenseurs?

  • Si l'europe pouvait parler d'une seule voix pour une fois, cela me plairait assez, mais bon le sujet sera abordé lors du conseil E mi-Mars, si j'ai bien entendu, cela me parait tardif:
    "Langueur monotone".

  • Le cas de la Libye assez proche de l'Ossétie ou de l'Ukraine par certains aspects...N'est-ce pas?

  • Sur la Libye, euh... ?

    Y avait pas le fils qui avait joué à Pérouse avant d'avoir été pécho pour dopage ?

    (après euh je sais plus, je zappe, sinon que les dictateurs qui tuent leur peuple, euh pas glop du tout... Mais avons nous le droit d'envahir un pays pour apporter "notre" vérité, je ne sais toujours pas...)

  • Je crois que c'est le colonel Kadhafi qui au final décidera de ce qui va se passer en Libye. Comme toujours, c'est lui qui a la main.

    S'il se met à bombarder son peuple, il n'y aura d'autre choix que de mettre en oeuvre ad minima une mission d'interdiction aérienne (opération très complexe, comme tu le soulignes, puisqu'elle nécessite au préalable de détruire les défenses anti-aériennes libyennes, le reste étant ensuite beaucoup plus simple militairement parlant). C'est très complexe, mais on sait faire, sans pour autant déverser des tapis de bombes non guidées - ce qui en théorie ne se fait plus d'ailleurs - sur le territoire libyen!

    Le problème que soulève Juppé me semble essentiellement concerner la réaction des pays arabes, mais pas la faisabilité d'une telle mission.

    Un autre problème pour ce qui concerne la France, est non pas qu'elle n'a pas les moyens militaires de participer à une telle mission, mais bien plutôt qu'elle n'en a pas les moyens financiers (le matériel utilisé, il faut le racheter et un missile de croisière ça coûte très cher, même si on en dispose enfin aujourd'hui).

    A. Juppé le sait bien évidemment!

    Mais dans tous les cas, je crois que ce n'est ni Obama, ni Sarkozy, ni Cameron et encore moins Juppé qui ont la main aujourd'hui. Comme d'hab, c'est notre cher colonel Mouamar Kadhafi.

  • La Libye :
    L'OTAN n'en est pas à son premier "kriegspiel" et ce ne sera certainement pas le dernier; dresser des scénarios militaires sur une carte d'état-major n'est en soi une chose pas bien complexe : il faut envisager des choix, des options, voire des impasses plus ou moins temporaires... La gestion d'une crise est une chose autrement plus difficile, sans parler du rétablissement politique de la situation dudit pays, chose encore plus difficile. Il faut surtout du cran, de la volonté, une orchestration diplomatique qui fait parfois défaut. Les fédérateurs d'énergies ont encore de beaux jours devant eux. Mais c'est le peuple de Libye qui tient encore en mains les clés de son propre destin.

    Le rêve et les éléments de stigmatisation :
    Je rêve d'un monde arabe comme ensemble géopolitique stable et autonome, à long terme. Que l'on cesse de nous rebattre les oreilles avec les expressions passe-partout d'"Islam" et "d’ingérence occidentale".

    Les perspectives d'avenir :
    Le programme exploratoire des Think-Tanks néo-conservateurs américains favorable à une certaine lecture du XXI Siècle est semble t'il en train de subir un camouflet factuel, car il a largement privilégié l'idéologie au détriment de l'histoire des peuples, qui valent peut être un peu plus que l'expression peu amène de "troupeaux"(Leo Strauss).

    Enfin, un constat d'évidence :
    Le monde arabe, ce sont aussi et peut être d'abord des trentenaires, intelligents et occidentalisés, comme nous. Dénués de toute opulence, ces gens ont vécu dans la pauvreté; ils se sont privés de tout et les plus jeunes ont eu accès à leurs diplômes, dans des conditions psychologiques et matérielles un peu différentes de celles d'un Occident un peu repu de ces propres valeurs, transmises actuellement au rabais. Ces "jeunes turcs", moins arrogants que leurs lointains ancêtres, ne sont pas encore au pouvoir mais ils aspirent à l'être. L'ostracisme idéologique et civilisationnel n'aura qu'un temps. L'époque où le monde soviétique servait de commode repoussoir n'est plus. L'Occident se retrouve actuellement un peu comme le roi nu ... Impulsées de toutes parts, d'autres formes de culture et de comportements prendront le relais pour gérer le patrimoine d'une planète bien fragile.

  • Ils sont fort à libérer des ressources naturelles!

Les commentaires sont fermés.